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Critiques de Laird Hunt (154)
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Neverhome

Ce roman raconte l’histoire de Constance, partie à la guerre de Sécession, déguisée en homme et laissant son mari Bartholomew à la maison : « J’étais forte, lui pas, ce fut donc moi qui partis au combat pour défendre la République. Je franchis la frontière, quittant l’Indiana pour l’Ohio. Vingt dollars, deux sandwiches au petit salé, accompagnés de biscuits, de corned-beef, de six pommes flétries, de sous-vêtements propres et aussi d’une couverture. » Capable de viser mieux que personne et de battre tous les hommes au bras de fer, ayant gagné le surnom de « Gallant Ash » après avoir sa veste à une jeune fille dont la chemise s’était déchirée, Constance traverse la guerre et son lot de traumatismes, tout en discutant avec sa mère décédée ou son mari absent.



Difficile de définir ce personnage très complexe et attachant et de résumer cet extraordinaire roman raconté dans une langue étrange et poétique. En tout cas j’ai été absolument séduite en embarquée par le destin singulier de cette femme à la guerre.
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Neverhome

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce livre ne manque pas de péripéties. L'auteur y a mis, rassemblé sur une seule personne, tout ce qui peut advenir en temps de guerre. Hormis cette foisonnante (et bien écrite) prose, l'histoire de Constance interpelle par sa singularité et la personnalité hors norme de son héroïne. J'aurais aimé une postface historique sur le rôle des femmes au combat au temps de la guerre de Sécession.
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Neverhome

Laird Hunt trempe sa plume dans le sang des morts et des blessés de la guerre de Sécession pour nous livrer, avec une écriture d’une rare puissance d’évocation, une épopée qui prend sa source chez les plus grands poètes américains.



Neverhome a obtenu le Grand Prix de la littérature américaine 2015.
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Neverhome

J'ai réussi à lire ce roman dans sa version originale et je suis bien contente.

J'ai apprécié en même temps que l'histoire la façon de raconter de Constance/Ash, cette poésie tranquille qui se dégage de ses mots, cette façon simple de raconter des événements effroyables. Il y a une pureté de la langue et une sobriété qui donnent encore plus de force à son récit. Un récit qui alterne entre scènes d'un réalisme incroyable et d'autres qui ont la texture d'un songe éveillé.



Son récit, quel est-il ?

Constance est partie à la guerre à la place de son mari, trop fragile pour faire un bon soldat alors qu'elle, comme elle le dit, n'a jamais été malade de sa vie. On ne comprend que peu à peu les raisons de ce départ car le soldat Ash Thompson n'est pas du genre à faire de l'introspection mais plutôt à raconter ce que lui et ses camarades de régiment vivent, le bruit et la fureur de la guerre de Sécession, l'horreur de la souffrance et de la destruction ; il témoigne car selon lui, contrairement aux livres d'histoire écrits après, la guerre, telle qu'il l'a vécue et subie, ne donne pas envie d'y participer.



Le roman comporte trois parties bien distinctes : la première relate l'épopée de « Gallant Ash », la deuxième l'enfer carcéral de Constance la folle et la dernière pourrait s'intituler « retour au pays et ce que notre héroïne y trouva ».

Au delà de l'aspect de témoignage du récit de Constance, on a le portrait d'une femme extra-ordinaire, une battante déterminée mais fragile (le récit de la vraie visite du Colonel dans sa lettre finale, ses divagations), un de ses personnages de littérature plus vrai que nature qu'on n'oublie pas de sitôt.



Un roman magnifique et superbement écrit.
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Neverhome

Qui aurait cru que derrière la légende de "Galant Ash", ce soldat grimpé dans un arbre pour recouvrir de sa veste les jolis atours échappés par inadvertance du corsage d'une bien belle jeune fille, se cache une autre femme, bâtie sur un tout autre modèle ?

Constance Thomson est ce qu'on appelle une "maîtresse femme", de celle qui vous retourne un champs, trime pour planter, cueillir, moissonner tout en maniant la gâchette comme personne, et se repose en fumant le cigare et buvant un verre sous la tonnelle ! Rien à voir avec une jeune donzelle, perchée dans les branches d'un arbre pour saluer les hommes qui s'en vont à la guerre !

Non. Sa noblesse et sa beauté à elle, elles sont ailleurs...



Il y a de multiples raisons de partir au combat. La guerre de sécession n'en a pas manquées. Celle du soldat Thomson est plus particulière. Constance Thomson s'est enrôlée par amour. Elle a pris la place de son époux, Bartholomew, garçon fragile et délicat, parce qu'elle savait qu'il ne survivrait pas aux conflits et qu'il fallait bien qu'il y en ait un qui y aille ! Des deux, elle est la seule qui peut espérer s'en sortir.



Les cheveux longs cisaillés, les pantalons enfilés, elle rejoint les troupes et arpente les champs de bataille, tue, soigne, achève, parle ou se tait, puis entre tout cela, marche, marche, à tomber, à se croire déjà morte.



La réalité de la guerre la plus crue, avec son lot de douleurs, de sangs, de crasses, de cris et de larmes nous est livrée à travers les yeux de Constance, mêlée à l'expression de ses sentiments : son amour pour Bartholomew et tous ses maux qu'elle lui livre dans ses lettres, le souvenir de sa mère (que de belles pages !), son courage, sa ruse... Et ce moment où la raison n'en peut plus et part, quand elle est à bout. Poésie du désespoir :

"Il y avait des morts assis contre les arbres, des morts les pieds en l'air, des morts pendus aux branches. Il y en avait qui étaient tombés à trois dans le lit d'un ruisseau et d'autres allongés à part dans une clairière, bien bordés jusqu'au menton par des couvertures de soleil toutes propres."



L'auteur grâce à un style soigné, nous fait glisser petit à petit vers cette autre réalité, ce discours intérieur qui tentent, seulement, uniquement, de se garder en vie. Il nous amène alors à une vision un peu fantasmagorique de ce monde, où les hommes racontent les rêves de leur cheval, où les yeux fuient goutte à goutte mais ne pleurent pas...

Et sans pour autant nous anesthésier, nous épargner.



Laird Hunt nous livre là un portrait de femme, rare. Au fur à et à mesure de la lecture, l'enjeu de la guerre devient secondaire. Gris ou Bleus, peu importe, seuls comptent le courage et la volonté farouche de s'en sortir, de revenir...

Combien ont vécu un tel destin ? Combien enrôlées volontaires, grimées en hommes, ont été découvertes et condamnées, au seul tort d'être femmes, peu importe le cran et la bravoure ? Combien d'hommes ont su partager et garder ce secret ?



"De femme avec un fusil entre les mains, il n'en est pas une seule dans cette pile de livres que j'ai."



C'est un livre beau et éprouvant. On a envie que cela s'arrête et dans le même temps, on n'a pas envie de la quitter. Et quand arrive la fin, c'est le coeur serré qu'on referme le bouquin.
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Neverhome

Neverhome est le sixième roman de Laird Hunt et le cinquième traduit chez Actes Sud. Ash Thompson, le principal personnage du livre et le narrateur ou plutôt la narratrice, est une femme qui s’est déguisée en homme afin de combattre dans les troupes de l’Union pendant la guerre de Sécession. Avant la guerre, Ash se nommait Constance et vivait avec le gentil Bartholomew. Au moment où la guerre éclate, sa détermination, sa force et son habileté au mousquet font qu’elle remplace son mari. Le livre est composé des lettres envoyées à Bartholomew et des dialogues en esprit avec sa mère morte dans des circonstances dramatiques. C’est un livre passionnant : un regard de femme sur un monde d’hommes, un poème épique, une critique de cette guerre sanglante. Le lecteur suit Ash Thompson, devenu un personnage mythique parmi les soldats de l’Union grâce à ses exploits, de son départ en homme à son retour dramatique en femme dans sa ferme de l’Indiana. Entre ces deux moments forts, Ash Thompson va vivre toute une suite de situations et de rencontres qui vont transformer son regard sur la guerre et sur l’humanité. Laird Hunt, et sa traductrice Anne-Laure Tissut, ont réussi à trouver un style qui séduit le lecteur tout en maintenant un suspense narratif. Le style est lyrique souvent poétique et la narration est un voyage initiatique et une réflexion sur la condition féminine.
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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Neverhome

Constance, déguisée en homme, part faire la guerre de sécession à la place de son mari qu'elle juge trop faible, . C'est une femme pleine de courage, rusée, qui manie habilement le fusil et qui sauve à plusieurs reprises ses compagnons de campagne. Mais les coups bas ne manquent pas et la vie de Constance bascule dans l'horreur. Démarre alors une introspection pour Constance - ce qui permet au lecteur de comprendre enfin ce qui a poussé ce bout de femme à s'engager dans la guerre. Magnifique roman sur la fuite comme solution à un événement traumatisant sur fond de guerre - surprenant jusqu'à la dernière page.
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Neverhome

Etats-Unis, Guerre de Sécession. Constance, courageuse et aventurière, prend la place de son bien aimé mais fragile mari Bartholomew dans l’armée confédérée. Elle se travestit en homme et prend le nom d’Ash Thompson. Elle raconte la violence des champs de bataille, la promiscuité avec les soldats, la violence et la folie des hommes.

Porté par une prose travaillée et une ambiance oscillant entre rêve et réalité, ce roman américain nous fait vivre avec force une époque révolue pleine de bruit et de fureur.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Neverhome

le livre se passe pendant la guerre de Sécession entre l'Union du nord et les confédérés du sud. La narratrice, Constance, prend la place de son mari moins fort et en moins bonne santé qu'elle, appelé à la guerre. Déguisée en homme, sous le nom d'Ash Thompson, Constance est une sacrée bonne femme! Tireuse d'élite, costaud, particulièrement forte physiquement et moralement, et amoureuse incontestablement de son mari qui le lui rend bien. Elle va traverser l'enfer de la guerre: batailles, charniers.. ,jusqu'aux frontières de la folie. Au fil du récit, des retours en arrière nous renseignent sur sa mère (une sacrée femme elle aussi!), sa rencontre avec son mari Bartholomew, et sur les drames qu'elle a vécus dans sa jeunesse. Sur son chemin, elle va croiser des personnages variés comme l'infirmière qui voudra à tout prix la retenir auprès d'elle, les trois petites filles sans parents, la femme de son général... Elle n'en rentrera pas indemne... une narration efficace, un personnage fort qui, au fil de son expérience de la guerre, perd de son humanité et recourt à la vengeance, tout en restant très attachante
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Neverhome

"Neverhome" étrange et attachant roman qui traverse une guerre fratricide américaine, sans drapeau, sans colère, sans ressentiments. On pourrait le sous titrer "La ballade de Gallant Ash", chant polyphonique en l'honneur "d'une femme mariée, loin de chez elle, qui voyage avec une armée en temps de guerre" (je cite)

Une langue parlée et rude souvent, une écriture sobre faite d'échappées, de ruptures, détonnante et inattendue, où la somme des petits riens de la vie d'un camp militaire côtoient le funambule, le rêve, comme si des fantômes insouciants parcouraient au clair de lune un champ de bataille dévasté, où s'est déchaînée la folie meurtrière des armées. D'un côté la violence des hommes, le fracas des armes, les brutalités d'une armée de soudards, et d'un autre un récit lunaire avec la distanciation stendhalienne d'une voix intérieure.

Constance notre héroïne, fraîchement mariée part au front dans les armées de l'Union. Elle prend sous le nom d'Ash Tompson, la place de son mari souffreteux, pour mener un combat que sa conscience lui dicte ( Laird Hunt s'est il inspiré d' exemples authentiques de femmes qui ont combattu sous un déguisement d'homme dans les rangs du général Grant ? ) Faite de droiture et d'active fraîcheur dans un monde barbare, Ash croise entre autre un étonnant colonel qui médite sur la condition humaine, alors que le canon gronde, qui l'entretient de ses pensées, lui accorde son estime et lui propose un poste de tireur d'élite car Constance est une fine gâchette. Entre deux bivouacs, deux combats elle tient une correspondance avec Bartolomew son cher époux, avec qui elle réveille les souvenirs d'un bonheur qu'elle espère un jour retrouver quand la guerre sera finie.

Le récit du livre se déplie avec l'enchaînement de scènes de bataille chaotiques, l'enfer d'une maison de fous où elle est enfermée, quand elle est soupçonnée à tord d'espionnage de l'armée de l'Union, avec la corvée des latrines de campagne par grand froid, la torture d'une chaise pour mater sa nature rebelle. En alternance, "j'ai l'impression dit elle d'être sortie d'une histoire et entrer dans d'autres", Ash connait des moments de pur silence dans la beauté des lieux, où volent des colibris, quand le pain est chaud et que des fleurs coupées agrémentent une table de fortune. Et ses rencontres tout au long de son périple sont inattendues, contrastées par un mélange détonnant de tendresse, de sauvagerie, ainsi cette esclave noire en fuite dont on a violé la mère, qui lui refuse sa compagnie, le couteau sous la gorge. Ainsi l'infirmière Neva Thatcher qui la recueille et l'héberge avec une affection si peu désintéressée, qu'elle la dénoncera comme espionne quand Ash décidera de partir. Ainsi le merveilleux Weatherby et la femme du colonel qu'elle visite dans sa dernière fuite, juste avant de rejoindre sa ferme dans l'Indiana pour retrouver son cher mari. Cette femme au grand cœur ne sait pourtant que lui répondre quand Ash lui demande pourquoi son mari colonel devenu depuis général, n'a rien fait pour lever l'accusation de traîtrise et la faire libérer.

Il est de vrais moments qu'enchante la beauté sereine des choses simples, naturelles, délicates. Mais Ash revenant des combats, ne connaîtra pas le repos des braves, la paix des anges, quand elle devra flinguer à son retour cinq hommes qui en son absence sont venu occuper sa ferme et humilier Bartolomew devenu leur valet, réglant in fine un vieux contentieux de l'enfance qui remonte au suicide de sa mère et celui d'un viol que l'on n'efface pas.

Constance, femme guerrière est d'une telle rectitude morale que jamais la rancune, la méfiance, l'avide méchanceté prendront le pas sur la droiture de ses actes qui viennent simplement réparer une injustice faite à sa mère et l'outrage subi par Bartolomew. Sa dernière lettre est pour le colonel devenu général, où elle se repent de "l'avoir maudit lors de sa visite chez les fous". On croit rêver avec cette contrition. Aucune récrimination, aucun ressentiment sur la lâcheté présumée de ce chef militaire respecté, qui aurait pu la sauver. Elle est sans haine, elle efface vite les larmes, c'est un cœur loyal, une belle personne. Si elle prend parti c'est pour un combat désintéressé. Elle s'engage simplement pour la cause de l'Union car elle la croit juste. Un de ses rares étonnements est d'avoir été terrassée par la violence et la haine d'une esclave noire dont elle épousait pourtant la cause.

Gallant Ash ou le glamour féminin, à l'épreuve de la sauvagerie des guerres. Le miroir inversé, élèvé à hauteur d'une vraie chanson de geste, de notre célèbre Scarlet O Hara , confinée dans les intrigues aristocratiques d'un planteur du Sud profond. Et Laird Hunt que je découvre avec ce roman ovationné par la presse, est rentré dans la cour des grands écrivains américains. Jim Harisson qui vient de nous quitter à dû l'adouber.
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Neverhome

Constance Thompson, forte et déterminée, travestie en homme,quitte sa ferme de l'Indiana pur l'Ohio lorsque la guerre de Sécession éclate, à la place de son mari bien-aimé, Bartholomew, de santé trop fragile pour rejoindre les rangs des confédérés.

Avec en poche, vingt dollars, six pommes flétries,du corneed-beef, une couverture et des biscuits elle affrontera les violences qui ruinent et dévastent les paysages, anéantissent les individus, pour défendre la République.

En bras de chemise, le chapeau enfoncé jusqu'aux yeux, elle rejoint ceux qui sont destinés à finir estropiés ou à mourir........

Se présentant sous le nom d'Ash Thompson, "Gallant Ash ",pour avoir donné sa veste à une femme, elle fait merveille avec son "Springfield 1861"à percussion.

Elle peut découper les oreilles d'un lièvre à cent cinquante mètres et devient une légende.

Sa guerre est surtout faite de longues attentes et de marches forcées.

Constance ne recule jamais, coupe des rondins, creuse des tombes pour y déverser des cadavres, assiste à des funérailles expédiées en cinq minutes ainsi que d'autres divertissements raffinés comme le vol, l'alcool ou la bagarre .......

Elle rêve à sa vie d'avant , compte les étoiles, fuit à toute vitesse après une bataille féroce où elle a été blessée et dépouillée de son uniforme.

Nous suivons le parcours de Constance à travers les lettres adressées à Bartholomew, son cher amour,pensant le retrouver un jour..........

Elle traverse sans faiblir les charges de cavalerie , la fumée des batailles, le gémissement des blessés , le silence et la stupeur qui suivent.

Un trés bel ouvrage à l'écriture magistrale où la nature berce les âmes et se montre au gré des combats enchanteresse, carnassière, violente ou périlleuse !



Un beau portrait au souffle puissant , une forme d'épopée aux frontières du réel ,qui montre la fragilité des certitudes, où les esprits des morts , notamment la Mére de Constance viennent hanter les êtres qui se nourrissent de souvenirs à travers le parcours de cette femme- soldat , Constance,courageuse, frondeuse, farouche et lumineuse plongée dans le chaos de la guerre et les sordides coulisses des champs de bataille !

Merci à Marylin , mon amie de la Médiathéque qui m'a fait connaître cet ouvrage .

Je ne suis jamais déçue par les éditions "Actes Sud" et les romans étrangers ........
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Les Bonnes Gens

Refermant ce livre je me demande si je l'ai vraiment lu ou si je l'ai simplement rêvé parce qu'il était posé sur ma table de nuit. Roman hallucinant et hallucinatoire il me semble pourtant l'avoir dévoré, aspirée par une histoire envoûtante et dantesque ou envoûtante parce que dantesque. Se déroulant aux Etats-Unis, il dépeint les ravages provoqués par l'esclavage sur ses protagonistes, qu'ils soient victimes ou bourreaux.



Ginny, trop tôt mariée, part vivre avec son époux sur le modeste domaine de celui-ci appelé, ironie cruelle, le "Paradis". Elle y fait la connaissance des esclaves qui y sont rattachés, deux adolescentes, Zinnia et Cleome et trois hommes qui travaillent avec le maître des lieux. Celui-ci ne met pas longtemps à "rendre visite" aux deux jeunes filles, délaissant par là-même son épouse qui va n'avoir de cesse de se venger. Mais le mal qui gangrène les maîtres aura des conséquences imprévisibles.



Ecrit comme un incessant aller-retour entre présent et passé, entre la vie misérable de Ginny devenue une vieille femme et ses souvenirs d'une jeunesse dévoyée, l'auteur donne aussi la parole à Zinnia et à son neveu et à des personnages secondaires dont la vie forme les strates qui, accumulées, composent l'histoire des Etats-Unis.



Laird Hunt, et c'est ce qui fait la force de son propos, ne juge pas, ne condamne pas, il raconte. Il se glisse dans la peau d'une femme et puis d'une autre et dans la peau du mal quelle que soit sa couleur. Aucun manichéisme dans ce qu'il écrit mais beaucoup d'humanité et de compassion pour ses personnages. Un très beau roman.
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Neverhome

Avec Neverhome nous voilà plongé dans le corps, l'esprit et le cœur de Constance Thompson, fermière dans l'Indiana, épouse de Bartholomew, et qui s'engage dans l'armée de l'Union à la place de son époux. Elle devient Ash, qu'on surnommera Gallant Ash. Un combattant parmi d'autres, bon tireur, malin, pris comme les autres dans les peurs et les doutes de ce conflit sans pitié contre les troupes confédérés.



Récit passionnant d'une aventure humaine, à la fois western, témoignage de guerre, décortiquant les rapports entre les hommes dans ces temps troubles, et alliant des conversations avec les esprits ... il laisse le lecteur haletant. Le souffle du canon qui emporte tout, les cris des blessés, les amputations en série et à la va-vite, l’enfermement des aliénés et la place des femmes, sont des tableaux qui s'entrecroisent dans cet enfer. A travers ces quelques mois, deux années au total, Constance est mue par une force qui la dépasse. Comme l'esprit de sa mère qui la visite, qui lui parle. Comme une force du passé qui revient.



Que cherche t-elle vraiment dans cette aventure, elle qui doit chaque jour non seulement lutter contre l'ennemi, mais également ne pas dévoiler sa véritable identité ?



Et comment sortir d'un tel désastre sans blessures ? Des blessures profondes à l'âme. Des blessures qui auront à coup sûr transformé Constance. Comment après toutes ces épreuves envisager le retour à la ferme, après de celui qu'elle aime ?



Un vrai coup de cœur pour ce roman si terrible et si beau à la fois.
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Neverhome

Parce que la est cause juste et que son mari est trop faible, parce que les travaux de la ferme l'ont habituée à être dure à la tâche, Constance s'engage dans les rangs de l'Union contre les Confédérés. Le quotidien tient du cauchemar, les assauts frisent la folie, les cadavres jonchent la terre... Constance, en qui se mêlent sensibilité et bravoure,y adjoint ses souvenirs, son doux amour pour Bartholomew, les fantômes de sa mère et de son enfance, ses visions et croyances dans un monde de solitude. La réalité s'entremêle d'un onirisme poétique qui donne un étrange ton à cet étrange roman de guerre.
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Neverhome

La guerre de Sécession éclate, une jeune paysanne de l'Indiana part au front à la place de son époux à la santé fragile.

« Nous étions à peu près de la même taille, mais lui était fait de paille et moi d’acier ».



La robuste Constance, poitrine bandée, cheveux coupés, chapeau enfoncé sur les yeux, devient le soldat Ash Thompson.

C'est à travers ses yeux que nous voyons la guerre, la vie brisée des hommes au combat. C'est à travers ses mots, ceux qu'elle écrit à son mari, que nous soupçonnons ce qu'elle traverse.

Dans ses lettres, elle raconte son quotidien de soldat, l’horreur des batailles, l’absurdité des vies perdues pour une cause qu’elle ne comprend pas vraiment.

Elle s’engage aussi dans un dialogue intérieur avec sa mère, disparue depuis quelques années. Son ombre l’accompagne dans sa longue errance dans une campagne dévastée lorsqu’elle perd son régiment.

« Neverhome » n’est pas seulement un roman de guerre, j’y ai lu la belle histoire d’amour d’une femme hors du commun pour son homme, pour la vie.

Laird Hunt signe un livre magnifique, où la nature tient un place prépondérante, tant par son hostilité que par sa magnificence.

Encore un coup de cœur.



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Neverhome

Un roman magnifique, tant par l'histoire singulière que par l'écriture. Un très bon moment de lecture, il y avait longtemps que je n'avais pas subi un tel "envoûtement" !
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Neverhome

La folie de la guerre et des combats, vécue et racontée par une femme, voilà qui n'est pas commun en littérature!

Bienvenue donc au coeur des affrontements du XIXème siècle américain, où Laird Hunt nous entraîne à la suite d'une héroïne pas comme les autres.



Dans le couple Thompson, le bonhomme c'est Constance. Car Bartholomew, son petit mari d'amour, est sensible, délicat : un doux rêveur romantique. Poignant, attendrissant le petit mari, mais... pas très warrior tout ça. Surtout en pleine guerre de Sécession à l'heure où l'Union recherche des modèles de bravoure et de ferveur pour combattre en son nom. Qu'à cela ne tienne, Constance aime éperdument son Bartholomew. Solide, les deux pieds bien sur terre et la tête verrouillée aux épaules, elle veille sur lui, le protège. Elle ira ainsi jusqu'à prendre sa place en s'enrôlant aux côtés de l'Union pour le préserver d'une mort certaine.

On troque alors la robe à fleurs pour la tenue moins glamour du soldat, on cache des formes soupçonneusement féminines, on ratiboise le cheveu trop long, et bim : adieu Constance, Ash Thompson est né.



En mémoire de toutes ces femmes engagées et disparues dans un anonymat total, Laird Hunt dresse ici le portrait d'une femme téméraire, bienveillante, coincée entre onirisme mélancolique et réalité tragique. Tour à tour déterminée ou abattue, passionnée ou découragée, ses états d'âme virevoltent au gré des combats et des rencontres de fortune pour le pire comme le meilleur. Et peu à peu, le lourd passé de cette femme endurante et troublante se révèle.

Et avec un final saisissant, Hunt signe là un roman aussi exaltant que déchirant.

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Neverhome

Etrange et sombre conte sur fond de Guerre de Sécession. Ash/Constance se situe quelque part entre Ulysse partant pour son Odyssée et Alice découvrant le pays des horreurs. Elle oscille sans cesse entre cauchemars et réalité, les deux se rejoignant bien souvent, hantée par des fantômes personnels ou rencontrés au gré de son périple. Hunt conçoit une galerie de personnages forts et abîmés par la guerre.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Neverhome

Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas l'homme mais la femme qui part à la guerre, celle de Sécession. C'est ainsi que Constance devient "Ash" et même "Galant Ash", grâce à son comportement.



Elle se bat, rencontre différentes sortes de personnes, puis doit choisir : continuer à se battre ou retourner auprès de son bien aimé? Jusqu'où cela la mènera-t-elle?

Une belle réflexion sur la guerre et ses conséquences sur chaque individu.



Laura


Lien : http://librairielefailler.bl..
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Neverhome

Laird Hunt plonge le lecteur du 21e siècle dans la guerre civile américaine que nous appelons en France guerre de sécession. Elle fit un million de morts, il faut se souvenir qu’elle fut la guerre la plus meurtrière de la nation américaine. Comment la faire revivre aujourd’hui ? L’auteur a pris le parti de la raconter du point de vue d’une femme, puisqu’il est avéré qu’une centaine de femmes se déguisèrent en homme pour participer aux combats. C’est évidemment un point de vue original, car même si Constance a un fort tempérament, l’horreur de ce qu’elle doit vivre fera vaciller sa raison. Peu à peu, le lecteur perd pied dans l’imaginaire d’une femme dont l’esprit flotte entre la réalité sordide des violences de la guerre et les souvenirs de son enfance qui sont aussi marqués, on le découvrira peu à peu, par des scènes traumatisantes. Elle doit faire face à deux dangers, celui de tout soldat à la guerre et celui d’être reconnu comme femme. Une seule chose est vraiment douce pour elle, son amour pour Bartholomew trop faible pour être soldat.



Pourquoi ne suis-je pas plus enthousiaste pour ce roman encensé par la critique et la blogosphère ? Je sais que cette guerre est encore un sujet brûlant aux États-Unis, beaucoup moins pour moi. Je reconnais à cet auteur un talent certain pour faire revivre cette époque et les troubles psychologiques causés par les faits de guerre. Mais je dois dire que la conscience troublée de Constance ne m’a pas permis de toujours bien comprendre ce qu’elle vivait. Distinguer le réel du cauchemar est compliqué quand le filtre passe par un cerveau dérangé. Comme pour Constance , le début de la guerre est clair et précis, donc ma lecture enthousiaste et rapide, et peu à peu, je me suis embourbée dans l’horreur, les cadavres putrides, les corps mutilés, la folie traitée à coups d’eau glacée et ma lecture est devenue très laborieuse.
Lien : http://luocine.fr/?p=5351
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