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Citations de Lance Weller (212)


Le matin, l'herbe était couverte de perles de rosée et tendue de toiles d'araignée argentées, et tout résonnait de chants d'oiseaux. Le vent aplatissait l'herbe dans un sens, puis dans l'autre.
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Ici : un homme dont la mâchoire inférieure a été arrachée se traine à l'aveuglette dans la fumée, sa langue rouge agitée de spasmes, soudain privée de son attache, est devenue incroyablement longue, étonnamment pointue, la bave sanguinolente coule sur sa poitrine et la langue se tortille encore dans sa gorge tandis qu'il essaie d'appeler sa mère.
Là : une volée d'éclats d'obus brûlants emporte les deux yeux d'un soldat de l'Union et l'homme continue à avancer en titubant. Les soldats rebelles s'écartent sur son passage, ne le touchent pas et ne laissent personne le toucher, comme s'il était devenu un protégé de Dieu.
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– Tu regardes toujours les étoiles comme tu le faisais avant ?
– Ça m’arrive.
– T’as déjà trouvé quelque chose qui en vaille la peine, là-haut ?
– Non, dit Hoke. Pas une seule fois.
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- J'oublie parfois, dit-elle. Que le monde peut être si agréable.
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Quand il leur arrivait de se parler, c'étaient des grognements et des bouts de phrases qui raccourcissaient tout mais pas ce qu'ils voulaient dire- la façon de communiquer des gens qui s'aiment ou de ceux qui se connaissent bien et qui partagent un language bien à eux.
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Ce matin-là le soleil faisait briller la rosée comme des perles minuscules enfilées sur la résille délicate et précise des toiles d'araignées. Ce matin-là il flottait dans l'air une odeur de soleil, de chaleur et de toutes les bonnes choses en train de pousser.
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En tombant, la neige faisait un léger tic-tac. Comme une multitude d'horloges dans le silence d'une bibliothèque, ce bruit évoquait la vieillesse, la mémoire et la fin.
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- C’est juste que j’ai pas l’habitude de parler aux gens, je crois bien. J’avais oublié que ça peut devenir un travail fatigant. (Il sourit faiblement en la regardant). Mais un travail qui fait du bien, tout de même. Cette vieille andouille, là, c’est un bon chien, mais il répond pas beaucoup quand je lui cause.
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De ma vie, je n'ai vu que cette seule bataille. Celle sur laquelle vous n'arrêtez pas de poser de questions. À Fort Pillow, ce jour-là. Et encore, je n'ai vu que quelques scènes, pas la totalité. Parce que, comment j'aurais pu ? Comment quelqu'un aurait pu voir une chose aussi terrible et savoir en même temps ce qu'il était en train de voir ? C'est trop grand, c'est trop... tout, et je ne crois pas que quelqu'un aurait pu comprendre ce qu'il était en train de voir. Sur le moment, je veux dire. C'est comme ça avec une calamité. Le cœur ne peut pas supporter tout en bloc, alors il aborde cette calamité morceau après morceau.
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- Je comprends rien à tout ça, dit-il. La façon dont le monde change. Mais je sais que c'est pas de notre vivant qu'on verra le bout du travail. (...) Les gens peuvent te raconter n'importe quoi, n'importe quand. Ils peuvent dire n'importe quoi, écrire n'importe quoi, faire n'importe quoi, et tu peux être sûre qu'il y aura toujours quelqu'un d'autre pour dire "Eh oui, c'est exactement ça."
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Le Cercueil de Job était accroché de travers à la queue du Dauphin comme un cerf-volant détaché traînant sa ficelle derrière lui. Et toutes les étoiles brillaient délicatement au-dessus de l'autre bout du monde où, peut-être, l'Heure Bleue dans toute sa beauté paisible, s'était posée sur la terre.
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Bon, alors, qu'est-ce que la Mort, sinon une vaste fraternité fourmillante où nous devons tous nous retrouver un jour ? Où nous serons tous réunis le moment venu, hommes et femmes. Et les enfants, et les animaux familiers et toute créature sur terre. Alors, la Mort n'est pas du tout la Mort, mais quelque chose d'autre que nous sommes incapables de concevoir. Mais je vous dis ceci. Si la Mort n'est rien d'autre qu'un grand rassemblement, alors ce que j'ai connu de la vie est son contraire. La vie, c'est la solitude, et rien d'autre.
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Une goutte de pluie s’écrasa sur son visage. Une grosse goutte, pleine de la promesse du printemps et désormais souillée, également, par la fumée polluante de la guerre, car dans sa chute, elle avait traversé plusieurs nappes de fumée de poudre viciée. Des jours auparavant, elle s’était élevée du monde solide ici-bas, puis elle avait plongé. Dans sa chute en direction du monde vert sombre, ce signe avant-coureur d’une forte averse imminente s’était chargé de poussière, de paillettes et de particules de violence qui flottaient, invisibles, dans l’air sale comme de l’ectoplasme frissonnant.
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- Si ce n'est pas l'Amérique, alors qu'est ce que c'est ?
- Rien dont je me souvienne lui rétorque Pigsmeat. Regarde un peu. Qui aurait envie de vivre là-bas, à part les sauvages et les fous ?
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S'attarder sur quelque chose qui pourrait éventuellement tourner mal ne sert à rien, à part nous rendre malheureux.
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...Flora pouvait voir directement à travers les arbres dépouillés par l'hiver et au-delà du terrain glacé jusqu'à la rivière.
Un pli sombre dans la terre où l'eau coulait si bruyamment dans tout ce silence neigeux.
Elle bouillonnait et jacassait sur son parcours, déplaçant les pierres de son lit, émettant des bruits creux qui constituaient tout autant un langage que les gémissements des arbres.
La terre et l'eau qui glissait dessus semblaient murmurer ensemble comme elle imaginait que devraient le faire des amants.
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Les collines vallonnées, dans cette partie encore pâle de la soirée, se profilaient en rangées sinusoïdales figées, teintées de jade et de toutes les nuances de vert, de jaune terne, d’or, de bleu pastel et de noir- vaste océan immobile qui sans cesse s'éloignait d’eux, le pays frissonnait sous une brise qui agitait comme une écume les tiges porte-graines duveteuses et dorées: herbe des Indiens, andropogon, schizachyrium, panic érigé, faux indigo, plantes boussoles et échinacées de toutes sortes, toutes tremblant sous le vent incessant, toutes recouvrant la terre et les os polis de choses mortes depuis bien longtemps- hommes, bêtes, oiseaux et veines de rochers- comme la mer recouvre les choses que la mer façonne, et tout cela s'étalait devant eux, pour eux, à tout jamais, comme légué par les rêves que leurs pères avaient faits, rêves de l’ouest Et d’un nouveau départ pour une nouvelle vie.
P. 95
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— Et puis de toute façon, ça sert à quoi un éléphant, nom de Dieu ? demanda soudainement Pigsmeat. Vous avez déjà pensé à ça ?
Tom posa sur lui un regard las.
— Ça sert à quoi un éléphant ? répéta-t-il.
— Oui, c’est ce que j’aimerais bien savoir.
— La même chose qu’une petite chauve-souris brune.
— Bon Dieu, Tom.
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Glenn passa la journée à se reposer et à fendre du bois pour l'hiver - une activité qui était pour lui une autre forme de repos, où il pouvait se perdre dans les mouvements faciles de ses bras. Lever la hache, la laisser retomber à l'endroit précis où il voulait qu'elle s'enfonce dans le bois avec un grand bruit sourd, puis libérer la lame, lever à nouveau la hache, la laisser retomber, et recommencer, sans cesse. Le bruit de la hache sur le bois était comme le battement du cœur de la saison elle-même.
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Très loin, à des kilomètres de là, à l'intérieur des terres, un long hurlement étouffé, comme celui d'un loup solitaire, dans les basses terres, là où les loups ne venaient que rarement. Le vieil homme s'adossa au rocher, fronçant les sourcils, mais un curieux frisson lui picota la peau. Ce n'était pas un chant. Même si la lune, qui s'était levée, brillait d'un éclat argenté dans le ciel froid, ce n'était pas un chant. C'était un cri d'envie, de crainte, de douleur, tel que le vieil homme n'en avait jamais entendu venant d'un animal. La bête hurla à nouveau, la lune s'enfuit derrière un nuage comme si elle était pourchassée. Le hurlement se propagea dans toute la vaste forêt ondulante, résonna le long des cours d'eau dans les terres pour venir tomber doucement sur la mer sombre, laissant dans son sillage un silence soudain qui fut peu à peu comblé par les bruits de l'océan et du vent. Le chien se mit à geindre, puis à aller et venir autour de l'endroit où le vieil homme s'était étendu, comme s'il avait entendu quelque chose qui le perturbait beaucoup.
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