Citations de Laure Manel (772)
Il faut faire table rase du passé et se concentrer sur le présent, avant même d'envisager un avenir. La seconde qui suit chaque seconde est déjà l'avenir, et tu le tisses sans même t'en rendre compte.
-Comment on sait si on aime ? demande-t-il comme un enfant tout penaud. Je ne me souviens plus...
-Un jour, on SAIT, c'est tout. Tu n'as qu'à faire la somme de tout ce que tu aimes chez elle... Et puis, il y a une question imparable : est-ce qu'elle te manque ?
Le soleil effleure son visage, qu’elle a tourné vers lui, les yeux clos. Elle fait le vide en elle et pense à la vitamine D qu’elle fabrique en vue de la famine de l’hiver.
Moi je rêvais d’une belle histoire, de légèreté. D’un amour vrai, pur, infini. C’était ça ou rien, je me l’étais promis. D’où mon célibat longue durée.
Et si au lieu d'avoir, il essayait d'être ?
Il y a les gens qui ne font que passer, il y a les gens qui comptent, il y a les gens qui restent... L’idéal, c’est quand les gens qui comptent... restent !
J'ai toujours été un peu transparente, aussi volatile qu'un parfum qui ne tient pas une journée.
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l'amour et le bonheur ne se mesurent pas au nombre d'invités, à la somptuosité du cadre et au budget. Ils se vivent et se lisent sur les visages.
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Maman… c’est un mot beaucoup trop doux pour une meurtrière.
C’est là que je l’ai vu. Le ASSASSINe, en gros, mais avec un petit « e », comme si la personne voulait bien désigner une femme, mais n’était pas bien sûre du féminin de « assassin » (c’est vrai que ça fait bizarre de dire « ma mère est une assassine ». On dit quoi, en fait ? Une assassin ? Une femme assassin ? Comme pour pompier ? Parce que pompière n’existe pas. Parce que les assassins, comme les pompiers, ce sont des hommes, en général. Ce qui fait au moins une bonne raison de plus pour qu’on arrête de penser que ma mère puisse l’être.
- tu t'emportes ...
- Parce que ça me met hors de moi. J'aurais dû rester à la Duchesse Anne, je n'aurais jamais dû m'installer ici. C'était couru d'avance.
Il effectuas un geste vague pour lui signifier qu'il ne fallait pas regretter.
- Tu sais quoi? je n'ai qu'une envie : me casser d'ici.
Il trouva qu'elle en rajoutait, qu'elle se mettait à parler mal, qu'elle avait décidément deux facettes. C'était Adèle....imprévisible. Calme, impétueuse l'instant d'après. Comme la mer. Comme la mer ici, à Ouessant. Une mer qui donne et qui prend. Qui cause des chagrins, des naufrages. Et Olivier se sentit un peu naufragé, tout à coup.
- Devant ce panorama aussi, vous êtes blasé ?
- Pourquoi dis-tu cela ? demande-t-il, étonné.
- Vous ne le regardez pas…
- Je le connais par cœur.
- Ah oui ? Mais ces nuages en troupeau, là-bas, par lesquels le soleil fuse difficilement, ils n’étaient pas là la dernière fois que vous êtes venu, si ?
Puis-je poser des fondations solides sur un sol jonché de débris poussiéreux et coupants ?
Elle sent, de plus en plus, qu’il lui manque quelque chose. Ou que quelque chose cloche. Elle éprouve un besoin de changement. Oh, elle ne souhaite pas changer de vie, balancer son métier, tout envoyer valser, non. Elle aime bien trop sa vie. Mais elle prend conscience, petit à petit, qu’il faut lui apporter un peu de neuf. Elle ne sait ni par où ni comment ni par quoi commencer.
Ils étaient un couple. Être avec quelqu'un, c'est doux... C'est social aussi : on existe différemment aux yeux des autres.
Parce que protéger son enfant, c’est retarder certaines échéances, essayer de repousser la fatalité. Les malheurs et les coups du sort arrivent toujours beaucoup trop tôt dans une vie.
Est-ce qu’on connaît si bien l’autre, même au bout de tout ce temps ? Est-ce qu’il peut y avoir, derrière un regard, un monde inconnu ?
Il n'y a ni échelle de malheurs ni unités de mesure. On a la vie qu'on a, pas la vie qu'on mérite. Le reste est une question d'acceptation.
Il me reste à tracer ma voie, ma deuxième vie. Je la veux différente de celles que nous vivions (je pense d’ailleurs que nous faisions fausse route). Je la veux riche et pleine, mais pas d’argent… plutôt de temps et de partage. Je la veux centrée sur les plaisirs et les petits bonheurs de la vie.
- Vous… Tu as eu assez de temps ?
- Oui, c’était parfait. J’ai fait le plein.
- Le plein… ?
- Oui, le plein d’images, le plein d’oxygène, le plein de bonheur. Tous ces pleins-là. Ça fait tellement de bien !