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Citations de Laurence Cossé (313)


Le Christ a vécu la croix, puis la gloire. Spreckelsen, à l’inverse, a connu la gloire avant de parcourir son espèce de chemin de croix. Son désir d’absolu a été porté à un tel degré de violence qu’il en est devenu négatif. Plutôt rien que l’inscription de l’esprit dans l’imperfection de la réalité. Plutôt abandonner que cautionner l’altération de l’œuvre de l’esprit. Plutôt mourir.
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«  Ma mère était familière des PENSÉES de Marc Auréle.

Elle ignorait les émotions négatives, la tristesse ou le regret , la rancoeur .
Elle était par nature confisante, passionnée, fantaisiste, gourmande—— avant tout femme de plaisir——.
Persuadée d’avoir fait librement ses grands choix de vie, et consciente d’être gâtée par l’existence .
Fondamentalement sage, fondamentalement heureuse. »
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Faire et faire faire s'opposent et se conjuguent, s'épuisent et s'épaulent.
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« Si l'Arche est ce qu'elle est, cette porte de Paris, si puissante et si singulière, c'est que Spreckelsen était inexpérimenté, déraisonnable, non conforme et d'une folle présomption. Les concours ouverts créaient des appels d'air, des appels de neuf, de risque. Ils donnaient sa chance à Icare. »
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La standardiste

C'est la vie de ma mère. Trente ans à attendre, assise à la même place, que quelqu'un vous regarde et vous parle, que quelque chose commence. Et rien, jamais rien. Il y a une expression pour ce type de personne, c'est -femme de peu-Ma mère était une femme de peu d'importance, et même de peu d'existence. Une femme de peu d'exigence.
"Alors le soir, la nuit, vous avez vu: ça fait un bon quart du roman, elle était prise d'une espèce de rage d'en rajouter dans le rien. Vous avez lu ce qu'elle en dit. Elle creusait le rien avec fureur. (...) (p. 19)
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Très vite, j'ai adopté une mentalité de samouraï. Le samouraï ne respecte pas forcément les idées de son patron, il peut ne pas l'aimer, l'important est l'œuvre à faire. Il la fait. Il n'est jamais le serviteur d'un patron, il est aux ordres, c'est autre chose. Il est serviteur de l'œuvre.
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La pluie tombe toujours plus fort sur un toit percé, proverbe japonais.
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La standardiste

Un des grands prix littéraires de l'automne, pour une femme qui n'a pas été gâtée par la vie- le livre était autobiographique, Dervieu en aurait mis sa main en feu. Elle ne doit pas peser beaucoup plus de quarante kilos. Ce n'est pas rien, ce qu'on apporte aux gens. Il y a la magie là-derrière. On peut transformer la vie d'une petite employée en conte de fées. Et c'est pour ça que les lecteurs aiment les prix littéraires: ils sont en quelque sorte associés à ce conte de fées. (p. 11)
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Quelle étrange substance, la mémoire, fluide et fuyante comme le mercure, avec des éléments plus solides que le silex.
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Ce que l'on ne dit pas au contribuable, c'est que l'on fait accepter l'arbitraire à l'architecte évincé en le dédommageant.
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L’Arche d’alliance était le coffre où l’on gardait les Tables de la Loi. Sous l’Ancien Régime, on appelait « arche » le meuble renfermant les chartes communales. Aujourd’hui encore, dans les synagogues, l’Arche sainte est l’armoire où l’on serre les rouleaux de la Torah. « Archive » vient de là.
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Le vide aura été l’âme de l’arche et sa malédiction. Vide central du monument, qui fait son esprit, son originalité, sa puissance. Mais aussi, au passif, absence de projet au départ et, aujourd’hui encore, absence de destination.
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La littérature fait courir des risques dont l’auteur n’avait pas idée avant de s’y lancer, sans quoi il aurait préféré l’ethnographie ou le saut à la perche. Les efforts de documentation auxquels j’ai dû m’astreindre pour écrire sans trop d’inepties les paragraphes précédents ont réduit en poussière un des piliers de mon équilibre psychique. Je savais que l’approximation et la précarité gouvernent les amours humaines, les relations sociales, les pouvoirs quels qu’ils soient, les entreprises artistiques, la préparation des entremets, les illuminations religieuses, mais je croyais qu’il existait dans l’univers un ordre de réalité ferme, immuable, en un mot sûr, qui précisément était la technique. Tout ce qui est béton, marbre ou acier me semblait être du solide. Et je découvre en travaillant la différence entre précontrainte et post modernité que l’incertain règne là comme ailleurs.
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Tout autour de ce bourg, en général au bord des routes, des maisons sans clôture ont été bâties assez récemment. Elles ont l'air honnête et un peu ennuyeux de ceux qui n'ont rien à cacher.
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Il n'y avait plus de succès : la mer, la neige ont-elles des succès ? Plus d'échec : un arbre connaît-il l'échec ? Plus de hiérarchie entre les hommes : la nuit est-elle supérieure au fleuve ?
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Nous voulons des livres nécessaires, des livres qu'on puisse lire le lendemain d'un enterrement, quand on n'a plus de larmes tant on a pleuré, qu'on ne tient plus debout, calciné que l'on est par la souffrance : des livres qui soient là comme des proches quand on a rangé la chambre de l'enfant mort, recopié ses notes intimes pour les avoir toujours sur soi, respiré mille fois ses habits dans la penderie, et que l'on n'a plus rien à faire ; des livres pour les nuits où, malgré l'épuisement, on ne peut pas dormir, et où l'on voudrait simplement s'arracher à des visions obsessionnelles ; des livres qui fassent le poids et qu'on ne lâche pas quand on n'en finit pas d'entendre le policier dire doucement : Vous ne reverrez pas votre fille vivante ; quand on n'en peut plus de se voir chercher le petit Jean follement dans toute la maison, puis follement dans le jardin, quand quinze fois par nuits on le découvre dans le petit bassin, à plat ventre dans trente centimètres d'eau ; des livres qu'on peut apporter à cette amie dont le fils s'est pendu, dans sa chambre, il y a deux mois qui semblent une heure ; à ce frère que la maladie rend méconnaissable.

Nous n'avons que faire des livres insignifiants, des livres creux, des livres faits pour plaire.

Nous ne voulons pas de ces livres bâclés, écrits à la va-vite, allez, finissez-moi ça pour juillet, en septembre je vous le lance comme il faut et on en vend cent mille, c'est plié.

Nous voulons des livres écrits pour nous qui doutons de tout, qui pleurons pour un rien, qui sursautons au moindre bruit derrière nous.

Nous voulons des livres qui aient coûté beaucoup à leur auteur, des livres où se soient déposés ses années de travail, son mal au dos, ses pannes, son affolement quelquefois à l'idée de se perdre, son découragement, son courage, son angoisse, son opiniâtreté, le risque qu'il a pris de rater.

Nous voulons des livres splendides qui nous plongent dans la splendeur du réel et qui nous y tiennent ; des livres qui nous prouvent que l'amour est à l'oeuvre dans le monde à côté du mal, tout contre, parfois indistinctement, et le sera toujours comme toujours la souffrance déchirera les coeurs. Nous voulons des romans bons.
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J’étais né en 1918. Des milliers de garçons, comme moi, avaient reçu cette année là le prénom du mort à qui ils devaient la vie.
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Nous avions presque tous des visages indéterminés d’adolescents non dégrossis. Conrad était le seul dont les traits avaient l’air taillés dans du bois - je n'aurais pas su dire s’ils étaient beaux ou non.
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Rien de tel qu'un château rasé dont ne demeure que l'empreinte pour faire se lever des visions de conte de fées.
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La littérature est source de plaisir, disait-il, c'est une des rares joies inépuisables mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est, c'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont matière des livres. Il n'y a pas que les solutions d'exception, dans les romans, les choix de la vie ou de mort, les grandes éprouves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banals; et en réponse toutes les attitudes humaines, tous le comportements, de plus beaux aux plus misérables. Lisant cela, on se demande: et moi qu'est-ce que j'aurais fait? Il faut se le demander. Écoute-moi bien: c'est une façon d'apprendre à vivre. Des adultes vont te dire que non, que la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne.
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