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Citations de Laurence Cossé (313)


La certitude, quel que soit son bord, engendre le fanatisme. Elle n'engendre pas que lui, mais elle l'engendre immanquablement. Voyez les Croisés, les Inquisiteurs, aussi bien que les révolutionnaires athées : tous ont haché menu, brûlé, guillotiné, sûrs de bien faire. Au fond, le doute est le seul contrepoids aux folies humaines. C'est la raison, le doute.
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Subileau* : Ce bâtiment ( La Grande Arche) est maudit. On a engendré un monstre. C'est un monument d'une sérénité absolue mais il reste marqué par son enfantement terrible. Il a été laissé en déshérence.


*Directeur Général de la SAEM Tête-Défense, maître d’ouvrage de la Grande Arche de 1986 à 1991
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Il y a des pratiques un peu difficiles à comprendre dans l’urbanisme, en France. Par exemple qu’un candidat puisse gagner un concours, ou une consultation, et que jamais ensuite son projet ne soit construit. Cela s’est fait pourtant cent fois. Souvent c’est politique : que voulez-vous, monsieur Mitterrand (monsieur Chirac) n’aime pas du tout votre idée.
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Laurence Cossé
De toutes les fonctions de la littérature, une des plus heureuses est de faire se rencontrer et se parler des gens faits pour s'entendre.

(" Au bon roman")
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Nous avons du mal à le croire, nous autres Français qui nous voyons rationalistes, organisés et pour tout dire très intelligents, mais aux yeux de beaucoup de nos voisins nous sommes des passionnels, des idéologues, des phraseurs, des agités, des individualistes, enfin des gens peu sûrs.
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" Quelle étrange substance, la mémoire , fluide et fuyante à la manière du mercure, avec des éléments plus solides que le silex.
La précision de certains souvenirs ....
Il y a des phrases entières que j'entends comme si c'était hier qu'elles m'avaient cloué sur place...
Je suis sûr d'elles au mot près....
Des expressions sur le visage, glaçantes , des gestes ,d'énormes trous , des cratères ......
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– Et dire que tant de gens autour de moi se plaignent de ne rien trouver de bon à lire. Quelle aberration.
– Quel dommage. Alors que vous et moi découvrons chaque mois un chef-d’œuvre. C’est que quatre-vingt-dix pour cent des romans qui se publient sont « des livres que c’est pas la peine », comme les appelait Paulhan. La critique ne devrait parler que des autres, mais elle est paresseuse et frivole.
– Elle se fiche pas mal de la vérité. Elle ne connait que deux lois, le clanisme et le copinage. En un mot elle est corrompue.
– Je n’osais pas le dire. On encense les bouquins navrants, et dans ce magma, les perles passent inaperçues. Par définition, la confusion profite aux médiocres.
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Si l’Arche est ce qu’elle est, cette Porte de Paris si puissante et si singulière, c’est que Spreckelsen [l’architecte] était inexpérimenté, déraisonnable, non conforme et d’une folle présomption. Les concours ouverts* créaient des appels d’air, des appels de neuf, de risque. Ils donnaient une chance à Icare.

* Aujourd’hui on procède à des concours fermés. Hier on choisissait une image, à présent on sélectionne une agence.
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De toutes les fonctions de la littérature, une des plus heureuses est de faire se rencontrer et se parler des gens faits pour s'entendre.
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Les grands monuments sont des réservoirs inépuisables de métaphores et de symboles, telluriques, mythologiques, politiques, historiques, cosmiques, sexuels, spirituels.
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Mon Dieu, le nombre de cinglés que Vous mettez au monde. 116
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Nous voulons des livres nécessaires, des livres qu'on puisse lire le lendemain d'un enterrement, quand on n'a plus de larmes tant on a pleuré, qu'on ne tient plus debout, calciné que l'on est par la souffrance;
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La Défense est LE lieu de l’immobilier en France. Les enjeux financiers y sont colossaux. Il y a eu des morts, dans des affaires liées à certaines tours. C’est un coin de voyous, d’élus corrompus, de promoteurs crapuleux, de flics véreux. Les promoteurs immobiliers sont à peu près tous douteux. Il faudrait écrire le roman d’un promoteur pour essayer de les comprendre. »
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Des histoires me revenaient. On disait que les jeunes malades de la tuberculose lisaient jour et nuit, dans les sanatoriums, et que, quand ils mouraient, leur parents y laissaient leurs livres "pour les autres", ceux qui n'étaient pas encore morts. (Mais peut-être était-ce en réalité par terreur de la contagion.) Si bien que les bibliothèques débordaient dans ces maisons de soins.
(p. 93)
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Les autorités (suisses) ont fermé les frontières aux Juifs, qu'elles ne considéraient pas comme des réfugiés, fussent-ils menacés de mort. Ceci dès l'été 1938, et encore plus rigoureusement à partir d'août 1942, quand le Reich allemand est passé d'une politique de persécutions antisémites à une pure et simple extermination.
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Je savais que ça n'allait pas. Je me doutais bien, par moments, que ça n'allait pas fort. Mais de mon côté, je boitais bas, ces années-là. Et un certain nombre de gens souffraient autour de moi, sans être pour autant considérés comme malades, pas plus que moi.
Quant à ceux qui l’étaient profondément, malades, ceux qui étaient atteints de troubles psychiques, on faisait tout pour le cacher. C’était une honte à l’époque, dans une famille, de compter une personne soignée pour ce genre de désordre. Nous avons peine à le croire aujourd’hui, on encourait le discrédit, la mise à l’écart. Les frères et sœurs risquaient d’être considérés comme impropres au mariage — «il y a de la folie dans la famille». Alors on taisait la réalité. On disait «Elle est fatiguée», « C’est un original, celui-là», «Il n’a jamais vraiment trouvé sa place». Tout était confondu. Les mêmes périphrases pouvaient désigner un homosexuel, un grand dépressif, ou quelqu’un qui avait commis une faute grave et en payait le prix d’un silence sur sa personne - une femme, faut-il le préciser, qui avait eu le tort de se laisser séduire avant d’être mariée, par exemple, ou qui, dûment mariée, avait fait un écart et, pire, n’avait pas su trouver moyen que cela ne se sache pas. p. 122
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Dieu a créé avec le monde, la totalité de l'être. Tout ce qui est, n'a d'autre sens que d'être.
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Mon grand-père m'a laissé bien davantage, la passion de la littérature, et quelque chose de plus, de fondamental, la conviction que la littérature est importante. Il en parlait souvent. La littérature est source de plaisir, disait-il, c'est une des rares joies inépuisables, mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est. C'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres. Il insistait : Tu notes bien que je parle du roman ? Il n'y a pas que les situations d'exception, dans les romans, les choix de vie ou de mort, les grandes épreuves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banales ; et en réponse, toutes les attitudes humaines, tous les comportements, des plus beaux aux plus misérables. Lisant cela, on se demande : Et moi, qu'est-ce que j'aurais fait ? Il faut se demander. Ecoute-moi bien : c'est une façon d'apprendre à vivre. Des adultes vont te dire que non, que la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne.
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Nous voulons des livres splendides qui nous plongent dans la splendeur du réel et qui nous y tiennent; des livres qui nous prouvent que l'amour est à l'oeuvre dans le monde à côté du mal, tout contre, parfois indistinctement, et le sera toujours comme toujours la souffrance déchirera les coeurs. Nous voulons des romans bons.
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- Vous allez lire ces pages ?
- Je vais essayer. Ne croyez pas que ça me sera facile. Je ne suis pas un saint, moi non plus. Je m'accommodais d'un certain flou. Et je redoute autant que vous de me perdre. Mais j'ai une raison intime de lire ce texte. Je veux savoir pourquoi, comment, et selon quelle économie supérieure le Dieu bon et omnipotent de l’Évangile laisse les peuples s'étriper, la terre se fendre au milieu des villes et les enfants mourir de faim. Je l'ai "expliqué" mille fois, au moyen de ces arguments hérités du thomisme et prodigieusement sophistiqués que vous connaissez comme moi, et avec tant de fermeté que j'ai du convaincre, parfois. Mais moi, le mystère du mal me reste en travers de la gorge.
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