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Critiques de Laurent Astier (316)
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La venin, tome 1 : Déluge de feu

Un western original, une femme comme héroïne, très rare en BD, et quelle femme!!!

Une histoire de vengeance certes c'est du déjà vu, mais formidablement mis en scène et truffé de références aux westerns du septième art. Les dessins sont magnifiques en particulier les grands espaces où l'auteur semble dans son élément. Une réussite, vivement la suite...

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Face au mur, tome 1

Juin 1982. À peine 25 ans et déjà derrière les barreaux. Qui plus est pour une énième fois... Mais, cette fois-ci, Jean-Claude Pautot est dans la pire prison de France. Des murs lépreux, des douches insalubres, glacial l'hiver et une fournaise l'été. En ce matin où il est question du transfert de Klaus Barbie à la prison Saint-Joseph à Lyon, le jeune homme est convoqué chez le directeur. Et pour cause : il a tenté de mettre fin à ses jours. Ou plus exactement il a simulé une tentative de suicide. La solitude le pesant, il aimerait avoir un copain détenu avec lui. Sa demande sera exaucée un mois plus tard en la personne de Ring, son pote de l'Atlas, mais aussi d'un autre homme. Était-il là pour avoir un œil sur les deux amis ? Toujours est-il qu'il ne fallait prendre aucun risque. Aussi leur plan d'évasion, mis au point avec leur pote Rocco, enfermé dans la cellule voisine, prend plus de temps que prévu. Une évasion qui se passera comme prévue mais une fois dehors, les trois amis devront se cacher, se faire oublier et toujours être sur leurs gardes...



Cette fiction, inspirée de faits réels, retrace la vie chaotique de Jean-Claude Pautot, braqueur de profession. Aujourd'hui ancienne figure du grand banditisme, il aura passé 25 ans en prison. Et pas moins de 15 en cavale. Laurent Astier a recueilli le témoignage de cet homme, rencontré lors d'un atelier bande dessinée à la centrale de Saint Maur. Il relate, avec force, réalisme et véracité, la prison, les cavales, les braquages et le parcours de cet homme hors du commun devenu scénariste et dessinateur. Divisé en 7 chapitres monochromatiques et non chronologiques, cet album documenté, s'étalant de l'enfance de Jean-Claude Pautot à aujourd'hui, se révèle être très dynamique et passionnant. Laurent Astier, de par son trait réaliste et du monochrome, nous plonge dans une ambiance parfois glaciale, oppressante et dure.



En bonus à la fin de l'album, quelques articles de presse, documents de la direction de la police judiciaire, de la gendarmerie nationale et du Ministère de l'Intérieur et quelques photos de la prison Saint-Paul et des armes saisies.
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La venin, tome 1 : Déluge de feu

Les éditions Rue de Sèvres ont donné les clés du camion à Laurent Astier pour un western féminin intitulé "La Venin", et je sais pas trop quoi en penser car si tous les ingrédients sont bons et le livre-objet soigné j'ai bien peur que la mayonnaise n'ait pas pris pour moi…

On a une introduction hommage/repompage d'"Il était une fois dans l'ouest", puis un passage "Deadwood", puis un passage "Blueberry" (épisode "Angel Face"), puis un passage "Le Soldat Bleu" (et/ou "La Prisonnière du désert"), puis un passage "Sierra Torride", puis un passage "Butch Cassidy et le Kid"… Nous sommes certes dans un pot-pourri, mais les hommages sont tellement appuyés et les apports personnels tellement limités que je ne sais plus à quel saint me vouer d'autant plus que les références cinématographiques sont entremêlées aux références historiques (et aux références littéraires pas très discrètes pour ne pas dire assez forcées) ! C'est d'autant plus frustrant qu'au bout de 60 pages on ne sait toujours pas qui est Emily, ce qu'elle veut, ses objectifs ou ses commanditaires, et ce malgré le droit de quota de flashbacks sergioleoniens qui nous transporte de la Nouvelle-Orléans en Louisiane à New Haven au Connecticut mais qui au lieu d'apporter des réponses apportent de nouvelles questions. Finalement j'ai eu l'impression que Laurent Astier reprenait le personnage de Margot dans "L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu" là où Wilfrid Lupano l'avait laissé… J'avais adoré Comment faire fortune en juin 40, mais Laurent Astier était coaché par Xavier Dorison et Fabien Nury deux pointures de la scénarisation donc ses dessins collaient bien au ton alors qu'ici impossible de savoir si son style particulier est en mode serious business ou en mode grosse déconne... Affaire à suivre ???
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La venin, tome 3 : Entrailles

Le rythme des parutions est soutenu, mais quelle qualité!



La Venin poursuit sa quête de vengeance dans un far-west en pleine évolution, un Western crépusculaire de grande qualité.



Seul petit bémol, tous les clichés et la «bonne-parole», actuelle s'y trouve, c'est manichéen, parfois trop, mais la grande qualité des dessins et la qualité du scénario font passer la pilule.



Un bon western.



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La Venin, tome 2 : Lame de Fond

Dans ce tome 2 intitulé "Lame de Fond", plus que jamais l'Emily de Laurent Astier ressemble à la Margot de Wilfrid Lupano (et c'est vraiment très très con que Wilfrid Lupano censément être le meilleur des scénaristes français d'après les prescripteurs d'opinion à la con n'ait aucunement pensé à offrir aux lecteurs un flashback expliquant le pourquoi du comment de ses agissements).





Autant prévenir tout de suite, Laurent Astier n’est pas subtil dans le traitement de son sujet. Donc les choses se décantent, et notre anti-héroïne déguisée en nonne infiltre un orphelinat de Galveston pour tuer un révérend amateur de chair très fraîche qui porte tous les vices du monde sur son visage (car elle veut se venger du réseau pédophiles des « premiers de cordée » à qui sa mère l’a vendue avant de se raviser et de se faire tuer par eux). Malgré toute sa détermination elle reste naïve, et c’est ainsi que prise au piège de la loi du silence elle se retrouve coincée entre Claire victime non consentante du pervers Allister Coyle et des trois pimbêches blonde, brune et rousse victimes consentantes du pervers Allister Coyle… Heureusement que l’Amérindien qui lui doit deux vies soit sur « les lieux du crime » avant elle par la grâce d’un deus ex machina et qu’il agisse envers elle comme un véritable deus ex machina. Je vous avais prévenu, ce n’est pas subtil malgré toute la bonne volonté manifestée. La Colère de Dieu se manifeste-elle ? (est-on dans le protestantisme ou le catholicisme : ce n’est pas évident à deviner puisqu’on mélange les deux) On aurait parfaitement pu se passer des cases avec le révérend pédophile qui s’étonne que le temps deviennent très mauvais mal alors qu’on nous montre bien que le ciel est très noir, que le vent souffle très fort, et que le houle est de plus en plus forte. On aurait aussi parfaitement pu se passer des cases avec un météorologue inconnu qui nous dit que tout va bien se passer juste avant qu’une tempête ne s’abatte sur la ville de Galveston (surtout qu’on nous montre bien que des montagnes liquides arrivent jusqu’en haut d’un cathédrale alors que le reste de la ville moins élevée semble épargnée par la brusque montée des eaux).



Emily désormais responsable de Claire poursuit sa quête de vengeance poursuivie par toutes les autorités qui préfèrent protéger les criminels riches que de protéger les innocents pauvres (refrain que trop bien connu de la majorité de la population). Le cliffhanger de fin suggère que son ancien protecteur soit désormais l’un de ses poursuivants…





Je vais être cash : la structure en flashbacks finit par être saoulante (j’ai même eu l’impression passé un moment qu’on inventait des péripéties de remplissage pour placer à intervalles réguliers le droit de quotas de flashbacks). On passe tout le temps du présent au passé, de 1900 à 1888, et cela coupe le rythme voire l’action et le suspens. Et parfois pour exposer des éléments qui n’amènent pas grand-chose au récit (vu que le premier flashback explique directement ce qui manquait au tome 1) : oui Emily est une Foutue Au Berceau, car oui sa mère Liberty a voulu la vendue à un réseau pédophile, car oui sa tante Emily lui a envoyé un sicaire pour la racketter, oui sa tante Magda grenouille de bénitier ne l’a recueillie que pour mieux la martyriser (donc pour se venger de ses deux sœurs qualifiées de gourgandines). Ah ça oui, ce n’est pas très subtil… Et c’est bien dommage tellement le propos est d’une brûlante actualité !
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Face au mur, tome 1

Dans la vie, il suffit parfois d'une rencontre pour changer beaucoup de choses...

Cette bande dessinée est née de la rencontre entre deux hommes: Jean-Claude Pautot, un détenu et Laurent Astier, un auteur venu faire un atelier de bande dessinée en prison.

"Sur les neuf inscrits, Jean-Claude était le seul présent. Le surveillant a fermé la porte derrière nous et nous avons passé quatre heures ensemble à discuter dans la minuscule salle de peinture.

Le projet FACE AU MUR est né ce jour-là.

Mais je ne le savais pas encore..."



Ex braqueur multirécidiviste, Jean-Claude Pautot raconte les grandes lignes de son vécu. Réputé comme un as dans l'art de l'évasion, il ne parle pas uniquement de son ressenti sur l'enfermement. Il met surtout en lumière ses années de cavale. Mais pas seulement. On découvre également comment lui et ses complices ont organisé leur plan pour réussir "le coup du siècle".



Cette BD de 138 pages est divisée en 7 chapitres. Chacun d'eux relate une partie de la vie de Jean-Claude Pautot, de manière à jongler entre différentes époques. La lecture est dynamique grâce à cette chronologie non linéaire.

Le travail de Laurent Astier est remarquable. Il utilise une couleur prédominante par chapitre afin de marquer encore plus ces différentes périodes de vie, et c'est très réussi.

J'ai beaucoup aimé les dessins, aussi bien en ce qui concerne les personnages qu'au niveau paysages et architectural.

Le chapitre 4 qui retrace l'enfance de Jean-Claude Pautot m'a particulièrement touché. Il nous plonge dans un décor modeste de la France au début des années 70, où la violence et les coups bas règnent déjà dans son existence.

J'ai beaucoup apprécié la dernière partie de cet ouvrage: une vingtaine de pages qui regroupent quelques documents officiels tels que des articles de journaux (avec annotations), des photographies, des documents juridiques, des croquis... tout un travail de recherche ayant permis de coucher sur papier, le plus fidèlement possible, la vie de Jean-Claude Pautot.



Je conseille cette lecture pour découvrir à travers l'art du dessin, un parcours de vie hors du commun.

Je remercie Babelio et les éditions Casterman de m'avoir permis de connaître cette bande dessinée de grande qualité.

Pour finir, je vous invite à aller découvrir sur le net les très belles œuvres de Jean-Claude Pautot, devenu artiste aujourd'hui.
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Comment faire fortune en juin 40

13 juin 1940. La France est en guerre depuis 10 mois. Les nazis sont aux portes de Paris. La Banque de France a prudemment évacué l'ensemble de ses réserves d'or loin de la capitale. Les coffres sont tous vides... à l'exception d'un dans lequel se trouvent 2 tonnes d'or. Aussitôt, un fourgon et quatre convoyeurs sont réquisitionnés pour les transférer à Bordeaux. L'un d'eux, Labeyrie, s'empresse aussitôt de prévenir son pote, Franck Propp, ancien boxeur abonné aux défaites. 2 tonnes d'or sur les routes de France au milieu de ce bordel ambiant! Quelle aubaine! Il faut évidemment du renfort et du matériel pour mettre à bien ce plan. Franck contacte un caïd corse, Sambionetti, qui vient tout juste de refroidir son ami et associé, et Kurtz, un allemand installé en France qui veut fuir Hitler. Sambio, lui, recrute Ninon, une jeune femme experte en explosif. Voilà donc la fine équipe, Franck, Sambio, Kurtz et Ninon, qui suivra de près le fourgon rempli d'or, Labeyrie en taupe à l'intérieur...



Adapté du roman de Pierre Siniac, "Sous l'aile noire des rapaces", initialement prévu comme scénario pour un film intitulé "Omaha Beach" (apparemment, le projet n'est pas abandonné), cet album de Xavier Dorison et Fabien Nury est un bien bel hommage aux films des années 60/70. Un fin mélange d'Inglorious Bastards et des Tontons Flingueurs. Des pieds nickelés extravagants au caractère bien trempé, des dialogues savoureux, de l'aventure en veux-tu en voilà et une bonne dose d'humour pour ne rien gâcher. Les auteurs nous offrent un scénario bien ficelé et vraiment efficace dans lequel l'action ne manque pas. La mise en page et le cadrage renforcent le rythme. Parti pris original: fond noir pour les scènes de nuit et fond blanc pour celles de jour.
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Comment faire fortune en juin 40

Un casse en plein exode 40, forcément, y a plus simple. Mais l'appât du gain vaut bien une prise de risque.

Attachez vos ceintures car « Comment faire fortune en Juin 40 » secouent gravement.

La BD est richement référencée. Un brin de cinoche français (celui d'Audiard, de Lautner, de De La Patellière), un autre d'américain (Aldrich, Frankenheimer, Sturges), des vrais gueules pour le grand écran réduites pour des petites cases de BD. Qu'importe ! le quatuor Astier, Nury, Dorison et Laurence Croix pour les couleurs, mènent cela avec un sens évident de l'action et du rebondissement. Comme disait le grand Bernard Blier dans «(Les Tontons flingueurs) « Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse... et j'ventile... ». Nos quatre malfrats le font sans le moindre remord. Et comme c'est fait avec un rythme effréné et un brio certain, on adhère à cette équipée drôlement motivée. Une BD jouissive et bien distrayante.

Merci aux Editions Casterman et à Babelio pour cet excellent moment.

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La venin, tome 1 : Déluge de feu

1900, dans un ouest américain encore à moitié sauvage, Emily, arrive dans une petite ville où son futur mari est censé l’attendre. Elle se souvient qu’elle a fui La Nouvelle Orléans où une destinée de prostituée l’attendait. Seulement son futur époux lui a fait faux bond.

Pour les amateurs de western, cette introduction rappelle fortement celle d’Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Léone, d’autant plus que l’héroïne porte la même robe que Claudia Cardinale dans le film.

Mais Emily n’est pas du tout ce qu’elle semble être et peut-être n’est-elle venu dans les confins du Colorado que pour attendre le candidat aux élections sénatoriales ? Peut-être qu’elle n’est pas si douce qu’elle semble l’être au premier abord ?

Et ce n’est que le début. Les 60 planches de cette fantastique BD de Western sont une véritable source de lecture plaisir.

Le scénario d’abord est bourré jusqu’à la gueule de références au genre, cinéma (Sergio Léone, Don Siegel...), mais aussi BD (Blueberry en tête mais celui des grandes années!). Cependant ces références, souvent très appuyées sont mis au service d’une histoire originale dont le personnage principal est une femme qui n’a pas froid aux yeux et qui recherche quelque chose, une vengeance dont les origines nous sont dévoilés par quelques flash-back bienvenus. Toutefois, on reste sur notre fin car l’histoire est prévu en cinq tomes. Beaucoup de questions restent donc sans réponses.

Toutefois, cela ne ralentit pas l’avancée de l’intrigue, au contraire. Le rythme incroyablement dynamique passe de courses poursuites en fusillades, de chevauchées en cavalcades, des montagnes rocheuses au Mississippi en passant par les contrées désertiques, sans temps morts. Et le fait que ce soit une femme qui en remontre à ces messieurs, rajoute un surcroît de plaisir non négligeable.

Les dessins de Laurent Astier sont, comme d’habitude, parfaits. Rien que la couverture où Emily en robe western brandit son fusil sur un arrière plan en feu attire tout de suite l’œil de l’amateur de BD et de Western. Ensuite les cadrages, le découpage des scènes, les couleurs sont d’une totale maîtrise. Cela lorgne du côté de Giraud (Encore une référence à Blueberry) mais pour le meilleur.

Au final, une belle BD de Western plutôt rafraîchissante et recommandée aux amateurs du genre.
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La Venin, tome 2 : Lame de Fond

Second tome, l'héroïne magnifiquement illustrée par l'auteur, poursuit sa vengeance.



Sa soif de justice est implacable, son passé malheureux est petit à petit dévoilé, mais pas trop quand même car à certaines réponses succèdent de nouvelles questions.



Les scènes d'action sont très dynamiques et les flash-back réussies.



Magnifique suite de qualité.

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Comment faire fortune en juin 40

"Un ronfleur, une estropiée et un perdant professionnel. Merde, c'est pas une équipe, c'est le bataillon des tocards"

grommèle le quatrième laron, Sambio, un connard prétentieux engagé dans le braquage du siècle, un fourgon rempli d'or.

Faut dire qu'en plein barouf, la partie s'avère plus difficile que prévue

l'or en barre attire d'autres lièvres...



Réussite totale pour cette bd du tonnerre

librement adapté de Sous l'aile noire des rapaces de Pierre Siniac

par Laurent Astier et Xavier Dorison

qui s'en sortent vraiment hauts les mains.

Le scénario est bien ficelé

les dialogues à la mesure de leur mentor..Siniac

Les rapaces, c'était son rayon...

le trait de Laurent Astier a du caractère et file comme en juin 40

et les couleurs de Laurence Croix, un véritable feu d'artifice

C'est peu dire que j'ai aimé

J'ai adoré !

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Face au mur, tome 1

Le parcours d'un truand raconté par l'intéressé lui-même et restitué par le talentueux Laurent Astier. Autant dire que le plaisir est au rendez-vous. Un trajet de vie raconté sans essayer d'en arrondir les angles. Jean-Claude Pautot assume ses erreurs, ne cherche pas à se dédouaner. Le travail mono chromique d'Astier renforce la force du récit, aussi passionnant qu'incroyable.

Le tome 2 sort ces jours-ci, hâte de le découvrir !
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Comment faire fortune en juin 40

Les branques sont partout.

Prenez ce zélé fonctionnaire de la Banque de France qui a tout bonnement omis de rapatrier quelques lingots en lieu sûr histoire que les Fritz, désormais aux portes de la capitale, ne mettent la main dessus. Deux tonnes d'or quand même, de quoi faire tâche sur la prochaine demande d'avancement.

Qu'à cela ne tienne, le temps de réquisitionner deux trois convoyeurs pour un aller simple Paris-Bordeaux et l'affaire est entendue.

Problème, dehors c'est un tout p'tit peu la guerre et l'exode.

De plus, quelques esprits chagrins un brin opportunistes pourraient bien y voir l'occasion de se remplir les poches à bon compte.

Long is the road...



Astier au dessin, Dorison et Nury au scénario, Croix pour nous coloriser le tout, si c'est pas un casting qui a de la gueule ça...

Grosse méfiance initiale envers les titres à rallonge, la faute à un vilain fakir couplé avec un mélaminé Suédois. Comment Faire Fortune...vous réconcilie définitivement avec les intitulés nourris aux ogm.



Pour faire simple, c'est comme dans le cochon...

Un mix des Morfalous et des Douze Salopards, merci de bien prendre votre respiration et d'attacher la ceinture idoine.

Un scénario aux petits oignons, prétexte à l'action la plus débridée qui soit. Le ton, que l'on devine aisément aux antipodes de la petite maison dans la prairie, n'a qu'un seul but, divertir à 100 à l'heure tout en vous tenant en haleine jusqu'au dénouement final.

A défaut d'être original, le récit s'avère péchu et suffisamment travaillé pour en ressortir avec un goût de trop peu, signe caractéristique de l'excellent moment que l'on aurait souhaité bien plus long, n'est-il pas M'sieur Cadbury ?



Un dessin travaillé au cadrage dynamique.

Des dialogues nerveux à la verve communicative.

Du beau boulot sur toute la ligne, dixit un certain Maginot.



Merci à Babelio et aux éditions Casterman pour ce tirage du loto d'un genre nouveau.
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La venin, tome 3 : Entrailles

BANDE DESSINÉE HISTOIRE / WESTERN.

Oh que je n'aime pas devoir jouer le rôle du rabat-joie… J'avais écrit précédemment que cette série manquait cruellement de subtilité, mais avec ce tome 3 c'est carrément grosses ficelles et gros sabots avec des déclarations reprenant tous les éléments de langage de telle ou telle mouvance d'extrême gauche ! (et entre féministes, antiracistes, anticapitalistes et écologistes il y en a pour tous les goûts)
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Comment faire fortune en juin 40

Laurent Astier, Fabien Nury et Xavier Dorison : une vraie « dream team » de la bande dessinée franco-belge actuelle s’est associée pour créer un opus solo sur un thème rarement abordé, et encore moins sous l’angle de l’humour : la débâcle française de 1940 ! J’ai en plus apprécié ‘‘Comment faire fortune en juin 40’’ dans son édition de luxe, c'est-à-dire dans un écrin cartonné rouge pétant et par des planches en noir et blanc, ce que je préfère vu le trait utilisé par Laurent Astier ici, ce qui colle parfaitement à l’ambiance « d’époque » d’abord, et ce qui s’associe tout aussi bien à l’ambiance « roman noir » entre casse et drame.



Qui dit œuvre de casse, dit forcément un casting qui doit élever le niveau. Les quatre personnages principaux ont été choisis avec soin par les auteurs. D’abord, il y a Franck, boxeur habitué aux projecteurs des rings, mais aussi cambrioleur particulièrement rôdé ; les auteurs l’ont voulu comme un Lino Ventura trapu. Ensuite, vient Sambio, qui cherche et semble réussir à devenir un caïd de la pègre parisienne ; les auteurs l’ont imaginé comme un Alain Delon toujours plus cynique et désabusé. Kurtz est, quant à lui, un mécano débrouillard et surtout déserteur de la Wehrmacht, autant dire que la situation ne lui plaît guère. Ce trio très masculin est complété par la douce présence de Ninon, experte en mécanique, ce qui s’applique aux explosifs comme aux serrures des coffres les plus résistants ; elle a le charme des personnages féminins résistants pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les autres personnages font finalement que de très petites interventions, puisque nous suivons le quatuor principal dans un road-trip infernal à travers le France de 1940, la France de l’Exode et du début de la collaboration.

Dès le départ, le scénario donne le ton d’une aventure débridée et volontairement en marge de la marche bien connue de l’Histoire : Fabien Nury et Xavier Dorison brassent leur culture. Les Français subissent la débâcle face à l’avancée allemande ; l’exode débute pour certains ; d’autres tentent déjà de se retrouver du bon côté de la bataille, voire de tirer les marrons du feu. Le lecteur peut forcément regretter de ne voir que des esquisses de personnalité se former pour la majeure partie des personnages : dans un tel « road movie », on égrène les pertes au compte-gouttes au départ, puis vient la saucée aux trois-quarts de l’aventure…

Le dessin de Laurent Astier est à la fois énergique et aux traits suffisamment arrondis pour créer un mélange trouble entre la dynamique de la violence et la caractérisation volontairement touchante des personnages. Personnellement, j’ai pu apprécier son travail en noir et blanc après avoir acheté (et fait dédicacer par l’artiste) la version de luxe à la 25e Heure du Livre du Mans 2015. Forcément, sans les couleurs, le trait du dessinateur fait davantage mouche, ou en tout cas a davantage de poids pour faire la décision.



Comment faire fortune en juin 40 est donc une bande dessinée très cinématographique bien réjouissante, à mi-chemin volontaire entre le film de casse et le film de guerre sur la vie sous l’Occupation. Ce trio composé de Laurent Astier, Fabien Nury et Xavier DOrison mériterait bien d’autres albums pour nous divertir.

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Cellule Poison, tome 1 : Immersion

Bonne idée que d'illustrer par des dessins sobres mais aux contours précis, les différents chapitres dans des tonalités bicolores.

Ce premier volume d'une série de cinq, est la mise en place d'une cellule de la police des moeurs "poison", constituée pour démanteler un réseau de proxénétisme international sur Lyon...

J'ai noté sévère : un 3* ! mais parce que je reste dans l'expectative d'une suite haletante et j'ai hâte, aussi, de découvrir la dernière BD d'Astier "l'affaire des affaires : Clearstream"

à Suivre .....
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La venin, tome 1 : Déluge de feu

C’est ma première BD western dont l’héroïne est une femme (à l’exception d’une biographie sur Calamity Jane). Et quelle femme ! Emily n’a pas froid aux yeux. Qu’on se le dise ! C’est une reine de la gâchette , une amazone de la fin de la conquête de l’ouest.



Tour à tour, entraîneuse de saloon, cowgirl, fille adoptive d’une tribu indienne avant de revêtir la bure d’une religieuse, Emily a plus d’un tour dans son ceinturon. Et il le faut bien, pour se sauver et échapper à la bande du marshal qui veut sa peau.



Mais qui est donc Emily et que vient-elle chercher à Silver Creek ? Dans cette ville minière du Colorado dont les chasseurs d’or aux dents longues ont remplacé l’esprit aventurier des premiers pionniers.



C’est ce que nous donne à lire Laurent Astier dans ce premier tome « déluge de feu » de la série La Venin mais en laissant planer le mystère par des flash-backs entre la Nouvelle-Orléans de son enfance et son arrivée à Silver Creek, si loin de chez elle. Silver Creek est la dernière étape d’un long voyage qui traverse le pays américain dont j’ai hâte de lire la suite dans les prochains albums.



De feu et de flamme, de pourpre et de noir, l’album fusille, cogne, cavalcade au rythme des galops des chevaux et du sifflet des locomotives. Pour avoir revu récemment le film « Il était une fois dans l’ouest » , j’ai remarqué qu’Emily dans une des scènes porte la même robe, chapeau et bagage que Claudia Cardinal à son arrivée à la gare. C’est l’un des nombreux clins d’œil de l’auteur aux codes du western et à ses films phares qu’ils soient hollywoodiens ou italiens.



Le récit va à un rythme trépidant mais souvent coupé par des retours en arrière qui maintiennent le suspens sur le pourquoi du geste meurtrier d’Emily.

Le décor et l’époque ont pour moi un côté crépusculaire dont les couleurs or et noir des vignettes accentuent cette ambiance. Les territoires sont conquis et les tribunes indiennes privées de leur terre se trouvent parquées dans des réserves.

Cette ambiance entre chien et loup finement nuancée dans les couleurs par Laurent Astier m’a fait penser au roman de Benjamin Whitmer « les dynamiteurs », dans un jeu funeste de perdition et de violence.



Je loue le travail de Laurent Astier à la fois scénariste et illustrateur dans ce très bel ouvrage qui fait la part belle à un personnage féminin. Une femme rebelle, courageuse et forte, Emily est prête à en découdre. Mais elle aime aussi les livres et les auteurs classiques anglais, ce qui n'est pas pour me déplaire.



J’ai apprécié de découvrir à la fin du livre le carnet de voyage de la vraie Emily dont Laurent Astier s’est inspiré pour nous raconter la fabuleuse aventure d’Emily et sa métamorphose en « la venin ».



Il ne me reste plus qu'à découvrir la suite pour ne pas rester sur ma faim.



Je remercie Babelio et les éditions Rue de Sèvres pour m'avoir permis de lire les premières aventures dans le cadre de Masse Critique.









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La venin, tome 1 : Déluge de feu

Quand vous avez Duke et Undertaker dans vos références, vous avez à la fois très envie de découvrir de nouvelles bandes-dessinées dans une ambiance western, et à la fois vous avez peur d’être déçu. C’est sans doute ce qui a fait que j’ai attendu un moment avant de me procurer ce premier tome…



Mais ce premier tome est littéralement explosif ! Franchement, l’auteur nous embarque dans un tourbillon tout au long de l’album, il n’y a aucun temps mort ! C’est haletant ! Je pense que ce côté explosif du premier tome est dû au caractère bien trempé, déterminé et un peu tête brûlée de l’héroïne… Ou bien est-ce à cause des planches vives et très colorées que le rythme nous paraît très soutenu ?



Laurent Astier nous embarque vraiment dans un western très réaliste qui sent bon la poudre, les chevaux, l’alcool et le sang… Il nous dépeint la complexité de cette société américaine du début du XXe siècle : les américains commencent à composer avec les indiens. Ceux-ci ne sont pas les « sauvages » que l’on a souvent décrit, mais des hommes à qui l’on a pris des territoires… Emily se fond parfaitement dans cette société dans laquelle les hommes, parfois lâches et souvent opportunistes, ne se caractérisent pas par leur côté tendre…



On referme ce premier tome sans connaître toutes les raisons et les buts d’Emily mais on a vraiment hâte de la retrouver dans un second tome…



Bref, vous l’aurez compris, c’est une très belle découverte et j’attends la suite avec impatience… Sans nul doute, La venin fait désormais partie de mes BD fétiches, aux côtés de Duke et Undertaker !


Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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La venin, tome 1 : Déluge de feu

Dans la vie, il faut un peu plus que la chance pour réussir.

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Ce tome est le premier d’une pentalogie qui forme une histoire complète. Sa première édition date de 2019. Il a été réalisé par Laurent Astier pour le scénario, les dessins et la couleur. Il comporte cinquante-six pages de bande dessinée. Il comprend un dossier de six pages à la fin : la reproduction des carnets d’Emily, tels que l’auteur les a découverts lors de ses recherches. Le lettrage de la bande dessinée est assuré par Jean-Luc Ruault, la calligraphie des carnets par Jeanne Callyane. Une carte des États-Unis occupe la deuxième de couverture et la page en vis-à-vis : y figure le tracé des voyages d’Emily.



La Nouvelle Orléans en Louisiane, juillet 1885. Dans une maison close, plusieurs hommes prennent leur plaisir dans le salon, avec les filles. Ils se prénomment Eugène, William, Allister, James, en présence du pianiste Stanley. Soudain une belle rousse interrompt les caresses qu’elle prodiguait à William car sa fille de huit ans se tient au palier de l’étage en train de regarder ce spectacle qui n’est pas de son âge. La mère dit à sa fille Emily qu’elle devait rester dans sa chambre car sa mère est occupée. Elle lui ordonne de filer, car elle ne veut plus la voir traîner dans ses pattes, qu’elle aille lire un de ses stupides bouquins, et qu’elle ferme la porte de sa chambre ! Emily s’exécute en claquant bien fort la porte de sa chambre, et pleurant tout en se disant qu’elle la déteste. Elle prend une décision : alors comme ça sa mère ne veut plus la voir, elle fouille dans le tiroir de la commode. Elle y trouve la boîte avec les billets de banque et elle en prend une poignée. Elle sort par la fenêtre, descend le long de la poutre qui supporte le balcon et salue Sam en train de jouer du banjo, avec un copain trompettiste et un autre à la grosse caisse. Sam papote avec elle, mais est rappelé à l’ordre par les autres musiciens. Il s’amuse en associant deux mots des phrases prononcées : le verbe Jaser et le qualificatif de Jézabel. Il suggère le titre de Jazz for jazz belles pour leur morceau.



Quinze ans plus tard dans le Colorado, en juillet 1900, Emily se dirige vers Silver Creek, en train. Elle lit le journal : la première page annonce la tournée électorale du gouverneur Eugene Mc Grady, pour se faire élire au Sénat. Son voisin lui emprunte son journal, et se plaint que les journalistes vont les bassiner avec cette fichue élection. Le train arrive à quai. Les voyageurs descendent, le chef de gare leur recommandant de faire attention car cette partie de la gare est pas mal ravinée par les pluies, et pourtant ce n’est pas faute d’avoir demandé des travaux… Il salue la voyageuse qui lui indique qu’elle est venue pour se marier, la cérémonie étant prévue pour dans quatre jours. Puis Emily s’adresse à Ike, un vieil homme, en train de charger des colis dans sa carriole. Elle lui explique : elle vient d’arriver, et elle ne connaît pas bien la région. Elle voudrait savoir où se trouve la maison de Benjamin Cartridge et si quelqu’un pourrait l’y emmener. Il devait passer la chercher, mais il a dû avoir un empêchement de dernière minute. Ike indique où se trouve la maison de Cartridge et ajoute qu’il n’y habitue plus depuis deux semaines, car il est là-haut, au cimetière, sous six pieds de terre.



Une série western de plus, forcément avec de nombreux hommages au fil des séquences. Certes. Déjà : un premier tome avec un véritable enracinement dans la réalité historique de l’époque. Le lecteur constate rapidement que la narration allie à la fois richesse et fluidité : une vraie densité narrative, tout en conservant le plaisir de lecture. L’auteur intègre de nombreux éléments historiques, certains évidents, d’autres plus pointus. Dans la première catégorie se trouvent une partie des conventions habituelles du genre Western : le saloon agrémenté par ses prostituées, le cheval de fer et ses rails, les déplacements à cheval, les carrioles, la petite ville du far West, les règlements de compte à l’arme à feu, le sort des Amérindiens (ici des Comanches et un Apache), le bateau à fond plat et faible tirant d’eau mû par une roue à aubes sur le fleuve Mississippi, le baptême par immersion dans ce fleuve, et même des signaux de fumée. Petit à petit, le lecteur s’imprègne de l’ambiance et relève de ci de là une composante plus spécifique à l’époque, à la civilisation, moins connue. Elle peut être explicitée avec une courte note en bas de page, comme pour cette jeune femme Minnie Wallace qui a assassiné son époux plus vieux de trente ans. Le lecteur prend alors plaisir à lire un facsimilé d’article de journal dans le dossier d’Emily en fin de tome pour en découvrir plus. Il y a bien sûr les détectives de l’agence Pinkerton, surtout s’il prend la curiosité au lecteur d’aller se renseigner à partir de leur nom. Ces deux individus Tom Horn (1860-1903) & Charlie Siringo (1855-1928) ont bel et bien existé et ont bel et bien contribué à la traque du Wild Bunch de Butch Cassidy (1866-1908) et du Sundance Kid (1867-1908, Harry Longabaugh), la lecture de leur biographie valant le détour.



D’autres personnages historiques apparaissent ou sont évoqués : Quanah Parker (1845/52-1811) un des plus éminents chefs des Comanches Quahadie ou Kwahadi, Annette Ross Hume (1858-1933) une photographe. Le scénariste confronte son héroïne à la pratique des Sooners, des colons venant en repérage de territoires indiens qui feront bientôt l‘objet de l’une des six courses à la terre, dans l’état de l’Oklahoma. Ces éléments de contexte historique ont un impact direct sur le déroulement de la vie et les actions d’Emily ou sur celle des personnes qu’elle croise : ce récit s’inscrit dans un contexte historique bien précis, et son déroulement en aurait été changé s’il s’était agi d’autres lieux ou d’autres temps. L’auteur rend également hommage à d’autres bandes dessinées de Western, en particulier, le lecteur peut identifier en page vingt-quatre : Mike S. Blueberry créé par Jean-Michel Charlier (1924-1989) & Jean Giraud (1938-2012), Buddy Longway créé par Derib (Claude de Ribaupierre, 1944-). Très vite il est pris par l’intrigue et par la reconstitution historique soignée, que ce soient les références, ou les représentations. L’artiste œuvre dans un registre réaliste et descriptif. Le lecteur n’éprouve aucun doute sur la qualité et le sérieux de ses recherches préparatoires. Il sait qu’il peut avoir confiance dans la représentation des tenues vestimentaires, des outils, des bâtiments, de l’ameublement, des carrioles, des armes des uniformes, des formes d’urbanisme, et même des dessous féminins. Il savoure l’évocation de l’origine probable du mot Jazz.



Derrière la couverture saisissante avec cette jeune femme dont le coup de feu semble allumer et nourrir un intense brasier, le lecteur découvre une narration visuelle très généreuse et prévenante vis-à-vis de lui. Le dessinateur prend le soin de représenter chaque élément dans le détail pour leur donner de la consistance, le lecteur prenant plaisir à prendre le temps de les regarder, que ce soit le pont en bois sur lequel passe le train, les bancs en bois dans les wagons, le bras et le manchon pour déverser le grain dans le wagon, une palissade en bois, les lampes à pétrole, les drapeaux américains et la fanions pour décorer la ville de Silver Creek à l’occasion du passage du gouverneur candidat au Sénat, le chandelier à six branches dans le grand salon d’apparat de la demeure des Mc Grady, la voilette de la veuve, les armatures intérieures en bois du grand tipi du shaman Isa-Tai, le modèle de fauteuil sur la véranda du colonel, différents du modèle de fauteuil dans sa salle à manger, les différentes zones du camp de Fort Sill, les formations rocheuses du désert, la ramure impressionnante des têtes d’élan décorant un grand hall d’un bâtiment du campus de Yale, etc. Il prend tout autant plaisir à la construction des séquences, à la variété des plans de prise de vue, que ce soit des cadrages larges pour donner de la place au paysage, ou des cadrages plus serrés sur les visages pendant les discussions qui peuvent devenir très tendues. L’artiste ne ménage pas sa peine pour donner à voir les différents lieux avec des cases très détaillées : une vision générale de la grand rue de Silver Creek, une longue perspective pour l’arrivée du train en gare, la grande salle du saloon vue depuis le balcon de l’étage, une case de la largeur de la page pour montrer Emily chevauchant dans un paysage sauvage, une vue générale en élévation de Fort Sill, une vue générale avec une perspective profonde du quai à partir duquel Emily et sa mère embarque sur le bateau, une case très impressionnante avec Emily en haut d’un escalier pour une vue plongeante vers une salle souterraine gigantesque dans un bâtiment de Yale, etc.



L’intrigue est construite sur deux fils temporels : le présent de l’histoire en 1900, alors qu’Emily arrive à Silver Creek, et des retours en arrière à partir de 1885 qui viennent en raconter plus sur son enfance, avec une forme d’écho sur son présent. L’auteur a choisi un personnage principal féminin ce qui ajoute une différence avec la grande majorité des westerns. Il évoque la condition féminine à l’époque : en tant que femme libre et indépendante, fille de prostituée, Emily n’a pas beaucoup de possibilités de source de revenu, et l’auteur ne se montre ni hypocrite, ni complaisant sur son activité dans une maison close. Pour autant, elle n’apparaît pas comme une victime, et il ne la transforme pas en objet du désir pour le lecteur, conservant ainsi son intégrité d’être humain indépendant. La dynamique de l’intrigue apparaît rapidement, entre Emily prenant l’initiative, les différentes forces de l’ordre (policiers, militaires ou enquêteurs privés) réagissant, des souvenirs du passé, des course-poursuites, donnant un rythme soutenu à l’ensemble. Parmi les thèmes : la justice opposée à la loi, les préjugés, la loi du plus fort, la condition féminine, la spoliation des Amérindiens, le pouvoir de l’argent, le racisme systémique envers les Amérindiens, etc.



Un premier tome parfait pour cette série Western. Une narration visuelle riche et variée, méticuleuse et soignée, une intrigue qui se dévoile progressivement, une tension dramatique soutenue, un personnage principal complexe, courageux, intelligent, rusé, pragmatique. Un contexte historique fourni et authentique. Le lecteur admire Emily pour sa détermination et sa résilience, tout en profitant pleinement d’un beau western dont les conventions de genre sont mises au service du récit, retrouvant ainsi toute leur saveur.
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La venin, tome 1 : Déluge de feu

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai dévoré les pages du premier tome de cette série « La Venin » réalisée par Laurent Astier. Un voyage dans le temps et dans la moitié est des Etats-Unis, un Western digne des meilleurs films du genre, avec une héroïne qui ne nous laisse pas indifférent par la force qui émane d’elle. Un scénario à couper le souffle et qui nous laisse avec l’envie d’attaquer au plus vite la suite de la série et mis en valeur par de magnifiques illustrations nous donnant l’envie de nous évader dans ces grandes plaines quasi désertes.

Nous sommes au Colorado en 1900, dans cette petite ville minière de Silver Creek, arrive avec le train Emily, une très belle jeune femme qui vient pour se marier. Seulement son promis est décédé il y a de ça quinze jours. La voilà sans argent, logement, avec pour seul espoir de survie, la proposition de vendre ses charmes dans le saloon local… Mais Emily ne veut prendre la même voie que sa mère…

Et si tout cela n’était qu’illusions ?


Lien : https://imaginoire.fr/2020/1..
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