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Critiques de Laurent-Frédéric Bollée (491)
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La bombe (BD)

La bombe, impressionnante bande dessinée réalisée par Didier Alcante et Laurent-Frédéric Bollée, pour le scénario, avec Denis Rodier pour les 450 planches de dessin, me tentait vraiment et m’effrayait aussi un peu…

Heureusement, sans problème, Vincent, me l’a confiée et j’ai pu me lancer dans une lecture terrible de sens et de révélations sur l’Histoire. Peu de temps avant, au cinéma, j’avais vu Oppenheimer et je voulais en savoir plus sur cette bombe atomique créée par d’éminents scientifiques et larguée sur Hiroshima puis Nagasaki, au Japon, sur décision des dirigeants et militaires des États-Unis, au début du mois d’août 1945.

Ici, le noir et blanc est de rigueur et les dessins de Rodier sont d’une éloquence remarquable. Il a su jouer sur les ombres car, c’est justement une ombre qui a décidé Alcante pour se lancer dans cette folle aventure : raconter La bombe.

Cette fameuse ombre est celle fixée par un être humain sur les marches de la banque Sumimoto, le 6 août 1945, à 8h 15. Ces escaliers ont été conservés et exposés dans le seul bâtiment rappelant ce désastre, près de l’hypocentre de l’explosion. Inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité, le « Mémorial de la Paix d’Hiroshima, dôme de Genbaku » est situé dans l’ancien palais d’exposition industrielle.

Cette catastrophe fit, le jour de l’explosion, 70 000 morts à Hiroshima et 40 000 à Nagasaki, un bilan qui s’éleva rapidement pour atteindre, cinq ans plus tard, 140 000 morts à Hiroshima et 80 000 à Nagasaki…

Pour tenter d’essayer de comprendre comment on en est arrivé là, les auteurs donnent la parole à l’uranium, matière utilisée jusque-là dans la verrerie et la céramique puis dans les recherches sur la radioactivité. Hélas, on ne va pas s’arrêter là car la course à l’armement atomique est lancée avec des chercheurs comme Leo Szilard ou Enrico Fermi, Prix Nobel de Physique en 1938. À partir de là, l’histoire m’emmène au Japon, en Allemagne, en Angleterre, en Tchécoslovaquie, en Russie, en Norvège, au Congo belge car la Seconde guerre mondiale déchire la planète.

Les scénaristes se sont appuyés sur des recherches historiques poussées afin de faire bien comprendre un engrenage impitoyable.

Pourtant, nous sommes à la fin de la guerre, en 1945, lorsque la décision finale est prise. En effet, le Japon refuse de capituler, lance ses kamikazes sur les bateaux ennemis, ne fait aucun cas de la vie humaine de quelque camp qu’il soit.

Une autre solution aurait-elle pu advenir ? Sûrement, mais impossible de refaire l’Histoire. Il faut simplement tenter de la comprendre et surtout ne pas oublier.

Pour cela, une œuvre comme La bombe, cette bande dessinée, ce document graphique remarquable publié par Glénat, doit être lu. C’est primordial.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Il m'a volé ma vie (BD)

En moyenne, le nombre de femmes âgées qui, au cours d'une année, sont victimes de violences physiques, sexuelles et/ou psychologiques commises par leur conjoint est estimé à 244.000 femmes en 2022. Les trois quarts des victimes ont entre 20 et 45 ans. C'est un véritable problème de société qui entraîne plus d'une centaine de morts par an dans les cas les plus extrêmes.



La jeune Morgane va en faire l'amer expérience dans un calvaire abominable. Yassine l'a bat dans une terreur domestique quasi-quotidienne malgré la présence d'un enfant. Cette BD nous raconte son calvaire et surtout comment tout a commencé avant de basculer dans l'horreur.



Quand j'ai vu la première scène de leur rencontre, au beau milieu d'un match de football, j'avoue que ma première réaction a été le dégoût absolu mais visiblement ce sentiment n'est pas partagé par Morgane qui a manqué incontestablement de clairvoyance. Je ne dis pas que c'est sa faute mais elle aurait pu sans doute par un jugement plus sain s'éviter tous ces multiples ennuis. Certaines femmes aiment vraiment les bad-boys quand le monde est également rempli de gentils garçons. Je sens que je vais me faire allumer mais bon, c'est ce que je ressens. Certes, les apparences peuvent être trompeuses.



Pour autant, évidemment, je compatis au malheur de cette femme qui a été prise dans un engrenage infernal. Il lui faudra beaucoup de courage et de détermination pour en venir à bout ce qui peut donner de l'espoir pour d'autres femmes également victimes de ces beaux-parleurs infects ne respectant pas l'autre.



Cet Hassine est vraiment un type haïssable comme il en existe malheureusement des dizaines de milliers qui ne respectent pas les femmes. Le pire, c'est le combat judiciaire qui s'engage à la fin mais qui ne sera pas forcément gagné par la victime tant le système paraît incohérent et non protecteur.



C'est une BD évidement à lire et surtout pour les femmes afin qu'elles puissent mieux se défendre. Il s'agit de comprendre véritablement ces mécanismes subtils de l'installation de la violence au sein d'un couple car l'agresseur mène une véritable stratégie entre isolement, dévalorisation, inversion de la culpabilité, peur, secret et impunité.



Il serait temps que la Justice fasse son travail afin d'inverser le camp de la peur. Cependant, pour cela, il faudrait sans doute un peu plus de fermeté et une volonté manifeste d'aider ces pauvres femmes.
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La bombe (BD)

Quelle ne fut pas ma surprise en récupérant cet ouvrage réservé à la bibliothèque, en constatant l’épaisseur du volume et en se soupesant ! J’ai commencé par désespérer en me disant que je ne parviendrai jamais à lire ce pavé !



Finalement je n’ai eu aucun mal à le lire, bien qu’il m’ait fallu trois jours pour en arriver à bout, mais le sujet me passionne, je n’ai donc pas eu de difficulté à progresser dans cette histoire, une histoire particulière, celle de l’uranium personnifié dès le début, faisant sentir qu’il était présent dès le début, avant même la naissance de la Terre, bien avant l’humanité.



On découvre alors toute les facettes de cet élément : il sauve des vies, on le sait, il tue aussi les personnes qui le manipulèrent par ignorance, sans précaution pour donner de la fluorescence au verre, par exemple.



Et puis arrive la guerre, quelques prix Nobel de physique juifs quittent l’Allemagne, pressentant les graves événements qui se profilent. L’un d’eux, Léo Szilard, est détenteur d’une théorie : la fission de l’atome est possible… ce sont les prémices … Puis l’on apprend que l’Allemagne a des projets et fait appel à des spécialistes de la physique nucléaire… La course commence, il ne faut posséder cette bombe avant l’Allemagne comme arme de dissuasion.



C’est ainsi que se construit aux Etats-Unis, une énorme unité de recherche qui aboutira… à Hiroshima et Nagasaki. Entre le début et la fin, on assiste aux travaux des physiciens, aux manœuvres des politiques, aux hésitations, aux coups de gueule, aux pétitions de ces pères de la bombe qui voudraient faire machine arrière, et on comprend que les terribles Little Boy et Fat Man sont devenues le jouet des politique, peut-être parce qu’on avait investi dans ces joujoux, peut-être par curiosité, les effet d’une telle arme étant relativement méconnus, on notera au passage, les expériences sur des humains dignes des médecins nazis bien que l’on soit aux Etats-Unis.



On ne peut que remercier Alcante, L.F. Bollée et Denis Rodier pour ce travail de titan grâce auquel on apprend beaucoup. Un ouvrage très bien documenté. Merci à l'illustrateur pour ces belles planches et ces visages ressemblants et expressifs.
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La bombe (BD)

Une présentation pour le moins originale de ce qui fût une épopée scientifique dans une période guerrière et un désastre humain, soit la conception puis l'utilisation de LA bombe, la seule pouvant se revendiquer identifiable à partir de ce terme générique, celle d'Hiroshima, celle qui détruisit Hiroshima et un peu d'Humanité, déjà bien martyrisée en ces temps troubles.

En fait ce pavé graphique se présente comme la biographie de la matière première de cette arme, sans qui rien n'aurait été possible, objet de toutes études expérimentales et de toutes les convoitises, fascinante et répulsive, aimantant les plus importants cerveaux scientifiques de l'époque, l'uranium.



La genèse et l'épopée de la bombe atomique, boostée par la guerre et les milliards américains, trouvera son apogée et sa gloire au frontispice de l'anéantissement d'une ville et de sa population.

Didactique, cet ouvrage présente équitablement, sans partis-pris, les personnages qui ont participé de près ( les scientifiques, les militaires, les politiques...) ou de loin (les victimes des essais humains, celles du cuirassé qui transporta les têtes nucléaires...), ainsi que les mécanismes qui conduisirent à cette course à la mort.

La paranoïa ambiante entourant ces projets ultra-secrets et les luttes d'influences scientifico-politico-militaires sont très bien mis en exergue.

Les cas de conscience voire les réfractaires dont Einstein lui même, s'opposant aux forcenés de la bombe, le rôle de Szilard, oublié de l'Histoire, le doute qui s'insinue des scientifiques aux plus hautes sphères politiques, l'ambivalence de certains protagonistes tels Fermi et Oppenheimer, sont particulièrement bien exposés.

Ouvrage remarquable par son sérieux et sa vaste exploration objective et sans moralisme de mauvais aloi du sujet remis au goût du jour par le film "Oppenheimer" (que je nai pas vu), me conduira à l'offrir pour noël à quelques jeunes interpellés par le sujet avoir avoir assisté au film.

D'un peu didactique au début, le livre, d'un très beau graphisme tout en noir et blanc, devient vite passionnant. Les dernières pages, les martyrs LA Bombe, sont silencieuses et poignantes, telles les reconstitutions au sein du musée d'Hiroshima.



Reste à l'humanité de faire en sorte que l'épitaphe de l'oeuvre, "Cette ombre est ma signature peut être mon âme...certainement mon pouvoir. Puisse-t-elle vous hanter à jamais", ne soit qu'une menace et non une prémonition.
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La bombe (BD)

Ce récit graphique raconte avec un grand souci de détail et d’exactitude les différentes étapes de la création de la première bombe atomique, conçue avant même le début de la guerre, et qui sera larguée le 6 août 1945 sur Hiroshima. Les points de vue militaire, scientifique, politique sont tous examinés conjointement. ● Le récit est passionnant et haletant. ● Les auteurs font preuve d’une grande rigueur dans la documentation et on voit bien le travail énorme que cet ouvrage a dû exiger d’eux. ● Le résultat est à la mesure de leur investissement. On apprend énormément de choses, sans que le récit ne soit jamais pesamment didactique. Je ne connais rien à la physique nucléaire, et j’ai pourtant eu l’impression de tout comprendre ! ● L’alternance des différents points de vue, qui n’oublie pas celui des victimes japonaises et des cobayes humains, rend la lecture particulièrement intéressante. ● Dans cette aventure humaine, quelques individualités se distinguent encore plus des autres, bien que tous soient hors du commun : le général Leslie Groves, chef du projet Manhattan, Leo Szilard, un des scientifiques, Oppenheimer, le scientifique le plus connu associé à ce projet, par exemple. ● Les dessins sont superbes, très expressifs, les personnalités connues superbement représentées. ● Je me suis quand même posé une question, c’est celle de la bombe française, qui n’est absolument pas évoquée. ● C’est un travail magnifique et très impressionnant, que je recommande chaudement !
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La bombe (BD)

Vrai gros coup de ❤

Bon, je sais que je vais en agacer encore quelques-un(e), mais celui-là vous ne pouvez pas passer à côté.

La bombe, de Alcante, Bollée et Rodier est une bande dessinée de 460 pages, pour tout savoir sur la bombe atomique et comment l'humanité, le 6 août 1945, en plein chaos de fin de Seconde Guerre mondiale, a perdu le peu qui lui restait....d'humanité.

L'une des pires journées de l'histoire de notre monde nous est racontée ici.

Et qui en est le narrateur ?

Le principal responsable : l'URANIUM.

De sa découverte jusqu'à son utilisation vous saurez tout.

Des savants qui l'ont étudié, de ceux qui l'ont exploité, modifié, mélangé au plutonium par exemple.

Des militaires qui s'en sont emparé.

Des politiques qui l'ont adoubé.

Des scientifiques qui ont compris le danger.

Des soldats qui se sont extasié de ses capacités.

Des gouvernements qui se sont lancé dans la course contre la montre pour mettre au point avant les autres une arme de guerre sans précédent.

Des cobayes qu'on a utilisés à leur insu.

Des tentatives de justification des uns aux tentatives de mise en garde des autres.

Mais dans la bombe, on explique aussi comment on a empêché l'Allemagne de réussir son projet.

Comment l'Amérique a justifié les bombardements d'Hiroshima puis de Nagasaki, détruisant tout, y compris des centaines de milliers de vies.

Le Président Truman, le général Groves (qui supervisa toute l'opération depuis le début, allant jusqu'à espionner certains scientifiques), où les pilotes du tristement célèbre Énola Gay,

l'avion qui largua "little boy" (quel horrible nom pour un engin de mort de 4 tonnes) au-dessus de la ville japonaise, se féliciteront de la parfaite exécution du plan et aucun d'eux n'exprimera jamais de regrets. Tibbets, le pilote, allant même jusqu'à avouer, bien des années plus tard, qu'il dormait bien toutes les nuits...

Tout est argumenté, tout est vrai (hormis quelques civils japonais insérés dans le récit pour aider à s'imprégner de toute l'horreur des événements).

Une BD, où le noir et blanc s'imposent, qui devrait être lue dans tous les pays du monde, pour montrer, s'il en est qui doutent encore, l'âme noire de l'être humain.

RIEN ne justifie qu'on en arrive là...

Mieux qu'un roman, moins barbant que la conférence d'un chimiste (quand on est ignorant en la matière, s'entend) et plus digeste que certains livres d'histoire, une lecture indispensable.

Bravo aux auteurs de ce pavé, bravo à l'éditeur (Glénat).
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La bombe (BD)

La folie humaine dans toute sa splendeur ! ...



C'est le cœur retourné et complètement dégoûtée que j'ai refermé ce très épais roman graphique, se consacrant à l'histoire de la bombe atomique, de sa création jusqu'à l'éradication des villes d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 8 août 1945.



Tout commence par deux scientifiques : l'un juif hongrois, Leo Szilard, et l'autre italien, Enrico Fermi, s'exilant tous deux aux États-Unis à la fin des années 1930, fuyant l'un l'Allemagne nazie et l'autre l'Italie fasciste. C'est avec eux, et bon nombre d'autres scientifiques physiciens (de grande renommée, et prix Nobel pour certains), que commencera ce qu'on appelle aujourd'hui la course à la bombe. À savoir qui des États-Unis ou de l'Allemagne réussira à fabriquer la première bombe atomique ? Il est clair que pour les États-Unis et l'Angleterre, il faut impérativement y arriver avant l'Allemagne, Hitler étant déjà suffisamment incontrôlable.



Ce qui s'en suit après, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes, tellement je ne trouve pas les mots pour en parler. Les injections de plutonium faits sur des êtres humains à leur insu, les milliers et milliers de morts et blessés suite au largage des bombes, le "patriotisme" de certains qui prend des dimensions très excessives, et encore plein d'autres horreurs... Comment y mettre des mots là-dessus, sans avoir la nausée ?



Inhumain. Innommable. Tels sont les seuls mots qui tournent en boucle dans ma tête...



Il y aurait pourtant de quoi dire, "La bombe" m'ayant tenu éveillée plusieurs heures. C'est bien la première fois que je passe autant de temps à venir à bout d'un livre graphique, autant qu'un roman en fait. Et non pas parce qu'il m'ennuyait, non juste parce qu'il est très complet et qu'il ne se lit pas comme une BD lambda. Les auteurs ont mis cinq ans pour mener à bien leur projet : complet et sacrément bien documenté, on ne peut que les féliciter pour leur travail, qu'ils ont tenté de rendre le plus réaliste et le plus véridique possible.



Et c'est très réussi. Les "acteurs" sont nombreux, les événements également, et j'imagine bien toute la difficulté à les encastrer les uns aux autres, tout en faisant en sorte de ne pas perdre le lecteur. Et ils y parviennent : le côté scientifique n'est pas rébarbatif, grâce aux explications simples ; on finit par s'habituer aux nombreux protagonistes ; les dessins en noir et blanc vont à l'essentiel pour n'en être que plus percutants ; et le texte, sous forme de dialogues principalement, rend la lecture très fluide. On y reste longtemps, mais le temps passe vite.



Il est fait un parallèle à la fin, que j'ai trouvé horrible et poignant en même temps. Américains ravis d'un côté. Ruines et "fantômes" d'Hiroshima de l'autre. Dialogues de félicitations chez les premiers pendant que les seconds se passent de tout texte. J'en avais des sueurs froides...



C'est une lecture à la fois enrichissante, dans laquelle j'ai beaucoup appris, et exceptionnelle quant au travail des auteurs, aussi percutante que monstrueuse et glaçante. Une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui me marquera à jamais. Une lecture qui fait froid dans le dos, encore plus quand on sait qu'actuellement neuf pays possèdent l'arme nucléaire et que, maintenant perfectionnée (on n'arrête pas le progrès !), elle ferait beaucoup plus de dégâts...

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Laowai, tome 1 : La guerre de l'opium

François Montagne est un jeune soldat, qui pour des raisons personnelles et des envies de voir du monde veut absolument se rendre en Chine avec son régiment.

Son voyage lui réserve quelques surprises.



Une BD très agréable. Qui retrace le côté historique Franço-chino du XIXème siècle. J'ai particulièrement apprécié la préface de Jean François Klein.

Au niveau spacio-temporel c'est une période que je connais peu et cette BD va me permettre de m'immerger doucement dans le contexte.



Bien évidemment comme souvent (voir toujours) le tome 1 pose les bases, mais j'avoue que l'épilogue de celui-ci me donne franchement envie de poursuivre l'aventure. J'ai particulièrement aimé le personnage principal, aussi bien graphiquement , que moralement. Il en va de même pour son ami de route. Mais quelques indices laissent présager que les avnetures de François seront loin d'être simples et faciles.



Bref hate que le tome 2 sorte

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Patrick Dewaere : À part ça la vie est belle

Ce récit graphique retrace la vie de l’acteur Patrick Dewaere. ● Je ne suis habituellement pas très friand des biopics mais je dois dire que celui-ci m’a beaucoup intéressé, notamment parce qu’il déconstruit complètement la chronologie, nous faisant naviguer entre les temps forts de la vie de cet acteur formidable qu’a été Patrick Dewaere. ● En faisant cela, les auteurs nous permettent d’accéder à une compréhension intime de sa vie, de sa personne et de sa fin tragique. ● J’ai été étonné de voir qu’il avait commencé si jeune (comme il était beau à vingt ans !). ● On peut également observer les gens qu’il a croisés au cours de sa carrière, Coluche, Miou-Miou, Bertrand Blier, Gainsbourg et bien sûr Depardieu avec qui il a entretenu des relations si ambiguës, faites à la fois d’amitié et de rivalité, et beaucoup d’autres. ● On voit bien la soif de reconnaissance qui l’habitait, l’immense frustration de ne jamais avoir eu de césar ou d’autres récompenses significatives, lui qui pourtant le méritait plus que tout autre. ● L’idée du portrait qui s’efface peu à peu est très belle, comme le sont les scènes plus oniriques. ● J’aurais aimé en savoir plus sur son enfance, qui n’est évoquée qu’allusivement. ● Un bel album que je remercie Blandine5674 de m’avoir fait découvrir et que je recommande à mon tour.
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Imperium

Voici un album original.

Original car le «héros»est SYLLA, général et homme politique Romain du premier siècle avant JC dont on a peu de traces écrites. (Ses successeurs ont visiblement tout fait pour l'oublier et laisser de lui l'image d'un être sanguinaire et néfaste).

Le parti pris des auteurs est osé car cet album aurait pu s'intituler:«tempête sous un crâne» car notre apprenti dictateur se demande quel aurait été sa vie si l'amour lui était tombé dessus, ce qui en fait un album très «moderne», mais peu crédible.



Quant aux dessins ils sont d'un grand classicisme et je suis ressorti de ce livre sans être plus emballé que ça!!!

Cela dit un péplum différent et puis 84 pages c'est rare.



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J'ai tué, tome 4 : Marat

Face aux dessinateurs de mangas qui sortent 48 pages en 2 semaines et face aux dessinateurs de comics qui sortent 48 pages en 2 mois, il est difficile de fidéliser un public avec des dessinateurs de bandes dessinées qui font 48 pages en 2 ans… Donc de plus en plus d'éditeurs ont opté pour la formule gagnante de la collection thématique où interviennent plusieurs auteurs (les puristes crient à l'hérésie, mais il fallait bien trouver une solution pour ne pas dépérir encore davantage face à la concurrence). C'est dans cette optique que Vent d'Ouest a lancé la collection "J'ai tué" consacré aux grands assassins de l'histoire, célèbres ou anonymes…





Ce tome nous raconte un des épisodes les plus connus de la geste révolutionnaire : l'assassinat de l'ami du peuple Jean-Paul Marat par l'ennemie du peuple Marie d'Armont, dite Charlotte Corday !



Les partis pris sont originaux : tout commence par l'exécution racontée et vue littéralement à travers les yeux de la condamnée jusqu'au moment fatidique. Dans l'au-delà, l'assassine rencontre l'assassiné qui de débats en foire d'empoigne nous racontent leurs vies et les événements qui ont conduit à leur courte mais funeste confrontation !

Charlotte Corday ressemble pas mal à la Jeanne d'Arc de Luc Besson…

Marat ressemble pas mal au Jean-Jaurès de Jean David Morvan…

Au final il apparaît qu'ils sont les deux faces d'une même pièce : ils ont défendu la même cause, ils ont mené le même combat, ils se sont battus sans faille avec la même détermination contre les maux de la société d'Ancien Régime… Mais Marie d'Armont s'est sacrifié en tuant un homme déjà condamné d'avance par la maladie… Un meurtre qui va être la goutte d'eau de violence faisant déborder le vase de l'extrémisme et en voulant sauver des vies, celle qui passera à la postérité sous le nom de Charlotte Corday va participer contre son gré à la mise en place de la Terreur qui va causer 300000 victimes supplémentaires dans cette ère de tourmentes !

Ils ont été ennemis alors qu'ils auraient pu être alliés, car l'un comme l'autre ont pareillement déploré la démission des élites qui en fuyant la France comme des rats quittant le navire ont livré un pays et un contient aux dérives des extrémistes…



Le scénario de Laurent-Frédéric Bollée est soigné et bien réalisé, analysant d’une manière originale les mécanismes de la radicalisation, et les dessins d’Oliver Martin assisté aux couleurs de Sébastien Bouet ne sont pas en reste. De la très bonne BD, et si je ne mets pas 5 étoiles, c’est uniquement parce que je n’ai pas aimé le charadesign de Marat (enfin bon, IRL il n’entrait pas dans la catégorie BG non plus ^^)… Prochain épisode, "J’ai tué John Lennon" !
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Il m'a volé ma vie (BD)

En déambulant dans le rayon BD, je suis tombée par hasard sur cet ouvrage.

Le titre et la couverture m’ont interpellée. Après l’avoir feuilleté, je suis repartie avec et je ne le regrette pas.



J’ai lu cette BD d’une traite tant elle a accaparé mon attention.

Au cours de ma lecture, certains détails me faisaient penser à un témoignage que j’avais visionné dans un reportage sur le thème des femmes en danger suite aux violences conjugales dans l’émission « Dans les yeux d’Olivier ».

Après quelques recherches, il s’est avéré que le témoignage de cette BD correspond bien à celui qui m’avait marqué dans le reportage des années plus tôt.



Morgane a osé partir, se battre et témoigner. Elle a fait preuve d’un énorme courage.

Elle a d’abord relaté son histoire dans un livre homonyme et ce récit a ensuite été adapté en BD.



Ici, elle parle de ses quatre années d’enfer auprès de Yassine, son conjoint. Elle montre bien à quel point elle était sous emprise et comment ce dernier devenait de plus en plus violent.

Certaines planches sont difficiles à regarder car les dessins montrent explicitement la brutalité des gestes et on imagine très bien les scènes.



J’ai beaucoup aimé les tons bleutés utilisés pour le côté graphique avec parfois quelques touches rosées pour appuyer les gestes violents.



Les deux dernières pages nous informent sur la stratégie de l’agresseur de manière générale. On a également quelques tristes rappels en chiffres sur les homicides conjugaux en 2021 (sans oublier les hommes et les enfants qui peuvent également être victimes) et quelques mentions sur la prévention.



Un témoignage fort et poignant d’une femme pleine de courage qui a su partir à temps avec son enfant.

Je recommande cette lecture !
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La bombe (BD)

On peut chipoter. Je ne suis pas sûre que ce récit sur la naissance de l'arme atomique gagne quoi que ce soit à être narré par l'uranium itself, monstre tapi dans les entrailles de la Terre pressé de montrer sa puissance. Je suppose bien que l'auteur, féru de culture japonaise, a pensé à Godzilla, mais, justement, le monstre, trop souvent évoqué par ailleurs, fait ici pschit. On peut aussi être gêné par un dessin qui s'obstine à montrer l'impact de la bombe, comme s'il était possible, même (surtout) à grands renforts de visages hurlants et de flammes tourmentées, de se hausser au niveau de l'horreur (ou alors il faut être Goya - et encore).

Mais aucune objection ne tient face à l'extraordinaire enquête narrée ici, à la fois parfaitement didactique et absolument complexe, qui parvient, dans une construction maîtrisée de bout en bout, à expliquer le défi technique posé par la bombe, les enjeux militaires présidant à sa conception, la réflexion politico-éthique aboutissant au largage de Little Boy au-dessus d'Hiroshima...

Si la bombe atomique est bien une horreur, les chemins qui ont mené jusqu'à elle sont d'autant plus terrifiants qu'il n'est pas sûr, sachant désormais ce que nous savons, que nous ne les emprunterions pas à nouveau. Non pas parce que l'homme souffrirait d'un délire de puissance: plus prosaïquement parce que chaque décision, en soi rationnelle et pesée, a abouti à de nouveaux dilemmes de plus en plus complexes, et que seule l'explosion atomique semblait pouvoir apporter une solution définitive à l'enchevêtrement des possibles.

Vu comme ça, on peut donc penser qu'un Poutine dingue n'est pas la pire option. Positivons.

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Les nouvelles aventures de Bruno Brazil - B..

Ce troisième opus des nouvelles aventures de Bruno Brazil, Greg et Vance ne l'auraient certes pas renié!

Les survivants du défunt Commando Caïman vont enquêter sur une sombre histoire d'expériences interdites sur de jeunes cobayes humains!

À Eskimo Point, Bruno Brazil et Tommy Nomade vont se colleter avec des locaux qui n'aiment pas les fédéraux... Ils iront ensuite affronter le savant fou en son repaire du Mont Sinus! Un aide précieuse leur sera apporté par Andy et... une équipe d'ours blancs!

Un bel album du Lombard, donc, au scénario, couleurs et dessin soignés...

Bruno Brazil y gagne encore d'avantage en profondeur et en humanité... Et peut-être une nouvelle recrue avec le jeune sourd-muet Andy et ses étranges pouvoirs...

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Imperium

L'Histoire est écrite pas les vainqueurs et Octave / Auguste a réécrit celle de Rome pour faire de César son bienfaiteur la superstar des guerres civiles romaines... du coup on a oublié le mystérieux Sylla qui détenteur du pouvoir suprême par droit de conquête y renonça pour prendre sa retraite comme les grands législateurs grecs... le récit de Laurent-Frédéric Bollée illustré par Régis Penet et colorisé par Christian Favrelle fait 84 pages et prend place entre la campagne du champion du Sénat contre le roi oriental Mithridate VI Eupator et son retour à Rome pour balayer les champions du Peuple : si je me suis penché vers cette BD c'est pour les passages Régis Penet sur la série Roma pensée par le défunt et regretté Gilles Chaillet mais je redécouvre les drames psychologique intimistes de Laurent-Frédéric Bollée...

Sylla veut devenir imiter Mithridate, parricide, incestueux et immunisé à tous les poisons, pour devenir plus qu'humain et remporter définitivement le game of thrones romain, mais le hasard des événements font qu'en endossant fortuitement l'identité d'un soldat lambda il fait la connaissance de la bergère grecque Elya qui lui fait comprendre qu'une autre voie est possible, plus simple, plus humble, plus heureuse...



Le récit est fortement symbolique, car Sylla est entouré par Mithridate qui est grand et beau, Narsès qui est petit et laid, par Cyros l'aveugle qui est la justice immanente incarnée, et par Elya sa soeur qui est la rédemption immanente incarnée... Sylla à fois créature et créateur est coincé par ses propres décisions pour se retrouver pris au piège de l'indécision et ne plus savoir à quels dieux se vouer, et consciemment ou inconsciemment il leur sacrifie sa garde rapprochée pour se retrouver à seul face à lui-même... le récit est d'ailleurs si allégorique qu'on aurait pu le transposer à d'autres lieux et d'autres époques. du coup je n'ai pas trop compris l'histoire de la momie de Socrate la reprise du final de "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury : où les auteurs voulaient-ils en venir ? Est-ce que Sylla hanté par ce qu'il a provoqué se pose à son retour à Rome comme un législateur et non comme un tyran pour expier sa faute envers les mânes du prince des philosophes ??? (bon après la restauration syllanienne fut un échec complet, puisqu'après sa mort le game of thrones romain et les guerres civiles reprirent de plus belle : en bon ploutocrate pour lui la ploutocratie était la solution alors qu'elle a toujours été le problème, et rien ce serait arrivé si les sénateurs pétés de thunes n'avaient bafoué leurs propres lois en assassinant un élu du peuple sacro-saint qui ne voulait pas abolir iniquement la propriété privé mais juste redistribuer équitablement des biens publics)

Les dessins de Régis Penet sont bons et collent bien au sujet, mais peut-être pas aussi bons que d'habitude sans doute parce que l'encrage est un peu appuyé et les couleurs un peu ternes... En bref un récit différent ce qu'on peut lire à l'accoutumée en peplum, donc je ne peux le recommander qu'aux amoureux de l'Antiquité ^^
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James Cook, tome 1 : L'appel du Pacifique

Cette BD est vraiment de très bonne facture. Une précision des dessins, des planches lumineuses à souhait, contrastées dans les moments de tempête et d’océan déchaîné, c’est vraiment superbe.

Mais l’essentiel est ici ailleurs, car c’est d’Histoire dont il est question. Cook, ses voyages, ce moment historique où l’Europe (Angleterre et France) se lancent à la conquête du monde dans un double souci de connaissances et de puissance. C’est cette dualité que montre très bien cet ouvrage, en réussissant un pari osé, résumer sans dénaturer. On commence aux îles sandwich, où l’on apprend (éventuellement) que l'Heiau est un temple indigène de Hawaï, construit de pierres et de rochers, et qui peut être consacré à un dieu ou une déesse, mais également être voué à un but spécifique. Autour de cet épisode austral vont de succéder des aller-retours dans la vie de James Cook, nous permettant de comprendre cet explorateur cartographe et surtout son époque.

C’est de la belle bande dessinée.

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Espace Vital, tome 3

Le troisième volet de cette trilogie opère une rupture totale dans le récit en cours. Nous ne sommes plus dans la maison piégée mais aux côtés d'une famille juive américaine tout à fait ordinaire. Deux enfants espacés de dix ans, Simon et Nathan, dont l'aîné périra lors du Débarquement de Normandie et dont le cadet homosexuel refusera de suivre les traces de son père médecin pour “vivre sa vie” dans la drogue et la débauche avant de devenir un photographe célèbre.



Et tandis que le scénario développe les éléments de la biographie de ce fils marginal et rebelle se mettent peu à peu en place les pièces du puzzle permettant au lecteur de comprendre la nature de la maison mystérieuse et des énigmes qu'elle recèle…



Un troisième et (heureusement) dernier volet qui se termine pour moi avec non seulement un goût d'inachevé mais également le sentiment que les auteurs sont totalement passés à côté de la possibilité d'une histoire pleine de fantastique et de mystère qui aurait pu être passionnante si les ingrédients du premier tome avaient été habilement exploités.



Une fin pseudo-philosophique, que j'ai trouvée passablement capillotractée, pour une série dont la qualité et l'intérêt se sont dégradés au fur et à mesure des tomes et ne m'a pas convaincue. Dommage.



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

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Patrick Dewaere : À part ça la vie est belle

Lorsque j'ai commencé à regarder en famille à la TV les films avec Patrick Dewaere (encore vivant), j'étais pré-adolescente, et lui adulte. Je le percevais donc comme un homme mi-rigolard mi-effrayant, à peine plus jeune que mes parents. Ma vision est différente aujourd'hui : c'est celle d'une mère qui perçoit sa sensibilité à fleur de peau et donc la douleur derrière ses rôles, où il incarne (toujours ? je n'ai pas vu tous ses films) des écorchés, ce qu'il était en réalité. Il faut dire que j'ai découvert en 2017 une biographie, 'Un fauve' de Enguerrand Guepy, et j'avais complété cette lecture par quelques recherches, car cet homme & sa vie me bouleversent.

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Cet album est très réussi, qui tourne autour des idées noires de l'acteur. Ambitieux, envieux, ultra-sensible et colérique, sortant vite les poings, Patrick Dewaere souffrait d'une mauvaise image de soi. Certains réalisateurs (Blier, Boisset) et partenaires de scène (Ventura) ont su lui imposer le respect, et il se 'disciplinait' alors, mais il était toujours entier dans ses rôles.

Ses relations avec Depardieu (qu'il appelait "le gros") sont également décrites - une amitié ambigüe car ils visaient les mêmes grands rôles dans le cinéma des 70's-80's. Gérard, son 'alter ego et son rival', peut-on lire dans Wiki. Même chose avec Coluche, son ami des débuts : prises de bec et empoignades, rivaux en amour jusqu'au bout de la courte vie de Dewaere, emporté par le désespoir à 35 ans.

J'ai aimé le voir heureux dans cette BD, avec ses potes en mode bringue & baston, mais surtout "en douceur" avec des femmes, et les deux filles qu'il a eues avec Miou-Miou, puis Elsa. Ces parenthèses ont été hélas de courte durée car la vie de couple/famille et la déglingue (alcool, cocaïne, comportements auto-destructeurs...) font rarement bon ménage, même (surtout ?) en entraînant l'autre dans sa chute.

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Je garde un souvenir troublant de 'La meilleure façon de marcher' avec Patrick Bouchitey (Claude Miller, 1976), que je n'interprète pas tout à fait de la même façon à chaque fois que je le visionne. J'aime beaucoup 'Coup de tête' (JJ Annaud, 1979) où la désinvolture et les facéties jubilatoires de Perrin/Dewaere alternent avec sa douleur et sa rage. Et le film qui me bouleverse le plus est 'Un Mauvais fils' (Sautet, 1980), parce que, comme précisé plus haut, je l'y vois comme un fils instable, et assister à ses dégringolades est un déchirement - a fortiori quand on connaît les dernières années de sa vie, et sa fin brutale deux ans après la sortie de ce film (boudé par la presse suite à un énième débordement de violence).

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Pour finir, cette phrase de son ami Folon qui me semble lui rendre un bel hommage : "Patrick était une flamme. Une flamme vivante. Une flamme, c'est fragile : au moindre courant d'air, elle peut s'éteindre. Il y a eu un courant d'air, et Patrick s'est éteint." Oui, mais pour nous, la flamme brille toujours, et nous brûle parfois les yeux à en pleurer.

Folon, peintre-poète dont Dewaere disait : "Le connaître m'honorait et m'enrichissait. Et ces 'hommes volants', ça me donnait l'envie de m'envoler aussi, loin et pour toujours, si vous voyez ce que je veux dire..." (p. 103)

Oui, on voit. RIP. ♥
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Terra Australis

Cette BD a un intérêt historique certain. En un peu plus de 500 pages de grande aquarelles ou de petits dessins nerveux, toujours en noir et blanc, elle nous raconte les origines de l'Australie, initialement colonie pénitentiaire de la couronne britannique à la fin du XVIIIème siècle.



De l'expédition à travers les océans aux raisons politiques de ces déportations, en passant par les relations avec les aborigènes ou les anecdotes sur les noms des lieux, les thèmes abordés sont nombreux, et j'ai appris beaucoup de choses.



En outre, le récit n'est pas scolaire et linéaire, mais s'attache au contraire à plusieurs personnages : le commandant Arthur Philip, des bagnards, un prêtre, un aventurier, un aborigène "apprivoisé", un ancien esclave américain devenu libre après la Guerre d'Indépendance, un militaire habitué à la guerre et à l'ordre... Nous découvrons ainsi une multitude de points de vue, entre idéalisme et désespoir, entre rêves de liberté et résignation.



Cela dit, ce livre souffre à mon sens de la comparaison avec un excellent téléfilm que j'ai vu il y a quelques mois sur Arte sur la même thématique. L'histoire est ici un peu longuette et elliptique, alors qu'elle était très rythmée et fluide à l'écran.



En outre, j'ai eu beaucoup de mal à suivre les petites histoires au sein de la Grande Histoire à cause de la ressemblance entre certains personnages : autant j'ai apprécié les dessins de paysages, que ce soit le panorama de Londres, les tempêtes de l'Océan ou la tranquillité de Botany Bay, autant j'ai trouvé les personnages caricaturaux : les Noirs ont des têtes assez choquantes de gorilles, tandis que les Blancs sont tous pareils, ou presque... Difficile de saisir les nuances quand on ne sait pas si on regarde Lord Philip ou un prisonnier !



A lire donc surtout pour se souvenir que l'Australie est un pays encore plus jeune que les Etats-Unis, peuplé au départ des "rebuts" de la Grande-Bretagne... un pays qui ne faisait pas du tout rêver les Européens comme c'est le cas aujourd'hui !



Challenge Pavés 13/xx

Challenge Atout Prix 16/xx
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La bombe (BD)

J’ai beau savoir comment cela s’est terminé, j’avais envie d’apprendre comment tout cela avait commencé : La bombe atomique.



Celle qui laisse peu de survivant lorsqu’elle explose et qui en fait encore d’autres longtemps après. Les Japonais vous le dirons.



La bombe atomique, nous en avons souvent entendu parler, un chtarbé a même menacé de nous en lancer une sur le coin de la gueule…



Mais que sait-on exactement de son histoire, de la genèse de sa fabrication, des scientifiques qui ont travaillé dessus ?



Peu de choses, mais grâce à cette bédé de 450 pages, très documentée, remplie de détails et très précise, vous serez incollable sur le sujet (à condition de tout retenir, bien entendu).



Les dessins sont en noir et blanc, d’un réalisme saisissant et vont s’attacher à suivre quantité de personnages réels. Les seuls personnages qui ont été inventés, ce sont les quelques japonais afin de symboliser le peuple qui a eu la désagréable malchance d’en recevoir deux et d’en tester les ravages.



Comme des Américains eurent la malchance de servir de cobaye, à leur insu, pour des injections de plutonium…



On a beau être dans un récit qui laisse la place à la science, il ne faut pas croire que vous allez avoir l’impression de vous retrouver sur les bancs d’une université à écouter un cours de physique. Les auteurs ont réussi à rendre leur récit compréhensible, même pour le cancre de la classe, et il n’y a pas que la conception de la bombe, dans ce récit.



C’est prenant, une fois commencé, on a envie de tout dévorer d’un coup, mais je me suis accordée des pauses dans la lecture, vu le poids de la bédé et vu le sujet traité.



Les auteurs ne se sont pas contentés d’illustrer un seul point de vue, mais plusieurs, allant des scientifiques aux militaires, au président des États-Unis, de Staline, des Allemands, des Japonais, des pilotes d’avion…



Cela donne du corps au récit et une vision plus globale, notamment avec des scientifiques qui ont compris le danger d’utiliser la bombe, là où les militaires et les politiques croyaient dur comme fer que posséder une telle arme mettrait fin à tous les conflits.



Il est facile de dire, en 2022, qu’ils se sont fourrés le doigt dans l’œil, et ce, jusqu’au coude (pour rester polie), parce que l’utilisation de la bombe n’a pas fait cesser toutes les guerres. Maintenant, d’autres pays la possèdent et le premier qui l’utilisera, anéantira totalement les autres…



Le point d’orgue est bien entendu le largage de Little Boy sur Hiroshima (avant Fat Man sur Nagasaki)… Ces quelques pages seront les plus émouvantes du récit. Les pires, aussi. Sans entrer dans le voyeurisme, le dessinateur, en quelques cases, est parvenu à rendre toute l’horreur de la chose. J’ai beau connaître l’Histoire, revoir cet épisode, même en dessins, ça m’a foutu les chocottes et noué les tripes.



Anybref, au lieu de lire ma chronique qui n’arrivera pas à rendre justice à cette bédé, ni à dire tout le bien qu’elle a pensé de cette lecture, filez l’acheter chez votre dealer de bédés ou la louer à biblio/médiathèque, et découvrez-la, elle en vaut plus que la peine.



Ne fut-ce que pour savoir… que pour comprendre… que pour se dire que rien ne valait qu’on utilise cette horreur ! Et si en 1945, elle était déjà terrible, cette bombe, imaginez la puissance de celles de notre époque…



Une bédé qui pèse son poids, au sens propre comme au figuré. Une bédé extrêmement bien documentée, où le narrateur sera parfois l’uranium, lui-même. Une bédé où tout est vrai, hélas, ce qui la rend d’autant plus glaçante.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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