L'Histoire est écrite pas les vainqueurs et Octave / Auguste a réécrit celle de Rome pour faire de César son bienfaiteur la superstar des guerres civiles romaines... du coup on a oublié le mystérieux Sylla qui détenteur du pouvoir suprême par droit de conquête y renonça pour prendre sa retraite comme les grands législateurs grecs... le récit de Laurent-Frédéric Bollée illustré par Régis Penet et colorisé par Christian Favrelle fait 84 pages et prend place entre la campagne du champion du Sénat contre le roi oriental Mithridate VI Eupator et son retour à Rome pour balayer les champions du Peuple : si je me suis penché vers cette BD c'est pour les passages Régis Penet sur la série Roma pensée par le défunt et regretté Gilles Chaillet mais je redécouvre les drames psychologique intimistes de Laurent-Frédéric Bollée...
Sylla veut devenir imiter Mithridate, parricide, incestueux et immunisé à tous les poisons, pour devenir plus qu'humain et remporter définitivement le game of thrones romain, mais le hasard des événements font qu'en endossant fortuitement l'identité d'un soldat lambda il fait la connaissance de la bergère grecque Elya qui lui fait comprendre qu'une autre voie est possible, plus simple, plus humble, plus heureuse...
Le récit est fortement symbolique, car Sylla est entouré par Mithridate qui est grand et beau, Narsès qui est petit et laid, par Cyros l'aveugle qui est la justice immanente incarnée, et par Elya sa soeur qui est la rédemption immanente incarnée... Sylla à fois créature et créateur est coincé par ses propres décisions pour se retrouver pris au piège de l'indécision et ne plus savoir à quels dieux se vouer, et consciemment ou inconsciemment il leur sacrifie sa garde rapprochée pour se retrouver à seul face à lui-même... le récit est d'ailleurs si allégorique qu'on aurait pu le transposer à d'autres lieux et d'autres époques. du coup je n'ai pas trop compris l'histoire de la momie de Socrate la reprise du final de "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury : où les auteurs voulaient-ils en venir ? Est-ce que Sylla hanté par ce qu'il a provoqué se pose à son retour à Rome comme un législateur et non comme un tyran pour expier sa faute envers les mânes du prince des philosophes ??? (bon après la restauration syllanienne fut un échec complet, puisqu'après sa mort le game of thrones romain et les guerres civiles reprirent de plus belle : en bon ploutocrate pour lui la ploutocratie était la solution alors qu'elle a toujours été le problème, et rien ce serait arrivé si les sénateurs pétés de thunes n'avaient bafoué leurs propres lois en assassinant un élu du peuple sacro-saint qui ne voulait pas abolir iniquement la propriété privé mais juste redistribuer équitablement des biens publics)
Les dessins de Régis Penet sont bons et collent bien au sujet, mais peut-être pas aussi bons que d'habitude sans doute parce que l'encrage est un peu appuyé et les couleurs un peu ternes... En bref un récit différent ce qu'on peut lire à l'accoutumée en peplum, donc je ne peux le recommander qu'aux amoureux de l'Antiquité ^^
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Voici un album original.
Original car le «héros»est SYLLA, général et homme politique Romain du premier siècle avant JC dont on a peu de traces écrites. (Ses successeurs ont visiblement tout fait pour l'oublier et laisser de lui l'image d'un être sanguinaire et néfaste).
Le parti pris des auteurs est osé car cet album aurait pu s'intituler:«tempête sous un crâne» car notre apprenti dictateur se demande quel aurait été sa vie si l'amour lui était tombé dessus, ce qui en fait un album très «moderne», mais peu crédible.
Quant aux dessins ils sont d'un grand classicisme et je suis ressorti de ce livre sans être plus emballé que ça!!!
Cela dit un péplum différent et puis 84 pages c'est rare.
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Une bande dessinée sans aucun intérêt, si ce n'est peut-être celui de faire prendre conscience de l'existence de Sylla, ce personnage hors du commun, et pourtant complètement négligé, puisque les auteurs n'en ont jamais que pour les sempiternels César, Spartacus et consort...
Aucun intérêt donc dans cette histoire navrante qui convoque une bergère (sans toutefois ses blancs moutons, inutiles de toute façon: en effet, pas besoin de les compter pour trouver le sommeil, le scénario insipide suffit). La caricature est appuyée, qui renforce l'envie d'en finir au plus vite avec ce volume dont j'espère qu'il n'aura pas eu de suite.
En plus, le dessin est moche, le décor et les paysages restent constamment en dessous du minimum syndical qu'on est en droit d'attendre quand on ouvre une BD. Ni l'esprit ni l'oeil n'y trouvent leur compte. A oublier, à éviter, c'est selon.
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Parfaitement mis en image, Imperium pose les prémices d’une réflexion sur la quête du pouvoir et ce qu’il en coûte. À lire et… à méditer !
Lire la critique sur le site : BDGest
La tente de Sylla se trouvait à l'écart, sur une hauteur. Le privilège des chefs, quand ils veulent cultiver leur stature ; n'être vu que de loin, c'est commander au plus près.
Dans le 168e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Bobigny, 1972 que l'on doit au scénario de Marie Bardiaux-Vaïente, au dessin de Carole Maurel et qui est édité chez Glénat. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l’album Deux soeurs que l’on doit au scénario d’Isabelle Sivan, au dessin de Bruno Duhamel et qui est édité chez Grand angle
- La sortie de l’album Les dinosaures du paradis que l’on doit à l’auteur Mazan ainsi qu’aux éditions Futuropolis
- La sortie de l’album Vingt décembre, chroniques de l’abolition que l’on doit au scénario d’Appollo, au dessin de Téhem et que publient les éditions Dargaud
- La sortie du cinquième et dernier tome de Saint-Elme, un titre baptisé Les thermopyles que l’on doit au scénario de Serge Lehman, au dessin de Frederik Peeters et aux éditions Delcourt
- La sortie de l’album L’expert que l’on doit à l’autrice Jennifer Daniel ainsi qu’aux éditions Casterman
- La réédition dans une version collector de La bombe que l’on doit aux cénario conjoint de Didier Alcante et Laurent-Frédéric Bollée, au dessin de Denis Rodier et qui est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles
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