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Critiques de Laurent Joffrin (156)
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La princesse oubliée

Née le jour de l'an de l'année 1 de la première guerre mondiale et morte lors de la seconde, tel pourrait être le résumé de la très courte vie de Noor Inayat Khan. Seulement, cet enfant d'une guerre et victime d'une autre en fût en même temps une grande héroïne, très officiellement reconnue par le Royaume-Uni et la France qui lui accordèrent respectivement la "George Cross" , la plus haute distinction non militaire (une des 4 a l'avoir reçu) et la Croix de guerre, étoile de vermeil. Il n' y a pas plus de 5 ans, au coeur de Londres, au Gordon Square Gardens, la princesse Anne (fille de la reine Elisabeth) a dévoilé le buste en bronze de cette autre princesse, la "Spy Princess" comme elle a été surnommée.

À Thiverval-Grignon dans les Yvelines, une plaque à sa mémoire fût suspendue et une école à Suresnes, ouverte en 2014, porte son nom.



Mais ce n'est pas tout : elle aurait pu se vanter d'avoir été la toute première femme opérateur radio envoyée par les britanniques en France pour aider la résistance et la toute première moslima à se porter volontaire pour l'effort de guerre et la victoire finale des alliés sur les forces obscures d'Hitler & Co.



Bref, une vie fabuleuse, qui non seulement fait rêver, mais a inspiré 4 écrivains à lui consacrer une biographie, 2 poètes à placer des poèmes en son honneur sur le net, la mention de son nom et activités dans de très nombreux ouvrages historiques et témoignages-memoires, comme par exemple celui de la chef résistante Marie-Madeleine Fourcade dans son "L'Arche de Noé". Sans compter les séries télévisées où elle joue un rôle central, un documentaire d'une heure de la BBBC, et les clips de You Tube.

Cest d'ailleurs grâce à l'inoubliable mini-série télévisée de 6 heures "A Man Called Intrepid" (Un homme nommé Intrépide) de 1979, que j'ai fais sa connaissance, si je puis dire et qu'elle a continué à me fasciner depuis lors. Il est vrai aussi que la belle Barbara Hershey y jouait avec beaucoup de conviction Madeleine - nom de code de Noor - à côté d'un éblouissant David Niven incarnant Sir William Stephenson, Intrepid, un homme d'affaires canadien, qui comme ami de Churchill et confident de Roosevelt a joué un rôle-clé dans la coordination des opérations clandestines alliées.



Mais qui était au juste cette Noor ? Er qu'est-ce qu'elle a fait pour mériter tant d'honneur et d'hommages ?



Son origine est un peu compliquée : fille aînée d'un noble musulman des Indes, lui-même descendant du légendaire Tipu Sultan, le Tigre de Mysore (1750-1799), professeur de Soufisme et d'une professeur américaine de yoga d'Albuquerque, Noor est née à Moscou en 1914. Son prénom Noor signifié lumière , comme le plus grand diamant du monde fut nommé le Koh-i-Noor ou la montagne de lumière. Au début de la guerre 14-18, ses parents déménagèrent à Londres, pour s'installer en 1920 à Suresnes près de Paris. La jeune Noor suivait des cours de psychologie de l'enfant à la Sorbonne et de la harpe et du piano au conservatoire de Paris. Au début de la guerre 40-45, la famille Inayat Khan déménageait à Bordeaux.



En Angleterre entretemps, Sir Winston Churchill, devenu premier ministre, dans le cadre de son programme "met l'Europe à feu" ("set Europe ablaze") avait donné l'ordre de la création d'une direction d'opérations spéciales, mieux connu sous son sigle SOE, Spécial Operations Executive, surnommée l'armée secrète de Churchill. Missions essentielles : le renseignement et le sabotage. le SOE comptait une section F pour France, qui avait à sa tête le colonel Maurice Buckmaster.



Notre Noor joignait, dès novembre 1940, comme volontaire la WAAF (Women's Auxiliairy Air Force) ou la Force féminine auxiliaire de l'aviation, où elle se spécialisait en communications radio, codes et chiffres. Parfaitement bilingue et spécialiste radio, il n'est pas étonnant que le SOE l'a recruté pour une mission en France. Bien que cette décision ne fût pas prise à l'unanimité, certains en haut lieu la trouvaient trop exotique et d'autres trop rêveuse !



Le 17 juin 1943, à bord d'un Lysander elle atterissait au nord de la France où elle fut recueillie par Henri Déricourt, officier des opérations aériennes en zone Nord. Plus tard Déricourt sera accusé par certains d'agent double et d'être responsable de son arrestation. Ce qui est contesté par l'historienne britannique, Jean Overton Fuller, dans sa biographie de Noor "Noor-un-nisa Inayat Khan (Madeline)" de 1952, réédité en 1971, ainsi que dans sa biographie de Déricourt lui-même "Déricourt : The Chequered Spy" ( en dents de scie) de 1989. Quoi qu'il en soit, au moment de l'arrivée en France de Noor, le grand réseau de résistance Prosper était en train d'être systématiquement démantelé par la Gestapo. Aussi bien qu'elle était restée la seule opératice radio à Paris et que Buckmaster, malgré l'importance de son service, lui a proposé de rentrer à Londres. Offre de sauvetage qu'elle a courageusement déclinée, nonobstant le danger qui l'obligeait à une existence à peine imaginable.



Car elle était déjà dans le collimateur de la Gestapo pour finalement être arrêtée le 13 octobre 1943. Transférée au QG de la SD "Sicherheitsdienst" ou service de sécurité nazi, Avenue Foch, elle fut bien sûr longtemps interrogé et proposé de continuer ses activités à la solde des Fritz. Autre offre qu'elle a refusée dédaigneusement. Il n'est pas prouvé cependant que les Chleuhs l'auraient torturée. Fin novembre, elle tenta une escapade mais fût recapturée et après son refus (le 3ème) de signer une déclaration de ne plus essayer à s'échapper, expédiée en Allemagne. En isolement complet , et enchaînée aux pieds et mains pendant 10 longs mois à Pforzheim dans le Bade-Wurtemberg, elle fût transférée à sa dernière destination : le camp de concentration de Dachau, près de Munich en Bavière, où elle fut exécutée, par un coup de revolver dans la nuque, le 13 septembre 1944. Selon un témoin oculaire hollandais, ses dernières paroles furent : "Vive la Liberté !". Elle avait 30 ans !



Que lire ? le plus accessible et simple à lire est le livre de Laurent Joffrin "La princesse oubliée", basé sur l'ouvrage précité de Jean Overton Fuller, quoique moins technique et plus romancé. De Shauna Singh Baldwin, une Canadienne d'origine indienne, il y a le très littéraire "The Tiger Claw" (la griffe du tigre) de 2004 et de l'historienne et journaliste, également d'origine indienne, Shrabani Basu, "Spy Princess : The Life of Noor Inayat Khan ", de 2007. Mon choix personnel se porte sur ce dernier pour ses qualités historiques et littéraires. Et peut-être aussi parce que Shrabani Basu a créé en 2010 un fonds (memorial trust) Noor Inayat Khan, afin que " sa mémoire ne se perde jamais ".



À moins que vous préfériez lire l'oeuvre de notre héroïne elle-même : "Twenty Jakata Taĺes" de 1939, que j'ai eu grand plaisir de trouver à une foire aux livres à Canterbury, il y a une dizaine d'années. Ce recueil de contes essentiellement pour enfants est centré sur des qualités humaines comme le courage et le sacrifice ! Fruit d'une Noor Inayat Khan prémonitoire ?





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La princesse oubliée

La "princesse oubliée" nous fait vivre un pan de l'Histoire ,pendant la seconde guerre mondiale dans une ambiance noire d'espionnage.

Laurent Joffrin s'est inspiré d'une biographie très complète de Noor Inayat Khan, écrite par Jean Overton Fuller, qui a connu la princesse pendant la guerre et qui a mené une formidable enquête dans les archives et auprès des survivants de l'aventure.L'auteur fait sortir cette femme de l'ombre.

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Le roi est nu

Un livre paru voici dix ans, après un an de présidence Sarkozy.

C'est assez bref, mais fort intéressant à titre de document dix ans plus tard.

Le constat fait par Laurent Joffrin est implacable , s'appuyant sur les actes accomplis par le sixième président de la cinquième république.

Le caractère autocratique et colérique de "l'omni-président", est tout de suite apparu (si l'on ne le connaissait d'avant), ainsi que ce "bling-bling" qui fit à Nicolas Sarkozy une tenace marque de fabrique.

Et il restait encore quatre années de quinquennat!

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Le roi est nu

Des commentaires et des anecdotes pertinents mais noyés dans tout ce que je déteste de la politique; une opposition fermée dans laquelle on ne concède rien ou trop peu de chose à l'adversaire... Ça ferme le débat et la critique n'en devient que rébarbative...
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Le roman de la France : De Vercingétorix à Mira..

Laurent Joffrin a affirmé, dans différents entretiens que j'ai pu voir à la télévision ou sur internet, que son dernier livre, "Le roman de la France", était une histoire de France "du point de vue de la gauche". Or, ce n'est pas ce que j'ai ressenti en lisant cet ouvrage, en tous cas pas de la manière aussi tranchée qu'il laissait supposer. Parfois certains jugements prêtent à sourire, mais le plus souvent l'analyse qu'il fait des événements m'a semblé au contraire équilibrée. Il dénonce le colonialisme mais refuse l'idéologie de l'extrême-gauche indigéniste, il parle des peuples multiples de la France mais insiste sur ses origines chrétiennes (mais pas seulement); en aucun cas il ne cherche à déconstruire des mythes: il ne fait que nuancer, au regard de l'histoire étudiée scientifiquement. D'ailleurs, figure à la fin du livre une importante bibliographie de presque 8 pages, démontrant ainsi qu'il ne se prend pas pour un historien mais s'est modestement appuyé sur les travaux déjà effectués, tout en apportant un regard personnel. Pour chaque personnage, il ne détruit pas son aura mais montre systématiquement d'une part sa part d'ombre (s'il y en a une) et d'autre part les bienfaits qu'il a apporté à la France.

On sent ainsi un vrai patriotisme et un grand amour de la France de la part de Joffrin.



Soyons clair: le journal de Joffrin, Libération, est un bréviaire de gauchisme parisiano-bobo insupportable. En outre, dans les médias il se montre vraiment sous son jour le plus gauchiste, manifestement dans le déni des problèmes que traverse la France (quoiqu'il ait progressé dernièrement sur ce thème).

Et là, surprise ! Je découvre un excellent écrivain qui sait raconter une histoire. Le livre est passionnant, difficile à lacher, on avale les pages de ce pavé de 470 pages sans se lasser. La structure du livre est très claire, on s'y retrouve donc facilement. Chaque chapitre est précédé d'un synopsis d'une vingtaine de lignes sur la période traitée (par exemple "De 1380 à 1430") puis le chapitre se déroule sur une vingtaine ou une trentaine de pages, et enfin une analyse personnelle d'environ une page conclut le chapitre, le plus souvent en référence à l'actualité contemporaine ou à la culture populaire (on n'échappe ni à Astérix ni à Eric Zemmour ...) Ses avis restent discrets et sont souvent humoristiques; parfois ils poussent aussi à la réflexion.

Certains passages sont rédigés comme un roman, mais l'ensemble ne se lit certainement pas comme un roman, comme le prétend L. Joffrin dans les médias.

La structure de l'ouvrage fait que l'on peut prévoir de s'y référer à nouveau à l'avenir car il est facile à consulter, les chapitres sont bien découpés par sujet et la table des matières très détaillée.



Ce livre aura été une surprise: je ne m'attendais pas à une telle qualité. Je lui donne la note maximum car je n'ai rien à lui reprocher. J'attends avec impatience le second tome.



J'en profite pour signaler la qualité de l'objet livre. Je ne connaissais pas les éditions Tallandier mais la qualité du papier, doux au toucher, la beauté de la typographie et l'absence de faute d'orthographe (rare !) agrémente la lecture.



Si vous cherchez une Histoire de France moderne, facile et agréable à lire, exhaustive ("De Vercingétorix à Mirabeau" en 28 chapitres) , n'hésitez pas un seul instant et jetez vous sur "Le roman de la France": vous ne le regretterez pas.

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Le roman de la France : De Vercingétorix à Mira..

Plutôt l'Histoire de France pour les nuls.Il regrette bizarrement que Charles Martel ait battu les Arabo-Berbères à Poitiers comme si le contraire eut pu donner naissance à une civilisation brillante.Il a peut-être raison quand il pense que la Fronde aurait pu judicieusement limiter le pouvoir royal.Il oublie de parler de l' antisémitisme avéré de Voltaire qui était usurier.Un deuxième tome sur le 19è et le 20è siècle sera sans doute plus difficile à écrire tant l' Histoire y devient complexe et parfois anbigüe.d' ailleurs la gauche n' existait pas sous Louis XV.
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Les batailles de Napoléon

Une approche originale mais...



Laurent Joffrin, journaliste et directeur d'hebdo bien connu. J'avais un doute quant à son traitement de l'histoire militaire de l'Empereur Napoléon 1er. La préface de Jean Tulard m'a convaincu à acheter l'ouvrage.



Il est clair que le traitement journalistique de ces batailles est très vivifiant MAIS la "couverture des événements" reste sommaire et le style cartographique par trop imprécis pour bien comprendre les manœuvres décrites.



Bref, pour l'amateur d'histoire militaire que je suis, ce traitement "new look" reste bien incomplet et imprécis. Dommage.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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Les batailles de Napoléon

Excellent pour une première approche des batailles de Napoléon....mais insuffisant pour un passionné d'histoire
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Les énigmes Kennedy

De ces vies pleines de morts, les médias, puis l'histoire ont fabriqué une légende pleine d'énigmes. Ce livre permet d'en résoudre quelques-unes sans effacer le mythe.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Les énigmes Kennedy

Tout l'intérêt de l'ouvrage présenté par Laurent ­Joffrin est de permettre au lecteur de se faire sa propre idée en s'appuyant sur une vaste somme d'informations, un recueil constitué notamment d'extraits d'ouvrages, comme celui d'André Kaspi sur JFK, ou encore d'enquêtes.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Les énigmes Kennedy

Livre exceptionnel et énormément documenté nous démontrant la montée en puissance de la famille Kennedy pour atteindre le plus haut poste des Etats Unis ce qui entraînera par la suite leur descente aux enfers
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

S'instruire et se divertir grâce au premier opus des aventures de Donatien Lachance., personnage fictif et principal d'un livre fort documenté où l'on croise grand nombre de personnalités historiques.
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

Un vrai polar historique, digne de la meilleure littérature populaire : de l'action, de l'amour, avec une bonne dose de psychologie et des messages politiques tout à fait actuels. En spécialiste reconnu de cette politique, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui, Laurent Joffrin connaît son Bonaparte jusqu'au bout des ongles. Pour assurer son pouvoir (l'action se passe pendant le Consulat), celui qui n'est encore que le premier consul a décidé d'œuvrer en faveur de la concorde nationale, favorisant le retour des émigrés et le rétablissement des prêtres dans leurs prérogatives. Un attentat, raté, va être un prétexte tout trouvé pour servir ses intérêts en frappant les républicains, qu'il considère ou feint de considérer comme les instigateurs de l'attentat. Mais c'est sans compter sur la liberté d'esprit de Donatien Lachance, qui va mener une enquête scrupuleuse sur cette affaire, en utilisant les moyens, officiels et officieux, mis à sa disposition par le Ministre de la Police, Joseph Fouché. On côtoie Madame Récamier, côté salon et côté alcôve, et quelques autres célébrités de l'époque. Sur ce fond historique bien documenté, s'enfile une histoire captivante mettant en péril notre enquêteur, coincé entre son amour pour la belle et très républicaine Olympe (non, ce n'est pas Olympe de Gouges, déjà raccourcie pendant la Terreur !) et sa fidélité au futur empereur. La visite du Paris d'avant la Restauration, avec ses ruelles bruyantes et malodorantes, et ses maisons bâties de guingois, vaut également le détour. Une réussite…
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

Belle entame avec Bonaparte alors général, mais aussi premier Consul et toujours plein de fougue avec son pauvre secrétaire Bourrienne mît un peu à mal, mais faisant bonne figure.

La littérature au cœur du sujet ? J'adore forcément puisque j'aime lire et si possible pas seulement un tas d'âneries même si parfois cela détend mon mono-neurone.

Reste que cette mise en bouche nous mène vers l'horreur. 214 ans après, cela me fait frissonner car rien n'a changé au fond.



Côté protagonistes, on est servi, on a du beau monde et limite, il y a foule.



Donatien Lachance, le personnage principal, est beau, mais son âme est disons plus sombre. Il a beau être dans la police et donc en théorie du côté des gentils, il faut replacer les éléments dans un contexte historique post-révolutionnaire, très sanglant, avec des événements qui feraient frémir même les plus endurcis. Le fait d'abattre de sang froid un enfant par exemple...

Vous l'aurez compris, Donatien n'attire pas d'emblée ma sympathie.

Heureusement, il est homme de parole, fidèle en amitié et garde un certain idéal. J'apprécie moins son ambition. Il n'est donc point parfait et c'est bien ainsi car rien n'est jamais tout blanc ou tout noir.

Le retour sur son passé plus en détail que nous offre l'auteur m'a permis de mieux le comprendre, mais pas forcément de tout lui pardonner. Je pense qu'il aurait pu être différent.

Et puis au fil des pages, Donatien devient plus sympathique. Je ne peux pas dire que je l'aime beaucoup, mais je le trouve indéniablement plus humain.



Bonaparte est fougueux, fin stratège même si parfois sa stratégie justement se résume à foncer tête baissée. Il ne veut rien laisser au hasard et épuise son monde. Il faut bien avouer que la tâche est rude pour remettre la France sur les rails. Il a déjà livré bien des batailles, mais celles a venir seront les plus rudes.

Il reste vif, mais également borné. Enfin, il n'est pas dénué de cœur et de raison...



Joséphine me semble un brin trop frivole avec sa fille Hortense, mais cette vision m'est trop parcellaire.



Fouché est un animal politique à sang froid. Comment le dépeindre autrement ? Les états d'âmes, il ne connaît pas.

Son histoire est rude, son caractère le sera tout autant.



Hyacinthe possède une nature agaçante, mais avec des bons points néanmoins. Avec lui, j'ai souris un peu et il ne manque pas de courage ou de folie. C'est un homme qui a du cœur, de l'esprit et bien d'autres qualités.



Olympe me laisse de glace par bien des aspects de sa personnalité. Elle est trop rigide, mais j'ai apprécié sa volonté de ne pas vouloir passé à côté de sa vie, de vivre les choses pleinement comme par exemple son amour pour Hyacinthe et son désir pour Donatien. Elle est courageuse également et possède aussi une volonté peu commune.



D'autres personnages sont à découvrir au fil des pages. Il y en a pour tous les goûts !



Paris est admirablement décrite. On s'y retrouve très facilement pour qui connaît un brin la capitale. J'ai aussi retrouvé d'autres contrées et villes connues comme Saumur, Grenoble, Lyon, Vizille...

Les scènes de manière générale sont tout aussi bien dépeintes et parfois on souhaiterait presque moins de détails sordides. Ben oui, on apprécie de frissonner un peu, beaucoup, mais pas d'avoir la nausée en imaginant certains passages qui deviennent trop présents dans notre esprit. Je ne suis pourtant pas tellement impressionnable, mais quelques fois, je sature. Ceci étant dit, si je réagis autant, c'est également que l'auteur est assez talentueux pour me faire ressentir cela de manière intense rien que par sa prose. Ce n'est pas donné au premier venu.



L'enquête est parfois mise de côté pour en apprendre un peu plus sur les protagonistes principaux. C'est intéressant car on se doute que ces informations nous seront utiles, mais parfois on aimerait être un peu plus dans le présent d'alors. Faut dire que c'est une période où la politique tient une place plus qu'essentielle. La France se reconstruit, se cherche encore.



Un roman très riche dans tous les sens du terme qui mérite d'être lu. On y apprend ou revoit pas mal d'éléments de notre histoire en plus de résoudre une affaire policière.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

Ce roman policier historique, paru en 2010, constitue le premier d'une série créée par Laurent Joffrin autour de la période napoléonienne. Son héros, Donatien Lachance, est en 1800 l'adjoint au ministre de la police Joseph Fouché. Or c'est le 24 décembre 1800 qu'a lieu l'attentat le plus marquant contre la vie de Napoléon Bonaparte : un chariot piégé explose au passage du carrosse du premier consul. Il aura suffit de quelques secondes de décalage pour que le véhicule de l'homme le plus puissant de France en cette fin de Révolution française ne soit totalement détruit. Si la bombe a pulvérisé les commerces et personnes immédiatement voisins, entraînant 22 morts, le consul apparaît indemne à l'Opéra où on l'attendait.



L'enquête, rejoignant la conviction du futur Empereur, s'oriente vers les activistes révolutionnaires. Anciens jacobins ayant du sang sur les mains, Fouché et Donatien Lachance comprennent que nombre de leurs amis ou anciens amis vont être jugés pour l'exemple et pour mettre un terme à l'opposition au nouveau régime. Parmi la liste des futurs proscrits figure Hyacinthe, ami de Donatien, et mari de Olympe, qui fut bien proche de Donatien après le siège de Granville par les troupes royalistes lors de la virée de Galerne en 1793. Donatien se doit de tout tenter pour éviter l'exil, voire la mort, à son ex-ami.



Donatien remonte toutes les pistes pour tenter de rapidement identifier les vrais auteurs de l'attentat. Petit spoil qui n'en est pas un pour ceux qui connaissent leur histoire de France, .



Le récit de Joffrin est clair sur toute sa partie historique et resitue avec talent le contexte; cette période où Bonaparte cherche à imposer son régime en lui ralliant anciens révolutionnaires et nobles rentrés d'exil. Le maître mot est concorde. Mais cette construction ne tient qu'autour de sa personne, sa disparition aurait entraîné des soubresauts impossibles à prévoir.



Par contre, la forme choisie par l'auteur fait alterner des chapitres d'enquête dans les bouges du Palais Royal ou dans les salons de Mme Récamier, à de (longues) présentations du passé de Lachance. Et le personnage choisi par Joffrin n'entraîne aucune sympathie : c'est un de ces enragés révolutionnaires, exécuteurs des noyades de Nantes de Carrier, qui s'est rallié au nouveau régime parce qu'il préserve en grande partie l'héritage révolutionnaire. Sa vie sentimentale est décousue et il n'hésite pas un instant à séduire de nouveau la femme de son meilleur ami. Le triangle amoureux Donatien – Olympe – Hyacinthe se fait assez lourd, alors que l'auteur semble lui trouver une totale logique. De plus, Donatien enchaîne les conquêtes dans le dos de ses conjointes du moment.



A cette exception, la forme globalement est assez similaire à celle que Jean-François Parot avait choisi pour ses aventures de Nicolas le Floch ; le soin apporté au langage de l'époque en moins. On trouve même quelques digressions sur la gastronomie du temps. Rien d'étonnant donc à ce que Joffrin ait été choisi pour succéder à Parot dans la série le Floch.



Mais l'ensemble reste bien plus pesant que du Parot : trop de parties creuses, de détails peu utiles et surtout un héros qui est bien moins positif que Le Floch. L'énigme de la rue Saint-Nicaise vaut donc plus pour la qualité de son contexte historique que pour sa construction.
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

J'aime bien les polars historiques et celui-ci ne fait pas exception. Donatien Lachance, personnage fictif parmi d'autres bien historiques, est attachant. A découvrir d'autres aventures de se détectif de Napoléon ! Le Premier Consul montre déjà les caractéristiques du futur Empereur.
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

Nous sommes le 24 décembre 1800. Napoléon Bonaparte, Premier Consul, se rend à l'Opéra. Dans la rue Saint-Nicaise, une machine infernale explose et rate de peu son objectif : assassiner le chef du gouvernement de la France. Bonaparte ne reculera devant rien afin d'arrêter les coupables. Il confie l'enquête à son ministre de la Police Fouché, qui lui-même donne carte blanche au commissaire Donatien Lachance.



Laurent Joffrin, directeur du journal Libération, nous livre ici une enquête historique rondement menée et très bien documentée. Il prend pour postulat de départ un fait historique, l'attentat de la rue Saint-Nicaise, et nous brode une enquête excitante, nous amenant des luxueux salons de Juliette Récamier aux maisons closes de Paris, en passant par les combats navals que se livrent Français et Anglais sur les côtes de la Manche.



Moi qui suis une spécialiste de la période révolutionnaire et impériale, j'ai beaucoup aimé cette enquête. On retrouve le climat tendu de l'époque : à qui faire confiance ? Qui est responsable de la tentative d'assassinat ? Les jacobins ? Les royalistes ? Les chouans ? Les septembriseurs ? L'histoire est très bien menée, l'écriture est fluide, malgré un ton un peu trop "journalistique" pour moi... Les personnages historiques sont fidèles à eux-mêmes (Bonaparte impulsif mais terriblement intelligent et l'on sent poindre l'Empereur sous le Consul, Fouché froid et calculateur, Cadoudal impitoyable...) et les personnages inventés sont crédibles et attachants. Donatien Lachance est un Nicolas le Floch révolutionnaire au lourd passé, Olympe est la figure même de la femme libérée et sûre d'elle. L'action est bien présente, surtout la fin qui est riche en rebondissements.



Quelques points négatifs cependant... Tout d'abord, comme je l'ai déjà souligné, l'écriture un peu "facile" qui rappelle que l'auteur est avant tout journaliste. Ensuite, la complexité de la période fait que quelques explications sur les différents "partis" n'auraient pas été de trop... Un lecteur lambda saura-t-il faire la part des choses entre un jacobin et un chouan ? Un royaliste et un septembriseur ? Quelques notes de bas de pages ou des explications intégrées au récit n'auraient pas fait de mal à mon humble avis.



Malgré cela, c'est une très belle découverte et je ne manquerai pas de lire la suite des aventures de Donatien Lachance. En effet, Le Grand Complot est déjà dans ma PAL !
Lien : http://le-marque-page-de-pop..
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

Le 3 Nivôse de l'an VIII, rue Saint Nicaise, à Paris, une machine infernale explose sur le passage du carrosse de Bonaparte, encore Premier Consul, sans atteindre sa cible mais en occasionnant des dizaines de victimes et de nombreux dégâts. Immédiatement celui-ci oriente les recherches de la police vers les jacobins les plus extrémistes, ceux qui s'opposent aux possibles dérives vers le pouvoir personnel. Fouché, ministre de la Police, et son bras droit Donatien Lachance y voient au contraire la main des royalistes et particulièrement celle des chouans. C'est le début d'une enquête aussi difficile que contradictoire.

Un roman policier historique bien documenté. L'auteur s'attache à décrire très minutieusement le contexte, le décor, les faits et les personnages en ne se permettant que très peu de privautés au détriment de la grande Histoire. Quelques personnages de fiction (Donatien, Olympe et Hyacinthe, le bon républicain accusé injustement) font basculer toute cette affaire dans le pur roman historique. Complots, escarmouches, coups tordus et même une bataille navale y ajoutent du rythme et de l'intérêt. Il faut dire que ces ingrédients étaient indispensables pour rendre attrayant un fait divers archi connu dont le dénouement ne surprend personne. Le résultat est agréable à lire en raison d'un style fluide et quasi journalistique.

On regrettera néanmoins un certain parti pris dans la description de Cadoudal et des chouans, présentés comme de véritables monstres sanguinaires alors que les bleus ne sont que d'aimables idéalistes odieusement agressés. La vérité historique et la réalité de cette fin de guerre civile furent sans doute nettement différentes. Il suffit d'ailleurs de lire ou relire les Aventures du Mouron Rouge pour découvrir une présentation exactement inverse.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

Super, on est vite dans l'intrigue, l'enquête aux milles rebondissements. les personnages sont historiquement exaltants. à dévorer sans attendre
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Les enquêtes de Donatien Lachance, détective de..

Je suis tombé par hasard sur une critique de ce roman et je le suis laissé tenter . Je ne suis pourtant pas un fan de l’auteur (journaliste ou maintenant politique) ....

Le concept m’a plus : un polar Napoléonien !

Je pensais être déçu .... Raté !

C’est vraiment un polar sympa qui se lit très facilement . Le contexte historique est très bien vu et très documenté , mais toujours au service de l’histoire.

Je suis vraiment ravi d’avoir fait la connaissance de Donatien Lachance , je vais rapidement lire la suite de ses aventures ....



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