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Critiques de Laurent Joffrin (156)
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C'était nous

Vingt ans après, Claire Sutherland resurgit. Militante de la Gauche Prolétarienne, dans le sillage des "évènements" de mai 1968, elle est passée dans la clandestinité après une affaire de séquestration ayant mal tourné. Ses trois amis étudiants, Pierre, Alexis et William, l'ont perdue de vue, jusqu'au jour où un coup de sonnette réveille Pierre dans son appartement cossu de la rue Tournefort (Paris, cinquième arrondissement). Toujours aussi belle et énigmatique, elle va enflammer à nouveau le cœur de nos trois amis, depuis longtemps "rangés des affaires" et devenus des personnages importants. Une série de péripéties vont précipiter notre "Club des trois" dans un passé et des tourments qu'ils croyaient définitivement révolus. Habilement mené, le récit oscille entre les époques, mêlant scènes d'action et analyses politiques. Des personnages imaginaires et réels (Bernard Tapie, Daniel Cohn-Bendit, Bernard Henri-Lévy) se côtoient, et l'on découvre des aspects inattendus de la façon dont est gouvernée notre douce France. "C'était nous" n'a pas la force des romans politico-policiers d'une Dominique Manotti ou d'un Alain Wagneur, mais c'est quand même une belle réussite...
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Dans le sillage de l'Invincible Armada

Récit très richement documenté sur le tragique destin de l'Armada de Philippe II mené comme un roman historique mêlé à un récit de voyage à la voile. Pourtant je ne suis pas un admirateur de Laurent Joffrin journaliste ou homme politique, mais le romancier Laurent Joffrin écrit avec précision, rythme et fluidité, sans verser dans le jargon nautique à outrance ni la lourdeur habituelle des travaux d'historiens. Je recommande la lecture de cet ouvrage très facile d'accès et passionnant.
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Dans le sillage de l'Invincible Armada

Laurent Joffrin, journaliste, s'évade le weekend, les vacances, en partant en excursion sur son voilier. Ce qu'il aime par-dessus tout, c'est parcourir des voies maritimes chargées d'histoire, et partager ces récits historiques avec son équipage du moment. Il en a même fait un livre, lorsqu'il a décidé de retracer la route de la dénommée invincible Armada, flotte espagnole partie rallier l'armée flamande pour combattre l'Angleterre protestante d'Elizabeth Ier &#xNaN

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Le récit historique est édifiant. Une armée navale choisie avec soin par le roi Philippe II d'Espagne s'engage dans La Manche, mais est vie rattrapée par un contingent de navires anglais mené par le corsaire fraîchement anobli Francis Drake. Les affrontements des deux armées seront dictés par les vents, plus que par leur habilité militaire. Pour ma part, ignorant tout de cet épisode historique, j'étais avide de connaître le sort de l'armada espagnole, la part de suspense a bien marché pour moi. 🌀

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En parallèle de cela, Laurent Joffrin nous conte son trajet, empruntant les mêmes voies et passages maritimes que l'Armada, à cinq siècles d'intervalle. Je me suis bien plus passionnée pour la partie historique que pour la part laissée au récit de voyage. Je trouve dans cette partie du récit un trait romanesque trop forcé. L'auteur romantise un peu trop, à mon goût, son itinéraire et son entreprise. Son expérience de la mer est assez éloignée de celle du commun des mortels, mais il m'a semblé qu'il mettait trop à l'honneur la soi-disant supériorité morale de son choix de vie, que de partir faire de la voile dès que cela lui est possible. Il semble oublier que si "la plaisance c'est le pied", ce n'est pas pour autant une expérience donnée à tous ! &#xNaN

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Au final, si la partie récit historique m'a grandement intéressée, le récit de voyage ne m'a pas touchée, et donc ce livre ne me marquera pas plus que ça. Et vous, les récits historiques, vous aimez ?
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Dans le sillage de l'Invincible Armada

Le 22 septembre 1588, seuls 60 navires espagnols en piteux état, rescapés d'une effroyable hécatombe, rentrèrent au royaume de Philippe II. Le skipper Joffrin, lui, est revenu sain et sauf, non sans avoir subi quelques avaries, histoire de narrer avec verve et dans le détail cette extraordinaire expédition.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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Dans le sillage de l'Invincible Armada

Un roman pour deux histoires étroitement imbriquées qui se déroulent, l'une en 1588, pour l'Armada espagnole qui fut décimée, et l'autre, 4 siècles plus tard, le récit de la navigation côtière de l'auteur Laurent Joffrin, sur son sloop de 11 mètres, le Pleg Mor. Deux récits passionnants car on perçoit dans la lecture le plaisir d'un navigateur connaissant son affaire. Les descriptions détaillées pour naviguer le long des côtes dangereuses de l'écosse, de l'Irlande, et d'ailleurs parmi les écueils, avec les courants locaux, mais aussi les caprices de la météo nous placent plus qu'en témoin mais à la barre du sloop. Au fil du récit de nombreuses anecdotes historiques et techniques s'ajoutent sur les corsaires et pirates Drake, Hawkins, Howard, ...les navigateurs Joshua Slocum, Tabarly, ...

Le deuxième récit, dont le nom se retrouve dans le titre du livre nous emmène au coeur des batailles navales et des navigations périlleuses de cette Armada. La manière innovante de l'auteur est de revivre la route maritime exacte d'il y a 4 siècles avec son bateau et ainsi ajouter de la véracité aux documents utilisés racontant cette aventure. Une excellente distraction pour passionnés de littérature, d'histoire et de navigation.
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Dans le sillage de l'Invincible Armada

Laurent Joffrin emmène le lecteur dans le sillage de son sloop le Pleg Mor, qui durant plusieurs saisons va, à quelques variantes prés, refaire le trajet de l'Invincible Armada, cette flotte espagnole qui devait accompagner un débarquement espagnol en Angleterre depuis les côtes des Flandres du temps d'Élisabeth I ére.



L'histoire est globalement connue : Philippe II d'Espagne entendait mettre fin à l'hérésie protestante et aux attaques des corsaires anglais sur les possessions espagnoles dans le nouveau monde (et même sur les ports espagnols de la péninsule ibérique), en regroupant un grand nombre de vaisseaux de fort tonnage pour prendre le dessus sur la flotte anglaise, dont le nom le plus célèbre était alors Francis Drake. Il a confié le commandement de cette flotte à un terrien, absolument ignorant du monde de la mer, mais Grand d'Espagne, Medina Sidonia. Quel contraste entre une marine lourde, marquée par la hiérarchie des titres de noblesse, et les vaisseaux anglais, menés par des marins habitués à agir vite, à organiser des raids, et dotés de canons plus performants.



Cette « armada » était certes massive, mais son qualificatif d'« invincible » est venu après coup pour glorifier un peu plus la victoire anglaise… pardon la victoire d'Éole. Car Joffrin explique très bien que les combats entre la flotte espagnole et la flotte anglaise en Manche ont fini par une espèce de nul tactique. L'échec du projet de débarquement est plus à trouver dans la pression considérable mise sur les tercios espagnols des Flandres par les « Gueux » néerlandais. Il était tout bonnement impossible d'embarquer les troupes nécessaires à une invasion, alors qu'une guerre mobilisant les troupes avait commencé aux Pays-Bas espagnols. L'idée initiale ne pouvait tout bonnement plus être réalisée.

Le chapitre de Joffrin sur son trajet dans les canaux des Pays-Bas est sur ce point historique un des plus intéressants.



La décision de Medina Sidonia de rejoindre l'Espagne par la mer du Nord, puis celle d'Irlande, s'est avérée catastrophique. Des navires se sont perdus (les explications sont les problèmes de calculs de la longitude au XVI éme siècle sont éclairantes), avant d'être exposés à de terribles tempêtes. L'Angleterre était tranquille sur son île pour un bon moment...



Ce petit livre ne traite évidemment pas que du contexte historique; le bateau barré par Joffrin suit des côtes, va de port en port, remonte même la Tamise. Il lui arrive à lui aussi quelques incidents. La partie sur la traversée de l'Écosse par les Lochs et les canaux est, elle, une invitation au tourisme.



L'auteur est amateur de navigation et de tout le vocabulaire qui va avec, incompréhensible pour le terrien normal, mais qui devient presque romanesque dans cette comparaison entre les marines du XVI éme et du XXI éme siècle.



Il y a même quelques détails savoureux. On sait aujourd'hui que les équipages de la marine à voile étaient malades après quelques semaines de mer. le régime alimentaire et l'absence de fruits et légumes frais sont souvent incriminés, mais rarement… l'eau. Cette eau fraîche chargée dans des tonneaux, mais qui finit sous l'action de l'air, de la chaleur et des micro-organismes qui l'accompagnait par devenir elle aussi dangereuse pour les boyaux. le pompon (de marin) étant atteint lorsque Joffrin explique que l'eau de Brest étant considérée comme la meilleure, les équipages qui en avait chargé en gardait un fond dans les tonneaux pour le voyage suivant. Et voilà une eau croupie qui va en contaminer une saine…



Ce mélange de marine moderne et ancienne, d'histoire, de géographie et de tourisme nautique, est sur les premiers chapitres un peu trop autocentré, avant d'être formidablement instructif.
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Dans le sillage de l'Invincible Armada

Un livre de journaliste qui n’a rien à voir avec l’actualité !



On connait journaliste engagé de Libération, on connait moins bien le plaisancier expérimenté, le marin passionné.

Dans ce cours récit, Laurent Joffrin s’attache à faire revivre, en marin des temps moderne, l’épopée de l’Invincible Armada qui en 1588, fût lancée vers le nord pour défier la puissante Angleterre dirigée à l’époque par la protestante Elizabeth I.

Bien évidemment l’épopée espagnole fut un fiasco, non pas en raison de combats directs, mais plutôt à la faveur des éléments climatiques et surtout d’une géographie que ne connaissait pas beaucoup les espagnols.



C’est en accomplissant le trajet initial de la déroute espagnole que le journaliste redonne nit aux protagonistes de l’époque, en se remettant au niveau des connaissances scientifiques et géographiques d’alors pour d’une part nous permettre de mieux comprendre, et d’autre part montrer les apports déterminants de la science dans le domaine de la navigation maritime.



Entre passé et présent, Laurent Joffrin nous donne à la fois une leçon d’histoire et une grande bouffée d’iode durant son grand tour de l’Angleterre.



C’est sans prétention, bien écrit, pédagogique et divertissant. Voilà un livre bienvenu qui dénote et qui change des traditionnel romans de la rentrée ( dont je commence un peu à me lasser…).


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Dans le sillage de l'Invincible Armada

Laurent Joffrin nous entraîne dans un livre simultanément historique et actuel , un très beau livre de mer et de marins.

L’idée de suivre simultanément l’épopée de L’Invincible Armada et le périple du Pleg Mor, voilier de Laurent Joffrin, sur la même route a des périodes différents, est excellente et le passage de l’une à l’autre très bien géré et fluide.

On découvre sous un bon angle ces 2 périples, au gré des passages aux endroits clés l’histoire se précise et ceci est toujours accompagné de la découverte des endroits et surtout de la nature des vents et de la mer.

Le style clair et agréable nous emporte dans ces épopées que l’on revit de l’intérieur.

La carte, en fin de livre , aide bien à replacer les événements.

Un livre en même temps riche de renseignements et de bonne détente .

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L'aventure, pour quoi faire ?

Cet ouvrage sollicite de grands noms tels que Patrick Franceschi ou Sylvain Tesson. Comme le titre l'indique si bien, le livre nous interroge sur l'essence de l'aventure qui semble avoir totalement disparue de notre société actuelle, aseptisée et ultra-sécuritaire. L'aventure, cela fait certes référence au vagabondage et au voyage, mais elle se trouve aussi au coin de la rue, et il tient à chacun de nous de s'y engager. Ce livre encourage d'ailleurs chacun d'entre nous à vivre une vie d'engagement. Je recommande vivement, car on a tous au fond de nous un brin d’âme aventurière !
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L'aventure, pour quoi faire ?

Cet ouvrage composite offre différentes pistes de réflexion sur la notion d'aventure, mise à mal au temps du tourisme de masse et du lissage culturel à l'échelle mondiale. Alors, nos onze co-auteurs, eux-mêmes aventuriers émérites, s'interrogent et déconstruisent l'imaginaire ancré autour de "l'aventure" et désacralisent un peu les choses : partir à l'aventure hier n'a plus le même sens aujourd'hui. Ce n'est pas moins bien, ce n'est pas mieux, c'est qu'il y a tout simplement de nouveaux défis à relever. Au détour de ces réflexions, l'ouvrage nous présente une analyse éclairée de notre système socio- économique sclérosé et de ses enjeux. Un remède existe : l'esprit d'aventure, un art de vivre. Un excellent livre à lire avant/pendant/après un voyage, pour trouver de nouvelles perspectives de vie, rien que ça !
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L'aventure, pour quoi faire ?

Pour lancer sa collection sous le signe de l'aventure, l'écrivain et voyageur Patrice Franceschi propose un « manifeste collectif » qui réunit des aventuriers littéraires dépaysants. [...] Tous cherchent l'esprit de liberté et partagent leur expérience infinie.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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L'aventure, pour quoi faire ?

Il s'agit d'une réflexion intéressante sur la place de l'aventure, la prise de risque dans notre société actuelle et ce qu'elle apporte à travers les différents points de vues de plusieurs personnalités qui ont fait de l'aventure un facteur essentiel dans leur vie. Cette lecture est rafraichissante et nous encourage à suivre une citation de René Char: "impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque". Je mets juste un bémol pour la redondance des idées et des sources dans les différents textes.
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La grande histoire des codes secrets

Si vous espérez apprendre quelque chose sur les codes secrets modernes et si vous avez plus de 15 ans, vous avez beaucoup de chance de vous ennuyer avec ce livre. C'est une vague compilation de ce que n'importe quel bidouilleur sait déjà, avec un petit jeu de décodage à la fin de chaque chapître dans le style "tu es un grand garçon, alors joue avec moi!".
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La grande histoire des codes secrets

Un petit livre très sympathique qui retrace de manière très accessible l'histoire des différents types de codes secrets. Ce livre est très abordable dans la compréhension et lecture. Néanmoins, je l'ai trouvé un peu trop succinct voir parfois carrément répétitif. J'ai tout de même appris quelques petites choses. Et gros bonus pour les énigmes à chaque fin de chapitre afin de mettre en pratique !
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La grande histoire des codes secrets

J’ai beaucoup aimé ce petit livre intéressant et ludique. J’ai autant apprécié les morceaux d’Histoire que les explications cryptographiques et je me suis amusée comme une sotte à résoudre les petites énigmes proposées à la fin de chaque chapitre. C’est un livre à la portée de tout le monde et je le recommande sans hésiter pour les vacances.
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La princesse oubliée

La biographie romancée ou le roman très inspiré de l'histoire vraie de Noor, princesse indienne engagée dans les services secrets britanniques pendant la deuxième guerre mondiale, et envoyée comme radio dans la France occupée. La trame historique et biographique est romanesque à souhait, on ne peut qu'être touché par le courage et le destin tragique de cette femme hors du commun. Le récit est agréablement mené, de manière fluide. Un roman agréable à lire, mais qui ne laisse pas un souvenir inoubliable
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La princesse oubliée

Passionné par l'histoire du SOE (special operation executive) et de son action secrète durant la 2e guerre mondiale, le roman de l'un de ses agents envoyés en France, la princesse indienne Noor Mysore, écrit par Laurent Joffrin ne pouvait que m'intéresser. La dernière page lue, mon impression est mitigée. Rien à dire, l'auteur respecte l'histoire de l'héroïne (à Londres, un buste de Noor Inayat Khan rend hommage à son action et son sacrifice, Gordon Square Gardens - Bloomsbury), mais quelque chose ne me satisfait pas dans l'écriture de ce roman. Ce n'est bien sûr qu'une impression personnelle, mais j'ai trouvé quelques longueurs qui ont gêné ma lecture, des dialogues un peu improbables entre les personnages du roman (l'auteur récite ses notes d'histoire) et peu de passion dans l'histoire d'amour entre le narrateur et la malheureuse héroïne, presque ennuyeuse même. Néanmoins à lire pour ne pas oublier le sacrifice de cette princesse pour la liberté.
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La princesse oubliée

Que le début est long ! J'ai failli lâcher cent fois.

La biographie romancée de la princesse Noor-Un-Nisa Inayat Khan devient plus intéressante à partir de la moitié du livre, mais le style est toujours peu enthousiasmant comme si l'auteur s'était ennuyé en rédigeant ce roman.

Certaines phases du roman sont peu crédibles, bien que peut-être véridique.

Dans le même genre de roman, sur l'action du S.O.E. pendant la guerre, j'ai largement préféré le livre de Joël Dicker, paru 10 ans après, "Les derniers jours de nos pères" où le talent de l'auteur est nettement plus évident.
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La princesse oubliée

La plupart du livre est intéressante, mais je me suis beaucoup ennuyé, surtout au début. Malgré tout je recommande ce livre, ne serais ce que pour sa part historique concernant la seconde guerre mondiale.
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La princesse oubliée

Née le jour de l'an de l'année 1 de la première guerre mondiale et morte lors de la seconde, tel pourrait être le résumé de la très courte vie de Noor Inayat Khan. Seulement, cet enfant d'une guerre et victime d'une autre en fût en même temps une grande héroïne, très officiellement reconnue par le Royaume-Uni et la France qui lui accordèrent respectivement la "George Cross" , la plus haute distinction non militaire (une des 4 a l'avoir reçu) et la Croix de guerre, étoile de vermeil. Il n' y a pas plus de 5 ans, au coeur de Londres, au Gordon Square Gardens, la princesse Anne (fille de la reine Elisabeth) a dévoilé le buste en bronze de cette autre princesse, la "Spy Princess" comme elle a été surnommée.

À Thiverval-Grignon dans les Yvelines, une plaque à sa mémoire fût suspendue et une école à Suresnes, ouverte en 2014, porte son nom.



Mais ce n'est pas tout : elle aurait pu se vanter d'avoir été la toute première femme opérateur radio envoyée par les britanniques en France pour aider la résistance et la toute première moslima à se porter volontaire pour l'effort de guerre et la victoire finale des alliés sur les forces obscures d'Hitler & Co.



Bref, une vie fabuleuse, qui non seulement fait rêver, mais a inspiré 4 écrivains à lui consacrer une biographie, 2 poètes à placer des poèmes en son honneur sur le net, la mention de son nom et activités dans de très nombreux ouvrages historiques et témoignages-memoires, comme par exemple celui de la chef résistante Marie-Madeleine Fourcade dans son "L'Arche de Noé". Sans compter les séries télévisées où elle joue un rôle central, un documentaire d'une heure de la BBBC, et les clips de You Tube.

Cest d'ailleurs grâce à l'inoubliable mini-série télévisée de 6 heures "A Man Called Intrepid" (Un homme nommé Intrépide) de 1979, que j'ai fais sa connaissance, si je puis dire et qu'elle a continué à me fasciner depuis lors. Il est vrai aussi que la belle Barbara Hershey y jouait avec beaucoup de conviction Madeleine - nom de code de Noor - à côté d'un éblouissant David Niven incarnant Sir William Stephenson, Intrepid, un homme d'affaires canadien, qui comme ami de Churchill et confident de Roosevelt a joué un rôle-clé dans la coordination des opérations clandestines alliées.



Mais qui était au juste cette Noor ? Er qu'est-ce qu'elle a fait pour mériter tant d'honneur et d'hommages ?



Son origine est un peu compliquée : fille aînée d'un noble musulman des Indes, lui-même descendant du légendaire Tipu Sultan, le Tigre de Mysore (1750-1799), professeur de Soufisme et d'une professeur américaine de yoga d'Albuquerque, Noor est née à Moscou en 1914. Son prénom Noor signifié lumière , comme le plus grand diamant du monde fut nommé le Koh-i-Noor ou la montagne de lumière. Au début de la guerre 14-18, ses parents déménagèrent à Londres, pour s'installer en 1920 à Suresnes près de Paris. La jeune Noor suivait des cours de psychologie de l'enfant à la Sorbonne et de la harpe et du piano au conservatoire de Paris. Au début de la guerre 40-45, la famille Inayat Khan déménageait à Bordeaux.



En Angleterre entretemps, Sir Winston Churchill, devenu premier ministre, dans le cadre de son programme "met l'Europe à feu" ("set Europe ablaze") avait donné l'ordre de la création d'une direction d'opérations spéciales, mieux connu sous son sigle SOE, Spécial Operations Executive, surnommée l'armée secrète de Churchill. Missions essentielles : le renseignement et le sabotage. le SOE comptait une section F pour France, qui avait à sa tête le colonel Maurice Buckmaster.



Notre Noor joignait, dès novembre 1940, comme volontaire la WAAF (Women's Auxiliairy Air Force) ou la Force féminine auxiliaire de l'aviation, où elle se spécialisait en communications radio, codes et chiffres. Parfaitement bilingue et spécialiste radio, il n'est pas étonnant que le SOE l'a recruté pour une mission en France. Bien que cette décision ne fût pas prise à l'unanimité, certains en haut lieu la trouvaient trop exotique et d'autres trop rêveuse !



Le 17 juin 1943, à bord d'un Lysander elle atterissait au nord de la France où elle fut recueillie par Henri Déricourt, officier des opérations aériennes en zone Nord. Plus tard Déricourt sera accusé par certains d'agent double et d'être responsable de son arrestation. Ce qui est contesté par l'historienne britannique, Jean Overton Fuller, dans sa biographie de Noor "Noor-un-nisa Inayat Khan (Madeline)" de 1952, réédité en 1971, ainsi que dans sa biographie de Déricourt lui-même "Déricourt : The Chequered Spy" ( en dents de scie) de 1989. Quoi qu'il en soit, au moment de l'arrivée en France de Noor, le grand réseau de résistance Prosper était en train d'être systématiquement démantelé par la Gestapo. Aussi bien qu'elle était restée la seule opératice radio à Paris et que Buckmaster, malgré l'importance de son service, lui a proposé de rentrer à Londres. Offre de sauvetage qu'elle a courageusement déclinée, nonobstant le danger qui l'obligeait à une existence à peine imaginable.



Car elle était déjà dans le collimateur de la Gestapo pour finalement être arrêtée le 13 octobre 1943. Transférée au QG de la SD "Sicherheitsdienst" ou service de sécurité nazi, Avenue Foch, elle fut bien sûr longtemps interrogé et proposé de continuer ses activités à la solde des Fritz. Autre offre qu'elle a refusée dédaigneusement. Il n'est pas prouvé cependant que les Chleuhs l'auraient torturée. Fin novembre, elle tenta une escapade mais fût recapturée et après son refus (le 3ème) de signer une déclaration de ne plus essayer à s'échapper, expédiée en Allemagne. En isolement complet , et enchaînée aux pieds et mains pendant 10 longs mois à Pforzheim dans le Bade-Wurtemberg, elle fût transférée à sa dernière destination : le camp de concentration de Dachau, près de Munich en Bavière, où elle fut exécutée, par un coup de revolver dans la nuque, le 13 septembre 1944. Selon un témoin oculaire hollandais, ses dernières paroles furent : "Vive la Liberté !". Elle avait 30 ans !



Que lire ? le plus accessible et simple à lire est le livre de Laurent Joffrin "La princesse oubliée", basé sur l'ouvrage précité de Jean Overton Fuller, quoique moins technique et plus romancé. De Shauna Singh Baldwin, une Canadienne d'origine indienne, il y a le très littéraire "The Tiger Claw" (la griffe du tigre) de 2004 et de l'historienne et journaliste, également d'origine indienne, Shrabani Basu, "Spy Princess : The Life of Noor Inayat Khan ", de 2007. Mon choix personnel se porte sur ce dernier pour ses qualités historiques et littéraires. Et peut-être aussi parce que Shrabani Basu a créé en 2010 un fonds (memorial trust) Noor Inayat Khan, afin que " sa mémoire ne se perde jamais ".



À moins que vous préfériez lire l'oeuvre de notre héroïne elle-même : "Twenty Jakata Taĺes" de 1939, que j'ai eu grand plaisir de trouver à une foire aux livres à Canterbury, il y a une dizaine d'années. Ce recueil de contes essentiellement pour enfants est centré sur des qualités humaines comme le courage et le sacrifice ! Fruit d'une Noor Inayat Khan prémonitoire ?





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