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Citations de Laurent Petitmangin (223)


C'est beau un chardon quand on regarde bien. C'est plein de surprises, jamais fait de la même façon, un corps ingrat, mais une fine gueule.
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Puis il m'avait baragouiné un truc comme quoi le FN n'avait pas forcément tort sur tout. Mais pas aussi nettement que ça. En s'empatouillant dans des phrases compliquées où il disait "attention je ne dis pas que ...", mêlées d'autres "ne va pas croire que". Je n'avais pas voulu trop creuser, je ne savais pas si c'était pour me mettre à l'aise vis-à-vis de mon fils ou s'il pensait sincèrement que ces abrutis portaient un fond de vérité. Ce n'était pas la soirée pour se prendre la tête, et puis de toute façon la nuit était tombée assez vite, on était passés à autre chose, comme elle nous y invitait.
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Mais je crois qu’elle énervait les médecins, pas assez motivée, pas assez de gueule en tout cas. Ils attendaient qu’elle se rebiffe, qu’elle dise comme les autres, qu’elle allait lui pourrir la vie à ce cancer, le rentrer dans l’œuf. Mais elle ne le disait pas. Un truc de film, un truc pour les autres. Comme les dernières recommandations. Trop pour elle. C’était pas la vraie vie, pas comme ça que sa vie était faite en tout cas. Alors, personne à son enterrement ne m’avait parlé de son courage. 
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Fus avait continué à parler doucement : "Crois-moi, les mecs sont aux côtés des ouvriers, il y a vingt ans vous auriez été ensemble. Ils s'en fichent pas mal de ce qui se dit à Paris, eux. C'est notre coin qui les intéresse, ils n'ont pas envie de le laisser crever. Ils se bougent. Ils en ont marre des conneries de l'Europe. Ils reçoivent de la tune de Paris qu'ils redistribuent dans le coin.
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J’avais finalement compris que la vie de Fus avait basculé sur un rien. Que toutes nos vies, malgré leur incroyable linéarité de façade, n’étaient qu’accidents, hasards, croisements et rendez-vous manqués. Nos vies étaient remplies de cette foultitude de riens, qui selon leur agencement nous feraient rois du monde ou taulards. 
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A cinq heures, quand j'ai le courage, je vais à la section [du Parti Socialiste]. Il y a de moins en moins de monde depuis qu'on n'y sert plus l'apéro. (...) Les sujets sont toujours les mêmes, l'école du village qui ne va pas durer en perdant une classe tous les trois ans, les commerces qui se barrent les uns après les autres, les élections. Ça fait des années qu'on n'en a pas gagné une. Aucun de chez nous n'a voté Macron. Pas plus pour l'autre. Ce dimanche-là, on est tous restés chez nous. Un peu soulagés quand même qu'elle ne soit pas passée. Et encore, je me demande si certains, au fond d'eux-mêmes, n'auraient pas préféré que ça pète un bon coup.
(p. 13-14)
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Août, c’est le meilleur mois dans notre coin. La saison des mirabelles. La lumière vers les cinq heures de l’après-midi est la plus belle qu’on peut voir de toute l’année. Dorée, puissante, sucrée et pourtant pleine de fraîcheur. Déjà pénétrée de l’automne, traversée de zestes de vert et de bleu. Cette lumière, c’est nous. Elle est belle, mais elle ne s’attarde pas, elle annonce déjà la suite. Elle contient en elle le moins bien, les jours qui vont rapidement se refroidir. Il y a rarement des étés indiens en Lorraine. On dit beaucoup de la lumière du nord de l’Italie en été, je veux bien le croire, je n’y suis jamais allée, mais je suis prêt à parier que la nôtre, pendant cette toute petite période, ces quinze jours d’avant la rentrée, à ce moment précis de la journée, la surpasse haut la main. 
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La maison est bouclée. Allessandro et Lorna ont fait pour nous tout ce que les autres avaient fait ,ils l'ont fermée proprement ,comme si on allait y revenir un jour.Comme une simple demeure de vacances,qu'on cadenasse au dernier jour de l'été. Les deux partiront demain,ou un peu plus tard.Les Ouzbeks ne partiront pas,pas tout de suite en tout cas .Ils veilleront encore sir ces terres animales ( Page 222).
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LA RENTRÉE LITTÉRAIRE,

Fred
Il faudrait dire le silence.Longtemps .Le silence qui éprend la crénelure des arbres.La fine dentelle de ceux-ci,bien détachée du ciel lavé,qui n'attend que le printemps pour s'enrichir et foisonner. Dans trois semaines ,ces arbres seront magnifiques ,débourrés d'un vert déjà strident ou encore tendre .Partout le renouveau .Partout un motif d'espoir.Pas ici.(Page 11).
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Berlin se reconstruisait de façon si différente, deux lobes contrastés. Qu’y avait-il désormais de commun entre ce centre grouillant et compliqué, qu’ils échafaudaient, et nos grandes avenues ? L’Ouest, c’était une saturation , celle des couleurs d’abord. Tous ces feux et néons qui peuplaient leur nuit. Et leurs jours, à l’avenant, avec des lumières encore, des placards de publicité qui poussaient dans la ville. En contraste , nos teintes paraissaient naturelles ou ennuyeuses, c’était selon. [•••]
L’Ouest braillait à qui mieux mieux. Un cri d’existence perdu dans d’autres cris, une démesure qui vous saisissait des qu’on passait la ligne.
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Août, c'est le meilleur mois dans notre coin. La saison des mirabelles. La lumière vers les cinq heures de l'après-midi est la plus belle qu'on peut voir de toute l'année. Dorée, puissante, sucrée et pourtant plein de fraîcheur. Déjà pénétrée de l'automne, traversée de zestes de vert et de bleu. Cette lumière, c'est nous. Elle est belle, mais elle ne s'attarde pas, elle annoncé déjà la suite. Elle contient en elle le moins bien, les jours qui vont rapidement de refroidir.
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Malgré toute ma défiance, et mon dégoût parfois, j'étais de plus en plus fasciné par ce Berlin-Ouest, sûr de lui, arrogant au possible, désormais si prompt à se relever [fin 50's, début 60's]. J'en voyais tous les laissés-pour-compte, je les repérais mieux que quiconque, ces hommes et femmes sacrifiés parce qu'ils n'arrivaient pas à suivre le rythme, ou simplement parce qu'il fallait des perdants. Il y en avait sur chaque trottoir. J'avais beau me convaincre que cette société était viciée et qu'elle ne faisait qu'attiser le drame prochain en laissant ses pauvres à la rue quand elle gâtait ses riches au-delà de toute raison, je retombais en enfance sur ces grands boulevards ressortis de terre de tous leurs feux, avec leurs beaux lampadaires, le dais des hôtels, et les vitrines bien garnies.
(p. 108-109)
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Comme pour les repas qu’on prenait à quatre, j'étais entouré par ces trois gars et, malgré notre histoire avec Fus, cela restait quelque chose. J'avais encore le sentiment de garder les événements sous un certain contrôle, pas que tout parte en eau de boudin.
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J'avais finalement compris (...) que toutes nos vies , malgré leur incroyable linéarité de façade, n'étaient qu'accidents, hasards, croisements et rendez-vous manqués. Nos vies étaient remplies de cette foultitude de riens, qui selon leur agencement nous feraient rois du monde ou taulards. "J'ai été là au bon moment", voilà ce que bien des gens comblés pouvaient confesser.
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J'avais finalement compris que la vie de Fus avait basculé sur un rien. Que toutes nos vies, malgré leur incroyable linéarité de façade, n'étaient qu'accidents, hasards, croisements et rendez-vous manqués. Nos vies étaient remplies d'une foultitude de riens, qui selon leur agencement nous feraient rois du monde ou taulards. "J'ai été là au bon moment", voilà ce que bien des gens comblés pouvaient confesser.
page 171
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J’avais regardé Fus et j’avais dû sortir de la pièce, vite, car la chiale m’était montée aux yeux. Une marée qui m’avait pris tout le haut de la tête, les tympans ratatinés de douleur et des larmes grosses comme des globes.
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Oui, peut-être que j'aurais aimé moi aussi être un visiteur. On gardait le cul au sec. Mais là, c'était mon fils. Tout ce qui lui arrivait m'arrivait.
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J'étais d'accord avec lui. Je ne pouvais souhaiter à quiconque de gâcher ainsi sa vie. D'attendre la libération d'un gamin qui allait être démoli par des années de prison, qui n'aurait aucun métier, aucune situation à la sortie. Certainement imbibé de médicaments. Bousillé par la violence de la taule. Je ne pouvais souhaiter à personne de devoir enchaîner des trajets sans fin pour aller le voir – là, il était encore à Metz-Queuleu, mais il serait où demain ?-, de devoir lui écrire, de devoir penser à lui, éventuellement de devoir lui être fidèle. Un tel sacerdoce ne devait être réservé qu'à ceux qui ne pouvaient faire autrement. A qui on n'offrait aucun autre choix.
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On ne vaut pas moins que ceux que j'ai croisés, juste on y croit pas assez. On ne sait même pas que tout cela existe.
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Que toutes nos vies, malgré leur incroyable linéarité de façade, n'étaient qu'accidents, hasards, croisements et RDV manqués. Nos vies étaient remplis de foultitude de riens, qui selon leur agencement nous feraient rois du monde ou taulards."
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