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Citations de Laurent Whale (79)


La contrée change. Les molles collines font peu à peu place à un paysage beaucoup plus tourmenté. Notre convoi sinue désormais entre des massifs parfois abrupts, qui nous ralentissent cruellement. Jamais je n’ai été aussi pressé de rejoindre une ville.
De temps à autre, nous mettons toute la voilure pour affronter une pente plus raide. Je voudrais que nous volions sur le bitume, et au diable les risques. Mon ami est en train de mourir. Plus rien d’autre ne compte. Je hais les montées.
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Ciel dégagé. A cette altitude, les nuages épousaient la courbure de la Terre comme un diadème d'argent.
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Ils sont venus à l'aube avec leurs gueules de croque-morts. On dirait la dernière marche du condamné, manque plus qu'un curé. Heureusement, cette engeance s'est éteinte. Tous disparus dans les brasiers d'apocalypse de la Dernière Crise. Depuis, quelques sectes ont bien tenté de récupérer le créneau, mais elles ne font plus recette. Avec la disparition de l'argent, les prophètes se sont cherché d'autres débouchés. Le "chacun pour soi" règne sur les âmes. Le pragmatisme règne sur le monde. Vivre, c'est maintenant. L'après, c'est la cuve à méthane.
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Depuis le rez-de-chaussée me parvient sa devise sous forme de cri de guerre :
- Verba volent, scripta manent !
Les paroles s'envolent, les écrits restent. Dixit les anciens Romains qui, à coup sûr, en connaissaient un rayon en matière de paroles en l'air.
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Mais les spectres n'obéissent pas aux humains, c'est connu.
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Mais le diable a encore des tours dans sa manche.
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Quelle époque fabuleuse ce devait être. Un temps où une telle énergie était dépensée pour enlaidir une planète qui n'en demandait pas tant. Sans parler des sommes englouties qui auraient probablement été mieux employées ailleurs. Je soupire. Je crois que je ne comprendrai jamais nos ancêtres.
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Un roman improbable et incroyable mélangeant piraterie et science-fiction.
Sans doute le livre le plus original que j'ai pu lire depuis cette depuis ce début d'année. La narration se révèle fluide, l'action omniprésente. L'incursion de la science-fiction dans la piraterie au 17e siècle m'a enchanté.
Premier livre lu de Laurent well et je pense qu'il ne sera pas le dernier.
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Depuis longtemps déjà, les nations aborigènes se battaient contre les pollutions, profanations et envahissements de tous ordres. D'année en année, leurs territoires se réduisaient jusqu'à n'être plus que des terres incultes et arides.
Contre vents et marées, certaines avancées se faisaient pourtant. Dernière en date : l'interdiction de gravir Uluru, le rocher sacré du centre de l'Australie. Appelé Ayers Rock par les Blancs, cette roche voyait jusque-là, chaque été, autant de touristes que l'opéra de Sydney.
De rares exploitations minières avaient été interdites, au grand dam des investisseurs et des politiciens. L'influence des associations de défense des droits autochtones grandissait.
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L'Aborigène sollicitait toutes les entités de son panthéon, mais n'en attendait pas de miracle. La notion de miracle n'était liée qu'à la religion des Blancs. Les siens croyaient à l'harmonie entre les vivants et les ancêtres, le tout sous l'égide d'esprits animaliers réels ou fantasmés.
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Un an plus tôt, il avait souffert des images terribles de destructions occasionnées par le feu. Cadavres tordus d'animaux surpris par les flammes. Kangourous, chevreuils et koalas payaient une rançon démesurée aux catastrophes provoquées par les hommes. Trop de constructions, trop de routes, trop de béton. Dorénavant, l'Australie ne connaissait aucun répit. De mois en mois, il apparaissait évident que la nature avait la rancune tenace et faisait payer aux Blancs leur arrogance. Le soleil dardait sans faiblir ses rayons devenus assassins sur toutes les surfaces épargnées par le feu. De nuit, le ciel se teintait d'orange vers l'est. La bande côtière se mourait dans des tornades incandescentes.
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Dans la culture des hommes de la terre rouge, la curiosité envers autrui était considérée comme offensante.
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A cet endroit, des millions d’années auparavant, de grands fleuves avaient sculpté la terre de rides profondes. Des canyons dont le fond disparaissait sous des amoncellements de rocs auxquels le soleil rasant conférait la majesté du sacré.
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Les anciens du conseil n’étaient pas dupes. La quiétude du pays rouge ne durerait pas. Oontoo allait subir la pire des invasions de sauterelles. Déjà, chaque semaine apportait son lot d’arrivants. Matelas et possessions tassés à l’arrière de pick-up ou sur le toit de minivans dans lesquels se serraient des familles aux yeux fatigués.
Pourtant, il n’y avait rien pour eux, ici. Rien à quoi des Blancs puissent accrocher les restes de leurs espoirs. Eux qui déployaient encore tant d’efforts pour rejeter à la mer les migrants climatiques d’Indonésie, devenaient à leur tour les envahisseurs démunis d’une contrée que leurs ancêtres s’étaient donné tant de mal à vider de ses peuples premiers.
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Jimmy n’avait pas de colère. Il vivait à des années-lumière de cette agitation. Le ballet des bombardiers d’eau et des camions-citernes lui était aussi étranger que le classement du Top 50.
Ses voyages étaient oniriques, dans les peintures du fond des grottes et le profil des dunes, tout ce qui justifiait sa présence dans le grand Rêve.
Cependant, prétendre que le jeune homme ne connaissait rien de la côte Est relevait du contresens. Lorsque son âge était venu, la communauté l’avait envoyé étudier chez les Blancs. L’expérience, aussi inattendue que fondatrice, se mariait dorénavant à ses origines. Loin de s’y sentir un immigré, son esprit s’était adapté aux contours flous des « civilisés ». Jimmy s’en était accommodé, travaillant chaque heure, jour et nuit. Il avait même fait beaucoup plus que simplement travailler : il avait excellé.
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Le C-45F se présenta à l’extrémité de la piste en latérite alors que les feux du jour n’étaient plus qu’un souvenir. En moins d’une heure, la température avait chuté de dix degrés et les tourbillons de poussière s’épuisaient dans le crépuscule. Le bimoteur se dandina un instant d’une aile sur l’autre, semblant hésiter, puis le pilote remit un filet de gaz et la machine descendit au contact du sol, emplissant le désert d’un grognement.
Enfin !
Jimmy Stonefire sortit du hangar en courant. Après des mois d’attente, son rêve tombait littéralement du ciel. Le souffle court, il regarda le vieil appareil argenté rebondir sur la piste de poussière, un sourire effaçant les doutes des derniers jours.
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Les femmes étaient arrivées les premières, en début d’après-midi, après avoir préparé le corps à la façon de ceux de la terre rouge. Ainsi, elle avait été totalement peinte des motifs rituels blancs, gris et ocre, dont chaque application revêtait une signification précise dans la cosmogonie du clan. Suivis à distance par le dingo, Joseph et lui avaient transporté sa dépouille 12 km sur un travois, jusqu’aux gorges, où des ancêtres reposaient, un lieu qui ne devait pas être nommé. A cet endroit, des millions d’années auparavant, de grands fleuves avaient sculpté la terre de rides profondes. Des canyons dont le fond disparaissait sous des amoncellements de rocs auxquels le soleil rasant conférait la majesté du sacré.
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Après l'attentat contre le PDG de la branche boursière de la Barcla's à Londres, le mois dernier, qui avait couté la vie à huit personnes en pleine période de Noël, le convoi du patron de la Société Générale à été visé ce matin. Alors qu'il passait dans le tunnel de La Défense, il semblerait que trois roquettes aient pris pour cible la voiture de Bertrand d'Estaing. S'est ensuivie une intense fusillade, au cours de laquelle plusieurs occupants de véhicules à proximité ont été touchés. A l'heure qu'il est, nous n'avons aucune certitude sur le nombre de victimes. Seuls les décès du PDG, de ses deux gardes du corps et du chauffeur ont été confirmés par le service Communication de la banque. Cet ultime avatar du terrorisme urbain porte à 57 le nombre d'assassinats revendiqués par la faction Anti-Bank.
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Si Dieu avait créé les hommes, Samuel Colt les avait rendus égaux.
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