Flora Prevosto - Maison d'Eliza
A l'occasion de Livre Paris 2018, Flora Prevosto vous présente les ouvrages aux éditions Maison d'Eliza.
Maman et papa se disputent pour un rien.
Je ne comprends pas pourquoi ils font ça.
C'est peut-être à cause de moi?
Est-ce qu'ils s'aiment encore?
La fouille. Les portes en métal qui claquent. Le bruit des trousseaux. Un environnement déjà trop familier auquel je ne prête plus attention.
Je m'assois de nouveau sur mon lit et la fixe, tétanisée. Je réalise la responsabilité qui m'engage désormais vis-à-vis de ce petit être. Ma responsabilité de l’accompagner à chaque étape au fil des mois et des années, de prendre soin d'elle, sans l’étouffer, ni l’oublier. Les premiers mois sont les plus sensibles. Ses organes, son corps. Tout est fragile, infime.
Vais-je être à la hauteur?
Vivre en permanence dans l'angoisse? p. 175
Un oiseau par mégarde
avait avalé une étoile.
D'un seul trait.
Il était désormais plus brillant qu'un diamant.
La nuit on ne pouvait le perdre
car il irradiait de mille feux.
Son plumage faisait des envieux mais
pourtant l'oiseau était malheureux...
Alors le petit oiseau demeura seul.
Un jour.
Deux jours.
Trois jours.
Chaque jour il versait quelques larmes scintillantes dans la terre.
Et puis... une petite fleur germa.
Une petite fleur dorée qui prit la forme d'une étoile.
Une fleur merveilleuse.
Depuis quelques jours,
Jean l'elephant a un petit problème.
Quelque chose
Qui gargouille
Dans le creux de son ventre.
Une drôle de bête
Non identifiée.
Des tributs la protègent, Guaranis ou Roanis. D’autres vivent cachées au plus profond de son cœur mais l’homme l’agresse, incendies et tracteurs la blessent. Leurs habitants perdus, les orangs-outans et pandas, indigènes et tributs isolées disparaissent peu à peu.
Ma maman et mon papa se disputent beaucoup.
Ils crient, ils courent dans la maison.
Ils jettent des chaussons et des torchons.
L'oiseau ému, monte sur l'épaule du voyageur,
et ils repartent ensemble.
Dans le désert,
au loin,
on croirait qu'un homme
porte une étoile
sur son dos.
Autrefois, mon papa et ma maman ils étaient heureux. Ils se tenaient par la main, ils avaient plein de coeurs dans leurs yeux.
Ils disaient qu'ils s'aimeraient pour toujours.
Toujours, c'est très très long...