AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Leïla Slimani (2065)


Je pense à ce que Tchekhov dit des grands écrivains. Ce sont ceux qui font surgir la neige en plein été et qui décrivent si bien les flocons que vous vous sentez saisi par le froid et vous frissonnez. (p. 70)
Commenter  J’apprécie          40
Depuis qu'ils sont nés, elle a peur de tout. Surtout, elle a peur qu'ils meurent. Elle n'en parle jamais, ni à ses amis ni à Paul, mais elle est sûre que tous ont eu ces mêmes pensées. Elle est certaine que, comme elle, il leur est arrivé de regarder leur enfant dormir en se demandant ce que cela ferait si ce corps-là était un cadavre, si ces yeux fermés l'étaient pour toujours.
Commenter  J’apprécie          40
Tu sais ce qui me dégoûte le plus ? C'est de dépendre de toi. C'est de ne même pas pouvoir te dire de dégager, de ne même pas pouvoir me lever pour te frapper, pour te jeter tes affaires à la gueule, pour te pousser dehors comme la chienne que tu es. Tu pleures ? Tu peux pleurer, je n'en ai plus rien à faire. Moi qui n'ai jamais supporté tes larmes, j'ai envie de t'arracher les yeux. Mais qu'est ce que tu as fait de moi ? Qu'est ce que cette histoire a fait de moi ? Un idiot, un cocu, un pauvre type. Tu sais ce qui m'a fait le plus de peine ? C'est ce carnet noir. Oui, le carnet noir dans ton bureau. J'ai lu ce que tu écrivais, sur ton ennui, sur cette vie de bourgeoise merdique. Non seulement tu te fais baiser par une armée mais en plus tu méprises tout ce qu'on a construit. Tout ce que j'ai construit, moi, en travaillant comme un chien pour que tu aies tout ce qu'il te faut. Pour que tu n'aies à t'inquiéter de rien. Tu crois que je ne rêve pas, moi, d'un au-delà à cette vie ? Tu crois que je n'ai pas de rêves, pas d'envie de fuite ? Que je ne suis pas, moi aussi, romantique, comme tu dis ? Oui, pleure. Pleure jusqu'à en crever. On aura beau dire, tu pourras trouver toutes les explications du monde, tu es une salope, Adèle. Une vraie raclure.
Commenter  J’apprécie          41
Que l'honneur de ton prochain te soit aussi cher que le tien.
Commenter  J’apprécie          40
Il faut que quelqu’un meure pour que nous soyons heureux
Commenter  J’apprécie          42
- Si les femmes n'ont pas pris la pleine mesure de l'état d'infériorité dans lequel elles sont maintenues, malheureusement elles ne feront que le perpétuer, encore et encore
Commenter  J’apprécie          40
Désormais, il ne pouvait plus être question de son enfance à elle, de ses rêves naïfs, de ses caprices. Elle attira ses petits contre son torse, les souleva, un dans chaque bras, et elle roula sur le lit avec eux. Elle les embrassa avec passion et dans les baisers qu’elle posait sur leurs joues il n’y avait pas seulement la force de son amour, mais toute l’intensité de ses regrets. Elle les aimait d’autant plus qu’elle avait renoncé à tout pour eux. Au bonheur, à la passion, à la liberté. Elle pensa : « Je me déteste d’être ainsi enchaînée. Je me déteste de ne rien préférer à vous. »
Commenter  J’apprécie          40
À cet instant, ils (couple franco-marocain) n’étaient pas dans deux camps opposés. Ils ne se réjouissaient pas du malheur de l’autre. Ils n’attendaient pas que l’un pleure ou se félicite pour lui tomber dessus et l’accabler de reproches. Non, à cet instant, ils appartenaient tous deux à un camp qui n’existait pas, un camp où se mêlaient de manière égale, et donc étrange, une indulgence pour la violence et une compassion pour les assassins et les assassinés. Tous les sentiments qui s’élevaient en eux leur apparaissaient comme une traîtrise et ils préféraient donc les taire. Ils étaient à la fois victimes et bourreaux, compagnons et adversaires, deux êtres hybrides incapables de donner un nom à leur loyauté. Ils étaient deux excommuniés qui ne peuvent plus prier dans aucune église et dont le dieu est un dieu secret, intime, dont ils ignorent jusqu’au nom.
Commenter  J’apprécie          40
Elle savait que les enfants sont comme les chiens, qu'ils comprennent ce qu'on leur cache et sentent venir la mort.
Commenter  J’apprécie          40
A cet instant précis, elle compris qu'elle était une étrangère, une femme, une épouse, un être à la merci des autres.
Commenter  J’apprécie          40
" Le destin est vicieux comme un reptile, il s'arrange toujours pour nous pousser du mauvais côté de la rampe "
Commenter  J’apprécie          40
Pendant que les enfants courent sur les graviers, qu'ils creusent dans le bac à sable que la mairie a récemment dératisé.... p216
Commenter  J’apprécie          40
Elle voulut se punir d'avoir été si bête, d'avoir attendu cette fête à laquelle Amine ne comprenait rien. Elle se détesta de ne pas savoir renoncer, de ne pas avoir l'abnégation de sa belle-mère, d'être si futile et si légère. Elle eut envie d'annuler le dîner, de se plonger sous les draps pour oublier et passer à demain. A présent, tout ce cinéma lui sembla ridicule. Elle avait oublié Tamo à passer une tenue noire et blanche de soubrette digne d'une mauvaise comédie de boulevard.
Commenter  J’apprécie          40
Myriam admire chez Louise cette capacité à jouer vraiment. Elle joue animée de cette toute-puissance que seuls les enfants possèdent.
Commenter  J’apprécie          40
Elle voudrait, jusqu'à l'ivresse, se nourrir de leur innocence, de leur enthousiasme. Elle voudrait voir avec leurs yeux quand ils regardent quelque chose pour la première fois, quand ils comprennent la logique d'une mécanique, qu'ils en espèrent, l'infinie répétition sans jamais penser, à l'avance, à la lassitude qui viendra.
Commenter  J’apprécie          40
La nounou est comme ces silhouettes qui, au théâtre, déplacent dans le noir le décor sur la scène. Elles soulèvent un divan, poussent d’une main une colonne en carton, un pan de mur. Louise s’agite en coulisses, discrète et puissante. C’est elle qui tient les fils transparents sans lesquels la magie ne peut advenir. Elle est Vishnou, divinité nourricière, jalouse et protectrice. Elle est la louve à la mamelle de qui ils viennent boire, la source infaillible de leur bonheur familial.
Commenter  J’apprécie          40
C'est le genre d'homme qu'elle mérite. Le type dont personne ne veut mais que Louise prend, elle, comme elle prend les vieux vêtements, les magazines déjà lus auxquels manquent des pages et même les gaufres entamées par les enfants.
Commenter  J’apprécie          40
Elles devraient être vécues à l’abri du monde, nous n’en devrions rien savoir, de ces histoires de bébés ou de vieillards. Ce sont de mauvais moments à passer, des âges de servitude et de répétitions des mêmes gestes. Des âges où le corps, monstrueux, sans pudeur, mécanique froide et odorante, envahit tout. Des corps qui réclament de l’amour et à boire.
Commenter  J’apprécie          40
Bien sûr, il suffirait d'y mettre fin, de tout arrêter là. Mais Louise a les clés de chez eux, elle sait tout, elle s'est incrustée dans leur vie si profondément qu'elle semble maintenant impossible à déloger. Ils la repousseront et elle reviendra. Ils feront leurs adieux et elle cognera contre la porte, elle rentrera quand même, elle sera menaçante, comme un amant blessé.
Commenter  J’apprécie          40
Les gens insatisfaits détruisent tout autour d’eux.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Leïla Slimani Voir plus

Quiz Voir plus

Le pays des autres

De quelle région est originaire Mathilde ?

La Lorraine
La Bretagne
L'Alsace
l'Aquitaine

5 questions
61 lecteurs ont répondu
Thème : Le Pays des autres de Leïla SlimaniCréer un quiz sur cet auteur

{* *}