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Critiques de Line Papin (285)
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Les os des filles

Trois femmes, de trois générations différentes. Trois combats, en trois lieux et trois époques.

Ces femmes ce sont Ba, qui signifie "grand-mère" en vietnamien, puis H. qui est l'une de ses trois filles (les deux autres ont aussi un prénom en H, alors celle-ci sera la "seconde H.") et, enfin, à la troisième génération, il y a Line. Car ce texte est autobiographique. Et ces combats, endurés par ces trois femmes, ont réellement eu lieu. Ce fut une succession de guerres pour Ba, l'exil pour "la seconde H." et la maladie pour Line.

Entre ces trois combats, des liens existent. Ba a traversé les multiples affrontements qui ont meurtris son pays : Japonais, Américains, Chinois, Français sont tous venus faire parler les armes sur ce territoire. Line Papin retranscrit parfaitement la vie dans ces conditions, la peur, la faim, le deuil, mais aussi l'attachement aux traditions et le lien avec la nature et les éléments.

La seconde H., elle, s'est mariée à un Français installé au Viêt-Nam. Le lieu change alors : direction Hanoi… avant que l'exil s'impose : le Français veut rentrer chez lui après 15 ans au bout du monde. Là encore, le ressenti de cette 2e femme est très finement retranscrit. Nous vivons avec elle la difficulté de l'acclimatation à un environnement si éloigné de ses repères, face à des personnes toutes différentes d'elle-même et dont elle ne parle pas la langue.

Mais l'exilée est arrivée en France avec 2 enfants ; et la plus jeune, Line, n'a alors que 10 ans. Si le cours de la vie de H. a pu être influencé par toutes les guerres que sa mère a traversées, mais sans que ce lien soit vraiment certain, il n'y a au contraire aucun doute que la chute de Line nait du déracinement qu'elle et sa propre mère ont vécu. Car tandis que H. s'adapte, Line s'effondre. Anorexie, repli sur soi, isolement, hôpital, désir de mort, pulsion de vie : l'autrice nous expose tout ce par quoi elle est passée, dans une langue brute, claire, sans équivoque et de ce fait bouleversante. Ses épreuves sont douloureuses et elle parvient à transmettre cette douleur, avec le recul des années, d'une manière glaçante, révélatrice d'un indéniable talent.

Ce talent transparait de toute façon tout au long de son livre : dans la moiteur du Viêt-Nam rural, dans l'agitation d'Hanoi, sur les trottoirs parisiens, dans le couloir sombre d'un vieil appartement ou dans les chambres blêmes des hôpitaux, Line Papin donne vie à ses peines, ses joies, ses souffrances, ses attachements, ses arrachements au travers d'une époustouflante association de réalisme et de poésie, comme si la deuxième permettait de se protéger un peu du premier.

L'autre protection, qui correspond aussi à la prise de recul que j'ai évoquée plus haut, tient dans la manière de Line, l'autrice, d'évoquer Line, le personnage, sous trois points de vue différents, dont la place dans le texte évolue au fil des pages : la troisième personne du singulier, présente au début, reste prépondérante dans la majorité des chapitres qui suivent ; puis la deuxième personne entre en scène, de loin en loin ; et, enfin, bien plus tardivement, Line Papin, l'autrice, ose écrire "je".

C'est peut-être alors qu'elle parvient à réconcilier ce "je" avec "elle" et "tu", à réunir Line, l'autrice, et Line, le personnage, à harmoniser les deux moitiés d'elle-même, métisse franco-vietnamienne, et à enfin devenir l'unique Line Papin.

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Les os des filles

Dès le début je me suis sentie comme un lien avec l'autrice, elle qui se sent d'ici et de là-bas, le coeur déchiré par un écartèlement entre deux points géographiques… un peu d'ici, beaucoup d'ailleurs. Ce sentiment étrange de n'être réellement de nulle part. Une sourde mélancolie émane de cette enfant née à Hanoï d'une mère vietnamienne et d'un père français.



Elle nous raconte la vie de sa famille vietnamienne, la moitié d'elle, nous parle des guerres d'Indochine, ces guerres dont je ne sais rien car il me semble qu'on ne nous l'apprend pas à l'école. Elle nous parle de la misère dans les années 80, de l'embargo qui les laisse dans le dénuement, si près de nous, il y a à peine quarante ans… c'est tellement injuste et inhumain. On apprend beaucoup sur le Vietnam à cette lecture.



Elle parle d'elle à la troisième personne, et ça donne un aspect roman alors que c'est autobiographique et j'ai vraiment aimé ça. Mais ça donne aussi un sentiment de dédoublement de la personnalité. Elle parle cru aussi parfois, et quelquefois c'est brutal. On sent sa colère derrière ces (ses) mots, cette façon de nous raconter.

J'ai eu l'impression que c'était quelqu'un dans la maturité qui racontait alors qu'elle est si jeune encore… 23 ans quand elle a écrit ceci, pourtant il y a une incroyable profondeur dans ses pensées.



C'est beau, c'est bien écrit et ça nous dit plein de choses. Hormis la guerre, il y a le métissage, l'amour, la séparation, le déracinement, l'exil en France, le chagrin, la douleur. Car la famille au Vietnam, c'est au sens large, plusieurs générations sous le même toit. Les souvenirs que l'autrice évoque de ce temps là, c'est plein d'odeurs, de chaleur, de vie, de rires, de sons, d'amour plus plus plus.

C'est une magnifique déclaration d'amour à Hanoï et tout ce qui en faisait partie… puis la maladie liée au désespoir d'avoir perdu tout ce qui faisait le bonheur de son enfance.



J'ai adoré cette histoire, où la France paraît moche et froide comparée au Vietnam et plus précisément à Hanoï, pauvre et bordélique et pourtant terre de tous les bonheurs.



J'ai fait un beau et triste voyage en enfance entre deux cultures aux antipodes l'une de l'autre, à lire l'histoire d'un soleil qui aurait plongé au fin fond des mers pour ressurgir radieux après un séjour dans les abysses.
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Les os des filles

Métisse du monde, Line vient d’ailleurs. Elle nous raconte ses origines, sa famille, sa fracture. L’histoire de son pays et surtout sa ville - Hanoï - effervescente, humide, vivante.

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C'est d’abord le Vietnam en 45, en 68, en 2005 et plus encore. Puis la France, nouvelle, curieuse, différente. Et au milieu, une vie, fragile, rémittente, coincée entre deux cultures. L'héritière d'une génération de femmes fortes qui se sont battues entre Indochine et la nouvelle industrie, léguant un souvenir ancestral qui ne s'éteindra jamais. Et d’un père français, littéraire et érudit.

Et puis il va y avoir ce déracinement, de Hanoï à Paris. Le drame de sa vie. Le début d’une guerre intérieure, contre soi, contre ses os qui ne savent plus quoi advenir et doivent trouver leur place dans ce changement. Elle devra donc mourir, pour mieux renaître.

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Cette autobiographie est une exploration. De l'amour, de la vie, de ce qu'on n'a pas vécu et qui nous est pourtant légué. De ce qu'on fait de tout ce passé qui n'est pas le notre et qui nous habite. C'est l'histoire d'une quête, de la recherche d'un équilibre, d'une justesse entre l’héritage familiale et l'avenir de soi-même. C'est magnifique, lumineux et lourd de sens.

Un très bel hommage, peint avec authenticité et un amour familial inconditionnel, qui pour ma part, m’a boulversé.

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« 𝙾𝚗 𝚗𝚎 𝚗𝚊î𝚝 𝚗𝚒 𝚙𝚊𝚛 𝚑𝚊𝚜𝚊𝚛𝚍 𝚗𝚒 𝚗𝚞𝚕𝚕𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚝. 𝙾𝚗 𝚗𝚊î𝚝 𝚗𝚎𝚞𝚏, 𝚎𝚗𝚝𝚘𝚞𝚛é 𝚍’𝚊𝚗𝚌𝚒𝚎𝚗𝚜 𝚘𝚜. 𝙳𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎 𝚌œ𝚞𝚛 𝚎𝚝 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎 𝚟𝚎𝚗𝚝𝚛𝚎, 𝚒𝚕 𝚢 𝚊 𝚕𝚎𝚜 𝚘𝚜 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚐𝚞𝚎𝚛𝚛𝚎, 𝚍𝚎 𝚕𝚊 𝚐𝚛𝚊𝚗𝚍- 𝚖è𝚛𝚎, 𝚍𝚎𝚜 𝚘𝚜 𝚍𝚎 𝚟é𝚝é𝚛𝚊𝚗𝚎, 𝚒𝚕 𝚢 𝚊 𝚕𝚎𝚜 𝚘𝚜 𝚕𝚊𝚒𝚜𝚜é𝚜 𝚙𝚊𝚛 𝚕𝚎𝚜 𝚋𝚘𝚖𝚋𝚎𝚜, 𝚕𝚎𝚜 𝚘𝚜 𝚍𝚎 𝚜𝚎𝚜 𝚙𝚎𝚗𝚜é𝚎𝚜 . 𝙸𝚕 𝚢 𝚊 𝚌𝚎𝚜 𝚘𝚜 𝚚𝚞’𝚘𝚗 𝚗’𝚊𝚟𝚊𝚒𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚍é𝚜𝚒𝚛é𝚜 𝚎𝚝 𝚚𝚞𝚒 𝚟𝚘𝚗𝚝 , 𝚚𝚞𝚘𝚒𝚚𝚞’𝚒𝚕 𝚎𝚗 𝚜𝚘𝚒𝚝 𝚜𝚎 𝚏𝚘𝚛𝚖𝚎𝚛.»

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Pour tous ceux qui viennent d’ici et d’ailleurs.
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Le coeur en laisse

Line Papin écrit bien ; elle manie l'humour avec aisance et son amoureux transi, qui accepte d'avancer ,le coeur en laisse, ne peut nous laisser complètement insensibles. Et pourtant, toute une partie consacrée à l'autodestruction de l'amoureux transi m'a agacée, déçue, prête à arrêter. Mal m'en aurait pris : les 35 dernières pages retrouvent un rythme soutenu en même temps que le pauvre écrivain éconduit retrouve et sa liberté et son aptitude !

Je souhaite longue route à cette jeune auteure.



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Les os des filles

« Les os des filles » raconte l’histoire de la famille de Line Papin, son autrice. Enfin plus exactement des femmes de sa famille : Ba, sa grand-mère vietnamienne née dans un village perdu au milieu des rizières ; ses 3 filles que l’on ne nommera que par leur initiale commune, H. ; et puis l’autrice elle-même, la métisse déracinée qui après une enfance idyllique à Hanoï vivra plus que mal son arrivée en France…

La DD people que je suis était je l’avoue un peu curieuse de découvrir la plume de Mme Marc Lavoine. J’ai été au final un peu déçue. Si Line Papin se livre ici en toute sincérité en nous faisant partager son histoire et notamment sa terrible expérience de l’anorexie, j’ai trouvé le style ampoulé, un peu compliqué pour pas grand-chose. Je n’ai pas été transportée, et je me suis même quelques fois un peu ennuyée. Ce qui m’a embêtée aussi un petit peu, c’est ce titre, « Les os des filles » : même si on trouve toute son explication dans le livre, il a pour moi un léger coté malsain qui me met mal à l’aise. Bref, pas ma lecture de l’année.
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Le coeur en laisse

Maurice est écrivain, en vacances à Gordes avec la femme qui partage sa vie depuis 5 ans. En vacances, pas vraiment, juste en week-end, un moment de couple pour faire repartir leur histoire qui bat de l'aile.

Mais dans leur hôtel, il y a Ambroisie. Une mannequin, dont la simple présence suffira à faire voler en éclats toutes les certitudes de Maurice. Quand ils se retrouvent à Paris, ils s'aiment passionnément, jusqu'au plus profond d'eux-mêmes. Maurice lui voue un culte et une passion sans bornes, changeant de look, de coupe de cheveux, d'attitude, de pensée... en y laissant son inspiration. Ambroisie a sur lui cet effet d'attirance inexplicable, qui le laisse complètement à côté de lui-même.



Une très belle histoire d'amour, très bien écrite, avec (j'ai trouvé) quelques petites inégalités de qualité, ce qui est la cause de mon petit bémol. J'ai beaucoup aimé la plume de Line Papin, touchante, douce, jamais jugeante. On est transporté dans cette romance qui n'en est pas vraiment une. On suit Maurice et finalement on le comprend, on accepte tout, c'est la magie des mots quand ils sont justes!

Je pense que je suivrai cette autrice!
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Le coeur en laisse

Qu'est-il arrivé à l'auteure que j'ai tant aimé lire ? Qu'est-il à celle qui jusqu'alors trempait sa plume dans la pudeur, la douceur, la profondeur ? Qu'est-ce qui peut amener une telle auteure à écrire une romance digne d'une collection pour jeunes filles en fleur ?

Se peut-il que cette auteure ait rencontré un homme qui lui aurait fait l'effet d'un bêta-bloquant, qui l'aurait vampirisée à l'instar de Maurice, cet auteur à succès, qui rencontre ce mannequin, une certaine Ambroisie, magnifiquement belle mais Ô combien superficielle.

Se peut-il que Le coeur en laisse soit finalement inspiré du vécu de l'auteure et de ce que l'on imagine, la rencontre de deux mondes que tout semble opposer.

Quel message Line Papin a-t-elle voulu nous faire passer ? Y en a t-il seulement un ? Si la réponse est oui, alors J'avoue ne pas l'avoir saisi. J'ai lu ce roman avec la même intensité que si j'avais regardé un téléfilm sur RTL9 ou équivalent.

Le coeur en laisse est à lire sur la plage encore que...

J'ai hâte de retrouver la Line Papin de Les os des filles.

Malgré ma déception, je remercie Netgalley et les éditions Stock de leur confiance.

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Les os des filles

Coup de ❤️ !



C’est l’histoire de 3 femmes, d’une famille. C’est l’histoire de la guerre, mais pas forcément celle que l’on croit. C’est l’histoire d’un deuil... C’est l’histoire d’une petite fille, arrachée à ses racines, à ceux qu’elle aime.



Cette histoire est magnifique. Et racontée d’une manière si singulière, si poétique, qu’elle en est d’autant plus violente.

Je suis sans voix... Sincèrement, lisez-la !
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Les os des filles

Line Papin est une écrivaine française. Elle est née à Hanoï, y a vécu jusqu'à l'âge de dix ans avant de rejoindre la France. Après des études de lettres et d'histoire à la Sorbonne, elle se consacre à l'écriture. Son premier roman, L'Éveil, a obtenu plusieurs prix littéraires et a été traduit en plusieurs langues. Les Os des filles est son troisième roman. Il fait partie de la sélection du Prix des Lecteurs 2020 du Livre de Poche. C'est en ma qualité de jurée que je l'ai découvert.



Nous finissons tous ainsi, après tout, et c’est doux. C’est doux parce que c’est commun. Il y aura eu bien des injustices, bien des secousses, bien des dangers ; il y aura eu des joies, des rires, des peurs, des amours, des haines, des ressentiments, des passions ; il y aura eu des accidents, des voyages, des crises, des maladies… Nous aurons été chacun à notre manière déformés par la vie. Il restera les os humains - ce que nous avons été au minimum, ce que nous avons tenté d’être au maximium.

Les os des filles, c'est une histoire de femmes, de trois femmes : Ba, sa fille et sa petite-fille (qui n'est autre que l’auteure elle-même). Ces trois générations de femmes traverseront trois combats : celui de la guerre, celui de l’exil et celui de la maladie.



Les os des filles commence dans les années 1960, pendant la seconde guerre d’Indochine, dans un petit village situé à une trentaine de kilomètres d'Hanoï. Pour échapper aux coups de son mari et aux réflexions cinglantes de sa seconde épouse, Vu Thi Gao décide de fuir sa maison. Elle part avec ses deux filles s’installer sur un lopin de terre. Elle y érige une maisonnette. Dans cette cabane de terre elle élève ses filles qui très vite vont l'aider aux rizières. L’une d’elle à seize ans décide d'apprendre à lire et de comprendre tout ce qu’on ne lui disait pas. Dès lors, Ba s’inscrit aux cours de Trang, l’un des fils du chef du village, professeur de littérature et d’histoire. De leur amour naîtra trois filles.



En 1968, les trois sœurs sont belles, maigres et vivent dans un pays qui croule sous sept millions de tonnes de bombes. Malgré tout, elles sont fortes. Au décès de la mère de Ba, la famille quitte la campagne pour rejoindre Hanoï, cette ville tentaculaire, vrombissante qui leur ouvre les bras et le cœur. La seconde fille épouse un expatrié, un français. De leur union naîtra deux enfants dont Line. Dix ans plus tard, le cordon ombilical avec Hanoï est rompu. Ba, son mari et ses enfants quittent le Vietnam pour atterrir en Touraine, une province froide de la France. Quelques années plus tard c'est à Paris qu'ils échoueront.



À force de déracinements, Line est devenue l'épave de sa guerre intérieure. Elle n'a faim de rien, ne sourie plus. Line crève jusqu'à ce que l'hôpital vienne la chercher avec la même urgence et le même devoir que les forces américaines en Normandie. Elle y est restée une année entière. Line a abîmé ses os, elle ne grandira plus. C'est fini pour les os et les eaux. Mais Line vivra. Déracinée, elle n'était plus nourrie de cette sève qui coulait dans ses veines et a failli dépérir. L'année de ses dix-sept ans puis l'été de ses vingt-trois elle est revenue. Elle n'a pas tout à fait reconnu la ville où elle avait grandi. Elle est une étrangère au Vietnam, une étrangère en France, une étrangère... Mais elle connaît Paris et Paris la connaît. L'armistice a été signé. La vie pouvait recommencer.



Les os des filles c'est une histoire de femmes, de celles qui sont arrachées à leur terre, de celles qui ne sont nulle part chez elles, qui souffrent dans leur chair en silence et qui un jour parviennent à éteindre leur guerre intérieure, pour renaître. Les os des filles est de ces romans qui touche en plein cœur. La plume de Line Papin est délicate, subtilement dosée mêlant douceur et douleur. Tout n'est qu'émotions. Les os des filles est à lire pour comprendre la douleur que ceux qui quittent emportent.
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Les os des filles

C’est un livre autobiographique qui est écrit comme un comte avec plein de tendresse et de poésie.



Un gros coup de cœur



J’ai été portée par cette histoire que l’auteure a écrit par rapport à son regard sur cette époque en se basant sur les dires de sa mère et de son grand-père et sur les photographies.

Quelle émotion et quelle émerveillement parce cette très belle écriture.

Une belle interrogation de la place que l’on a dans le monde.
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Les os des filles

Je suis reconnaissante à la prêteuse qui m'a donnée à lire ce beau texte. Cette histoire de famille racontée par une des filles de la troisième génération. Tout en découvrant des coutumes du Vietnam, la vie à Hanoï, on chemine dans la vie de ces trois femmes, dans leur époque. Et puis la déchirure de cette petite fille arrachée à sa vie de 10 ans sa décente aux enfers et sa reconstruction.

Les photos et dessins au milieu du livre effacent le mot roman.
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Les os des filles

La narration est un peu perturbante, car elle parle d’elle-même en disant la petite fille. Je trouve que cela met de la distance entre le lecteur et les personnages. Cette narration ou se mêle le nous, le tu, la petite fille, et très rarement le je, m’a beaucoup dérangé, et m’a empêché de m’attacher au personnage. Du coup je suis restée en dehors de cette histoire.
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Les os des filles

Petit livre par la taille mais qui n'en reste pas moins un livre fort par son contenu. Line Papin nous raconte avec une très belle plume sa vie, ou plutôt sa jeunesse puisque l'écrivaine n'a que 24 ans. Et cette jeunesse n'a pas toujours été simple.



Tout commence par la famille, grands-parents, parents, leur histoire est abordée en évoquant rapidement le contexte de guerre, l'auteur étant d'origine vietnamienne. Et puis ensuite, la naissance surprise de l’écrivaine et les premières années de sa vie dans un pays pauvre qui n'a pas encore vu les produits occidentaux franchir ses frontières.



Les mots sont bien choisis pour nous conter cette jeunesse qui semble heureuse malgré les conditions difficiles et puis le tournant survient. Un déménagement en France et une petite fille qui vit très mal ce déracinement. Le récit s'assombrit alors. On sent que la période a été extrêmement compliquée pour l'écrivaine qui en est tombée gravement malade. la plume reste relativement distante comme pour ériger une barrière de protection.



Enfin, troisième étape, le retour aux sources, les voyages vers ce pays qui l'a vu naître, les retours en France...



C'est un beau livre, c'est une belle plume, on sent surtout que l'écriture de ce roman était nécessaire pour l'auteur comme un exorcisme pour mettre fin à cette période difficile pour elle. Pour le lecteur, c'est aussi une vraie réflexion sur le déracinement qui peut parfois être très mal vécu.

Un livre qui vaut donc la peine d'être lu.
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Les os des filles

Voilà assurément le livre que j'ai préféré cette année, un vrai coup de coeur.

Line Papin nous raconte d'abord l'histoire de sa famille, de quatre femmes, Ba, la grand-mère, et ses trois filles, dont la deuxième est sa mère. Les hommes sont peu présents dans ce récit. Ils sont plutôt des silhouettes en filigrane que l'on devine en arrière-plan. On est plongé dans « la ville entre les fleuves », la ville « brouillonne », la ville en mouvement, Hanoï. Line nous décrit l'insouciance de la petite fille qu'elle est alors. Les jeux autour de la piscine, les amis, le soleil, une ville qui grouille de vie, de gens, d'enfants. Les maisons dont on ne ferme pas les portes, un parfum de liberté. Et soudain, c'est l'arrachement. Elle quitte Hanoï avec ses parents pour Tours, puis Paris, privée de sa grand-mère, de sa nounou tant aimée, de ses amis, du soleil, de tout ce qu'elle adorait. Elle vit cet éloignement comme une terrible violence. Tout lui manque, et « l'espace s'est resserré ». Elle a dix ans, elle est en détresse et « la petite fille dû avoir recours à beaucoup d'imagination : elle inventait des histoires sans cesse, des mises en scène sous le soleil. Elle écrivait des petits romans, des pièces de théâtre » qu'elle mettait en scène avec ses cousines. Mais déjà, elle sombre lentement.

Ce livre est une petite merveille. Il mêle le lumineux, le poétique, l'émotion, l'humour. Quand elle parle d'elle, elle le fait souvent à la deuxième personne, comme pour se garder une certaine distance, s'adressant à la Line d'avant. Puis elle se raconte à la première personne.

Ce sera finalement son combat, pour la survie, pour émerger, pour aimer son pays d'adoption, pour apprendre à métisser ses deux cultures, pour une renaissance. Bouleversant.

Ce roman est comme un palimpseste, dont l'histoire s'écrit en fines « couches de passé qui passent toutes ici. ».

A la sortie de « L'éveil », on a comparé Line Papin à Annie Ernaux. Avec « Les Os des filles », on l'a comparée à Marguerite Duras. C'est dire l'enthousiasme et l'émotion qu'elle suscite. A ne pas manquer !



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L'éveil

Voilà un livre qui m'est tombé des mains plus d'une fois : il n'est que bavardage confus et ampoulé. L'histoire n'a aucun intérêt et les longues phrases alambiquées n'ont parfois même aucun sens... Je ne comprends pas l'engouement de la critique pour cette jeune auteur qui s'évertue à réécrire du Marguerite Duras, sans le talent pour le récit ni la plume de l'originale... Ce n'est pas parce que l'on écrit sans ponctuation, répétitions et formules prétentieuses à l'appui que l'on écrit bien ! Une déception. Je ne recommande pas du tout.
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L'éveil

Une jeune femme , Juliet, fille de l’ambassadeur d'Australie tombe amoureuse d'un Français, qui a une autre femme en tête. Le tout se déroule dans la chaleur moite d’Hanoï, au Vietnam.

Récit d'un Éveil à l'amour physique et aux souffrances d'un sentiment non réciproque, le premier roman de Line Papin lorgne un peu trop du côté de Duras pour que je me sois laissée embarquée dans ce texte où on a parfois l'impression que l'autrice se regarde écrire.

Line Papin ayant été récemment adoubée par Annie Ernaux, je partais pourtant avec un a priori favorable mais rien n'y a fait, je suis toujours restée extérieure au récit
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L'éveil

Une histoire d'amour assez banale je pensais que j'allais davantage découvrir le Vietnam.Je suis un peu déçue par cette lecture peut-être que c'est parce que je viens de livres trois autres bons livres de cette rentrée littéraire.
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Les os des filles

Un livre dont le titre m'intriguait et dont le résumé avait tout pour me plaire. J'ai malheureusement été un peu déçue par cette lecture. Dans ce récit autobiographique une jeune femme nous raconte sa génèse, l'histoire de trois générations de femmes qui débute en pleine guerre du Vietnam et qui se termine avec une guerre intime sous le ciel Français. J'ai apprécié la première partie du roman, où nous suivons la grand mère et la mère de la narratrice, survivant à la pauvreté et à la guerre. La prime enfance de l'héroïne était très prenante et m'a rappelé l'histoire métissée de l'auteur de Petit pays. J'ai malheureusement décroché à partir du départ pour la France. Les thèmes abordés étaient pourtant intéressants (déracinement, racisme, anorexie, dépression...) mais l'autrice était trop distanciée de son récit. le recul était tel qu'on peinait à ressentir de l'empathie pour elle, les faits étaient peut être encore trop récents pour trouver le ton juste.

Un livre qui n'a pas répondu à mes attentes mais qui laisse entrevoir une autrice ayant du potentiel.
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Les os des filles

Le talent n'attend pas le nombre des années, Line Papin est un exemple stupéfiant dans une mise à l'ėpreuve personnelle pleine de maturité. Et pour cause! Un véritable sauvetage en état d'urgence, les résurgences du passé laissant les douleurs s'exprimer dans les souvenirs lointains de trois femmes dans un Vietnam en guerre, où les séquelles s'impriment indéfiniment sur les générations suivantes; quelque soit le pays accueillant les victimes de guerre le temps ne guérit pas les blessures des aînées de l'auteur. Elles déclenchent bien malgré elles! Répercutent les traumatismes parfois à long termes, ouvrant sur des maladies psychomatiques contre lesquelles il faut lutter pour comprendre et reconstruire l'unité familiale tout en préservant la fierté de son histoire originelle. C'est une histoire de femme et uniquement de femme, par où transmute la mémoire des émotions traumatiques. Le foetus à son tour bousculé par les terreurs de la mère sauve qui peut...
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L'éveil

Livre offert pour l'achat de deux livres de poche achetés donc j'avoue que l'éveil est resté un petit moment dans ma pal. Il me fallait un roman pour la soirée, j'ai jeté mon dévolu sur celui ci.

Si l'on regarde le roman dans sa généralité on peut dire que c'est une histoire d'amour banale d'une femme qui aime un homme qui l'aime moins parce qu'il n'arrive pas à oublier l'autre femme qu'il a quitté. Mais si on regarde à la loupe, on s'aperçoit, dès le début en réalité, que l'écriture est tellement sublime qu'elle va nous emporter rapidement dans les rues de Hanoï, aux plus près de l'âme des protagonistes ! Il y a Juliet, fille d'ambassadeur qui aime trop passionnément ce français étrange aux yeux jaunes, installé au Vietnam, lui n'a jamais pu oublier Laura la folle, la passionnée. Et il y a l'ami Raphaël, fidèle, à l'écoute, qui protège.

Il y a des passages d'une beauté stupéfiante que j'ai eu plaisir à recopier dans mon cahier de notes... j'ai gardé le stylo en main tout au long de la lecture.

Un exemple : "il y a tous ces paysages, ces espaces que les souffles parcourent et, au-dessus, dans le ciel immobile, il y a ton visage-lune sous les nuages mouvants."

C'est une histoire d'amour merveilleusement bien écrite, avec gravité, beauté et tourments.

Je découvre donc l'auteure à travers ce roman et je me hâte de me procurer Les os des filles qui semble t-il reçoit un avis général positif.
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