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Critiques de Lionel Astruc (28)
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Les 7 cabanes

« Au boulot, toute la journée, j’imagine comment mettre en scène le pouvoir de quelques dirigeants et le succès de leurs produits: le décor, la musique, les invités, etc. Parfois, quand je les vois sur écran géant saluer l’ovation de leurs salariés, j’ai l’impression d’être l’attachée de presse de Kim Jong-il ! Le tout se passe dans d’immenses salles où je dois faire en sorte de créer un univers clos genre station spatiale qui pue le fake à plein nez, histoire de faire oublier au public que nous sommes de simples terriens complètement cons en train de se foutre en l’air. »



De mon point de vue, il manque une envergure romanesque à ce livre qui n’est pas sans évoquer le melting pot des communautés qu’il dépeint. Certes, l’auteur parle des difficultés mais l’émotion ne naît pas vraiment (mention tout de même au moment de l’achat de la déchèterie) et je reste sur une impression de condensé de savoirs exposés de manière littéraire. La structure en chapitres courts avec parfois de grands intervalles de temps n’aide pas. Avouons qu’Alain Damasio a bien mieux réussi le challenge en se plaçant d’abord du point de vue de l’émotion et de la fiction avant de retracer le tableau d’une transition vitale.
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Les 7 cabanes

Ayant échangé avec l'auteur, il m'était apparu intéressant, intéressé par l'écologie. Il m'avait dédicacé son ouvrage "Vivre sans Argent. Lutter sans répit. Et rester groupés" J'aurais dû me méfier car sous couvert d'écologie il s'agit d'un monde alternatif anti société, anti capitaliste, anti système.

Cet ouvrage pourrait paraitre parodique, il n'en est rien.

Découverte toutefois des méthodes de manipulation de masse sous couvert de les en protéger et mises en œuvre dans le système universitaire.

Découverte aussi des profondes certitudes de ces jeunes plein d'idéaux et de rêves alors qu'ils ne connaissent rien ou peu de la vie et encore sous le biais des déformations qu'ils ont subies.

En dehors d'un approche documentaire sur ces anti-tout je ne vois rien d'autre que de fuir.

Dommage car l'écologie mérite mieux qu'un total rejet du système.
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Lionel Astruc nous propose une critique au vitriol de la fondation Gates dont la réputation philanthropique serait largement volée : loin de vouloir minimiser tout ce que peut apporter la fondation, l'auteur met en lumière le caractère tout à fait intéressé des causes soutenues, contrairement à ce que clament ses dirigeants...



Petit tour d'horizon : Lionel Astruc nous rappelle tout d'abord les prémices de Microsoft et la mentalité de ses fondateurs obsédée par le monopole et la monétisation au moyen des brevets, bien loin de la mentalité open source des pionniers de la tech. On apprend par la suite que les grands bénéficiaires de la fondation sont surtout des entreprises, et que la plupart des autres partenaires, par peur de voir fondre leurs dotations, pratiquent inconsciemment une forme d'autocensure vis-à-vis de l'institution.



Questionnant aussi le contexte d'acquisition de la fortune de la fondation, l'auteur nous fait un petit exposé des instruments utilisés par ses fondateurs pour s'assurer d'un montage fiscal bien rodé, où investissements et trust alimentent la fondation, qui soutient elle des entreprises du secteur de son choix, entreprises qui généreront à termes des bénéfices et des dividendes au profit de ses actionnaires...Lionel Astruc souligne ainsi la pénétration corrélée de la fondation Gates et de l'entreprise Microsoft en Afrique.



Au vu de sa puissance financière et des secteurs qui l'obsèdent, la fondation Gates bascule forcément du côté politique, sans aucune gouvernance ou évaluation de la stratégie qu'elle mène ; ce qu'illustre particulièrement bien les deux secteurs choisis par Astruc pour démontrer la mainmise de la fondation sur des sujets relevant de l'Etat : l'agriculture, et la santé.



On apprend donc sans surprise que la fondation se veut le chantre des semences hybrides et qu'elle promeut la protection industrielle via les brevets, et qu'elle soutient massivement des entreprises dont on doute la situation de nécessiteux : Cargill et DuPont...Sa stratégie va donc totalement à l'encontre de l'agroécologie.



Quant au secteur de la santé, Lionel Astruc donne l'intéressant exemple de l'obsession de la fondation pour la polio, déterminant de fait une priorité politique, et la hausse notoire de la rougeole dont le traitement est laissé pour compte. Ainsi, en ne se concentrant que sur une maladie, la fondation peut, par son contournement des systèmes de santé, contribuer à masquer par son action et sa couverture médiatique d'autres problèmes tout aussi importants.



Une lecture extrêmement instructive et mesurée, à lire !
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Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice :..

J'ai été surprise, en commençant ce livre, de la facilité avec laquelle je comprenais les enjeux liés à l'industrie des semences: il faut dire que Vandana Shiva, en plus d'être une femme dotée d'un sacré caractère, est une merveilleuse pédagogue, sans pour autant simplifier ses propos.

Il s'agit ici d'entretiens menés sur plusieurs années par Lionel Astruc auprès de la cheffe de file du mouvement altermondialiste dont la publication date déjà de presque 10 ans mais dont les propos sont bien d'actualité.

Vandana Shiva y explique notamment l'emprise des grandes entreprises sur l'agriculture, telles que Montsanto ou Coca Cola, responsable à eux seuls l'un d'une transformation radicale de l'agriculture et du métier de paysan, l'autre d'une pénurie extrême d'eau imposant des changements de vie radicaux.

Les solutions: éduquer, encore et encore, et lutter contre ces multinationales et les lobbies qui détruisent à tour de bras les ressources naturelles, la paysannerie et l'artisanat, et à plus grande échelle, notre environnement.

Les propos de Vandana Shiva sont aussi sages que révoltés, voire visionnaires. On sent en elle une connaissance profonde de la terre qu'elle habite, tout en se revendiquant d'une lignée de femmes paysannes connaissant le milieu agricole mieux que n'importe quel chercheur.

Je pense que ce livre est une excellente base pour celles et ceux qui, comme moi, sont encore parfois perdus dans l'histoire et les aboutissants de l'altermondialisme; je me suis peut-être un peu essoufflée vers la fin mais j'ai pris un énorme intérêt à lire ces entretiens et à rencontrer cette femme remarquable.
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Amis des bonnes nouvelles, passez votre chemin!

Ce court texte démonte les dégâts que finit par faire la fondation Gates, à force de se substituer aux États pour des décisions très importantes, entre autres dans le domaine de la santé ou de l'agriculture, avec l'argent qui manque dans la poche des États à force d"'optimisation fiscale", entre autres de Microsoft. Cela parle des fonds de la Fondation utilisés pour favoriser les entreprises dont Gates s'assoit au conseil, ou alors où il a lourdement investi, de la main gauche qui reprend ce qu'a donné la droite, de la lutte contre la polio dans des régions où elle est absente et où la rougeole fait rage, du tout OGM et des fermiers pris à la gorge par le coût des semences. La partie sur le tout vaccin mériterait peut être d'être amendé post-covid, par contre.

Bref, c'est bien déprimant, et bien documenté, et rappelle une fois de plus que nous vivons dans un monde bien imparfait et que nos dirigeants devraient un peu se bouger de temps, et nous aller voter et nous impliquer dans la vie de la cité, comme on dit, avant qu'on finisse tous encore plus à la merci de quelques uns.
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Enquête journalistique plutôt qu’essai, le livre de Lionel Astruc déboulonne l’empire Gates, et plus spécifiquement son pendant philanthropique : la fondation Bill et Melinda Gates. La démonstration est limpide : la manne philanthropique dissimule une réalité moins heureuse puisqu’elle est à la fois née du brevetage abusif des technologies de l’information dont est né Microsoft et des stratégies d’évasion fiscale employée par l’entreprise. L’utilisation de ces fonds, potentiellement mal acquis, est elle aussi loin d’être neutre : ils financent dans leur écrasante majorité des projets au centre desquels le paradigme technologique est roi, qu’il s’agisse de santé ou d’agriculture. Autrement dit, dans la perspective de la Fondation, le développement des pays du Sud n’aura lieu que grâce à l’innovation. Un postulat qui dépolitise complètement la question des inégalités mondiales et du système qui les nourrit. Bémol important de ce livre : l’utilisation insuffisante des chiffres, également trop faiblement mis en perspectives, qui ne permet pas au lecteur d’avoir une vue d’ensemble de ce que finance la Fondation. La démonstration perd un peu en rigueur, un contradicteur pouvant ainsi reprocher à l’auteur de généraliser à partir de quelques exemples. Enfin, nombre de reproches adressées à la Fondation Gates pourrait tout aussi bien être faits au système général de l’aide, y compris public, qui rechigne à répondre aux besoins des pays du Sud.
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Traque verte

Un petit roman inspiré de faits réels, et bien déprimant...comme les faits réels ! Dès le début, le lecteur sait comment ça finit :journaliste assassinée, population locale maltraitée par le gouvernement et ses milices, et parfois par les rebelles qui se disent de leur côté, entreprises prêtes à tout massacrer sur leur passage pour leur profit.... Les droits de l'homme ont du plomb dans l'aile en Inde, peu importe ce dont le gouvernement se rengorge!
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Traque verte

Je n'étais pas très à l'aise avec la forme : un « roman » d'investigation qui m'a semblé peiner à être un vrai roman. Reste le dossier d'investigation qui m'a stupéfiée : jusqu'où iront-ils ? Les capitalistes qui ne reculent devant rien, des décideurs politiques opportunistes et pire encore. Et le pauvre peuple qui n'y peut rien, qui ne peut que constater les dégâts et compter ses morts.

Quelques lueurs d'espoir à la fin, mais qui me renvoient malgré tout à mes choix de consommatrice occidentale. Que puis-je faire pour arrêter de nourrir ce néocolonialisme à l’œuvre dans le monde des matières premières ?
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Vandana Shiva, pour une désobéissance créatrice :..

Pour qui ne connait pas ou peu la vie et l'œuvre de cette femme remarquable qu'est Vandana Shiva, le livre de Lionel Astruc, clair, bien structuré, plutôt facile à lire, est une très bonne approche que je recommande. Comme il s'agit d'un essai sous forme d'interview, je pense qu'il est souhaitable de continuer sa démarche en lisant les œuvres écrites de la main même de l'auteur. On parle, et c'est solidement argumenté, de lutte contre le brevetage du vivant, d'affrontement contre la politique des multinationales ; les concepts d'écoféminisme, de guerre des graines, de banques de semences... sont clairement expliqués.

Mon seul regret concerne le parrainage par les Colibris, et Cyril Dion, mouvement et personnage ayant le don de me rendre quelque peu méfiant.

Ma seule réserve concerne la vision optimiste de la pratique systématique de la non-violence que préconise Vandana Shiva, en référence à Gandhi. Si cette politique remporte tous mes suffrages, je ne suis pas sûr que ce soit le seul outil à privilégier. A travers le boycott et le sabotage par exemple, la limite entre violence et non-violence n'est pas toujours bien claire. Quant au don de soi, au sacrifice éventuel de sa vie, je suis assez d'accord avec notre "Brassens national" : mourir pour des idées, oui, mais de mort lente !

Comme chaque fois que je lis un ouvrage de (ou consacré à) ma conscrite, la magie fonctionne : Vandana Shiva est vraiment une personnalité critique incontournable de notre société en déclin.
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Le journaliste Lionel Astruc enquête ici sur l’inventeur de génie Bill Gates devenu plus grand bienfaiteur de l’humanité. Mais sous couvert de philanthropie, la Fondation Bill et Melinda Gates est une véritable entreprise capitaliste et idéologique. Gates a la conviction que la technologie et les grandes entreprises sont la solution pour sauver le monde. En retraçant l’histoire de la création de Microsoft, l’auteur montre que Gates s’est approprié des inventions informatiques partagées librement en les brevetant et a ainsi rapidement créé un véritable empire informatique qui détient le monopole des systèmes d’exploitation des ordinateurs grâce aux stratégies déloyales et agressives de Microsoft..

Avec sa Fondation, il reproduit ce système de brevetage dans l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire. Il soutient et développe les OGM en Afrique par le biais de sociétés telle que Monsanto qui modifient des semences et les imposent au détriment des semences locales. Système qui appauvrit les sols et amplifie la sécheresse. La Fondation Bill et Melinda Gates finance des médias et des ONG et il est l’un des plus grands donateurs de l’OMS. Cela pose des questions éthiques : partialité, auto-censure, propagande.. De plus, elle pratique l’évitement fiscal en plaçant ses sociétés dans des paradis fiscaux tels que le Luxembourg. La Fondation investit dans des actions de sociétés de restauration rapide, pétrolières au encore BAE, plus grand exportateur d’armes britannique. La grande cause de Bill Gates se trouve dans les vaccins. Il finance des recherches sur des maladies où les vaccins peuvent intervenir au détriment de l’aide à l’éradication de maladies qui font plus de ravages comme la pneumonie, la sous-nutrition, la diarrhée….

Bill Gates ne remet pas en cause le mode de vie destructeur de l’environnement de l’Occident, il pense que la technologie peut tout résoudre. Il gagne plus d’argent depuis qu’il en donne. L’art de la fausse générosité.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Le développement de Lionel Astruc sur la philanthropie à la Bill Gates est décapante et très instructive. On se disait bien que Bill Gates ne pouvait être aussi généreux sans qu'il y ait de petites (grosses) compensations. Les mécanismes de cette fausse philanthropie y sont précisément démontés. On y comprend pourquoi "plus la fondation de Bill Gates donne, plus Bill Gates s'enrichit". Et tout cela sans la moindre transparence ni esprit de démocratie puisque tous les leviers de décision sont tenus par Bill et son épouse Linda. Et quand on connaît les enjeux au niveau mondial, cela fait très peur.

Une réserve en ce qui me concerne, inhérente à ce type d'essai à charge : on aimerait bien savoir ce que Bill Gates dirait pour sa défense...
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Ecotourisme : Voyages écologiques et équitables

(...) Comment oublier qu’on est confiné-e-s chez soi pour une durée indéterminée? Voyager grâce aux livres est un bon début. Lire des ouvrages consacrés aux voyages, c’est encore mieux! Surtout quand il s’agit de voyager de façon équitable, en respectant la nature et les gens chez qui on s’impose.



Le livre est abondamment illustré et les photos sont vraiment magnifiques. Paysages somptueux, scènes de la vie quotidienne ou monuments connus, on a l’impression d’y être, le temps de tourner la page et de visiter un autre lieu.



On nous donne également beaucoup d’informations sur comment visiter tous ces endroits de manière responsable et par quels moyens. Le livre datant de 2009, je ne sais pas si les liens donnés sont toujours valides et j’imagine que depuis, beaucoup de choses ont évolué. C’est d’ailleurs le seul point négatif de ma lecture. J’avais reçu ce livre dans une box il y a plusieurs années et déjà à ce moment-là il n’était probablement plus d’actualité.



Une lecture très intéressante, instructive, qui fait voyager depuis son fauteuil et qui fait prendre un bon bol d’air par l’imagination.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Un essai pour comprendre un peu mieux, au travers de l'exemple de la Fondation Bill et Melinda Gate, comment, sous des atours désintéressés, les fondations diverses crées par les multimilliardaires de la planète servent principalement les intérêts de leurs fondateurs et administrateurs. Comment ces « mécènes » les utilisent à leur propre profit, comment sont utilisés les fonds dans un circuit fermé auto alimenté et quels effets ils ont sur les politiques de santé, agricoles et sociales de pays et de continents entiers

Un livre court, argumenté et référencé. Et surtout ne pas manquer la post-face de Vandana Shiva.



Des bienfaiteurs? Un livre qui nuance un peu cette angélique apparence.
Lien : https://www.noid.ch/lart-de-..
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

*J'ai reçu un message de Babelio me demandant où en était ma critique de cet essai. Je pensais l'avoir postée. Mille excuses.*





50 milliards de dollars.

C'est la dotation allouée à la fondation Bill et Melinda Gates, plus grande fondation caritative du monde.

Ce qui en fait le douzième plus gros pourvoyeur de fonds en ce qui concerne l'aide au développement. Tous les autres étant des états.



Au yeux de tous (ou presque) Bill Gates est "le plus grand philanthrope du monde". C'était aussi le cas pour moi jusqu'à il y a quelques années. A l'époque je m'intéressais à l'agriculture en Afrique et la lecture de quelques articles sur Bill Gates et son soutien inconditionnel pour les OGM m'avait plus que refroidie. Douche encore plus froide lorsque j'avais découvert les liens de la fondation avec Monsanto.

Me mettre ce livre entre les mains, c'était donc prêcher une convaincue.

Mais cet ouvrage va plus loin en décortiquant les rouages du cynisme et de l'hypocrisie incroyables dont fait preuve le milliardaire.



Premier point intéressant, malgré un argumentaire à charge contre les activités de la fondation Bill et Melinda Gates, l'auteur reconnaît en introduction que sous les couches d'hypocrisie, il y a tout de même quelques actions avec des effets bénéfiques.

Certains à la morale complaisante diront que cela est suffisant. S'il permet de faire quelque chose de bien alors ou peut fermer les yeux sur les aspects négatifs.



On retrouve la même logique dans l'argumentaire qui permet de dédouaner les pseudo philanthropes à la morale douteuse.

Exemple : les récents (et pourtant énièmes dérapages) racistes de Brigitte Bardot à propos des Réunionnais. Combien de messages sur les réseaux sociaux pour l'affranchir de son vomi verbal ?

Madame fait le bien pour sauver les animaux, on peut donc bien l'absoudre de ses envolées xénophobes...

En général la moindre critique nous renvoie à deux remarques éculées :

1/ C'est déjà mieux que ne rien faire

2/ Et toi qu'est ce que tu fais à part critiquer ?

Il suffit de faire quelques recherches rapides sur le net pour se rendre compte que la majorité des critiques à l'égard de la fondation de Bill Gates viennent avant tout de médias alternatifs. (Ce point de la critique ou plutôt non critique par les médias est d'ailleurs abordé dans l'ouvrage).





Revenons à nos moutons.

Dans un premier temps, un bref rappel biographique sur Bill Gates et la construction de l'empire Microsoft nous permet de mettre en parallèle la logique avec laquelle il a fondé son entreprise et la façon dont l'homme gère sa fondation.

Honnêtement étant très peu portée sur l'informatique, les questions techniques m'ont un peu perdue...

A partir du début des années 2000, Microsoft connait des déboires judiciaires importants et son image st fortement ternie dans l'opinion publique. C'est là qu'est créée la fondation Bill et Melinda

Gates.



Je ne vais pas résumer le livre. Il est très court et suffisamment bien écrit pour capter l'attention du lecteur.

On y découvre les mécanismes du philanthro-capitalisme. Une méthode particulièrement habile pour dorer / redorer son image sous le masque du philanthrope tout en réalisant des profits et en imposant sa vision du développement à coup de campagne de vaccination, de révolution verte africaine (les résultats catastrophiques de la révolution agricole indienne en auraient pourtant avisé plus d'un...).

En investissant dans des entreprises qui sont elles-mêmes responsables des problèmes d'inégalités, d'écologie, de droits de l'homme, de santé causés puis en leur apportant des soi-disant réponses, le pseudo philanthrope entretient lui-même le cercle vicieux.

Résultat : les actions soi-disant philanthropiques du milliardaire lui on permis de s'enrichir... (bien aidé par une habile politique d'évitement fiscal).



Un lire à lire qui malheureusement ne fera sans doute pas de remous.

J'ai bien l'impression que le modèle Bill Gates n'est pas près d'être remis en cause...





Masse critique février 2019

Merci à Babelio et Actes Sud
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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

L'auteur en s' appuyant sur le rapport de Mark Curtis, Developpment, is the Gates foundation always a force for good ?, livre un essai original avec un angle peu abordé par les médias qui mettent en avant la philanthropie des riches de ce monde, celle de savoir si ces dons, cette "charity" sont t-ils si désintéressés et s'ils permettent effectivement de faire des actes profitables à ceux à qui ils sont destinés. Sans être manichéen, l'auteur admet que la fondation Bill Gates a eu un rôle important dans l'éradication de la polio, ce livre révèle un tableau globalement négatif de ces dons si l'on envisage les politiques de lutte contre les maladies, l'amélioration de l'agriculture dans une perspective de développement durable, de coopération et de respect de la diversité des territoires et des populations. En faisant un parallèle entre le développement de l' entreprise windows et la politique menée dans le domaine de l'aide aux agriculteurs des pays d'Afrique et d'Asie à travers l'amélioration des semences , l'auteur montre que la fondation Bill Gates adopte les mêmes principes ( brevetage pour entrainer une situation de monopole et d'absence de concurrence, uniformité). C'est le sens même du programme de la fondation dans ce champ, son nom étant "one agriculture". Enfin, l'auteur à travers quelques chiffres montre le poids de la fondation en termes de sommes investies dans les différents programmes de santé ou d'agriculture, qui la place au rang de pays comme l'Allemagne ou le Japon. D'où, l'inquiétante absence d'évaluations indépendantes des politiques menées par la fondation et tout aussi inquiétant ce pouvoir qui ne dit pas son nom : celle d'une entreprise privée d'influencer par ses dons les priorités des politique publiques d'un pays en terme de santé ou d'agriculture et en faisant fi en termes de solutions d'autres alternatives.



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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Je ne ferai pas mieux que Terryjil, allez-y voir. Je ne connaissais pas le "charity business" et la fausse philanthropie me dégoûte. Ce livre est salutaire: il nous ouvre les yeux. Après Nomadland et Disruption, j'ai envie de lire un livre très léger et ce n'est pas le cas de Nécrologie du chat ni de Maritima (que j'ai adoré). Une BD ch'ti peut-être

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L'art de la fausse générosité : La fondation Bi..

Le seul défaut de ce livre sera pour moi de n'avoir, comme beaucoup d'essais, aucune image ( pas même en couverture pour le coup!). Après c'est un péché véniel: je ne trouve pas de handicap à cette enquête sur les conflits d'intérêts de la philanthropie déviante du couple Gates.

Le journaliste démonte les rouages qui ont permis à Bill Gates de devenir un des hommes les plus riches du monde et de continuer à amasser toujours plus d'argent au fur et à mesure qu'il en donne...

Le premier chapitre raconte l'épopée Microsoft, avec un jeune Bill Gates intelligent, compétiteur, et qui va très vite compter sur les brevets pour mettre la main sur l'empire informatique des années à venir... Le deuxième chapitre parle la fondation Gates créée en 2000 et présente son "philanthrocapitalisme": une philosophie, la technologie reine des solutions sans remise en question du système qui crée les inégalités et la pauvreté, l'opacité et l'omniprésence garantes d'une absence de critique, et la réinjection des fonds de la fondation dans des entreprises appartenant à Gates, via la technologie "apportée" aux nécessiteux. "L'avidité prend l'habit de la générosité": troisième chapitre qui démonte le système qui a permis la fortune de Microsoft, à coup de brevets sur des inventions qui pourraient profiter bien plus aux gens si elles étaient restées dans le domaine public ... et de niches fiscales qui appauvrissent les états alors qu'ils auraient besoin de cet argent pour aider leur population! Investissements donc aux frais du contribuable, et de plus nuisibles car s'appuyant sur des entreprises destructrices de l'environnement et des droits humains... Le quatrième et dernier chapitre parle de l'environnement justement et de santé: la Fondation apporte par exemple des vaccins sans prendre en compte les particularités locales ( des vaccins contre la polio par exemple sont distribués dans des régions où ils n'en n'ont jamais entendu parler et qui auraient bien plus besoin de vaccins contre la rougeole) et exerce une mainmise sur l'agriculture via des OGM, des semences brevetées et des produits phytosanitaires... enfin il termine en précisant qu'aucun organisme public et indépendant n'effectue de contrôle ni d'examen sur la Fondation des Gates, véritable déni d'information et de démocratie...

Une postface clôt le livre, écrite par Vandana Shiva, déjà citée plusieurs fois dans le livre, dans les remerciements (elle a donné l'idée du livre à Lionel Astruc) et au dernier chapitre. Elle compare Monsanto à Microsoft dans leur politique agressive de brevets sur tout, et dénonce la valorisation par Bill Gates d'un seul modèle agricole en dépit d'une biodiversité agricole nécessaire à l'alimentation pour tous; avec à la fin une petite publicité pour sa propre association Navdanya, pour la libre circulation des graines et des semences.

C'est court, clair, très compréhensible ; démonstration édifiante, implacable mais sans méchanceté ni emportement. Le livre est lui-même agréable, un bel objet comme tous ceux des éditions Actes Sud.

Que je remercie d'ailleurs ainsi que Babelio pour m'avoir donné l'occasion, lors de cette Masse Critique Non-Fiction, d'en apprendre plus sur notre monde et les magouilles du "charity business"...Rappelant que les capitaines d'industrie qui se vantent souvent de faire vivre des gens car ils leur "donnent du travail", mènent souvent grand train en ne payant pas forcément bien leurs employés (en se payant des centaines de fois plus qu'eux!), et les privent de services publics essentiels en pratiquant l'évasion fiscale, (c'est à dire empêchent les gouvernements d'accéder à un argent légal et légitime qui permettrait d'offrir à tous une vie meilleure via les services publics).

Un ouvrage de salubrité publique!

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Traque verte

Far West à Bollywood.

D’abord il y a les magnats : L’Etat indien et les industriels miniers comme Tatasteel.

Ensuite il y a les indiens : la population indigène. Ce sont des aborigènes qui ne possèdent pas de titres de propriété. Ils sont cueilleurs, éleveurs, chasseurs. Ils occupent la partie Nord et la partie centrale de l’Inde, zones où sont localisées l’or, le diamant, l’aluminium, le charbon, le fer.

Puis il y a les chasseurs de prime : Les milices incontrôlables qui pour intimider la population pratiquent le viol le meurtre.

Il y a, aussi, le shérif et ses adjoints qui viennent de la grande ville : Les Naxalistes qui pour défendre les plus faibles reprennent les mêmes méthodes que les chasseurs de prime : enfants soldats, meurtres, vendetta…

Enfin il y a le scénario qui se base sur l’esprit de Gandhi et de la non-violence.

Et bien sûr, le metteur en scène Lionel Astruc.
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Le cercle vertueux

livre très intéressant, dont certaines idées sont déjà repris dans d'autres livres, surtout de Vandana Shiva. Ici l'apport de Nicolas Hulot recentre le livre sur des initiatives (ou des décisions) qui peuvent être prises au niveau de la politique européenne !

Il semble cependant que le monde politique est une "machine" très lente à la détente et qui bouge que lors de graves crises ! Dommage car que de temps perdu au détriment, toujours, du plus faible.
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Vandana Shiva : Victoires d'une Indienne co..

Livre agréable à lire. Il retrace, en un récit fluide, le parcours d'une indienne, scientifique qui a gardé les pieds sur terre et proche des gens, pour la défense de biens communs. Quel témoignage ! Mais pourquoi si peu entendu par nos "politiques" ?

Et de nous, dans notre vie quotidienne, lors de nos achats par exemple, ....

A propager !
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