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Citations de Louis Calaferte (724)


Ah ! que j'aimais ces baisers longs
que je nous supposais, virginale compagne
En vous quittant le soir j'étais timide et triste
J'en pleurerais encore...

p.17 - 18 (Edition NRF)
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Que le bureau ne soit plus cette serre où l'on se confine, où se passent la plupart des heures de la journée qui ne sont pas consacrées à la promenade; où l'on se coupe, où l'on s'abrite du monde. Il faut soi-même désirer et forcer la rupture.
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12

Vous me restez, campagnes
comme une écharde au coeur

p.28 (Edition NRF)
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Il persiste en moi des hivers
Que chaque printemps recompose

p.31 (Edition NRF)
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On ne connait rien de ceux qui nous entourent, de ceux qui nous sont chers. On les regarde sans les voir, on les entend sans les comprendre, on les aime sans les pénétrer: ils disparaissent, étrangers à nous comme à eux nous le sommes; et, après nous, ce désert se prolonge.
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Simple, mais vrai contentement, que d'entrer au moment du coucher, dans la chambre agréablement aménagée et décorée. L'odeur de lessive des draps propres. Tiédeur de la pièce chauffée par le soleil de la journée, où flottent comme en traces légères les saveurs de la campagne.
Ce sont des sensations de cette nature, des minutes aussi fugaces, mais profondément ressenties, qui sont le bonheur; qu'il faut s'appliquer à savourer.
Ce sont ces instants, ces détails infimes que, plus tard, l'on regrette, qui vous bouleversent aux larmes lorsqu'ils sont à jamais disparus.
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Qu'est que le voyage? sinon une tentative de divorce d'avec sa réalité présente, un refus de soi avorté parce qu'il s'est trouvé une issue propice. Du moins a-t-on la latitude d'essayer de cette ébauche de suicide qu'est le départ. (L'absurde subordination ce serait si, à tout moment, nous ne disposions pas de cette possible évasion par le suicide.)

(Incipit)
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Elle comprend comme moi que c'est maintenant qu'a lieu notre séparation et non pas dans une gare quelconque si je l'accompagne demain quand elle partira. (...) Avoir pu penser à garder cette femme me frappe tout à coup comme la marque d'une folie pitoyable. Debout dans l'encoignure de cette fenêtre, avec le soir qui vient, j'ai l'impression de m'émietter, d'atteindre tout doucement l'extrême acuité de la tristesse, de la désolation, le bout de la solitude. Un vent glacé me balaie. Il y a un oiseau, là-bas, sur le rebord du toit. Les doubles rideaux sentent la vieille poussière. A quoi aurions-nous ressemblé très vite dans ce décor fané? Qu'aurais-je fait d'elle? Comment aurions-nous vécu? Je suis seul. Elle va foutre le camp et nous remettrons le mobilier en place comme après la fête. Je voudrais dormir. Dormir éveillé. Dormir sans sommeil. Sans fin. Dormir. M'abrutir de drogues. Ce n'est là qu'un moment, un bref moment de mon existence, que je finirai naturellement par oublier, comme le reste, dans des mois, ou plus tard.
Passer à côté des êtres, les manquer, nous ne faisons que ça pendant toute une vie.
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C'est toujours dans des circonstances impraticables que l'envie d'écrire vous tombe dessus sans prévenir. Je crois que c'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles on n'écrit jamais exactement le livre qu'on avait initialement projeté. Mettons qu'une idée somptueuse vous assaille dans la rue ou dans l'autobus ou encore pendant que vous faites le tour du marché aux légumes. Idée incendiaire en général. De quoi tirer un développement de plusieurs pages. Tout à fait la piste d'envol qui vous manquait pour faire ronfler les moteurs pleins gaz. Sur le moment, c'est comme si l'on avait déjà décollé et pris de l'altitude, mais le temps de rentrer chez soi, de tourner la clef dans la serrure et de se jeter à sa table, l'idée s'est modifiée au point de n'être plus qu'une vague écorce sèche. On aura beau ensuite claquer de la langue le reste de la journée, on ne retrouvera plus le parfum insolite qui annonce le seuil de la caverne aux trésors.
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"On se bat beaucoup chez les pauvres. Il faut bien passer sur quelqu'un sa fureur, sa rage d'être au monde et d'y rester. Donner des coups n'engageait à rien. En recevoir engageait à les rendre et ainsi de suite."
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Et quand ce sera moi par les folles avoines
en un juillet de cuivre,ô mon cortège noir
qu'on bringuebalera
au matin des campagnes
que les grillons feront l'amour
assoifé d'étendues encore et de poème
Les jardins entrevus auront des roses neuves
des pourpoints de pivoines
sanguins et cetera
Compagnes
n'ayez pas l'air de veuves
J'aurai abrégé mon séjour.
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L'amour, c’est quelque chose de beau, quelque chose comme quand on est enfant et qu’on nous berce.
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La nuit est une folie rouge.
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Créer, c'est dénoncer. Se retirer. Couper les ponts. Être contre. La révolte, le mépris, le cynisme, le scandale, l'hermétisme, la démesure ou le délire marquent la poignée des grands livres que nous admirons.
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L'homme expire approximativement dans son rêve. Demain est une abstraction de haute mathématique. Demain, qui n'a de sens que vécu.
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Cette hargne imbécile contre tout ce qui présente le monde et sa vérité sous une lumière nouvelle, brutale, tragique, délivrée du vieux moule de l'ordre établi qui permet à la multitude de s'endormir chaque soir sur ses deux oreilles jusqu'au sommeil dernier dans la parfaite apothéose de la nullité triomphante.
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Se mettre à table avec une grande demi-heure devant soi, après laquelle seulement nous irons voir ce qui se passe dans le monde si toutefois les rudes contraintes de l'existence nous y poussent, car sinon il faudrait être timbré pour entreprendre autre chose que la lecture d'un auteur favori, mettons un peu de Montaigne, la tête calée dans l'oreiller.
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Plaisir intime que de tirer de sa niche un livre, de caresser sa reliure, de le feuilleter, de s'attarder, admiratif, à la finesse des gravures, de respirer l'odeur grise du papier ; entre le pouce et l'index d'en apprécier le grain, l'épaisseur, le velouté, la douceur lisse.
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Brusque collision avec un monde coupé de nous par une longue période de trêve. Le décalage de la rue. Nous marchons comme allongés debout, proches l'un de l'autre.
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Son visage dans mes mains, je l'approche de mes lèvres, lenteur incisive de la tentation, je me laisse peser sur son corps, nos bouches se frôlent quelques secondes durant, attendries, fléchissent. Nous nous pénétrons de ce baiser comme d'une mort voulue.
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