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Critiques de Mabrouck Rachedi (58)
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits





Un bonheur ce roman ! Lu d’une seule respiration si je puis dire : c’est un réel plaisir de tenir entre ses mains un récit profond et léger qui donne à sourire et fait réfléchir. L’identité, les origines algériennes, la famille, l’histoire, les pères - et les mères -, un secret, des silences, la violence insupportable du 17 octobre 1961, le sens d’une vie, la camaraderie, l’ascension sociale, l’immigration, le dévouement d’une sœur, la fierté des êtres, le voyage vers la France et le difficile retour en Algérie, le déchirement de quitter son pays, les espoirs immenses et le racisme, la guerre d’Algérie, la bleuite, ce roman tout en finesse et retenue dans l’écriture séduit par son fond et la forme. Le sujet du roman est assez puissant pour ne pas avoir besoin de surcharge stylistique et d’effets de manches qui cachent souvent à mon humble avis l’absence cruelle de fond. Là, c’est tout le contraire, l’auteur nous donne à voir. Il y a beaucoup d’émotion et d’humour dans ce récit, de nostalgie, d’amour et de respect pour la génération des parents qui sont venus en France. Un beau livre, que j’ai beaucoup aimé.

« Le mot origine veut dire non pas commencement mais achèvement… Etienne Klein »

« Ce jour là, j’ai aussi compris qu’il y avait l’histoire officielle … et l’autre. Je me suis juré de la raconter à ceux qui croient détenir la vérité alors qu’ils ne font que l’écrire. Et de l’écrire un jour, à mon tour. »

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Krimo, mon frère

ne belle surprise pour ce court roman de l’école des loisirs qui nous emporte au Japon. Nouvelle culture, nouveau pays, on découvre avec Lila et Adel, des rues, des habitants, de la nourriture et des loisirs méconnus. Un dépaysement ! (Clin d’œil aux fans de jeux d'arcade et de cafés Kawaï !)





Ce roman, c'est aussi une enquête. Lila, en lisant le carnet intime d'Adel, au fur et à mesure de son voyage, va apprendre ce qui s'est réellement passé les derniers mois précédents sa mort. Le lien avec leur frère aîné, emprisonné pour trafic de drogue, l'accident, le rôle de la police, cette silhouette qui la suit partout et qui semble connaître Krimo, mais aussi le don de son frère que Lila ignorait jusqu'à alors. (et je ne vous le dirais pas ahah.) Un roman qui nous tient en haleine grâce à des rebondissements qui dessinent une histoire familiale mouvementée.





Lila se pose des questions, découvre un pays, apprend à se connaître elle-même. C'est une jeune fille à laquelle on s'attache très vite ainsi qu'à ses frères qui ont pourtant une vie compliquée, parfois un peu clichée. On nous parle de l'amour fraternelle coûte que coûte, du pardon et de la force de croire en un futur meilleur pour s'en sortir. Lorsque Lila rencontre Adel, elle est d'abord réticente, en retrait et puis, leur amitié va gagner en intensité. Il apporte l'humour et l'extravagance qui lui manquait en cette période de deuil. De beaux personnages donc !





L'écriture est belle, simple, fluide et arrive à nous émerveiller. Une plume sensible qui s'intègre parfaitement aux romans médiums de l'Ecole des Loisirs.On n'entend pas beaucoup parler de cette histoire sur les réseaux qui pourtant a un beau message sincère à faire passer.
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14 lignes

L'idée est bonne au départ, une balade littéraire dans le métro... mais le résultat est décevant, la qualité des nouvelles est très inégale, certaines n'ont aucun rythme, quand deux d'entre elles mériteraient d'être plus longues et ont un intérêt géographique en plus de leur intrigue. Dommage, car j'aime le format des livres de cette maison d'édition, j'aime l'idée du recueil collectif, mais je n'ai vraiment pas "dévoré" celui-ci.
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La petite Malika

En refermant ce livre, si un mot me vient à l’esprit, c’est humour et fraîcheur ! Je sais ça en fait deux… Pour avoir rencontré à les auteurs, je savais que Mabrouck Rachedi ne manquait pas d’humour. Et là, avec sa sœur, ils viennent de me prouver qu’ils savent le manier à l’écrit. Raconté par Malika, ce qui aurait pu tomber dans un sérieux plombant ou se révéler une gentille fable ne l’est pas. « Avec une mère persuadée que « précoce » est synonyme de « grossesse précoce » et qui refuse que sa fille saute une classe. Trop mature pour ses copines, trop singulière pour les adultes, Malika cultive sa différence » : oui, et le tout est joliment bien raconté. Dans chacun des vingt-deux portraits, on retrouve ce qui caractérise la banlieue. Le langage, la mixité des cultures…mais sans oublier les aspects moins drôles. Loin d’être un essai sur les cités ou sur l’intégration, il s’agit de l’accomplissement d’une enfant devenue femme. La force de caractère de Malika, sa détermination l’amèneront à réaliser ses projets. Un livre qui mêle humour, réflexions et constatations. Et le tout est écrit dans un rythme sans temps mort !

J’ai rigolé, j’ai souri et qu’est ce que ça fait du bien ! Un roman qui se lit tout seul et qui donne envie d'aller de l'avant ! Donc aucune raison de s’en priver…
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Le petit Malik

Malik est musulman, Abdou est chrétien et Salomon juif. C'est la vie de ces trois potes qui nous est contée par Mabrouck Rachedi. Trois copains habitant dans la même cité. Dans une cité, dont on parle aux journaux télévisés et que l'on qualifie de quartier chaud type 9.3. De le dernière année de maternelle au premier emploi, premier RMI, tel un spectateur, années après années nous voyons évoluer ces trois gamins et leur environnement : une famille mono-parentale, les territoires, les bandes, les moqueries et les bagarres, les vacances à la cité, les filles, la drogue, les caves... Le langage de ces gosses évolue avec les années qui passent, comme le langage de nos propres gosses et j'ai trouvé cela d'un grande subtilité. Avec un ton léger, volontairement sans vraiment de profondeur, Mabrouck Rachedi écrit avec réalisme, sans aucun misérabilisme. Il ne démontre pas, il raconte simplement, à l'inverse de philosophes bien pensant : "Il ne s'agit pas du tout de parler de littérature de banlieue mais bien de parler de littérature en banlieue". Pas sociologue et il le revendique, l'auteur se dit simplement romancier. Pas de démagogie ou d'analyse faussement intellectuelle.

C'est juste l'histoire d'une bande de copains qui passent de l'enfance à la vie d'adulte, en se cherchant, en dérapant parfois et chacun de ces trois garçons choisiront leur propre chemin.



Je recommande cette lecture à tout le monde et à tout votre monde : vous, vos enfants, votre mari , vos amis... Elle ne pourra que vous faire réfléchir et peut-être entrevoir ces cités que l'on qualifie souvent de jungle avec un autre regard...


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Le petit Malik

Le petit Malik, enfant d’une cité comme il y en a tant, nous raconte sa vie, auprès de sa mère célibataire, de ses copains d'école, des commerçants de son quartier, de l’âge de 5 ans à 26 ans. Un chapitre de quelques pages par année. Cette construction permet un style enlevé, fluide, léger.

Il est très craquant Malik, petit. Fait des bêtises comme tous les gamins, comme tous ses copains.

Mais en prenant de l’âge, les bêtises de Malik prennent parfois la couleur de dérapages, même s’il a des circonstances atténuantes.

Il se cherche Malik en grandissant, et sans repères, il a du mal à trouver sa voie.

Après des expériences plus ou moins malheureuses, des occasions ratées, il nous avoue, à la dernière page : « Et il y avait ma vie, qui serait celle que je choisirais. » Malik a enfin grandi, Malik a enfin compris.

Ce récit plein d’humour et de spontanéité, nous rend Malik attachant, touchant et atténuent le côté choquant de certaines scènes.




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Banale flambée dans ma cité

Mabataï, jeune résident d'une banlieue parisienne, est témoin du meurtre d'un jeune de son quartier lors d'une intervention policière. Bien qu'un policier soit aussitôt accusé de bavure, l'adolescent se sent complètement déboussolé par les images interceptées par ses yeux, qui le hantent à chaque instant.

Pour mieux comprendre ces événements qui le bouleversent (meurtre, émeutes, incendies) autant que sa cité, Mabataï décide d'infiltrer le gang qui fait la pluie et le beau temps sur ce quartier.

Cette imprudence ne risque-t-elle pas de s'avérer périlleuse ? Travailler pour ces gens-là n'est pas de la rigolade.

Mabataï se révèle être très attachant. Les décisions dangereuses qu'il finit par prendre ne font que renforcer ce sentiment de peur de le voir comme la prochaine victime.

Le réalisme de cette histoire ne peut que nous pousser à faire un lien avec les événements qui embrasent régulièrement les banlieues françaises. Le climat ambiant est très bien portraitisé par l'auteur. Son récit, écrit avec sensibilité, suscite l'intérêt et se veut éclairant pour les lecteurs peu au fait de ce que ces quartiers régentés par les bandes de délinquants vivent au quotidien. On prend conscience de cette violence tapie dans l'ombre, toujours prête à bondir à la moindre occasion.

Une lecture qui apportera à nos ados une vision plus impartiale que les infos relayées de façon générale par les médias, même s'il s'agit d'une fiction. La réalité n'étant qu'à quelques pas seulement.

Mais tout n'est pas noir et dramatique dans cette histoire. L'auteur laisse entrevoir un bel espoir pour ceux qui sont prêts à s'en sortir autrement qu'en cédant à l'attrait de l'argent facile issu de commerces illicites.

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Banale flambée dans ma cité

Quand on voit la couverture de ce récit, tout de suite on y pense. Les émeutes, les malfrats, les vitres qui se brisent devant les magasins de quartier qu’on connait si bien, ces gens qui cassent tout pour le plaisir…



Pourtant, ce récit est bien plus profond et délicat, plus mesuré que ce qui laisse entre apercevoir. Banale flambée dans ma cité, c’est le titre d’une chanson que ce jeune homme écrit. Ce garçon, c’est Mabataï. Oui, comme dans ‘Mon fils, ma bataille’. Sa maman a insisté pour l’appeler comme cela. Mais elle n’est plus là pour l’aider dans sa propre bataille, celle de vie dans leur quartier, la cité. Cette adolescence où il a pourtant tant de choses à affronter. Des amours de jeunesse à la proposition de faire partie d’un trafic de drogues car il court si vite… Mabataï aurait vraiment bien aimé que sa mère soit encore parmi eux.



Lu en une soirée, ce livre est parfait pour les adolescents. Ceux qui cherchent à faire entendre leur voix, ceux qui veulent dénoncer le système, aider les minorités à se faire une vraie place, sans préjugés.



J’ai apprécié suivre le personnage de Mabataï, ce jeune créatif qui lutte contre tant de choses mais qui fait son possible pour rester droit, pour faire le bon choix malgré ce qui se passe dans son quartier.



Les thématiques abordées sont des sujets sensibles mais nécessaires. Emeutes, drogues, violences policières, cité… on en parle tous les jours dans les médias. Pour des jeunes qui vivent au cœur de ce contexte et pour les professeurs qui souhaitent trouver une lecture prenante et identifiable, ce récit est parfait. En plus, il est assez court (215 p). Pour ma part lu en une seule soirée, je pense qu’il pourrait parfaitement convenir à de nombreux jeunes qui ne font pas de la lecture leur activité de prédilection.



Toutefois, étant une grande lectrice (de plus de 30 ans), j’ai trouvé l’intrigue assez basique, sans grande surprise et je ne me suis pas identifiée au personnage. Je n’ai pas vibré comme ce fut le cas avec certains autres titres de leur catalogue qui furent parfois si poétiques et si tragiques.



Je maintiens que c’est une lecture parfaite pour un public ado (14-18 ans). Ceux qui veulent aborder certains sujets compliqués y trouveront parfaitement leur compte. Et bonne nouvelle, il sort aujourd’hui en librairie !



Partenariat non rémunéré – Service de presse envoyé par la maison d’édition.
Lien : https://atouchofbluemarine.c..
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Un hommage magnifique à un père et une mère algériens, un épatant roman-récit dans les France des trente glorieuses.



Fatima est tombée amoureuse de la tour Eiffel vue sur une carte postale alors qu’elle vivait en Kabylie. Morand son mari a traversé la Méditerranée pour travailler en France en 1954 et Fatima l’a rejoint en 1962. De ce voyage sans retour naîtront dix enfants dont le « Petit Malik », le narrateur, dernier de la fratrie. Le 29 octobre 2005, toute la famille fête les 70 ans de Fatima sur une péniche. La balade sur la Seine est l’occasion de remonter les années …



De la Kabylie natale des parents aux enfant et petits-enfants français Malik raconte un demi siècle de souvenirs avec tendresse et drôlerie. Quand Mohand a quitté l’Algérie, elle était encore française. Mabrouck Rachedi raconte le déracinement, les espoirs déçus, la guerre d’indépendance, les élections de 1981, la vie en banlieue parisienne, la montée du Front National, le syndicalisme … et l’éducation données aux enfants pour qu’ils soient irréprochables « Il nous fallait être meilleur que les Français ».



D’une écrite vive, à coup de chapitres courts qui s’enchaînent et avec une délicatesse empreinte de poésie, j’ai aimé l’humanité, la simplicité et l’authenticité de ce récit bouleversant, rempli tendresse mais aussi d’une certaine amertume.



Merci @mabrouk de nous avoir ouvert les portes de la famille Azraoui et de m’avoir emporté au travers des destins croisés de cette incroyable fratrie !
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Classe à part

Amel doit faire un stage de 3ème mais ne trouve rien. La passionnée de décoration intérieure arrive à convaincre son oncle de l'aider. Elle découvre alors un monde inconnu, de luxe et de privilèges, loin de son quotidien. Elle s'interroge aussi : pourquoi ne connait-elle pas plus cette branche de la famille ? Pourquoi sa cousine la boude-t-elle ? Et surtout pourquoi sa mère ne parle plus à son frère ?



Un roman sur la différence sociale, que se passe-t-il dans une famille quand certains "réussissent "mieux que d'autres ? Le poids de l'héritage, du passé, des traditions, comment à 20 minutes de métro des gens peuvent-ils vivre de manière si différente ? Une peinture sociale intéressante.
Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Classe à part

"Un moment de patience dans un moment de colère empêche mille moments de regrets", c'est par ce fil, le tissant de la ligne 13 de Saint Denis à la station Champs Élysées - Clemenceau, que propose Mabrouck Rachedi de tricoter cette troisième histoire éditée par l'Ecole des Loisirs, dédiée à la Jeunesse mais au aussi à leurs parents, au sens d’éducateurs.

Mabrouck Rachedi est trop souvent et injustement cantonné à la qualité d'écrivain de banlieues, catégorie qui en elle-même n'a aucun sens, alors que comme il le précise, c’est un terrain de jeu qu'il connaît parfaitement pour y vivre et dans le cadre duquel l'universel trouve, et doit trouver, toute sa place.

Dans Classe à part, Mabrouck Rachedi va beaucoup plus loin, il pointe avec justesse et beaucoup d'humour, les inégalités, les polarités contraires et l'absence de porosité entre deux mondes se côtoyant sur la même ligne de RATP à moins de 20 minutes de distance, du Tombeau des Rois de France à la Statue du Grand Général.

L'intrigue familiale vient au contraire rappeler que dans nos sociétés modernes, le dernier rempart de maillage, la famille, peut aussi être ébranlée et fragilisée.

C'est un livre à la fois rafraichissant et "conscientisant" à mettre entre les mains de nos enfants et de leurs professeurs !

Les prénoms et les jeux de mots sont délicieux.
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Toutes les couleurs de mon drapeau





Un nouveau roman de Mabrouck Rachedi c'est juste du bonheur. Et bien que celui-ci soit estampillé Roman jeunesse, je n'ai pas hésité une seconde à me le procurer (je l'ai également offert à ma petite cousine pour Noël).

Selim et Redouane sont deux jeunes adolescents, totalement à l'opposé l'un de l'autre, l'un (Selim) est le meilleur élève de sa classe de 5 ème et Redouane lui est le cancre par excellence.

Redouane vit dans une famille pauvre tandis que Selim lui grandit dans un univers beaucoup plus bourgeois même si ses parents ont très peu de temps pour s'occuper de lui.

Le jour où leur professeur d'histoire-géo décide de parler des pays du Maghreb et particulièrement de l'Algérie, Selim ne comprend pas pourquoi elle évoque aussi rapidement et aussi mal son pays. Ce jour-là sa vie prend un nouveau tournant et il décide de ne plus rien faire au collège se rapprochant ainsi de Redouane.

Selim a besoin qu'on lui parle de son pays, qu'on lui explique la guerre d'Algérie, qu'on lui raconte un vécu dont son professeur ne connait rien et que seuls ses parents peuvent lui expliquer. Encore faut-il qu'ils en trouvent le temps.



C'est un roman qui émeut énormément car il nous parle de quête d'identité, des racines qu'il nous faut apprivoiser pour parvenir à être soi-même mais aussi de la vie actuelle qui accélère sans cesse et qui ne permet plus de mettre au premier plan les valeurs de la famille et de la solidarité. Selim et Redouane sont bien plus proches qu'ils ne le semblent au premier abord, la solitude est leur lot quotidien. L'un parce que ses parents travaillent trop et pensent que lui offrir tout ce qu'il désire va remplacer suffisamment leur présence et leur amour et l'autre à l'inverse parce que la misère éloigne son père chômeur de longue durée et sa mère qui s'esquinte, elle, en travaillant trop chez les riches.

Mais quand on connait les livres de Mabrouck Rachedi, on sait que l'humour va côtoyer l'émotion et que ce mélange va une nouvelle fois transporter le lecteur.

Mabrouck est un auteur de très grand talent qui mériterait vraiment une reconnaissance beaucoup plus grande.


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14 lignes

Merci à Babelio et aux éditions Envolume pour ce recueil de nouvelles.

14 nouvelles comme les 14 lignes du métro. Toutes ne m’ont pas emportée, je suis parfois restée à quai, trouvant certaines nouvelles très particulières, voire bizarres (comme celles de la ligne 2). Je m’attendais davantage à lire des nouvelles se passant dans le métro, comme l’indiquent le sous titre, je m’attendais à lire des scènes quotidiennes du métro, des instants volés aux voyageurs… Le métro n’est parfois qu’un prétexte pour débuter le récit.

Toutefois, certaines nouvelles sont très bien écrites et drôles (ligne 3 bis et ligne 13) et ce recueil mérite d’être lu. Peut-être le relirai-je d’ailleurs.

Pour les non parisiens, un plan du métro aurait agrémenté la lecture.
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Tous les hommes sont des causes perdues

C’est un roman intelligent et bien écrit, avec de l’humour, une fine autopsie d’un couple moderne. On suit l’histoire d’Adam et Sophia, un couple qui a mis du temps à être ensemble, Adam étant un homme particulièrement maladroit et lunaire avant sa rencontre avec Sophia. Il est fleuriste et a un talent indéniable qui fait qu’on le surnomme « Adam aux mains d’argent », il se fait casser les pieds par sa mère ultra possessive et promène un regard tranquille de dandy sur la vie. Jusqu’à ce qu’il rencontre Sophia lors d’un concert et qu’elle le bouleverse et qu’il essaye de la séduire, sa vie se construit alors autour de sa relation avec elle. Sophia est lumineuse, elle a toujours été attirée par la fragilité, la gentillesse des hommes. Le côté maladroit, poli et attachant d’Adam la séduit même si elle va lui imposer toute une série de rendez vous dans des lieux improbables et très quotidiens au départ. Elle est fascinée par les hommes qui sont des causes perdues.



Adam ne comprend pas pourquoi Sophia l’a choisi et a accepté de l’épouser, il a l’impression d’être un imposteur, à quelques jours de leur mariage, il pose une question piège à sa future épouse à quel moment est tu tombée amoureuse de moi ? Il veut essayer de comprendre pour se rassurer sauf que l’évènement qu’elle va lui raconter va changer la donne. A partir de cet instant Adam est persuadé que leur histoire n’aurait jamais dû commencer.



Adam est incontestablement mon personnage préféré dans le livre, sa maladresse, son utilisation parfaite du subjonctif, ses réactions décalées, sa volonté de comprendre pourquoi Sophia l’aime sont magnifiques. Les personnages secondaires Antoine l’antithèse d’Adam plus lâche, terre à terre et d’Hélène qui ne sait jamais ce qu’elle veut sont très drôles. On alterne souvent des passages poétiques, humoristique, des réflexions plus sérieuse sur la famille, le couple, la violence, la banlieue. Cette banlieue qui devient un acteur à part entière à la fin du récit, tantôt sujet de moquerie, de poésie comme dans le poème que fait Adam pour Sophia en utilisant tous les noms des villes de banlieues, décor triste quand le personnage retourne chez sa mère pour une remise en question.



On alterne les passages entre le passé du couple et le présent, ce qui donne de la force au récit, on s’attache au couple, au fil des pages. Leurs difficultés a imposé leur emménagement à leurs mères respectives et leurs mariages.



Les relations hommes femmes, la différence de points de vue, le poids de la famille et des préjugés sont subtilement développées. Les sensations différentes des personnages, leurs psychologies sont particulièrement bien décrites, on s’identifie parfaitement à leurs parcours. La dernière partie et la fin surprenante et magistrale donne encore plus de profondeur au livre.



La plume de l’auteur permet de rendre cette histoire, crédible avec des personnages attachants, un humour tendre, ironique mais avec un regard bienveillant sur les personnages. Le récit est construit en plusieurs parties qui alternent les points de vue d’Adam et de Sophia sur leur histoire, puis leur vie après la réponse à la fameuse question piège. L’auteur réussit à nous immerger dans la tête des personnages, à nous questionner sur notre vision du couple, des rapports avec les autres, la relation avec la famille.



Outre son titre excellent, il faut absolument que vous lisiez ce livre, pour découvrir ces personnages attachants, la valeur du subjonctif, le style inimitable de l’auteur ce mélange de douceur, légèreté d’humour et de profondeur. Une histoire moderne qui fait réfléchir et qui touche traitée de manière originale. Un beau bouquet de sensations, de fleurs multicolores, agencé avec soin, alors venez découvrir et vérifiez si tous les hommes sont des causes perdues, en tous cas ne perdez pas une minute et ouvrez ce roman.
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La petite Malika

En courts chapitres on suit la petite Malika, gosse surdouée, dans sa cité puis dans ses études et sa vie professionnelle. Elle oscille entre l'envie d'être comme les autres, mais s'éloigne de l'univers de ses amies. Elle met bien du temps à comprendre certaines réalités sur sa mère et ses amies, justement. On passe d'un style rafraîchissant et décalé pour ses années d'enfance à une langue plus soutenue, mais tout aussi réjouissante. C'est vif, enlevé, marrant, mais ça égratigne. La vie en Algérie, le voile, la délinquance, l'enseignement, la politique, la diversité (faussement naïve, elle ne voit pas pourquoi elle devrait se cantonner à ces dossiers), rien n'y échappe. On aimerait que ce soit plus approfondi, mais même court c'est efficace.







Il semblerait que ce roman fasse pendant à Le petit Malik, que je n'ai malheureusement pas lu. Lisez La petite Malika, c'est rapide, mais plutôt comme une "belle histoire" pas toujours vraisemblable à mes yeux, mais je suis mal placée pour en parler, alors, c'est juste une impression...







"Une loi de la physique moderne énonce que tout corps plongé dans un train de banlieue est soumis à la théorie de la relativité des horaires."




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Banale flambée dans ma cité

Mabataï, prénom choisi par sa mère, qui a une histoire. Cela fait longtemps qu’elle est partie maintenant son étoile et pourtant… Mabataï est emporté dans une histoire où il va devoir combattre et mener une course contre la montre puisqu’il est présent au mauvais endroit, au mauvais moment et avec les mauvaises personnes. Il est le témoin capital d’un meurtre. Tous les soupçons se tournent vers un policier. La cité s’embrase. L’enquête est haletante. Ce roman est d’un réalisme redoutable. Il est très riche humainement. Il nous invite à suivre Mabataï ( même s’il court très vite ) à casser nos préjugés, nos représentations, le manichéisme et à ne pas être dupe du phénomène de récupération mediatico-politique d’un fait divers. Des rencontres font bouger les lignes et une belle amitié. Et la musique. Une histoire qui nous ouvre l’esprit et aux autres. À mettre entre toutes les mains, jeunes et adultes. Encore une fois, Mabrouck Rachédi montre tout son talent d’écrivain.
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits





📑 Si vous aimez les romans qui montent crescendo dans la puissance du style et l’histoire,

Si vous aimez les œuvres avec une double temporalité,

Si vous aimez les histoires de famille, les non-dits,

Si vous aimez les auteurs qui jouent avec le lecteur et vous interroger : c’est un récit autobiographique ou une fiction ?



📑 Si vous aimez les péniches et les ponts parisiens,

Si vous aimez l’histoire de France récente,

Si la date du 17 octobre 1961 évoque quelque chose pour vous,

(Ceux qui vont chercher sur Internet, je vous vois 🤣)

Si cette date n’évoque rien pour vous mais que vous souhaitez acquérir des connaissances,



Alors, ce roman est fait pour vous ! 📙

Vous ai-je donné envie d’en savoir plus ?



















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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Pour les soixante-dix ans de Fatima, toute sa famille se réunit et lui prépare une surprise. Une promenade en péniche sur la Seine, avec pour bouquet final une vue sur la Tour Eiffel. Malgré une quarantaine d'année passée en banlieue, elle ne l'a jamais vue. Le petit dernier, Malik, sait que cela annonce beaucoup de mises au points et de conflits larvés dans la famille. Car il s'en est passé des choses depuis qu'ils sont arrivés d'Algérie en 1962. Et même avant cela.



La quatrième de couverture annonce que le point de départ du roman est le début des émeutes en banlieues en octobre 2005 et je trouve ça un tantinet racoleur. Ce qu'il y a dans ce roman, au-delà d'une histoire de violence sociale, c'est une quête d'identité qui touche toute une famille sur deux générations. Ce roman parle de la France, celle qui est rêvée, celle qui est désirée, celle qui accueille, celle qui rejette aussi.

En retraçant l'histoire de Fatima et de son mari Mohand, puis de leurs enfants, c'est tout un pan de l'histoire de France que l'on redécouvre, depuis la guerre d'Algérie jusqu'aux fameuses émeutes de 2005 en passant par l'élection de François Mittérand. Tous ces épisodes qui forgent une certaine identité de Français, à laquelle vient se greffer les errances personnelles de chacun.

Chaque membre de cette famille est tellement touchant... Le père ouvrier dont les camarades se moquent. Le grand frère qui change son nom pour qu'il sonne Français. La grande soeur qui doit se positionner par rapport à l'idée du mariage. Et le petit dernier qui veut écrire un roman... Chacun à leur manière, ils interrogent leurs origines au fil de leur vie. L'anniversaire de leur mère va faire éclater au grand jour des secrets enfouis, des histoires jamais racontées, que ce soit en Français ou en

Berbère.
Lien : http://mabouquinerie.canalbl..
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Tous les mots qu'on ne s'est pas dits

Une histoire d'immigration toute en poésie entre l'Algérie et la France, en mettant en scène le parcours des Asraoui le temps d'une balade sur la Seine.
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Krimo, mon frère





Je ne présente plus Mabrouck Rachedi, si vous me suivez-vous savez que c'est l'un de mes auteurs fétiches, l'un des seuls dont je peux dire que j'ai tout lu.

Il me manquait celui-ci et maintenant c'est chose faite et comme toujours bien faite car ce roman est tout simplement un nouveau coup de cœur.



Lila, une jeune femme s'embarque pour Tokyo avec les cendres de son jeune frère Krimo.

Sur son lit de mort celui-ci lui a demandé d'aller les disperser sur le World Trade Center d'Osaka un jour bien précis et à une heure bien précise.

Pour Lila c'est un voyage éprouvant car elle ne connait pas ce pays, n'en parle pas la langue et surtout elle ne comprend pas les motivations de son frère à lui demander ce geste.

Krimo était un adolescent gentil qui a perdu la vie en voulant rendre service à son grand frère Redouane, un voyou incarcéré pour trafic de drogue.

Pourquoi Krimo a t'il suivi le chemin délinquant de Redouane?

Qui est cet homme qui la suit depuis son arrivée au Japon?

Elle aura la chance de rencontrer un jeune homme Adel, spécialiste du Japon qui va l'aider et l'épauler dans toutes ses actions dans ce pays inconnu.

Le journal intime de Krimo et des explications bienvenues permettront à Lila de comprendre son petit frère et de le découvrir sous un nouveau jour loin du délinquant présumé.

Ce voyage sera aussi l'occasion pour Lila de sortir de sa coquille, de s'affirmer et de prendre son destin en main.



Comme je le disais, j'adore la plume de Mabrouck, j'adore sa façon poétique, sensible et touchante de raconter des histoires simples, de tous les jours, vraies et belles.



C'est toujours un vrai bonheur de lire cet auteur qui sait toucher les cœurs et les esprits avec sa plume douce et lumineuse.

Je ne peux que vous le recommander plus que chaudement.


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