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Critiques de Madeleine Riffaud (253)
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Ils ont transmis une belle histoire à travers cette bande dessinée. Madeleine est une jeune fille surprenante, fidèle et courageuse. La guerre éclate et faire partie de la résistance devient comme une évidence. Seulement, une femme dans la Résistance, ce n’est pas courant. Elle est essentiellement masculine, et Madeleine va devoir se faire une place. Elle est prête. Ces premiers pas sont fauchés par la tuberculose. Son père l’envoie en France libre dans les montagnes pour qu’elle se repose et fasse une cure. Son voyage est loin d’être de tout repos. Elle va se forger dans la douleur. Elle dort et reste allongée pendant plus de 20 h par jour et elle arrive malgré tout à rejoindre la résistance entre ses murs. Même dans cet endroit reculé, la résistance est présente. Elle n’est certes pas à grande échelle, mais elle aide à cacher des juifs. Il faut bien commencer quelque part. Comment peuvent-ils influencer la guerre et s’opposer à l’empire nazi en étant aussi isolés ?

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Madeleine nous raconte son histoire assez étonnante, avec force et humilité.



Le dessin est plutôt beau avec des lignes arrondies et anguleuses. Le personnage de Madeleine gagne en maturité et en angle. Cela souligne sa détermination. Cette bande dessinée est pleine de nuances et d’aplats bleus. La couleur bleue domine, cela renforce l’atmosphère tragique et froide de cette guerre… Elle accentue la résolution de l’héroïne. Ce côté bleu est à double tranchant. Il symbolise le calme et le manque de vie.



J’ai bien apprécié découvrir comment est née l’idée de cette bande dessinée. Ce format est ce qu’il faut à cette histoire.
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Je suis admirative de Madeleine Riffaud de longue date pour la simple raison que mes parents, qui partageaient ses idées, l'ont connue. Ma mère m'a fait découvrir ses poèmes et j'ai été agréablement surprise de pouvoir en lire quelques-uns dans ce très beau roman graphique "Madeleine, résistante, Tome 1 : La Rose dégoupillée". C'est la première partie de la biographie de cette femme extraordinaire dont le scénario a été coécrit par Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud et dessiné par Dominique Bertail.

Dès la première double page, en grand format et monochromie de bleu on voit une petite fille en clair entourée de grand soldats allemands à l'air méprisant, en foncé. Cela plante le décor de cette narration à la première personne.

De sa petite enfance dans la Somme au village de Folies où ses parents étaient instituteurs et dans l'adoration de son grand-père, jusqu'à son intronisation dans la résistance à dix-sept ans, on voit la force de sa détermination à lutter contre les nazis. Elle est impressionnante, car même si elle a peur, elle affronte le danger. Elle a choisi son camp, humiliée à quinze ans par les Allemands durant l'occupation, violée par un milicien à seize ans.

Tuberculeuse, elle tombe amoureuse de Marcel au sanatorium. Il l'aidera à entrer dans un réseau de résistants mais au sacrifice de son amour.

C'est d'ailleurs au sanatorium qu'elle lit "Les élégies de Duino" de Rilke qui lui inspirera son alias de résistante, Rainer.

Si jeune et déjà une vie passionnante, j'attends la suite avec impatience.





Challenge Plumes féminines 2022

Challenge Riquiqui 2022

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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

A la demande de Raymond Aubrac, Madeleine Riffaud témoigne de son engagement comme résistante à partir de 1994, 50 ans après les faits. Ce témoignage se décline aujourd'hui en bande dessinée avec l'aide de Jean-David Morvan sur des magnifiques dessins de Dominique Bertail en dégradés de bleu.

Un roman graphique superbe, un témoignage émouvant et édifiant, profondément humain. Une splendide réussite.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Magnifique bd avec un graphisme, une couleur bleue gris glaçante et l'histoire poignante d'une femme qui s'est battue pour un monde plus juste et libre.

Nous plongeons dans les mémoires de Madeleine Riffaud alias rainer durant la 2nde GM, de son enfance à son entrée dans la résistance.

J'ai ressenti énormément d'empathie, de tendresse et d'admiration pour cette jeune fille, très grande lectrice, qui voit ses camarades mourir de l'explosion d'un reste d'obus, son grand-père adoré mourir précocement, être violée, malade... qui voit cette France envahit par l'occupant, ce gouvernement pétainiste abdiquant rapidement face à l' ennemi... Madeleine, femme à la santé fragile, témoin d'une jeunesse qui cherche à rejoindre la résistance et combattre l'occupant nazi coûte que coûte sans peur. Quel courage et quel don de soi pour que nous retrouvions notre liberté.

Pour moi, c'est un très bel hommage, émouvant, qui permet aux combats de Madeleine d'être inscrits pour l'éternité.

Bravo et merci aux auteurs.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Quelle femme ! C’est exactement la réflexion qui me vient à l’esprit en terminant cet ouvrage qui raconte l’histoire entièrement vraie de Madeleine Riffaud. Jeune fille lorsque débute la Seconde Guerre Mondiale, très tôt, elle n’aura qu’une aspiration : entrer dans la résistance pour chasser les Allemands hors de France. Sa détermination, son courage et sa bravoure face aux obstacles qui se dressent sur son chemin forcent le respect et l'admiration.

Je ne connaissais pas cette femme ni son histoire et j’ai été complètement conquise. Ce témoignage devrait être lu par tous les jeunes au collège comme au lycée dans le cadre de l’étude de la Résistance en France et pour réfléchir à la place des femmes dans l’Histoire.

J’ai maintenant très envie de poursuivre ma lecture avec le tome 2 pour découvrir la suite du récit de Madeleine.
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Madeleine, résistante, tome 2 : L'édredon rouge

Madeleine Riffaud s'implique de plus en plus dans la résistance. Elle monte en grade, recrute, participe à des actions de plus en plus violentes, de plus en plus dangereuses.

La mise en image du récit de cette femme résistante est fait avec talent et empathie. On sent qu'il n'y a pas de jugement, juste un récit de vie engagée pour la liberté. C'est à la fois émouvant et inspirant de voir la résolution sans faille de Madeleine même si certaines choses peuvent être discutables.

Le dessin, avec ses ambiances bleues monochromes, retranscrit parfaitement cette vie tendue et dangereuse.
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Le chasseur changé en crabe

Comme j’aime beaucoup Madeleine Riffaud, je collectionne les livres qu’elle a publiés : récits de résistante, témoignage de son expérience de correspondante de guerre, recueil de poèmes et albums pour enfants.

« Le chasseur changé en crabe » est un conte du sud-Vietnam. Cet album jeunesse a été publié aux éditions La Farandole en 1981 mais son origine est de tradition orale.

Jadis, un jeune homme chassait dans la forêt avec son arc et ses flèches.

Il se nomme Da Trang et va soigner un serpent noir blessé par un tigre. Il s'agit en réalité d'un bon génie qui lui donne le pouvoir de comprendre le langage des bêtes, grâce à une perle magique qu’il doit mettre dans sa bouche. Le corbeau devient son compagnon de chasse mais ils ne vont pas tarder à se disputer.

Sans dévoiler l’histoire, on sait, grâce au titre, que Da Trang sera transformé en crabe.

C’est une histoire sur l'importance de tenir ses engagements et le respect des animaux mais comme je n’aime pas la chasse je n’ai pas eu beaucoup d’empathie pour ce héros même s’il a été bien gentil avec le serpent.

Il faut dire aussi que les dessins d’Arnaud Laval ne m’ont pas séduite.





Challenge Riquiqui 2021

Challenge XXème siècle 2021

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Vienne le temps des pigeons blancs

Résistante et grand reporter de guerre, les poèmes de Madeleine Riffaud en font une femme exceptionnelle qui mériterait d'être mieux connue.

"Vienne le temps des pigeons blancs" est un petit recueil de poésies publié en 1951 dans lequel elle évoque ses combats pour la liberté.

C'est en 1944 qu'elle rencontre Paul Eluard et Nusch. le couple va prendre la jeune résistante sous son aile, la protéger. Ils la feront entrer dans les cercles intellectuels de l'après-guerre. Eluard deviendra son ami et l'encouragera à écrire des poèmes pour qu'elle donne de l'espoir à ceux qui se sont battus pendant la guerre, comme elle. Madeleine Riffaud retiendra ses leçons notamment en évitant de rendre public ses poèmes trop obscurs, trop pessimistes.

L'espoir on le retrouve dans des poésies poignantes comme Toutes les lumières, Légende, L'orage et même L'espoir, qui se termine par de très beaux vers:

Aux couleurs de la Paix

L'arc-en-ciel fait la roue.

Et puis il y a aussi ce très texte final en prose qui donne le titre à ce recueil « Vienne le temps des pigeons blancs » comme une apothéose.

Mais le poème que je préfère est celui qui rend hommage aux centaines de mineurs qui furent enfermés à la prison de Béthune en 1947 et 1948 pour avoir fait grève, intitulé La lettre de Béthune. Je l'ai notée dans mes citations.

Et puis, je suis particulièrement attachée à ce petit livre que j'ai acheté et dans lequel j'ai découvert une précieuse dédicace de Madeleine Riffaud :

A Guillevic et Colomba

ces poèmes pour que

VIENNE LE TEMPS DES PIGEONS BLANCS

plus beau que les images dorées

Affectueusement



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Madeleine, résistante, tome 2 : L'édredon rouge

La Madeleine et les souvenirs



En 2017, Jean-David Morvan tombe sur un reportage de Pierre Hurel : « Résistantes ». C'est là qu'il entend parler pour la première fois, de Madeleine Riffaud. Dès lors, il n'aura de cesse de convaincre la résistante de raconter son histoire en bande dessinée.



D'abord rétive, elle se laisse finalement convaincre car « faire passer ce message, c'est son [mon] boulot ».



Le premier volume « La rose dégoupillée » racontait le parcours de la jeune Madeleine, depuis son enfance dans les années Trente, dans un petit village de la Somme encore couturé des cicatrices de la Première guerre, jusqu'à son entrée encore modeste dans la Résistance, comme « factrice ».



Dans ce deuxième volume, « L'édredon rouge », Madeleine prend du galon. Comme elle le dit en un parfait résumé de son remarquable parcours, « Je ne suis pas une victime, je suis un résistant » !



De l'impression de tracts clandestins, au cambriolage chez les commerçants collaborateurs, du sabotage à l'exécution d'un officier allemand au lendemain d'Oradour-sur-Glane, Madeleine s'engage totalement. Arrêtée, elle ne garde qu'une idée en tête : tenir 3 jours sous la torture, pour laisser au réseau le temps de se réorganiser.



Jean-David Morvan retranscrit avec tact et talent, l'état d'esprit de Madeleine, plongée dans la vie de ces réseaux, tissée de courage, de volonté, de trahisons parfois. Madeleine a l'esprit de la résistance chevillé au corps et elle est de ceux qui considèrent qu'on peut toujours dire non.





Aux pinceaux, Dominique Bertail, continue à émerveiller avec son dessin sobre et puissant, tout en lavis bleu, seulement ponctué de deux touches de rouge quand apparait sur les murs, la fameuse Affiche rouge du réseau Manouchian. (Pourtant, les dernières pages m'ont un peu gêné, le dessin paraissant parfois un peu bâclé sur certaines cases des pages 128 à 131. Tout ça reste quand même tout relatif.)



De la grande et belle BD.



PS. Madeleine Riffaud, aujourd'hui aveugle et alitée depuis des années, a été abusée (procès en cours), par une aide à domicile qui aurait détourné au moins 140 000 € ! Jusqu'au bout, il lui faudra donc lutter ?
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Madeleine, résistante, tome 2 : L'édredon rouge

L'an dernier, j'ai raté le premier tome dans les Figaro de mon père... mais cette été 'ai récupéré toute la B.D. comme j'avais fait avec un tome de Spirou et Fantasio, car une bonne partie de l'Eté, souvent à partir du 14 juillet, pendant 4à 6 semaine, dans le Figaro Magazine, il y a avec des jeux et des tests, des épisodes d'une B.D. entière à détacher.. on ne sait jamais à l'avance ce que cela va être... et là, pour la deuxième fois, il s'agit d'une B.D. féministe sur une résistante : Madeleine Rffaud dites Rainer, en hommage à une allemande!

Un début original pour ce tome 2 car on nous parle des résistants poètes... car Madeleine compose des poèmes cours pour ses tracts et ces graffitis au mur, au lieu de slogan dont elle ne se sent pas capable de trouver.... Simplement copier ne semble pas son fort... mais surtout on rentre dans le milieu très féminin et très dangereux des opératrices radios, celui-là très dangereux!

Il faut bien comprendre que si chaque groupe de résistant était bien individualisé, le reflet des convictions de ses membres, bien vite, avec les délations, des groupes aux idées totalement opposés se sont regroupé!

L'anti-communiste a fréquenté et combattu avec le communiste, l'athée a combattu avec le catholique et le juif, le chef d'entreprise avec le policier et l'ouvrier... pour expliqué tout cela, il y a un livre très facile à lire, et qui montre oh combien les femmes étaient utilisées ( surtout comme messagères, on ne se méfiait pas d'elle) : L'Espérance est un Risque courir de Jérôme Cordelier...

L'ambiance de l'armée des ombres, mais avec des histoires vraies cette fois... et pas un roman inspiré de faits réels en inventant des personnages... une époque violente qui fera quelques nostalgiques, comme c'est si bien expliqué dans la Taupe (Tinker Taillor Soldier Spy) de Le Carré, car on avait l'impression d'y voir clair... et pourtant, la notion de l'époque de s'allier à un Staline pour lutter contre un Hitler n'était pas si évidente pour tous... C'est ce qu'on oubli trop souvent de dire, cette guerre, comme dans la chanson de Brassens, Mourir pour des Idées... d'accord mais de mort lente, parce qu'il fallait être sûr de ne pas se tromper d'ennemi à combattre... ce qui est aujourd'hui encore plus difficile qu'à l'époque, il n'y a qu'àà voir le déclenchement de la guerre en Ukraine ( lire d'ailleurs Quand l'Ukraine se lève de Constantin SIgov et Laure de Mandeville...

Une B.D. bi chromique, des degrés de bleu et de banc pour nous mettre dans l'ambiance grisaille de l'époque des vieux films de guerre de l'après-guerre!

Et la résistance, c'est surtout l'argot de résistance, les antenne de doryphore.... pour les voitures de triangulation des messages radios... une crosse d'Evêque dessiné pour la rue des Bernardin... comment utiliser des mots pour ne pas dire un lieu, ou pour insulter les Boches (sous entendu les Nazi plus que les Allemands) pour donner l'alerte! Une B.D. très intéressante et facile à lire!
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Cette BD très sobre, aux cases tracées à la règle, et uniquement dessinée dans les tons de bleus, raconte les débuts de Madeleine Riffaud, devenue résistante autour de 18 ans. C'est une rencontre entre l'héroïne et les auteurs qui est racontée là. On entend la voix de Madeleine, on voit les recherches et les dessins, on suit sa vie à la trace. Entre les paragraphes, les poèmes de Madeleine, qui mettent tellement de douceur et d'émotion dans ce récit.

Pour très bien connaître Amiens et le Limousin, j'ai été touchée par les paysages du début. Avec elle, on s'indigne, on voyage, on s'engage. Comme quelque chose de très naturel, comme si elle puisait tout ce courage et cette force dans les atrocités qu'elle a vécues et subies.

Maintenant il me faut absolument le tome 2, et j'ai bien envie de faire découvrir cette histoire, parce qu'aujourd'hui encore, le ventre est encore fécond...
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Ohlaa... Est-il possible d'amener un avis sur une telle vie ??

Parce que ce n'est pas un roman, ce n'est pas une histoire, on pourrait l'appeler biographie, mais moi je préfèrerais parler de tranche de vie.

Et quelle vie !

Madeleine Riffaut a tout vécu, tout vu... Le pire surtout... Mais rebelle depuis son plus jeune âge, elle fera tout pour entrer dans la résistance et accomplir ce qu'elle doit !

Voilà un livre qui devrait entrer dans les écoles, les collèges, et remplacer les tristes manuels scolaires...

Un dernier mot sur les illustrations qui s'inscrivent à merveille avec le texte et l'Histoire...
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Madeleine repense à son grand-père qui dans ce village de la somme en 1931 cultivait les roses, elle le chérissait ce grand-père qui lui a tant appris. Rescapée d’un bien triste événement alors qu’elle était enfant (des compagnons de jeux tués alors qu’il tentaient de déterrer un obus de la guerre de 14), Madeleine s’engage rapidement dans la résistance pendant la seconde guerre en prenant le nom de ce grand-père. Elle n’a que 16 ans mais une volonté farouche de rendre justice. Elle fut torturée et condamnée à mort pourtant la voilà du haut de ses 97 ans à raconter l’histoire de sa vie à Jean-David Morvan.



C’est donc pas épisodes que l’on découvre l’engagement de Madeleine, ses parents, sa maladie, les compagnons de route et l’amour, ses blessures et son obstination à faire ses preuves.

Dans des tons bleutés, Dominique Bertail nous rend un peu de ce Paris occupé et de cette Madeleine qui force le respect.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Chère Madeleine,



Un premier album pour commencer la plongée dans tes souvenirs, pour apprendre à te connaître, chaque planche révèle un peu plus celle que tu vas devenir. Comment devient-on résistante, quel est le chemin qui mène de l’enfant tendrement entouré par sa famille à celle qui lutte contre l’ennemi au risque de sa vie ?



Ce récit, c’est avant tout, cette volonté forte qui est la tienne, celle qui guide tes pas, agir plutôt que subir, en dépit de la peur, la conviction que c’est là ce que tu dois faire. Ces choix, ce sont avant tout les tiens, et en déroulant le cours de tes premières années, on comprend ces éléments fondateurs qui façonnent un peu plus précisément le destin vers lequel tu te diriges.



Le format graphique apporte une dimension supplémentaire. Oui, les mots sont importants pour dire et décrire chaque situation et quand ils sont renforcés par une mise en image soignée et parfaitement adaptée, leur impact en est encore plus puissant. Impossible de glisser rapidement sur un mot, d’éviter quelques bribes de ton histoire, le regard est happé par chaque dessin. Un camaïeu de bleu pour seul habillage, et jamais camaïeu ne m’a semblé plus évident, plus conforme à une immersion au cœur de ton histoire. Dans ce choix, il y a une sobriété respectueuse de ce que tu dévoiles, avec une grande franchise, sans esquive.



Certains passages sont difficiles, mais nécessaires. J’avoue avoir été bouleversée par certaines scènes, troublée par la violence de cette période que certains trouveront déjà lointaine quand il me semble que ne pas en parler serait préjudiciable. Car en toile de fond, il y a un rappel de la nature humaine, de ce que chacun peut décider d’accepter ou de refuser.



Tout dans ce roman graphique est réussi. Ton témoignage, émouvant, est de ceux qui devraient être lus absolument.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Madeleine Riffaud est une toute jeune femme quand éclate la seconde guerre mondiale. Elle vit dans le nord, ses parents sont instituteurs et l'occupation la révolte a tel point qu'elle cherche à rentrer dans la résistance. Mais la tuberculose la frappe et la voilà envoyée dans un sanatorium de Grenoble. Elle traverse la ligne de démarcation, ses médecins sont juifs et la bibliothèque regorge d'ouvrages interdits.



Cette bande dessinée est une biographie de Madeleine Riffaud, résistante au caractère bien trempée. Sa vie n'est pas drôle dès ce premier tome : affres de l'après guerre dans son enfance, humiliations nazies à l'adolescence, maladie, viol... Mais elle garde son courage et toujours va de l'avant. Elle se bat avec ses moyens et on ne peut que admirer sa détermination.

Sa vie de résistante ne fait que commencer dans ce tome et en lisant le cahier en fin d'album, relatant la construction de cet album, on devine que sa vie fût particulièrement mouvementée.



J'ai beaucoup aimé le dessin en Camaïeu de bleu avec une ligne claire.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Il serait malhonnête de critiquer l’aspect réaliste et fidèle d’un album documentaire. Pourtant à la conclusion de ce tome j’ai ressenti une forme de grande sagesse, de timidité (compréhensible) des auteurs devant l’œuvre qu’ile entreprennent. Le développement de cet album est éclairant en ce qu’il s’assume comme l’illustration fidèle d’un récit historique très précis (Madeleine semble avoir garder toute sa mémoire) et aucunement un travail de création. Dominique Bertail a beaucoup travaillé sur des projets documentaires par le passé (et a illustré le livre de Riffaud sur l’Hôpital). Première partie d’un triptyque, on n’en est bien entendu qu’aux prémices, déjà bien durs, d’une vie extraordinairement remplie. On découvre ainsi l’Exode, la drôle de Guerre, les conséquences très concrètes dans les villages de France et la réalité de la Milice. Celle d’une Résistance en zone libre également, qui très tôt participe à constituer les bases de ce qui deviendra une guerre intérieur à l’approche de la Libération. Ainsi le sanatorium de Saint-Hilaire du Touvet, près de Grenoble fut une plaque tournante du maquis alpin avec des prêtres et médecins fort courageux.



L’histoire est surtout celle d’une jeune fille fille d’enseignants, dotée d’un caractère bien trempée et victime de violences qui forgeront sa détermination. L’histoire commence à peine donc et l’on ressent malgré les difficultés de la Guerre la légèreté du Paris de Saint-Germain des prés, et de l’émancipation de la jeunesse même dans ces circonstances dramatiques. Sage je disais car il manque ce souffle romanesque qui aurait pu transporter cette BD au-delà de l’illustratif. Ce n’était semble t’il pas l’objet et l’on imagine le respect immense des auteurs pour leur témoin.



Plus documentaire précis qu’histoire BD, on parcourt ce premier volume à la fois fasciné par un des derniers témoignage de résistant français et frustré par la discipline qui parcourt le livre. A réévaluer bien entendu lorsque la trilogie sera conclue.



Lire sur le blog:
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Quand la vie d’une résistante se conte dans d’incroyables tons bleutés : je suis bien contente que Jean-David Morvan ait insisté auprès de Madeleine Riffaud pour la convaincre de témoigner de sa vie dans une bande dessinée.



On y découvre une jeune fille obstinée, fuyant la guerre et l’armée allemande qui déferle sur la France, atteinte de la tuberculose et envoyée dans un sanatorium où une idée fixe ne la quitte pas : en sortir pour rejoindre la résistance, et se battre contre ces envahisseurs qu’elle abhorre tout particulièrement depuis que l’un d’entre eux lui a mis un coup de pied dans les fesses.

C’est à la fois fascinant et très émouvant de voir se dérouler l’histoire de l’occupation allemande de la France durant la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux d’une personne pour qui le village d’Oradour-sur-Glane n’est pas un symbole martyr, mais un lieu de vacances où vivaient des amis ; ou de comprendre sur le tard, comme Madeleine, que la résistance est parfois là où on ne l’attend pas, loin des coups d’éclat glorifiés : curé sur une bicyclette, directeur du sanatorium employant des médecins juifs, personnels soignant pianotant dans une cave pour imprimer des tracts illégaux.

L’histoire à travers les yeux d’une contemporaine de la guerre donc, mais aussi l’histoire d’une jeune femme où aller dormir chez un ami de la famille, bien français, lui vaut d’être violée sans autre forme de procès à ses seize ans.



Un récit incroyable et qui m’a beaucoup touchée, tout autant que les splendides dessins de Dominique Bertail, qui excelle tout autant à peindre les montagnes du Val d’Isère que les rues parisiennes. L’année 2024 s’annonce fort en émotions littéraires !
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Madeleine, résistante, tome 2 : L'édredon rouge

L'édredon rouge (2023) est la deuxième partie de Madeleine, roman graphique de Jean-David Morvan (scénario) et Dominique Bertail (dessin) d'après les souvenirs de Madeleine Riffaud. Sous le nom de code de Rainer, en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke, Madeleine entre dans une cellule de Résistance. Elle narre les missions, les rencontres, et les nombreux morts qui jalonnent son quotidien. Une histoire émouvante et édifiante magnifiquement servie par des dessins superbes en nuances de bleu.
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Madeleine, résistante, tome 2 : L'édredon rouge

Madeleine fait partie de la résistance. Rainer est son nom de substitution. Elle est prête à tout pour mettre en déroute l'armée Allemande. A tout, et même à y laisser sa vie. Madeleine nous raconte son histoire.

Cette bande dessinée est forcément un coup de cœur.

Les dessins son magnifiques. L'utilisation de la couleur bleue accentue l'ambiance glaciale de ce roman graphique.

Madeleine a un incroyable courage. Elle veut lutter contre l'armée allemande et contre bien tout faire pour que la France retrouve sa liberté. Elle est déterminée, n'a peur de rien et est prête à tous les sacrifices. Son visage est quasiment toujours fermé, concentré vers sa lutte et son objectif. Elle ne s'embarrasse pas de sentiments, ce qui va faire d'elle un membre de confiance, puis de direction de la résistance parisienne. Toutes les méthodes sont bonnes pour résister et tuer des allemands.

On immergé dans un récit fort, qui prend aux tripes.

Une histoire vraie qui ne nous épargne aucun détail.

Un roman graphique à lire et à faire lire à ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la Seconde guerre mondiale.
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Madeleine, résistante, tome 1 : La Rose dégoupi..

Une autre trempe.

De quel métal sont faits certaines personnes, indignées et résistantes, risquant leur vie pour une certaine idée de la justice avec en point de mire l’égalité et la fraternité ? Madeleine Riffaud a cette envergure. Inflexible, cela se lit dans son port de tête et dans son regard. Aujourd’hui âgée de 98 ans, elle reste superbe, droite et libre. Elle a eu la bonne idée de confier ses souvenirs au scénariste Jean-David Morvan. Le 1er volume d’une trilogie annoncée est une magnifique réussite. La bande dessinée est l’œuvre de Dominique Bertail, maître du trait et du lavis. Avec ses gammes de bleu épaulées par le blanc du papier, le récit se nimbe dans une atmosphère délicate et surannée quand le bleu ciel domine ; il devient oppressant quand le bleu nuit s’épand. Visuellement, c’est superbe et le parti-pris plastique du dessinateur apporte une dimension artistique. Madeleine est bien jeune encore qu’elle doit affronter l’adversité, les préjugés sociaux, l’humiliation, la tuberculose et d’autres avanies qui ne cicatriseront probablement jamais tout à fait. Parue initialement en trois cahiers, la bande dessinée est un vrai bonheur. Elle permet de redimensionner une mémoire intacte qu’il s’agit de sauvegarder. Au regard de ce premier volume, il n’y a pas à craindre la suite qui sera certainement de haute tenue.
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