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Citations de Marguerite Duras (2449)


"Autour d'elle, c'est les déserts, les fils c'est les déserts, ils feront rien [...]. Cette petite-là qui grandit et qui elle, saura peut-être un jour comment on fait venir l'argent à la maison. C'est pour cette raison, elle ne le sait pas, que la mère permet à son enfant de sortir dans cette tenue d'enfant prostituée. Et c'est pour cela aussi sait bien y faire déjà, pour détourner l'attention qu'on lui porte à elle vers celle que, elle, elle porte à l'argent. Ca fait sourire la mère."
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"Ma mère mon amour [...] elle use tout jusqu'au bout, croit qu'il faut, qu'il faut mériter, ses souliers, ses souliers sont éculés, elle marche de travers, avec un mal de chien,[...], elle nous fait honte, elle me fait honte dans la rue devant le lycée, quand elle arrive dans sa B12 devant le lycée tout le monde regarde, elle, elle s'aperçoit de rien, jamais, elle est à enfermer, à battre, à tuer."
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"Déjà j'ai dit à ma mère : ce que je veux c'est ça écrire. Pas de réponse la première fois. Et puis elle demande : écrire quoi ? Je dis des livres, des romans. Elle dit durement : après l'agrégation de mathématiques tu écriras si tu veux, ça ne me regarderas plus. Elle est contre, ce n'est pas méritant, ce n'est pas du travail, c'est une blague - elle me dira plus tard : une idée d'enfant."
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Cet amour insensé que je lui porte reste pour moi un insondable mystère. Je ne sais pas pourquoi je l'aimais à ce point-là de vouloir mourir de sa mort. J'étais séparée de lui depuis dix quand quand c'est arrivé et je ne pensais que rarement à lui. Je l'aimais, semble-il, pour toujours et rien de nouveau ne pouvait arriver à cet amour. J'avais oublié la mort.
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Je vais écrire des livres. C'est ce que je vois au-delà de l'instant, dans le grand désert sous les traits duquel m'apparaît l'étendue de ma vie."
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Apprendre la durée exacte du temps. Savoir comment le temps, parfois, se précipite puis sa lente retombée inutile et qu'il faut néanmoins endurer, c'est aussi ça, sans doute, apprendre l'intelligence.

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J'aurais cru pourtant que c'était comme un devoir de tous les hommes, d'être heureux ; comme on recherche le soleil plutôt que l'ombre.
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Vous me demandez :
-Où est-on ?
- J'ai dit : A S.Thala.
- Et après S.Thala ?
J'ai dit qu'après S.Thala c'était encore S.Thala. C'est là. C'est là en effet que se trouve la ville de tout amour.
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Les films brisent ainsi l’illusion de l’achèvement des livres, pour révéler l’irréductible et l’infini du texte qu’ils contiennent : d’une certaine manière ils les parachèvent
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J'ai exactement un exemplaire de cet ouvrage (Editions de Minuit) et je vous conseille d'aller directement à la page 30 pour vérifier s'il n'est pas amputé de 36 pages comme le mien.
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"Dans cette ville, si petite qu'elle soit, tous les jours il se passe quelque chose, vous le savez bien".
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"Dans les villes, dans les villages, partout, les écrivains sont des gens seuls. Partout, et toujours, ils l'ont été."
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"La solitude elle se fait seule. Je l'ai faite. Parce que j'ai décidé que c'était là que je devrais être seule, que je serais seule pour écrire des livres."
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"Ecrire, c'était ça la seule chose qui peuplait ma vie et qui l'enchantait. Je l'ai fait. L'écriture ne m'a jamais quittée."
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-L'interrogateur : Vous auriez aimé que les autres connaissent les pensées que vous aviez dans le jardin.

-Claire : Oui. J'aurais désiré les prévenir, qu'ils le sachent que j'avais des réponses pour eux. Mais comment?

-L'interrogateur : En parlant?

-Claire : Non. Je n'étais pas assez intelligente pour l'intelligence que j'avais et dire cette intelligence que j'avais, je n'aurais pas pu. Pierre Lannes [son mari] lui, par exemple, il est trop intelligent pour l'intelligence qu'il a. J'aurais voulu être complètement intelligente pendant tout ce temps de ma vie. Je n'y suis jamais arrivée. Maintenant je sais que c'est trop tard.
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LUI
Le regard surtout, je crois… vous aviez un regard très…doux et puis dès que… dès qu’on vous voyait on savait à l’avance à peu près…ce que vous alliez dire.
ELLE, raide
Ça devait être ennuyeux… savoir à l’avance comme ça…
Rire faux.
LUI
A la fin. Dans les derniers mois. Oui, c’était très ennuyeux.
Un temps.
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Cet amour insensé que je lui porte reste pour moi un insondable mystère. Je ne sais pas pourquoi je l'aimais à ce point-là de vouloir mourir de sa mort. J'étais séparée de lui depuis dix ans quand c'est arrivé et je ne pensais que rarement à lui. Je l'aimais, semblait-il, pour toujours et rien de nouveau ne pouvait arriver à cet amour. J'avais oublié la mort.
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Il la regarde. Les yeux fermés il la regarde encore. Il respire son visage. il respire l'enfant, les yeux fermés il respire sa respiration, cet air chaud qui ressort d'elle. Il discerne de mois en moins clairement les limites de ce corps, celui-ci n'est pas comme les autres, il n'est pas fini, dans la chambre il grandit encore, il est encore sans formes arrêtées, à tout instant en train de se faire, il n'est pas seulement là où il le voit, il est ailleurs aussi, il s'étend au-delà de la vue, vers le jeu, la mort, il est souple, il part tout entier dans la jouissance comme s'il était grand, en âge, il est sans malice, d'une intelligence effrayante.
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Première page du roman : Il leur avait semblé à tous les trois que c’était une bonne idée d’acheter ce cheval. Même si ça ne devait servir qu’à payer les cigarettes de Joseph. D’abord c’était une idée, ça prouvait qu’ils pouvaient encore avoir des idées. Puis ils se sentaient moins seuls, reliés par ce cheval au monde extérieur, tout de même capables d’en extraire quelque chose, de ce monde, même si ce n’était pas grand-chose, même si c’était misérable, d’en extraire quelque chose qui n’avait pas été à eux jusque là, et de l’amener jusqu’à leur coin de plaine saturé de sel, jusqu’à eux trois saturés d’ennui et d’amertume. (…) Cela dura huit jours. Le cheval était trop vieux, bien plus vieux que la mère pour un cheval, un vieillard centenaire. Il essaya honnêtement de faire le travail qu’on lui demandait et qui était bien au-dessus de ses forces depuis longtemps, puis il creva.
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Fille de paysans, elle avait été si bonne écolière que ses parents l’avaient laissée aller jusqu’au brevet supérieur. Après quoi, elle avait été pendant deux ans institutrice dans un village du Nord de la France. On était alors en 1899. Certains dimanches, à la mairie, elle rêvait devant les affiches de propagande coloniale. « Engagez-vous dans l’armée coloniale », Jeunes, allez aux colonies, la fortune vous y attend. » A l’ombre d’un bananier croulant sous les fruits, le couple colonial, tout de blanc vêtu, se balançait dans des rocking-chairs tandis que des indigènes s’affairaient en souriant autour d’eux. Elle se maria avec un instituteur qui, comme elle, se mourait d’impatience dans un village du Nord, victime comme elle des ténébreuses lectures de Pierre Loti. Peu après leur mariage, ils firent ensemble leur demande d’admission dans le cadre de l’enseignement colonial et ils furent nommés dans cette grande colonie que l’on appelait alors l’Indochine française. Page 23
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