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Citations de Marie-Claire Bancquart (202)


Vols feutrés d'oiseaux.

Marche prudente.

Petites fatigues prises en compte
mains sur le pelage du chat
tiède, tiède,

et nos regards sur le monde un peu flou
en cocon de neige légère.
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Au commencement était Baudelaire, et les surréalistes ne manquent pas de le réclamer comme initiateur de leur modernité, plus peut-être dans son principe que dans son esprit.
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TERRE ÉNERGUMÈNE
IL, sa vie, sa mort


Des fois il s'installe
à l'intérieur du mur.
Le nez sur des coquillages fossilisés dans les pierres
il respire des pourritures ténues, anciennes.

Les cheveux maçonnés
les paupières fermées
son corps tout debout
tient bon, un mètre au-dessus de la terre.

Il est
l'œuf du mur.

Il parle à travers lui
des vibrations qui parcourent le monde, pierres et lui,
devenus par leur assemblage
juste un peu à côté
de l'habituel : rien d'incroyable, au fond.

p.252
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Petit bruit, pluie.

Cavalerie fourmi
chuchote à minces pattes avec les feuilles.

L’après-midi n’est pas augurale
mais pareille à tant d’autres.

Nous aimons sa simplicité.

Dans les vitres s’inscrivent nos visages
un peu flous
comme si nous voulions dérober le paysage
et le transporter pour toujours dans notre maison.

Il nous laisserait vivre en lui, sans histoire.

Nous serions des stratèges en gouttes et brindilles,

nous préserverions une paix
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TOI, L’HERBE…


Toi, l’herbe
toi ligneuse, tête lourde de graines,
que le hasard a fait germer en pot sur un balcon,
je te merveille, je t’espérance

tu sauvage
tu
secrète
tu parles d’une grande terre semée de toi

sur elle je caresse ma figure civilisée,
mes livres verticaux,
l’espace tout entier : sa vieille histoire, sa fatigue.

Nous nous faisons une origine
dans l’odeur de ta sève.

Babel n’est pas encore construite
et nous non plus.

Ce sont les jours d’avant l’homme et la femme.

Tout est possible encore.
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COMMENT VIVRE DANS UNE MAISON SANS JARDIN…


Comment vivre dans une maison sans jardin, sans amour, repliée sur toi, malheureuse ?

— Allume une lampe rouge
fais le compte de tes amis.

Tente de transporter chez toi une petite divinité agraire qui prendra la forme du pain.

Une assiette, un peu de lune,
tu vas les installer ensemble sur la table.

Ainsi la maison sera douce à ton cœur.
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ISIS TOUJOURS

Feudataire des riens


Sur le C de cerise
le calligraphe
traque l'énigme universelle.

Un oiseau
pour se donner accès libre aux nuages
s'envole du fruit.
Se couvrant
d'un rouge absolu
la cerise éclate en lumière.

Sa rondeur charnue
gonfle le cœur du calligraphe.

À la fin il se voue au rêve
s'envole l'oiseau
devient cerise.

À peine esquissée
sa lettre s'échappe
de son côté
laissant la page
seule
avec sa question.

p.82
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VILLE, ET TOI

MÉLODIE TRÈS ÂPRE


Le dormeur dévale
une pente incertaine
et tombe
sur
ses propres cendres.

De quoi salir un peu sa manche.

Il se réveille, marche, oublie son cauchemar.

Dans une cour d'anciens ateliers
le petit jour résonne avec ses pas.
Le temps s'ouvre en arrière
vers un imprimeur de livres grecs qui savait lire
seulement
leur alphabet

mais l'anarchie, son avenir de révolte, il y croyait,
son triomphe, il le prédisait en éveil et en rêve,

moins perdu que nous, dans la même ville
parcourue de même
en préface de la journée
d'un vague bruit maritime : voitures, trains.

Et nous incertains,
            la faute au siècle, la faute à pas de chance,
                                     la faute
                                          à
                                          quoi ?

— N'empêche : le matin, on le célèbre malgré tout.

p.51-52
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et comment prendre son parti
d'être parmi les autres
un animal sans doute plus habile à louer l'astre nourricier
mais qui n'a pas
dans sa lumière
le roux du renard, l'oreille levée du chat ?
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Toi, l'herbe cette fois au sixième étage,
très haute pour ton statut d'herbe,

toi ligneuse, tête lourde de graines,
que le hasard a fait germer en pot sur mon balcon,
je te merveille, je t'esprérance

tu sauvage, tu secrète
tu parles d'une grande terre semée de toi

sur elle je caresse ma figure civilisée,
mes livres verticaux,
l'espace tout entier : sa vieille histoire, sa fatigue.
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l'ici et maintenant
arrête le regard.
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Au sommet des églises, des cathédrales
veillent d'étranges bêtes
juchées sur le penchant des toits

elles sauvegardent les paroles fortes des hommes
tourment ou amour

et l'en-deçà même de la parole :
quand nous savions
seulement
grogner, gémir, hurler

langages
non explicites

nous en avons perdu le souvenir

ils ont inspiré sourdement les sculpteurs.
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Plus de corset : impression extraordinaire. Plus de corset, mais c'était le contact permanent de la peau avec la douceur mobile du linge, le droit de s'admettre un peu flapie ou de se redresser sans aide : enfin, la pratique avouée de ce qui avait été jusqu'alors une transgression. J'avais vingt-quatre ans. Vingt et un ans de maintien par la force étaient abolis. Je profitais de mon corps.
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Temps passant
Temps passé
qui se fabrique
tout doucement autour de lui, de nous.

On s'aperçoit des amitiés rompues
par la mort ou l'absence.

On dit je ne dirai plus rien

J'écrirai
oui
mais pour les arbres.

Je deviendrai sentence d'écureuil.
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Ies branches suintent comme pleurent
les yeux des chiens.
L'arbre élagué
fait le compte de feuilles
qui ne pousseront pas.

Autour
s'étire
la forêt vingt fois essartée.

Le silence a goût de la plaine
fluide, saturée par l'embrun.

La paume et sa transpiration légère
caresse au creux d'arbre
un lichen lentement venu.
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Celui qui marche sur une échine de la terre
sent le vent lui gifler par les dents une haleine salée :
la mer proche
réveille en son étroit pays le poisson d'origine.

Doux sur doux frais sur frais
naît le soleil trempé du ventre.
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La nuit, c'est une porte de la terre
que partois nous ouvrons.

Les volcans arrondissent leurs yeux autour de nous berçant notre solitude.

Maintenant les amis nous apparaissent avec un visage brouillé.
La netteté va vers les ombres.

Nous sommes en travail de nous
inconnus
sans ornement.

De soleil à sommeil
une lucidité tombe au bas du monde.
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J'ai lieu plusieurs fois, dit le corps.

Dans la banlieue creuse de Jonas.

Dans la photographie de ma mère jeune.

Dans un plan de ville peu connue
où Paris tout entier se loge avec moi.

J'ai lieu
dans le noir du cassis
le plus craie de la craie.

Mon moindre lieu ?
- Ma peau
baignée, baisée,
qui résilie tous les sept ans ses cellules.
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Ferme les yeux.

Sous tes paupières
un moment
vient une pièce de lumière et d'ombre.

Elle passe au-delà dans l'enveloppe de tes os
dans la mousse pulmonaire
dans le charroi du sang
plus à toi que jamais

dissoute
distincte
chair dans la tienne.

C'était à toi
la superposition de cris de corneilles et de confidences l'appel emphatique du garçon dans la cour
pendant la sieste bordée de soleil extrême.

Tant de paroles
Sorties de ta mémoire :
le livre à exemplaire unique
où s'inscrivait ta vie avec une encre de vin herbé.
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A bord d'une Europe dérivante
avec son chargement d'églises aux lourdes statues
l'homme accoudé sur l'usure des astres
a soif et brûle.

Il pense à la chute lumineuse des aubes
autrefois
sur des falaises

et son coeur cherche en vain la petite image nouvelle qui susciterait une parole chez les anges.

Son royaume n'est plus en lui
mais dans un animal énorme et friable
mis au monde par ces mots qu'on peut crier, casquer, démentir.

Sauf un insecte tombé dans sa paume
il n'a plus d'étendue.
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