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Citations de Marie Colot (218)


Dans la voiture, Joshua pousse un gros soupir.
- Ce repas était d'un pénible ! Tu aurais pu essayer d'écourter. Je donne ma première conférence mercredi et je n'ai pas de temps à perdre, surtout avec des gens aussi insignifiants. J'ignore lequel des quatre est le plus désespérant. Ta soeur qui parle de bébé ? Mathis et son sourire de ravi de la crèche ? Tes parents, ces parvenus qui se prennent pour des globe-trotters alors qu'ils n'y connaissent rien ? Vivement dans quinze jours, qu'ils soient dans l'avion et nous fichent la paix !
Pendant qu'il déverse son venin, la voiture accélère et l'aiguille grimpe sur le compteur.
- J'aimerais que tu conduises moins vite, s'il te plait.
- Ta gueule ! Tu l'as fermée toute la soirée et tu l'ouvres pour me donner des ordres ?
Ses pupilles sont en feu. Je détourne immédiatement le regard. Je veux qu'il fixe la route, je ne veux pas d'accident, pas de problème, juste le calme, le calme, oui, le calme et le silence.
Pendant que Joshua fonce, en hurlant sur les véhicules qui le ralentissent, mon portable bipe.
Adri : C'était hyper chouette cette soirée avec vous :-) Vous êtes un couple magnifique et vous êtes trop bien assortis. Je sais que je me répète, mais tu as de la chance, soeurette ! Profite à fond
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- Tu t'en fous de moi, Mona!
Son regard s'embue. Après ses coups de griffes, Joshua a souvent des crises de larmes. Comme d'habitude, il s'excuse, il me caresse les cheveux, m'embrasse. Il pleure d'amour comme il dit, parce qu'il a peur que je le délaisse tant il est heureux à mes côtés. Si c'est le cas, pourquoi trouve-il tant de choses à redire ? Pourquoi est-il si colérique certains jours ? Pourquoi m'en veut-il à la première occasion ? Parfois j'ai du mal à suivre son humeur en montagnes russes, mais, toujours, la fragilité comme la force de son être me prennent aux tripes tandis que ses baisers fougueux s'occupent du reste.
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756. Je compte en silence jusqu’à 756 et, enfin, sa colère s’arrête. D’habitude elle se calme aux alentours de 500. J’en ai déjà passé quelques soirs à compter, compter, compter. C’est ma technique pour penser à autre chose, pour tenir bon et me convaincre que ça s’arrêtera bientôt. Et ça s’arrête toujours, comme un tour de montagnes russes se termine à l’arrivée. Pendant ses crises, il m’embarque de force dans son wagon, sans ceinture de sécurité. Il roule à vive allure, il hurle dans les descentes et je reçois tous les chocs. Ceux des mots, ignobles, coupants, rageurs. Ceux des gestes de trop. Les premiers étaient presque doux, à peine visibles. Autour du poignet ou dans le bas du dos. Des accidents, pas grand chose. Une bouscule qui tourne mal. […] Ce soir, une fois de plus, je ne reconnais pas l’homme que j’aime. Et j’ai envie de m’enfuir, de le planter là avec ses méchancetés, quelques heures ou juste quelques minutes, pour qu’il comprenne qu’il dépasse les bornes et que ça suffit. Jamais, je n’en ai la force ni le courage. Toujours, j’endure en attendant l’accalmie. Parce qu’il est capable du pire comme du meilleur et que, dans un couple, comme il aime me l’expliquer, il n’y a jamais qu’un seul coupable.
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Cette paralysie, c'est l'histoire de ma vie , ma marque de fabrique et ma plus grande déception.
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-Arrête. Je suis dans la merde.
-C’est pas nouveau, ça, il me semble…
[…]
-Même si j’avais envie de rentrer chez moi, c’est impossible. J’ai trop de monde sur le dos.
-Les kilomètres ne résoudront pas tes problèmes.
-Les problèmes, tracasse, j’ai l’habitude de vivre avec.
[…]
-Tu vas galérer jusqu’à quand ? Jusqu’à ce qu’il soit trop tard, c’est ça ? Tu ne seras jamais bien nulle part. Retourner chez toi, c’est le mieux, je t’assure. […] Oh, tire pas cette tête ! La situation est pas désespérée. Au moins, tu reverras ta belle !
-Non, c’est mort de chez mort.
-Tu peux sûrement la récupérer.
-Les sentiments, ça sert qu’à en crever.
-T’as gagné le record du pessimisme ou quoi ?
-Et toi, t’es humoriste, c’est ça ?
-Non, moi, si ma vie avait tourné autrement, je serais devenue psy. Mais pute, c’est pas si différent, au final. On va trouver une solution. Les relations amoureuses désastreuses, c’est mon rayon !
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Quand je me lave les mains, une eau grise tombe dans l'évier. J'ai emporté un peu de son chagrin avec moi et il s'échappe par le trou qui mène aux égouts. S'il ne me colle plus aux doigts, il me reste bien en tête. (p. 40)
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Papa se replonge dans son journal. Cette satanée misère du monde l'encombre. Et, comme il ne sait pas quoi en faire, il la range dans un coin de sa tête pour l'oublier. Pareil que les cartons au fond de la buanderie. Mais moi, je n'abandonne pas les cartons. Alors les vrais gens, n'en parlons pas ! Une personne, ce n'est pas la terre entière. L'aider, ça ne doit pas être si compliqué. (p. 33)
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- Tu dois suivre les lignes, Ernest.
- Laisse-moi tranquille !
Je le sais bien, mais je ne réussis jamais. Mes lettres refusent d'aller tout droit. Elles préfèrent ce qui est de travers. Elles suivent le chemin qui leur chante. Comme moi. (p. 27)
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Madeline a noué le cordon de son capuchon vert, bien serré autour de son menton. Elle n'est pas du genre à désobéir. Elle croit aux "il paraît" inventés par les gens pour faire peur. Mais la peur ce n'est pas un paquet de bonbons. Ça ne devrait pas se partager. (p. 10)
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Mes deux copines parlent comme des moulins à paroles pour tenter de noyer mon silence. Elles essaient de me faire rire et y parviennent parfois en racontant des anecdotes du lycée : le prof de maths est fou à lier, celui d'EPS, misogyne, le stagiaire d'anglais trop beau, tout y passe, tandis que je m'efforce de les convaincre que, ça y est, je suis redevenue la Rhéa qu'elles aiment et connaissent si bien.
J'ai l'impression de jouer une comédie monstrueuse, de réciter un texte appris par cœur, de porter un masque.
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- Je n'arrive pas à me remettre du départ d'Alex.
- ça prendra du temps.
- Oui, du temps, c'est toujours ce qu'on dit. Mais j'ai à la fois envie que ça aille mieux et que ça n'aille pas, tu vois ?
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Dans la vie, on ne choisit pas tous les paramètres. On prend ce qui vient , pas vrai ?
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En me couchant, je repense à Jeanne, seule à l'hôpital, et je colle le petit poème de Confucius juste au-dessus de mon lit. Je le répète en boucle, comme un mantra, avant de glisser dans le sommeil. (...) Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve.
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- Satie. J'adore.
Moi aussi, j'adore, mais quelle tristesse si c'est le reflet du cœur d'Igor. Moi qui me croyais la plus malheureuse au monde, j'avais tort : nos chagrins se sont bien trouvés et traînent derrière nous comme des boulets.
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- Du bien ? Tu déconnes ? Tu sais ce que c’est de passer des heures au bloc, de se réveiller avec des perfusions partout et des douleurs si atroces que tu voudrais mourir, de découvrir ton visage si gonflé qu’on dirait un pudding éclaté et de t’entendre dire que « vraiment, là, c’est beaucoup mieux ! » alors que tu ressembles aux frères Bogdanov, en pire ?
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Obama ? Quel drôle de surnom ! Un peu mytho, cet Igor, non ?
Je comprends vite mon erreur : un perroquet s’égosille dans une cage et répète à qui mieux mieux :
- « Voi-là Rhéaaa, voi-là Réaaa ! »
Je n’ai pas trop le choix. Cet étrange animal semble faire partie de la famille.
- Bonjour Obama, dis-je en m’approchant de lui.
Cette phrase a le don de le mettre dans tous ses états. Il renverse sa coupelle de graines, s’élance contre les barreaux et bat des ailes vigoureusement.
-Arrête, Obama, sinon je mets le drap, articule-t-on soudain derrière moi.
- « Arrrrêêêtte Obama, répète l’oiseau, très énervé. Pas le draaap, pas le draaap ! »
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Ma mère a toujours été incapable de répondre à mes interrogations de petite fille. Elle n’a jamais su pourquoi mon père était parti. Il lui a dit qu’il n’avait rien à lui reprocher, et il a claqué la porte.
Un, deux, trois, basta.
Moi, j’ai fait pareil du coup. J’ai claqué la porte de mon cœur.
Un, deux, trois, basta, plus de papa.
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D'où il est, il n'a pas besoin d'être jaloux : je ne le remplacerai pas. Lui et moi, c'est comme Juliette et Roméo, unis au-delà de la mort, et plus encore.
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Je n'arrivais pas à accepter que c'était moi qu'ils insultaient. "La petite Jade" ne me ressemblait pas. J'étais devenue le centre d'un odieux petit monde où j'avais décroché malgré moi le rôle de pute.
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C'est l'heure H. Le jour J. La vie avec un grand V. Je suis tellement heureuse que j'ai envie d'écrire tout en majuscule.
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