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Critiques de Marie-Hélène Moreau (17)
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Quartier des Innocents

" Le Quartier des Innocents " , c'est un lotissement où ne résident pratiquement que des locataires , des gens qui passent , ne se regardent pas , ne discutent pas , ne s'intéressent pas , ne se connaissent pas ...ou si peu .Alors , quand le drame frappe , quand les " feux de l'actualité " dirigent leur faisceau dans la " bonne " direction , quand , enfin , on trouve une raison d'exister aux yeux avides du monde , chacun et chacune se met sur son " trente et un " . La " chance "frappe à la porte de ces inconnus aux destins parfois bien cabossés . "Place , place , on veut dire , on voudrait dire , vous pourriez nous dire ..." Place aux innocents....

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En entamant la lecture de ce livre dont chaque chapitre renferme " l'histoire " d'un des protagonistes , il faut s'imaginer se " glisser " dans les habitations , s'emparer du corps , de l'esprit et des pensées intimes des personnages au point de ne plus faire qu'un avec chacun d'eux , parler comme eux , endosser un costume de jeune homme , ou de vieille femme , d'un voisin , d'une mère , d'un père ....etc. Et pour parler ...d'un drame .

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Le costume est grand , oppressant et l'on ne sort pas forcément serein en tournant la dernière page . Car il faut le dire , si la présentation n'est pas inédite, elle n'en demeure pas moins originale et efficace , servie par un style qui s'adapte en fonction ...Phrases infinitives , nominales , négatives, interrogatives se succèdent, voire " s'empilent et s'accumulent " pour , sans cesse , répandre un flou , une sorte de brouillard qui enveloppe notre esprit et nous transporte en permanence dans un monde plutôt glauque , celui de la " raison d'exister " , d'être , de paraitre ou de disparaître....lorsque survient " l'événement ".Roman noir ? Oui , sans aucun doute , tant les personnages portent avec eux , en eux , toute la " misère du monde " tout en étant " innocents " ...."Innocents " , un mot que chacun et chacune d'entre nous interprétera à sa façon....

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Pour ma part , j'ai beaucoup apprécié ce roman . Les chapitres sont assez éprouvants et je n'ai jamais pu en lire plus de deux à la fois , c'est dire combien l'autrice nous maintient " là où elle veut " , aux limites de la nausée face à tant de pensées individualistes , et c'est tellement fort que l'on a du mal à se défaire d'une éprouvante impression de malaise .

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C'est le second roman des Éditions Aethalides que je découvre après " Cendrillon en Pologne " et j'avoue que les deux , dans des registres et des formes différents, m'ont beaucoup plu et séduit. Je remercie du fond du coeur Florence et l'équipe des Éditions Aethalides pour leur sympathique confiance et j'adresse un " grand coup de chapeau " à Marie - Hélène Moreau , la brillante autrice.
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Ceux qui comptent

Avant tout chose , un grand merci à Marie - Hélène Moreau et aux éditions " la mouette de Minerve " pour m'avoir offert , alors que je ne l'attendais pas du tout , ce livre d'une auteure qui fait vraiment partie , désormais , de mon cercle d'amis fidèles .

C'est en effet le troisième volume de cette dame que je lis et ...que j'apprécie particulièrement , ceci dit , sans aucune arrière - pensée .

Ce roman , la couverture en donne le ton .Un univers gris vers lequel montent des gratte-ciels sans âme ni personnalité .Le siège , sans doute de nombreuses sociétés comme celle dans laquelle nous invite à pénétrer Marie - Hélène Moreau .Une société comme il en existe beaucoup dans notre monde impitoyable de solitude , de compromis , de coups bas . .

C'est dans cet univers que nous allons rencontrer nos deux " héros" , Luc Perrot , petit comptable , et Valérie Andrieu , chargée des ressources humaines , métier décrié s'il en est dans notre société contemporaine déshumanisée .

Avec ces deux personnages , on va pouvoir analyser les terribles relations factices et bien inhumaines qui , derrière les sourires carnassiers , font que des hommes et femmes , avides de pouvoir et de reconnaissance , préfèrent sacrifier tous les aspects les plus forts de leur intimité familiale , de leurs collègues et leurs loisirs au profit de la taille " monstrueuse " et sans limite de leur ego . Au risque de ...

Dans une vie "précédente" , Marie Hélène Moreau a été responsable des ressources humaines et son acuité sur le sujet est sans concession , taillée au scalpel , intrusive au plus haut point .On sent à travers son récit une justification à son changement radical d'orientation professionnelle , et ce pour notre plus grand plaisir de lecteur .

Son écriture vive , alerte , analyste mais parfaitement maitrisée rend ce sujet " noir " , crédible car réaliste .Sujet ô combien intéressant pour moi qui n'ai jamais eu à affronter ce genre de situation dans ma vie professionnelle , mais qui a semble - t-il perturbé une amie babeliote ayant eu une approche douloureuse du contexte . Souvenirs ? Période à oublier ?

C'est trés courageux de livrer cet aspect du monde d'aujourd'hui , révélé parcimonieusement d'ordinaire " sous le manteau " et j'ai littéralement " dévoré " cet ouvrage " criant " de sincérité, hélas .

C'est en toute confiance que je vous conseille ce " reflet " du beau monde d'aujourd'hui dans certaines entreprises .Tant que " ça " existera , il sera bien difficile d'envisager le meilleur .

" Ceux qui comptent " , superbe titre qui mérite un sacrée analyse , un sacré point de vue ...La réponse dans ce livre ? A chacun et chacune d'entre nous de se faire son opinion .Un challenge personnel .Pour ma part , j'ai une idée mais " même sous la torture " , je n'en dirai pas un mot .

Allez , amitiés et à trés bientôt à toutes et tous . Courage . Moi , retraité , la pression , elle est simplement dans la bière ( avec modération ) ...et sous le regard sans concession de mon épouse !!!

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La tragédie du dinosaure

Franchement , lire ce roman quelques jours avant Noël pourra passer , aux yeux de certains , pour un masochisme rarement rencontré .Et pourtant , non , les amis et amies , il n'en est rien .Je poursuis mon argumentation : tu éprouves un tel bonheur de passer les fêtes avec tous les êtres qui te sont chers , parents , grands parents , enfants , petits enfants , amis que tu te dis , non , ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible de ne pas porter attention au message délivré par Marie Hélène Moreau dans son dernier ouvrage , "La tragédie du dinausore " paru aux éditions "L'Harmattan" et d'en accepter le propos sans réagir ..Oui la vie vaut d'être vécue , oui il faut préparer celle de ceux " qui nous suivent "...Ce n'est pas un cadeau , c'est un devoir .

C'est qu'il " déménage "ce roman dont on peut entrevoir le thème sur une couverture " parlante " du plus bel effet ( si ll'on peut s'exprimer ainsi ).Je vous mets au courant , mais juste ce qu'il faut , hein , pas plus .Dans ce livre , nous sommes dans le début des années 2050 ...Oui , je sais , 2050, ça paraît loin mais ...Bon , chacun son avis mais moi , en 2050 , je ne serai sûrement plus là à vous dire ce que je pense de cette lecture...Enfin , si je suis encore là , c'est que j'aurai atteint un âge digne des Noë , Hérode ou autre personnage de La Bible .Par contre , mon petit fils qui se trouve prés de moi , sera , je l'espère en pleine possession de ses facultés dans un monde ...Que je laisse Marie Hélène Moreau vous présenter .Attention , ça décoiffe ...Allez , juste un petit aperçu: sable à perte de vue , poussières , buissons ...épineux , plus aucun animal , racines pour seule nourriture , manger pour seul horizon , tuer les rares contemporains pour les ...manger avant qu'ils nous mangent ...Perpétuelle quête , perpétuelle obsession , vivre , ou plutôt survivre jusq'au moment où ....

Vu comme ça , vous allez dire " Mais qu'est-ce que j'irais faire dans cette galère ? Maudite galère avec la mort comme seule chance de salut ?" . Ce sont les fêtes , non ? Certes le monde n'est pas trés drôle , mais tout de même.....

Avant de vous laisser vous enfuir vers la préparation du repas du Nouvel An , permettez - moi quelques réflèxions .D'abord , ce roman noir ( oui , oui ), je ne l'ai pas lu , je l'ai dévoré et , croyez- moi , il n'a rien eu d'indigeste. Prendre les pas de Gab n'est pas une sinécure mais pas question de l'abandonner .Compassion ? Pitié ? Empathie ? Que nenni , tout autre chose mais ça , comme d'hab , hein , motus ....Et puis il y a aussi des enregistrements sur cassettes , En 2050 ? La honte ? Pas de jugement hâtif ...Donc , je disais que ce livre , je l'avais dévoré et c'est sans doute aussi grâce à une construction trés attractive , un style percutant , vivant , agréable ....Marie -Hélène Moreau sait écrire , toucher , émouvoir , faire passer dans ses phrases et dans ses mots , un message fort , sans pathos , sans discours moraliste . Chacun d'entre nous puisera ce qu'il veut et , comme moi , trouvera sans doute dans ces pages , au - delà d'une désespérante et constante étreinte , de belles mais fragiles couleurs d'un espoir qui est là , à portée de mains et que nous ne manquerons pas de relever et de faire nôtre . C'est à nous tous et toutes que...

J'avais eu le plaisir de lire et d'apprécier "Le quartier des Innocents " de Madame Moreau , " La tragédie du dinosaure "confirme toute l'estime et l'intérêt que je porte à ses ouvrages .

Voilà , il me reste à chaleureusement remercier madame Moreau et les éditions " L'Harmattan" pour ce trés beau cadeau et pour leur grande confiance . Oui, 2050 , c'est ...demain , pensons y tous pour que la vie demeure .Bonnes fêtes à tous . A trés bientôt.



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Quartier des Innocents

Un enfant a disparu.



Quel est son nom ? Nul ne le sait vraiment. Et peu importe à vrai dire : à part pour ses parents, ça a tellement peu d’importance dans ce quartier paisible où chacun est si proche de ses voisins, et si éloigné à la fois.



La disparition connue, le bal des faux-culs peut débuter : il y a celle qui n’a rien vu ; celle qui a peut-être vu ; celui qui a oublié ; celui qui culpabilise ; celui qui devrait mieux enquêter ; celui qui tient une piste ; enfin peut-être…



Dans ce Quartier des Innocents, personne ne l’est vraiment, coupable a minima de désintérêt, d’égoïsme, de voyeurisme ou de faiblesse. Comme autant de témoins de ce gâchis sociétal, Marie-Hélène Moreau fait défiler les parents, voisins, enquêteurs, journalistes pour le récit choral d’un même fait divers qui change de dimension au fil des éclairages nouveaux qu’apporte chacun.



Surfant sur la théorie de la poule et de l’œuf, l’auteure interroge sur ce qui a conduit au drame qui n’aurait jamais dû survenir ainsi, à moins qu’il ne soit en fait le révélateur ou le déclencheur de tous les dysfonctionnements cachés de ce quartier-réplique de notre société individualiste.



Si la construction volontairement répétitive du livre et les incessantes interrogations de chacun des protagonistes finissent par devenir un brin obsessives, Quartier des innocents interroge à 360° la question de la responsabilité, injustement assumée ou trop facilement rejetée.

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Quartier des Innocents

Je vous présente une belle découverte ! Qui débute sur un drame : Un enfant disparaît.

Cette histoire lugubre dont j’ai apprécié la narration, sous forme de roman choral, permet de bien comprendre la psychologie et la routine des protagonistes, d'entrer dans leurs têtes pour y connaître toutes leurs pensées, leurs traumatismes et leurs attentes.

La plume de Marie-Hélène Moreau est incisive, fine et addictive et ceci est aussi incontestable que la dentition particulière du flic de ce bouquin.



Qui sont les parents du petit, les voisins ou les enquêteurs ? Et leurs agissements ?

Comment sont-ils perçus par les autres qui ne parlent pas avec eux et qui se réfèrent uniquement à l’apparence ?

J'ai mené l'enquête, pris des notes pour relever les indices pour retrouver le garçon disparu, même suspecté quelques personnages pour être honnête.

J'avais tout faux.

Dans ce livre, le lecteur fait partie de l'histoire, l’autrice joue avec nous, elle teste notre niveau de crédulité, nous emmène sur des pistes bonnes ou mauvaises et cela est très fin, très intelligent.

Est-ce que nous serons sensibles au quand dira t-on ? Est-ce que nous allons suspecter certains personnages plus que d'autres et pourquoi ? 

Ce livre est fait pour tous et encore plus pour celles et ceux qui aiment les polars noirs psychologiques et sociologiques. Je ne peux que vous le recommander vivement et pourtant, ce n’est pas du tout ma littérature de prédilection !!! Décidément, les livres de cette maison d’édition ne me laissent jamais indifférente, et laissent toute une flopée de réflexions derrière eux après leur lecture même plusieurs jours après.



Le synopsis :



Un jeune garçon d’une dizaine d'années disparaît dans le quartier des innocents.

Un quartier où tout le monde se scrute, se juge, se jauge, se compare.

Un quartier où les préjugés vont bon train. 

Un quartier comme les autres en somme.

On ne connaît jamais les gens que nous côtoyons tous les jours, à qui nous parlons quelques minutes avant de rentrer  chez nous, en échangeant quelques mots au marché, en conduisant les enfants à l’école...

Les parents et les flics se demandent si les voisins ont vu quelque chose mais si c'était le cas, le diraient-ils ?

Que cachent t-ils ces gens ? Que veulent-ils garder pour eux ?

La vieille du 36, le livreur, le voisin, les parents de l’enfant ?

Et qui sont-ils vraiment ces flics, ces journalistes, qui recherchent l'enfant sans trouver aucune piste ? 

Qui est le coupable ? Qui sont les innocents ? Le sont-ils vraiment ?

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Quartier des Innocents

Ah mais quelle lecture intéressante!



La 1ère phrase de la quatrième de couverture avait déjà aiguisé mon intérêt : "Un enfant disparait dans un quartier tranquille", un scénario anxiogène au possible, un scénario déjà vu certes mais amené ici d'un manière très intelligente. En effet, le livre est construit de façon à ce que nous découvrions les détails du drame à travers les portraits des différents protagonistes gravitant autour de celui-ci. Ainsi chaque chapitre se concentre sur une personne : l'enfant effacé d'à-côté, la vieille femme qui trompe sa solitude en surveillant ses voisins à la fenêtre, le journaliste en mal d'actualités, le policier...jusqu'aux parents dévastés.

Et petit à petit, alors que l'on s'interroge sur ce qui aurait bien pu se passer, on va se rendre compte que dans le quartier des innocents, personne ne l'est vraiment...



Je m'arrête ici, j'espère sincèrement que vous serez assez curieux pour ouvrir à votre tour ce livre et partir à la rencontre de ces habitants qui, tous autant qu'ils sont, reflètent assez bien notre société actuelle... Ainsi, je peux vous dire que j'ai trouvé ce roman "terriblement" juste et forcément, cela amène à la réflexion.



C'est un livre qui je pense va me rester longtemps en tête.

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Quartier des Innocents

Dans un quartier aux allures tranquilles, un jeune enfant disparaît. Il laisse pour seule trace, sa bicyclette plantée dans l’allée de sa maison. Personne n’a rien vu. Du moins, c’est ce qu’il se dit.



La construction du roman de Marie-Hélène Moreau, c’est autant de chapitres que de personnages et de vies. Un roman chorale dans lequel 10 protagonistes prendront la parole, tour à tour dans ce quartier au semblant de huis clos. L’auteure autopsie chacun des habitants avec une extrême précision, les rendant autant humains qu’associables. Nous retrouvons évidement des parents dévastés, un journaliste en quête d’une affaire croustillante, un livreur pas très malin, une vieille voisine seule à sa fenêtre, un copain d’école un peu renfermé..



L’un après l’autre, ils passeront sous les questions des flics, bien peu enclins à résoudre le dossier avec si peu d’informations fiables.



Chacun ira de sa petite routine, racontera sa version des faits, apportera sa voix, ou dévoilera ce qu’il pense être bon pour l’enquête.. et pour sauver ses intérêts. Avoir sa petite heure de gloire dans cette affaire sordide. On croit savoir sur son voisin, on imagine, on suppose et les rumeurs vont bon train derrière les rideaux. Car même s’ils habitent tous la même rue ou s’ils livrent régulièrement, leurs routes ne font que s’entrecroiser et personne ne se parle. Personne ne se rappelle du prénom de l’enfant disparu.



Du quartier des Innocents on passe à celui des coupables : car oui, inconsciemment, ils le sont tous un peu, par omission, par protection, par égoïsme. Coupables de ne voir que leurs intérêts, leurs pauvres vies bien ou mal rangées, leurs secrets.. Tous, ont un petit vice à cacher. Finalement, ces prétendus innocents, n’auraient-ils pas tous participé à la disparition ? J’ai trouvé que Marie-Hélène Moreau pointait bien l’individualisme de chacun.



On ne sait pas où l’on met les pieds en commençant ce roman. Il tient son côté psychologique dans le ton monotone d’un interrogatoire où nous sommes simple spectateur : on écoute des suspects parler, tranquillement, au mieux on échafaude une théorie.



Et puis sans crier gare, l’auteure bouscule notre lecture ; elle met nos sentiments à rude épreuve en laissant tomber un couperet final qui nous prend à la gorge et fait la lumière sur cette disparition. On ferme le roman avec un sentiment de malaise et de culpabilité, d’avoir eu la vérité au bout des doigts et de ne pas avoir su regarder où il fallait. Avec des si…



Je suis ravie d’avoir découvert une auteure à la plume aussi précise et percutante, Quartier des Innocents est un roman qui me restera marqué longtemps.
Lien : https://felicielitaussi.word..
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Ceux qui comptent



Ce mois-ci, le troisième roman de Marie-Hélène Moreau a été publié aux éditions La mouette de Minerve. 



Il est ici question du monde froid des multinationales, de la compétition entre collègues, de la vie au bureau, des rapports entre collègues, des potins, des rapports avec la hiérarchie. Un monde qui donne la nausée et qui est si bien décrit et que beaucoup d'entre nous vivent au quotidien. 



Luc Perrot, un homme discret, peu ambitieux, comptable depuis plus d'une décennie dans cette multinationale, va rencontrer Valérie Andrieu divorcée, deux enfants, surbookée et chargée des Ressources Humaines, pour postuler pour le fameux poste de formateur comptable. 



Un poste qu'il ne convoitait pas pour lui mais pour regonfler l'ego de sa femme Hélène qui lui fait comprendre de plus en plus qu'il ne vaut rien. Pour elle, il va chercher auprès de la RH, la justification du refus. 



Cela entraînera des complications pour Luc et pour Valérie, qui découvriront leurs limites. 



Cette lecture m'a rappelé mon ancienne vie, lorsque que je travaillais en entreprise, ses open space, ses conflits, la valse du turn over etc...



Ce roman est hyper réaliste et il a la force de montrer ce qui se joue pour les salariés dans l'entreprise, et ce qui se joue dans la sphère privée. C'est ce qui m'a plu. 



Ça n'a pas éveillé que des bons souvenirs en moi et c'est sans doute pour cela que j'ai préféré, à celui-ci, les deux précédents romans de l'autrice " Le quartier des innocents " et "La tragédie des dinosaures ".

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La tragédie du dinosaure



C'est une dystopie et ce roman débute en 2050.



Presque plus d'enfants, presque plus d'animaux, plus d'étoiles, de la poussière... 



Deux personnages qui ne se connaissent pas : 



Gab, l'homme qui marche, qui tente coûte que coûte de survivre. On ne sait pas en quelle année précisément.



Et l'enfant dont nous ne connaissons pas le prénom, il raconte à son magnétophone ses journées, puis de moins en moins avec le temps. Il vient de fêter ses 12 ans et voit ses repères s'enfuir…il vit avec ses parents, dans une grande ville jusqu’à leur déménagement précipité. Sa grande soeur Clara sera la première de leur famille à partir. Clara qui avait toujours été sensible à l’état de la planète et qui a pris conscience très tôt que l’homme était entrain de la massacrer.



Le temps passe, la famille vit en autarcie, il faut survivre et tout ce que cela implique. Survivre, ça fait mûrir, il y a des horreurs à porter loin du confort. Les personnages retrouvent leurs instinct primaires, les réflexes de leurs cerveaux reptiliens. Marie-Hélène décrit très bien le phénomène, les personnages évoluent au fil des pages et c’est très prenant.



Un retour aux sources ? Un retour aux besoins primaires, l’instinct de survie pour être dans l’instant présent… dans l’instant présent, pour ne pas passer à trépas.



Une lecture qui sied parfaitement à l’état de la planète et à la folie des hommes.



La tragédie des dinosaures parle de la surconsommation, du capitalisme, de l’inaction des gouvernements, les lobbies, les industriels, et nous à qui il va falloir un électrochoc pour changer de mentalité !



Une lecture engagée et d’anticipation, car tout ce que décrit Marie-Hélène Moreau semble, malheureusement, tout à fait envisageable. C’est flippant. 



Que restera-t-il de leur humanité de Gab et du petit garçon ? De la notre ?



Je vous recommande vivement cette lecture que j’ai évidemment appréciée !!! Un plaisir de retrouver la plume de Marie-Hélène Moreau après le Quartier des innocents @aethalides

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Ceux qui comptent

Tout dabord je voudrais remercier les Editions de la mouette de Minerve et surtout M.H. Moreau pour l'envoi de son livre et la confiance qu'elle me témoigne.



Un livre ou la couverture pose tout a fait l'ambiance qui va témoignez de ce récit.

Nous sommes au sein d'une société ou les employés font la course a la reconnaissance de leurs supérieurs, a qui sera le mieux considéré et a qui évoluera le plus vite...

Mais nous allons suivre particulièrement un homme qui va subir des dégats majeurs du a sa chute professionnelle, dégats familiaux, financiers et autre.

Cet homme va devoir postuler afin de se retrouver un travail et en parallèle nous allons suivre une certaine Valérie Andrieu, femme chargée des ressources humaines.

Ces deux là vont se rencontrer lors d'un entretien et on va découvrir d'un coté la vulnérabilité et de l'autre le mépris et l'indifférence.

Nous allons étre confronter au rouages du burn-out et a la descente aux enfers ainsi qu'a l'aveuglement du pouvoir.

Ce livre sombre relate une société actuelle ou justement la course aux pouvoirs se reflette parfaitement.

Le titre en dit long sur l'aboutissement de notre récit et pour son troisième roman complètement différent des deux autres par un thème tout aussi interessant Marie-Hèlène Moreau nous scotche encore une fois et nous laisse analyser notre société actuelle et ce qui en découle.

Encore un grand Merci!!





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Quartier des Innocents

Quartier des innocents est un superbe livre, à l'analyse psychologique incroyablement fine. Tout tourne autour d'une disparition. Celle d'un jeune garçon. Le lecteur voyage alors de témoin en témoin, le petit disparu prenant tour à tour la forme et la couleur de celui qui l'évoque, chacun à sa manière, songeant d'abord à soi, relativisant comme il le peut l'horreur du crime. Cet enfant mort, ce crime, est ainsi le centre inatteignable et indicible, le centre absent autour duquel tourne l'intrigue de ce roman hors du commun.
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Quartier des Innocents

Brillant.

J'ai découvert la plume de Marie-Hélène Moreau dans la revue Labyrinthe[s et j'étais curieux d'en lire plus. Je ne regrette pas : j'ai adoré ce roman.



Un gamin disparu dans un quartier résidentiel paisible. Un voisinage composé de gens aux tares "ordinaires". Chacun aura sa voix dans le récit : un chapitre écrit à travers son regard, une vision des faits déformée par le prisme de son vécu, de ses pensées, de ses peurs.



On n’est pas ici dans un polar, mais dans la vraie vie. Le drame, on le vit comme s’il survenait à côté de chez nous : on en sait ce qu’en disent les ragots, rien de plus. En revanche, la narration choisie permet de transformer ce drame en projecteur qui, braqué sur chaque protagoniste, éclaire les misères humaines du quotidien. L’ennui, la solitude, le harcèlement, l’ambition jamais atteinte, le vain désir de gloire, la curiosité maladive, les vies familiales brisées par la répétition de petits riens. C’est là que le roman est brillant : Marie-Hélène Moreau dresse des portraits crus mais avec une infinie pudeur. Elle lève le voile sur toutes ces petites choses que l’on refuse souvent de regarder en face.

Quant à la conclusion… D’une certaine manière, l’histoire se referme sur son commencement, manière de dire que ces drames-là sont voués à se répéter tant que les gens seront ce qu’ils sont. On n’en apprend pas beaucoup sur les faits en soi (comme je disais, ce n’est pas un polar, et il demeure une juste pudeur jusqu’au bout). Mais il n’y a rien besoin de savoir de plus : tout est là, tant dans le dernier chapitre (le point de vue du dernier protagoniste) que dans les précédents. Car, au fond, l’essentiel réside dans les silences, dans tout ce que l’on ne voit pas. Ou dans la propension de chacun à tout interpréter à partir d’un rien.



Bref : un réalisme exactement comme je l’aime, dessiné dans les creux de la suggestion plutôt que dans l’abus de détails.
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Quartier des Innocents

Un grand merci a Babelio et aux éditions Aethalidès pour l'envoi de ce roman.



Un roman que j'ai particulièrement apprécié et qui se lis comme un huis clos, un quartier tranquille ou les gens se croisent sans que personne ne fasse attention a personne.

Un lotissement calme ou vit une vieille dame qui tue le temps en regardant a sa fenêtre, des voisins tranquille chez eux, pas beaucoup d'activités si ce n'est des enfants qui jouent ou encore le livreur qui passe.

Puis un jour un enfant disparait, et la le quartier s'anime , une enquête est en cours et chacun va être interroger.

Mais personne n'a rien vu, rien entendu, chacun y va de sa théorie, la vieille dame toujours a sa fenêtre a surement vu quelque chose mais la voilà toute décontenancée, elle qui ne parle jamais et ne voit jamais personne.

Les policiers qui l'interroge c'est une première pour elle, une visite enfin!

Et les voisins tous y vont de leur point de vue sans jamais s'impliqué vraiment.

Un fait divers qui relate une société d'individualisme, de préjugés et d'irresponsabilité.

Dans ce roman on est plongé dans le questionnement, on traverse les personnages, leurs pensées et on enquête a notre tour.

Rempli d'angoisse, de craintes et de doutes ce roman noir nous pousse avec une grande habilité dans nos réflexions.

Très bien écrit, chaque chapitre nous fait découvrir un protagonisme, très bien construit de manière a essayé de résoudre cette disparition, mais va t'on y arriver??

A vous de le découvrir, un grand bravo a l'autrice pour sa plume si addictive.

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La tragédie du dinosaure

Déja un grand merci a l'autrice pour l'envoi de son roman



Nous sommes plongé dans un monde un peu apocaliptique, dans deux temporalitées nous suivons d'un coté Gabriel, Gab qui essaye de survivre dans un monde complétement décimé.

De l'autre coté un petit garçon qui fuit la ville avec ses parents pour un monde tout aussi périlleux ou la fin du monde se dessine a l'horizon.

Des deux cotés leurs moyens de survie et de lutte contre la famine fait froid dans le dos.

On est confronté en pleine face a une déchéance du corps, de l'épuisement qui en résulte, de la course a la nourriture et en face de tout ça : la mort.

Un récit noir qui met mal a l'aise, qui dérange, qui bouscule et qui effraie.

Certes pour moi je n'ai pas choisi le meilleur moment pour le lire, ce qui en a fait une lecture difficile.

L'écriture incicive de Marie-Hèlène Moreau distille en nous des valeurs auquels on est tellement habitués que l'on ne réalise pas que tout peut s'arreter, que la vie peut changer, que l'on a de la chance de vivre et qu'un jour comme les dinosaures : Bam!!

Plonger dans le sable et la poussière et découvrez a votre tour dans ce monde d'anticipation.
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Ceux qui comptent

Ressources inhumaines :



La pression hiérarchique, les coups bas entre collègues, les horaires à rallonge, les deadlines à respecter pour finaliser un dossier… chaque personne qui a travaillé au sein d’une grande entreprise ou administration connaît cette vie de bureau. Déshumanisante, froide, accaparante, elle est dépeinte avec beaucoup de réalisme et de pertinence, sans misérabilisme ni palabre, dans 𝑪𝒆𝒖𝒙 𝒒𝒖𝒊 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒕𝒆𝒏𝒕.

Marie-Hélène Moreau est une ancienne DRH, c’est dire si elle connaît et a vécu les dessous de cette vie de bureau impersonnelle et individualiste, cet univers gris formidablement représenté par la photographie de la couverture.



Un poste de formateur comptable est créé chez 𝑀𝑒𝑟𝑖𝑙𝑒𝑐 𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑎𝑙, Luc Perrot, comptable dans cette multinationale depuis plus de dix ans, postule. Valérie Andrieu, chargée des Ressources Humaines de cette même entreprise, refuse sa candidature. Cet échec va être le point de départ de la descente aux enfers de Luc. Soumis aux réprimandes de sa femme qui trouve qu’il végète depuis trop longtemps à son poste et à cette injonction de carrière, il commence à sombrer et à tomber dans une sorte de paranoïa : son profil correspondait parfaitement à ce poste, pourquoi ne l’a-t-il pas obtenu ? qui d’autre au sein de la boîte a été choisi ?



Rouage docile de son entreprise, Valérie Andrieu se démène pour rendre ses dossiers à temps, pour respecter les consignes et les modes opératoires, mais petit à petit elle est en décalage avec son manager, qui lui préfère un nouveau venu aux dents longues. Cette dissonance, elle la vit aussi face au chemin que prennent les Ressources Humaines, passées de soutien aux salariés à exécutant des stratégies de la Direction.





« 𝑃𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑡𝑒𝑧 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑛𝑜𝑢𝑠 ! » Rien ne peut être plus faux dans ce slogan affiché sur tous les écrans de veille des ordinateurs de la société 𝑀𝑒𝑟𝑖𝑙𝑒𝑐 : recrutés puis exploités, les salariés sont recasés voire jetés quand leurs services ne sont plus nécessaires. Tics nerveux, douleurs diffuses, crises de panique, burn-out… les conséquences physiques et psychologiques sont dévastatrices et empiètent largement sur la vie personnelle des personnages.



La machine à broyer que sont les grandes entreprises tourne à plein régime, bien aidée par les Ressources Humaines bras-armé de ses manœuvres managériales, et par l’absence totale de solidarité et de soutien entre salariés, poussés à l’individualisme.





Virtuose dans l’art de retranscrire par écrit toute la psychologie des personnages et leurs ressorts profonds, Marie-Hélène Moreau nous présente avec brio et lucidité un monde de l’entreprise hyperréaliste et asphyxiant auquel beaucoup sont aujourd’hui soumis.
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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Quartier des Innocents

Ce livre est une très belle découverte.

Un enfant a disparu, les témoignages des habitants du quartier et autres protagonistes s'enchainent, a chaque acteur étant attribué un chapitre.

J'apprécie ces romans où l'on change de point de vue à chaque chapitre, nous donnant une pleine impression d'immersion, en nous permettant d'appréhender l'histoire selon différents points de vue.

Ici les personnages sont particulièrement bien décrits et décryptés; l'auteur livre une fine analyse psychologique de ses protagonistes. C'est très bien écrit, bravo et merci a Babelio et aux éditions Aethalidès pour cette belle découverte.
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Quartier des Innocents

Un voisinage sans histoires



Une rue calme, un quartier résidentiel avec les mêmes maisons alignées comme il en existe des centaines de milliers en France. La vie suit son cours ici comme ailleurs, chaque habitant satisfait d'ignorer et d'être ignoré de son voisin. Jusqu’à ce qu’un enfant du quartier disparaisse. Quel est le nom de cet enfant ? Aucun des résidents ne le connaît. Qu’est-il arrivé à cet enfant ? Personne ne le sait.



Roman choral, 𝑸𝒖𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒏𝒏𝒐𝒄𝒆𝒏𝒕𝒔 brosse le portrait de tous ces voisins anonymes parmi les anonymes, leurs intimités, vices et névroses. Personne n’est vraiment innocent dans ce quartier, tous ont leurs défauts et histoires coupables une fois la porte de leur maison fermée. Coupables, ils le sont tous de désintérêt envers leurs voisins.



« 𝑂𝑛 𝑛𝑒 𝑠𝑎𝑖𝑡 𝑗𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑐𝑒 𝑞𝑢’𝑖𝑙 𝑠𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑙𝑒𝑠 𝑔𝑒𝑛𝑠, 𝑝𝑎𝑠 𝑣𝑟𝑎𝑖 ? »



Il y a le 𝑣𝑜𝑖𝑠𝑖𝑛, que sa femme colérique a quitté et qui noie sa tristesse dans l’alcool ; la 𝑣𝑖𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑢 36, seule depuis presque toujours, qui passe sa vie à regarder celle des autres par la fenêtre ; ou le 𝑔𝑎𝑟𝑐̧𝑜𝑛 𝑑’𝑎̀ 𝑐𝑜̂𝑡𝑒́, souffre-douleur des gamins de l’école et du quartier, qui souhaite se faire tout petit pour éviter qu’on le remarque.



Tour à tour, l'auteur nous présente les protagonistes de l'affaire, jusqu'à son dénouement : les policiers sans indice ni piste, les journalistes questionneurs, le chauffeur-livreur dont la tournée quotidienne le fait passer par ce quartier et bien sur, les parents et leur manière de gérer la disparition de leur fils.



Viennent les curieux, les voyeurs, les insinuations, les accusations feutrées lancées à demi-mots, les bruits qui courent. Certains ne savent rien et veulent tirer la couverture vers eux quand Police et journalistes les interrogent, ou ceux qui ont vu quelque chose mais préfèrent le garder pour eux, pour ne pas attirer l’attention sur soi, se faire le plus discret possible. Ceux encore pour qui cette disparition est un bon souvenir et crée un peu d’agitation dans leurs vies mornes.



𝑸𝒖𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒏𝒏𝒐𝒄𝒆𝒏𝒕𝒔 décrit le cauchemar pavillonnaire : le lotissement sans charme où pavillons anonymes vont de pair avec habitants anonymes. Le lotissement comme expression du mode de vie individualiste, où des citadins vivent en périphéries éloignées des villes et des lieux de travail, impliquant un asservissement à la voiture (rentrer tard le soir), une consommation standardisée (les courses dans l'hypermarché le week-end) et l’ennui qui gagne.



La relation à autrui est réduite à la jalousie, à cette envie de posséder les mêmes richesses et signes de réussite que le voisin, accentuant le repli sur soi et appauvrissant la vie sociale.



𝑸𝒖𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒓 𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒏𝒏𝒐𝒄𝒆𝒏𝒕𝒔, brillant roman noir psychologique, a été publié en 2020 chez Æthalidès.
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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