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Marie-Hélène Moreau (Autre)
EAN : 9782491517069
208 pages
Aethalides (17/11/2020)
4.5/5   12 notes
Résumé :
Un enfant disparaît dans un quartier tranquille. Un quartier où l'on se croise sans se voir, sans jamais se rencontrer. Dans lequel on s'observe, pourtant. D'habitude, il ne s'y passe rien, ou alors pas grand-chose : routine quotidienne, blessures camouflées... qui sont-ils vraiment, ceux qui habitent ce lieu ? Qui ont vu quelque-chose, peut-être, ou bien qui n'ont rien vu alors qu'ils auraient pu, qui disent n'importe quoi pourvu qu'on les écoute.
Il y a bie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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" Le Quartier des Innocents " , c'est un lotissement où ne résident pratiquement que des locataires , des gens qui passent , ne se regardent pas , ne discutent pas , ne s'intéressent pas , ne se connaissent pas ...ou si peu .Alors , quand le drame frappe , quand les " feux de l'actualité " dirigent leur faisceau dans la " bonne " direction , quand , enfin , on trouve une raison d'exister aux yeux avides du monde , chacun et chacune se met sur son " trente et un " . La " chance "frappe à la porte de ces inconnus aux destins parfois bien cabossés . "Place , place , on veut dire , on voudrait dire , vous pourriez nous dire ..." Place aux innocents....
.
En entamant la lecture de ce livre dont chaque chapitre renferme " l'histoire " d'un des protagonistes , il faut s'imaginer se " glisser " dans les habitations , s'emparer du corps , de l'esprit et des pensées intimes des personnages au point de ne plus faire qu'un avec chacun d'eux , parler comme eux , endosser un costume de jeune homme , ou de vieille femme , d'un voisin , d'une mère , d'un père ....etc. Et pour parler ...d'un drame .
.
Le costume est grand , oppressant et l'on ne sort pas forcément serein en tournant la dernière page . Car il faut le dire , si la présentation n'est pas inédite, elle n'en demeure pas moins originale et efficace , servie par un style qui s'adapte en fonction ...Phrases infinitives , nominales , négatives, interrogatives se succèdent, voire " s'empilent et s'accumulent " pour , sans cesse , répandre un flou , une sorte de brouillard qui enveloppe notre esprit et nous transporte en permanence dans un monde plutôt glauque , celui de la " raison d'exister " , d'être , de paraitre ou de disparaître....lorsque survient " l'événement ".Roman noir ? Oui , sans aucun doute , tant les personnages portent avec eux , en eux , toute la " misère du monde " tout en étant " innocents " ...."Innocents " , un mot que chacun et chacune d'entre nous interprétera à sa façon....
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Pour ma part , j'ai beaucoup apprécié ce roman . Les chapitres sont assez éprouvants et je n'ai jamais pu en lire plus de deux à la fois , c'est dire combien l'autrice nous maintient " là où elle veut " , aux limites de la nausée face à tant de pensées individualistes , et c'est tellement fort que l'on a du mal à se défaire d'une éprouvante impression de malaise .
.
C'est le second roman des Éditions Aethalides que je découvre après " Cendrillon en Pologne " et j'avoue que les deux , dans des registres et des formes différents, m'ont beaucoup plu et séduit. Je remercie du fond du coeur Florence et l'équipe des Éditions Aethalides pour leur sympathique confiance et j'adresse un " grand coup de chapeau " à Marie - Hélène Moreau , la brillante autrice.
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Un enfant a disparu.

Quel est son nom ? Nul ne le sait vraiment. Et peu importe à vrai dire : à part pour ses parents, ça a tellement peu d'importance dans ce quartier paisible où chacun est si proche de ses voisins, et si éloigné à la fois.

La disparition connue, le bal des faux-culs peut débuter : il y a celle qui n'a rien vu ; celle qui a peut-être vu ; celui qui a oublié ; celui qui culpabilise ; celui qui devrait mieux enquêter ; celui qui tient une piste ; enfin peut-être…

Dans ce Quartier des Innocents, personne ne l'est vraiment, coupable a minima de désintérêt, d'égoïsme, de voyeurisme ou de faiblesse. Comme autant de témoins de ce gâchis sociétal, Marie-Hélène Moreau fait défiler les parents, voisins, enquêteurs, journalistes pour le récit choral d'un même fait divers qui change de dimension au fil des éclairages nouveaux qu'apporte chacun.

Surfant sur la théorie de la poule et de l'oeuf, l'auteure interroge sur ce qui a conduit au drame qui n'aurait jamais dû survenir ainsi, à moins qu'il ne soit en fait le révélateur ou le déclencheur de tous les dysfonctionnements cachés de ce quartier-réplique de notre société individualiste.

Si la construction volontairement répétitive du livre et les incessantes interrogations de chacun des protagonistes finissent par devenir un brin obsessives, Quartier des innocents interroge à 360° la question de la responsabilité, injustement assumée ou trop facilement rejetée.
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Je vous présente une belle découverte ! Qui débute sur un drame : Un enfant disparaît.
Cette histoire lugubre dont j'ai apprécié la narration, sous forme de roman choral, permet de bien comprendre la psychologie et la routine des protagonistes, d'entrer dans leurs têtes pour y connaître toutes leurs pensées, leurs traumatismes et leurs attentes.
La plume de Marie-Hélène Moreau est incisive, fine et addictive et ceci est aussi incontestable que la dentition particulière du flic de ce bouquin.

Qui sont les parents du petit, les voisins ou les enquêteurs ? Et leurs agissements ?
Comment sont-ils perçus par les autres qui ne parlent pas avec eux et qui se réfèrent uniquement à l'apparence ?
J'ai mené l'enquête, pris des notes pour relever les indices pour retrouver le garçon disparu, même suspecté quelques personnages pour être honnête.
J'avais tout faux.
Dans ce livre, le lecteur fait partie de l'histoire, l'autrice joue avec nous, elle teste notre niveau de crédulité, nous emmène sur des pistes bonnes ou mauvaises et cela est très fin, très intelligent.
Est-ce que nous serons sensibles au quand dira t-on ? Est-ce que nous allons suspecter certains personnages plus que d'autres et pourquoi ? 
Ce livre est fait pour tous et encore plus pour celles et ceux qui aiment les polars noirs psychologiques et sociologiques. Je ne peux que vous le recommander vivement et pourtant, ce n'est pas du tout ma littérature de prédilection !!! Décidément, les livres de cette maison d'édition ne me laissent jamais indifférente, et laissent toute une flopée de réflexions derrière eux après leur lecture même plusieurs jours après.

Le synopsis :

Un jeune garçon d'une dizaine d'années disparaît dans le quartier des innocents.
Un quartier où tout le monde se scrute, se juge, se jauge, se compare.
Un quartier où les préjugés vont bon train. 
Un quartier comme les autres en somme.
On ne connaît jamais les gens que nous côtoyons tous les jours, à qui nous parlons quelques minutes avant de rentrer  chez nous, en échangeant quelques mots au marché, en conduisant les enfants à l'école...
Les parents et les flics se demandent si les voisins ont vu quelque chose mais si c'était le cas, le diraient-ils ?
Que cachent t-ils ces gens ? Que veulent-ils garder pour eux ?
La vieille du 36, le livreur, le voisin, les parents de l'enfant ?
Et qui sont-ils vraiment ces flics, ces journalistes, qui recherchent l'enfant sans trouver aucune piste ? 
Qui est le coupable ? Qui sont les innocents ? le sont-ils vraiment ?
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Dans un quartier aux allures tranquilles, un jeune enfant disparaît. Il laisse pour seule trace, sa bicyclette plantée dans l'allée de sa maison. Personne n'a rien vu. du moins, c'est ce qu'il se dit.

La construction du roman de Marie-Hélène Moreau, c'est autant de chapitres que de personnages et de vies. Un roman chorale dans lequel 10 protagonistes prendront la parole, tour à tour dans ce quartier au semblant de huis clos. L'auteure autopsie chacun des habitants avec une extrême précision, les rendant autant humains qu'associables. Nous retrouvons évidement des parents dévastés, un journaliste en quête d'une affaire croustillante, un livreur pas très malin, une vieille voisine seule à sa fenêtre, un copain d'école un peu renfermé..

L'un après l'autre, ils passeront sous les questions des flics, bien peu enclins à résoudre le dossier avec si peu d'informations fiables.

Chacun ira de sa petite routine, racontera sa version des faits, apportera sa voix, ou dévoilera ce qu'il pense être bon pour l'enquête.. et pour sauver ses intérêts. Avoir sa petite heure de gloire dans cette affaire sordide. On croit savoir sur son voisin, on imagine, on suppose et les rumeurs vont bon train derrière les rideaux. Car même s'ils habitent tous la même rue ou s'ils livrent régulièrement, leurs routes ne font que s'entrecroiser et personne ne se parle. Personne ne se rappelle du prénom de l'enfant disparu.

Du quartier des Innocents on passe à celui des coupables : car oui, inconsciemment, ils le sont tous un peu, par omission, par protection, par égoïsme. Coupables de ne voir que leurs intérêts, leurs pauvres vies bien ou mal rangées, leurs secrets.. Tous, ont un petit vice à cacher. Finalement, ces prétendus innocents, n'auraient-ils pas tous participé à la disparition ? J'ai trouvé que Marie-Hélène Moreau pointait bien l'individualisme de chacun.

On ne sait pas où l'on met les pieds en commençant ce roman. Il tient son côté psychologique dans le ton monotone d'un interrogatoire où nous sommes simple spectateur : on écoute des suspects parler, tranquillement, au mieux on échafaude une théorie.

Et puis sans crier gare, l'auteure bouscule notre lecture ; elle met nos sentiments à rude épreuve en laissant tomber un couperet final qui nous prend à la gorge et fait la lumière sur cette disparition. On ferme le roman avec un sentiment de malaise et de culpabilité, d'avoir eu la vérité au bout des doigts et de ne pas avoir su regarder où il fallait. Avec des si…

Je suis ravie d'avoir découvert une auteure à la plume aussi précise et percutante, Quartier des Innocents est un roman qui me restera marqué longtemps.
Lien : https://felicielitaussi.word..
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Ah mais quelle lecture intéressante!

La 1ère phrase de la quatrième de couverture avait déjà aiguisé mon intérêt : "Un enfant disparait dans un quartier tranquille", un scénario anxiogène au possible, un scénario déjà vu certes mais amené ici d'un manière très intelligente. En effet, le livre est construit de façon à ce que nous découvrions les détails du drame à travers les portraits des différents protagonistes gravitant autour de celui-ci. Ainsi chaque chapitre se concentre sur une personne : l'enfant effacé d'à-côté, la vieille femme qui trompe sa solitude en surveillant ses voisins à la fenêtre, le journaliste en mal d'actualités, le policier...jusqu'aux parents dévastés.
Et petit à petit, alors que l'on s'interroge sur ce qui aurait bien pu se passer, on va se rendre compte que dans le quartier des innocents, personne ne l'est vraiment...

Je m'arrête ici, j'espère sincèrement que vous serez assez curieux pour ouvrir à votre tour ce livre et partir à la rencontre de ces habitants qui, tous autant qu'ils sont, reflètent assez bien notre société actuelle... Ainsi, je peux vous dire que j'ai trouvé ce roman "terriblement" juste et forcément, cela amène à la réflexion.

C'est un livre qui je pense va me rester longtemps en tête.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L’aile a produit un léger craquement, presque
imperceptible, lorsqu’elle s’est détachée du corps de la
mouche. Tellement imperceptible qu’il se demande s’il
n’a pas rêvé. Penché sur l’insecte qui s’agite encore, il
tente de capter un son, une plainte d’agonie, imaginant
ses cris, dérisoires et vains.
Très vite, il se lasse. Se levant brusquement, il donne
un coup de talon et regarde avec satisfaction l’amas
sanguinolent qui tache maintenant le caillou. Avec
satisfaction et une certaine frustration, aussi, comme
à chaque fois qu’il s’adonne à ce genre d’occupation.
Insecte, grenouille, mulot, tout ce qui lui tombe sous
la main finit invariablement par rendre l’âme dans
d’atroces souffrances – il aime bien cette expression –,
sans qu’il en retire plus de quelques secondes de plaisir.
Il a l’impression qu’elles sont de plus en plus courtes,
ces secondes, et il a d’ailleurs un doute sur la nature
exacte des cris et autres gigotements observés. De la
souffrance? De la terreur? Il n’en est pas sûr. Peut-être
aucun des deux. Peut-être n’est-ce qu’un réflexe…
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Elle regarde par la fenêtre le vide de la rue, se raconte des histoires. A force d'être seule, elle peut en inventer sur la base de rien, en tout cas pas grand-chose. L'inconnu aperçu est un mari jaloux en quête de sa femme, et le voisin, là-bas, qui rentre en plein après-midi... probable qu'il n'a plus de travail, faut dire qu'il boit pas mal. Du moins, c'est ce qu'elle pense lorsqu'elle le voit passer, la démarche hésitante. Le teint un peu rougeaud aussi, si on regarde bien.
Parfois, les histoires de se bousculent, s'enchevêtrent. Des histoires dans lesquelles les gens sont malheureux. Dans lesquelles les couples se déchirent et les enfants sont tristes. Elle invente, extrapole, elle croit presque les entendre, qui pleurent et se lamentent, leurs épaules voûtées lorsqu'ils passent dans la rue. Mais si, regardez bien ! Peu importe, ensuite, si les morts ressuscitent et les couples se ressoudent. Peut importe si les enfants se poursuivent gaiement juste sous les fenêtres.
L'important est d'y croire.
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