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Critiques de Marie Simon (27)
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Une gifle

D’un côté, Antoine, l’enfant méprisé, négligé, au nom d’une éducation revendiquée, sans amour, sans la moindre trace d’une affection, déléguée après quelques années à un pensionnat. Parcours d’autant plus dramatique qu’un traumatisme majeur sera gardé sous silence. Alors, sans illusion d’une quelconque reconnaissance de son père, l’enfant puis le jeune adulte s’en sortent plutôt bien, si l’on exclut les additions multiples.



Pour Elle, ce sont les violences physiques qui feront le lit d’une personnalité fragile, en perpétuel combat avec les troubles alimentaires.



Est-ce la fatalité ou l’attirance mutuelle liée au fait que les victimes se reconnaissent sur les éléments d’un langage non verbal ?



De ces deux enfances martyrisées, quel projet commun peut-on espérer ? Comment unir ces silences, d’un passé maudit et tu, et comment échapper à ce modèle éducatif ? Comment ne pas revivre et ne pas reproduire pour soi-même ou pour ses enfants les erreurs passées ?



C’est avec une grande empathie pour ses personnages que l’auteur restitue leur histoire, séparément puis ensemble et malgré tout ils sauront en faire une histoire d’amour, au moins pour une période qui est celle de la passion et avant que les démons ne s’emparent à nouveau de leur vie.



Certes le texte est sombre, mais n’ôte pas tout espoir de reconstruction. Et le charme de l’écriture, concise, et persuasive en fait un bon roman de ce début d’année.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Une gifle

Toutes les violences sont inacceptables mais certaines peuvent être justifiées ou néanmoins nécessaires pour faire avancer les choses. Je pense à certaines luttes sociales par exemple. Les violences familiales en revanche ne le sont jamais et encore moins lorsque elles s'abattent sur un enfant. lorsque la violence arrive elle n'aura de cesse de s'agripper et comme un tatouage elle sera gravée en lui. Vivre sans ne sera plus possible, il faudra vivre avec. Chacun s'en arrangera comme il peut mais les séquelles seront toujours là. Tapies, bien enfuies pour certains, prêtes à se manifester pour d'autres. Pour d'autres encore les violences subies seront telles , qu'elles feront parties d'un mode de vie, d'un mode d'expression.

Dans ce roman, Antoine et "elle", la narratrice tous deux victimes de violence familiales vont se rencontrer et, s'il ne se disent rien ils savent, ils se reconnaissent.

C'est un roman très bien écrit, intéressant, bouleversant et qui bien évidemment, vu le sujet, interpelle. Beaucoup de tendresse pour le petit Mio, et de douleurs pour elle, pour Antoine...



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Les pieds nus

Elle le voit. Elle l'aime déjà. Elle le veut. Elle l'aura. Ils se marieront. Mais c'est un marin et la mer est une maîtresse exclusive. Elle le perdra. La mer le gardera. Elle s'installera dans une autre ville, loin de la mer. Elle essaiera d'autres bras. Mais...

Des phrases courtes, chocs qui vont droit au but. J'avais aimé feuilleter ce livre avant de l'emprunter, mais sur la longueur j'ai trouvé ça pénible, usant, tout comme ces inventaires à la Prévert : mon mec ci, mon mec ça...mais n'est pas le grand Jacques qui veut (pardon Brel !), j'ai cru un moment que c'était les paroles de "jeune demoiselle" de Diam's ! En plus par moments j'ai trouvé ça un peu décousu, enfin je ne sais pas, je n'y étais plus vraiment, ce roman fait 144 pages assez aérées, plus long, j'aurais abandonné, chose rarissime.

Je vois que la presse professionnelle apprécie, c'est peut-être moi le problème...essayez, dîtes-moi.
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Les costumes font leur cinéma

En général, quand arrivent le César du meilleur costume, en tant que spectateur de la cérémonie, soyons francs, on écoute moins attentivement que pour le César de l'espoir féminin ou du meilleur acteur.

Alors peut être que le nom de Mimi Lempicka ne vous dit rien mais elle a obtenu le César 2018 du meilleur Costume pour le film "Au revoir là-haut".



Le beau livre "Les costumes font leur cinéma - les carnets de Mimi Lempicka " nous emmène dans une promenade au travers des costumes de huit films. On découvre la méthode de travail de Mimi Lempicka, ses carnets de recherche qui l'accompagnent sur tous les films et c'est passionnant !



Tout commence par plusieurs lectures du scénario : une première pour avoir une vision des personnages, des décors, de la lumière, du ton général, c'est le point de départ de la recherche des idées; la seconde lecture permet de rentrer dans les détails et de tenir compte des contraintes. L'idée qui ne quitte pas Mimi Lempicka est "que le costume apporte le plus de sens possible à ce que le réalisateur a en tête".



Bref la prochaine fois que le César du meilleur costume sera attribué, vous serez peut-être plus attentif car conscient de tout le travail et la passion qu'il y a derrière !

Un beau livre à offrir à ceux qui s'intéressent aux métiers du cinéma, aux coulisses des films mais aussi à la mode et aux vêtements. Intégralité de l'article sur le blog.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une gifle

Avis : BOULEVERSANT



Ils se répondent sans le savoir, ils vivent la même vie d’enfants maltraités. Marie Simon, dans un ballet glaçant, nous entraîne au plus près de ce qui fait la différence entre une éducation rigoureuse et un dressage malsain.

Antoine voudrait que son père soit fier de lui, qu’il arrête de le frapper, de le surprendre pour le punir et que sa mère le défende. Elle, elle se fait vomir, n’existe pas sinon en tant que mère pour protéger son fils Mio qui parle pour eux deux.

Le roman qui se partage en trois parties nous raconte ce que l’effroi permanent génère comme violence en dedans, parce que dénoncer veut dire pour l’enfant, ne plus être aimé. La honteuse réalité de parents bien-comme-il-faut, vus de l’extérieur, est décrite dans les moindres détails, coups et marques compris. Nous appréhendons que les bons moments sont rares et qu’il ne faut pas s’y habituer. Dans la seconde partie, le bonheur des êtres qui ont souffert des mêmes maux voudrait nous laisser souffler mais, derrière les volontés d’être lisses, les démons vrillent les esprits les plus décidés à ne pas succomber. La troisième partie nous amène à décrypter les stigmates de l’enfance pourrissant les relations des adultes. Vouloir comprendre et accepter ne peut pas toujours assécher les bords suintants des cicatrices.

Marie Simon sculpte au ciseau plus qu’elle n’écrit à la plume, en mots crus parfois, mais artisane de l’analyse des comportements, toujours. Les pages durant lesquelles elle raconte la rencontre d’un adulte ayant été maltraité avec un enfant aux prises avec un tourmenteur, m’ont laissé un souvenir prégnant.

Oui, ce roman est dur et difficile à lire. Non, vous ne rêverez pas en le lisant. Mais il vous donnera des clés pour voir l’indicible et peut-être la chance de pouvoir sauver un enfant malgré lui, car les enfants ne peuvent pas parler.


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Une gifle

Décidément, ce visuel est frappant ! En 2020 il a donc fait la couverture de Cafard Noir, ma chronique ici https://melieetleslivres.wordpress.com/2020/09/22/cafard-noir-collectif-seize-lecons-denveloppement-personnel/ (je n'ai toujours pas retrouvé le moyen d'inclure mes liens dans ce nouveau machin Wordpress)

J'ai trouvé ce livre dans une liste Babelio... il y a un mois je crois. Il s'agit de violences intra familiales, plus précisément de violences envers les enfants. Et l'actualité (le procès dit "du Petit Tony") en parle, mais aussi parce que malheureusement, c'est encore et toujours d'actualité, tous les jours. Parce que dans mon métier d'éducatrice de jeunes enfants, j'en ai vu, et entendu, de ces drames, et j'ai beau essayer de me les sortir de la tête, je ne peux pas.

L'histoire : Lorsqu'Antoine la rencontre et qu'ils tombent amoureux, c'est comme si le désir venait combler tous les manques. La vie prend les couleurs d'un bonheur simple, c'est le temps d'une ivresse nouvelle et, un moment, chacun pense avoir échappé à ses secrets d'enfance. Mais bientôt, une tension sourde apparaît, un trouble qui remonte loin dans leurs histoires et qui s'installe. Jusqu'à ce que quelque chose entre eux se fissure et éclate.

C' est l'histoire de deux enfants, qui ne se connaissent pas. Il y a Antoine, et il y a "Elle" dont on ne connaitra pas le prénom (ça, je n'ai pas compris pourquoi). Antoine est terrorisé par son père, dont il subit les crises de colère et les coups régulièrement, sans aucun prétexte. Il subit toute son enfance, et dès son adolescence trouve une échappatoire : sortir en cachette, boire, se droguer. Dès qu'il rentre chez lui il reçoit des "roustes" de la part de son père, mais finit par être envoyé en internat, où il accentue ses excès en fuguant et en entraînant ses amis.

Les chapitres sont alternés, la vie d'Antoine, celle d'Elle. L'enfance de la petite fille est faite de coups, de privations, de douches glacées de la part de sa mère, le père n'intervenant pas. Elle se dit qu'elle va encore continuer à faire tout ce qu'elle peut pour être aimée. Et leur vie, leurs rencontres, à Antoine et elle se croise dans le livre, chapitre par chapitre, une vie puis l'autre, Antoine dans sa vie de fuite dans l'alcool et la drogue, et pour les deux, dans des relations abusives. Jusqu'au jour où ils se rencontrent et forment un couple, s'aiment, Chacun a un enfant, d'une relation précédente. le week end pour Antoine, qui a son fils Oscar d'une précédente relation, et Elle aussi a un petit garçon, Mio. Tous leurs sentiments et leurs pensées se chevauchent ainsi chapitre par chapitre, et on se rend compte que si Elle veut surtout être aimée et "complaire" à Antoine, lui est plutôt tendu vers son propre plaisir, confort, et en devient inquiétant. le couple fonctionne, avec des grains de sable, le désir d'enfant qu'elle a, et lui pas du tout. Et lorsqu'il commence à avoir des gestes brusques, l'ambiance s'alourdit.

C'est ici la démonstration de ce que la violence familiale peut infliger à un enfant, de ce que ce climat peut donner sur la vie de ces enfants, sur son comportement d'adulte. et comment on peut, ou pas, rompre ce cercle vicieux abominable des mauvais traitements à enfants. C'est très bien écrit, bien analysé, et ce livre peut aider des parents, des enfants, ayant subi ces horreurs.

Une gifle- Marie Simon, ed Autrement, 304 pages, 13 Janvier 2021
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Une gifle

Une Gifle est un roman qui alterne les points de vue. Celui d'Antoine, très intime, personnel, rédigé à la première personne pour tenter de nous immerger et de nous transpercer par ses propres sentiments. Son point de vue à "Elle", plus distant écrit à la 3e personne, celui de cette femme dont on ne connaîtra même jamais le prénom après avoir refermé le livre... Et enfin, celui de Mio, plus tard, son fils, à "Elle", à la 1ère personne, comme lui.



Le roman suit donc une construction classique en alternance mais repose aussi sur trois grandes parties.

Dans la première, on fait connaissance avec nos personnages, plus précisément on va entrer dans des brèves de vie de leur passé. Mises bout à bout, de manière anecdotiques et parfois très chocs.

Il m'a déjà manqué ici une certaine profondeur. Un petit quelque chose pour parvenir à m'attacher à eux. J'ai assisté à une surenchère de douleurs, une juxtaposition de souffrances, un manque d'amour, des actes odieux, parfois même horribles... Bref des fondations bien branlantes pour des enfants et de jeunes adultes offertes avec une vision plus noire que noire...

Dans la seconde partie, on entre dans le vif du sujet "la construction de l'humain meurtri durant son enfance", et on constate que nos personnages sont bien difficilement et bien malgré eux devenus des adultes blindés de failles, incomplets, emplis de blessures, de chagrin, d'amertume... Ici encore, tout ce qui domine ce sont les manques, les besoins impossibles à combler. Même les choses positives de leur vie m'ont paru présentées de manière trop amère (notre héros est quand même devenu médecin, ils ont de beaux enfants, tout n'est pas si noir...). J'ai continué le récit sans réussir à m'attacher à eux avec moi-même trop de manques et tout juste à peine secouée par des moments brefs et disparates de leur propre existence, sans jamais savoir qui ils étaient vraiment... Des humains certes mais des humains existant uniquement à travers leurs tourments ? Cette vision trop sombre, désolante, désespérée ne m'a absolument pas conquise. Leur pseudo bonheur manque de vrai, je me suis mise à lever les yeux au ciel, détestant presque Antoine, celui qu'il se laisse devenir, perturbée aussi par une chronologie un peu bancale (Oscar semble encore être un gamin de 11 ans dont Antoine attend donc la majorité dans 7 ans alors que sa mère était enceinte en 1994 (p65) et qu'on est maintenant selon les indications temporelles en 2019 (p158)).

Dans la troisième et dernière partie, j'étais presque soulagée d'être parvenue jusque-là ayant déjà eu envie d'abandonner ma lecture à plusieurs reprises mais curieuse de savoir ce que cette fameuse gifle, la ligne à ne pas franchir allait déclencher, j'ai persévéré... On passe alors plus de temps avec les protagonistes. C'est à mon sens le moment du livre le plus abouti car on entre plus (et mieux) dans leur intimité et on a une vision plus complète, plus globale sur le thème central, les conséquences de leur enfance troublée sur leur construction, leur personnalité et leur vie d'adulte. L'auteur essaye de résoudre sa problématique autour de l'Amour. Cet Amour qui pourrait tout réparer, sauver, changer, empêcher une reproduction des violences ? Ou pas... Une direction à laquelle je m'attendais mais qui ne m'a malheureusement encore une fois pas convaincue.



Pour résumer, à aucun moment de ma lecture je n'ai été touchée, à aucun moment de ma lecture je n'ai su ouvrir ma propre réflexion, j'ai juste laissé le fil décousu de leurs vies passer devant mes yeux, avec une indifférence non feinte. J'ai ressenti de l'aigreur, j'aurais voulu tellement plus. La lumière m'a bien manqué dans cette histoire où seule la fatalité semble trouver sa place. Trop de drames, trop de pathos, des clichés, j'ai été au bord du gouffre sans aucun espoir auquel me raccrocher. L'écriture de l'auteur certes contemporaine et maîtrisée, habitée de touches poétiques ne m'a pas non plus séduite outre mesure. Quelques coquilles (non, on ne dit pas maline), quelques erreurs d'uniformisation ou des répétitions (4 fois salles de bain(ou bains)) sur la même page, ou des maladresses de style (anacoluthes), des phrases souvent trop courtes et non développées manquant de teneur, des expressions surprenantes parfois teintées de vulgarité dont je cherche encore la véritable utilité, des dialogues mêlés au récit sans indications typographiques... Enfin, peut-être suis-je trop dure ou trop puriste... Et je veux bien l'admettre et laisser toutes libertés assumées à son auteur. Néanmoins, on est chez Flammarion...



Une Gifle, pour moi n'en sera pas une, je ressors de ma lecture plutôt insatisfaite et vraiment déçue, sans aucune marque, sans une quelconque cicatrice non plus. Ni remuée, ni alertée, encore moins bouleversée, je n'ai vraiment pas été sensible à l'essence de ce récit pourtant très prometteur et j'en suis la première désolée...

Il est évident que je vous invite à vous en faire votre propre avis, je sais qu'il a déjà trouvé son public et qu'il plaît à d'autres, alors pourquoi pas à vous ? On sent une vraie belle volonté de l'auteur de présenter sa vision, on y ressent des côtés contemporains à la "Louise Mey" qui convaincront nombre d'entre vous.

Pour ma part, c'est juste un rendez-vous manqué, un malheureux coup d'épée dans l'eau... Probablement car je ne peux pas adhérer à cette façon de voir les choses. Je ne peux pas me dire que chaque enfant qui a subi "Une gifle" (métaphore) est forcément voué à un destin malheureux, sans véritable résilience et se construire en étant vraiment heureux et épanoui. J'aurais voulu plus de nuances, plus de différences aussi entre nos deux héros fissurés par le passé (même s'il y en a déjà une de taille). J'ai ressenti cela comme une vision réductrice du traumatisme, de la maltraitance, avec un "too much" exacerbé, limite imbuvable me concernant. J'ai bien trop besoin d'un pansement d'espoir sur les sevices, sur la violence, pour guérir nos âmes meurtries, et je suis donc complètement passée à côté, sans comprendre où l'auteur voulait véritablement en venir et m'amener, mea culpa. J'espère qu'il saura vous toucher, vous.
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Les pieds nus

Les critiques parues ici et là dans la presse avaient de quoi allécher quiconque intéressé par les premiers romans. C’est donc pleine de confiance et quasi certaine que m’attendait une écriture nouvelle, fraîche et séduisante que j’ai emprunté Les pieds nus de Marie Simon à la bibliothèque.



Et heureusement que je l’ai emprunté et non pas acheté. Le roman ne tient tout simplement pas la route. Et ce n’est pas parce qu’un roman se voulant poétique et dont le sujet est l’amour absolu que porte une femme à un marin qui a disparu en mer que ledit roman doive faire fi d’un peu de réalisme. Or, pour le réalisme, il faudra repasser. Le livre terminé, le lecteur se demandera de quoi vit la narratrice, et comment elle a pu partir le jour des funérailles en laissant tout derrière elle alors qu’il n’est un mystère pour personne toute la paperasserie que le décès d’un proche entraîne. Il ne comprendra rien non plus à la fête qu’elle organisera après une disparition de plusieurs mois ni à sa façon de se jeter dans les bras d’un autre.



Et pourtant, Marie Simon avait un joli filon au départ que celle de cet amour absolu pour un homme qui a péri en mer et à qui la narratrice s’adresse directement, dans une volonté évidente de voir clair en elle. Mais ça ne marche pas. On n’y croit pas. Ni à elle, ni à lui, ni à cette histoire qu’elle nous raconte. Ni à la vie qu’elle mène, à Biarritz, puis à Paris.



J’aurais pu abandonner la lecture des Pieds nus une vingtaine de fois. Je ne l’ai pas fait. Tant pis pour moi.
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Une gifle

Une Gifle est l’autopsie de la violence et de ses séquelles, pratiquée par une Marie Simon à la plume aussi incisive qu’un scalpel.



Où commence la violence ?

Dans le premier geste, la première gifle, le premier bleu que l’on cache.

Mais aussi dans le premier mot, la première injure, le premier cri. Le premier silence, aussi, parfois.

Qu’elle soit geste ou parole, le résultat est le même : une blessure.

Durable. Palpable.

Indélébile.

Quand elle se renouvelle, s’immisce dans le quotidien, fait partie intégrante de la (dé)construction de la victime, qu’est-ce que celle-ci peut bien en faire, une fois adulte ?



Antoine grandit noyé dans une violence psychologique qui le balade de silences assourdissants en insultes venimeuses.

Il se veut différent, forcément meilleur.

Elle, elle pousse dans la violence physique. Arrosée de coups, nourrie de meurtrissures.

Elle ne veut plus de ça, jamais, pour personne.



Les premiers moments de leur vie d’adulte seront brouillons, brouillés, imparfaits mais révélateurs.

Quand survient la rencontre de ces deux survivants c’est comme une évidence.

Ils ne se disent pas mais se savent identiques dans le souvenir de la douleur.

Ensemble ils se sentent enfin entiers. Reconnus. Aimés.



Antoine et son fils, Oscar, elle et son fils, Mio.

Ils sont quatre, dans ce foyer que chacun espère carré, et qui, pourtant, ne tourne pas tout à fait rond.

Parce que la violence laisse des traces. Que l’on suit, ou que l’on rejette, jour après jour.

C’est une question de volonté, diront certains.

C’est une question de fatalité, répondront d’autres.

Finalement, qu’en sera-t-il ?



Il nous donne sa version.

Elle nous donne la sienne.

Et Mio aussi tentera de mettre des mots sur tout ça.

Sur ce qu’il comprend et sur ce qu’il ressent. Sur ce qu’il voudrait. Pour lui. Pour sa mère. Surtout pour sa mère.



Une Gifle est un roman qui prend à la gorge. Qui bouscule et qui dérange, parce que vrai.

Colère et chagrin se disputent le lecteur, tout du long.

Une Gifle est une histoire qui prend aux tripes. Qui révulse et qui fascine, parce que réelle.

Empathie et rage agrippent le spectateur, jusqu’à la dernière page.



Un roman à découvrir, absolument et urgemment !
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Une gifle

« Une gifle » narre la rencontre entre deux êtres fracassés par leur enfance et met l’accent sur la façon dont ils « poussent » avec ce terrible héritage, un marquage au fer rouge, un tatouage indélébile incrusté sous leurs peaux. Dans la rencontre de ces deux adultes, les dégâts inhérents à leurs blessures d’enfance ne se voient pas, ne s’imaginent pas. Antoine est un enfant méprisé par son père qui ne lui accorde que peu d’attentions. L’humiliation verbale est son moyen de communication, rabaisser par les mots ou les regards, son mantra. « Mon père, ce tyran domestique, ce gueulard silencieux. J’aimerais faire quelque chose, laisser quelque chose, l’impressionner. Ce serait tellement bon qu’il m’aime. »



« Elle » a vécu sous les attaques physiques permanentes et soudaines de sa mère. Jamais elle ne savait quand la gifle allait tomber, ni pourquoi. La gifle est devenue un moyen de communication qui manifeste une désapprobation d’adulte. « Elle » a donc trouvé un moyen de survivre « se laisser couler dans le silence », se taire en faisant voyager son esprit vers des cieux plus cléments.



« Une gifle » est un récit en trois parties : la première nous plonge dans le passé de chaque protagoniste, de l’enfance à l’adolescence jusqu’aux jeunes années d’adulte. Antoine se perd dans l’alcool et les drogues, les boîtes de nuit, la musique tellement forte qu’elle empêche au cerveau de penser. « Elle », toujours aussi silencieuse, presque mutique, rase les murs et lorsqu’elle rencontre un homme, ce n’est jamais le bon… La seconde partie explore leur rencontre, les premières fois, les projets communs, le bonheur d’être deux et la certitude que ces deux accidentés de l’enfance peuvent construire ensemble les fondations d’une maison saine. Le lecteur les suit, la boule au ventre. Les voix s’entrechoquent. Tantôt c’est celle d’Antoine, tantôt sa voix à « Elle », mais aussi la voix de Mio son fils à « Elle ». C’est sans doute cette voix-là qui éclaire la relation et met l’accent sur les murs qui craquellent lentement et les masques qui tombent. « S’il fait semblant avec moi, il peut le faire avec maman aussi. » Je vous laisse découvrir seuls la troisième partie…



« Une gifle » est un roman dérangeant et suffocant parce qu’il soulève de vraies interrogations. Marie Simon remonte aux origines du mal en posant finalement une question fondamentale : deux âmes démolies par une enfance pathogène peuvent-elles se guérir ensemble ? Elle creuse, fouille, scrute, déterre, dissèque les émotions pour mieux se déchaîner sur les actes de la vie de couple qui ne résultent que de réactions qui semblent s’être greffées sur leur ADN. « Est-ce que je ressemble à mon père ? Est-ce que j’ai envie de ressembler toute ma vie à l’adolescent que j’ai été ? Je me sens comme une merde, et c’est comme s’il avait gagné. Je ne me suis pas aperçu du poids que c’était. Comme si on m’appuyait sur la tête de toutes ses forces pendant que je suis entrain de grandir. Comme si on me tenait la tête sous l’eau. (….)Toutes ces phrases, ces éclats de violence qui viennent de lui, qui me viennent de lui, qui sont restés plantés en moi comme des échardes sans qu’on ne me les retire. J’ai peur qu’elles restent sous ma peau, tout le temps. J’ai peur qu’elles repoussent. Est-ce que je serai toujours la victime de ça ou est-ce que je deviendrai le bourreau, encore et encore ? »



Une question essentielle est affichée sur le bandeau « Peut-on échapper à son enfance ? » Vous vous ferez votre propre idée, j’ai la mienne. Ce qui m’apparaît essentiel est de ne pas vouloir l’enterrer, de l’avoir toujours en tête, bien présente afin de pouvoir analyser les paroles et les gestes chaque jour, et de recommencer chaque lendemain à décrypter la moindre des réactions. « Le silence sur le secret de l’autre, qu’on devine aussi. Mais c’est un faible prix à payer pour être ensemble, non ? C’est un pari, ils le font sans négocier. »



La façon dont Marie Simon traite le sujet en apposant un être qui ne se remet pas en question et un autre qui a fixé les limites de ce qui est acceptable me semple le moyen le plus pertinent pour appliquer « C’est le plus important, elle dit, de se respecter et de se faire respecter. » Cette mise en perspective de deux personnages totalement opposés dans leurs manières d’appréhender le futur et de gérer leurs passés est la clé de voûte du roman. « Évidemment, ils n’entendent pas leurs passés respectifs puisque tout vient de commencer. Elle en vient même à oublier son passé, ce qu’elle possède aujourd’hui surpasse tout. »



La fin du roman m’amène à poser une dernière question : l’amour est-il toujours suffisant pour ne pas reproduire ? Pour guérir de son enfance ? Avec une acuité troublante, Marie Simon démontre que les écorchés vifs s’attirent, mais qu’ensemble, ils doivent affronter plus de difficultés qu’un couple lambda. Les plaies restées béantes, les entailles dans la confiance en soi, les brûlures de la mémoire, la mémoire des corps sont responsables de traumatismes impossibles à effacer. Les affronter reste encore la meilleure solution.


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Une gifle

Un roman qui se lit d'une traite, le souffle retenu...



J'ai été complètement happée par cette histoire contemporaine et très actuelle sur les violences familiales et leurs répercussions à l'âge adulte.



Deux portraits sont dressés avec beaucoup de discernement et avec une acuité implacable.



Certains passages m'ont estomaqués par tant de beauté, de sentiments et de vérités dites.



"Les enfants ne devraient jamais avoir à se protéger eux-mêmes, ni à attendre qu'on les secoure. Sinon, elle le sait bien, ils finissent toujours par s'agripper à n'importe qui, n'importe quoi. Ou ils se laissent glisser. Elle a lâché ce qu'elle tenait, elle glisse dans un tunnel tout noir." p.194



C'est un plongeon émotionnel où les sensations sont décuplées à travers les personnages, Antoine et Cloé, qui sont au bord de l'implosion.



C'est l'histoire de deux êtres à l'enfance malmenée, maltraités, humiliés, par les agissements et la violence des adultes.





"Elle vomit, chaque repas, chaque injustice, chaque contrariété. Elle vomit deux à cinq fois par jour depuis quelques années déjà. Elle se déteste, mais de quoi ? Elle se dit que les gens ne savent pas, qu'ils ne sauront rien si elle ne dit rien.

Qu'il faut tout abandonner derrière elle, repartir de zéro, de récréer sans rien dire. Pas besoin de parler, les terreurs sont assez éreintantes, et les croyances tenaces. Mais elle a tort : ils savent, ils peuvent sentir, repérer celle qui sait pas où elle est, celle qui tient le silence." p.77





C'est un livre sur les conséquences terribles à l'âge adulte de personnes ayant subi des blessures dans leur enfance.



Comment se reconstruire ?



Comment aimer après des traumatismes ?



Que faire lorsque la violence refait surface ?



Quand l'amour nous abime…



"Elle a laissé quelqu'un lever la main sur son fils sans le quitter tout de suite. Cela n'arrivera plus jamais. Elle est partie. Et maintenant, les souvenirs vont affluer, qui vont lui dire le silence est tombé, le secret est ouvert, et qu'il est temps de purger la peur, parce qu'elle n'a rien évité. Maintenant, s'en libérer ou rien." p.203



Est-on obligé de reproduire son enfance ?



↜↝↜↝↜



Une lecture qui permet de réfléchir sur ces violences au sein du cercle familial.



C'est aussi la parole des enfants mais aussi des adultes, ce qui en fait un ouvrage percutant.



Il n'est jamais moralisateur ni voyeur.



↜↝↜↝↜



Mais ne vous y trompez pas !

Ce n'est pas seulement un roman sur les violences, c'est aussi un très, très beau texte sur L'AMOUR.



Est-ce que l'amour suffit à tout réparer ?!



Je vous laisse évidement le découvrir en lisant ce roman très réussi.
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Une gifle

1976. Antoine a 8 ans, un père exigeant, brutal et colérique.

Il sort acheter des cigarettes et revient meurtri par une sombre rencontre.

1988. Elle a sept ans, des parents maltraitants, des grand-parents maltraitants.

Elle s'enfonce dans le silence comme dans un abri.



Des années plus tard, leurs enfances douloureuses derrière eux, comme des cicatrices, Antoine et Elle se rencontrent.

Pourront-ils surmonter les souvenirs qu'ils n'ont jamais affrontés ? La violence fera-t-elle inévitablement partie de leurs vies ?



Une gifle, c'est l'histoire de deux enfants blessés, de leurs efforts pour se construire tout de même, tenter d'aller au-delà de leurs traumatismes, surtout ne pas reproduire, ne pas laisser faire.

Les récits sont alternés, passant de la première personne pour Antoine, à la troisième personne pour Elle, en revenant à la première personne pour Mio, le fils de cette dernière.

Marie Simon explore adroitement ce sujet sensible qu'est la violence faite aux enfants.

Les personnages sont touchants et l'empathie est immédiate.

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Une gifle

Il a suffit d’une gifle pour que s’efface l’effort d’un compromis, entre l’envie d’y croire et celle d’amoindrir les effets du passé. Lui, lutte chaque jour, ravalant les brimades subies à coups d’alcool et de shoots, de fuites et de lâcheté. Il survit, clopin-clopant, réussit ses études, un peu l’amour, mais pas vraiment, ou juste suffisamment pour ne pas sombrer. Il y a Julia, et les souvenirs, Chloé, et les souvenirs, d’autres encore, avec toujours cette ombre du père. Des cris. Des réflexions. Des mots qui rabaissent et qui brisent. Antoine est un enfant meurtri dans un corps d’adulte.

Et puis, il y a Elle, toute aussi déconstruite par les sévices de ceux qui auraient du la faire grandir. Courageuse et fière, amoureuse et mère, malmenée, abandonnée ou partie.

Marie Simon dépeint l’enfance maltraitée au travers d’un couple qui cherche à colmater ses failles, avide d’amour et de bienveillance, alors qu’en eux subsistent les profondes séquelles de la violence. Avec finesse, elle analyse les choix d’adulte, souvent faits par défaut, emprunts d’une mémoire vivace, ouvrant la réflexion sur ce qui oppose la responsabilité de chacun dans ses comportements et l’impact d’un vécu malheureux.

Une lecture percutante sur la vie vraie.


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Une gifle

Un roman qui happe le lecteur dans une expérience de langue et de lecture très intense.



Une gifle nous offre une vision que j’ai trouvée très subtile d’un sujet relativement lourd au premier abord, mais crucial pour nombre d’entre nous, celui des violences intra-familiales et de leurs répercussions à long terme, sur la capacité à se développer personnellement et à se construire personnellement en couple, en famille. On se réjouit de voir les paroles se libérer sur la question dans la société, mais au-delà de ces témoignages j’ai trouvé fascinant de voir comment une romancière arrivait à s’en emparer pour en faire œuvre, pour nous toucher différemment, de façon plus sensible. Le dispositif narratif, qui alterne les voix des différents narrateurs est original, et on réalise vite que cela permet une mise en perspective des points de vue des personnages sans rien occulter des faits, sans excuser gratuitement ou expliquer trop facilement, mais sans jugement manichéen, en reflet de la complexité de la vie.



Au-delà du couple brisé brutalement de l’histoire, c’est une exploration des traumas enfouis qui nous touche tous, mais surtout cela marche parce que c’est porté par la langue. Marie Simon arrive à donner un rythme propre à chaque personnage, ce qui ouvre au lecteur un rapport très immersif à leur psyché, tout en gardant une dynamique d’ensemble. On en ressort marqué par leur histoire mais surtout par cette expérience poétique et le rythme que Marie Simon impulse à chaque phrase pour emporter la narration et le lecteur.

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Une gifle

Beaucoup aimé ce troisième roman de l’auteur. Pas de misérabilisme, de l’humour parfois, et de l’espoir, surtout. Très actuel et nécessaire, l’histoire d’un couple qui pense échapper aux secrets de l’enfance en recomposant sa famille, que l’on suit en espérant que l’inévitable ne se produira pas, et quand la violence et les humiliations reviennent, on se prend à espérer les sauver tous les deux.
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Une gifle

Magistral, écriture très incisive. Se remet on de son enfance, de la violence, des brimades du non amour... Quels adultes seront ces enfants, quelle machiavélique mécanique se met en place, comment vit on adulte avec ses peurs d enfants ???

Ce livre est bouleversant...
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Les pieds nus

Les pieds nus est un roman court qui traite de deux histoires d'amour très différentes. D'abord elle est amoureuse d'un marin, souvent absent : son amour est impérissable, elle semble ne vivre que pour lui. Puis il meurt en mer et elle raconte longuement sa douleur face à cet amoureux disparu. Elle vit ensuite sa deuxième histoire, elle n'est pas amoureuse et l'homme avec lequel elle vit la prive de sortie : elle devient dépressive.

La fin du roman arrive brutalement, en quelques lignes, ce qui surprend beaucoup au vu de la longueur des passages décrivant l'histoire de la narratrice et de son Quentin.

Le style est haché : parfois, il n'y pas de ponctuation, et parfois un mot suffit à faire une phrase. Cela pourrait être acceptable si on arrivait à rentrer pleinement dans l'histoire. Or, la narratrice est tellement centrée sur elle-même, ses sentiments, son vécu, ses impressions etc, qu'on a du mal à apprécier.
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Une gifle

Une gifle

Marie Simon

2 temps, 3 voix, une gifle

Elle et lui sont abîmés, en quête d’un amour plus grand qui les engloberait et les guérirait de leur passé d’enfants maltraités

Les nuances, la forme de la maltraitance façonnent leurs vies d’adultes et par ricochet celles de leurs enfants

La force de ce roman réside dans les 3 voix qui le portent.

Elle. Sa silhouette volontairement un peu floue la rend multiple et universelle.

Elle ressemble à tant de femmes déchirées entre leur besoin d’amour, source de concessions et de petits renoncements qui finissent par ne former qu’une masse informe, leur besoin d’exister dans le regard de l’autre annihilant presque leur personnalité et leurs aspirations propres.

Lui. C’est là la grande force de l’écriture de Marie Simon, nous offrir un Je masculin, dont toute la pensée nous est livrée, brutale, aspirant à aimer sans y parvenir, dévoilant les failles de l’enfance qui ont façonné l’adulte. Cette voix essentielle du roman évite de tomber dans une vision trop manichéenne du couple.



Mio, enfin et surtout lui. La voix de l’enfant. Essentielle. Simple et directe. Dont on ne cherche pas longtemps l’origine tant l’amour a glissé de la plume vers les lignes. Qui rappelle à quel point c’est lui que l’on doit protéger. À quel point il faut refuser qu’il soit une nouvelle victime. Qui est là pour nous rappeler que nos petits arrangements, lâches même si o combien explicables, ne doivent pas nous faire renoncer.

Et c’est l’enfant qui sauve de cela. C’est l’enfant qu’il faut écouter, justement et surtout quand l’enfant en nous a été tué.

J’ai aimé l’alternance de ces voix, j’ai aimé le gamut des chemins de vie tout en nuances vers lesquels Marie nous emporte pour mieux nous ramener à l’essentiel : offrir à chaque enfant la possibilité de se déployer. (Cette phrase magnifique est d’une autre Marie, Desplechin)


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Une gifle

L’histoire se décompose en 3 parties. La 1ère, assez laborieuse, dans laquelle on fait connaissance avec Antoine (chapitres à la 1ère personne) et avec « elle » (chapitres à la 3ème personne), de leurs années d’enfance à leurs âges adultes. Chacun vit au sein de familles peu aimantes et surtout maltraitantes, et avance avec les traumatismes qui en découlent: Antoine, qui se réfugie assez vite dans toutes sortes de drogues tout en poursuivant des études de médecine, et « elle », qui attire les hommes aux 1ers abords gentils, mais qui se transforment au bout du compte en personnes malveillantes et plutôt violentes. Dans la seconde partie, on assiste aux réflexions d’Antoine, d’ « elle » et de Mio, son fils à « elle », sur leur quotidien, le fonctionnement de leur couple plus ou moins solide, et perturbé par les colères d’Antoine qui vont crescendo, jusqu’à... « une gifle ». On apprend qu’il a presque 50 ans, qu’ « elle » est plus jeune (peut-être dans les 35 ans), que Mio a 7 ans et Oscar (le fils d’Antoine) 11 ans. La dernière partie se concentre sur l’après. L’écriture est très particulière, voire parfois « sèche », et manque de fluidité. C’est une succession de moments vécus de chacun, et leurs façons de voir les choses au fil du temps mais ça manque de « chaleur ». Rien à voir avec le résumé qui laissait présager un meilleur contenu. Une lecture qui me laisse donc perplexe... Comment rentrer véritablement dans un texte sans même connaître son prénom à « elle » ??
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Décolleté

« La Roumaine à la robe rouge de Felix Vallotton évoque, elle, la solitude et le désœuvrement. Elle semble dire à quel point la chaire est triste. L'eye-liner de ses yeux, trop marqué, suit la ligne de ses sourcils. Le Rimmel a coulé, les lèvres fardées de « Rouge Baiser »  sont entrouvertes, un peu de sueur brille sur sa peau. L'une des bretelles de s robe a glissé. La poitrine pleine, le rouge sang de bœuf qui éclabousse toute la toile et contraste avec le brun acajou des cheveux donnent à la figure un air d’exhibition désenchantée, voire pathétique. »





Attributs savamment cachés, révélés, supposés, ostentatoires ou encore discrets. Lisière oscillant entre le chic et le grotesque, le sublime et le vulgaire. Fin jeu de suppositions, dialogue corporel melant bijoux, gorge, chevelure et clavicules. Indice majeur de rang social, tantôt oppressée, parfois corsetée, très souvent pigeonnante et de moins en moins occultée. Décolleté étroit et sévère comme gage de retenue et de vertu pour la religieuse peinte par Van Der Weyden. Polémique et généreux chez les nymphes, déesses et autres pécheresses , figure de vanité humaine chez Goya.



Après Henri IV, c'est au tour des moralistes et puritains du XVIIème siècle de s'offusquer de ces « abus des nudités de gorge ». Cependant rien n'arrête cette émancipation progressive. Les modèles assument une nudité jusqu'ici réprouvée par les bonnes mœurs. Marion Simon, de part son expérience dans le milieu de la mode et du style, brode un fin dialogue entre le corps et le vêtement, le tout mené de manière décomplexée et didactique. Le spectateur, voyeur et maître de son regard, tente ou décline l'invitation picturale offerte par l'artiste de contempler ces décolletés . Succombera-t-il à noyer ses yeux dans les confins d'une cinquantaine d'échancrures féminines proposées dans ce livre ?

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