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Critiques de Marin Ledun (798)
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Free queens

Jasmine Dooyum, adolescente prostituée nigériane, se réfugie dans un bus d'une association caritative en plein Paris. Elle y croise Serena Monnier, journaliste, elle lui raconte son parcours, exilée, esclave sexuelle sous la coupe d'un réseau de proxénètes... Serena décide de remonter le fil et part au Nigéria.



A Kaduna, nord du Nigéria, le sergent Oni Goje découvre 2 cadavres de jeunes prostituées. Lui aussi veut comprendre, agir, mettre un coup de pied dans la police corrompue, dans le capitalisme esclavagiste... 2 enquêtes parallèles commencent.



Marin Ledun propose un récit magistralement immersif. Il s'est inspiré d'une réalité documentée pour infiltrer les milieux de la bière qui pour s'implanter au Nigeria ont mis en place un véritable système mafieux et proxénète pour vendre leurs produits.



C'est puissant, noir voire abyssal et au milieu émergent deux personnages : Serena la journaliste et Oni le flic. On suit leur quête un peu désespérée avec un intérêt grandissant en même temps qu'une pression narrative qui monte graduellement.



Free Queens est un roman addictif d'une force progressive, qui s'installe irrémédiablement et laisse le souffle coupé une fois la dernière ligne lue. A ne pas manquer !
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Le projet Hakana

Merci à Babelio pour la sélection et aux Éditions Rageot pour l’envoi du livre.

2175 des adolescents retournent par un espace temporel dans le passé, la Terre se meurt et ils doivent trouver un endroit où il sera possible de vivre. L’ arrivée se fait aux Îles Marquises. Mais une adolescente RIM comprend ce qu’il se passe et elle va remettre en question l’objectif de la mission. La question est : l ’homme n’était il capable que de détruire tout ?

Même s’il s’agit d’un thriller d’anticipation on est en droit de se poser la question de l’avenir dans un monde où tout est bafoué.

Une jolie surprise de lecture.

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Leur âme au diable

EPOUSTOUFLANT, tout est combine , argent, corruption, mafia. Le monde de l'industrie du tabac , polar sur une vingtaine d'année .Ce qui est aussi intéressant ce sont les références politiques , historiques de l'époque de 1986 à 2007.Roman très bien documenté, c'est grisant cette lutte entre les partenaires des industries du tabac et les policiers .
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Ils ont voulu nous civiliser

Janvier 2009, pendant 48 heures dans les Landes. La tempête Klaus arrive et va frapper, fort, très fort cette région du sud-ouest de la France. Là, on fait d’abord la rencontre de Ferrer, un sacré looser, un petit malfrat de seconde zone qui vivote en faisant quelque razzias dans les élevages de canards voisins, canards qu’il refourgue à Baxter, un voyou ni très cool ni très régulier. Alors le jour où Ferrer, en manque de fric, sent bien qu’il se fait posséder par Baxter, la violence se déchaine, les coups pleuvent et Baxter est laissé pour mort par un Ferrer plus inquiet que rassuré par son acte. Il n’a plus qu’à fuir loin, très loin.



Mais pour Baxter, secondé par deux affreux malfrats à sa botte, commence une folle poursuite dans ces Landes tourmentées par les éléments déchainés. Car la tempête, en véritable protagoniste du roman, bloque Ferrer, isole les hommes, fait rugir le vent, noie le ciel et se ligue contre les hommes pour leur plus grand malheur.

Refuge provisoire et inespéré, Ferrer va se replier dans la forêt chez Alezan, un quasi Hermite qui ressasse ses souvenirs d’une guerre sans merci, celle de l’Algérie de sa jeunesse. A partir de là, tout s’enchaine, et les rencontres pas toujours heureuses vont se succéder… mais là, impossible d’en dire plus sans en dire trop !



Dans une intrigue portée par un rythme effréné, et tout en piochant dans le passé des différents protagonistes, Marin Ledun réussi le tour de force de nous faire aimer ses voyous. Qu’il soient solitaires ou quelque peu caractériels, il réussit à mettre en exergue à travers leurs personnalités tant la violence que la misère de ces paumés issus de milieux sociaux défavorisés, ces petites gens qui tentent par tous les moyens de garder la tête hors de l’eau. Même si ces protagonistes ne sont ni tout noir, ni pas très blanc, avouons-le, on se plait malgré tout pour certains à les plaindre et à les suivre avec émotion et espoir.



chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/06/20/ils-ont-voulu-nous-civiliser-marin-ledun/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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L'homme qui a vu l'homme

L'homme qui a lu le livre...un militant basque est enlevé, un journaliste va enquêter, malgré les menaces, les intimidations. Un roman policier au style sec, qui plonge le lecteur dans le chaos de la lutte autonomiste, où tout le monde joue un rôle trouble. Des personnages sur lesquels je n'ai pas trop accroché, beaucoup de longueurs dans l'intrigue, heureusement rattrapée par une fin plutôt pêchue. Un avis assez mitigé donc sur cet homme qui a vu l'homme.
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Que ta volonté soit faite

Une belle histoire, bien noire, qui commence comme un triste fait divers, et qui fini comme une légende que l'on pourrait se raconter l'hiver, au coin du feu.

Une famille unie, heureuse, le malheur tout à coup, que personne ne comprend ni ne peut accepter, une vieille histoire qui remonte à la scolarité, du racisme, des rivalités, des luttes et tout se met en place...

Cette nouvelle m'a tenu en haleine jusqu'au bout, imaginant plusieurs portes de sortie, jusqu'à un dénouement que je n'attendais pas.

C'est bien ce qui fait la force de ce genre de littérature;



Un auteur plein de talent , et au moins un lecteur admiratif !
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Free queens

Un coup de cœur pour ce roman noir qui n'est ni un roman policier avec une enquête et l'élucidation d'un crime, ni un thriller. C'est un roman qui vous plonge dans les vices d'une société, et qui, même s'il met bien le crime au cœur de l'intrigue, ne laisse que peu d'espoir : l'identification du coupable ne changera pas la face du monde pour autant.

Free queens nous emmène au Nigéria, pays très pauvre et où les perspectives d'avenir sont assez limitées, « un enfant magnifique et insatiable né du viol colonial et de l'union forcée entre des peuples incapables de s'entendre. Depuis l'enfant avait grandi jusqu'à devenir un monstre incontrôlable, répandant rancœur et haine dans le cœur des hommes ».

Gros bras = bodyguards ou voyous en tous genres, belle plastique = prostitués. Ajoutez à cela un gouvernement corrompu, des flics véreux, des tensions ethniques et religieuses et vous obtenez ce roman aussi dérangeant que plaisant.

Très documenté, l'auteur s'est inspiré de "l'aventure" Heineken et y a lié le problème de la prostitution, des droits des femmes (notamment à la parole), de la violence policière.

Un magnifique roman que je ne peux que vous conseiller. Je suivrai avec intérêt cet auteur!

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Free queens

Dans son précédent roman Leur âme au diable, Marin Ledun avait fait œuvre d’investigation quasi journalistique sur le sujet de la femme objet de publicité, lorsque l’attraction de son corps devient argument de vente pour un produit. Il récidive avec une présentation africaine des méthodes de vente au Nigéria : cette fois la bière a remplacé la cigarette. Cependant nous avons bien un livre original dans son traitement, son sujet et son style, moins journalistique et davantage romanesque. Même si le parallèle entre ces deux titres est évident sur les messages que souhaite partager l’auteur, les manifestations et l’organisation de l’engouement pour le bière et l’exploitation des jeunes filles est fort probablement pour la plupart d’entre nous, une découverte. Nous savions que les proxénètes européens, français notamment, se fournissaient en main-d’œuvre auprès de familles miséreuses, qu’il n’est pas réjouissant de naître fille au Nigéria, cependant le volet local de l’organisation de la dépendance et de la corruption des hommes de pouvoir était moins médiatisés. Donc postulat un : les filles doivent être prises en main par le système de proxénétisme local et international. Postulat 2 : hors la consommation de bière de sorgho produite par des travailleurs exploités à la solde des amis du pouvoir, point de salut. Il y a un véritable esclavagisme des êtres humains à tous les étages !

Des agents des forces de police nous ouvrent les portes d’un trafic et de dissimulation de preuves et nous assistons, spectateurs, aux pires manigances et maltraitances. A la suite de son évasion d’un réseau de trafiquants à Paris, une jeune Nigériane, Jasmine, va être contactée par Serena, une journaliste qui décide d’enquêter à Lagos et d’approcher les associations humanitaires de défense des femmes, notamment Free Queens. Nous allons être immergés dans une lutte d’influence des puissances financières étrangères, prêtes à corrompre les politiciens, acheter des jeunes filles pour les prostituer au Nigéria ou en Europe. La finance aura-t-elle le dernier mot face à l’acharnement douloureux des militantes et d’un policier intègre agissant en sous-marin parce qu’écarté de l’enquête, contraint de demander une mutation. Qu’en sera-t-il de la parole des victimes, du sort des familles maintenues dans l’ignorance ? La corruption, payée par le nouveau carburant qu’est la bière, présente dans toutes les strates du pouvoir et de son administration, sera-t-elle confortée comme valeur incontournable ?

Bouleversante de cruauté et d’humanisme, cette immersion de plus de 400 pages, exotiques et universelles, m’a beaucoup appris. Son dénouement est déroutant et inattendu. J’ai particulièrement apprécié l’efficacité du ton sans voyeurisme, le suspense de cette intrigue africaine très documentée et les personnages féminins inoubliables. A lire sans modération !






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Leur âme au diable

Ah la cigarette… on sait tous maintenant que fumer tue… mais avant cela, fût un temps, ou nous étions ignorant et ou fumer représentait la cool attitude et la confiance, heureusement les choses ont bien changé !

Mais sans doute pas encore assez, enfin ce dernier n’est que mon humble avis !

Et en lisant Leur âme au diable, mon avis ne s’est que renforcé !

Avec ce livre Marin Ledun explique, sous forme d’une histoire fictive, les dessous de l’industrie du tabac et elle n’est pas joli joli, enfin on s’en doutait un peu !

Leur âme au diable est donc un polar noir que je qualifierai de plutôt classique et de bien construit.

J’ai trouvé que l’auteur maitrisait son sujet à merveille et que ce livre se laissait plutôt facilement lire. Seul bémol est, et on s’en doute un peu, qui dit cigarette et fric dit forcément politique et donc pour ceux qui me connaissent je peux définitivement dire que je déteste la politique enfin surtout les politiciens mais soit… donc évidemment le côté politique du livre ne m’a pas passionné, mais voilà c’est plutôt personnel et ça n’enlève en rien à la qualité du livre.



En conclusion, une lecture assez intéressante et bien construite, que j’ai aimé lire.

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Leur âme au diable

Merci à Babelio pour avoir organisé ce concours et aux Éditions Gallimard qui m'ont envoyé « Leur âme au diable » de Marin LEDUN, en plus d'avoir eu le privilège de participer à la très agréable rencontre en visio afin d'échanger avec l'auteur.

Marin LEDUN m'était inconnu et ce fut une très belle découverte littéraire. Ce livre, pavé de 600 pages, est une véritable enquête d'investigation, très documentée et pointue. Il se lit d'une traite tellement le lecteur est captivé par les dessous de l'industrie du tabac ici révélés au grand jour sous forme de fiction, mais, sommes-nous vraiment dupes ?

L'histoire commence le 28 juillet 1986 par le braquage de deux camions-citernes remplis d'ammoniac liquide destiné à une usine de cigarettes, 24 000 litres envolés, mais les choses dérapent, il y a 7 cadavres et une jeune femme disparue.

A partir de là, le livre va couvrir les vingt ans à venir en nous les faisant vivre dans les deux parties opposées : d'un côté, on va suivre deux officiers de police qui ne se connaissent pas mais enquêtent chacun sur une partie du braquage (le vol de l'ammoniac pour Simon Nora et la disparation de la jeune femme pour Patrick Brun), et d'un autre côté, on va découvrir l'industrie du tabac, au travers des responsables véreux d'une agence de lobbying.

Tout est présent dans ce livre : manipulation d'hommes politiques, chantage, prostitution, extorsion, crimes organisés, mensonge, sexe… et vingt ans de magouilles politiques, d'élections présidentielles, de lois anti tabac, tout est tellement vrai que cela en devient effrayant.

Que nous soyons fumeur ou non, ce livre est édifiant et invite à la réflexion.

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Les visages écrasés

Le noir est une affaire sérieuse qui à la lumière des codes du polar ne se prend jamais au sérieux.







Marin Ledun - Mon Ennemi Intérieur.











Romancier, mais également ingénieur en sciences humaines et sociales, Marin Ledun a eu la bonne idée de s’interroger sur les raisons qui l’ont conduit à se lancer dans l’écriture de romans noirs en évoquant son parcours, ses réflexions et ses références au gré d’un remarquable essai à la fois pertinent et synthétique qui prend la forme d’un bel opuscule dont la couverture élégante, ornée d’un visage au regard incisif souligne le titre de l’ouvrage, Mon Ennemi Intérieur. Ce regard incisif, on le retrouve bien évidemment dans le texte qui débute avec cette question essentielle que l’on ne cesse de poser à l’auteur : « Pourquoi écrivez-vous du roman noir ? » avec, de manière sous-jacente, cette espèce de commisération qui émane d’un interlocuteur ayant parfois une piètre estime pour un genre bien trop anxiogéne qui ne correspond définitivement pas aux critères des succès commerciaux littéraires tels que les thrillers où les effets prennent davantage le pas sur le fond de l’intrigue. A partir de cette interrogation, Marin Ledun se plaît à décortiquer de manière très subjective et bien loin de tout postulat scientifique, tous les éléments qui marin ledun,mon ennemi intérieur,éditions du petit écart,éditions pointsl’ont mené vers ce qui s’apparente désormais à un véritable métier, écrivain de romans noirs, pour nous livrer une véritable mise à nu de sa démarche littéraire. Engagement social, examen sans fard d’une société en crise, Marin Ledun ausculte ainsi les aspects d’un genre qu’il affectionne depuis toujours, ceci aussi bien en tant que lecteur d’écrivains qui ont influencé ses choix et son travail. L’air de rien, on s’achemine de cette manière sur une définition du roman noir propre au romancier et sur laquelle le lecteur pourra développer ses propres reflexions en prenant en compte les références d'auteurs emblématiques qui ponctuent cet essai. Rien de pontifiant ou de rébarbatif dans ce trop bref ouvrage auquel on agréera sur de nombreux points essentiels tel que le fait que l’on peut concilier divertissement et réflexion autour d’un genre populaire qui ne cesse de s’interroger sur le monde qui nous entoure. Ce qu’il importe également de souligner avec Mon Ennemi Intérieur c’est cette part d’ombre personnelle et professionnelle, notamment au sein de France Telecom, que Marin Ledun évoque avec beaucoup de pudeur et qui explique également, d’une certaine manière, son engagement pour un genre littéraire qui lui convient parfaitement faisant probablement figure de catharsis à l’instar d’un roman tel que Les Visage Ecrasés, ouvrage emblématique de l’auteur qu’il convient d’évoquer alors que la notion de « harcèlement moral institutionnel » a été prise en compte dans le verdict récent du procès France Telecom.







Non loin de Valence, Carole Matthieu officie en tant que médecin du travail au sein d’une entreprise de téléphonie où elle voit passer depuis quelques années des employés à bout de souffle comme Vincent Fournier qui semble faire les frais de réformes et de méthodes de management aberrantes. Incapable de juguler cette épidémie qui frappe le personnel, le docteur Matthieu observe, impuissante, une succession d’hommes et de femmes présentant des formes sévères de dépression quand ce ne sont tout simplement pas des idées suicidaires que les employés évoquent devant la praticienne. Avec une direction sourde à la détresse de son personnel, encourageant d’ailleurs des pratiques managériales délétères, Carole Matthieu ne sait donc plus vers qui se tourner pour dénoncer ces dérives qui déciment les salariés. Mais la doctoresse déterminée et ulcérée va tout mettre en œuvre pour appliquer le traitement adéquat afin de restituer une once de dignité à des individus laminés par leur emploi. Un traitement à l'impact mortel.







Le Couperet (Rivages/Noir 1998) de Donald Westlake évoquait la difficulté d’un demandeur d’emploi à retrouver du travail qui le contraignait à éliminer ses concurrents en vue d’obtenir le poste convoité. Avec Les Visages Ecrasés, Marin Ledun adopte cette même logique béhavioriste extrême au sein d’une entreprise en pleine restructuration qui broie ses employés au grand dam de cette médecin du travail qui ne sait plus vers qui se tourner pour mettre fin à ces méthodes managériales délétères. Chez Donald Westlake il y avait ce cynisme mordant tandis que chez Marin Ledun c’est ce désespoir latent qui imprègne chacune des pages d’un récit qui vous accable littéralement en suivant le parcours de Carole Matthieu, qui prend la forme d’une fuite en avant. Méthode ultime pour restituer la dignité de ses patients et alerter l’opinion public, la solution résiderait donc dans le crime qui devient l’argument définitif, le traitement extrême pour lutter contre les dérives d’une direction et d’une hiérarchie instaurant un climat de travail toxique qu’elles mettent sur le compte de ses employés minés par leurs problèmes personnels qui n’auraient aucun lien avec leur emploi. Marin Ledun passe donc au crible les rapports parfois malsains qui régissent les employés de cette société de téléphonie en passant par les préposés aux appels, surnommés les lignards ce qui n’a rien d’anodin, puis aux cadres de proximité et à la direction tout en mettant en exergue le fait que selon le positionnement hiérarchique qu’ils occupent et l’interlocuteur vers qui ils se tournent, ces hommes et ces femmes endossent le rôle de bourreau ou de victime quand ce ne sont pas tout simplement les deux. Une tragédie humaine qui fait écho à la froideur des rapports médicaux des confrères de Carole Matthieu énumérant les maux de ses patients et qui ponctuent un texte où les sentiments de détresse et d’urgence donnent leur rythme à une intrigue à l’impact puissant qui vous assèche l'esprit.







Ainsi Les Visages Ecrasés devient l’un des romans noirs emblématiques dénonçant les dérives du monde du travail en s’appuyant sur les principes d’un genre que Marin Ledun dépeint avec pertinence dans Mon Ennemi Intérieur en vous donnant ainsi au travers de ces deux ouvrages une belle vision du potentiel d’une littérature noire résolument engagée. Indispensable.







Marin Ledun : Les Visages Ecrasés. Editions Seuil, Roman Noir 2011.







Marin Ledun : Mon Ennemi Intérieur. Editions du Petit Ecart 2018.







A lire en écoutant : Bull In The Heather de Sonic Youth. Album : Experimental Jet Set, Trash and No Star. 2016 Geffen Records.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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La vie en Rose

Ce livre est un tourbillon de folie, avec une héroïne… Ah, comment la qualifier ? Non, ce n’est pas qu’elle ne pourrait vivre une vie ordinaire, c’est qu’elle, les membres de sa famille, ont choisi une vie singulière. Certes, elle vit avec un lieutenant de police, ce que sa mère, dont la dernière garde à vue date de 2017. Ce n’est pas être différent qui est difficile, c’est être soi, pleinement, sans tricherie, sans jamais chercher à être ce que les autres veulent que vous soyez qui est compliqué – pour les autres qui sont un tantinet plus conformiste. L’avocat de la famille est blasé – ou présumé tel. Il est pourtant franchement réjouissant de voir Antoine organiser des parties de poker dans l’EHPAD où il travaille – enfin, de strip poker, pour être précise, avec des vertus pour la réappropriation du corps, la connaissance du matériel de soin et le resserrage des liens entre les différents pensionnaires. Ils sont bien sûr tous pleinement consentants, finalement, les seuls qui ne sont pas d’accord, ce sont le personnel soignant traditionnel et le directeur, qui appelle généreusement madame Mabille-Pons – il appelait Adélaïde, la mère, il rencontre Rose, la fille, avec un résultat tout aussi positif, pour le soutien inconditionnel à Antoine.



Mais un meurtre est commis, puis un second – deux jeunes gens, deux proches de Camille, la soeur cadette de Rose. Deux adolescents très différents, l’un très ordinaire, l’autre qui voyait enfin le bout du tunnel après des années d’errance. Un troisième est gravement blessé, et son statut de fils unique du plus gros patron de la région met tout de suite le feu aux poudres.



Richard, le lieutenant et compagnon bien aimé de Rose, enquête. Rose continue sa vie, et surtout débute une grossesse inattendue, en se demandant quelle conjonction de ratage pilule/capote a pu produire ce foetus. Elle doit aussi mener de front son travail de lectrice à Popul’hair, et son rôle de chef de famille par interim du fait de la croisière de ses parents. Elle découvre ainsi les délices des réunions parents-professeurs, un vrai bonheur. Alors oui, Rose s’offusque du discours de certains enseignants, et elle a raison ! L’important (et là, c’est la prof qui parle) de trouver sa voie, même si elle est hors-norme. Quant au professeur de mathématiques, monsieur Blache, qui s’acharne à voir réussir ses élèves, et bien j’ai envie de lui dire, en tant que prof, qu’à un moment il faut lâcher prise, et des mauvaises notes, en quelques matières que ce soit, n’empêche pas de réussir sa vie.



Ce que j’ai aimé, c’est à quel point ce livre contient une culture littéraire parfaitement intégrée au récit, nous présentant une galerie de fans de romans noirs issus de milieux différents, mais affirmant tous leur goût, sans souci. Et c’est vraiment tant mieux. Oui, il est agréable de rencontrer des lecteurs, des vrais, des personnes qui intègrent véritablement l’oeuvre qu’ils ont lu. Il en est de même pour la musique : Rose aime ce qu’elle écoute, et elle ne ressent pas le besoin de justifier ses préférences détonantes. Elle est aussi la preuve qu’en dépit des aléas, la grossesse ne transforme pas radicalement une femme. Ouf.
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L'homme qui a vu l'homme

A la lecture d’un précédent ouvrage de Marin Ledun, Les visages écrasés, pour un jury, j’avais vite remarqué que ce dernier n’avait pas écrit un banal polar.

Je le retrouve quelques années plus tard, par hasard, également pour un jury… et à nouveau voilà un thriller qui n’est pas banal.

Nous voilà plongé dans le conflit séparatiste basque qui n’a cessé que depuis 2011.

Plus qu’une enquête policière (qui d’ailleurs est plus une enquête journalistique), Marin Ledun, au travers de cette histoire tirée de faits réels, nous montre l’imbrication des différentes composantes de cette sale guerre où politiques, polices, et organisations parallèles avaient parfois du mal à se situer sur l’échiquier.

Ce roman en dit long sur une province à cheval entre deux pays et les Basques qui voient d’un mauvais œil celui qui qui n’est pas basque…L’étranger n’a pas vraiment sa place.

Au sein d’un sujet pas toujours très simple à suivre, et à resituer dans son contexte, surtout quand, en son temps, on en a finalement entendu parler de loin, Marin Ledun, a eu la sagesse d’user d’une écriture nerveuse, et rythmée afin de ne pas engluer inutilement un lecteur qui pouvait, au départ, ne pas être averti.

Marin Ledun parvient à capter l’attention de son lecteur avec ce roman bien documenté, et dans lequel, sans que cela soit trop proéminant, il dénonce les exactions de part et d’autre, les violences gratuites, la cruauté, résultat de l’aveuglement imbécile de quelques-uns.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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L'homme qui a vu l'homme

Peut-être inspiré de la véritable disparition d'un militant basque, Anza, Marin Ledun nous mène dans une histoire complexe et totalement terrifiante. Terrifiante parce que cette quête de vérité sur la disparition d'un membre de l'ETA ,menée par un jeune journaliste, nous prouvera que les enjeux politiques nous dépassent totalement et que les acteurs de cette "sale guerre" sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Y aura-t-il vraiment des vainqueurs? Des familles décimées, la peur partout, l'incommunication, les polices françaises, espagnoles, les polices secrètes, une toile plus que malsaine qui recouvre tout, tout un pays. Non vraiment , il n'y a pas tellement d'espoir, les plaies sont profondes, quasiment génétiques, une marque indélébile sur toute une société.

Une lecture qui nous rappelle que le mot "liberté" n'a pas la même signification et les mêmes conséquences pour tous.
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Free queens

Free Queens de Marin Ledun, présentation

2019, Paris, l’association Bus des Femmes est porte de Paris. Elle essaie d’aider les prostituées nigérianes. Une très jeune femme arrive à entrer dans le bus. Jasmine Dooyum, 15 ans, a décidé de vivre.



Serena Monnier est journaliste au Monde.





Avis Free Queens de Marin Ledun



Tout commence lorsqu’une journaliste française, du Monde, Serena, pour les besoins d’un reportage, suit une association qui vient en aide aux prostituées. A Paris, cela tourne mal. Les souteneurs de ces jeunes femmes prennent violemment à parti leur bus, car une jeune femme a pu se réfugier dans le bus et par conséquent s’enfuir. Elle racontera à Serena son périple depuis le Niger jusqu’à Paris et tout ce qu’elle a pu endurer. Avec ce témoignage et les noms fournis, un procès peut avoir lieu. Serena ne veut pas en rester là et se rend au Niger pour donner plus de poids à ce témoignage, pour rencontrer ces femmes, ces prostituées.





Quand Marin Ledun s’attaque à une industrie, cela fait mal. Il n’en oublie pas le roman noir. Après le tabac et son roman fleuve, c’est l’industrie de la bière qui est au coeur de ce roman. La bière et tout ce qui tourne autour, les pots-de-vin envers l’Etat, les institutions, la police. Un marché florissant dans ce pays, le Niger, où la fracture entre le Nord et le Sud est très importante. La bière que l’on doit développer face à tous les concurrents. Personne ne doit se mettre en travers du chemin de cette société. Contourner les lois, les obstacles, pour faire des fêtes pour tous les nantis qui peuvent boire à profusion, aidés en cela par des jeunes femmes, recrutées comme hôtesses pour les bars, les boîtes de nuit et qui doivent accepter tout ce que demande ces messieurs, notamment des relations sexuelles.





Après la mort de deux jeunes femmes, découvertes par un policier de la route, celui-ci va enquêter, même s’il n’en a pas le droit. Il va prendre sur son temps libre et va constituer un énorme dossier, mais sans preuves, sauf ses dires, ses interviews, que faire ?





De son côté, Serena n’est pas en reste. Dans ce pays, elle va rencontrer plusieurs femmes, plusieurs associations qui tentent d’oeuvrer pour sortir les femmes de cette misère, ce cette prostitution. Le rêve de ces femmes est d’avoir une meilleure vie, de rejoindre l’Europe. Sous couvert d’études, elles sont enrôlées par cette firme qui vend de la bière. On leur fait miroiter un bel avenir mais elles deviennent des prostituées; Celles qui tentent de rejoindre l’Europe tombent dans les réseaux des proxénètes car elles doivent payer leur passage. D’autres sont renvoyées dans leur pays et le cycle infernal recommence.





Le Niger est un pays où se côtoient plusieurs religions, et surtout Boko Haram qui enlève, tue au nom d’une idéologie salafiste. Comme je l’écrivais plus haut, le nord du pays est en proie à la misère, il est oublié de toutes les instances. Les associations oeuvrent contre la maltraitance faite aux femmes. Celles qui ont de l’argent, du pouvoir, ont décidé d’aider car elles sont pratiquement intouchables, mais c’est peu. Malgré les manifestations, les réseaux sociaux, la violence est toujours bel et bien là. On s’en rend compte aussi avec l’arrivée de la Covid-19. La police, l’armée ont pour ordre de tuer ceux ne respectent pas le confinement car ils n’ont pas les informations nécessaires et ils ont faim.





Merci Marin Ledun pour la dédicace de ce roman et des deux autres achetés. Je suis ravie de vous avoir rencontré à l’édition Quai du Polar 2023. Je ne dirai pas que Free Queens, comme le nom d’une association qui défend les femmes, est un coup de coeur. Toutefois, j’ai retrouvé votre plume acérée, votre envie de dénoncer, de donner toutes les informations que vous possédez à votre lecteur, afin que celui-ci puisse s’instruire, sans oublier ce qui fait de vous un auteur que l’on n’oublie pas par cette écriture, noire, qui peut déranger certains.
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Le projet Hakana

En 2175, la Terre se meurt. Le programme Hakana, basé sur les voyages dans le temps, envoie douze « sentinelles », des adolescents chapeautés par des scientifiques, sur les iles Marquises en 1592 dans le but de coloniser cette terre préservée. A la fin de deux ans d’expérience, ils sont rappelés mais une adolescente manque à l’appel. Il s’agit de Rim, tombée amoureuse d’un autochtone. Des soldats surentrainés sont expédiés sur place pour la récupérer… Les chapitres alternent entre les deux temporalités : la fuite éperdue des deux amants pourchassés et des entretiens avec les sentinelles revenues. Peu à peu on comprend ce qui s’est passé au cours des deux années d’immersion et surtout des intentions cachées des dirigeants de l’opération. Comment déjouer les plans d’invasion et de destruction venus du futur ?



Voilà un thriller d’anticipation très prenant dans lequel la culture polynésienne est mise à l’honneur. On entend très peu parler de la colonisation qui a décimé ce peuple aux mœurs pacifiques. Une thématique très intéressante pour les adolescents d’aujourd’hui proposée par le talentueux Marin Ledun au travers d’un récit de science-fiction au rythme effréné.



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Leur âme au diable

Il y a un an, l’auteur se confiait au collectif polar sur ses pratiques et nous avions glané quelques indiscrétions sur son cru 2021 :

https://collectifpolar.wordpress.com/2020/04/27/assignation-a-residence-linterview-bracelet-electronique-13-marin-ledun-chapitre-2/

Marin Ledun nous disait en 2020 « L’écrivain de noir propose une grille de lecture d’un phénomène qui est souvent connu ou diffusé, contrairement au lanceur d’alerte qui nous parle de quelque chose qu’a priori, on ignore, non ? »

Alors voilà, il est sorti en ce début de mois de mars, ce roman noir où se côtoient fiction (un peu pour la mise en scène), lanceurs d’alerte pour les gentils et fieffés menteurs pour les méchants.

Ce thriller regorge de tabac à chaque page, 600 pages qui piquent les yeux, sentent la cigarette et l’alcool. Ne dit-on pas que l’argent n’a pas d’odeur ? Ici l’argent sent la nicotine.

D’aucuns disent que fumer c’est la liberté … c’est du moins ce que les vendeurs tentent de faire croire aux consommateurs et le tabac n’est pas une exception car tous les produits de consommations, surtout ceux qui sont superflus, sont soumis au même traitement.

L’auteur nous introduit donc dans le monde enchanté des communicants, des falsificateurs de preuves scientifiques, des lobbystes. Ne devrait-on pas dire plutôt le monde enchanté des manipulateurs ? Tous les moyens sont bons pour pousser à consommer plus. Pas mieux non, seulement plus car plus il y aura de consommateurs, plus leur fortune grandira. Pour cette manipulation planétaire, tous les coups sont permis, toutes les corruptions, tous les montages financiers aussi.

Les marchands de cigarettes organisent tout : le commerce de poison licite comme son trafic illicite, sa contrebande et l’évasion fiscale.

Le placement de produits n’a lui non plus pas de limite et on est loin de l’image de la simple canette introduite dans nos foyers par l’écran de télévision car c’est bien de la prostitution de luxe et des objectifs assignés aux escort-girls, ces madones des circuits de motos et de formule 1, dont il est aussi question.

L’argent de la cigarette compte plus que la cigarette. Les manœuvres consistent à s’attacher la complicité de ses « ennemis », porter le masque de l’innocence et les habits du mécénat pour au bout du compte tromper son monde.

Plus de trente ans séparent le fait divers d’ouverture de ce roman noir, de son épilogue quelque peu désabusé !

Un policier va tout faire pour déjouer les pièges du lobbying, se mettre en danger, mettre en danger ses informateurs journalistes du « Consortium International des Journalistes d’Investigation », pour traquer l’homme de main, recueillir les preuves à charge.

Un roman époustouflant, documenté au-delà de l’imaginable, réaliste et nauséabond, actuel et inquiétant, interpelant et …passionnant. Il m’a rappelé, dans un autre style cependant, le roman de Michaël Mention, victime du confinement l’année dernière, De mort lente et nous pouvons valablement craindre pour notre avenir quand nous constatons que ces lobbyistes s’attaquent sans vergogne à notre santé.

Ruez-vous sur Leur âme au diable, ne reculez pas devant le nombre de pages car il n’y a ni temps mort, ni développement inutile.

Mon premier coup de cœur 2021 !

Mais dis-moi Marin, tu fumes encore après nous avoir raconté tout ça ?






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En douce

Ce ne sont pas à proprement parlé des loosers dont il s'agit, mais de personnes que la vie n'épargne pas. Et alors, en douce, sans s'en rendre compte, la vie part à la dérive. Victime d'un accident de la route Emilie va mettre du temps à "remonter la pente". Amputée d'une jambe, sa vie est bouleversée.



Pourquoi, alors quand enfin elle reprend le dessus et sa nouvelle vie en main, décide t-elle de refaire le voyage en marche arrière jusqu'au jour de l'accident et jusqu'à retrouver Simon, celui qu'elle considère comme le responsable de sa nouvelle vie pourrie.



Marin Ledun creuse dans les âmes perdues et la désolation sociale. Dans ce pays de dunes, d'étang et de pins, dans cette lande inhospitalière et sauvage, malgré la saison touristique qui brasse de la population de surfeurs et d'estivants en goguette, les locaux sont marqués par cet environnement, travail physique, alcool, solitude, sexe de passage ...



Bien mené et bien rythmé, le roman, qui n'est pas réellement un polar, montre cette frange de la société, celle qui glisse en pente douce vers le broyeur irrésistiblement. Un vrai roman noir rural français, loin des clichés et de la facilité.
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Salut à toi ô mon frère

Les polars avec des familles déjantées me manquaient un peu.Les Malaussène avaient peu à peu déserté les librairies et les Spellman étaient nettement plus ennuyeux à lire malgré leurs péripéties. Alors bienvenue à une nouvelle famille de déjantés. Les personnages : l’héroïne très cultivée, beaucoup d’auteurs classiques en référence, une mère poule extravertie et anarchiste, 4 frères et une soeur dont trois enfants adoptés et un père clerc de notaire. Pour être franche, c’est plus l’ambiance familiale et les personnages qui sont intéressants. L’enquête policière en elle-même est basique. Il y a de l’humour, de l’amour et un peu de suspense, tout pour passer un bon moment. J’espère qu’il y aura beaucoup de suites à ce premier opus !
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Ils ont voulu nous civiliser

Thomas n'est pas un tueur, juste un petit truand qui trafique à droite à gauche.

Aussi, quand il laisse Baxter pour mort après une dispute, il s'affole, lui prend tout son argent (une grosse somme) et s'enfuit.

Mais Baxter s'en sort et avec deux amis ils poursuivent Thomas en voiture.

C'est la tempête, la nature est déchaînée, les branches et les arbres tombent.

Thomas, affolé, court et arrive dans une maison isolée où l'accueille un drôle de gars, armé jusqu'au dents, et nostalgique de la guerre d'Algérie…

Ce sera une traque sans pitié entre des truands dépassés par ce qui se passe…





J'avais beaucoup apprécié les premiers romans de Marin Ledun, « L'homme qui a vu l'homme » et «Les visages écrasés».

Un peu moins « En douce » qui est, comme celui-ci, davantage dans la veine « thriller noir ».

Cela reste du roman noir, les personnages sont paumés et médiocres, l'atmosphère est lourde, et l'issue tragique. C'est bien construit et efficace .

Me manque un peu le côté politique ou sociétal des premiers romans...

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