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Critiques de Marin Ledun (798)
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Free queens

Marin Ledun est un de ces romanciers qui nous offrent des romans coup de poing.

Des regards acérés sur notre monde.

Qui choisissent un sujet sensible et nous bousculent dans nos certitudes et notre confort quotidien.

Cela reste du roman, mais ça fait réfléchir.

Free Queens est de ceux-là.

On peut fermer les yeux, se boucher les oreilles, se taire, ou, au contraire, prendre une gifle, assumer notre indifférence, s'éveiller à la colère des autres et soutenir leur combat.

Ici, Ledun, dans un roman noir addictif, nous entraîne dans les pas d'une journaliste.

Au milieu d'une nuit parisienne, Serena Monnier sauve une jeune adolescente des griffes d'un proxénète.

Jasmine est venue en France, pour réaliser son rêve. C'est un cauchemar qu'elle a vécu.

Pour dénoncer les faits, la journaliste va prendre tous les risques et aller à la source d'un trafic juteux et impitoyable.

C'est au Nigeria qu'elle va enquêter, aidée par des organisations telles que Free Queens.

La prostitution.

Véritable fléau qui fait des ravages parmi ces femmes (parfois jeunes filles) qui se laissent envoûter par de belles promesses.

C'est le plus bel avenir qu'on leur fait miroiter, c'est l'enfer qu'elles découvrent.

Derrière ça ?

Des hommes.

Parfois, des proches.

Des industriels aussi, qui sont prêts à tout, pour dominer les marchés et augmenter leurs bénéfices.

Peu importe qu'il y ait des victimes, seul le résultat compte.

Le commerce de la chair. Lucratif.

L'argent et le champagne coulent à flots, les corps sont livrés en pâture.

Tout s'achète, même le silence et sinon...on élimine.

Serena parviendra-t-elle à dénoncer l'impensable ?

Le combat est-il perdu d'avance ?

Et ce flic, que certaines méthodes révoltent, sera-t-il le grain de sable qui va enrayer la machine ?

Free Queens, un roman noir, terrifiant et bouleversant.
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Salut à toi ô mon frère

De Marin Ledun, je n'ai jusqu'à maintenant lu que Dans le ventre des mères dont j'ai peu de souvenirs, sinon que j'avais trouvé l'intrigue complexe. Comme je vais avoir la chance de rencontrer cet auteur en avril, je voudrais me familiariser avec son oeuvre et, pour ce faire, lire au moins trois livres de lui d'ici là. J'ai attaqué par Salut à toi ô mon frère, et je crois être à mille lieues de ma lecture précédente… Marin Ledun nous présente la tribu Mabille-Pons : les parents aussi différents qu'il est possible de l'être, six enfants dont trois, d'origine colombienne, ont été adoptés, un bouvier bernois pas toujours flegmatique et deux chats affectueux et indépendants, des chats, quoi. C'est Rose, l'aînée des filles, qui est la narratrice à la première personne de cette folle histoire. Je devrais dire Rose et la petite voix de l'oreiller, car celle-ci compte comme un membre de la famille.

***

L'intrigue policière est assez mince. Gus, l'avant-dernier des enfants, accessoirement collégien, est accusé d'avoir agressé un buraliste avec deux complices. L'homme a pris une balle et il est entre la vie et la mort. La police joue sur du velours : la caméra de surveillance a pris une photo de Gus et des deux autres, mais Gus est le seul à ne pas être cagoulé. Or l'ado est introuvable. Circonstance aggravante pour certains, il a la peau nettement plus foncée que ses concitoyens de Tournon… Un jeune et beau lieutenant se retrouve en charge de l'enquête. Son nom est Personne, Richard Personne, dit Vert-Pêche.

***

Les deux longues citations mises en exergue (Donal Ryan et Stefan Zweig) donnent le ton. On comprend vite que l'intrigue policière est un prétexte à une fantaisie, dans presque tous les sens du terme. La quantité d'allusions et de références littéraires, cinématographiques, musicales et culturelles au sens large permet au lecteur un joli tour d'horizon des goûts et dégoûts de l'auteur, très éclectiques au demeurant. Bien sûr, on pense à la tribu des Malaussène et à Daniel Pennac. L'influence en est d'ailleurs saluée au moins à deux reprises, me semble-t-il. Les outrances d'Adélaïde, la mère, comme la mauvaise foi de Rose et ses partis pris, comme l'humour omniprésent m'ont souvent amusée. Ce qui n'empêche nullement la critique sociale : racisme, mépris de classe, hypocrisie sont épinglés. Si vous voulez lire un polar haletant, oubliez ce roman. Si vous avez envie de passer un bon moment de détente, foncez !

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Salut à toi ô mon frère

Salut à toi ô lecteur. Toi le lecteur curieux, qui connaît déjà ou non les romans de Marin Ledun, viens prendre une dose de noir en version rose.



Je ne sais pas si Ledun est daltonien, en tout cas il mélange allègrement les couleurs, s’en est un vrai feu d’artifice ! L’écrivain nous avait habitué à des récits sombres, politiques, avec toujours une forte dose d’humanité. Le voir se lancer dans un roman écrit avec une dose constante d’humour, pouvait laisser dubitatif. Allait-on subir un texte où l’auteur force sa nature, où les vannes prennent l’eau, le genre de truc qui se veut tordant et qui tombe à plat dès le premier virage ?



Verdict : je ne me suis pas autant amusé depuis des lustres (ça se compte en années), accroché aux bons mots de l’auteur, me tenant en même temps le bide à certaines de ses envolées drolatiques (tel Shiva, il faut quatre mains pour lire ce livre).



Quelle verve, quelle sens de l’à-propos comique, du trait d’esprit qui fait mouche ! Rarement, je ne me suis autant réjoui de bon mots d’un auteur de roman noir, rarement je n’ai pris un tel plaisir ludique et gourmand à les voir s’accumuler sans aucune lassitude.



Marin Ledun est drôle, formidablement drôle ! D’un humour intelligent, varié, ancré dans notre société qui touche dans le mille. On lui prêtait bien des talents jusqu’alors, mais clairement pas celui de la plaisanterie. Une vraie prise de risque que ce roman si différent de ses précédents, dans le ton et dans la forme.



Doublement risqué même, puisque l’auteur prête sa voix à une jeune fille de 21 ans, à l’âme rockeuse (je me suis d’ailleurs retrouvé dans les références musicales citées).



L’écrivain ne se prive pas de rire de tout. Ah, ce passage d’anthologie où la jeune femme est à l’hôpital, avec un centenaire comme compagnon de chambre. Elle lui fait la lecture :



« Montaigne, c’est carrément le summum du porno chic. C’est l’Eyes Wide Shut de la prostate. Le cinquante nuances de gris de l’urologie. Plus besoin d’abonnement au câble ».



Il y a de l’amour dans ce livre. Pour la famille, Marin Ledun est un vrai tribun de la tribu. Quand l’héroïne parle d’un de ses frères, avec facétie :



« Ferdinand est végétarien depuis qu’il a vécu deux ans avec une végane, une sorte de compromis avec sa petite amie précédente qui était alsacienne ».



Qu’on ne croit pas que ce livre soit une vulgaire blague potache. Il transpire d’amour pour la littérature aussi. Et la thématique de fond est totalement en phase avec le racisme ambiant. On ne change pas totalement l’auteur, preuve qu’on peut parler d’un sujet grave avec un ton léger et une tonalité vert pêche (faudra lire le bouquin pour comprendre la fin de ma phrase).



Salut à toi ô mon frère est une lecture totalement jouissive, enthousiasmante de drôlerie, tout en étant connectée à notre réalité. Marin Ledun étonne et détonne, ça fait un bien fou ! IRRÉSISTIBLE !
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En douce





Émilie, jeune infirmière devenue unijambiste à la suite d'un accident de voiture , a sombré peu à peu dans la dépression, peu à peu coupé les ponts avec ses relations, quitté son travail et finit par se faire embaucher dans un chenil.



Un jour elle retrouve la trace de Simon Diez, qui conduisait la voiture qui a percuté la sienne, et après l'avoir séduit et entrainé chez elle lui tire une balle dans la jambe et le séquestre..



Roman dense et complexe ce "En douce" sorti récemment chez j'ai chez Lu ,confirme largement tout le bien que l'on pense de Marin Ledun un de nos meilleurs auteurs de polars français, qui assurément, mériterait une reconnaissance critique et publique encore plus forte que celle qu'il a actuellement.



Entre thriller psychologique et chronique sociale, Ledun nous tisse un huis clos intense et percutant entre deux être paumés bouffés par la société de consommation d'aujourd'hui



« Je n’ai rien, je ne suis rien, je fais ce qu’on me dit de faire depuis si longtemps que je ne me souviens même plus quand ça a commencé. »



En douce frappe par un ton particulièrement épuré, à l'os , encore plus que dans les précédents romans , pour une tragédie sociale aussi poignante qu’édifiante. Une incontestable réussite à découvrir à petits prix chez J'ai lu.
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La vie en Rose

Salut à toi ô mon frère, le précédent roman de l’écrivain, avait beaucoup étonné ses lecteurs habituels, à en tomber de leurs chaises. Le noir s’était transformé en rose (qui parle de noir), avec des traits d’humour à chaque paragraphe. Le résultat était aussi surprenant que jouissif.



Marin Ledun est du genre fidèle. Fidèle à ses convictions et à sa tribu, mais aussi à certains de ses personnages sur ce coup-là. Il semble qu’il lui était impossible de ne pas donner à nouveau vie à Rose et à sa famille recomposée. Quelle bonne idée ! Même si la surprise de lecture est moindre, le résultat est tout aussi réjouissant.



Le terme de tribu convient parfaitement à la famille Mabille-Pons et à cette Rose qui est le caractère fort de la smala, avec sa mère. C’est elle qui mène le bal dans cette histoire, alors qu’elle est plutôt du genre rebelle. Mais trop attachée à sa fratrie pour ne pas se préoccuper de tout, surtout que la voilà chargée de famille pour trois semaines.



La vie en Rose est une histoire d’humour et d’amour. Et de rébellion. Vive les relations humaines et fuck the system !



Ledun prouve que le noir s’assortit aux couleurs. Je ne peux qu’à nouveau citer les mots que j’avais écrits dans ma précédente chronique, avec un enthousiasme sans borne : quelle verve, quelle sens de l’à-propos comique et du trait d’esprit qui fait mouche !



L’humour est un cocktail explosif qui peut très vite exploser à la figure de l’auteur qui ose s’y aventurer, surtout dans le roman noir. Certains se sont pris les pieds dans le tapis avec cet exercice périlleux. Marin Ledun, lui, est comme un poisson dans l’eau, pour le plus grand plaisir des zygomatiques du lecteur. Et pourtant, on se doute du travail d’écriture, immense, chaque passage étant fignolé.



Mais le livre n’est pas qu’une vaste blague ! L’écrivain y fait preuve d’une belle sagacité pour raconter son histoire. On ne se refait pas, le récit est jonché de cadavres et lui sert de critique sociale, traitée d’une autre manière. Et, aussi, de s’amuser de la bêtise humaine du quotidien.



Les histoires qui tournent autour de la famille Mabille-Pons lui servent à montrer que la joie de vivre ensemble est une façon de fuir l’ennui et les ennuis. Une arme pour se défendre dans ce monde de plus en plus déshumanisé.



Le roman est également un cri d’amour pour la littérature noire et le rock, avec nombre de références. Un amour pour ces cultures populaires qui se vit chaque jour, à l’image de l’inoubliable personnage de Rose.



La vie en Rose est un formidable moment d’humour, mais aussi un regard mordant sur notre société. L’amour immodéré que porte Marin Ledun à ses personnages sent bon la solidarité et la résistance. Deux mots qui résument un engagement qui peut se faire avec le sourire.
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Dans le ventre des mères

La recette n'a rien de novateur : un charnier, une personne en fuite, des traques, et une équipe classique de flics sans relief qui retrousse mollement ses manches, dépassée par les événements. Le tout sur fond de manipulations génétiques aux allures de SF et de suspicions de trafic politico-industriel juteux.



Indigestion totale pour ma part avec ce cocktail que j'ai trouvé à la fois dilué, fade et lourd. L'intrigue ne m'a pas intéressée, donc pas de suspense - ma seule hâte était d'arriver à la dernière page. J'apprécie la vulgarisation scientifique dans les polars de Thilliez et Grangé. Ici nano- et biotechnologies sont évoquées, mais qu'en ai-je appris ? Rien, et pourtant je partais de zéro, ou quasi.



Pour une fois, le flic principal n'est ni alcoolique ni insomniaque ni dépressif, mais il a quand même de sérieux problèmes conjugaux. C'est tout aussi pénible, en plus de l'enquête qui n'avance pas, et de passages d'action "Fantômette" avec la femme en cavale.



Bref, ennui total, j'ai fini l'ouvrage de plus en plus agacée, de moins en moins concentrée. J'attendais un thriller psychologique, peut-être parce que j'avais repéré de cet auteur 'Les visages écrasés' ? Il est visiblement très différent....
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Free queens

« Le sexe, le fric et une First » Telle est la sainte trinité en terme de stratégie marketing pour Peter Dirksen dans le Nord du Nigeria dont il a la charge. Pour développer sa marque de bière et ses parts de marché face à ses concurrents, le hollandais a mis en place une batterie de vendeuses habillées aux couleurs de la marque, qui vendent leur charme dans les bars de Kaduna afin d’aguicher le chaland voire plus si le client paie bien et boit beaucoup de First. Des prostituées au service de la marque qui sont surveillées de près par deux agents de la SARS -la Special Anti Robery Squad - à la solde de MB Nigeria Inc, filiale locale d’un célèbre brasseur hollandais. Gowon et Udo n’hésitent d’ailleurs pas à se débarrasser des filles qui parlent trop comme deux d’entre elles qu’ils ont dû abandonner à la hâte sur une aire d’autoroute.

C’est justement sur cette aire que le sergent Oni Goje, membre de la Federal Road Safety , découvre ces deux corps sans vie. Il a bien l’intention de mettre des noms sur ces corps et de les rendre à leurs familles mais aussi de faire payer très cher ceux qui ont commis ces crimes ignobles..

C’est dans ce contexte que débarque sur le sol du Nigeria , la journaliste française Serena Monnier, bouleversée par le témoignage d’une prostituée mineure nigériane qu’elle a rencontrée à Paris et bien décidée à enquêter sur place sur les réseaux de prostitution organisés depuis le pays d’origine.

Accueillie par une ONG locale , les Free Queens, des femmes décidées à défendre leurs droits et celui de leurs sœurs dans ce pays aux coutumes patriarcales ancrées dans les gênes, dont la plupart des strates de l’Etat comme dela Police sont gangrenées par la corruption . Alors, au nord du pays, loin de la capitale économique Lagos, l’existence d’une jeune femme violée puis victime de prostitution forcée n’a nécessairement pas le même prix qu’une bouteille de First.



Le choc de l’écriture pour réveiller les consciences ? Marin Ledun n’a sans doute pas cette prétention. Mais son roman est pourtant d’une force implacable. Dans un style romancée mais sans concession il dénonce les pratiques de ces industriels, peu scrupuleux des droits humains tant qu’ils peuvent écouler leur produit. Quitte à user et à abuser d’une main d’œuvre bien dressée de prostituées pour en faire la promotion. Tant pis pour les dégâts collatéraux, tant pis pour les méthodes utilisées : la force et la corruption et quand il faut faire taire un témoin gênant ou un journaliste au fait de leurs combines l’utilisation de moyens …plus définitifs.

Passionnant, très fouillé et documenté , le récit nous embarque immédiatement dans les remous nauséabonds de ces juteuses affaires contrebalancées par ces deux enquêtes croisées, l’une journalistique, l’autre empreinte d’humanité et de justice. Construit autour de quelques personnages principaux, le récit n’en compte pas moins de multiples protagonistes jouant leur rôle et leur partition dans les nombreux écheveaux qui supportent les différentes histoires, celles-ci finissant comme on s’en doute par se rejoindre.

La fin n’est sans doute pas là pour nous réjouir mais pour confirmer que le combat doit continuer, malgré les risques, malgré la peur, malgré la pression afin que le rêve de liberté de toutes ces femmes deviennent un jour une réalité.





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L'homme qui a vu l'homme

Le Pays basque comme un monde à part avec ses lois, ses codes, et ses clans. Iban, justement, jeune journaliste nouveau dans le pays est las de s’occuper des chiens écrasés et autres pots de départ de la mairie. La disparition d’un ancien terroriste, libéré de prison depuis peu lui permettra peut-être de devenir un vrai journaliste mais pour cela il va devoir choisir son camp. L’enquête s’annonce difficile car dans cette région de France, on raccroche souvent au nez des journalistes trop curieux, ce qui a pour conséquence d’exciter la curiosité d’un journaliste trop curieux.



Fin des années 2000, le GAL, groupe antiterrorisme de libération cherche à semer la terreur parmi les jeunes militants de l’ETA (Pays Basque Libéré en basque). Enlèvement, torture, séquestration, les mercenaires du GAL ne reculent devant rien. Le groupe est composé de membre de la gendarmerie et de la police nationale espagnole mais aussi de mercenaires sans aucune scrupule.



Dans un thriller haletant et extrêmement documenté, Marin Ledun réveille les années de plomb qui ont agité le Pays basque il y a quelques années. Entre Bayonne et Bilbao, violence, passion et barbarie « L’homme qui a vu l’homme », c’est « les Affranchis » avec l’accent du Sud-Ouest.
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Dans le ventre des mères

C'est un livre plutôt surprenant. Il s'agit d'un polar teinté de science-fiction.

On est ici avec un policier pas très bien dans ses baskets, et pas bien dans son couple. Il va devoir traquer à travers le monde, une femme prête à tout pour récupérer sa fille.

Ce récit parle beaucoup de biotechnologie sans trop expliquer ce que c'est, de virus en tant qu'arme de destruction. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. J'ai trouvé les personnages froids, austères.

Il y a quelques longueurs et la fin est très prévisible.

Je vous avoue que je me suis un peu ennuyé en lisant ce livre.

Ça reste une histoire qui se lit bien, c'est bien écrit mais ça traîne un peu en longueur.

Je ne peux pas vous le conseiller mais vous pouvez le lire, ce n'est pas si désagréable.
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La vie en Rose

Je n'ai pas lu le tome 1 mais ayant vu beaucoup d'avis positif sur ce livre j'ai décidé de me lancer dans cette lecture et j'ai vraiment été conquise par cette famille complètement loufoque.



Les parents étant parti en voyage en Polynésie, Rose se retrouve a gérer sa fratrie et ce n'est pas de tout repos, plein de nouveauté vont rythmé cette période, Rose apprend qu'elle est enceinte, le salon de coiffure est cambriolé et un meurtre est commis la victime étant l'ex de sa soeur.



Ajouté à tout cela que le petit ami de Rose est policier et son nom de famille est Personne, un gros coup de coeur pour le frère de Rose qui se nomme Antoine et qui fait une sorte de strip poker dans l'EHPAD ou il bosse mais dans un genre un peu "adapté" à la situation des personnes âgées.



L'écriture est vraiment très très agréable à suivre et ayant terminé récemment la saison un de True Detective j'ai beaucoup aimé les clins d'oeils à cette série de même que de nombreux clins d'oeils à d'autres bouquins.



Je lirai avec plaisir le tome 1, si vous aimé les polars humoristique comme par exemple Stéphanie Plum ou Poulets Grillés vous pouvez y allez les yeux fermés!
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Un royaume pour deux



Non content d'être un très grand styliste du roman noir hexagonal dont on vante les mérites depuis près de 5 ans sur ce blog ,Marin Ledun s’impose aussi de plus en plus comme un excellent auteur de roman jeunesse.

Un statut q'il prouve dans Un royaume pour deux, un roman paru l'an dernier aux éditions Syros et qui fait partie de la sélection Romans jeunesse de Quais du Polar.



Chaque été, Lola passe ses vacances chez sa grand-mère, à la campagne, loin des tumultes de la ville. Dans ce petit coin de paradis elle a fait son univers que ce soit au coeur des bois où tout en haut du cerisier dont elle adore les fruits.

Un jour, alors qu'elle est comme à son habitude tout en haut du cerisier, elle voit de loin sa maman arriver en voiture, accompagnée d'un jeune garçon syrien Aymen, qui doit passer quelques jours ici pour se ressourcer.

Après quelques résistances, voilà les deux nouveaux amis partis à la conquête des bois. et ils vont vivre bien des péripéties jusqu'à ce danger survienne...

Ce n'est pas parce que Marin écrit pour la jeunesse qu'il met de côté les caractéristiques qui font le sel de ses romans adultes : son engagement et son gout pour les questions sociales et d'actualité sont tout autant prégnantes que d'habitude.

Ici, le cas des réfugiés en France est étudié sous le prisme de l'humain et la relation entre Lola et Aymen interpelle car elle montre qu'une amitié est possible .Cette réalité est bien éloignée du quotidien de Lola.



Un royaume pour deux , qui exhume un petit parum nostalgique du Club des cinq ou du Clan des sept d’Enyd Blyton nous parle joliment sans manichéisme ni misérabilisme, de la souffrance et de la nécessaire clandestinité.d'un jeune réfugié.



Un très beau roman jeunesse, qui parle d'amour d'amitié et de tendresse. Ce n'est pas forcément un roman policier comme on l'entend mais qui touche par la puissance de son sujet et la finesse de son traitement.




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L'amour maternel

J’ose dire qu’en matière de nouvelles j’en connais un rayon. Que j’aime cet exercice, que je suis aussi exigeant qu’enthousiaste à lire nos auteurs francophones qui se frottent à ce genre littéraire.



Alors, quand sort un recueil autour de L’amour maternel, mené par la libraire Caroline Vallat, avec nombre d’écrivains que je lis habituellement en format long, je ne peux que vibrer à l’avance, espérant ressentir des émotions fortes.



L’amour maternel ? Voilà un sujet qui pourrait sembler éloigné de mes lectures habituelles. Sauf que… Avec un casting pareil, on pouvait s’attendre à ce que le résultat soit renversant. Il l’est.



Les lecteurs qui ne connaissent pas les plumes invitées, qui s’attendent à des histoires uniquement pleines de tendresse à l’image du titre du recueil et des jolies fleurs de la couverture, vont tomber à la renverse, dégringoler dans un puits sans fond de noirceur.



Oui, la plupart de ces nouvelles sont sombres, mordent, griffent, déchirent. Serrent le cœur, broient les tripes.



Alors, tromperie sur la marchandise ? Pas du tout, chaque histoire est parfaitement dans le thème, et cet amour-là est aussi source de toutes ces dures émotions. Et parfois, la lumière sait poindre aussi.



Toutes ses histoires sonnent pour la plupart vraies et justes, parlent de problématiques réelles et importantes, de ressentis puissants et prégnants.



Il y a tout ce que je recherche dans ces récits courts. De la créativité, de l’engagement, des émotions poignantes, des surprises étonnantes, des écritures variées et marquées, de la personnalité.



Ces textes ont été lues avec des yeux grands ouverts, le cœur palpitant. Et pour certaines, des frissons. De courtes lectures qui laissent parfois groggy, mais pour lesquelles j’ai eu plus d’une fois envie d’applaudir pour rendre hommage à tant de talent et d’audace. Standing ovation.



Aucune nouvelle ne ressemble à une autre, les ambiances sont suffisamment variées pour que ce recueil se dévore. D’une traite ou en picorant, c’est tout l’intérêt que de laisser au lecteur le choix de son rythme.



Avec l’exercice de la nouvelle, chaque ressenti de lecture compte parce que très personnel, lié à ses goûts, son expérience de vie, ses propres douleurs, son propre parcours.



Je n’ai pas envie de détailler chaque nouvelle, vous laissant vierge de toute découverte. Mon top 3 n’est donc qu’une logique relevant de l’intime, c’est logique vu le thème. Pas un jugement en soit, mais bien un retour d’émotions.



Maud Mayeras m’a déchiqueté le cœur et touché l’âme, par son talent et son écriture uniques. Personne n’écrit comme elle.



Mélissa Da Costa (que je n’avais jamais lue) m’a enthousiasmé par l’originalité et la puissance de son idée, admirablement bien menée.



Solène Bakoswski m’a tout simplement mis par terre…



Les autres sont globalement au diapason, à leur manière, croyez-moi.



L’amour maternel est un recueil de nouvelles bien plus surprenant que son thème et sa couverture laisseraient à penser. Il suffit de voir le casting 5 étoiles qui est proposé. Avec des auteurs totalement engagés dans leur mission, pour un résultat formidable, qui laisse des traces bien après la lecture, souvent davantage que bien des romans.
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Leur âme au diable

J’ai arrêté avant même de commencer… Arrêté quoi ? Ben de fumer, pardi ! Je n’ai jamais commencé de ma vie.



Pourquoi ? Parce que fumer transformait vos vêtements en trucs puants (et vous avec) et que si j’avais acheté des clopes, j’aurais eu moins d’argent pour acheter des livres.



Beurk, ça pue et en plus, ça coûte un bras, tout en vous transformant en addict, alors, j’ai envoyé tout ça au diable. Ce qui n’était pas facile, car à l’époque (les années 80/90), fumer était signe de liberté, de coolitude, d’avoir du style…



Marin Ledun nous propose un polar hyper documenté sur l’industrie du tabac et toutes ses magouilles, ses dérives, ses plans marketing bien huilés, bien hypocrisies, ses bonnes idées pour que les gens fument encore plus, que les politiciens n’entravent pas trop le droit de fumer partout et de s’en mettre plein les fouilles.



L’industrie du tabac, dans ce roman, n’a rien à envier aux mafias : pots-de-vin, pressions, intimidations, cadeaux pour tenir certaines personnes dans sa poche, meurtres, contrebande organisée, détournements d’argent, arrosage des politiciens, des scientifiques ou menaces… Tout est bon pour se faire du pognon, quitte à mentir, à cacher, à jouer avec les mots. Fumer provoquerait des cancers ? Mheu non !



Oui, ce roman est documenté, à fond, l’industrie des clopes n’est pas une œuvre caritative, ni de bienfaisance, ni écologique. Quant aux ingrédients rajoutés en schmet (en douce) dans le tabac, nous avons de la réglisse, du sucre, du chocolat (jusque-là, tout va bien) et d’autres plus que dégueu, notamment le carburant pour fusées, du mercure, du plomb, de l’arsenic et de l’ammoniac…



Vous ne mangeriez pas ce que vous fumez ! Mais maintenant, j’aurai une pensée émue pour les fumeurs lorsque je nettoierai mes carreaux, puisque j’utilise un peu d’ammoniac mélangé avec mon produit fait maison.



Hélas, là où le bât a blessé, c’est que le roman est trop long et que les personnages ne m’ont pas touché, même s’ils étaient magnifiques d’hypocrisie, de cynisme, de désabusement,…



L’un d’eux a manqué de crédibilité : David Bartels est déjà assez glaçant grâce à sa cupidité et l’auteur lui rajoute le plaisir d’avoir tué quelqu’un. C’est bon, fallait pas en jeter plus ! Son côté "lobbyiste prêt à tout" en faisait un vilain très crédible, là, on a surjoué en sucrant le sucre.



Si j’ai apprécié ce que j’ai appris dans ce roman (même si je n’avais jamais eu de doutes quant aux méfaits en tout genre des cigarettiers), à partir de la moitié du récit, j’ai eu l’impression que l’on s’enlisait dans de la mélasse, ce qui a rendu la seconde moitié plus longue à lire et moins passionnante.



Dommage, parce qu’il y avait tous les ingrédients pour faire de ce roman une lecture addictive, sans ajout de substances illicites ou cancérigènes. L’industrie des cigarettes est un rouleau compresseur prêt à tout pour vendre ces clopes et ça, le roman le démontre bien, d’une manière magistrale même. Hélas, à un moment donné, le récit tourne un peu en rond, ce qui a cassé le rythme.



Malgré tout, cette lecture restera marquante pour ce qu’elle explore à fond, sans concession, nous rappelant que l’on déforeste aussi pour planter plus de plants de tabac et que ça, ça ne se mange pas !


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Ils ont voulu nous civiliser

Ici nous ne sommes pas dans l'univers de Star War. Il n'y a pas les bons d'un côté et les mauvais de l'autre mais simplement des hommes rongés par la colère, étouffés par des désirs irréalisables et pourtant si facilement accessibles pour d'autres ! Un soir,cette rage submerge Thomas Ferrer avant même qu'il n'ait le temps d'y penser. Elle déborde et se déchaîne. Il tabasse et laisse pour mort Baxter, qui, dans son refus de lui payer ce qu'il lui doit a ouvert les vannes. Une traque sans merci s'engage alors sur 24 heures. Baxter, lui même dépendant de deux autres malfrats se lance avec ses compères à la poursuite de Ferrer dans la forêt des Landes. La méteo semble n'être que le reflet de leur tempête intérieure et ça explose de toute part. C'est une véritable tornade qui détruit tout sur son passage. Tout ce petit monde se retrouve dans et autour de la ferme d'Alezan, ancien combattant d'Algérie lui aussi blessé en son coeur de ce qu'il a vu, vécu et agit. Ces hommes ont un double objectif: se venger et sauver leur peau. Dans cet univers saturé de testostérone, on entrevoit furtivement la sensibilité, la fragilité, l'amour aussi; Mais la carapace ne doit pas être retirée trop longtemps, le danger d'anéantissement est trop prégnant.J'ai retrouvé un peu de F.Bouysse "Grossir le ciel" dans ce polar, de par sa noirceur et l'ancrage dans le terroir. La psychologie des personnages est cependant moins fine...
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Stop

68 textes. Quelques 300 pages. 68 hommes et femmes pour jeter une bouteille à la mer, dire leur colère, leur amertume, leur désespérance.

Un combat, ou 10, ou 100... L'anthropocène devenu capitalocène et anthropocide; la folie guerrière qui jette ses filets pour prendre les dollars des marchands de guerre; l'ineptie d'empoisonner la terre au principe de nourrir les populations; l'injure faite aux majorités dans l'injonction de faire plus et mieux quand ils donnent quasiment tout; le mépris jeté à la face de jeunes qui n'ont d'avenir assuré que leur lendemain; l'abrutissement orchestré dans une virtualisation offerte comme un pis aller rassurant; la compétition stérile et injurieuse sans cirque mais nourris de pouces baissés...

68 textes, cela fait beaucoup de mots et pourtant si peu quand il faudrait reboiser les esprits de milliers de gens.

Mais peu de mots au carré, au cube, à la puissance de 1000 lecteurs, voilà que cela devient une marée, un tsunami.

Romanciers, poètes, dessinateurs, réalisateurs, journalistes, sociologues, ces hommes et femmes ont joué le jeu d'un appel lancé par Oliviet Bordaçarre. Ecrire pour marquer un Stop, pour dire la colère et la peur.

Bribes de réflexion, manifestes, poèmes, courtes nouvelles, ces textes empoignent le cœur, rallument l'effroi ou offrent un peu d'espoir. Mais tous sans exceptions, secouent la torpeur insouciante qui sait que la situation est grave mais veut croire que l'humanité, en bonne élève, poursuivra sa course, persuadée de l'impossibilité de son extinction.

Collapsologie, pourront penser certains, oublieux des chiffres qui disent chaque jour la disparition de nos voisins aquatiques, volatiles, férus de froid, ou de forêts luxuriantes.

C'est peut-être un coup d'épée dans un océan d'impossibles, mais il a le mérite d'exister.

Alors, je sais gré à chacun de ces hommes et femmes, sentinelles, qui posent des mots comme on gratte une plaie, pour qu'elle suppure, gangrenne, et qu'enfin on coupe le membre.

Qu'importe le temps qu'il nous reste. Toutes les civilisations se sont éteintes un jour, mais, sans doute pouvons nous gagner un peu de temps avant que, pour citer cette belle expression de Mouloud Akkouche, la planète ne baisse définitivement ses paupières.

Un grand coup de chapeau à l'éditeur, la manufacture des livres, qui a joué le jeu.

Et, cerise sur le gâteau, tous les droits du livre dont reversés à des associations et collectifs locaux qui, en fourmis travailleuses, œuvrent sans relâche pour faire leur part du colibri.
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Leur âme au diable

Un roman qui a comme thématique le business de la cigarette peut être quelque peu “ casse- gueule” . Que n’a-t-on pas en effet déjà dit, débattu, chanté ou filmé sur ce sujet ? Marin Ledun aborde habilement le sujet ,sans aucun parti pris, de manière romancée avec une belle intrigue policière en fil rouge et des personnages récurrents dont on suit l’évolution du milieu des années 80 jusqu’aux années 2000.



Tout commence par le braquage violent de deux camions remplis d’ammoniac (qui rentre dans la composition des cigarettes) en 1986. Un braquage qui se solde par la mort de sept personnes.

Ce fait divers dramatique correspond à l’entrée en scène de trois personnages principaux qui se feront face pendant tout le roman. Le commanditaire dans l’ombre ,celui qui a supervisé sur le terrain ce braquage et le policier qui n’aura de cesse que de les pourchasser sans relâche jusqu’au bout. Une enquête qui va vite se transformer en obsession pour Simon Nora, ce flic de la Brigade financière alors que European G.. Tobacco(EGT) enchaîne des ventes comme des bénéfices records et que sa filiale de lobbying, Fox & Reynolds Consulting, continue ses actions d’influence flirtant avec la légalité en toute impunité . L’un des protagonistes du braquage et la cible principale que Nora appelle Monsieur X, ne s’embarrasse d’aucune contrainte et confirme chaque jour l’adage “la fin justifie les moyens ». Véritable mercenaire de la cause tabagique et surtout de l’entreprise qui l'emploie, il est l’homme d’action qui se cache derrière David Bartels , le patron de l’antenne de EGT chargée de cajoler les députés et d’orienter les lois en faveur de la cigarette .Sa stratégie, comme celle du groupe cigarettier qui l’emploie, suit les évolutions des réglementations en vigueur pour mieux les contourner afin de maintenir la machine à cash à plein régime quitte à user de techniques de contrebandiers dans des pays aisément corruptibles.

Dans ce bras de fer infini entre fabricants et police spécialisée, un seul vainqueur est d’ors et déjà proclamé : l’Etat, qui grâce aux taxes qu’il applique sur les ventes de cigarettes , s’assure d’une gigantesque manne financière.





Un roman de 600 pages qui se lit comme un poche tant l’intrigue est passionnante. Un sujet terriblement bien documenté par l’auteur dont les faits relatés rejoignent les très bons documentaires l’ayant déjà traité. Le bonus c’est la vivacité du récit, la densité des personnages quelle que soit leur position sur l’échiquier.

Comme pour beaucoup de marchés juteux, pour faire du fric il faut laisser sa morale au vestiaire et nier les évidences scientifiques quand c’est nécessaire voire tenter de les démonter via des scientifiques acquis à la cause. L’auteur décortique pour nous toutes ces techniques de marketing qui permettent aux vendeurs de cigarettes de pousser leurs produits auprès de la population ciblée . Les rois de l’enfumage sans filtre ont frappé !

Car le tabac n’est pas un produit comme les autres : au même titre que certaines drogues, il met dans la balance votre santé mais à la différence des psychotropes, vous êtes libre de le consommer.

L’auteur ne délaisse pas le polar qui agit en filigrane dans cette histoire bourrée de rebondissements et qui apporte le sel supplémentaire à un roman déjà très savoureux

Une véritable réussite..

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Aucune bête

Aucune bête est un court récit noir sur le milieu sportif des coureuses de haute endurance.

En 80 pages, l'auteur réussit l'exploit de nous entraîner dans une course folle où durant 24 heures, les angoisses des coureuses sont mises à nu.

80 pages où le lecteur à bout de souffle, comme l'héroïne, plonge dans les coulisses peu avenantes d'un milieu corrompu où les hommes mènent la danse.



Véra est venue pour gagner. Et surtout pour prendre sa revanche. Lors de la dernière compétition, elle avait vu sa victoire lui échapper à cause d'un médicament et du juge qui, sans complaisance, avait retenu l'accusation de dopage contre elle.

Sa rivale, l'Espagnole Michèle concourt également.

Pendant 24 heures les concurrents vont donc courir. 24 heures sous sous la plume de Marin Ledun. Un récit à haute tension où l'auteur dénonce le machisme, raconte l'espoir, la fatigue physique et morale et les violences qui s'exercent dans ce milieu.

L'auteur m'a bluffée par son style, très incisif. Certes, le roman est court mais si on ne s'ennuie pas c'est surtout grâce au scenario bien maîtrisé, au suspense qui va crescendo en même temps que la fatigue des concurrents augmente.

Un très bon moment avec ce récit noir.
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Au fer rouge

On poursuit la balade en Pays Basque ...



Marin Ledun continue sa petite musique policière, jouant sa partition entre barbouzes anti terroristes, flics pourris, sur fond de militants de l'ETA, d'écologie, de politique et de trafic de drogue. Ce livre peut sans doute se lire indépendamment de "L'homme qui a vu l'homme" mais il faut bien admettre que le contexte et les personnages y font de nombreuses fois référence.



C'est sans doute pour cela que cette enquête, nouvelle ou en continuité, m'a moins intéressée que la précédente, comme une impression de déjà lue.



Du coté des "gentils" pas si gentils que ça, ce sont deux policiers qui se repartissent le boulot, un commandant mollasson et sentimental et une jeune lieutenant qui a les mors aux dents.

Du coté des "méchants", toujours des flics, taupes, mercenaires ou autres compromis de l'Etat, qui tentent de sauver leur peau, à défaut de leur business.



La question est toujours de savoir qui, au plus haut niveau, commande et finance des opérations de grand banditisme dans le nouveau contexte de détente dans la lutte anti terroriste basque .



En tous cas, "Pas de vague! " est le mot d'ordre de la hiérarchie. Pourtant il semble faire un temps épouvantable sur le Pays Basque, au propre comme au figuré.



Marin Ledun reste impeccable dans son savoir-faire de scénario tordu. Il déplie cette histoire louche et obscure avec efficacité, la rythmant par des chapitres courts et nerveux et donnant corps à des personnages tous plus noirs les uns que les autres.

Rien à dire, c'est du savoir-faire dans le registre."tous pourris"!
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Que ta volonté soit faite

Nous sommes le vendredi 16 août 2013 et il est 8h31 à l'horloge murale du pénitencier dans lequel se trouve Pierre Guyot. Est-il incarcéré ? Non, vous me croyez si je vous dit qu'en réalité, il est venu rendre visite au meurtrier de sa femme Hannah, assassinée dans son sommeil un an plus tôt ? Eh bien, pourtant c'est le cas...enfin plus ou moins, oui et non si vous préférez. Il est vrai que l'homme il vient rendre visite à été reconnu coupable du meurtre de sa femme et condamné à une peine de quinze ans de prison mais, si les choses n'étaient pas aussi simples et ne l'avaient d'ailleurs jamais été ?



Tout au court de cet ouvrage, le narrateur, Pierre lui-même nous raconte sa première rencontre avec Hannah lorsqu'ils étaient tous deux pensionnaire dans le lycée de Saint-Joseph. Un lycée à vocation publique mais qui est entièrement dirigée par des Sœurs hormis le Directeur qui est un homme puisque ce dernier est devenu mixte récemment. Hannah, d'origine juive, a l'habitude de se faire insulter par ses camarades et apprend à se défendre toute seule jusqu'au jour où Pierre décide d'intervenir. Mis si les raisons pour lesquelles il avait pris la défense de la jeune fille n'étaient pas aussi honorables qu'elle paraissent l'être ?

C'est ainsi que tout a commencé...



Mais, autant vous prévenir tout de suite, les choses ne sont jamais simples ici et cela est assez dérangeant dans la lecture car le lecteur sait que Pierre garde profondément enfoui au fond de son coeur mais lequel ?



Une lecture assez déstabilisante, très bien écrite avec des phrases très bien tournées et pas trop longues et des dessins qui illustrant à merveille les propos de l'auteur. A découvrir !
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Leur âme au diable

Durant cette période de pandémie on a pu lire quelques articles de presse faisant état d'une étude scientifique soutenant le fait que les fumeurs étaient moins affectés par le SARS Cov2 sans en expliquer d'ailleurs les raisons. Désormais, ce n'est pas tant le contenu de cette étude qui est sujet à caution mais le fait que les chercheurs qui l'ont rédigée aient des lien étroits avec l'industrie du tabac et qu'ils se sont bien gardés de signaler, raison pour laquelle ces publications ont été retirées alors même que les résultats étaient remis en cause. On mesure ainsi toute l'ampleur de la sphère d'influence des cigarettiers afin d'écouler sans vergogne leurs produits, un sujet que Marin Ledun aborde avec son dernier ouvrage, Leur Ame Au Diable, qui évoque, sur l'espace de deux décennies, les dérives de l'industrie du tabac en abordant également les thèmes de la contrebande et du trafic d'influence au détour d'une époustouflante fresque noire.





28 juillet 1986, région du Havre. le braquage spectaculaire de deux camions-citernes tourne au massacre avec la mort de sept hommes et la disparition de 24'000 litres d'ammoniac destinés à une usine de cigarettes. Si l'enquête échoit à la brigade criminelle, l'inspecteur Simon Nora, affecté à la brigade financière, va investiguer dans le milieu des cigarettiers et de leurs fournisseurs pour analyser les données comptables de ces entreprises. L'OPJ Patrick Brun, lui est chargé d'enquêter sur la disparition d'une jeune femme, Hélène Thomas, dont les parents n'ont plus de nouvelles depuis plusieurs semaines. Deux enquêtes en apparence sans lien convergeant vers l'inquiétant lobbyiste David Bartels qui assoit son influence sur les politiciens et hauts fonctionnaires de la République pour le compte d'European G. Tobacco. Sur fond de trafic d'influence, de proxénétisme et de contrebande entre les luxueux cabinets de consulting parisiens, la mafia italienne et les pays des Balkans, les deux policiers vont mettre à jour la corruption, la manipulation ainsi que la violence qui s'exerce au sein d'une inquiétante industrie du tabac dénuée de tout scrupule.



D'entrée de jeu, il importe de souligner la scène de braquage magistrale qui fait office d'ouverture du roman en devenant le catalyseur d'un récit dantesque et foisonnant où l'auteur dézingue tout azimut les dérives du business de la nicotine. Précis, glaçant et extrêmement cruel, ce braquage n'est pas sans rappeler le prologue de l'attaque du fourgon blindé d'Underworld USA de James Ellroy. Cette référence n'a rien d'un hasard puisque l'on retrouve l'influence de l'oeuvre d'Ellroy aussi bien dans le style que dans la construction narrative et surtout dans l'intensité des personnages qui traversent l'intrigue. Digéré, assimilé, Marin Ledun transcende son modèle avec une rare maîtrise. Il nous livre ainsi une fresque noire à la fois équilibrée et digeste que l'on lit d'une traite tant le roman tient toutes ses promesses en matière d'intrigues croisées qui nous bousculent au gré des événements réels qui ont marqué la lutte contre le tabac et que cette industrie dévoyée tente de contourner par tous les moyens que ce soit par le biais d'études scientifiques douteuses ou par un lobbyisme effréné que l'auteur décortique avec une rare minutie. L'intérêt du roman réside également dans l'incarnation des frasques d'entreprises peu scrupuleuses conjuguant leurs intérêts financiers sur le dos de la santé publique, ceci au travers d'une galerie de personnages se caractérisant tous par l'excès de leurs traits de caractère. L'histoire s'articule donc autour du lobbyiste mégalomane David Bartels et de son homme de main Anton Muller s'occupant de l'élimination physique des obstacles qui peuvent survenir. En matière d'excès, nous ne sommes pas en reste avec les enquêteurs Patrick Brun et Simon Nora sacrifiant leurs vies privées respectives sur l'autel des investigations qu'ils mènent pour confondre leurs adversaires qui s'ingénient à mettre en place des marchés parallèles de la cigarette pour augmenter leurs profits ou des agences de "modèles" qui vont exercer leurs charmes aussi bien sur les circuits sportifs que dans les "salons cosys" où gravitent politiciens et fonctionnaires de haut rang prenant des décisions en matière de santé publique. C'est l'occasion pour Marin Ledun de dresser de très beaux portraits de femmes qui vont précipiter le destin funeste de certains protagonistes de l'intrigue.



Ainsi Leur Ame Au Diable devient le pavé dans la mare de l'industrie du tabac avec un récit génial, tout en nuance qui nous livre les arcanes d'entreprises bien implantées dans notre société restant peu regardantes en matière d'éthique pour maximiser des profits colossaux sur fond d'accoutumances et de maladies mortelles. Un massacre orchestré et douloureusement silencieux , malgré toutes les mises en garde, que Marin Ledun décline avec une rare justesse.





Marin Ledun : Leur Ame Au Diable. Editions Série Noire 2021.



A lire en écoutant : Whispering de Alex Clare. Album : The Lateness Of The Hour. 2011 Island Records.
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