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Citations de Marion Muller-Colard (228)


Et qu'est-ce qui nous voue à l'intranquillité permanente ? L'autre. L'autre vraiment autre. Pas celui avec qui je bricole une mythologie commune, mais celui qui me raconte une autre histoire. Pas celui qui se glisse tout naturellement dans mes codes et mes langages, mais celui qui parle une autre langue. Pas celui qui me conforte, mais celui qui me dérange. Pas celui que je tolère parce que nous travaillons d'arrache-pied à une connivence basée sur l'illusion du même, mais celui pour qui j'entretiens le désir de la différence.
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(A propos de Jésus et la femme adultère)
C'est son petit côté Maître Yoda : on lui pose une question, il répond à côté. On pense qu'il a mal compris. On peut se dire cela toute une vie concernant cet homme. Mais on peut aussi, à un moment donné, admettre qu'on pose peut-être les mauvaises questions. Et devinez, dans ses réponses, quelle était la juste question à se poser.
(...)
Ce qui est touchant, si on y pense, c'est la haute estime qu'il a de l'humain. Il nous croit capables de cela : supporter de réécrire la loi à mesure des jours, dans la singularité de la rencontre.
The answer, my friend, is blowin'in the wind...
Et tu n'as jamais fini de l'entendre, jamais fini de la comprendre, jamais fini de l'interroger.
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En vérité, je me sens chez moi partout où un chez-nous est possible.
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Il y a deux choses essentielles dont nous avons tous besoin : un chez-soi et le courage de le quitter.
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Je ne suis jamais nostalgique du passé. Je suis nostalgique de l’infinie possibilité de commencer.
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- Regarde comme les nouvelles maisons sont belles ! dit la petite Hannah en battant des mains face à la nouvelle cité qui s’édifie sous leurs yeux.
- Elles sont différentes, commente prudemment la grande Hannah.
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Vous mélangez les coulisses privées et l’espace public de la scène ! Il n’y aura plus d’hommes libres pour penser, si tout le monde doit s’occuper des besoins quotidiens…
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On oublie ce qui nous est pénible ... ce qui nous effraie, ce qui est douloureux ou humiliant...
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Ce n'est pas seulement l'amour qui arrive quand on choisit un amoureux. C'est aussi quelque chose qu'on ne choisit pas, un espèce de volcan, une envie folle de toucher quelqu'un et de lui appartenir tout entier. Quitte à mourir
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Je préfère mourir dans tes mains que vivre seule dans ces eaux froides
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Il rêve du hublot par lequel il trouvera le noeud du cerveau qui pousse les humains à se jeter à l'eau. Ou les carpes mélancoliques à s'en sortir...
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Ma nièce ne m'aime pas car sa mère [ma soeur] ne m'aime pas et son père me méprise. Mais surtout, ma nièce ne m'aime pas car j'ai une connivence flagrante avec son frère.
Eva-Paola est née avec l'objectif de faire oublier au monde qu'elle avait un grand frère. Elle est née, second enfant d'une fratrie de deux, avec le grand projet de devenir enfant unique.
Cette gamine, à onze ans, tient toutes les ficelles de la famille et elle s'apprêtait à m'en faire une démonstration éblouissante.
(p. 11)
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Je voulais juste museler ce monstre qui mord au ventre. Ce monstre, on l'appelait le désir. J'avais quinze ans et je n'en savais rien. On ne m'avait pas appris ce mot. Le lit de mes parents n'était jamais défait. Tout était en ordre, les machines tournaient toutes dans le même sens. Elles virginisaient les vies de tous ceux qui avait fourré dans leurs gueules leur linge sale. C'est ça que je regardais depuis ma naissance. J'avais appris à marcher dans cette salle, j'avais appuyé mille fois mes mains et mon nez contre ces hublots. Je voyais se faire le propre, c'était tout l'héritage de ma mère, les corps n'avaient pas d'odeur, la famille n'avait pas d'histoire, les enfants n'avaient pas de sexe. Le monstre était dans ma tête. Il suffisait de ne plus désirer. Prendre la peau pour ce qu'elle est - un vêtement qu'on lave comme un autre. Oublier qu'elle peut être cette surface d'échange vertigineuse avec le vent, la chaleur, l'eau. Avec les autres.
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Il n'y a plus de samedi après-midi. Plus de grande chambre à plafond haut, plus de tapis, plus de main sur mon ventre. Je fouille dans les vêtements volés. Je ne trouve rien qui porte l'odeur de Marie-Line, rien qui me donne sa grâce. Je m'allonge, je ferme les yeux, je pose ma main sur mon ventre et je chante. Je réponds à Énée qui me déclare son amour : Fat forbids what you pursue. Le destin interdit ce que tu recherches.
Je m'allonge sur le côté, Didon meurtrie par l'amour impossible. Je n'ai que deux mains pour jouer deux personnes, je m'en débrouille. Je repousse la main qui se referme sur moi, je me convaincs qu'elle appartient à quelqu'un d'autre. Je sens la boule dans mon ventre diffuser sa chaleur dans tout mon corps. Énée me répond : Énée n'a pas d'autre destin que Didon.
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Les mots sortaient de sa bouche, comme des vols d'oiseaux éparpillés après qu'on a tapé dans les mains. Mais sous les mots, quelque chose en Marc se tenait fixe, droit et attentif. Marc avait ce sourire qu'il ouvrait tellement large qu'on pouvait voir jusqu'à l'intérieur. Et à l'intérieur, il savait. Il savait qui il était et qui il n'était pas.
Moi, j'avais besoin de cette possibilité de voir à l'intérieur de quelqu'un. C'était la première fois que cela m'arrivait. Et c'était sans doute aussi la première fois que quelqu'un pouvait voir à l'intérieur de moi sans détourner le regard.
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Ce qui me touche en écrivant cela, ce qui me fait venir les larmes aux yeux, c'est un détail que j'ai enfoui sous une couche d'insignifiance, au milieu du fracas des événements qui ont suivi. Et ce détail, aujourd'hui, je ne vois que lui : ma mère savait depuis longtemps. Elle a compris sans poser aucune question [.......]. Ma mère m'a laissée faire pendant des années, bouche cousue. Elle a voulu me laisser exister.
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Moi, à quinze ans, je n'avais pas de rêves. Il se passait juste dans mon ventre des choses incroyables qui me rappelaient la mer, l'iode et les vagues - lorsqu'on allait l'été chez ma grand-mère maternelle, à Rimini, au bord de l'Adriatique. ça se passait dans mon ventre et sous les draps, mais ça n'était pas des rêves et personne ne parlait de ce qui se passait sous les draps. Le lit de mes parents, je ne l'ai jamais vu défait.
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Je ne sais pas si cette histoire que je te raconte est une histoire de fautes ou de destin. je sais seulement, Tom, que je devais te la raconter.
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Le bonheur est quelque chose qu'il ne faut jamais questionner.
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Tous les dimanches, j'arrive méticuleusement en retard. Par dévouement envers mon aînée. Pour la hisser plus haut sur son podium. J'ai admis depuis longtemps que ma médiocrité lui sert de marche pied. C'est le sens de ma vie - je gondole mon amour-propre, j'en fais un escabeau et elle me grimpe dessus. J'arrive en retard et elle simule la désapprobation. Elle ne peut pas admettre que tout son dimanche perdrait de sa saveur si j'arrivais à l'heure.
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