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Critiques de Marion Ruggieri (307)
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Pas ce soir, je dîne avec mon père

Big a trente ans.

Elle vit avec un homme de l'âge de son père.

Père qui refuse de vieillir et multiplie les aventure avec des jeunettes.

La relation entre Big et son père est des plus ambiguës.

En quatrième de couverture il est écrit que c'est un roman « tendre et pudique »

Je l'ai trouvé plutôt malsain et indécent.

Le côté post soixante-huitard et parisianisme est indigeste.

J'ai eu la sensation de perdre mon temps à le lire alors que tant d'autres livres m'attendent.

Après coup, j'ai découvert que Marion est la fille d'Eve Ruggieri.

J'ose juste espérer qu'il n'y a rien d’autobiographique dans tout ça, ce qui rendrait ce roman pire encore que ce que j'ai ressenti .
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka fait partie de ces personnes qui sont revenues vivantes de l’enfer de Birkenau, et elle témoigne, pour que l’on n’oublie jamais. Pas de fiction, de témoignage romancé ici. Non, c’est bien son vécu qu’elle raconte, en tout cas ce dont elle se souvient, ce que sa mémoire n’a pas occulté pour lui permettre de continuer à vivre. Elle n’en a pas parlé pendant des années, jusqu’à ce qu’on lui demande d’accompagner des classes d’adolescents dans des visites de mémoire. Là, sa langue s’est déliée, et depuis elle ne s’est pas arrêtée. Parce qu’elle sait, elle, qu’il ne suffit pas d’aller à Birkenau pour comprendre, que ce qui s’est passé là est bien pire que tout ce qu’on peut imaginer, et qu’il ne faut jamais oublier pour ne pas que ça recommence. Un récit court et poignant à mettre entre toutes les mains.
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Retour à Birkenau

Retour à Birkenau, bienvenue aux cauchemars.

Dans la même veine que Primo levi, mais plus court et moins foisonnant, ce qui ne change rien bien évidemment à la valeur et à la force du récit de Madame Kolinka.

Une horreur ce camp.

Bienvenue en enfer.

Bienvenue au froid, à la fatigue, aux coups, à la faim, et à la culpabilité.

Celle dont ne parle pas vraiment l'auteure, mais qui est bien là, bien présente, troublante, gluante, poisseuse.

Car Mme Kolinka pensait bien faire en conseillant son père, son frère et son neveu de se placer dans la file d'à-côté. Malheureusement, c'était la mauvaise file, celle qui part vers les "douches", les fameuses... D'ailleurs, j'ai appris qu'il fallait 25 minutes pour que le zyklon B fasse son oeuvre. À la fin, on les retrouve tous entassés dans un coin, ils ont essayé dans la panique, dans le noir ( oui, des ingénieurs allemands ont été rémunérés pour des études bien précises, du style vaut-il mieux laisser la lumière allumée dans les douches plutôt que de l'éteindre), de respirer l'air pur qui se trouvait plutôt en hauteur.

25 minutes d'agonie.

Très beau texte, pas larmoyant le moins du monde, qui raconte avec courage, passion, et force son histoire, sa déportation. J'ai beaucoup de respect car ce n'est pas facile, de se raconter, de s'écrire, de revivre tout ça, cette infamie, toutes ces horreurs.

Pour encore une fois, ne jamais oublier.



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Une vie heureuse

Chez Ginette

J’ai vu à plusieurs reprises Ginette Kolinka à la télévision, je l’ai trouvée extraordinaire : une femme de 98 ans, armée d’un grand sourire et d’un franc parler. Je m’étais promis de lire l’un de ses livres, des récits autobiographiques menés avec le concours de Marion Ruggieri où elle raconte l’indicible, sa déportation. Pour me ménager, j’ai décidé de commencer avec « Une vie heureuse » paru l’année dernière dont le titre est déjà tout un programme.

Car oui, Ginette le crie haut et fort, elle a eu une vie heureuse, avec son mari Albert et leur fils Richard. Mais avant… avant, en 1942 la famille Cherkasky (les parents, les 6 filles et le garçon) quitte Paris pour s’installer à Avignon en zone libre. Hélas, en 1944, suite à une dénonciation, Ginette sera arrêtée avec son père, son frère et un neveu, puis déportée à Auschwitz-Birkenau. Elle seule survivra, rentrera à Paris en 1945 dans l’appartement familial de la rue Jean-Pierre Timbaud où elle retrouvera sa mère et quatre de ses sœurs. Elle est dans un tel état que la concierge ne la reconnait pas et la prend pour son petit frère Gilbert…

C’est à travers la visite de son appartement, ses objets et ses photos (elle vit toujours dans le même appartement) que Ginette nous fait le récit de « sa vie heureuse » (« Une vie heureuse que je souhaite à tout le monde. J’ai vécu avec mes possibilités, pas besoin de luxe, pas de regrets. J’aurais pu peut-être avoir un magasin, une résidence secondaire. Mais ce que j’avais me suffisait. Un gentil mari, un fils. »). Elle parle de son enfance, elle raconte ses parents, ses sœurs et son petit frère puis les camps bien sûr, ses amies Simone et Milou (Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens), et Richard.

Désormais, Ginette est devenue une passeuse de mémoire : malgré son âge, elle va témoigner dans les établissements scolaires, transmettant son expérience et un message ô combien important « Voilà où mène la haine »…

Ce livre est lumineux, comme Ginette.

A lire absolument, et à faire lire à nos jeunes !

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Ginette Kolinka, survivante du camp de Birk..

Cet ouvrage est édité en "jeunesse" et se veut un témoignage à la portée des collégiens. le récit est donc très simple, basique, assez court (une centaine de pages). Il fournit l'essentiel à savoir.

Cette mémoire m'a semblé très partielle car je ne peux pas éviter la comparaison d'avec "Si c'est un homme" de Primo Levi, longuement étudié ainsi que "la trève". Primo Levi a écrit quasiment dès son retour en Italie, il été scientifique, il a beaucoup analysé son expérience.

Ginette Kolinka a vécu cette expérience sans trop réfléchir, sans analyser (ou sans doute dans une sorte de déni lié au traumatisme) et à son retour elle a mis des années avant d'en parler. Ce qui explique cette mémoire très partielle, le manque de détails. Certaines de ses compagnes de camps en savaient davantage qu'elle.

Je n'ai donc pas eu de surprise à cette lecture, rien appris de nouveau. En revanche un collégien qui découvre ce pan d'Histoire apprendra certainement beaucoup.



Un dossier pédagogique fourni complète l'ouvrage, le dossier étant presque aussi important en nombre de pages que le récit lui-même.
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Retour à Birkenau

Il y a plusieurs temps dans la vie de Mme Kolinka :

celui de l'insouciance de la jeunesse qui aurait dû durer tranquillement et celui de la vie heureuse avec ses amours de mari et de fils, de la vie active sur les marchés, du presque oubli. Entre les deux, il y a ce temps, ces quelques mois, de l'indicible qu'elle vécut à Birkenau.

Enfin, il y a ce temps de l'après, de maintenant où Mme Kolinka se dévoue pour partager, transmettre et si possible, être utile avant qu'il ne soit trop tard et qu'on oublie ou qu'on ne sache pas.

Avoir vécu l'enfer du camp de Birkenau, avoir survécu tout simplement ne fait pas de Mme Kolinka une héroïne, juste dit elle, a-t-elle eu de la chance, mais ce court récit, coup de poing, fait d'elle une personne précieuse pour nous.

Son témoignage, son récit est fort, brut et direct. Elle ferme les yeux et elle voit, elle sent, elle ressent et nous voyons, sentons et ressentons un peu à travers elle. Elle nous interpelle, "imaginez"

"j'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins ? " Non, rien n'est exagéré dans votre récit. La chance de survivre, dites vous, oui, nous vous en remercions pour ce que vous êtes, ce que vous faites.

Mme Kolinka s'est tue longtemps, comme tous ceux et celles qui sont revenu.e.s. Raconter aurait peut-être reouvert des plaies encore vives. Les entendre eut été trop difficile pour tous les autres.

Maintenant, elle se livre " avec moi, c'est tout au rien."

Je sais bien que "sous chacun de vos pas à Birkenau, il ya un mort". De la poussière blanche recouvre mes chaussures, je n'ai pas osé la retirer pendant des mois après cette journée à Auschwitz-Birkenau avec le Mémorial de la Soah.

Je partage totalement son avis, son sentiment sur les lieux et ce qu'ils sont devenus.
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Une vie heureuse

Je suis toujours émue par les témoignages de déportées qui sont peu nombreuses à être encore en vie. Et vivante Ginette Kolinka l'est avec son large sourire de femme épanouie qui réussit à écrire un livre autobiographique intitulé "Une vie heureuse" alors qu'elle parle de la Shoah en toute conscience des horreurs de ce qu'elle a vécu.

Elle a choisi de se placer du côté du bonheur et impressionne par son sens de l'humour quand elle s'adresse à Marion Ruggieri. D'ailleurs, au sujet de son sourire, elle précise qu'elle a payé ses dents assez cher pour pouvoir les montrer.

Ce que j'ai beaucoup aimé c'est la visite guidée de son appartement à Paris où Ginette Kolinka vit depuis qu'elle a dix ans. Il a pourtant été occupé par des colabos entre 1942 et 1945 quand sa famille dénoncée a dû fuir.

Partant de la loge, on arrive sur le palier pour aller de pièce en pièce au rythme de l'histoire de sa vie, ponctuée de photographies des lieux. Elle nous guide dans son décor et se souvient de l'atelier de confection de son père, de sa mère, de ses cinq soeurs, de son petit frère, de la déportation et de ceux qui ne sont pas revenus, d'Albert son mari aimé, de Richard son fils unique batteur du groupe Téléphone dont elle est fière, de ses enfants et petits-enfants.

Elle se rend compte qu'elle n'a pas toujours essayé de comprendre le passé mais à toujours aimé le rapport aux autres. Ginette raconte son travail sur les marchés pour gagner sa vie puis ses interventions pour témoigner auprès des collégiens de ce qu'il s'est passé dans les camps de la mort.

Une femme admirable dont le récit mais aussi la joie de vivre me donne les larmes aux yeux.





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Plumes féminines 2024

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Une vie heureuse

En bref :

Coup de coeur pour ce court livre, mais aussi pour cette grande dame.



De quoi ça parle ?

De Ginette, qui nous raconte les souvenirs de son appartement. Parfois joyeux, souvent attendrissants, mais aussi émouvants, ces souvenirs nous racontent sa vie avant et après Auschwitz.



Mon avis :

Quelle grande Dame... Je suis épatée par l'esprit de résilience qu'elle a eu toute sa vie malgré son vécu.

Malgré Auschwitz, elle a su avoir une vie heureuse, raconter son histoire dans les écoles pour témoigner auprès des enfants. Elle a su tout de même garder dans sa tête et son coeur les gens qu'elle a perdu pendant sa captivité.

Mais Ginette n'a pas continué sa vie comme si de rien n'était, ou avec une colère sourde, ou avec l'envie que justice soit faite. Elle a juste continué à avancé, parce que la vie est ainsi, il faut continuer, pour ceux partis trop tôt, pour ceux qui ne sont plus là, pour ceux qui justement sont encore là.
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Retour à Birkenau

"La dernière fois que je suis retournée à Birkenau, c'était au printemps." Ginette Kolinka commence son récit par ces mots. Ce printemps là, elle accompagnait une classe pour visiter les lieux, et elle nous raconte à la fois son investissement pour que la mémoire de ce qui a été perdure et son histoire pendant ces sombres années. Son retour aussi.



Comme j'ai vu il n'y a pas très longtemps le biopic sur Simone Veil, j'ai reconnu le passage de la roble, et celui où, des années après, Madame la Ministre vient retrouver Ginette Kolinka sur le marché où elle tient son étal.



Le ton de Ginette Kolinka est juste, dans ses descriptions, où elle raconte les faits, tels qu'ils sont, comme dans ses réflexions. Elle est lucide, Ginette. Elle termine son propos par "J'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins?"



Pour ma part non, elle n'a pas exagéré, au contraire, elle a "juste" exposé les faits, avec une certaine distance d'ailleurs... On ne ressort pas de la lecture des écrits de Ginette Kolinka bouleversé comme de celle de Si c'est un homme, de Primo Levi, et pourtant, quelque part, on est davantage glacé. Je ne sais pas comment expliquer ça, peut être parce que ce livre, c'est un témoignage, et que Primo Levi a fait de son histoire un roman ? On a plutôt l'impression d'un monologue ici, mais attention, c'est captivant !



Bref, un témoignage essentiel.
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Retour à Birkenau

Émouvant témoignage de cette femme de 94 ans rescapée, qui nous raconte toute l'horreur de ce qu'elle a vécu, du poids qu'elle porte du a la disparition de son père et de son frère.

Des conditions de vie dans les camps, de la faim, et de toutes les souffrances dont elle a fait face.

Aujourd'hui cette femme courageuse raconte et plusieurs fois par an enseigne et accompagne des classes d'élèves dans l'histoire de cette horrible période.

Une écriture simple et un récit inoubliable.
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Retour à Birkenau

Dans ce témoignage poignant écrit avec Marion Ruggieri, Ginette Kolinka revient sur ses mois de déportation dans les camps de Birkenau, puis Bergen-Belsen, Raguhn et Theresienstadt, durant la Seconde Guerre mondiale.

Arrêtée alors qu'elle a tout juste 19 ans, en mars 1944 à Avignon, avec son père, son petit frère de douze ans et son neveu, elle va vivre dans l'horreur des camps et sera la seule de la famille à en revenir. Son père et son jeune frère, déportés en même temps qu'elle, ne reviendront pas. Elle apprendra à son retour, qu'ils ont été gazés dès leur arrivée.

Elle raconte ce qu'elle a vu et vécu dans les camps. Ce qu'elle a compris au fil des jours et ce qu'elle n'a pas pu (ou voulu) voir tant le traitement réservé aux juifs et autres déportés était inhumain. Elle dit avec des mots vrais, la pudeur bafouée, les toilettes immondes où toutes perdront leur dignité de femme, les coups, les humiliations et les brimades de toute sorte, les baraquements où elles sont entassées, le froid et surtout... la faim qui devient une véritable obsession pour s'en sortir.

Elle qui n'était pas allée bien longtemps à l'école, qui vendait sur les marchés avec ses sœurs et continuera à le faire à son retour, a croisé Simone Jacob (Simone Veil) et Marceline Rosenberg (Marceline Loridan-Ivens). Elles auront envie de se retrouver des années après.

Ce n'est pas parce qu'elle a choisi de n'en parler que tardivement (dans les années 2000) que son témoignage a moins de valeur. Au contraire ! Il est indispensable car elle s'adresse encore aujourd'hui, rare survivante des camps, aux jeunes générations, dans les écoles parfois dès le CM2, les collèges et les lycées. Elle accompagne des élèves pour visiter ces camps qu'elle ne reconnait pas, car trop propres et qui ne ressemblent plus à ceux qu'elle a connus.

Elle, elle imagine, eux ne peuvent pas, et c'est tant mieux au fond, car elle se demande tous les jours comment elle a pu survivre à ça.

Il n'y a pas de mots pour décrire l'horreur, il faut le lire et surtout le faire lire aux ados, un point c'est tout, car c'est un témoignage bouleversant mais essentiel sur les camps et sur l'importance de la transmission, pour ne pas oublier et que les jeunes puissent après nous dire haut et fort... Plus jamais ça !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Retour à Birkenau

J'ai lu le témoignage de Mme Kolinka et, en le refermant, je me suis dit que je n'en ferai pas de retour, parce qu'il est des paroles sur lesquelles il ne faut rien mettre, parce qu'elles se suffisent largement et que poser d'autres mots dessus risqueraient de les abîmer.



Et puis j'y ai réfléchi, longtemps, très longtemps. Peut-être que si, finalement, peut-être faut-il que je dise. Peut-être que si j'écris comme j'ai été bouleversée, comme je pense qu'il faut que chacun le lise à son tour, quelqu'un le fera. Et si je convaincs une seule personne de prendre du temps pour son histoire, alors mon compte ne sert pas à rien.



Donc oui, il faut la lire, parce qu'on ne peut pas se souvenir, nous. Cette mémoire-là n'est pas la nôtre, nous n'avons pas vécu cette partie de l'Histoire. Mais nous devons écouter, apprendre, nous en imprégner, pour redire. Transmettre. Et nos enfants devront et doivent savoir, nous devons leur apprendre pour que plus jamais d'autres témoignages ne s'ajoutent. Il n'y a pas de prescription, il n'y a pas de date de péremption. Chacun devrait toujours avoir en tête ces souvenirs qui ne leur appartiennent pas et les garder en bagage. Tout ceci ne doit plus jamais exister.

Souvenons-nous de ces camps, de ces gens.

Souvenons-nous de ce qui les a fait exister. Écoutons ceux qui restent.

Répétons.

Enseignons.



Mme Kolinka, nous ne nous connaissons pas et pourtant... Pourtant, votre histoire je la raconterai à mes enfants, comme je leur parlerai de celle de mes grands-parents. Votre histoire, je ne l'oublierai pas. Je veux parler de votre peur, de la faim, des horreurs, de l'innommable, de ce qui ne devrait pas se raconter, de ce qui n'aurait jamais dû exister. Je veux le dire. Je veux que les gens s'en indignent encore. On entend trop souvent des "je sais, pas besoin de l'entendre encore". Non, on ne saura jamais assez. Il faut continuer à entendre et à lire pour redire et mettre toutes les chances de notre côté, parce que l'ignorance est le terreau du pire. Nous voyons bien qu'aujourd'hui encore ces témoignages sont nécessaires. Nous voyons bien que la haine n'a jamais de cesse, alors n'en ayons jamais non plus.



Raconter, c'est semer. Alors choisissons les histoires qui feront les meilleures plantes pour notre avenir et faisons-en des boutures. Racontons l'horreur pour en montrer tout ce qu'elle a d'insensé. Votre témoignage, Madame, est une graine à mettre au pied de tous. Elle se fera brin, puis tronc, puis tuteur. Et votre humilité et votre simplicité y mettront les fleurs. Vous faites partie de mon jardin, Madame, celui dont je prends soin, celui dans lequel je fais grandir mes enfants, au creux de mon cœur.

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Retour à Birkenau

Tout est dit dans le titre : Ginette Kolinka a accepté de revenir dans le camp de concentration dans lequel elle a été déportée pour raconter son histoire à des collégiens.

Ce retour a ravivé les souvenirs et, elle, la taiseuse, va les livres dans ce petit livre.

Il faut du courage pour revenir sur cette période de sa vie.

Courageuse, elle l'est et, pour que personne n'oublie, elle raconte et elle incarne l'horreur vécue.

On ne peut être qu'admiratif en suivant cette femme qui a maintenant 94 ans. Le style de la journaliste qui l'a accompagnée dans son récit est clair, précis, sans pathos mais sans rien cacher.

Il y a quelques moments de solidarité qu'elle n'oubliera également jamais.

Elle raconte aussi les premiers mois après son retour.

Elle n'est pas la première à décrire cette période et les atrocités vécues mais il faut lire et relire ce type de témoignage et, même si on croit savoir, on sort à chaque fois sonné à la lecture des souvenirs des anciens déportés.



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Retour à Birkenau

J’ai rencontré Ginette Kolinka au Mémorial de la Shoah il y a quelques années avec des élèves de Bac Pro. Nous étions venues l’écouter témoigner de ce qu’elle avait vécu. Nous avions été frappés par la sécheresse du ton utilisé pour évoquer son arrestation, sa déportation et ses mois dans les camps. L’impression que Ginette Kolinka tenait à livrer l’horreur vécue mais sans vraiment se révéler comme pour se protéger. Elle était partie tout de suite après, laissant mes élèves déçus de ne pas pouvoir lui poser de questions.

J’ai lu ensuite « Un famille française dans l’Histoire » et maintenant cet ouvrage et j’ai la même impression. Au moment où Ginette Kolinka voit les dernier témoins rescapés disparaître, et devant la résurgence de vieux démons (« Le ventre est encore fécond d’où est sorti la bête immonde » comme le disait si bien Brecht) elle a dû ressentir encore une fois la nécessité de parler, de témoigner, de dénoncer la barbarie nazie pour ne pas oublier. Jamais…Ginette Kolinka ne se livre pas dans « Retour à Birkenau » mais nous livre une dernière fois les mois de coups, de famine, de peur et de mort. Une expérience qu’il est toujours difficile de partager tant il est difficile de décrire l’innommable.

A lire et à partager.

Challenge Multi-défis 2019
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Retour à Birkenau

Pas besoin d'un gros volume pour témoigner de l'horreur des camps. Je ne sais même pas comment en parler tellement il est douloureux d'entendre la voix de ceux qui ont survécu.

C'est le cas de Ginette Kolinka qui nous livre son témoignage alors qu'elle n'en parlait pas en famille. C'est important et généreux de sa part.

Elle a fait partie du même convoi que Marceline Loridan-Ivens et Simone Veil et, comme elles, raconte cette impossibilité pour les survivants de dire ce qu'il s'est passé dans les camps de concentration durant la deuxième guerre mondiale. Elle le fait aujourd'hui, 75 ans après, avec une grande modestie grâce à ce récit écrit avec Marion Ruggieri "Retour à Birkenau". Elle a pu y retourner pour transmettre car elle aujourd'hui elle accompagne régulièrement des élèves.

Ginette Kolinka avait 19 ans en mars 1944 quand elle est arrêtée par la gestapo suite à une dénonciation. Quand elle arrive au camp de Birkenau elle ne va pas sentir la douleur du tatouage du matricule 78599 tant la honte d'être humiliée, nue et rasée, la saisie. Elle apprendra rapidement que son petit frère et son père ont été gazés et en portera longtemps la culpabilité. Après ce qu'elle a subit elle s'étonne elle-même d'être encore en vie et ce qu'elle raconte là est terrible.





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Retour à Birkenau

Retour à Birkenau est le témoignage poignant de Ginette Kolinka. Déportée à 19 ans avec son père, son frère de 12 ans et son neveu, elle sera la seule à revenir de Birkenau.



De manière pudique, Ginette Kolinka se livre ici. Son arrestation, le camp de transit à Drancy puis l’arrivée à Birkenau après trois jours de voyage dans un wagon à bestiaux. Elle nous explique le « tri » à la descente du train et ces fameux camions réservés aux déportées les plus « fatigués ». Le conseil qu’elle a donné à son père et son frère, la culpabilité….



Ce qui frappe le plus c’est qu’elle raconte en détail comment elle a été projetée soudainement dans la peau d’une juive, prisonnière à Birkenau. Déshabillée, rasée: Ginette éprouve d’abord de la honte car c’est la première fois qu’elle se retrouve nue devant les autres et qu’elle perçoit d’autres corps nus. La violence de la révélation des autres prisonnières au sujet de cette fumée qui sort sans cesse de ce que Ginette pensait être des usines.



La violence verbale, la violence physique et psychologique jalonnent le chemin de Ginette. C’est bouleversant d’un bout à l’autre. Difficile d’imaginer le froid, la faim, la peur qu’elle a éprouvés. Ginette expose parfois de manière brute presque clinique ce qu’elle a subi, sans doute une manière de se protéger. Le témoignage n’en reste pas moins fort et terrible. Il y a aussi des moments de grâce comme avec Simone qui lui offre sa robe pour la protéger du froid, ces ouvriers allemands qui lui glissent, sous sa machine, des quignons de pain.



« Retour à Birkenau » est un livre à lire pour sa force et pour ce qu’il nous transmet. C’est un livre à partager et à faire lire à nos enfants pour leur expliquer et ne jamais oublier.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Retour à Birkenau

Récit tout simple, comme l'autrice. Une petite vieille qui raconte à quel point elle s'est abaissée à l'inhumanité. Une mamie, une grand-mère que l'on a envie de rassurer. On aimerait lui dire que c'était un cauchemar. Et la pousser à tourner la page.



Ginette Kolinka raconte les camps d'Auschwitz et Birkenau, la marche de janvier 1945 vers Bergen-Belsen puis Theresienstadt. Elle raconte son enfance. Elle s'excuse presque d'avoir été naïve. Pense-t-on à un génocide à 19 ans? Puis elle raconte son retour à la vie "normale" qui ne le sera jamais, et enfin elle raconte son implication dans la transmission vers les écoles, en évoquant son retour à Auschwitz.



Mais, surtout, elle est honnête et sincère. Pardonner? Non. Oublier? Non plus. Transmettre afin que les suivants puissent porter le flambeau. Voilà ce qu'elle fait. Et cela force le respect. Les victimes de la Shoah, dont Ginette Kolinka, ont longtemps essayé de faire profil bas. Ils voulaient devenir invisibles, inodores, incolores. Se fondre dans le décor. Ils faisaient comme si ne rien dire allait définitivement faire disparaître la bête immonde. Quelle erreur. Témoigner, faire du bruit, se montrer. Montrer qu'ils ont survécu, qu'ils sont là, que rien ne les fera taire. Voilà le truc. Ils ne sont coupables de rien. Et c'est aussi ce que raconte Ginette Kolinka avec simplicité, sans pathos. Elle reconnaît sa chance, avec humilité. Et elle nous livre un récit solaire, plein d'espoir aussi. Un récit à se partager.
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Retour à Birkenau

En bref :

Coup de cœur pour ce témoignage.



De quoi ça parle ?

De Ginette, qui lors de ses 19 ans (en 1944), est arrêté par la Gestapo, avec son père, son frère et son neveu. Elle est à Auschwitz-Bikernau. Mais elle sera seule à en revenir.



Mon avis :

C’est un témoignage bouleversant que nous offre Ginette Kolinka. Avec l’aide de Marion Ruggieri, Ginette nous raconte l’effroyable et le monstrueux qu’a été sa captivé pendant la seconde guerre mondiale.

C’est surtout le récit d’une vie d’après. Comment Ginette a continué sa vie ? Est-il possible de reprendre une vie “normale” après ça…

Je ne peux en parler sans dévoiler tout le livre. Il est court, se lit d’une traite, et les autres livres de cette grande dame m’attendent déjà, tellement j’ai été éprise par la vie qu’a et qu’a eu Ginette.

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Une vie heureuse

Une lecture courte . Une lecture rapide et prenante . Un scénario original .

On est dans l'appartement avec madame Ginette Kolinka.

On "revit" sa vie au travers de l'histoire de son appartement, de ses meubles, de ses souvenirs (photos, décos, etc...)

Mais c'est surtout une formidable leçon de vie , de courage, de joie de vivre, de décence, d'humilité .

Un livre médicament ! ;-)
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Une vie heureuse

Une vie heureuse de Ginette Kolinka est très plaisant à lire.

Marion Ruggieri recueille le témoignage un peu fouillis, de cette grande dame, qui nous emmène dans son appartement alors qu'elle a 97 ans et qu'elle habite là depuis ses 10 ans. Elle va le quitter seulement pendant la guerre et sa déportation.

C'est une formidable leçon de vie et de courage pour celle qui a perdu beaucoup de monde tout au long de sa grande vie mais sa joie de vivre se ressent dans chaque mot !

Merci NetGalley ! #Unevieheureuse #NetGalleyFrance
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