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Critiques de Marion Ruggieri (307)
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Une vie heureuse

Pour moi, petite déception avec ce nouvel opus des mémoires de Ginette Kolinka. Après avoir lu en 2019 Retour à Birkenau, et après avoir partagé à plusieurs reprises ses nombreuses interviewes parues soit à la télévision, soit sur les réseaux sociaux, je m'attendais, une nouvelle fois, à des paroles sensibles, profondes, sur la façon dont elle a pu survivre après plus d'un an de déportation à Auschwitz-Birkenau.



Bien sûr, pour quelqu'un qui ne connaît rien à sa vie ni au sujet, cela présente un réel intérêt. Mais pour moi qui suis passionnée par les témoignages d'ex-déportés Juifs ou Résistants, et qui l'avais déjà lue, je suis restée sur ma faim.



A travers cette visite guidée de l'appartement parisien de Ginette Kolinka qu'elle a habité de ses dix ans à aujourd'hui (elle a quatre-vingt-dix-huit ans), ce ne sont que des bribes de sa vie et de ses souvenirs qui sont livrées au lecteur au fur et à mesure de sa progression. D'où ce sentiment, un peu, de passer du coq à l'âne, de passer du passé au présent, d'évoquer sa vie de ses proches d'hier disparus ou pas, et de ses proches d'aujourd'hui.



Certes, cela donne des indications sur les circonstances de son vécu parisien avec sa famille, de son exil vers le Sud de la France, de son arrestation avec son père et son frère à Avignon, de ses liens avec ses compagnes de déportation : Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens, de son retour à la vie après, de la façon dont elle a construit sa vie avec son époux Albert et son fils Richard (membre du groupe Téléphone), mais aussi sur ce qui l'a conduite, très longtemps après, à témoigner pour les plus jeunes....



Certes, ce petit recueil est enrichi de photos en noir et blanc, articles de journaux, de poèmes ou textes de chansons...



Certes, il met en avant la personnalité joyeuse et résiliente de Ginette Kolinka qui, jamais, n'a cherché à analyser a posteriori ce qui lui était arrivé, n'a cherché les responsables de la dénonciation dont ses parents ont été la victime (en tant que Juifs ? ou en tant que communistes ?), n'a voulu se venger ni sans cesse ressasser le passé, privilégiant la nécessité de toujours avancer...



Mais, comment dire ? Cela m'a semblé quelque peu superficiel. Ce nouvel opus ne me semble pas complètement abouti. J'ai personnellement eu le sentiment (sans doute à tort) que l'éditeur a voulu exploiter - tant qu'il en était encore temps - l'aura médiatique de Ginette. On s'attend a un bilan - c'en est un - mais a minima, à l'image de l'humilité de l'intéressée qui ne cherche pas à être dans la lumière. Pas d'introspection personnelle, sinon ici où là quelques traces de culpabilité. Pas de dénonciation politique (alors que la bête immonde continue de se tapir dans l'ombre, tant en France qu'en Europe). Pas de message universel sur la nécessaire solidarité et fraternité entre les hommes...



Pour moi, l'intérêt de ce petit livre très court et qui se lit rapidement (moins d'une heure), c'est qu'il est facilement accessible aux plus jeunes. Il peut leur permettre une première approche du sujet, sans véritablement en être choqués, car ne portant pas trop sur la réalité cruelle des camps et résolument optimiste.

A charge pour eux, par la suite, de s'intéresser à l'autre livre de Ginette (Retour à Birkenau) ou aux ouvrages plus fouillés de ses compagnes de déportation Simone Veil (ex : L'Aube à Birkenau) ou Marceline Loridan-Ivens (ex : C'était génial de vivre).
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Une vie heureuse

Qui ne connaît pas Ginette Kolinka, ce petit bout de femme toujours souriante.

A travers différentes pièces de sa maison, Ginette nous raconte son histoire mais pas seulement celle des camps.. Celle de sa jeunesse, de sa vie à Paris avant la seconde guerre mondiale, les marchés, ses témoignages dans les écoles mais aussi les gens faisant partie de sa vie comme son mari, son fils et ses petits enfants.

C'est un autre aspect que nous découvrons de la vie de Ginette et celui-ci est léger et gai même si certaines phrases, tout d'un coup, rappellent à des souvenirs plus douloureux.

C'est un petit livre mais où une multitude de souvenirs sont jetés de ci, de là et qui en font un très beau témoignage.

Je recommande également le roman graphique d'Aurore d'hondt, « Ginette Kolinka : le récit d'une rescapée d'Auschwitz-Bikenau ».

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Retour à Birkenau

Un petit livre à mettre dans toutes les mains dès l'adolescence... simple, sans fioriture, efficace, un livre à la portée de tous.



Un petite bout de femme qui raconte l'horreur, ses souvenirs, sa vies là-bas et après, ses sentiments... Ginette, une madame tout le monde qui ne l'est pas.



Un témoignage cour et émouvant... Je ne peux que vous conseiller de vous le procurer.
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Une vie heureuse

Ginette a invité Marion pour une causerie dans son salon. On les imagine très bien avec un thé et des spéculos (ou un petit verre de blanc ?)



Et derrière cette apparente légèreté, Ginette Kolinka (la maman du batteur de Téléphone) raconte sa vie, sa jeunesse, la déportation à Auschwitz-Birkenau, le camp, la faim, la maladie, la violence, le retour et surtout : la vie qui reprend !



C’est tendre et doux, même joyeux. Malgré un numéro tatoué sur le bras.
Lien : https://www.noid.ch/une-vie-..
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Une vie heureuse

Très court écrit, quelques pages pour dire une vie, même longue de 98 ans.

Une vie ordinaire, dans un appartement parisien, de l'enfance à l'âge avancé (98 ans). Tout cela ne serait de peu d'importance, si il n'y avait eu ces 3 ans de la rupture, de la catastrophe, l'effondrement de l'humanité, du noir absolu de 1942 à 1945.

Mme Kolinka est revenue après avoir été déportée à Birkenau, dans cet appartement dans lequel sont réunis ceux qui ne sont pas revenus et ceux qui sont sa vie d'après.

Une vie heureuse, quel titre ! quel pied de nez à tous ceux qui ont cru la détruire, l'anéantir. Quelle force de vie, dans ce petit bout de femme, dans sa volonté de continuer, d'aller de l'avant, au delà de l'horreur vécue.

Ce court témoignage m'a rempli d'émotion. Une femme ordinaire, aimante, souriante, fière de ce qu'elle a vécu, fondé, de ce qui a pris racine dans cet appartement qu'elle nous fait visiter, reliant le passé au présent et même au futur.

Le silence .... la douleur indicible ou qu'on ne voulait pas entendre. Elle en parle, sans trop de regret car des questions resteront à jamais sans réponse.

Maintenant, elle parle aux jeunes. C'est important, essentiel, vital.

Merci Madame Kolinka.

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Une vie heureuse

Ginette Kolinka a reçu Marion Ruggeri, journaliste, dans le grand appartement parisien où elle a toujours vécu…

« Toute ma vie j’ai habité ici. A l’exception de trois années, de 1942 à 1945 »

Oui, car Ginette a passé ces 3 années dans le camp d’Auschwitz…

Sa famille a récupéré le logement quand Paris fût enfin libéré.



En visitant chaque pièce de l’habitation, elle fait l’introspective de ses souvenirs. L’atelier de son père installé dans le salon, la chambre qu’elle partageait avec ses sœurs, la petite cuisine… mais dans cet appartement, qui a été occupé par des collabos pendant leur absence, l’horreur des camps plane encore…

« la déportation, tout le temps tu y retournes. Une pièce invisible. »

Dans son salon, des portraits de ceux « qui sont restés là-bas.

Son père, son frère, sa sœur, son neveu…

Elle se rappelle aussi le manque de soins et d’hygiène, le manque de nourriture, les travaux physiques éreintants, la peur…



Malgré l’horreur qu’elle a vu et vécu, Ginette se sent heureuse ; heureuse d’en être revenue, heureuse d’avoir un mari adorable et un fils.

« même aujourd’hui, si je me plains de quelque chose dans ma tête, ça me ramène là-bas. Je me dis « t’as pas le droit ».



C’est une femme incroyable, forte et optimiste… j’ai regardé et écouté ses interview, elle est si souriante et belle à voir ! Et comme elle le dit avec humour : « j’ai payé mes dents assez cher comme ça, si en plus je ne les montre pas ! »



Son témoignage est touchant et très accessible.

Fonce, il est sorti aujourd’hui !

Je remercie @netgalleyfrance de me l’avoir fait découvrir
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Retour à Birkenau

Un témoignage essentiel de Mme Kolinka sur sa déportation à Birkenau.

"Moi-même je le raconte, je le vois, et je me dis c'est pas possible d'avoir survécu..."

Ginette Kolinka est arrêtée en mars 44 avec son père, son petit frère de 12 ans et son neveu. Elle sera la seule à revenir des camps de la mort.

Un lecture indispensable.
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka nous raconte sa deportation et son vécu au camp de concentration Birkenau.



Ce n est pas romancé avec un debut, un milieu et une fin. Elle nous conte ses souvenirs dans son histoire on a des petits passages de sa vie avant et après les camps. Malgré l horreur on voit qu il y a du recul et de la pudeur malgré certaines scènes.



Je n ose imaginer sa déportation au delà de ses mots.



Une histoire qui ne doit pas tomber dans l oublie.
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Retour à Birkenau

Un roman particulier pour cette nouvelle chronique puisqu'il retrace une part de l'histoire de Ginette Kolinka. Arrêtée en 1944 avec son père, son petit frère et son neveu, puis déportée à Birkenau, Ginette Kolinka revient sur ce passage difficile de sa vie



"Tant que je tiendrai, je continuerai à témoigner..." J'avais à cœur de lire ce roman puisque j'ai eu l'honneur de rencontrer Ginette Kolinka quand j'étais au lycée. Au cours d'un après-midi, elle était venue nous raconter son histoire, un récit prenant, une force dans la voix, un sentiment qui vous marque à tout jamais.



Ginette K. nous transmet son histoire sans barrière, sans filtre, pour que l'on sache la vérité, pour ne plus que cela se reproduise. Pour que l'on comprenne cette sombre période qui n'est pas si loin de nous



Dans ce témoignage très court qui est retranscrit dans le livre, j'ai entendu sa voix. Je l'ai entendu crier dans la salle de conférence "Schnell" avec toute sa force pour que l'on ressente une infime part de ce que d'autres ont pu ressentir. En lisant ses mots, je l'ai entendu nous communiquer son histoire. Au fil de ma lecture où chacun des mots a son importance, où chacun d'entre eux pèse, j'ai entendu de nouveau Ginette Kolinka



Et voyez ce sourire sur la couverture, il est le reflet de Ginette K. Son sourire est sincère et communicatif malgré son récit



Une grande dame qui je l'espère a croisé votre route, un jour, en lecture ou en conférence
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Retour à Birkenau

Un très court récit (mais est-il besoin d'écrire beaucoup pour frapper les coeurs et les esprits ?) qui nous plonge dans le passé de Ginette Kolinka. Une passé qu'elle a décidé de partager.

L'enfer débute suite à une dénonciation. Il ne faut pas oublier le rôle que certains ont joué dans la mort de milliers de personnes. Tuez-en un et vous les tuerez tous.

Avec beaucoup de pudeur, de simplicité et sans vouloir à tout prix faire pleurer, cette survivante raconte son arrivée au camp, sa vie durant une année et finalement son retour chez elle.

Au début il y a bien sûr l'incrédulité, le déni et la peur. Comment imaginer que tout cela puisse exister, que les chambres à gaz soient réelles. Peu à peu, il y a l'acceptation et la résignation. Comment survivre ? Comment survivre à la faim, la maladie, la saleté, les odeurs, les parasites, la violence ? On pourrait croire que c'est impossible et pourtant certains l'ont fait, sans savoir comment.

Au-delà de la survie il y a la culpabilité mais aussi le sentiment d'être différent à tout jamais. Survivre c'est en quelque sorte devenir insensible et égoïste. Partager sa maigre ration signifie réduire ses chances de survie. Terrible vérité.

Le retour chez elle ne fut pas facile non plus. Comment expliquer à sa mère et ses soeurs qui ont échappé aux camps toute l'horreur de ce qu'elle a vécu ? Comment essayer de ne pas rajouter à leur peine ?

Ginette Kolinka a fini par témoigner. Pour ne pas qu'on oublie. Pour illustrer véritablement ce que les visites des camps de concentration ne peuvent montrer, ces camps propres, vides, rangés, dépourvus de toute odeur, de toute fumée.



Un témoignage toute en retenue, sans images chocs. Des mots, de simples mots. Sans haine.

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Retour à Birkenau



Il s’agit d’un témoignage. Ginette Kolinka a été déportée en temps que juive pendant la seconde guerre mondiale. Elle livre quelques uns de ses douloureux souvenirs. Elle livre des phrases nues, sans filtres, qui marquent de façon indélébile.

C’est un livre court mais d’une grande intensité. Certains passages sont des réponses à des questions posées par des jeunes, lycéens ou étudiants qu’elle a accompagnés à Birkenau. C’est un livre riche, qui fait du mal mais qui éclaire sur la noirceur de l’Homme.
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Donne-moi la main pour traverser

Voici un récit court, simple, précis, dense qui raconte le vécu de l'autrice face au décès de son amie. Une amie auteure célèbre également. Malgré le vernis parisien indissociable de ce type de récit, c'est très sincère, profond, humain. Entre Rocky, Houellebecq Ozon, Assayas et Serge (le mari de la défunte), on découvre le visage du moins un bout de la personnalité de cette femme forme qui décide de terminer dignement. Donc non ce n'est pas un livre de plus sur le cancer, c'est un roman très sensible sur la séparation, le décalage entre celui qui a accepté (parce que cela s'impose à lui) et l'autre qui n'a rien vu venir. Et la vie continue quoi qu'il arrive, pour ceux qui écrivent qui sont là pour le dire et nous partagent un peu de leur grande humanité. Merci.
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Retour à Birkenau

Qu’il est difficile de parler d’un tel livre ! Un témoignage poignant et tout en pudeur pour nous raconter l’indicible. Ginette Kolinka a hésité longtemps avant de partager son histoire, de sensibiliser et de convaincre les jeunes de l’importance du devoir de mémoire. Elle nous livre aujourd’hui son récit de l’enfer au sein du camp de Auschwitz-Birkenau et témoigne, encore et encore, dans les écoles pour combattre le négationnisme, l’antisémitisme et l’oubli !



Cela ne vous a sans doute pas échappé : je lis régulièrement des livres traitant de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah. C’est un sujet auquel je suis sensible et je pense que tout le monde devrait lire ce livre pour ne jamais oublier, ne jamais recommencer et en particulier, les jeunes générations qui n’auront bientôt plus l’occasion d’écouter des témoins directs de l’Holocauste. Je me suis rendue sur place, à Birkenau, il y a quelques années mais on ne peut pas se rendre compte de l’horreur dans ce décor si paisible aujourd’hui. Comme le dit très bien Ginette Kolinka en préambule :



« La dernière fois que je suis retournée à Birkenau, c’était au printemps. Les champs se couvraient de fleurs, l’herbe était verte, le ciel limpide, on pouvait entendre les oiseaux chanter. C’était beau. Comment puis-je employer un mot pareil ? Et pourtant, je l’ai dit ce mot, je l’ai pensé : « C’est beau. » Au loin, j’ai vu cette silhouette qui remontait le long de la prairie. D’abord, je n’y ai pas cru, je me suis dit « ce n’est pas possible », mais c’était bien ça : une joggeuse. Elle faisait son footing, ici. Sur cette terre grasse et méconnaissable, qui avait vu tant de morts, dans cet air qui sentait le petit matin frais, la rosée. Elle courait, tranquillement. J’en ai eu le souffle coupé. J’ai eu envie de hurler, de lui crier : « Es-tu folle ? » L’étais-je, moi ?

Il ne faut pas retourner à Birkenau au printemps. Quand les enfants jouent sur leur toboggan dans les jardins des petites maisons longeant l’ancienne voie ferrée qui menait au camp et à son funeste arrêt, la Judenrampe. »



Ce qu’elle raconte, retranscrit de belle manière par Manon Ruggieri, dépasse l’entendement et on ne peut qu’être horrifiée par un tel témoignage. Il est à l’image des fameux récits de Primo Levi, Charlotte Delbo ou Marceline Loridan-Ivens. Ginette Kolinka a d’ailleurs croisé cette dernière ainsi que Simone Veil au sein du camp mais elle s’en rappelle car elle les a retrouvées et côtoyées après la guerre. Tous les visages de Birkenau se sont en effet effacés de sa mémoire, elle est incapable de se rappeler les traits de ses compagnes d’infortune. Elle s’interroge à chaque page : comment ai-je pu survivre à « ça » ? « Ça » c’est la faim, le froid, les coups, les sélections, la nudité, la haine et la cruauté dans un camp où tout humain est devenu un numéro qui doit juste survivre jour après jour. Arrêter de réfléchir, juste obéir et espérer, si tant est qu’on en a encore la force…



Ginette Kolinka sait mettre les mots justes sur l’indicible tout en restant très pudique, telle qu’elle l’était avant de débarquer dans le camp. C’est un récit court mais éprouvant. Vous n’en ressortirez pas indemne et il faut parfois s’accrocher tant l’horreur côtoie le quotidien du camp et tant la mort est présente à chaque page. Un livre nécessaire que je pense relire plusieurs fois ! La dernière phrase du livre résume bien le récit et résonne terriblement dans le climat actuel de notre société…



Transférée à Bergen-Belsen en octobre 1944 puis à Raguhn et Theresienstadt devant l’avancée des alliés, elle est rapatriée très malade à Lyon en mai 1945 puis retourne à Paris. Elle sera la seule à revenir parmi les membres de sa famille déportés avec elle mais elle retrouvera sa maman et ses sœurs à son retour, ce qu’elle estimera comme une grande chance pour reprendre une « vie normale ». Dans la dernière partie du livre, elle nous raconte son premier retour à Birkenau et à Auschwitz en compagnie d’une école. On ne peut s’imaginer ce qu’elle a ressenti à ce moment-là mais elle nous livre ici ses ressentis à la vue des allées bien propres, face à l’absence des cris et des bousculades de Birkenau ou encore à l’amoncellement des biens de déportés à Auschwitz. C’est poignant et ce nouveau témoignage d’une passeuse de mémoire attachante est toujours nécessaire et nous éclaire un peu plus sur l’horreur de la Shoah.
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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Retour à Birkenau

Après avoir lu Le tatoueur d'Auschwitz, (qui m'avait laissée circonspecte quant à la forme) , je suis entrée avec méfiance dans ce nouveau texte dédié à la mémoire de la Shoa, mais il me semblait que si Ginette avait attendu si longtemps, à plus de 90 ans, pour coucher ses souvenirs sur le papier, elle avait eu le temps d'y réfléchir et je me devais donc de les lire.



Ce texte s'articule en aller /retour entre les nombreux voyages que Ginette fait sur place pour témoigner auprès de lycéens qu'elle accompagne plusieurs fois par an sur ces hauts lieux de mémoire que sont Auschwitz- Birkenau et son passage dans le(s) dits camp(s) alors qu'elle n'était qu'une très jeune fille de 19 ans, déportée sur dénonciation en mai 1944 avec son père, son frère et son neveu.

Elle y livre ses souvenirs, pas forcément chronologiques, sans effets de manche, sans pathos, crûment, simplement, comme elle est, une femme simple, qui n'a pas fait d'études, issue d'un milieu modeste, où son histoire n'a pas fait l'objet d'un culte familial particulier, une histoire dont elle n'a au contraire pas parlé, qu'elle a longtemps tenu enfouie au fond de sa mémoire.



Ce qu'elle nous livre, ces pans d'une histoire tragique et monstrueuse, dont elle a parfois perdu le contexte, les circonstances exactes s'étant parfois effacées car la mémoire est sélective, n'est rien d'autre qu'un témoignage. Le témoignage écrit d'une survivante de cette abomination qui ne sera bientôt plus là pour le faire à l'oral, comme elle a pris l'habitude de le faire dans les lycées de France. Un témoignage poignant retranscrit sans fioriture, avec un franc parler qui fait tout son intérêt et toute sa force. Ginette n'est pas une intellectuelle, elle n'est pas écrivain et elle ne cherche pas à l'être. Son combat contre la haine des hommes qui mène à la barbarie dont elle a été victime est noble.



Ce livre est précieux car il me semble bien adapté à un public jeune qu'il faut accompagner dans ce travail de mémoire dont les témoins disparaissent peu à peu.

Merci madame Kolinka.

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Une vie heureuse

Lu en février. Une autobiographie à l'image de son auteure, directe et authentique, d'une incroyable force vitale. (NB : nos lycéens ont eu l'honneur de rencontrer Mme Kolinka et d'écouter son témoignage).

Le lecteur s'invite dans l'intimité d'un lieu (un appartement parisien) et d'une vie, à travers les souvenirs et les sentiments d'une dame âgée de 98 ans qui raconte et se raconte : les siens, les morts et les vivants, les petits bonheurs et les grandes joies, l'indicible, la terreur, la colère, un irrépressible instinct de survie, une joie de vivre à toutes épreuves...
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Retour à Birkenau

Déportée avec sa famille, Ginette sera la seule à survivre à l’horreur des camps.



Elle raconte - la cruauté, la violence, la haine, la faim -

mais il y a aussi cette robe, que lui offre Simone (Veil). Et qui la sauve…



Depuis, elle ne cesse de se demandera comment elle a pu survivre à « ça ».
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Une vie heureuse

Un petit livre court en pages mais dense en émotions qui se lit d'une traite. On suit Ginette Kolinka au travers de son appartement et défilent les souvenirs de sa vie. C'est une leçon de vie et un témoignage précieux et nécessaire sur cette survivante de Birkenau. Les photos apportent un plus et illustrent à merveille le texte.
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Retour à Birkenau

Qu'Hitler se retourne dans sa tombe, lecteur, Ginette Kolinka est vivante et debout et ne parle même pas de lui. Presque 80 ans après la deuxième Guerre Mondiale, un témoignage vient s'ajouter à la multitude existant déjà.

Un énième, me dis-je, et pourtant, j'ai chaque fois la sensation que ce témoignage est absolument nécessaire.



Tu le lis d'un coup, lecteur, comme tu converserais avec elle, Ginette. Il est simple, son témoignage, dénué de pathos, brut et dépouillé. Elle dit les faits, c'est tout. Oui, c'est ça, lecteur, ce petit livre jaune, court et sans fioriture, se contente de dire... et c'est tant mieux, c'est suffisant.



Ajoute-y le retour sur les lieux d'une femme devenue vieille, qui a du mal à reconnaître les lieux où elle a été détenue, parce que ceux-ci ont forcément été transformés, dénaturés, un peu dépouillés, eux aussi, de l'horreur qu'ils renfermaient. Et Ginette Kolinka s'ébahit d'y croiser des joggeurs, des poussettes ou des pavillons joliment alignés. La vie reprend ses droits, lecteurs, bien ou pas, j'en sais rien, je ne m'aventurerai certainement pas à juger...



Mais il me reste de cette lecture une sorte d'hébétude naïve qui est chaque fois renouvelée, une sidération stupide que je déteste : celle d'être continuellement abasourdie par ce que l'Homme est capable de faire à l'Homme. Tu la connais aussi, toi, cette stupeur, non ?

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Et pour d'autres lectures qui t’abasourdissent, rendez-vous aussi sur Instagram :
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Ginette Kolinka, survivante du camp de Birk..

Ce témoignage de Ginette Kolinka est une adaptation de « Retour à Birkenau », paru initialement aux éditions Grasset puis dans Le livre de poche.



Ginette Kolinka, qui a maintenant 98 ans, y témoigne de son arrestation par la Gestapo en 1944 et de sa déportation dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, puis de de son retour à la vie civile.



Le lecteur va vivre avec elle son arrestation, sa déportation avec son frère et son père, la mort de ceux-ci dès leur arrivée, les corps rasés, la faim, la promiscuité, les coups, les maladies, le travail forcé, les morts… Puis la libération et le retour à la vie civile, les années de silence, et la volonté de témoigner auprès des jeunes. On y croise aussi Simone Veil ou Marceline Rosenberg, qu’elle va rencontrer dans les camps, et qui témoigneront elles aussi de la folie et de la barbarie des hommes.



Un récit fort et poignant à faire lire à nos élèves de 3ème, qui montre aussi que ce qui paraît aberrant peut toujours revenir, et bien plus vite qu’on ne le pense. Le Le témoignage est accompagné d'un dossier de présentation historique, et d'éléments d'analyse et de compréhension. Un récit bouleversant essentiel à lire.
Lien : https://docbird.over-blog.co..
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Retour à Birkenau

"Tant que je tiendrai, je continuerai à témoigner...."



Résumé:



Arrêtée par la Gestapo en mars 1944 avec son père, son jeune frère et son neveu, Ginette Kolinka est déportée dans le camp de Birkenau, sans savoir qu'elle sera la seule survivante de sa famille. Dans le convoi qui la mène au camp se trouvent deux jeunes filles qui deviendront ses amies Simone et Marceline.

Ginette Kolinka nous livre un témoignage bouleversant sur ce qu'elle a vu et connu, la haine, la honte, les coups, la faim, le froid, la cruauté et parfois la fraternité.

Aujourd'hui lorsqu'elle témoigne dans les classes de France et à Birkenau, où elle retourne avec des élèves, Ginette Kolinka se demande comment elle a pu survivre à "ça".



Mon avis:



Un récit poignant sur une partie de l'histoire qui m'a toujours beaucoup intéressée et touchée notamment car mes grands parents ayant connu cette époque tragique et vécu des événements quasi semblables m'en ont beaucoup parlé.

Je l'ai lu d'une traite et comme le dit si bien l'adage "Une main de fer dans un gant de velours".

Un témoignage court, cru et bouleversant à mettre entre toutes les mains car il mérite d'être lu.

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