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Critiques de Marion Ruggieri (307)
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Une vie heureuse

Rescapée des camps Ginette Kolinka nous raconte son retour à la vie et le triomphe de celle-ci malgré les épreuves et les souvenirs toujours présents.

Un récit simple, dont le fil rouge est la visite de son appartement, un récit d'une sensibilité délicate et pudique, où ose même se pointer l'humour. Mais peut-il y avoir un retour à la vie sans humour ? Pour Ginette, non. Une leçon !

N.B. : je ne note pas un tel livre
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Une vie heureuse

Tout d'abord, je tiens à remercier les Éditions Grasset et Netgalley pour ce partenariat.



Dans ce court témoignage, nous partons à la découverte de Ginette, bientôt 98 ans, dans son appartement, celui qu'elle habite depuis ses 10 ans, à l'exception de 3 ans : de 1942 à 1945. Et dans ces lieux, c'est sa vie qui défile : des portraits de son père, Gilbert son petit frère, tant attendu après 5 filles, Jojo son neveu, eux qui ne sont pas revenus de Birkenau. Mais encore les disques d'or de son fils Richard, batteur du célèbre groupe Téléphone en passant par les dessins des écoliers à qui Ginette raconte son histoire, elle qui pourtant pendant longtemps s'est tue, ou aussi les meubles, certains ont été laissés les collabos pendant qu'ils occupaient leur appartement. Des photos de famille aussi, enfin cet appartement c'est sa vie d'avant, pendant après, cette vie qu'elle nous raconte ici.



Ce témoignage est pour moi une pure merveille. Ginette Kolinka est une femme fabuleuse. Pourtant court, c'est tellement poignant ! Comme quoi, il n'y a parfois pas besoin de beaucoup de mots pour transmettre, faire ressentir des émotions.



J'ai aimé découvrir son appartement au fil des pages en même temps que son histoire pourtant si difficile. Parce que Ginette a connu l'enfermement, les camps, la faim, le froid et toutes les barbaries subies pendant cette Seconde Guerre Mondiale. Mais pour moi, Ginette c'est aussi la simplicité, l'amour, la joie, le sourire, la force, le courage, le bonheur. Ginette, c'est une ode à la vie tout simplement.



« On me demande pourquoi je souris tout le temps, mais parce que j'ai tout pour être heureuse ! » Merci pour cette leçon de vie, j'ai été ravie de vous rencontrer, vous m'avez mis un coup au cœur et je vous souhaite encore de longues années de bonheur.
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Retour à Birkenau

Ce témoignage m’a touché en plein cœur, bien que court, Ginette a su aller à l’essentiel pour nous rappeler l’horreur des camps d’exterminations. Malgré « l’adaptation » que les déportés juifs ont vécu dans ces camps de l’horreur, le plus dur à vivre est la faim. Enfin, c’est ce que retient l’auteure et ce qu’elle veut faire passer comme message. En effet, malgré l’absence d’humanité, malgré la violence, la mort, la puanteur, le manque d’hygiène, ce qui traumatisera le plus Ginette est le manque de nourriture qui la poursuivra encore après son retour des camps.



Le fait que cette dame soit surprise, même choquée par le retour à la vie normale de nos jours autour du camp avec des maisons qui se dressent, comme si rien ne s’était passé, ne me surprend pas. Tout comme cette envie de crier sur cette dame qui fait son footing sur les chemins du camp. En effet, après avoir vécu une telle horreur, je comprends que l’on ai dû mal à accepter ce genre de comportement. Tout comme je comprends son « choc » lorsqu’elle a réalisé que Auschwitz Birkenau était devenu un musée immaculé, sans odeurs, ni cadavres ; lorsqu’elle a réalisé la réalité de l’endroit où elle dormait, soit à côté des fours crématoires et de la taille du camp.



Ce témoignage est étonnant. Alors que d’horribles choses s’inscrivent dans la mémoire historique de notre société, son amitié avec deux filles m’a profondément ému : Simone Jacob devenue Simone Veil et Marceline Rosenberg devenue Marceline Loridan-Ivens. J’ai été touchée par l’humanité qui a découlé de leur comportement. Et malgré l’horreur qu’elles ont subis, le hasard qui les a fait rencontrer leur a permis de rester soudées, de s’aider, et de rester amies. Une part de légèreté dans une sombre histoire.



De Ginette Kolinka à Simone Veil, un long fossé les sépares. Alors que Simone Veil s’est « battue » pour parler des horreurs du camps, Ginette Kolinka a préféré rester silencieuse. Et sa raison me touche profondément. Mais laquelle me diriez-vous ? Je vous invite à lire son livre. Cependant, des années après cet horrible massacre, cette femme accepte de témoigner afin que perdure la mémoire, afin que l’on n’oublie jamais ce qu’elle et sa communauté à vécu.



Ayant moi-même eu l’honneur d’entendre le témoignage d’un déporté ( résistant ou juif, hélas je ne pourrais pas m’en souvenir, cela date de ma classe de CM2) et ayant pu visiter par moi-même, grâce à ma professeur de polonais, Auschwitz et Auschwitz Birkenau, ce témoignage ajouté par Ginette ne peut qu’une fois de plus me glacer le sang face à l’horreur qui a été fait entre les années 1930 à 1945. Tout comme je ne peux que confirmer le fait que la vie ait repris autour et dans le camp. Mais j’espère que ce ne sera pas au détriment de l’Histoire, et qu’on retiendra tous la leçon cette fois-ci.
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Retour à Birkenau

"Au nom de tous mes camarades

qui n'ont pas eu ma chance."



Un témoignage de Ginette Kolinka des horreurs qui se sont produites il y a moins d'un siècle ; on se demande "Mais comment des humains il y a si peu de temps ont été capable d'administrer ce genre de traitement à des êtres humains parfaitement semblable à eux ?"

Ce témoignage est bref et concis, le texte est concret et va droit au but.

Ce livre, c'est le genre de livre que l'on garde dans sa bibliothèque, et qui passe de génération en génération, et que chacun devrait lire car si il ne reste plus de preuves, de témoignages du passé, qu'est ce qui l'empêche de se reproduire? Ginette Kolinka a fait un cadeau à l'humanité en fournissant ce témoignage en espérant qu'il passe entre les mains et la conscience d'un maximum de personnes.

Au delà de ses 97 ans, Ginette Kolinka est une des ambassadrices de la mémoire de la Shoah.

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Retour à Birkenau

J'ai visité Auswhwitz-Birkenau au printemps (juin 2011), il faisait beau et nous étions en vacances. C'était verdoyant et le soleil brillait.



Même en ayant conscience des atrocités commises, on ne peut pas imaginer la boue, les cris et les silences, la faim, la peur.



Raison pour laquelle les témoignages des survivants sont importants, car les murs et la terre ne parlent pas. Mais il est aisé de comprendre qu'après la libération Ginette Kolinka est fait le choix du silence.



Comment raconter ?



Narrer comment ils n'étaient plus des humains et que pour éviter les coups et la mort, elle avait pris la décision de ne jamais se révolter.



Lors de sa première visite sur le camp depuis la libération, elle est stupéfaite de voir une femme y faire son jogging, mais le temps passe et les vivants occupent l'espace.

Aussi, Ginette Kolinka mentionne aux collégiens qu'elle accompagne "sous chacun de vos pas, il y a un mort."



Récit court et fluide. A lire et faire lire !
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Une vie heureuse

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez bien et que vous avez passé une belle semaine. Je vous retrouve ce soir pour vous parler de ce court mais poignant récit d’une femme tellement inspirante.



Ginette. Une femme extraordinaire. Un destin hors du commun. Une survivante du camp d’extermination de Birkenau. Si vous n’avez jamais entendu parler de ce petit bout de femme de 99 ans, je vous invite à y remédier de toute urgence. Un sourire permanent, de l’ergote a revendre pour continuer de témoigner dans les écoles françaises, à la rencontre des élèves, en quête de connaître sa vie. Une vie heureuse malgré l’horreur qu’elle a vécu. Une expérience inimaginable que seuls ceux qui l’ont connue peuvent comprendre.



Une passeuse de mémoire pour que JAMAIS les crimes commis ne soient oubliés. Un devoir de raconter la chance qu’elle a eue - comme elle aime a le rappeler - d’être la seule de sa famille à survivre et à rentrer chez elle. Sa volonté de transmettre un message d’amour pour empêcher la haine de vaincre.



Ginette habite le même appartement depuis ses dix ans. Une visite de ce lieu riche de souvenirs qui traversent le temps. Elle nous parle de sa famille, son père et son frère morts à Birkenau, ses sœurs, son mari, son fils Richard , batteur du groupe Téléphone. Une envolée vers les camps, inoubliables.



Chaque fois que j’entends cette femme s’exprimer, je la trouve si lumineuse, si positive. Qu’après avoir vécu le pire, il lui est impossible de se plaindre. Parce qu’elle est en VIE. Elle nous montre à quel point le plaisir se trouve sous nos yeux, dans les choses les plus simples de la vie. Observer la nature, admirer les fleurs, écouter les oiseaux chanter .Parce que Ginette a vécu l’enfer, elle ne peut que trouver la vie belle désormais.



&#xNaN« On me demande pourquoi je souris tout le temps. Parce que j’ai tout pour être heureuse » &#xNaN



Un récit poignant à découvrir absolument. Un appel à la tolérance, à l’amour de l’autre.



Connaissez-vous cette femme si inspirante ? Connaissez-vous son histoire ?
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Retour à Birkenau

📚 Extrait - "Je décide de me faire la plus petite possible, de ne jamais me révolter, de tout accepter."



🖊️ Ginette Kolinka livre un sincère témoignage, dans un court format. Pétri de sensations, de ressentis. On lit et Ginette Kolinka nous parle à l'oreille, de sa voix magnifique. Et met des mots sur l'indicible.



🖊️ "J'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins ?" Non, Ginette Kolinka, nous vous croyons.



🫂 Prenez deux heures de votre temps, lisez-le.
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Retour à Birkenau

Très émouvant et nécessaire témoignage de Ginette Kolinka, qui a été déportée à Birkenau en 1944 avec son père, son frère et son neveu et qui sera la seule à en revenir.

On passe par toutes les émotions en lisant ce court mais puissant témoignage : l'effroi, la tristesse, l'inquiétude, la joie... Si tout est important et nécessaire dans ce livre, j'ai aimé les dernières pages du livre où Ginette Kolinka raconte son travail d'accompagnatrice lors de voyages scolaires à Auschwitz, mais aussi son ressenti sur le fait de revenir sur les lieux 60 ou 70 ans après.

Je ne sais pas quoi dire d'autre à part lisez ce livre.
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Retour à Birkenau

J’ai eu l’idée et envie de lire le livre de Ginette Kolinka après l’avoir entendue au micro de Sonia Devillers le 23 janvier dernier. J’ai été tellement admirative de son énergie de vie compte tenu de son âge d’une part et de son vécu d’autre part. Elle parlait de son dernier livre Une vie heureuse. Il fait suite à Retour à Birkenau. Dans ce court récit, elle raconte ce qu’elle a vu et connu dans les camps d’extermination. Ce à quoi elle a survécu. Son quotidien de survie est marqué par les coups, la faim, le froid. Pendant longtemps elle a tu son passé tragique. Puis un jour elle est retournée à Birkenau et depuis lors, elle témoigne dans des établissements scolaires notamment afin que cette haine de l’autre qui a conduit à l’extermination de millions de Juifs ne recommence jamais. Contemporaine de Simone Veil et de Marceline Loridan-Ivens rencontrées à Birkenau, elle est moins connue. Respect.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-9h10/le-7-9h30-l-interview-de-9h10-du-lundi-23-janvier-2023-9299014



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Retour à Birkenau

Un témoignage poignant sur la déportation d'une jeune fille à Birkenau en 1944. Sur la vie au camps, les conditions de détention atroces. D'une jeune fille pleine de rêves Ginette devint une femme brisée. Elle vit à travers deux prismes et l'exprime très bien : celle qu'elle aurait pu être et celle qu'elle est devenue.



Dans toute cette terreur imposée il y a des pointes de joie : des rencontres pleines de bonté. Des actes pleins de courage également.



De cette période sombre de l'histoire jaillit ce récit touchant et accablant. Celui d'une survivante qui raconte, qui vit pour elle et ceux qui ne sont pas revenus.



'' Imaginez ''



Je pense qu'on ne peut qu'effleurer l'idée de l'horreur qu'elle a vécu lorsque l'on est pas nous-même un survivant.

Mais ce texte amène à énormément d'empathie. Merci Madame Kolinka d'apporter votre témoignage, poignant de vérité qui martèle encore une fois qu'il ne faut pas oublier
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Retour à Birkenau

Ayant eu la chance de rencontrer l'auteure, c'est sa voix que j'ai entendue en lisant son texte (j'ai la version J'ai Lu): ce témoignage est bouleversant, par sa sincérité, son honnêteté, sans voyeurisme, sans fausse pudeur. Elle aborde le concret du quotidien dans un camp, dans toutes ses dimensions, y compris les plus triviales, mais pourquoi taire l'ampleur de l'horreur. Elle dit ce dont elle se rappelle, ce qu'elle croit se rappeler, ce qu'elle ne comprenait pas ou a ignoré à l'époque et a appris ensuite.

Elle dit les relations humaines, la dureté le pouvoir la solidarité le chacun-pour-soi-pour-survivre dans ce monde où toute humanité semble avoir disparu.

Elle dit aussi le retour, le silence, l'indicible et peu à peu les mots qui se libèrent et libèrent.

Elle dit aussi combien il est important de dire, de savoir, de témoigner et la mémoire de ces faits qui disparaît parfois devant la propreté muséale des lieux aujourd'hui, la vie qui reprend ses droits pour les générations actuelles (la joggeuse, les batailles de boule de neige).

Elle dit aussi le souvenir et le poids des choix (monter dans le camion) qu'elle portera toute sa vie....

La construction est un peu étrange, non chronologique : le voyage jusqu'au camp, le quotidien puis les déplacements, puis la libération, puis retour sur l'arrestation, avant de reprendre sur le retour après guerre et comment elle a peu à peu pris le chemin vers la parole et le témoignage, l'importance des ses contacts avec les élèves de lycée.

C'est une lecture assez courte, accessible aux lycéens et même aux troisièmes qui ont ces questions au programme d'Histoire: à lire absolument !

en bref : un indispensable !
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Retour à Birkenau

L'auteure raconte avec simplicité le déroulement de son départ pour Birkenau, les petites phrases qu'elle a dites et avec lesquelles il a fallu vivre, son quotidien. Beaucoup d'émotion à la lecture de ce petit roman, à peine une centaine de pages, qui ne laisse pas intacte.
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Retour à Birkenau

Un petit livre poignant, qui laisse un peu le lecteur sur sa faim ; mais c'est cela qui fait sa force.L'auteur a enfoui tant de choses dans sa mémoire, cachées profondément, que nous ne pouvons que nous dire que tout ce qui n'est pas dit doit être encore plus affreux, plus inhumain.

Lors d'un voyage en Pologne en 2019, j'ai pu visiter Auschwitz I et Auschwitz II-Birkenau. Comme il est dit dans le livre Auschwitz I est un musée, poignant certes mais froid où l'on croise une multitude de touristes, de classes polonaises, israéliennes... trop nombreux pour que l'on puisse ressentir une émotion vraie. Par contre Birkenau... Autant de monde mais sur près de 400 fois la surface du précédent, autant dire que l'émotion est intense, même si il ne reste presque rien les nazis ayant tout fait sauter avant de partir. Il est quand même possible de voir la Judenrampe, les toilettes en béton et quelques baraquements. Ces images sont gravées dans ma mémoire et elles s'imposent à moi très souvent.

Non, elle n’exagère pas ! Bien au contraire.
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Retour à Birkenau

Déportée en 1944  avec son père, son frère et son neveu, Ginette Kolinka sera la seule à revenir de Birkenau.

Si elle annonce brutalement à sa mère la mort du reste de sa famille,elle ne raconte à personne, même pas à son mari, l'horreur de ce qu'elle a vécu. Les 26 kilos qu'elle pèse à vingt ans en disent bien plus long et la culpabilité de la survivante l'en empêche tout autant.

Il faudra la création de la fondation Spielberg, après le film la liste de Schindler pour que Ginette Kolinka accepte de se confier , avant que d’accompagner des groupes d'élèves à Birkenau.

Retour à Birkenau, où l'on croise fugitivement Marcelline (Loridan -Ivens) et Simone (Veil ) ,est un récit bref, cru, où Ginette Kolinka ne s'épanche guère, sauf à regretter la quasi aseptisation des anciens camps d'extermination, le décalage entre ce dont elle se souvient et ce que sont devenus ces endroits, parfois presque trop jolis au printemps. Afin d'imaginer le bruit , les odeurs, la promiscuité, la violence, le froid, il faut lire ce témoignage cru.

Il faut aussi deviner entre les lignes et les quelques détails qu'elle donne, presque en passant, la reconstruction de cette femme, qui ne pouvait se défaire de l'habitude prise au camp de baisser les yeux, qui a fait deux dépressions mais qui se réjouit de ce que ses sœurs ne l'aient pas considérée comme une déportée. Un récit nécessaire.
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Retour à Birkenau

Arrêtée en mars 1944, Ginette Kolinka sera déportée à Auschwitz-Birkenau avec son père, son frère et son neveu.



Un récit court mais marquant, à l’image des récits de Charlotte Delbo.

Elle exprime différents sentiments : la culpabilité d’avoir envoyé sa famille à l’usine à gaz, la force de caractère de vouloir s’en sortir, la honte et le silence après son retour et ce pendant près de 50 ans. Puis arrive la libération de la parole, de la transmission aux jeunes générations, pour ne plus entendre dire : « Je ne savais pas ».

Un récit fort avec des mots percutants, directs : droite, gauche, uppercut, vous en sortirez sonnés …
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Retour à Birkenau

Dans la lignée des témoignages de Simone Veil et de Marceline Loridan-Ivens et des romans de Jorge Semprun et Primo Levi, notamment, Ginette Kolinka nous retrace avec un insondable courage son "expérience" des camps de concentration avec tout le vocabulaire et les images scabreuses qu'un tel exercice nécessite.



Ce texte nous raconte une fois de plus la cruauté dont sont capables les Hommes, la honte qu'elle ressent et qui a été ressentie par la majeure partie des survivants et nous incite (ou devrait nous inciter) à ne pas oublier ce qui s'est passé pour, justement, que cela ne se reproduise plus, tout en suscitant une fois de plus cette interrogation en nous : comment l'humanité a-t-elle pu en arriver là ?
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Retour à Birkenau

Une émission, le roman de cette petite dame d’un âge certain, éclaire l’écran par sa mansuétude, très court, allant à l’essentiel de l’horreur sans manichéisme.

Ginette Kolinka, âgée de 94 ans, arpente de son physique de petite dame âgée, presque insignifiante, toute minuscule les écoles pour ne pas oublier, son discours est un lien reliant ces années sombres dans l’enfer des camps et ce présent en mouvement narrant l’indicible à ses élèves. De Birkenau, elle y retourne plusieurs fois par an, y accompagnant des jeunes écoliers et retrouve un paysage à la saveur âpre, d’amertume et nouvelle d’un nature balayant les structures du passé.

Ce court témoignage ne devait pas être dévoilé pour ne pas « embêter les gens », et grâce à La liste de Schindler film de Steven Spielberg, Ginette Kolinka commença à parler, pour aller à l’Union des déportés d’Auschwitz, de circonstance Ginette Kolinka se sentant complexée , timide et n’ayant pas fait d’études brise son armure pour s’ouvrir aux autres et cinquante-cinq ans après , retourne à Birkenau , et à chaque fois qu’elle y retournera aura cette réflexion glaçante tellement vrai à ses élèves.



« Surtout, fermez les yeux, ne regardez pas ! »

« Sous chacun de vos pas, il y un mort »



Aidé par Marion Ruggieri, journaliste et écrivain, Ginette Kolinka nous narre son passage au camp de concentration à Birkenau, comme le titre est révélateur, Retour à Birkenau, ouvre une blessure, le mot retour l’emporte encore une fois dans ce lieu où tant de personnes ont perdus la vie.

La pudeur, la timidité de Ginette Kolinka se diffuse dans ses pages où la mort rode à chaque instant, attendant, d’accueillir ses victimes dans l’antre de cette folie humaine. J’ai lu Si c’est un homme de primo Lévy, un roman narrant l'holocauste avec une telle froideur, un récit où l’homme est le prédateur de l’homme, Retour à Birkenau bouleverse par la détresse sourde de Ginette Kolinka, presque impalpable à l’horreur, transparente inconsciente des évènements, vivant comme Primo Lévy ce même enfer humain.

Ce court récit raconte l’histoire d’une jeune adolescente et de sa famille, dénoncée puis déporté séparé très vite de son neveu, petit frère et père, elle se retrouve toute seule dans l’antre des enfers, tel une âme en peine. Cette histoire glace par la froideur naturelle du récit, la sobriété des mots, le constat d’une jeune femme prise dans un fléau sans fin, secouée de toute part, rencontrant la mort à tout moment, l’amitié de deux jeunes filles Simone Jacob et Marceline Rosenberg.

Il y a le ces trajets, Marseille, Drancy, Birkenau, Bergen-Belsen, les usines Raguhm à Theresienstadt, en Tchécoslovaquie, et pour finir le retour au sanitaire à Lyon, ce périple grave en elle ces moments de froids, d’attente, de doute, de faim, de mort, de solitude, et d’espoir.

Une scène forte du roman se remémore au destin de cette jeune fille, venant d’apprendre inconsciemment qu’elle a envoyé son frère et son père à la mort des chambres à gaz, isolée des autres, vêtue comme une souillon d’une jupe et d’un tricot, Simone lui offre une robe qui lui sauvera la vie,



« Perdre le moral c’est précipiter la mort. »



Le lien entre ces trois femmes reste indéfectible, l’une devenu une personne politique importante pour la vie française et des femmes, Simone Weil, l’autre cinéaste Marceline Loridan-Ivens et enfin notre Ginette Kolinka, travaillant sur des marchés. Ces femmes resteront amies, d’une amitié inusable gravé d’un passé de déportation dans les camps de la mort.

Ce roman je l’ai dévoré en une fraction e seconde, une brisure du temps fige ce douloureux récit simple, de cette jeune femme crédule, innocente, ne cherchant pas à réfléchir, se mouvant au grès des situations, dans une flexibilité naturelle, une âme gentille au cœur noble, tel un ange perdu dans l’antre de l’enfer.



J 'aime cette pudeur de cette dame, se résumant avec cette dernière phrase.



"J 'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins ."







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Pas ce soir, je dîne avec mon père

Big a 30 ans, un père de 55 ans, assez encombrant, un fiancé né jour le même jour, le même mois et la même année que son père, et un amant qu'elle fait littéralement tourner en bourrique. Mais le principal homme de sa vie (et du roman) c'est son père; qui lui raconte ses aventures, partage sa sexualité avec elle, ne fait preuve d'aucune pudeur... Un père-copain plus qu'un père "classique". Un père qui lui présente sa petite amie d'à peine 18 ans le soir de son anniversaire.



Le sujet choisi par Marion Ruggieri est intéressant. Elle aborde des thèmes qui sont dans l'air du temps: les vieux qui refusent le temps qui passe, les trentenaires qui jouent aux ados, la dictature de la maternité pour les femmes à partir de trente ans, le choix d'un compagnon, la référence au père, la construction de soi par rapport à ses parents. Loin de se prétendre une oeuvre sociologique (l'ensemble n'est pas prétentieux) on est pourtant bien dans les années 2000 et ses travers. L'auteur ne tombe pas non plus, me semble t-il, dans un déballage personnel de questions existentielles. L'ensemble a donc plutôt bon fond. Par contre, ce qui est peu moins pertinent, c'est la forme. Beaucoup de souvenirs de l'enfance de la narratrice viennent à mon goût parasiter le fil du récit. Les allers retours entre passé et présent sont perturbants. On comprend bien qu'elle essaye, en nous montrant l'enfance de Big, d'éclairer son présent, sa relation aux hommes et à son père, mais cela n'est pas toujours probant.



Un premier roman prometteur donc, qui ne laissera pas forcément une trace indélébile dans ma mémoire, mais qui offre des pistes de réflexion pertinentes sur la société actuelle. Je lirais certainement le second roman de cette jeune femme, en l'espérant plus abouti et structuré que son premier essai....



http://manoulivres.canalblog.com/archives/2013/01/10/26103338.html
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Pas ce soir, je dîne avec mon père

Marion à la trentaine. Elle est très proche de son père, un cinquantenaire qui refuse de vieillir et qui multiplie les conquêtes avec plus ou moins de bon goût. Marion jette un regard critique sur cette génération de parents qui se veut plus jeune que ses enfants. Elle passe aussi au crible ses aventures amoureuses et ses échecs relationnels.



Pouah! Je ne suis pas contre un peu de vulgarité quand c'est justifié. Mais là, y'a de l'abus! Tout n'est que turpitude et grivoiserie! Et la finesse a été bien ouvertement abandonnée au profit du sensationnel et de la psychologie de bas étage! Pouah pouah pouah!
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Retour à Birkenau

Ce livre devrait être mis dans les mains de tous les jeunes. Il devrait être obligatoire dans le programme scolaire.



Ce témoignage de cette femme nous livre les horreurs qu’elle a vécu pendant sa déportation.

C’est poignant et émouvant. J’aurais aimé plus de pages plus de détails mais est ce vraiment le but de ce livre?



En tout cas je ressort de cette lecture remuée de cette histoire qui malheureusement à existé il n’y a pas si longtemps que cela
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