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Citations de Marquis de Sade (581)


Voilà une bonne journée ! Je ne mange jamais mieux, je ne dors jamais plus en paix que quand je me suis suffisamment souillé dans le jour de ce que les sots appellent des crimes
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l'imagination ne nous sert que quand notre esprit est absolument dégagé de préjugés : un seul suffit à la refroidir. Cette capricieuse portion de notre esprit est d'un libertinage que rien ne peut contenir ; son plus grand triomphe, ses délices les plus éminentes consistent à briser tous les freins qu'on lui oppose ; elle est ennemie de la règle, idolâtre du désordre et de tout ce qui porte les couleurs du crime."
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Je suppose une société où il sera convenu que l'inceste (admettons ce délit comme tout autre), que l'inceste, dis-je, soit un crime : ceux qui s'y livreront seront malheureux, parce que l'opinion, les lois, le culte, tout viendra glacer leurs plaisirs ; ceux qui désireront le commettre, ce mal, et qui ne l'oseront, d'après ces freins, seront également malheureux ; ainsi la loi qui proscrira l'inceste n'aura fait que des infortunés. Que dans la société voisine, l'inceste ne soit point un crime, ceux qui ne le désireront pas ne seront point malheureux, et ceux qui le désireront seront heureux. Donc la société qui aura permis cette action conviendra mieux aux hommes que celle qui aura érigé cette même action en crime.
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La bienfaisance est bien plutôt un vice de l'orgueil qu'une véritable vertu de l'âme.
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Mais quand une société entière commet les mêmes fautes, elle se les pardonne assez communément.
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Marquis de Sade
La seconde raison pour laquelle on doit anéantir la peine de mort, c’est qu’elle n’a jamais réprimé le crime, puisqu’on le commet chaque jour aux pieds de l’échafaud.
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J'aurai deux plaisirs à la fois, celui de jouir moi-même de ces voluptés criminelles et celui d'en donner des leçons, d'en inspirer les goûts à l'aimable innocente que j'attire dans nos filets.
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Le moribond
[...] Va, prédicant, tu l'outrages ton dieu en me le présentant de la sorte, laisse-moi le nier tout à fait, car s'il existe, alors je l'outrage bien moins par mon incrédulité que toi par tes blasphèmes. Reviens à la raison, prédicant, ton Jésus ne vaut pas mieux que Mahomet, Mahomet pas mieux que Moïse, et tous les trois pas mieux que Confucius qui pourtant dicta quelques bons principes pendant que les trois autres déraisonnaient ; mais en général tous ces gens-là ne sont que des imposteurs, dont le philosophe s'est moqué, que la canaille a crus et que la justice aurait dû faire pendre.

Le prêtre
Hélas, elle ne l'a que trop fait pour l'un des quatre.

Le moribond
C'est celui qui le méritait le mieux. Il était séditieux, turbulent, calomniateur, fourbe, libertin, grossier farceur et méchant dangereux, possédait l'art d'en imposer au peuple et devenait par conséquent punissable dans un royaume en l'état où se trouvait alors celui de Jérusalem.
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La dévotion est une faiblesse inhérente aux époques de l'âge, ou de la santé. Dans le tumulte des passions, un avenir dont on se croit très loin inquiète peu communément, mais quand leur langage est moins vif... quand on avance vers le terme...quand tout nous quitte enfin, on se rejette au sein du Dieu dont on entendit parler dans l'enfance...
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Les aliénés sont admis de deux manières à l'Hospice de Charenton. Les uns y sont envoyés par ordre de M. le Conseiller d’État, Préfet du Département de la Seine, les autres y sont reçus des mains mêmes de leurs parents ou de leurs amis, sans que l'autorité intervienne aucunement dans leur détention. L'état d'aliénation des premiers est toujours constaté avec beaucoup de soin, avant qu'on ne les conduise à l'Hospice. Mais il n'en est pas de même pour les seconds : un simple certificat d'officier de santé souvent inconnu et qui peut être gagné par des parents intéressés à se débarrasser d'un individu qui les gêne, suffit pour ôter momentanément et peut-être indéfiniment la liberté à des personnes capables d'en jouir et qui n'ont rien fait pour mériter d'en être privées.

(Hippolyte de Colins, De l'hospice de Charenton)
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Or n'est-il pas coupable celui qui, connaissant le mal, en gémissant dans le fond de son cœur, et qui devant avoir l'autorité nécessaire pour le faire finir, le souffre par crainte ou par faiblesse ?

(Hippolyte de Colins, De l'hospice de Charenton)
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Dolmancé : Soit ; mais pour mieux convaincre Eugénie de tout ce que nous allons lui débiter sur le plaisir, quel inconvénient y aurait-il que vous la branliez devant moi, par exemple ?
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Marquis de Sade
C'est une chose très différente que d'aimer ou que de jouir ; La preuve en est qu'on aime tous les jours sans jouir et qu'on jouit encore plus sans aimer.
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Il est aussi impossible de cesser de vous aimer, qu'il l'est de se défendre de vous ; mon âme uniquement modifiée par les impressions de vos traits ne peut plus se soustraire à leur empire, et l'on m'arracherait plutôt mille fois la vie qu'on ne détruirait mon amour. (Valcour)
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Il faut plaindre ceux qui en ont de singuliers [des goûts] mais ne les insulter jamais: leur tort est celui de la nature; ils n'étaient pas plus les maîtres d'arriver au monde avec des goûts différents que nous ne le sommes de naître ou bancal ou bien fait. Un homme vous dit-il d'ailleurs une chose désagréable en vous témoignant le désir qu'il a de jouir de vous ? Non, sans doute; c'est un compliment qu'il vous fait; pourquoi donc y répondre par des injures ou des insultes ? Il n' y a que les sots qui puissent penser ainsi; jamais un homme raisonnable ne parlera de cette matière différemment que je le fais, mais c'est que le monde est peuplé de plats imbéciles qui croient que c'est leur manquer que de leur avouer qu'on les trouve propres à des plaisirs, et qui, gâtés par les femmes, toujours jalouses de ce qui a l'air d'attenter à leurs droits, s'imaginent être les Don Quichotte de ces droits ordinaires, en brutalisant ceux qui n'en reconnaissent pas toute l'étendue.
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- Avez-vous toujours été sage, dit Dubourg à Justine, pour en venir cette fois à son but ?
- Hélas ! monsieur, répondit celle-ci, je ne serais ni aussi pauvre, ni aussi embarrassée, si j'avais voulu cesser de l'être.
- Mais à quel titre alors prétendez-vous donc que des gens riches vous soulagent, si vous ne les servez en rien ?
- Oh ! monsieur, je ne demande pas mieux que de rendre tous les services que la décence et ma jeunesse me permettent de remplir.
- Je ne parle pas de servir, moi : vous n'êtes ni d'âge ni de tournure à cela ; je vous parle d'être utile aux plaisirs des hommes. Cette vertu, dont vous faites un si grand étalage, ne sert à rien dans le monde ; vous aurez beau fléchir aux pieds de ses autels, son vain encens ne vous nourrira point : la chose qui flatte le moins les hommes, celle dont ils font le moins de cas, celle qu'ils méprisent le plus souverainement, c'est la sagesse de votre sexe. On n'estime aujourd'hui, mon enfant, que ce qui rapporte ou ce qui délecte ; et de quel profit ou de quelle jouissance peut nous être la vertu des femmes ? Ce sont leurs désordres qui nous plaisent et qui nous amusent ; mais leur chasteté nous ennuie. Quand des gens de notre sorte donnent, ce n'est jamais que pour recevoir. Or, comment une petite fille comme vous, assez laide, assez bête d'ailleurs, peut-elle reconnaître ce qu'on fait pour elle, si ce n'est par l'abandon de son corps ?
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Juliette et Justine, toutes deux filles d'un très riche banquier de Paris, furent élevées jusqu'à l'âge de quatorze et quinze ans dans l'une des plus célèbres abbayes de Paris. Là, aucuns conseils, aucuns livres, aucuns maîtres ne leur avaient été refusés ; et la morale, la religion, les talents semblaient, à l'envie l'un de l'autre, avoir formé ces jeunes personnes.
A cette époque fatale pour la vertu des deux jeunes filles, tout leur manqua dans un seul jour. Une banqueroute affreuse précipita leur père dans une situation si cruelle, qu'il en périt de chagrin ; sa femme le suivit un mois après. Deux parents froids et éloignés délibérèrent sur ce qu'ils feraient des jeunes orphelines. Leur part d'une succession absorbée par les créances se montait à cent écus pour chacune. Personne ne se souciant de s'en charger, on leur ouvrit la porte du couvent, et on leur remit leur dot, en les laissant libres de devenir ce qu'elles voudraient.
Juliette, vive, étourdie, fort jolie, méchante, espiègle, et l'aînée des deux, ne parut touchée que du plaisir de ne plus végéter dans un cloître sans réfléchir au cruel revers qui brisait ses chaînes. Justine, plus naïve, plus intéressante, âgée, comme nous l'avons dit, de quatorze ans, ayant reçu de la nature un caractère sombre et romantique, sentit bien mieux toute l'horreur de sa destinée ; douée d'une tendresse, d'une sensibilité surprenante, au lieu de l'art et de la finesse de son aînée, elle n'avait qu'une ingénuité, une candeur qui devait la faire tomber dans bien des pièges.
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Les rêves sont des mouvements secrets qu'on ne met pas assez à leur vraie place .
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C'est une chose très différente que d'aimer ou que de jouir : la preuve en est qu'on aime tous les jours sans jouir et qu'on jouit encore plus souvent sans aimer .
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(à propos de la peine de mort)
On doit supprimer cette peine, en un mot, parce qu'il n'y a point de plus mauvais calcul que celui de faire mourir un homme pour en avoir tué un autre, puisqu'il résulte évidemment de ce procédé qu'au lieu d'un homme de moins, en voilà tout d'un coup deux, et qu'il n'y a que des bourreaux ou des imbéciles auxquels une telle arithmétique puisse être familière.
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