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Critiques de Martin Caparros (33)
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Tout pour la patrie

Même si je n’apprécie pas d’utiliser ces formules nouvelles, je dois bien avouer que la lecture du roman de Martin Caparrós, "Tout pour la patrie", m’a fait "sortir de ma zone de confort". L’auteur est Argentin et je lis très peu de littérature étrangère. Le football y est très présent et je n’aime pas particulièrement ce sport…



Nous sommes en effet à Buenos Aires en 1933 et le pays est sens dessus dessous. Sa star du ballon rond Bernabé Ferreyra a disparu. Andres Rivarola, ami d’Ayala, dealer du joueur, va être missionné pour partir à sa recherche. Un assassinat perpétré dans un quartier de la ville va changer la donne. Le scandale n’est pas loin…



Aux confins du roman policier et de la fresque historique, voire politique, cet ouvrage a, certainement beaucoup d’atouts. Pour autant, il ne m’a pas emportée et, si je l’ai terminé, c’est plus par honnêteté que par plaisir. J’ai été en quelque sorte "bloquée" par l’écriture. Celle des dialogues, beaucoup trop présents à mes yeux, a très vite commencé à m’irriter. Tel un petit bruit répétitif qui devient insupportable, l’utilisation récurrente des expressions "dit-il", "crie-t-il" renvoyées en début de phrase, alors que le personnage est parfaitement identifié, m’a vite empêchée de goûter au reste.



- "Te fais pas des idées, Andrès. Ça n’a rien de personnel."

M’arrête-t-elle net, avec deux longueur d’avance…

- "Parce que tu t’imagines qu’au début elle y a cru ?"

Dit Raquel…..



Le tango et, notamment celui de Carlos Gardel, dont je suis fan, a une grande place dans le paysage. Le côté enquête policière est plutôt intéressant. Le personnage d'Andrès, anti-héros de type loser, est attachant et la situation de l'Argentine à cette époque est bien abordée. Si je n'ai pu savourer cette histoire, malgré les points positifs que je viens d'évoquer, c'est bien parce que l'écriture n'était visiblement pas faite pour moi et j’en ressens une grande déception.



Je remercie Babelio et les Editions Buchet-Chastel pour cette lecture.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Living

D’une écriture fluide et limpide, Martin Caparros nous entraîne dans l’existence de Nito, un jeune garçon au fort potentiel. Mêlant Histoire de l’Argentine à l’histoire d’un jeune garçon, c’est un roman plein de cynisme et d’humour. Les personnages sont attachants, on tourne les pages avec avidité pour connaître la suite.



Certains passages sont extrêmement crus, obscènes et choquants. On assiste à une évocation sans complaisance de la réalité. C’est dur. Mais c’est un roman sans concessions sur la réalité de tout un peuple.
Lien : http://chroniqueslitteraires..
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Ñamérique : Un voyage dans le présent de l'Amériqu..

Aujourd’hui je vais évoquer Ñamérique pavé (près de mille pages) incroyable de Martin Caparrós. Le livre est sous-titré Un voyage dans le présent de l’Amérique hispanique. Il est notamment l’auteur d’un formidable essai sur la malnutrition intitulé La faim. Le journaliste argentin qui vit actuellement en Espagne a publié ce nouvel ouvrage en 2021, il est à présent disponible en français. Ce texte foisonnant est une plongée dans ce vaste espace qu’il nomme Ñamérique à travers une enquête de terrain dans de nombreux pays au fil de plus de trois décennies.

L’auteur résume ainsi son ambition : « j’aimerais savoir ce qu’est la Ñamérique au-delà des folklores, de l’artisanat et autres nostalgies. Essayer de découvrir ce qu’elle est et comment elle va aujourd’hui, après tant de changements, au-delà des lieux les plus communs, au-delà des prétendus esprits. Essayer de le découvrir en regardant davantage le banal, et moins l’extraordinaire. Fuir les clichés telluriques, estampillés « latino-américain », pour épier les vies, les relations, les idées. Regarder, écouter, penser, se souvenir, raconter : être surpris – si seulement –, imaginer que j’ai saisi quelque chose. » Il est persuadé de pouvoir trouver une certaine homogénéité autour du terme Ñamérique malgré les évidentes différences : Argentine, Chili, Mexique, Bolivie, ce sont au total une vingtaine de pays qu’il visite pour mener à bien son enquête. Il termine la rédaction de l’ouvrage en pleine pandémie de Covid-19 ce qui oriente certaines de ses réflexions notamment sur les inégalités (l’accès au vaccin est ici archétypique). Le livre alterne les chapitres consacrés à des villes avec des chapitres plus thématiques où le journaliste met en exergue les liens qui permettent à son concept princeps d’émerger et d’être développé. Le lecteur suit Martin Caparrós à Bogota, Caracas, Managua, El Alto, Buenos Aires, Miami, La Havane et quelques autres cités emblématique de la Ñamérique. Ce voyage immersif est passionnant, il décrit avec précision l’environnement, les populations, la culture, les mœurs, les difficultés et les joies. Le style est très accessible, il cite de nombreux enquêtés qui témoignent et apportent leur pierre à cet édifice humaniste. Martin Caparrós embarque le lecteur à ses côtés, il a une façon d’écrire et de s’exprimer (il use de nombreuses parenthèses qui lui permettent de pertinentes digressions) qui implique et met en position d’observateur actif. Dans tout l’essai l’auteur explore les facettes de ce continent uni et divers. Il aborde de multiples thèmes : pauvreté, urbanisation, drogue, foi, passé colonial hispanique, politique, dictature, économie, lien avec les Etats-Unis, etc. Il explique : « en Amérique latine, pendant trois siècles, il n’y a pas eu de patries, car deux lointaines patries l’occupaient. Et avant ça, il n’y avait pas d’Amérique. Que cela nous plaise ou non, l’Amérique en tant qu’idée est une invention de cette invasion : l’invention de l’Amérique. » L’un des traits unificateurs est la langue espagnole malgré les innombrables variantes et réappropriations qu’il énumère. Il précise : « peut-être que 10% de la population ñaméricaine parle une des langues indigènes – et presque tous parlent aussi le castillan. Dans tous les cas, c’est nettement une minorité. » Il ajoute : « Amérique latine est devenu un terme puissant. Il résume les deux tiers d’un continent aussi varié : toute l’Amérique du Sud, la quasi-totalité de l’Amérique centrale, une grande partie des Caraïbes et le sud de l’Amérique du Nord. L’Amérique latine couvre plus de 20 millions de kilomètres carrés, soit un septième des terres émergées de la planète. Elle est habitée par quelques 640 millions de personnes. » Les chiffres et les statistiques sont nombreux, souvent désespérants mais utiles pour bien appréhender la réalité de cet espace où dominent les ressources naturelles qui sont le principal atout exploité à outrance et vendu aux plus offrants et les inégalités criantes. Il affirme données à l’appui : « un Ñaméricain sur trois ne mange pas selon ses besoins. » Plus loin il conclut : « en résumé simplifié : la paupérisation augmente la criminalité, la criminalité augmente un peu l’insécurité, les médias augmentent fortement le sentiment d’insécurité et les honnêtes citoyens demandent à l’homme fort de sévir sévèrement. En d’autres termes : plus de violence de l’état. (...). Sans changements radicaux, la Ñamérique continuera d’être la terre de l’inégalité, de la violence, des migrations, des matières premières, des drogues, du machisme, de la pauvreté pour tant de personnes. »

Ñamérique est une enquête démesurée, une tentative d’embrasser d’une seule traite tout cet espace géographique qui va de Miami à Ushuaia en passant par Mexico et Lima. Le journaliste est intéressé par les thématiques de l’inégalité, de la faim et de la pauvreté. Ses voyages d’une métropole à l’autre sont autant d’escales dans un périple à la rencontre de ceux qui font la richesse et la vie de la Ñamérique. Le constat est assez sombre ; l’auteur est lucide et inquiet pour l’avenir de cette contrée immense, riche de matières premières mais ayant peu d’industrie et de services et aux populations fortement paupérisées et inégalitaires. Cette plongée dans des terres de contrastes est ébouriffante.

Voilà, je vous ai donc parlé de Ñamérique de Martin Caparrós paru aux éditions Gallimard.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Tout pour la patrie

Andres surnommé Petit est un petit gars malin (ou qui se croit malin???) qui ne réussit pas trop dans la vie : sa femme l’a quitté, sa brave mère l’insupporte, il n’a plus de boulot, il échoue à écrire les tangos qui feraient de lui un vrai poète et Raquel, flamboyante rousse libérée dite « La Russe «  ne répond pas à son amour…



Un déclic de hasard va lancer cette petite gouape minable et sympathique vers une aventure, une vraie, et pas des plus marrantes. Du genre qui s ‘emballe et qu’on ne sait plus comment arrêter.



Son copain Le moineau le met en relation avec Bernabée, le footballeur-culte dont il est le dealer. Bernabée le jette dans les mains manipulatrices de son employeur, l’homme d’affaires-truant Cuitinio aux procédés pour le moins crapuleux, et l’amène à enquêter sur l’assassinat de sa maîtresse, elle-même fille du meneur d’une faction fasciste dont la fille a été assassinée dans des conditions louches, croisant au passage un journaliste véreux et un policier corrompu.



Andres n’est pas vraiment persuadé qu’il vaut beaucoup mieux qu’eux, et d’ailleurs sa rencontre avec une jeune anarchiste prêt à se sacrifier à sa cause va achever de l‘en convaincre.







Tout se passe à Buenos Aires en 1933, où un pouvoir politique corrompu met le pays à genou dans un contexte de crise économique entretenue par l’intimidation. Football opium du peuple, monde des affaires, politique, police et médias, tous aussi vendus les uns que les autres, sont au rendez-vous de ce tableau pointu d’une société en déliquescence.



Et on croise incessamment Borges en sa jeunesse encore inaboutie, fascinant dandy hilarant dans sa vanité inutile ...



Bref, roman loufoque, pétillant d’humour et de gouaille, qui dépeint des personnages dont l’errance, en forme de cavalcade, est aussi désespérée que poétique, et raconte un microsome social ancré dans une réalité historique. Gouleyant à souhait !
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Tout pour la patrie

RESUME

Dans les années 30, au cours de la crise financière en Argentine, Andrès Rivarola qui vivote, mi journaliste, mi compositeur de tango se laisse embarquer dans une affaire de disparition d’un célèbre footballeur. Mal lui en prend car la mort d’un personnage clé vient perturber le début de son enquête et l’emmène dans l’Argentine instable de l’époque.



CRITIQUE

Usant d’un langage familier, l’auteur nous fait suivre les recherche d’Andrès Rivarola, un amateur ! Il se retrouve dans des pièges où la société Argentine corrompue ne le ménage pas. Naïf, il tente de se sortir des différents traquenards en usant de son « bagou ». Le livre est en effet, très bavard ! Trop ? Même si la description de la vie en Argentine dans les années 30, n’est pas inintéressante, entrer dans l’intrigue est cependant, difficile. On y côtoie Borges ou encore Gardel. La faune des nantis est corrompue, mafieuse et intrigante. On y manipule Andres. On ne sait pas vraiment si on oscille entre un policier ou une chronique d’un pays qui a du mal à vivre pendant la crise des années 30

Merci à Babélio et à Buchet Chastel pour ce livre reçu dans le cadre de masse critique



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La Faim

Ma lecture date un peu mais je me souviens de ce livre comme d'un véritable coup de poing. J'en conseille la lecture à tous. C'est un pavé, indéniablement, mais cela permet de se décentrer, de mieux comprendre une bonne partie de l'humanité. Et peut-être d'agir ?

Une chose est sûre pour moi, désormais. Vaincre la faim est une "simple" question de volonté politique.
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À qui de droit

Un beau texte sur la conscience politique..
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La Faim

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Living

Nito voit le jour de la mort du général Peron. Signe funeste s'il en est, qui n'empêchera notre protagoniste de confondre son destin avec celui de l'Argentine. De petites déceptions en désenchantements nationaux, le jeune garçon louvoie entre une mère qui entend être une femme libre et un père très tôt disparu. Cherchant des réponses, Nito se découvre l'improbable don de prédire la mort des gens, ce qui pourrait être tragique sans ses inénarrables talents de bonimenteur. Acoquiné avec un gourou brésilien, puis un mystérieux artiste conceptuel, Nito utilise ses dons pour draguer le peuple sur les voies de Dieu et de l'art et ment comme un arracheur de dents. Vient enfin le concept génial, macabre et grinçant, qui entend révolutionner l'industrie de l'embaumement : faire de nos chers disparus des ornements de salons. Le "living", joyeusement polysémique, offrira-t-il à Nito la destinée qu'il attend de pied ferme?

Roman picaresque, si l'on veut, provocateur, sarcastique, Living a les défauts de ses qualités. Caparros embrasse d'un même mouvement destin national et loufoquerie personnelle, agglomère la vie, la mort, la religion, l'art, le sexe, et qui trop embrasse... Non, pas tout à fait. Si la narration est chantournée, du fait d'un narrateur qui adore s'écouter parler, elle regorge néanmoins de perles, de grands moments de cynisme, sorte de philosophie de comptoir ou de prêche (loin de moi l'idée de tracer des parallèles...). Ajoutez à cela un talent certain de satiriste, un style tout en formules "dans-ta-face", et vous obtenez un roman ample et ambitieux, un peu bavard sans doute. Mais je veux bien attribuer personnel à mon goût personnel pour les narration concentrée et l'économie d'effets.
Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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Ñamérique : Un voyage dans le présent de l'Amériqu..

L’auteur se propose, dans cet ouvrage de plus de 700 pages, de découvrir, au-delà des clichés, ce qu’est l’Amérique latine profonde, ce qu’il appelle la Ñamérique, ce qui fait qu’on parle d’elle comme d’un tout, mais avec ses diversités et particularités.
Lien : https://www.journaldequebec...
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À qui de droit

Ce roman qui oscille entre le ­désenchantement et la lumière se conclut sur une note surprenante, alors que l’éditrice du roman de Carlos entre en scène en dévoilant son vrai visage.
Lien : http://www.journaldequebec.c..
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À qui de droit

Avec « A qui de droit », Martín Caparrós revient sur les années de dictature et leurs séquelles.


Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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La Faim

Un livre MAJEUR, une terrible enquête et pourtant tellement humaine, tellement proche de la condition humaine.
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