AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Martin Mongin (66)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Francis Rissin

Lecture surprenante, peut être lu en plusieurs temps, sauf si on veut saisir enfin (?) Francis Rissin. Voyage en France. Chaque histoire est différente et on se demande quel sera le prochain chapitre Beaucoup de références géographiques Détails très fouillés
Commenter  J’apprécie          00
Francis Rissin

Ce livre est ambitieux, et son idée de départ est originale. On se perd néanmoins dans les détails inutiles et un certain verbiage, et surtout l’ouvrage pêche par la faiblesse de ses voix narratives. A vrai dire, il n’y en a guère qu’une, et on aurait aimé que la multiplicité des narrateurs se retrouve dans des styles différenciés. Houellebecq est moins ambitieux mais plus convaincant aussi dans ses dystopies. A presque 700 pages, mieux vaut (re) regarder un film de David Lynch.
Commenter  J’apprécie          80
Francis Rissin

Je n'avais encore jamais lu un truc pareil.

Dans des petites communes perdues de l'Ain, des affiches apparaissent soudainement sur tous les murs. En lettres blanches sur fond bleu (comme sur les affiches Ricard), jaillit le nom de "FRANCIS RISSIN". Et le phénomène s'étend à toute la France. Mais qui est Francis Rissin ? Que veut-il ? Que représente-t'il ? C'est ce que ce roman, difficile à résumer et à raconter, va tenter d'expliquer tandis que sa lecture se transforme en expérience littéraire fiévreuse.

Car Martin Mongin entremêle les genres, passe d'une étude universitaire à une enquête policière, y ajoute un récit journalistique, saupoudre le tout de fantastique, ajoute une touche mystique, une dose artistique et des élans poétiques. Sa narration vire au cauchemar, puis à la farce, jusqu'à ce que l'on perde pied. Mais paradoxalement, ça reste lisible, et on a même envie d'aller plus loin, d'en savoir plus -quitte à avoir parfois le tournis et à se mettre à douter de ce qu'on lit.

Car l'auteur s'amuse avec les mots : il déchire ses phrases et recolle les lambeaux un peu plus loin ; il attribue les mêmes noms à des personnages différents. D'où un effet stupéfiant, quasi-hallucinatoire, comme si en clignant des yeux un seul instant, tout avait changé et qu'on ne lisait plus le même roman. Mongin nous maintient en perpétuel décalage, et il y a quelques chose de jouissif à être baladé de la sorte.

Reste une impression étrange quand on referme ce livre : il parle de la France, mais on ne sait pas exactement de quelle France -bien qu'elle paraisse parfois douloureusement proche de notre pays actuel. Et malgré la poésie, la cocasserie et les réflexions philosophiques, ça fait drôlement peur.
Commenter  J’apprécie          3916
Francis Rissin

Francis Rissin : cet homme est une légende. Songez : personne ne l’a jamais rencontré et pourtant tout le monde le connait.



Son nom est apparu un jour sur des affiches bleues, puis des colloques ont eu lieu, un véritable culte s’est mis en place. Et pourtant…..



Ce roman se compose de onze récits enlevés, onze voix qui lorgnent tour à tour vers le roman policier, le fantastique, le journal intime ou encore le thriller politique, au fil d’une enquête paranoïaque et bardée de références culturelles sur l’insaisissable Francis Rissin.



Au fil de ma lecture, ce nom est devenu une obsession : qui est-il ? Ce que les récits disent de lui est-il vrai ?



Une lecture qui m’a presque rendue parano tant Francis Rissin est inatteignable, insaisissable.



Une lecture parfois fastidieuse, pleine de trop de détails qui ne font pas avancer la narration. Même si ceux qui sont à la recherche de Francis Rissin parcourent eux des kilomètres à travers la France.



Un OVNI littéraire.



L’image que je retiendrai :



Celle des noms des petits bourgs de la France profonde, parfois des patelins à côté de chez moi.
Lien : https://alexmotamots.fr/fran..
Commenter  J’apprécie          40
Francis Rissin

Alors je m'arrête à la 350 ème page car je commence vraiment à m'ennuyer avec ce Francis Rissin ...

J'ai déjà trouvé le premier chapitre assez imbuvable : trop de références, trop de disgressions, trop de pages mais je me suis accroché. Les suivants m'ont plus intéressé mais avec toujours ce sentiment que toutes ces pages et histoires ne mènent à rien.



Alors oui c'est bien écrit, oui c'est bourré de références littéraires, politiques et géographiques mais à part ça je n'ai pas saisi le sens de ce roman ? Plus ça allait, plus je me disais que j'étais trop bête pour y comprendre le sens. En lisant les avis ici, effectivement je crois que je ne dois pas être assez cultivé pour comprendre le message de l'auteur.



Mais je me permets quand même de le dire : c'est un roman très prétentieux et élitiste mais pas par sa qualité. Clairement, l'auteur ne cherche qu'une chose : nous prouver qu'il sait écrire et être différent. Mais nous, pauvres lecteurs, où est notre plaisir ?
Commenter  J’apprécie          73
Francis Rissin

Curieux roman que ce Francis Rissin, tant dans la forme que dans les thèmes abordés.

Pas facile de savoir comment apprécier et noter cette oeuvre : du positif pour l'originalité de la construction en onze chapitres/nouvelles aux styles et histoires variés (et encore, les différences de styles ne sont pas si marquées que ça, en définitive) mais bien évidemment subtilement intriqués par le fil rouge - ou plutôt l'affiche bleue - de Francis Rissin (dans le même genre, je conseillerais aussi - ou plutôt - Gloire de Daniel Kehlmann) et un certain suspense qui nous pousse, intrigués, à tourner les pages afin de lever les différents coins du voile de mystère qui dissimule cet insaisissable personnage-titre ; mais aussi du négatif pour l'ennui qui s'est à de nombreuses reprises installé et au final la question que je me suis posée : "Tout ça pour ça ?". Une indéniable inventivité et des qualités de narration, des références littéraires et une réflexion politico-sociologique certainement intelligentes et intéressantes... néanmoins un plaisir de lecture assez tiède dû à un peu de "trop" : peut-être pour commencer trop d'avis dithyrambiques - de libraires, de journalistes, d'auteurs - insérés en citations dans la version Pocket (des esprits chagrins pourraient y flairer une opération marketing bien orchestrée), en tout cas trop de pages (plus resserré, ce pavé en aurait sûrement été plus rythmé et percutant), et surtout trop de noms de personnages (que ceux-ci soient cités en entier ou juste par une initiale, ce qui d'ailleurs n'apporte pas grand chose) ainsi que beaucoup trop de noms de villages, hameaux, lieux-dits, rivières, collines, vallées, chemins, rues et placettes ; l'effet est bien sûr voulu, j'imagine, pour une plongée immersive dans ce que d'aucuns appellent la France profonde (et on doit tous se surprendre à un moment ou à un autre à penser "ah, je connais cet endroit, c'est fou !"), mais le procédé ô combien répétitif en devient lassant voire agaçant autant qu'artificiel, et parfois donne le sentiment de lire un bottin ou un manuel de géographie... voire d'écouter un célèbre sketch de Chevallier et Laspalès (l'humour en moins) !

L'expérience n'est pas inintéressante, ce roman habilement construit et atypique reste en tête... cependant réfléchissez avant de vous lancer dans les 670 pages de ce Francis Rissin, les différentes facettes de son existence (réelle ou hypothétique) peuvent captiver comme laisser à la longue perplexe et de marbre.
Commenter  J’apprécie          50
Francis Rissin

Ce polar est une vraie belle découverte. J'ai lu le terme vertigineux sur un autre avis, et je rejoins également ce qualificatif. L'auteur navigue dans les styles avec une grande aisance. 11 chapitres qui vont nous permettre de comprendre qui est Francis RISSIN. On navigue entre l'ésotérisme, le polar politique, le roman d'anticipation et le burlesque ; chaque chapitre nous livrant un style différent. La grande force est que l'auteur ne nous perd absolument pas et suscite une véritable fascination pour ce personnage et une véritable réflexion sur le fonctionnement de notre société et les rouages politiques. C'est véritablement addictif et fascinant comme oeuvre.
Commenter  J’apprécie          10
Francis Rissin

De mystérieuses affiches bleues prônant un énigmatique Francis Rissin apparaissent sur les murs , les façades, les vitrines dans toute la France entière. Quel est le but ?

Une motivation électorale ? Un canular ? Une apparition mystique ? En 11 chapitres qui présentent 11 angles différents d'aborder ce curieux événement , ce roman rayonne par son étrangeté folle. Une véritable jubilation romanesque"
Commenter  J’apprécie          30
Francis Rissin

L’argument serait le suivant : un nom s’affiche un peu partout dans un pays, la France, d’abord comme sujet de livres et de publications diverses, mais qui restent introuvables, puis sur des affiches placardées par on ne sait qui sur un nombre grandissant de murs, d’édifices publics et de troncs d’arbre, puis ce sont des tasses ou des stylos-billes qui s’introduisent dans certains commerces, tout cela à l’effigie de ce Francis Rissin que l’on se met à rechercher d’autant plus activement que personne ne sait de qui il s’agit, quel est son projet ou son mobile, ni quelle est son identité. S’agit-il d’un canular, d’une opération de com politique ? Nul ne sait, et c’est ainsi que se construit la notoriété fulgurante de ce personnage. Sa réalité, que personne n’a jamais pu constater, lui vient des recherches entreprises pour l’appréhender. Elles sont l’occasion, pour le narrateur, de sillonner en tous sens le territoire géographique où le mythe s’implante. Les noms de villages ou de hameaux se multiplient jusqu’à donner le vertige, mais cette toponymie pléthorique crée un espace imaginaire grâce à la seule puissance de désignation des lieux. Le style de Mongin est le plus souvent celui du journalisme : correct, rapide, efficace, parfois vulgaire ou banal, sans recherche d’images particulières. Mais ce texte produit par là-même un autre effet, et son ironie affleure quand on prend conscience de sa ressemblance avec ce que Mallarmé appelait « l’universel reportage », càd le discours de l’information et de la communication. Parce qu’en effet le texte de « Francis Rissin » est saturé d’informations inutiles, de platitudes, même : c’est qu’il entend décrire le monde avec des mots exacts : mais décrire le monde avec les mots exacts, c’est aussi ne pas le « penser » (comme Heidegger le disait à propos du discours de la science).

Autre caractéristique passionnante de ce roman : l’efficacité du vide. Francis Rissin, en effet, représente une sorte de deus absconditus, de dieu qui se cache, comme chez Pascal. Il est grand et tout-puissant de ce qu’il n’est pas, n’existe pas, ne se montre que par effractions aussitôt disparues – bref tout ce qu’il faut pour susciter le fantasme, la projection et, en fin de compte, une adhésion inconditionnelle. Or dans toute composition, le rôle de la case vide, du blanc, du non-dit, du silence, etc., peut s’avérer essentiel. Il crée un espace dans lequel l’imaginaire du lecteur (ou du spectateur, s’il s’agit d’images, ou de l’auditeur, s’il s’agit de musique…) peut se déployer en toute liberté, avec une puissance de rétroaction décuplée sur ce même lecteur, spectateur ou auditeur. Mongin a inscrit ce principe comme moteur interne de sa fiction. C’est Henry James qui explique, dans un commentaire à propos de son « Tour d’écrou », qu’il s’agit de laisser le lecteur imaginer en quoi peut bien consister le mal qui ronge le domaine de Bly et dont les enfants (Miles et Flora) sont à la fois les proies et les complices. Il savait que le lecteur était celui qui disposait des meilleures ressources pour nourrir l’idée précise du mal dont l’auteur avait mis seulement le moule vide en place, et qu’il ne fallait surtout pas le remplir à sa place. C’est aussi le principe qui est à l’œuvre dans une fresque de Fra Angelico, L’Annonciation, commentée par Georges Didi-Huberman dans « Devant l’image » : « Ce blanc frontal n’est rien de plus qu’une surface de contemplation, un écran de rêve - mais où tous les rêves seront possibles (...) Il est donc, aux sens multiples du mot, une surface d’expectative ». Au cinéma, ce pourrait être le hors-champ qui remplit ce rôle, quand il obsède le champ sans jamais y apparaître… Bref, c’est tout un art qui donne beaucoup à penser. Bravo Martin Mongin ! Je vais maintenant continuer à lire votre livre…

Commenter  J’apprécie          11
Francis Rissin

Tout au long de ce livre, ce n’est pas un « Je vous ai compris » les deux bras en V, mais un très christique « En vérité je vous le dis » qui ponctue les discours de ce Francis Rissin.

En onze pièces, c’est ainsi que Martin Mongin les appelle, passant d’un cours de fac, à des rapports de police, d’un journal intime à des déclarations, d’une fiction politique à un récit tirant sur le fantastique, je découvre Francis Rissin. Le chapitre parlant de l’exposition consacrée aux affiches et quelques photos de Rissin est enlevée, jusqu’à faire sauter en l’air Baubourg, en tout bien tout honneur !!

Une prof de lettres en université lance le sujet Francis Rissin par ses recherches quasi infructueuses pour trouver les livres à lui consacrés. J’avoue m’être dit que je ne pourrai pas suivre cette prof tout au long du livre et miracle (merci St Francis Rissin!!), me voici à la seconde pièce où je peux presque entonner « il est passé par ici, il repassera par là.. » Pour l’instant, ce sont les affiches de Rissin qui commencent à apparaître. « On fait généralement remonter au matin du 3 juin le premier signalement officiel d’une affiche de Francis Rissin sur le territoire français », dans une petite commune de l’Ain. Le tourbillon, le maelstrom, ne fait que commencer. Comme un nuage de sauterelles sur un champ de millet, les affiches fleurissent partout en France, une enquête policière diligentée par un cador est même menée lorsque Francis Rissin se produit aux quatre coins de la France, l’art de l’ubiquité dans toute sa beauté.

Oui, mais Francis Rissin est-il un ou plusieurs ? Est-il homme ou concept ? homme ou dieu ? « Moi, je n’ai été qu’une idée abstraite, une force invisible, un principe directeur, une puissance secrète, mais qui les faisait avancer, qui les faisait regarder plus loin. »

En suivant Francis Rissin, Martin Mongin raconte la France dite profonde dont la grande majorité des français fait partie en nous parlant de petites villes et villages où passe, et ou est supposé passer, Francis Rissin. « Personne ne peut décider pour la France Elle seule a le pouvoir de choisir ses héros, elle seule a le pouvoir de couvrir ses enfants de gloire ou de décréter leur infamie. Et elle seule décidera, le moment venu, si elle me condamne à l’indignité nationale, à la damnatio memoriae, ou si elle me fait l’honneur d’une apothéose. »

Cet homme charismatique est plébiscité par une grande majorité de français. Oui, F.R. les fascine. Et s’il était l’homme providentiel, celui par qui le mieux pourrait arriver, voire arrivera ? Oui, beaucoup de français aimeraient qu’il soit le nouveau Maréchal, le nouveau Général, celui qui pourrait les accompagner dans le désir de révolte, leur besoin d’autre chose de mieux. Ils sont prêts à sacrifier beaucoup pour avoir peu.

Martin Mongin a commis un livre hautement politique, philosophique, déstabilisant, audacieux dans sa construction et sa pensée. Son talent est dans le kaléidoscope qu’il nous propose sans jamais donner de clé, ou alors, un trousseau très fourni.

Un livre intelligent, maîtrisé, peut-être quelques longueurs, mais, bon… Il a eu le talent de changer de direction lorsque je commençais, à non pas m’ennuyer, mais à vouloir autre chose.

Méfions-nous de ces personnes qui veulent notre bien, cela peut cacher un despote. Dans cette partie du récit, je n’ai pu m’empêcher d’amalgamer certains dirigeants ou prétendants actuels et j’en riais jaune. Un extrait de son journal intime fait froid dans le dos lorsqu’il « proclame le rétablissement de la peine de mort »

« Le lendemain, les sondages étaient unanimes. Partout les français criaient leur joie et leur soulagement -parce qu’en vérité, ils n’attendaient que ça »

« Tant que je suis en vie, ma place est ici, auprès de tous les français. Quand je serai mort… Vous verrez bien. Vous croirez m’avoir enterré sous un mausolée du Père-Lachaise, ou avoir déposé mes cendres dans la niche d’un petit columbarium de province ; vous croirez que j’aurai disparu, et pourtant je sera encore là parmi vous -aussi vrai que je m’appelle Francis Rissin ».



C’est la première fois que je lis un tel livre et, les suivants ont quelque peu pâti de sa force. Beaucoup parlent d’ OLNI ou OVNI littéraire, il en va de même pour moi. Les éditions Tusitala, avec qui j’ai découvert « Un locataire » de Svava Jakobsdottir, ont eu raison de publier le premier roman de Martin Mongin.


Lien : https://zazymut.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          70
Francis Rissin

Enorme déception.

Les éditions franco-belge Tusitala m'avaient jusqu'ici comblé dans leurs choix. Ceci est leur première sortie inédite, premier roman d'un professeur de philosophie, thème alléchant et objet d'édition toujours aussi beau... pour un résultat... non... développons...

Une base tout ce qu'il y a de plus actuelle en 2019: crise des Gilets Jaunes, normalisation des populismes, etc. L'idée d'un Homme providentiel refaisant surface un peu partout, couplée à une défiance de la classe politique issue du Sérail... Donc, Francis Rissin !



L'auteur prend le parti, intéressant sur papier, d'éclater son récit en onze chapitres comme autant de voix différentes, racontant une histoire chaque fois dissemblable, une variation des possibles non-linéaires, non comme des points de vue d'un même événement, mais bien comme une tentative d' histoire à la David Lynch, semant, mélangés, des noms et des lieux qui résonnent sans garder à chaque fois le même sens. De l'ambition, tant mieux.



Mais ce dispositif déraille très vite, déjà du fait que chaque chapitre, annoncé comme conférence, rapport, script, enquête, etc. n'ont au final pas de style bien identifiable. Je ne suis pas d'accord avec mon amie la mouette, qui dans sa critique parle du premier chapitre comme d'un texte universitaire abscons, alors qu'il m'apparait davantage comme une narration classique à la première personne, un simple récit où la voix parle d'une histoire, d'une recherche, déployant un agréable suspens, une bonne entame accrocheuse digne de tout thriller bien troussé.

A chaque chapitre, en fait, on oublie très vite l'intitulé, car les choses se ressemblent dans la forme, accentuée par le découpage en paragraphes de tailles quasi-similaires tout au long du livre, comme si l'auteur lui-même perdait de vue ce dispositif qu'il tente de mettre en place. Les quelques tentatives pour y revenir, pour différencier, sont souvent maladroites, comme ces réflexions machistes bien attendues du commissaire de police.

L'écriture se vautre dans les noms propres de lieux, de marques, mélangeant le réel et l'imaginaire sans que l'on comprenne bien pourquoi, à part l'idée de brouiller les pistes, d'essayer de trouver un état "sur-réaliste", sans que cela fonctionne réellement, comme si à vouloir complexifier une intrigue, l'auteur l'avait lui-même perdue de vue.

Frustrant !

On en vient à s'ennuyer, alors que certains chapitres remontent la pente, comme celui du commissaire d'exposition, pour ensuite replonger, brouillant des thèmes plus qu'intéressants en fantaisies grand-guignolesques, en "cliffhangers" sans finesse.



Ce qu'il en reste ? En écoutant le Thinkerview d'un ex-politicien hier soir, parlant de la nécessité d'un Homme providentiel, je me prend à gueuler "Francis Rissin" à tout bout de champ, comme symbole d'une attente vaine, au caractère quasi-religieux, dont l'histoire se passerait bien.
Commenter  J’apprécie          421
Francis Rissin

Offrez vous une lecture qui vous fait sortir des sentiers battus : avec le livre OVNI "Francis Rissin" de Martin Mongin, vous en prenez plein le plexus tant ce livre entremêle avec brio réalité et fiction jusqu'à vous faire perdre le nord !



"Le monde n'est pas un roman expérimental [...] La vie de Francis Rissin est un livre qui n'a jamais été écrit, un livre qui n'existe pas, une épopée qui n'a jamais eu lieu. C'est à peine si nous l'avons jouée dans nos têtes" ... et pourtant qui se cache(nt) derrière ce nom ?



Incapable de lâcher les 11 chapitres de cet épais volume de plus de 600 pages , le lecteur veut savoir, il accepte ce jeu de piste littéraire et voit se dessiner au fil des pages le - pas toujours très reluisant - portrait robot de l'inconscient collectif français (rien que ça !).



Goût pour les figures de sauveur, envies de révolutions, fascination pour la force, tentation autoritaire, propension complotiste sont - notamment - au programme en filigrane d'une énigme se prénommant "Francis".



Ambitieux, maîtrisé, surprenant, subversif, à tiroirs, vertigineux, protéiforme, blaguesque, "Francis Rissin" détonne et impressionne tant il embarque et saisit - au-delà de l'exercice de style - un air du temps qui interroge ! A lire aux éditions Tusitala
Commenter  J’apprécie          30
Francis Rissin

Francis Rissin est un ovni littéraire. Chaque chapitre explore une facette du mystère qui entoure ce nom jusqu’à ce que de multiples possibilités s’ouvrent au lecteur. On reconnaît là une source philosophique intéressante. Mais au-delà de ça, on pourra trouver le texte trop riche, trop long, trop complexe pour pouvoir être vraiment agréable à parcourir.
Commenter  J’apprécie          30
Francis Rissin

Comment ça, certain.e.s n'ont pas encore lu Francis Rissin ?!?! Comment ça, il n'est pas passé à la @lagrandelibrairie ?!?!

Ce livre défie l'imagination et ça fait un bien fou ! Onze chapitres, onze genres, onze narrateurs, onze histoires différentes, enfin en partie. Le point commun ? Francis Rissin, bien sûr, dont le nom apparaît subitement sur des affiches jusqu'aux coins les plus paumés de France. Canular ? Roman ? Délire psychiatrique ou universitaire ? Happening artistique ? Coup d'état extrémiste...?

Entre retranscription de conférence, extrait de roman, confession, dystopie... ces onze chapitres nous égarent avec délice, semant indices et trouble. On croit comprendre ? On se triture l'esprit avec délectation. On se pourlèche des fils rouges qui ponctuent le roman entre curé et main de primate... On se perd dans toutes les références. Qu'est-ce qui est inventé ? Qu'est-ce qui est bien partie intégrante de notre réel à nous ? Et on vérifie. Le délire des sosies, c'est gros quand même, non? À voir...

Vertigineux, c'est écrit sur la quatrième de couverture. Ce n'est pas usurpé. Ce livre est déjà culte pour moi ! Il ne ressemble à rien de ce que j'ai lu, sauf peut-être Antoine Bello pour le goût de la mystification et l'inventivité, mais un Antoine Bello qui aurait mangé du lion, sans renier Antoine Bello. On ne s'ennuie pas une minute, si vous n'avez pas peur des expériences de lecture, foncez!
Commenter  J’apprécie          40
Francis Rissin

"Ce type apparaissant un peu partout sur des affiches devient une sorte d’idole du peuple au point d’inquiéter le pouvoir. Personne ne sait vraiment qui il est mais peu importe, il va sauver la France. De quoi ? Voilà bien une drôle de question. C’est du reste le grand talent de Martin Mongin que se désintéresser de ce sujet (la France a été menacée de redressement par des générations entières de politiques sans que personne ne sache jamais exactement de quoi il s’agissait).



Francis Rissin marche sur l’eau, est intouchable, ne dépend que de la façon dont on le regarde ou le pressent. On a avec lui la même familiarité qu’avec notre inconscient, un peu lointaine, craintive à l’occasion, un peu comme le spectre du père fouettard dont on sait bien que la menace de son apparition n’est qu’un préalable rituel à la satisfaction de nos désirs en chemin émoussés par une forme de raison qui laissera chacun à sa place.



Du reste je m’égare peut-être à classer Francis Rissin au tiroir politique. Après tout il est peut-être écrivain, un de ceux toutefois dont l’œuvre est introuvable, ou un saint dont la béatification pourra toujours attendre… On aura beau le suivre, on ne le définira pas, on aura beau le précéder, il ne viendra pas. Il reste que cette poursuite proposée par Martin Mongin est obsédante et jouissive. Les quelques 600 pages que nous offrent les éditions Tusitala sont difficiles à lâcher. En somme, le silence qui suit la lecture du roman de Martin Mongin reste du Martin Mongin."

Christian Vignes in DM (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/fran..
Commenter  J’apprécie          381
Francis Rissin

Quel ennui que cette histoire de Francis RISSIN ! une maîtresse assistante organise une formation sur un livre inexistant, des affiches apparaissent dans des lieux apparemment choisis pour qu'elles soient aussi peu vues que possible ; le style est ordinaire : je ne peux pas continuer de la sorte, je perds mon temps, ce Francis Rissin ne m'intéresse pas.

Voici un des extraits que l'auteur aurait dû biffer à la relecture car il n'apporte rien ni aux connaissances du lecteur, ni à la littérature :

"Les joueurs de poker sont de parfaits bluffeurs, ils sont capables de dissimuler leurs intentions, ou, mieux encore, de faire croire à leurs concurrents qu'ils voient clair dans leur jeu : mais ce sont aussi des machos qui jouent pour la flambe, pour l'apparat".



Merci, Martin MONGIN, de m'avoir appris ce qu'était le poker : sans vous j'aurais cru toute ma vie qu'il s'agissait d'une sorte de jeu de l'oie pratiqué l'été à l'ombre des pins par d'innocentes jeunes filles... 😏
Commenter  J’apprécie          120
Francis Rissin

Mais qui est donc ce Francis Rissin, qui donne son nom à un épais roman ? Du jour au lendemain, dans les provinces françaises, fleurissent des affiches mentionnant ce simple patronyme. Pas de photo, pas de slogan, pas d’explication. Juste un nom qui va peu à peu imposer sa présence et faire son chemin dans les esprits, laissant le champ libre à toute forme d’interprétation.

Est-il cet homme intègre qui va bannir mensonges et clientélisme de la classe politique ? Est-il celui que tout le monde attendait et qui va enfin sortir la France de son marasme ?



L’auteur multiplie les témoignages pour tenter de cerner la figure de cet être insaisissable plébiscité par une majorité de Français dont il n’hésite pas à flatter les bas instincts. Au fil des chapitres se dessinent les traits d’un homme providentiel, cette fiction surgissant dès que le ciel de l’histoire s’assombrit. Un costume que n’importe qui selon les circonstances peut endosser avant de se muer en despote tyrannique. Un personnage conjointement construit par quelque ambitieux opportuniste et un peuple avide de se sentir enfin écouté.



Je me suis lancée dans cette lecture avec la plus grande curiosité: le buzz (soigneusement orchestré par mon amie Nicole), le thème, et puis le souvenir persistant de ces énigmatiques affiches apparues un temps sur les murs de Paris et sur lesquelles on voyait un visage juvénile et rieur associé à un nom, John Hamon, sans plus de détails...



Si la construction du récit est plutôt habile, levant un à un les voiles sur l’identité du héros tout en l’enveloppant paradoxalement de mystère, si le jeu sur l’espace fictionnel et la manière dont chaque individu peut l’investir, y compris à son corps défendant, m’a semblé tout à fait intéressant, je dois néanmoins dire que j’ai trouvé l’ensemble un peu bavard, un peu long et peut-être un peu trop démonstratif. L’auteur est prof de philo et je dirais que cela se sent. Il joue fort adroitement avec son sujet, mais il m’aura manqué un style, une forme de jubilation littéraire pour savourer pleinement ce texte non dénué de pertinence...
Lien : https://delphine-olympe.blog..
Commenter  J’apprécie          10
Francis Rissin

Voilà un récit comme je les aime, inventif, original, qui surprend et distrait à la fois, dont chaque partie constitue une remise en question de ce qui la précède.



Qui est donc Francis Rissin ? C’est la question autour de laquelle tourne ce texte protéiforme, à laquelle il n’apportera jamais de réponse, à moins que vous ne décidiez qu’au contraire, il en apporte une multitude… Est-il un ou plusieurs ? Est-il un homme ou un concept ? Un escroc ou un héros ? Est-il l’ombre du dictateur dont nous menace notre futur proche ? A moins que Francis Rissin ne soit… le messie ?



Pour tenter de cerner cet insaisissable personnage, onze chapitres, successions de contradictions ou de variations, apportent leur pierre à l’édifice à la fois multiforme et impalpable que construit patiemment Martin Mongin.



Le premier, transcription d’un cours de littérature à la Sorbonne, peut rebuter par ses allures de conférence réservée aux initiés, mais il a le mérite d’instaurer d’emblée le cœur du sujet : l’énigme parfois empreinte d’une dimension vaguement angoissante que constitue Francis Rissin. Il est ici le personnage central d’un mystérieux livre dont l’existence du non moins mystérieux auteur est sujette à caution, et en quête duquel s’est lancée Catherine Joule, autrice du cours. Une entame intrigante aussi, car jalonnée d’incohérences qui viennent perturber la crédibilité du mode narratif, par des détails triviaux, inutiles et personnels, dont la narratrice truffe son exposé, en contradiction avec le sérieux des références et la spécialisation de son discours. On retrouvera dans d’autres parties du récit ces intrusions d’éléments décalés, avec un rapport de l’IGPN émaillé de supputations poétiques, des témoignages dont les auteurs se font les porte-parole des pensées d’autrui…



Jouant ainsi sur les genres -récit d’anticipation, thriller, polar, surnaturel- avec un humour subtil, Martin Mongin passe d’une enquête sur de mystérieuses affiches bleues portant le nom de Francis Rissin qui fleurissent subitement dans les communes de la région lyonnaise aux extraits d’un roman interdit mettant en scène un homme poursuivant à travers la France un orateur du même nom mobilisant les foules, d’une révolte dans la prison haute sécurité d’un état dictatorial à la préparation d’une exposition au centre Georges Pompidou, des extraits du journal de Francis Rissin -du moins d’une ses versions- à la transcription d’un épisode de son enfance… Il manie tantôt l’humour et la truculence, tantôt l’angoisse, passant de l’anecdote au drame, de l’absurde au prosaïsme. A travers les textes, des échos ou des constantes se répondent, comme des réminiscences, créant des sensations de déjà-vu, le sentiment d’avoir presque à portée de conscience la résolution d’une partie de l’énigme, qui pourtant nous échappe interminablement, anachronismes et invraisemblances empêchant par ailleurs d’installer une véritable cohérence entre les textes.



C’est souvent l’occasion d’une incursion dans la France rurale, et aussi celle des périphéries délaissées que la fin de l’âge d’or de l’industrie a paupérisées. Une France inquiète et en colère face à son déclin, en quête d’un éclaireur, dont le roman prend le pouls. Francis Rissin n’est peut-être que le visage de cet éclaireur, se métamorphosant, s’adaptant en fonction de qui l’attend… Car s’il y a une thématique qui traverse avec évidence cet ouvrage atypique, c’est celle de la manière dont la propagande et la manipulation répondent au besoin des foules de se raccrocher à une figure, à un guide, pour construire un projet collectif.



Un roman parfaitement équilibré, à la fois ludique et intelligent, Martin Mongin mêlant avec une grande maîtrise exercice de style et richesse du contenu.




Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          20
Francis Rissin

Je sors un joker!

C'est bien la première fois que je n'arrive pas à terminer un livre que je trouve bien écrit et que je reste perplexe sur ce qu'il peut apporter au lecteur. Est-ce moi qui ne suis pas réceptive ?



Répertorié comme un premier roman il s'agit plutôt d'un livre inclassable car il me semble que l'auteur de "Francis Rissin", professeur de philosophie, est à la recherche de l'originalité absolue. Martin Mongin propose un pavé de 611 pages avec onze chapitres ou onze nouvelles autour de la question : qui est Francis Rissin?

L'éditeur présente ce livre (dont la couverture est remarquable) comme une sorte de défi, un jeu littéraire construit comme un puzzle. Les différentes parties sont organisées sous forme de pyramide avec un sixième chapitre qui serait tout en haut et des parties qui se répondent, en miroir.

Ajoutons le mélange de fiction et de réalité ainsi que l'utilisation de genres littéraires différents et cela fait beaucoup pour ma petite tête.



J'ai lu dans Babelio que certains avaient accepté l'insaisissable (car on ne sait pas qui est Francis Rissin) et apprécié pour cela ce livre expérimental. Je comprends qu'il suscite un pouvoir de fascination. Pour ma part, je n'ai pas eu le courage de fournir les efforts nécessaires pour terminer ce livre ambitieux, hybride mais dont il est difficile de se détacher de l'exercice formel.





Commenter  J’apprécie          90
Francis Rissin

Qui est Francis Rissin, personnalité évanescente manifestement destinée à relever la France ? D’où vient-il, comment accède-t-il au pouvoir, comment règne-t-il ? Est-il unique ou multiple, humain ou divin ? D’ailleurs, existe-t-il vraiment ? Voici autant de questions auxquelles le premier roman de Martin Mongin s’efforce de répondre. Construit sur onze chapitres, Francis Rissin propose des documents, des témoignages et des récits destinés à éclairer la vie de ce personnage fictif. Chaque chapitre propose un angle original, se référant à un style littéraire particulier. Le livre prend successivement les atours du roman noir, du polar, du thriller d’espionnage, du récit initiatique, de la farce politique. Francis Rissin y est tour à tour mystérieux inconnu, sauveur de la nation, despote en puissance, leader d’une révolte rurale, et même pilote d’avion de chasse. La force du roman est de ne jamais faire dans le patchwork ou la démonstration littéraire : la variété des genres abordés et des approches de Martin Mongin nourrit et renforce le texte. En multipliant les terrains de jeu, l’auteur interroge notre rapport à la fiction. Il construit et déconstruit le récit dans un même mouvement : certaines parties proposent une structure solide, d’autres laissent volontairement apparaitre les coutures de la création fictionnelle.



Rien n'est vrai, pourtant Francis Rissin finit par exister, au même titre que ces politiciens dont les actes dépassent l'entendement – on pense bien sûr à Donald Trump. Mongin propose une histoire rocambolesque et cousue de fil blanc, telle une parabole de l’omniprésent story telling en politique, où la symbolique compte moins que les faits. Il dévoile combien la réalité est devenue aussi folle que la fiction, et inversement. En cela, Francis Rissin fait écho à un autre chef d’œuvre de la littérature française : Le Marechal absolu, de Pierre Jourde, qui mêle une réflexion sur le pouvoir, un pastiche du monde réel et une ode à la toute-puissance du récit. Avec ce premier roman, Martin Mongin livre une œuvre importante, protéiforme, qui ose tout sans jamais trébucher.

Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Martin Mongin (229)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le Maroc

Quelles sont les premiers peuple marocain ?

Romain
Arabe
Bérbére

8 questions
18 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}