Citations de Martin Suter (197)
La fondation d'Allmen International Inquiries n'avait pas été le fruit d'un désir de travail, mais d'un désir de revenus.
(p. 77)
– Etes-vous un homme honnête ? demanda-t-elle.
– Autant que possible.
– Arrive-t-il souvent que ce ne soit pas possible ?
– Ma foi, ça peut arriver. Pour raisons professionnelles.
Elle hocha la tête d'un air compréhensif.
– Mais si vous n'êtes pas toujours honnête, vous respectez tout de même toujours la loi ?
Une intuition, pour laquelle il éprouva un peu de fierté, inspira à Allmen la réponse suivante:
– Toujours. Sauf si cela devait être un inconvénient pour notre clientèle.
(...)
Mme Gutbauer s'adressa de nouveau à Allmen. Il lui sembla qu'il avait réussi l'examen.
Il parla de son père. Mme Gondrand parla de son mari, et Allmen n'aurait pas été étonné que ses histoires à elle aient été tout aussi inventées que les siennes.
(pp. 72-73)
Vous savez, les nonagénaires et les portiers de nuit ont un point en commun: les nuits blanches.
(p. 61)
Concentré sur son écran, comme toujours, il engouffrait sans y prendre garde les oeuvres d'art venues de la cuisine. Un parfait spécimen du spécialiste des technologies de l'information.
(p. 93)
- C'est tout ? Ce type est en relation avec des types qui fournissent les armes avec lesquels nos compatriotes s'entretuent et vous lui faites la cuisine ?
- Je ne le savais pas.
- Et maintenant que vous le savez ?
Maravan réfléchit.
- Je suis cuisinier, finit-il par répondre.
- Les cuisiniers aussi ont une conscience.
- La conscience, on ne peut pas en vivre.
- Mais on ne peut pas la vendre non plus.
(P.280)
Allmen avait appris à investir le peu d'argent dont il disposait pour entretenir sa réputation de solvabilité plutôt que son train de vie.
Quelque chose n'était pas pareil, mais il ne savait pas quoi.
Quels noms portent les éléphants ? Il n’en connaissait qu’un : Sabou. C’était celui du pachyderme qui, quelques années plus tôt, s’était évadé d’un cirque à Zurich, avait pris le temps d’un bon bain dans le lac et était ensuite allé se promener dans la rue de la Gare. Le nom lui était resté en mémoire parce que l’éléphant l’avait impressionné. Comme lui, l’animal avait fichu le camp et abandonné une vie confortable.
Le père d'Allmen manquait d'entregent, Allmen en avait trop.
L'homme était l'un des derniers clients du Viennois à commander "une écharpe", comme on appelait jadis le café au lait.
Crise financière
On s’était enfin aperçu que, depuis des années, les marchés financiers échangeaient de la monnaie de singe. Des banques insubmersibles tanguaient dangereusement et lançaient des SOS. Chaque jour qui s’écoulait plongeait de nouveaux secteurs économiques dans le tourbillon de la crise financière. Les constructeurs automobiles décrétaient le chômage partiel, les fournisseurs déposaient leur bilan et les financiers se suicidaient. Le taux de chômage grimpait partout, les États étaient au bord de la faillite, les apôtres de la dérégulation se blottissaient dans les bras de l’état, les prophètes du néolibéralisme se faisaient tout petits, le monde globalisé vivait le début de sa première crise globalisée.
Martin Suter
Le cuisinier (2010) – p. 18
Tempi passati ou préfiguration de la prochaine ?
Una sugerencia, nada mas… (Martin Suter - Allmen et la disparition de Maria p. 41)
Un roman que j abordais avec beaucoup de scepticisme.. et finalement j ai bien fait de me lancer dans cette lecture , tant le style d écriture est fluide sans longueur , chaque chapitre se dévore . Un thriller riche en émotions se cache derrière ces lignes, et on s attache très vite au périple de ce petit éléphant rose !Un 5 étoiles mérité
les hommes à chevalière étaient des fils à papa. généreux quand ils te lèvent, radins quand ils veulent se débarrasser de toi.
les hommes qui portaient des chevalières ne se prenaient pas pour n'importe qui. Ils parlaient plus vite que les autres et jouaient de cette arrogance bien éduquée qui tapait tellement sur les nerfs de Lorena.
petit garçon, il ne s'était jamais interroge sur la femme à la salamandre. elle avait ôté ses vêtements parce que le feu chauffait bien la pièce. Mais plus tard, il commença à se demander à quoi pouvait bien ressembler la femme qui regardait si fixement l'âtre.
sa place préférée était un fauteuil à accoudoir dont l'assise, le dos et les bras étaient recouverts d'une tapisserie un peu maladroite.
le téléphone portable n'avait pas encore trouvé lui non plus le moyen d'accéder au monde Weynfeldt.
cela ne t'arrive jamais de trouver tout absurde? de ne pas pouvoir imaginer comment tu vas pouvoir supporter la journée suivante? de n'avoir plus à l'esprit que des choses qui te dépriment? de ne pas trouver un seul motif de vivre mais mille raisons d'être mort?