AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Martin Suter (408)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Melody

Un roman remarquable, un agréable moment de lecture. Un auteur que je viens de découvrir, je vais me laisser tenter à lire ses autres livres. Qui est cette femme appelée Melody, cette âme, ce fantôme, ce personnage récurent , qui est le sujet de cette histoire. Nous faisons la connaissance de Mr Stotz, un homme âgé au seuil de sa mort, ce dernier décide d’ employer un secrétaire pour mettre de l’ordre dans ses papiers .Une aubaine pour Tom Elmer, qui n’arrivait pas à trouver un travail, il saute sur l’occasion, sans hésité. Tom devient très vite le confident de Mr Stotz. Il reste à son écoute , après moultes discussions, ce dernier va lui raconter son grand amour, son unique amour , celui de Melody .Cette amour , cette femme disparue à trois jours de leur mariage.la question se pose encore que lui est-il arrivée . Une enquête au point mort, aucune trace, tellement de questions, de suppositions, mais rien pour faire avancer cette quête. Là vie de Mr Stotz, a été de la retrouver et comprendre, ce qui a bien pu ce passer .Cela est devenu obsessionnel , sa seule ambition , les murs sont remplis de tableau de son amour . Peter décide de continuer ses recherches .arrivera t-il à percer ce mystère, cette énigme? Une histoire captivante, avec un mélange de passion, d’amour, de mensonges , de vérités, de fiction , de réalité, d’amour, obsessions, autant de mots qui résument le contenu du récit. L’auteur ne laisse rien au hasard, tout est essentielle, les personnages ont chacun un rôle diffèrent à jouer donnant plus d’intensité et de piment à la lecture. Au fur et mesure plusieurs éléments apparaissent, s’imbriquant tel à la construction d’un puzzle. Nous allons de surprises en surprises. Une plume fluide, subtile, tout est en finesse. Je me suis prise au jeu, une sensation d’accompagner Tom dans ses recherches. Un roman qui m’a happé dés le début , avec un final surprenant. Un hymne à l’amour, un hymne à la vie.

Commenter  J’apprécie          1159
Melody

Partie de cache-cache avec une disparue.

Comme je clique sur les clichés, dès que je commence un roman suisse, je zieute mon solde bancaire, je pleure, je dénonce mon chat à mon épouse dès qu’une croquette tombe à côté de l’écuelle et je suçote des bonbons Ricola, sauf quand je lis un Joel Dicker. Là, je bois juste beaucoup d’alcool pour défibriller des phrases inertes et débrailler un style plus fade qu’un promeneur avec un pull noué sur les épaules. Martin Suter, c’est entrement bon.

Cela faisait 5 ans que j’attendais la publication d’un nouveau roman de cet auteur dont j’avais adoré la série des « Allmen » et certains romans très bien construits comme « Le temps, le temps », « Eléphant» ou « le Cuisinier ». Martin Suter adore surprendre et manipuler son lecteur, il lui fait souvent fréquenter de l’Helvète fortuné à la conscience pas si bien peignée.

Quelle est la partition de cette Melody ? Tom Elmer, ancien fils à papa plumé, étudiant professionnel, est engagé par un éminent membre de la bonne société Zurichoise, Tom Stoltz, en phase terminale qui se termine mais qui veut soigner sa postérité. Logé dans la vaste demeure du vieil homme qui vit seul avec une cuisinière trois étoiles et un homme à tout faire (son couteau suisse), le jeune juriste est chargé de dépoussiérer les archives d’une vie et de Dickeriser la biographie (oui, je m’acharne mais il m’agace celui-ci !) pour enluminer sa postérité.

Très vite, les conversations quotidiennes entre les deux hommes autour de repas qui laissent certaines pages collées de bave après mon passage, se focalisent sur le grand amour de Tom Stoltz et son obsession pour retrouver cette Melody, évaporée juste avant leur mariage et dont les portraits ornent les murs dans une jeunesse éternelle à la Dorian Gray. Une trame plutôt convenue me direz-vous ? Oui, en Suisse, tout est convenable mais les romans de Martin Suter appliquent toujours avec brio et malice la théorie de la relativité à la vérité. Les souvenirs deviennent les mensonges du passé.

Tom et la nièce du vieil homme, qui ont sympathisé bibliquement, vont consacrer la dernière partie du livre à retrouver la trace de la disparue.

Le scenario est brillant et cette histoire rappelle que si certains ne croient que ce qu’ils voient, d’autres ne voient que ce qu’ils ont envie de croire.

Allez, un Ricola ! Argousier ou Fleurs de sureau ? Quel suspense.

Commenter  J’apprécie          988
Le cuisinier

Tout comme son héros Maravan cache des ingrédients aux effets ayurvédiques puissants dans ses plats si séduisants, Martin Suter cache un message assez subversif et critique dans son roman en apparence si léger et attrayant...



Le cuisinier parle en effet de gastronomie, de passion et d'amitié, mais aussi du déracinement, du racisme, des difficultés des réfugiés, de la morale, de la corruption du monde des affaires, des injustices, du Sri Lanka et de la Suisse. le tout avec un assaisonnement, heu non pardon un style, très digeste et parfaitement relevé.



Ce qui compte, ce ne sont pas les personnages, attachants mais pas particulièrement approfondis, mais les ressorts romanesques que sont les questions éthiques et les passionnants passages en cuisine.



C'était mon premier Martin Suter, ce ne sera certainement pas mon dernier... A noter pour ceux qui maitrisent l'allemand que c'est tout à fait accessible et remarquablement gourmand en VO.
Commenter  J’apprécie          530
Le dernier des Weynfeldt

Rien ne semble pouvoir ébranler la vie bien rangée d'Adrian Weynfeldt, le dernier héritier d'une riche famille suisse. Cet expert en art, quinquagénaire et vieux garçon, aime la routine, les habitudes, le calme d'une existence sans aspérités. Pourtant, son paisible quotidien est soudain bouleversé par deux évènements a priori sans rapport. D'abord, il croise la route de Lorena, une rousse incendiaire qui n'est pas sans lui rappeler Daphné, son amour de jeunesse. Ensuite, un vieil ami lui demande de mettre en vente La salamandre de Félix Valloton, dernier vestige d'une importante collection qu'il a perdue au fil des ans et de ses placements financiers hasardeux. Or, Lorena est une croqueuse de diamants et le tableau est un faux...



Coup de coeur pour ce roman, son auteur et son héros !

De prime abord, Adrian Weynfeldt n'est pas un personnage très glamour, avec ses habitudes bien ancrées, ses costumes sur mesure et sa bonne éducation. Mais il est d'une gentillesse rare avec ses amis moins fortunés qu'il aide financièrement avec beaucoup de discrétion et il sait même se montrer chevaleresque lorsqu'il s'agit de sauver une jeune femme en détresse. Car derrière cet homme timoré, poli et bien élevé qui semble se laisser mener par le bout du nez par une aventurière se cache un fin stratège, malin, déterminé et un brin cynique. Comme souvent dans les intrigues qui mêlent femmes fatales et escroqueries, le nerf de la guerre est l'argent et Adrian n'en manque pas. Il peut se permettre de se laisser dépouiller sans sourciller. En revanche, si l'on touche à sa réputation professionnelle, il se rebelle. Pas question pour lui de mettre en vente un faux tableau, même pour faire plaisir à un vieil ami. Saura-t-il se défaire des intrigants qui l'entourent ? Pourra-t-il préserver sa probité d'expert ? En tout cas, il va devoir changer ses habitudes et sortir de sa zone de confort.

Le rythme est loin d'être trépidant, l'ambiance est feutrée, les coups, même bas, sont mouchetés par la discrétion et la bienséance. Mais c'est un vrai plaisir de lecture, une immersion dans le monde des grosses fortunes suisses. Un roman au charme indéniable.
Commenter  J’apprécie          522
Le diable de Milan

Pour échapper à sa belle-famille Sonia trouve un boulot comme physiothérapeute à l'hôtel Garmander. C'est avec quelques bagages et Pavarotti, une perruche, qu'elle se rend dans cet hôtel de luxe à Val Grisch en Suisse Romande, une station un peu à l'écart des endroits touristiques. Peu de clients sont présents, la saison n'a pas encore vraiment démarré, une bonne occasion de découvrir le village, ses collègues et les installations ultramoderne de l'endroit.

Mais sur place rien ne va se passer comme prévu. Dans la confortable salle de lecture elle trouvera sur une desserte un vieil ouvrage usé "le Diable de Milan". A Première vue un livre de contes mais quelques lignes attirent son attention, des lignes qui se trouvent être en rapport avec des incidents survenus lors de son début de séjour.

Un bouquin qui se trouve très vite entouré de mystère avec une ambiance un brin angoissante. Un très bon suspense ou l'on soupçonne à tour de rôle tous les intervenants qui se présentent dans la vie de Sonia. Ne restera pas comme un immense chef d'œuvre mais comme un très bon moment de lecture.

Commenter  J’apprécie          500
Montecristo

Montecristo, c'est un quasi-polar dans les banques suisses, ou encore l'histoire d'un homme normal qui tombe sur la chance de sa vie, une femme à aimer et un film à tourner, mais à condition de faire quelques toutes petites compromissions sur des fraudes ou des morts suspectes...



Ce roman m'a fait passer de très bons moments, mais m'a aussi dérangée dans sa peinture très sombre du monde moderne. D'autant plus que, comme toujours, Martin Suter procède par petites touches, faisceaux d'indices et allusions, nous laissant tirer nous-mêmes nos conclusions sur la morale de l'histoire.



Je suis donc de plus en plus fan de cet auteur suisse qui mêle à des histoires prenantes des réflexions sur notre société. Dans der Koch, c'était l'immigration; ici, c'est la finance, le capitalisme et peut-être la collusion des élites. Glaçant (d'autant qu'il neige beaucoup !) mais passionnant.



Challenge Multi-Défis 29/52 (NB : renuméroté suite à une erreur)
Commenter  J’apprécie          4910
Melody

C’est un livre de conversations intimes arrosées d’un bon cognac entre un vieil homme d’affaires de Zurich, Monsieur Stotz et son jeune employé, l’ avocat Tom Elmer chargé d’archiver ses correspondances privées.



La troublante Villa Aurora rythme les journées de travail réglées avec minutie par le majordome et l’intendante de Monsieur Stotz comme si nous étions dans un autre monde et une autre époque.

Les bruits de la Ville et les contingences sociales sont mis à distance dans cette demeure bourgeoise qui sent bon aussi l’amour des livres.



Entre les volutes de fumée du boudoir et les effluves de la bonne cuisine, la langue de Monsieur Stotz se délie et raconte son histoire d’amour inachevée avec Melody.

L’amour avec un grand A qui se conjugue avec l’absence est la grande affaire de Monsieur Stotz que le jeune Tom entend ne pas classer dans le tiroir « sans suite » des archives à la mort du vieil homme.



Melody est un roman intime sur la transmission, l’héritage en souvenirs entre 2 hommes que tout oppose. Il raconte avec sensibilité la relève des sentiments d’un cœur usé dans le corps d’un jeune homme pour retrouver Melody. Un livre de confessions pour l’un, une mission d’émancipation pour l’autre.



J’ai aimé son atmosphère, très attentive aux détails, à la présence furtive des personnages, au lieu où l’on peut imaginer la mousse sur les pierres usées. Tout y est presque immuable. Seule Melody est cette voix qui vient de l’extérieur et à laquelle va répondre Tom en quête de sens.



Je remercie Babelio et les éditions Phébus pour cette lecture dans le cadre de la Masse Critique Littérature.



Commenter  J’apprécie          450
Éléphant

Le 4ème de couverture dit que ce roman est « un conte aussi fantastique que réaliste, un questionnement sur la place du sacré et de la bonté dans un monde envahi par la technologie génétique ». Je suis tout à fait d’accord.

J’ai passé un très bon moment avec ce conte contemporain. N’ayez crainte, il n’y a pas de « petits bonhommes verts », mais simplement un petit éléphant rose et luminescent.



Que va-t-il lui arriver ? Et à Schoch, comment va-t-il s’en sortir ? lui qui a découvert ce petit être si fragile ?



J’aime beaucoup les livres de Martin Sutter. C’est écrit comme un thriller à laquelle sont mêlés des chinois, un Birman, des paumés, des SDF, des généticiens, des véto… Un mélange savamment dosé qui fait qu’on ne lâche pas le roman avant la fin. On s’attache à ce petit éléphant. On a envie de le protéger contre ses concepteurs qui ne pensent qu’à le cloner et le reproduire à grande échelle.



N’en n’avez-vous jamais encore rencontré ? Sûr ? On ne sait jamais dans ce monde où l’argent, au détriment de tout le reste, est le « Veau d’Or » dans notre société.



Un bon moment de lecture. Et si vous voulez en savoir plus, lisez la critique de Traversay.

Commenter  J’apprécie          430
Montecristo

Pour Jonas Brand, tout commence avec un ''incident voyageur'' dans l'intercity Zurich-Bâle. Caméra au poing, il filme les passagers du train en attente avec l'idée d'un reportage sur le suicide des travailleurs surmenés. Mais le vidéoreporter free-lance sait déjà qu'il ne fera pas recette auprès du magazine people qui l'emploie de plus en plus souvent. Jonas n'est pas un journaliste d'investigation, et surtout pas le réalisateur de films qu'il aurait aimé être; Montecristo, son scénario, dort au fond d'un tiroir, faute de financement. De retour chez lui, il découvre par hasard qu'il est en possession de deux billets de 100 francs suisses parfaitement identiques. Authentiques tous les deux, lui dit son conseiller bancaire à la CGBS ( General Confederate Bank of Switzerland ). L'un des deux est faux, contredit un expert numismate. Une anecdote sans importance, et surtout sans rapport avec le suicidé du train ? Pas si sûr, rétorque son ami journaliste, Max Gantmann. Cet expert en économie, plus très frais depuis son veuvage, chassé des plateaux télé par son laisser-aller, croit fermement que Jonas a levé un livre, une affaire énorme qui mettrait en cause la probité des banques suisses. Jonas décide donc de mener l'enquête mais finit par se désintéresser du mystère des faux vrais billets. Il faut dire qu'il vient de rencontrer Marina Ruiz, une splendide zurichoise qui pourrait bien être la femme de sa vie et, cerise sur le gâteau, son film vient de trouver un financement ! Ivre de bonheur, le futur réalisateur refile le bébé à Max et se lance enfin dans son Montecristo.



En Suisse, comme ailleurs, il y a des meurtres déguisés en suicides, des cambriolages, des agressions, des femmes qui trahissent, des accidents qui n'en sont pas, des malversations financières. Mais en Suisse, comme nulle part ailleurs, les complots se fomentent dans un luxueux hôtel de Gstaad, les crimes sont décidés dans le salon feutré d'un appartement de fonction haut de gamme, les problèmes se résolvent à coup de grosses subventions bien distribuées, les journalistes pensent naïvement que jamais on n'en voudrait à leur vie. Nulle mafia ou gangsters à la mine patibulaire, c'est en costume taillé sur mesure que les banquiers suisses font la pluie et le beau temps sur la finance mondiale et sont prêts à tout pour que règne l'ordre tel qu'ils le conçoivent.

Avec son héros qui n'en est pas vraiment un, ni pugnace, ni clairvoyant, Martin Suter nous emmène dans un polar financier totalement crédible. Un trader aux pertes colossales, une banque qui se défausse...tout cela a un goût de déjà vu, et pas seulement dans une fiction. Magouilles, corruption, secrets, les banques suisses sont le décor idéale pour une histoire au suspens bien mené qui, par moments, fait froid dans le dos. Cette lecture, ancrée dans le réel, s'avère une bonne surprise malgré un titre peu accrocheur et un pitch qui peut faire fuir les allergiques aux théories économiques. La fin manque un peu de panache mais elle est à l'image d'un Jonas Brand, dépassé par les évènements et qui peine à se trouver une âme de justicier. On reste dans le poli, le raisonnable, le discret, mais l'ensemble est une bonne incursion dans le monde prospère des banquiers suisses. Epatant !
Commenter  J’apprécie          430
Un ami parfait

Que dire lorsque tous les ingrédients qui composent un bon roman sont présents mais que la lecture est fade et laborieuse ?

C'est plutôt déstabilisant d'attendre que d'un coup cela démarre pour de bon et quand on doit finalement admettre que cela ne démarre pas vraiment, c'est décevant !



Cela faisait un bon moment que je ne m'acharnais plus sur un livre qui me faisait cet effet, mais le cuisinier m'avait laissé un bon souvenir et par fidélité patriotique, je me suis accrochée !



L'ami parfait est un condensé de déjà vu, de répétitions et de tournages autour du pot. C'est long comme une journée de pluie, c'est lent, c'est parfois inintéressant et la seule carotte qu'on attend patiemment, arrive un peu flétrie avec une fin pas très bien aboutie.



Petite déception de parcours que je me dépêcherai vite d'effacer de ma mémoire :)

Super pouvoir de lectrice rompue aux chefs d'oeuvre !





Commenter  J’apprécie          380
Small World

Les livres de cet auteur suisse allemand sont intéressants . Il y est souvent question d'identités perdues ou falsifiées , comme dans " Un ami parfait". L'étude sociologique s'associe ici à un aspect plus ou moins policier.



Ce qui m'a particulièrement intéressée , c'est tout ce qui est dit à propos de la maladie d'Alzheimer, dont souffre progressivement Koni, le personnage principal. Nous avons tous, malheureusement, un proche qui en est atteint. Les tests que subit Koni à l'hôpital sont exactement les mêmes que ceux qu'a faits une proche parente, je l'accompagnais. Et Koni connait les mêmes problèmes qu'elle au début : les autres malades sont plus atteints que lui, et il ne peut avoir une véritable conversation, ce qui le frustre et l'angoisse.



Cette terrible maladie prend un sens particulier dans ce roman car elle fait ressurgir chez Koni des souvenirs de la petite enfance. Et ces souvenirs qui affluent se révèlent dangereux pour les Koch, la famille de riches industriels qui l'a recueilli enfant, et dans l'ombre de laquelle il a vécu. Eux ne chanteront pas avec Yves Montand "Oh, Je voudrais tant que tu te souviennes"...ils souhaiteraient plutôt qu'il sombre dans l'oubli définitif!



J'ai beaucoup aimé la peinture sans concessions que l'auteur fait de la haute bourgeoisie suisse, basée sur les conventions et les apparences ô combien trompeuses, le suspens est bien entretenu.



Et surtout, j'ai trouvé le parcours de Koni émouvant, on compatit à la perte de mémoire inéluctable, qui l'entraîne vers le vide...
Commenter  J’apprécie          384
Le cuisinier

Voici un Roman des plus caustiques, truculent , doux - amer,une espéce de thriller gastronomique , j'exagère à peine......lu d'une traite qui brasse de nombreux sujets....

Maravan,un jeune réfugié Tamoul épluche les légumes, effectue la plonge dans un restaurant Suisse trés sélect ,méprisé par ses collégues de travail......

Licencié, il monte sa propre entreprise avec la complicité d'Andréa, une ex serveuse..."la Love Food", il sert des menus aphrodisiaques à domicile dont il a le secret car c'est un esthéte de la cuisine....un fin connaisseur initié par sa tante Nangay.. Il souffre beaucoup de sa condition de réfugié, sa famille , membre de la communauté tamoule est restée au Sri Lanka.

L'auteur Martin Suter brasse nombre de sujets brûlants mêlés à la gastronomie: l'immigration et ses douleurs, le statut de réfugié pas facile à vivre,le choc des cultures,la prostitution de luxe, la crise financière de 2008, les us et coutumes d'un pays, ses traditions séculaires, et surtout la corruption, les scandales des ventes d'armes, le comportement des hommes d'affaires, la cuisine moléculaire.....la menace nucléaire.....la tableau social d'une société en crise...Dolman l'homme d'affaires sans scrupules rapace, pitoyable à bien des égards, Sandana, jeune fille Sri lankaise , réfugiée qui désirerait s'affranchir de la tutelle étouffante de sa famille.....de sa culture d'origine., Maravan, un homme respectueux, réservé ,, modeste, cuisinier talentueux.

Un roman satirique qui sollicite nos papilles, oú l'on fait connaissance avec les secrets de la cuisine ayurvedique notamment ses sortilèges aphrodisiaques...qui redonnent de l'allant à des couples défaillants, l'art culinaire est décrit d'une maniére précise et sensuelle.

Les recettes sont d'ailleurs données à la fin du livre...pour ceux et celles qui seraient tentés!
Commenter  J’apprécie          385
Un ami parfait

Lorsque Fabio se réveille à l'hôpital, il est surpris d'apprendre qu'il n'était pas dans le coma. Les cinquante derniers jours se sont 'seulement' effacés de sa mémoire et chaque matin, il repart à zéro.

Quand il peut enfin rentrer chez lui, Fabio enquête pour savoir dans quelles circonstances il a reçu le coup responsable de cette amnésie, et comment il a vécu ces dernières semaines avant que sa mémoire se mette en pause. Plus il recherche & trouve, et moins il comprend. Sa vie semble être un vaste chantier (de démolition plus que de reconstruction) sur les plans amical, sentimental, et professionnel : 'Je suis devenu un contraire absolu de moi-même.' Soit l'opposé du copain fiable, du compagnon fidèle et du journaliste sérieux qu'il était avant.



Martin Suter est doué pour raconter des histoires et rendre ses dialogues vivants, parfois drôles.

Au moins dans ses autres romans, et au début de celui-là, qui m'a rappelé les tons de Boileau-Narcejac et de Japrisot. Je me suis cependant vite ennuyée : c'est long, lent, l'enquête piétine, tandis que se multiplient les dates, les noms de personnages & de lieux (villes, cafés-restaus). Comme si on n'était pas assez perdus.



Je gardais un bonne impression du film (Francis Girod, 2006), avec Antoine de Caunes dans le rôle de Fabio. Je me demande pourquoi, après cette lecture, et en voyant les moyennes faiblardes sur Allociné (presse & lecteurs).



Le premier roman de l'année ne peut pas être un abandon, et même si la lecture me met de mauvais poil, je vais au bout. Un petit fond de superstition me souffle que je manquerai de ténacité en 2021 si je ne finis pas. Je n'ai terminé ce thriller que pour cette raison idiote.
Commenter  J’apprécie          363
La Face cachée de la lune

Ahh, la crise de la quarantaine ! On a beau être un avocat riche et célèbre de la place de Zurich et orbiter sur la fertile et féroce planète des fusions-acquisitions de multinationales, on n'y échappe même pas. Demandez donc à Urs Blank qui, un beau jour d'ennui parmi tant d'autres, rencontre Lucille, une jeune femme hippie de la moitié de son âge. Choc des classes sociales : un autre monde existe, une autre vie, proche de la nature et des vraies valeurs, est possible ! Bref, la révélation de sa vie. Et plus encore quand, lors d'un week-end de « méditation » en forêt, Lucille initie Urs aux champignons hallucinogènes. « Mangez-moi, mangez-moi, mangez-moi... C'est le chant du psilo qui supplie... » Mais l'ouverture des volets de la perception vire pour Urs au very very bad trip, parce que, au milieu des gentils psilocybes se cachait un vilain champi, très rare, et dont les effets secondaires se révèlent destructeurs et durables... Avec ce qui lui reste de morale, Urs comprend qu'il ferait mieux de se mettre au vert pour préserver son entourage de sa violence, et pour se protéger lui-même, puisque, entre-temps, il a flairé une sale magouille dans un importantissime dossier traité par son cabinet. A la fois proie et chasseur, Urs apprend à survivre en milieu hostile et devient un véritable homme des bois. Mais l'hiver approche, et Urs ne peut se permettre d'hiberner...



S'il est très bien documenté côté « champignons » et « autonomie en forêt », le livre manque à mon avis de crédibilité : comment un homme dont les poches débordent de billets de banque, qui se fait faire des chaussures sur mesure à Londres, qui vit, en somme, dans une bulle dorée déconnectée de la réalité de monsieur&madame tout-le-monde, peut-il devenir en quelques mois un Indiana Jones helvète doublé d'un expert ès mycologie ? A part ça, voilà un thriller psychologique déjanté sous acide, égratignant le monde puant de la haute finance, qui se lit sans déplaisir, mais qui ne me laissera pas, malgré un trip initial d'anthologie, un souvenir mémorable. C'est peut-être parce que je ne suis pas assez réceptive, vu que les champignons, je les préfère en omelette. C'est grave, docteur ?
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          361
Le cuisinier

Première approche avec un écrivain Suisse né à Zurich, donc de langue allemande.

Au début, le roman fait penser à En cuisine de Monica Ali, le personnage du cuisiner émigré, cuisinier émérite s’il était resté dans son pays natal, en Suisse, employé à l’épluchage, la découpe des légumes et la vaisselle des poêles sans aucune considération, il n’est qu’un émigré !

La ressemblance avec le roman de Monica Ali s’arrête là, Martin Suter nous fait découvrir, par le biais de Maravan, jeune réfugié tamoul, la cuisine et les mœurs de ces émigrés venus du Sri Lanka, du sud de l’Inde.

Maravan ayant perdu son travail, s’associe avec une serveuse pour créer une entreprise, Love Food dans laquelle son art de la cuisine va exceller. Pour sa cuisine aphrodisiaque, il crée des plats dans lesquels se mêlent la cuisine traditionnelle, apprise de sa grand’tante, la cuisine ayurvédique, apprise lors d’un stage effectué dans un hôtel au Kerala, et la cuisine moléculaire.

Martin Suter, dans Le cuisinier, évoque une gastronomie érotique, moléculaire et ayurvédique, sur un fond de crise financière et de trafic d’armes.

Le cuisinier de Martin Suter, à découvrir !

Commenter  J’apprécie          350
Éléphant

Depuis un peu plus de 20 ans, le suisse Martin Suter écrit des thrillers passionnants doublés le plus souvent d'une réflexion philosophique sur les évolutions de notre société. Pas de redite chez lui mais à chaque livre un thème fort qu'il maîtrise grâce à une documentation sans faille et un style sobre et percutant (la série des Allmen est un peu à part, divertissement extrêmement léger). Son sujet cette-fois, dans Éléphant, concerne les manipulations génétiques et comment des savants fous (et âpres au gain) sont depuis dix ans capables de faire naître des éléphants roses phosphorescents (sic). Cela parait saugrenu et irréaliste mais cela ne l'est apparemment et Suter intègre cette idée dans un thriller étonnant qui évoque aussi au passage la vie des SDF, la théorie de l'évolution, nos rapports avec les animaux domestiques, l'alcoolisme, etc. Un roman très riche qui a la politesse de se présenter sous la forme d'un ouvrage léger et à suspense, facile à lire, qui ménage une palanquée de rebondissements et un suspense à couper au couteau (suisse). Comme le plus souvent chez l'écrivain zurichois, il y a beaucoup d'humanité chez ses personnages (les bons, s'entend) qui ont connu bien des épreuves douloureuses dans leur existence. Et il a une vraie jubilation à créer des individus d'une méchanceté intégrale dont l'éthique est le dernier des soucis. A travers toutes le péripéties d'Éléphant et de son pachyderme miniature qui brille la nuit, c'est notre société moderne qui joue à l'apprenti sorcier pour le divertissement de masse qui est épinglée. le livre est un conte, sans doute, mais drôlement pertinent et raconté avec finesse, élégance et efficacité.
Commenter  J’apprécie          334
Small World

Etrange relation que celle qui unit depuis son enfance Conrad Lang, 60 ans, à la riche famille Koch. Une maladresse de ce dernier, gardien de la villa crétoise de la famille, en causera l’incendie. Plutôt que d’être mis à la porte, ce qui aurait semblé normal après pareille faute, Conrad continue à être pris en charge par Elvira, matriarche du clan, et se retrouve nourri-logé-blanchi aux frais de celle-ci. Comme s’il fallait protéger Conrad, à moins que ce ne soit pour mieux le surveiller…

Conrad vit donc sa petite vie sans se soucier de rien. Mais la belle histoire s’assombrit lorsque ses troubles de la mémoire et du comportement deviennent plus fréquents et plus profonds, et s’arrête quand tombe le couperet du diagnostic : Alzheimer.

Conrad est interné à l’hôpital, où il dépérit. Simone, épouse du petit-fils d’Elvira, secouant la déprime où elle s’enfonce depuis son mariage, prend les choses en mains et forcera Elvira à accepter d’installer Conrad et toute une unité de soins dans une annexe de la villa.

Peu à peu, Conrad progresse, ses souvenirs les plus anciens lui reviennent, provoquant une joie authentique chez Simone et l’équipe de soins dévouée, et une inquiétude agitée chez Elvira…



J’ai acheté ce livre sur la foi de la 4ème de couverture et d’un macaron proclamant qu’il s’agissait d’un des 10 meilleurs romans des années 2000. J’ignore si c’est le cas, n’ayant pas lu toute la production littéraire de ces 10 dernières années . Mais j’ai trouvé la 4ème un brin excessive : « mal mystérieux », « tambour battant », « originalité redoutable »…Mouais…

J’ai néanmoins apprécié le livre, qui m’a marquée, parce que le souffle de cette épouvantable maladie rôde dans mon entourage. Le cheminement de la maladie, ses phases, les conséquences sur l’entourage du malade, … tout cela fait l’objet d’une description précise, claire, implacablement médicale mais non dépourvue d’empathie, et sûrement pas ennuyeuse.

Roman bien écrit, agréable à lire, même si pas toujours confortable (pour moi en tout cas), Small World est le récit d’un lourd secret de famille enfoui dans la mémoire de Conrad, qui remontera par bribes à la surface, paradoxalement à la « faveur » (oserais-je le dire) de la progression de la maladie d’Alzheimer, cette voleuse de souvenirs…Il fallait y penser…

Commenter  J’apprécie          330
Small World

Conrad Lang, sexagénaire, travaille en tant que gardien pour la famille Koch. Il les connait depuis tout petit et a grandi avec le fils, Thomas Koch. Un jour, il met accidentellement le feu à la villa. Il sera relogé dans un appartement particulier par Elvira, la belle-mère de Thomas, mais les choses ne vont que s'empirer…

Ce livre est depuis un petit moment sur mes étagères, attirée par l'étiquette 10 romans à lire absolument (Points, 2000-2011), par la couverture étonnante et par l'auteur dont j'avais entendu beaucoup de bien. Finalement, c'est une bonne découverte ! le début n'a pas été facile, le temps de situer les personnages, de comprendre que Koni était le diminutif de Conrad (j'étais pas en forme, fin d'année, tout ça…), qu'Elvira paraissait suspecte… J'ai beaucoup aimé l'humour de l'auteur, très discret qui donne juste assez de pep's au récit pour qu'il soit agréable. Pourtant, le sujet n'est pas évident, la perte de mémoire chez les malades d'Alzheimer, l'oubli des proches peuvent être douloureux à lire. Mais Martin Suter l'oppose aux souvenirs du lointain passé qui remontent, qui semblent mettre mal à l'aise Elvira. Je me demanderai s'il y avait une explication plus rationnelle à l'exclamation Small World (qui donne le titre du roman) de Conrad ? Bref, j'ai beaucoup aimé ce livre, même si j'ai trouvé quelques longueurs. Je relirai Martin Suter !

Commenter  J’apprécie          323
Le temps, le temps

Une bière, une fenêtre. Je plante le décor. Pas beaucoup plus. De cette bière, je perçois sa fraicheur, son intimité, son amertume. De par la fenêtre, je vois mon coin de rue, un paysage inchangé depuis des années. Amertume aussi d’un regard vide sur ce bout de bitume et le jardin du voisin, vieux grincheux et aigri. Je pense à cette année écoulée. Cette femme qui s’est fait assassinée juste en bas, ma femme !



Je ne cesse de repenser à ce jour où je m’attelais en cuisine, des spaghettis à la bolognaise, herbes fraiches et senteurs méditerranéennes. Je l’attendais. Elle était en retard. J’étais en colère. Elle a sonné, je n’ai pas répondu de suite. Elle a sonné de nouveau, je lui ai ouvert tranquillement, sans faire plus attention, sans même prendre le temps d’écouter l’interphone. On a sonné encore. Je suis descendu. On m’annonce que ma femme vient d’être descendue, juste au portail. J’étais sonné.



Depuis…



Depuis, je ressens cette douleur lancinante qui m’étreint toutes les nuits.



Depuis, je me sens perdu dans ce monde, et je repense à cette soirée, debout nu à la fenêtre. Il y a un truc qui cloche, dans ce décor. Je n’arrive pas encore à le définir, mais…



[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          320
Melody

Il est embauché pour mettre de l'ordre dans les documents de son patron avant que celui-ci ne décède. Son patron est un bavard qui veut lui raconter aussi sa vie, et surtout son grand amour, Melody. Il va devoir finir l'enquête seul pour avoir le fin mot de l'histoire, et que de découvertes il va faire. Voilà une bien jolie histoire d'amour. La presse s'est étonnement empressée d'être dithyrambique, je le suis moins même si j'ai passé un beau moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          291




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Martin Suter (1952)Voir plus

Quiz Voir plus

Un peintre- Un tableau

Ce tableau représente le plus jeune fils du peintre, Claude, au domaine des "Collettes" à Cagnes sur mer. Il avait acheté ce domaine pour sauver les oliviers: "Ce sont les arbres les plus beaux du monde, d'une majesté rare, alliée à une légèreté aérienne". Ce peintre avait trois fils: l'ainé fut comédien, le deuxième réalisateur et Claude est devenu céramiste. Il a changé plusieurs fois de style. "Le déjeuner des canotiers" est l'une de ses toiles les plus célèbres. Il s'agit de:

Claude Monet
Alfred Sisley
Edouard Manet
Gustave Caillebotte
Auguste Renoir

1 questions
8 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}