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Critiques de Martine Laffon (106)
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Souviens-toi de moi

En toute première instance, je remercie Babelio, Masse Critique et surtout le département « Jeunesse » des éditions Flammarion.



Avant que je n’oublie, comme l’ a fait très justement remarquer, je crois ,... Canel… Avant de commencer ce récit, il est vraiment nécessaire, important de lire , en fin de volume, le texte très bref… sur ces 140 000 chinois, civils et volontaires, qui furent envoyés durant la Première Guerre mondiale en France, comme main-d’œuvre, de 1916 à 1918…



J’ai appris très tardivement ce fait de la Grande guerre, par hasard… en faisant une escapade dans le pas-de Calais. Intriguée par le « pourquoi » d’un cimetière chinois (à Noyelles), j’ai été le visiter. Bouleversée par cette population exilée aussi loin de son pays, j'avais fait quelques recherches.





Déjà plusieurs jours que la dernière page de ce roman-jeunesse s'est tournée. J’avais besoin comme, lorsqu’on vient de voir un film épatant… de « décanter », d’assimiler, de réfléchir…D’analyser… mieux ; du moins, je le souhaite…



ATOS a fait remarquer combien…c’est une excellente chose, que de tels récits soient rédigés… pour la jeunesse. Ceci étant dit, ce roman en apprendra sûrement aussi aux plus grands…



Je ne vais pas raconter l’histoire… ou du moins le minimum : en pleine « boucherie » et « barbarie »… des soldats français et chinois vont sympathiser, s’entraider, se sauver mutuellement. Des personnages très attachants, dont Li Jian, qui déjà dans son pays, n’a pas eu une vie bien heureuse, en dehors de sa rencontre avec un lettré , qui lui offrira le moyen de dépasser les peines, les épreuves… par « le pinceau » :

« Li Jian se tourna sur le côté, remonta sa couverture et il se souvint de sa vie d’avant, là-bas au Shandong où le vieux lettré, Zhang Tse, l’avait initié aux secrets du monde, d’un seul trait de pinceau, alors qu’il n’était qu’un petit garçon en haillons « (p.14).



Dans ce conflit désespérant, qui dure… des soldats de tous les milieux vont se rencontrer, plus ces pauvres « coolies » qui assument les tâches les plus pénibles… avec une population civile, très méfiante envers « ces étrangers » , aux « yeux bridés »…:



A cause de l’horreur du champ de bataille, le petit groupe de soldats décrits, va se rapprocher… pour « supporter l’insupportable ». Il y a de vraies lumières de bonté, d’amitié, de bienveillance, entre Li Jian, qui à défaut de se faire comprendre, va dessiner pour chacun, en signe d’affection ou d’attention. Li Jian a aussi le don de parler et de soigner les chevaux, animaux centraux du récit.

Animal central pour la guerre, mais aussi, spirituellement artistiquement, pour Li Jiang. Ces chevaux tant de fois peints et dessinés par son vieux maître.



Cet élément de « l’Animal dans la guerre » est rarement aussi évoqué , et en détails : Les animaux au service de l’homme dans « ses conflits»… Là il est longuement question des « chevaux » que Li jian, transformé en « vétérinaire », »répare », soulage, soigne… pour qu’ils soient renvoyés aussitôt sur le champ de bataille !



…Pour conjurer la folie du désespoir, il y a la beauté des dessins de Li Jian, la poésie, l’amour des bêtes, l’amitié, l’entraide…l’affection d’une petite fille…

C’est un roman bouleversant, où j’aurais aimé être plus longtemps en « compagnie » de chaque personnage, après la guerre… pour savoir plus en détails… leur devenir… ou leur douleur de vivre, sûrement impossible à chasser ??

Ce futur est évoqué, mais fort brièvement.

Je finis cette note de lecture qui est complètement dans l’émotion… dans le ressenti, et non pas dans la transcription des faits… « Je m’en excuse »!!



Le petit groupe de camarades –soldats va être séparé… et Li Jiang va être envoyé avec les siens, auprès des troupes britanniques …

« Drouault repartait quand Li Jian le rattrapa par la manche. Il lui sourit, gêné. Comment cet homme qui avait tant de compassion pour les autres se sortirait-il de cette guerre ? Ou plutôt…., pensa Li Jian, qu’est-ce qui le ferait tenir ? Leurs regards se croisèrent et, tout à coup, ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, comme deux camarades, et Drouault lui donna un poème.

Ils se séparèrent ainsi ; l’un avec le dessin d’une pie, ignorant qu’elle était le symbole du bonheur, l’autre avec deux strophes de Baudelaire qu’il ne savait pas lire » (p.71)

C’est juste « Magnifique »…



Quelques mots sur l’auteur que je découvrais avec ce premier texte. Philosophe de formation. Elle écrit à la fois pour la jeunesse et les adultes, avec des thèmes de prédilection : la mythologie, les épopées, les voyages ou les chevaux, une de ses passions…



Une bibliographie complète ce « roman », et je vais me pencher sur un ouvrage cité, qui relate en détails l’histoire de ces travailleurs chinois en France pendant cette première guerre mondiale…



Je peux vous le dire maintenant… j’ai eu beaucoup de difficultés à rédiger cette note de lecture… car ce petit roman, est en réalité, très, très dense à tous points de vue… et aussi « émotionnellement »…

Un très beau texte , intelligent qui parle de moult sujets essentiels…dans un cadre effroyable… où des soldats déchirés, loin de chez eux, subissent un conflit qu’ils n’ont pas choisi… sans parler de ces exilés chinois, loin de leur patrie et de leurs manières de vivre, d’être… Exil et souffrance démultipliés.



Il nous faudrait de toute urgence… lorsque nous pouvons avoir la « faiblesse » ou la « bêtise »… de déraper sur l’idée d’ »Etranger »… de songer à ces personnes, venues travailler sur le sol français, mortes loin des leurs, dont la dernière demeure est sur la terre de France… pour laquelle ils ont souffert…

















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La grande nuit des ours

Noël approche et quoi de mieux que d’offrir un album relié jeunesse à ses enfants, petits enfants, neveux et nièces.. Je vais vous parler aujourd’hui de « La Grande nuit des Ours (Sept contes autour du monde) » signé Caroline et Martine Laffon (Textes) et Elise Mansot (Illustrations).

"La grande nuit des Ours (Sept contes autour du monde)" vient de paraître aux éditions Glénat jeunesse. Les illustrations sont pleines de tendresse, de couleurs chatoyantes correspondant à chacun des pays visités à travers ces sept contes. Les couleurs dans les tons bleu nuit pour les récits se passant dans le grand nord et ceux très colorés pour celles se déroulant dans des pays plus chaud, sont vraiment très belles. Des illustrations enchanteresses et des textes tout aussi réussis. Ces derniers sont puissamment évocateur, presque magique pour les enfants qui les entendront ou les liront. Les contes proviennent de sept lieux différents dans le monde : l'Amérique du Nord avec le Canada et les États-Unis ; l'Amérique du Sud avec le Pérou ; l'Asie avec la Corée et enfin l'Europe avec la Norvège, l'Ecosse et l'Italie. Une diversité des contes qui fait toute la richesse et l'originalité de cet album jeunesse. Ainsi nous retrouvons Douchka qui est le fil conducteur du récit. Douchka, qui lors de la grande nuit des ours qui se déroule chaque année, le soir de la lune rouge, raconte des histoires au sept ours présents et venu de très loin pour cela. Les sept ours attendent avec joie et les oreilles grandes ouvertes les contes de Douchka. Elle remonte le cours du temps pour revenir aux origines et plonger les enfants ayant soif d'aventures, d'histoires et de magie dans ces différents univers. Nul doute que les enfants à partir de 6 ou 7 ans auront plaisir à prendre place autour d'un bon feu, sous la lune rouge, pour entendre le doux murmure des légendes contées par la belle Douchka. Envoûtant.

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Glénat jeunesse pour cette lecture et leur confiance.
Lien : https://thedude524.com/2021/..
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Souviens-toi de moi

Histoire d'une belle amitié qui se créé entre des soldats français durant la première guerre mondiale et des travailleurs chinois recrutés par la France.

Propulsés dans cette guerre cruelle qui dévore les hommes, ils vont développer des liens entre eux, alors qu'ils ne parlent pas la même langue.

LI Jian, le seul lettré des Chinois, va distribuer les dessins qu'il fait au pinceau, dessins superbement réalistes. C'est un sage qui distribue des petits morceaux de vie, d'espoir et de paix.

Il se créé un véritable échange; un dessin pour un poème de Baudelaire, un dessin pour un petit galet blanc. Ils vont s'accrocher à ses symboles de vie pour résister au désespoir, aux insoutenables douleurs des hommes et des chevaux.

Ces hommes auront du mal à se reconstruire, s'ils ne succombent pas, ils deviendront "des fantômes errants sur les champs de bataille."

Ce petit livre dénonce la barbarie de cette guerre, le sacrifice inhumain de ces hommes qui ne demandaient qu'à vivre leur vie . On ne leur demande pas leur avis, il faut obéir aux ordres des supérieurs aussi absurdes qu'ils soient en entrainant les chevaux avec eux, épouvantés par le bruit des détonations, les odeurs , les douleurs atroces.
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Souviens-toi de moi

14-18. Des travailleurs chinois sont recrutés par la France. Certains se retrouvent près des lignes ennemies pour ramasser les cadavres. Encadrés par des soldats, ils sont rejettés aussi bien par les militaires que par les habitants. Pourtant, Li jian par le beauté de ses dessins va réussir à se lier d'amitié et même trouver l'amour. Car il offre avec ses illustrations un échappatoire à l'horreur quotidienne de la guerre.



Nous suivons plusieurs personnages. Un jeune paysan chinois qui écrit des lettres à sa famille sans jamais évoquer la dure réalité de ces camps où on meurt facilement de froid et de maladie. Un instituteur français qui tente de croire encore en l'humanité. Un chinois fort et rusé qui a la passion des tripots et des chevaux. Ou encore le héros , un jeune lettré à la sensibilité exhacerbée... Tous ces personnages sont emprisonnés dans un conflit qui nie la liberté. Et pourtant, il vont réussir, chacun à sa façon, à rester des hommes. Une place importante est consacrée aux chevaux, fil conducteur du récit. Un très beau livre, bien écrit, qui offre un regard beau, poignant et décalé sur 14-18.






Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Souviens-toi de moi

Court roman dans le thème de l'année : la première guerre mondiale ! Sauf que cette fois ,on y aborde un sujet assez inédit ,celui des jeunes chinois volontaires qui sont venus travailler en France durant cette période . Ils devaient normalement être à plus de 16km des tranchées ,donc normalement hors du danger mais ce ne fut pas souvent le cas .

On suit le destin d'un jeune chinois de 18 ans ,Li Jian ,dans un camp ,gardé par des soldats français. Les conditions n'y sont pas idéales et nombreux sont ceux qui rêvent à un retour chez eux...

Li Jian ,amoureux des chevaux , ami avec deux soldats français ,va devoir faire face aux horreurs de la guerre et survivre car il n'est à l'abri de rien....

C'est un roman destiné aux adolescents ,facile à lire et vraiment intéressant par le sujet . Si l'histoire m'a plu ,j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas assez creusés ,il manquait quelque chose pour m'émouvoir ,pour ressentir toute la peine de Li Juan et de ses compagnons de route . J'ai pas eu le temps de m'attacher à ses personnages ,je suis passé à côté émotionnellement parlant .

Mais pour autant ,cela reste une histoire sympathique et tragique à découvrir, ! Merci à masse critique et aux éditions Flammarion !
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Souviens-toi de moi

Souvenons-nous de lui/d'eux, en cette période de commémorations sur la guerre 14-18.

Ou plutôt, apprenons la participation "à l'effort de guerre" des 140 000 Chinois venus en France entre 1916 et 1918, recrutés par les gouvernements français et britanniques. La Chine était alors une colonie anglaise.

Ces hommes recevaient une prime (modeste mais précieuse pour leurs familles pauvres) pour être employés dans des usines d'armement ou pour des travaux de terrassement à proximité du front. On leur donnait même un "contrat de travail"... dont les clauses n'étaient pas respectées.

Beaucoup de ces Chinois n'ont pas survécu, mais le nombre de morts reste pour le moins imprécis : entre 3 000 et 29 000.

Cette page de l'Histoire est méconnue, occultée dans nos manuels scolaires. Et dans la pléthore d'hommages sur la première Guerre mondiale, quelle place lui est donnée ?



Ce roman jeunesse évoque le sujet à travers le regard d'un jeune Chinois. L'histoire est belle, notamment grâce aux liens que tissent ces exilés entre eux et avec certains des soldats français chargés de les encadrer.

Oui mais... la lecture en est particulièrement ardue et j'ai été rebutée dès les premières pages. Trop de lyrisme, d'ellipses, et (réticence toute personnelle) de références aux chevaux.

Je doute que l'ouvrage, conseillé à partir de 11 ans, suscite l'enthousiasme de jeunes lecteurs.



Quelques précisions sont apportées dans une postface trop brève, à découvrir plutôt avant la lecture du récit.
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Fou du vent

Le grand air et la liberté sur le dos d'un magnifique cheval baptisé "Fou du Vent" ce serait ça l'évasion la plus fantastique qui soit, si tant est qu'on sache se tenir sur un cheval.



La jeune vie de Julien, qui se dit désespéré, en manque d'amour et de tendresse va trouver tout cela auprès de cet étalon que peu peuvent approcher.



Auprès des gitans il va trouver un ami et surtout découvrir le secret bien gardé de son grand-père.



Bon petit livre jeunesse qui survole divers sujets fort intéressants.
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Souviens-toi de moi

Une histoire dont le thème est la Première Guerre mondiale et notamment des travailleurs chinois demandés par la France pour cette sombre période.

S'ils sont majoritairement rejetés, il est touchant de voir l'un d'entre eux : Li-Jian, se rapprocher des français grâce à son talent pour le dessin.

Un livre intéressant avec de la tendresse dans une période barbare et violente.
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Souviens-toi de moi

C'est bien de mettre des livres de cette qualité entre les mains des enfants.

Chers professeurs de français ou de lettres et chers professeurs d'histoire, chers Lettrés de nos collèges, faites lire ce livre à nos enfants.

Pas toujours faciles, les mots, les images de la guerre.

Comment raconter ça aux enfants ?

Mais nous devons leur dire.

«  Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » nous a enseigné Aimé Césaire. alors il faudra bien le leur dire .

Leur dire avec ces mots là. Avec cette vérité là, celle que Martine Laffon nous a confié avec une très belle humanité.

Il faut dire aux enfants la vérité.

Leur dire qu'un matricule n'est pas un nom qui doit être donné à un homme.

Que la force d'un peuple réside dans sa capacité de survie, et non dans le sens d'un sacrifice que certains pourraient vouloir lui vendre .

C'est son humanité, sa fraternité, sa solidarité, son amour, son amitié qui peuvent lui permettre de revivre après l'apocalypse.

Le nom de l'homme ne peut s'inscrire sur aucun contrat, aucun pacte, aucun arrangement politico financier.

Dans la lettre et dans le pinceau, dans la poésie, dans le chant d'un oiseau, dans le pas d'un cheval, dans l'oeil d''un caillou, dans la mémoire, voilà où doit battre le cœur d'un homme.

Les cœurs ne survivent pas sur les champs de bataille.

Oui il y a une fin à la guerre. Mais la fin n'est pas heureuse.

Ça ne finit pas bien une guerre. Jamais.

Ça se finit c'est tout.

Un hommage – un témoignage – une promesse.

Alors, merci à l'auteure de nous rappeler qu'ils furent 140 000 travailleurs chinois « embauchés » pour l'effort de guerre sur le territoire français, 100 000 le furent par les anglais, 40 000 par les français. Et que beaucoup, trop nombreux, ne rentrèrent jamais.

Merci à l'auteure d'avoir joint le texte de la chanson de Craonne.

Merci d'avoir fait respirer les personnages de ce livre avec le souffle de Baudelaire, de Li Po, de Wang Wei.

Merci d'avoir inscrit le mot salauds sur les uniformes de ceux qui avaient déclenché la guerre.

Merci d'avoir parlé des fusillés pour l'exemple.

Merci d'avoir parlé du désespoir de ceux qui sont rentrés chez eux de corps mais jamais avec leur esprit.

Merci d'avoir évoqué les appels faits aux femmes sur des affiches qui annoncées déjà l'esprit de Vichy.

Merci d'avoir dit les mutilés, les gueules cassées, les traumatisés, les alcooliques.

Merci d'avoir rappelé que dans les manuels scolaires de l'époque le chinois était décrit aux enfants comme « bon travailleur mais à l'esprit fourbe ».

Merci nous avoir apporté le narcisse d'or, le cheval de Jade, la pie, les cerfs volants, et la montagne dans sa robe de nuages.



Les mots sont justes dans ce livre.



« Souviens-toi de moi » est un très beau livre.



Promesse tenue, Li Jian : Anne et Camille ne t'ont pas oublié. Tous leurs enfants grâce à ce livre vont pouvoir te rencontrer.



Il y a 17 cimetières en France où des t »ravailleurs chinois » de la guerre 14-18 sont enterrés.

Dans la somme, 850 travailleurs chinois reposent au cimetière de Noyelles. Tous ces cimetières sont entretenus par les britanniques.

Au total environ 27 000 travailleurs chinois sous contrats britanniques et 1500 sous contrats français ont péri sur le territoire français durant la guerre de 1914-1918.



Une pensée également pour les 956 corps qui reposent au cimetière de Natus, à la Teste du Buch, près d'Arcachon. Victimes de leur séjour « d'hivernage »  au camp de Courneau.

69 soldats originaires du Bénin, 94 du Burkina Faso, 211 de Côte d'Ivoire, 3 du Cameroun,

4 de France, 118 de Guinée, 5 de Madagascar, 306 du Mali,11 de Mauritanie, 24 du Niger,

1 du Nigeria, 11 de Russie, 78 du Sénégal, et 21 soldats qui ne furent jamais identifiés.







«  Quelle nuit cette nuit déjà lointain souvenir

Désormais sans lien nous avancerons

Sur toutes les voies ouvertes au vent

A milieu de tant d'astres éclatés

Pour retrouver un sol où fondre et refleurir... »



François Cheng , Vraie lumière née de vraie nuit.





Opération Babelio/ Editions Flammarion Jeunesse -  « Masse critique » avril 2014.



Astrid Shriqui Garain

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Souviens-toi de moi

Li Jian est chinois. En 1917, comme des milliers de ses compatriotes, il est envoyé en France pour travailler. Malgré leur contribution à l’effort de guerre, ces hommes ne sont pas bien accueillis par les autochtones. Quelques relations d’amitiés se nouent cependant entre des Français et des Chinois, malgré le climat de racisme et d’incompréhension culturelle.



L’histoire des rapports entre Li Jian et les autres personnages du roman est riche et intéressante. Les horreurs du conflit ne sont pas épargnées au lecteur, ni exagérées. J’ai en revanche trouvé que les incursions dans les souvenirs et les pensées du jeune Chinois étaient parfois pénibles à lire - longues et pas toujours claires.



Grâce à ce petit roman jeunesse, j'ai appris que la France et l’Empire britannique ont fait venir respectivement 40 000 et 100 000 Chinois en Europe lors de la Première Guerre mondiale, en renfort dans la lutte contre les Empires centraux. Alors que leurs contrats de travail stipulaient qu'ils devaient rester à plus de 16 km des champs de bataille, certains se retrouvèrent sur le front. Leurs protestations pouvaient être assimilés à des désertions.

Le nombre de travailleurs chinois tués fait débat : selon les sources, entre 1 000 et 2 000 morts côté français, et entre 2 000 et 27 000 morts côté britannique.

Ce n’est pas en dénombrant les chinois enterrés dans les cimetières militaires ou dédiés que l’ont trouve réponse à ces questions : un millier de "coolies" sont enterrés dans 17 cimetières entretenus par la Grande-Bretagne, mais la France n’entretient aucune tombe chinoise.



Les programmes scolaires font l’impasse sur cet aspect du conflit. C’est dommage, car le sort réservé à ces travailleurs et à leur pays d’origine est révélateur de l’attitude des "grandes puissances" à l’égard de leurs colonies. Ainsi, dans le traité de Versailles, la Chine qui avait déclaré la guerre à l’Allemagne en août 1917, s’est vue "récompensée" par l’amputation de la province du Chantong au profit du Japon (qui occupait cette région depuis 1914). Cette disposition provoquera le soulèvement populaire nommé « Mouvement du 4 mai 1919 ». Encore un épisode sinistre de l'Histoire de France occulté...

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Cétéki Jeanne d'Arc : 50 drôles de questions pou..

La collection Cétéki ? Cétékoi ? est une mine d'or pour tous les enfants qui présentent un grand ou petit intérêt pour l’Histoire et se posent beaucoup de questions dessus.



Des livres adaptés aux 9 – 12 ans, édité chez Tallandier jeunesse leur permet d'obtenir des réponses à leurs questions sur les périodes, les civilisations, les personnages célèbres de notre histoire.



Louis XIV, Cléopatre, la première guerre mondiale et Jeanne d'Arc font l'objet de cette première mouture publiée en septembre dernier.

Concernant plus particulièrement le volet consacré à Jeanne d'Arc, le livre permet de répond aux questions les plus diverses, des plus essentielles au plus futiles sur celle qu'on a appelé la pucelle d'Orléans: où Jeanne est elle née? quelle est cette voix que Jeanne entend? Jeanne est elle blessée pendant les combats ? A t- elle un fiancé ( on spoile: oui un certain Michel), comment se passe sa rencontre avec le roi? Jeanne peut- elle s'habiller comme elle le désire?



A toutes ces questions le livre répond de façon ludique mais sérieuse et documentée, Fabien Jouan, professeur agrégé d’histoire-géographie ayant supervisé l'ensemble des réponses comme pour les autres livres de la collection .A la fin du livre, un glossaire et un quizz viennent apporter une touche interactive qui plait toujours aux chères têtes blondes!



Bref une collection aussi indispensable que légère pour apprendre l'histoire différemment des manuels scolaires .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le tablier bleu

Un court récit poétique d'une immense délicatesse qui évoque la fin de vie Louise, une vieille dame qui se retrouve du jour au lendemain privée de sa maison, son jardin, son tablier bleu symbole de sa vie pour se retrouver dans une maison de retraite ou on l'a habillée d'un autre tablier bleu qui porte le numéro 14313 et dorénavant c'est avec ce numéro qu'on l'identifie. Un jour elle s'enfuit et elle rencontre une belle inconnue qui la ramène dans sa maison ou elle s'empresse de s'habiller de son tablier bleu qui fleure bon la sarriette et le romarin... un texte émouvant qui aborde les thèmes de la vieillesse, de la folie, de la mort, de la perte d'autonomie et de ses conséquences tout ceci illustré par des petits mots calligraphiés et de tendres aquarelles marines.
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Le tablier bleu

Un joli livre tout en poésie et en émotion, dont on referme la dernière page avec les larmes aux yeux.

Louise, sa vie, elle l’a rêvée, plus que vécue.

Elle a été mariée à cet homme qui ne correspondait en rien à ses rêves de jeune fille, mais c’était le choix de ses parents, parce qu’il faut bien les comprendre c’est un bon parti qu’ils lui ont choisi, il a des biens.

Quelques mois de mariage et la guerre est arrivée, le jeune mari y est parti et il n’en est pas revenu « Mort pour la France ».

Se remarier ? Certainement pas, elle a un statut à préserver dans la société, puisque la voilà veuve de guerre et qui plus est, propriétaire de la maison de son défunt mari.

Et c’est dans le jardin de sa maison entre la sarriette et le romarin, que sa vie passera jour après jour, mois après mois, année après année, toujours vêtue de son tablier bleu qui lui rappelle tant son enfance et son grand-père adoré.

Jusqu’à ce jour fatidique au crépuscule de sa vie, quand son neveu décide qu’il est temps qu’elle quitte sa maison et qu’elle aille dans une maison de retraite.

Maison de retraite dans laquelle on lui a mis un autre tablier bleu avec un numéro 14313.

14313 voilà ce qu’elle est maintenant un numéro et c’est tout.

Un texte qui avec ses illustrations ne peut que nous interpeller sur la place que nous réservons à nos aînés dans une société qu’ils ne reconnaissent plus, et qu’on oublie dans des maisons de retraite jusqu’à ce que mort s’ensuive.

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Le tablier bleu

C’est un beau livre. Un très beau livre. Un livre dont on sort le cœur chaviré, les yeux ourlés de larmes. Parce que Louise est attachante. Parce qu’on a envie de prendre soin d’elle, de la sortir de ce mouroir où son neveu l’a installée sous prétexte qu’elle ne pouvait plus vivre seule, à son âge. Parce qu’on a envie de lui retirer ce tablier immonde qui sent mauvais et qui n’est pas SON tablier bleu, celui qui recèle tant de souvenirs. Des objets, comme des émotions. Celui qu’elle veut porter le jour où elle partira pour son dernier voyage.



Car Louise sait qu’elle va mourir. D’autres meurent dans ce lieu où on l’a déposée comme un vulgaire paquet. D’ailleurs, n’est-elle pas un numéro? Le numéro 14313, d’ailleurs? Et parce qu’elle n’est que ça, un numéro sans intérêt, Louise va prendre le large. Pas question de vivre ses derniers jours sans son tablier.



C’est un beau livre, un très beau livre. Triste, oui, sûrement, mais pas que ça. Le tablier bleu est un livre tellement humain, tellement tendre, qu’il donne envie de serrer contre soi toutes les Louise du monde.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Les héros de l'Iliade

Attention SPOILER

C'est l'histoire d'un héros mythologique qui s'appelle Ulysse. Les Troyens avaient kidnappé la reine Hélène et son mari Ménélas, qui était en colère, a donc déployé une armée grecque. Ulysse qui est intelligent et qui fait partie de l'armée, arrive, par sa ruse, a récupérer la reine Hélène en détruisant la ville de Troie. Je conseille aux personnes qui aiment la mythologie de lire cette histoire que j'ai bien aimé.

K.S.
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Joyeuse neige !

Cette histoire reflète à merveille les émotions des soirs de neige, lorsque qu'on est au chaud dans la maison et qu'on imagine la neige tomber. Beaucoup de poésie dans cet album avec des illustrations originales et fouillées.
Lien : http://www.liresousletilleul..
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Souviens-toi de moi

Li Jian a dix-sept ans lorsque la France le recrute en 1917, ayant cruellement besoin de main d'oeuvre. Des milliers de chinois (140 000) vont, comme lui, être enrolés dans cette guerre atroce qui s'éternise, en échange d'une mince prime. Le jeune homme quitte Shangai ignorant l'horreur qui l'attend...

En principe, ces travailleurs chinois devaient remplacer les hommes partis au front dans les usines, les ports, les mines, creuser des tranchées, réparer les routes et les chemins de fer mais très souvent on leur confiait les taches les plus dures physiquement et moralement comme déblayer les cadavres à la pelle... De plus, leurs conditions de vie étaient désastreuses : froid, faim, manque d'hygiène, maladies. Et ils faisaient face, impuissants, au racisme des soldats et des habitants.

Li Jian s'évade en pensée et en dessinant (souvent avec un pinceau invisible). C'est un lettré, un être d'une sensibilité exacerbé. Il écrit les lettres de ses compatriotes. Esquisse des chevaux, des paysages, des oiseaux, des symboles et rêve. La douceur qui émane de lui contraste avec l'horreur qui l'environne et le chagrine tant.

Son regard s'illumine le jour où il voit devant lui une magnifique jument blessée. Il la soigne sous les yeux ébahis des soldats français. Une amitié naît d'ailleurs avec deux de ces soldats, Blanchard et Drouault. Ils se comprennent sans se parler, grâce aux dessins et à la poésie, et admirent, l'espace d'un instant toute la beauté du monde.

Un jour, un bombardement allemand éclate... Li Jian erre, blessé, avec sa jument jusqu'à tomber au sol, épuisé. Une fillette le trouve, elle et sa maman le cachent et prennent soin de lui...

Un roman historique poignant mêlant avec habileté la violence de la guerre et la délicatesse d'un homme. Peu de gens savent que des chinois avaient été recrutés ainsi d'où l'importance de ce témoignage, pour la mémoire. Selon l'éditeur, ce livre peut être lu dès onze ans. Personnellement, je trouve que certaines scènes sont trop effrayantes pour des enfants si jeunes.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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La prophétie des 7 chevaux, Tome 1 : Les Cava..

L’Ombre est un mystérieux personnage dans le sillage de ceux qui aspirent à devenir les maîtres du monde. Il veut mettre fin aux chevaux sacrés de sept races qui vivent aux quatre coins de l’univers. Toutefois Natawas, un vieux chamane, connaît l’ancienne prophétie qui révèle des clés de la situation. Samir, Marco et Sophia vont lutter contre cette prévisible hécatombe de chevaux et empêcher ainsi l’Ombre d’accéder à l’immortalité ; afin d'avoir une chance de vaincre ce dernier Natawas leur a attribué des pouvoirs magiques. L’aventure de situe en Islande et la suivante en Afrique de l’Ouest. Ce livre semble convenir à un lectorat de douze à seize ans aimant les mystères et les chevaux, par ailleurs prêt à ne pas connaître rapidement et dans la totalité les explications des phénomènes surnaturels apparus au court du récit.
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Ulysse et l'Odyssée

Lecture commune avec ma fille car lecture de 6ème.



J'ai trouvé le début pas évident à comprendre avec un prologue qui se situe à la fin de la vie d'Ulysse puis un retour en arrière. Ensuite, il y avait une partie qui résume des événements avec des rêves ou un futur. Puis, le récit revient un peu sur ces événements. Vous avez du mal à suivre ? Normal, je vous l'ai dit : début embrouillant. Je ne sais pas si Homère a écrit ainsi ou si c'est l'adaptation. Mais, puisque c'est une adaptation à destination des collégiens, j'aurais attendu plus de clarté. D'autant également que heureusement que je connaissais globalement l'histoire parce que, sinon, ça allait très vite : beaucoup, beaucoup de personnages en quelques pages, l'épisode du cheval de Trois en 15 lignes max. J'ai dû préciser bon nombre de choses à ma fille lors de sa lecture. Pas sûr que tous les parents puissent ou veuillent en faire autant...

Et une dernière chose à propos du style : le présent m'a dérangé. A chaque reprise, je m'attendais à du passé.



Venons-en maintenant à l'histoire. Il lui en arrive des aventures à notre Ulysse ! Peut-être même un peu trop. Et puis, rusé, rusé..., pas tant que ça... ! Pour commencer, je cite ma fille : "Ben il est pas très malin et il n'apprend pas du tout de ses erreurs. A chaque fois, il envoie 3 hommes et à chaque fois, ils se font tuer !". Force est de constater qu'elle a tellement raison. Vraiment, je ne vois pas quand il est tant rusé, à part dans l'antre du Cyclope et... c'est tout. Presque tout lui est soufflé par Athéna. Et pour l'épisode le plus connu peut-être avec les sirènes, la ruse lui est donnée par une nymphe. Parlons-en d'ailleurs des nymphes. Elles sont pas possibles celles-là à toutes le capturer. Ca fait beaucoup ! Il n'y a donc aucun autre homme qui ne passent jamais au large de leurs îles ?



Non vraiment, si quelqu'un est rusé dans ce récit, c'est Pénélope : avec son métier à tisser ou pour pouvoir être certaine qu'Ulysse est bien lui à son retour.



Alors, entre le déroulé qui donne un peu la nausée, un Ulysse décevant, des aventures à n'en plus finir, je dois dire que je suis un peu déçue. Mais je suis plus que ravie d'avoir enfin lu ces aventures !
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Le prince Maghan Diawara et le crocodile du..

2 épisodes de la vie de Maghan Diawara, grand chasseur malien du XIIIe siècle, qui parvint, grâce à son courage, à vaincre le terrible crocodile dévoreur d'hommes et le redoutable serpent de la brousse. Il parvint ainsi à gagner le respect de toute la tribu et devint roi à la mort de Mama Wagué.

Un album qui retrace la légende de ce chef de tribu qui aida Soundiata Keïta à fonder le Mali.

J'ai apprécié que texte soit écrit comme un conte, avec les petites phrases de fin que se doit de dire tout bon griot en Afrique mais aussi le fait que ce héros courageux est vraiment existé.
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