AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Maryam Madjidi (220)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Marx et la poupée

A 6 ans l'auteure quitte l'Iran avec sa mère afin de rejoindre son père en exil à Paris. Elle doit abandonner ses proches et en particulier sa grand-mère adorée, sa langue et ses jouets. Partir sans rien emporter pour fuir la répression et la violence.



"Je déterre les morts en écrivant. C'est donc ça mon écriture ? Le travail d'un fossoyeur à l'envers. Moi aussi j'ai parfois la nausée, ça me prend à la gorge et au ventre. Je me promène sur une plaine vaste et silencieuse qui ressemble au cimetière des maudits et je Déterre des souvenirs, des anecdotes, des histoires douloureuses ou poignantes.Ca pue parfois. L'odeur de la mort et du passé est tenace. Je me retrouve avec tous ces morts qui me fixent du regard et qui m'implorent de les raconter". (p36)



Voilà ce que Maryam nous fait partager : ses souvenirs de son pays natal, son arrivée en France, ses difficultés à s'intégrer : la langue, l'alimentation, l'ambiance et le changement de statut, de décor. C'est l'histoire d'un déracinement, le difficile apprentissage d'une terre d'accueil, de nouvelles règles.



La suite est ici http://mumudanslebocage.wordpress.com
Lien : http://mumudanslebocage.word..
Commenter  J’apprécie          130
Pour que je m'aime encore



Cette adolescente de Drancy, qui se pose en narratrice, c’est cette petite fille qui dans « Marx et la poupée », avait enfoui ses jouets dans le jardin de Téhéran avec les livres « communistes » qui obligeaient ses parents à s’exiler. Son récit, ce sont une vingtaine de séquences dont chacune pourrait être une véritable saynète ou une courte nouvelle. On découvre avec elle qu’elle est juste « différente » parce qu’elle vient d’un ailleurs, d’une autre langue, d’une autre culture, d’un autre regard sur la vie, avec un corps différents, des cheveux différents. On suit « l’ascenseur social » des politiques de la ville et de l’intégration….sur lesquelles le regard reste sans appel.

Le sel de ce livre : la lucidité sans faille, l’appétit de vivre quelles que soient les embûches, un sens de l’humour salvateur, et l’écriture de Maryam Madjidi qui sait si bien dire avec le sourire de mot drôles les choses les souffrances les plus profondes et les jugements les plus cruels.

Ici, jamais de bons ni de méchants, jamais de condamnation. On ne donne pas de leçon. On dit seulement ce qui se passe, avec un regard qui voit tout et ne tait rien. Beaucoup d’essais politiques pourraient prendre de la graine.

Encore une fois, le talent de l’artiste qui écrit, c’est de savoir voir et dire ce que nous, humbles lecteurs, nous avons juste besoin qu’on nous montre et qu’on nous dise.



Maryam Madjidi sera l’un des auteurs invités aux CORRESPONDANCES DE MANOSQUE entre le 22 et le 26 septembre 2021. Rencontre le dimanche 26 septembre à 15 heures Place des observantins.



Pour en savoir plus :

Bureau des Correspondances

Hôtel Raffin

3 bd Élémir-Bourges, 04100 Manosque.

Tél. 04 92 75 67 83.

contact@correspondances-manosque.org

www.correspondances-manosque.org

Commenter  J’apprécie          121
Marx et la poupée

Comment décrire ce roman découvert grâce à une opération commerciale sur les livres de poche (2 achetés = 1 troisième offert).



Maryam Madjidi a une écriture singulière, atypique, étonnante et captivante. Dans ce premier court roman elle nous raconte ses souvenirs d'enfance, l'Iran de la révolution, le don forcé de ses jouets au profit des enfants du voisinage au nom du communisme, l'exil en France, l'apprentissage de la double culture, le manque de l'amour de la grand-mère restée en Iran, la dure expérience de l'immigration pour une enfant de 6 ans, l'abandon de la langue maternelle, l'intégration, le refus du passé et d'une part de son identité pour mieux la retrouver.



Tout commence alors qu'elle est encore dans le ventre de sa mère, laquelle est prise dans un mouvement de révolte au sein de l'université, saute par une fenêtre pour échapper à la police et que miraculeusement le bébé de 7 mois qu'elle porte n'est pas blessé. Puis viennent le combat politique et la clandestinité, la peur de la police politique, les arrestations dans l'entourage, l'exil vers la France comme seule fuite possible.



Les chapitres sont très courts. Dans la première partie, première naissance, je les ai perçus comme des clins d'œil, un regard furtif sur le monde, un éclairage court mais précis sur un moment, un sentiment, une situation.



Il y a trois personnages principaux : l'enfant et ses parents. Leur histoire est majoritairement contée par le regard d'une enfant, puis de la jeune femme et de l'adulte qu'elle est devenue. Dans les moments qui semblent les plus douloureux l'auteure semble prendre de la distance en les désignant par leur fonction dans la famille ("la mère", "le père", "la fille"), avant de revenir à la personnalisation ("Je", "nous"), amenant l'empathie du lecteur.



Le roman oscille entre plusieurs styles. Il se fait fable, récit autobiographique, poème, dialogue, journal. L'écriture est fine, drôle, sensible, poétique, notamment dans l'évocation des fantômes du passé, ombres d'apparence inquiétante mais toujours bienveillantes.



Un Goncourt du premier roman qui appelle d'autres récits et un coup de cœur pour une auteure que j'ai envie de suivre.
Commenter  J’apprécie          120
Je m'appelle Maryam

Nous nous appelons Lou et Julie et nous sommes nées Ici, nous n'avons pas eu à quitter cet Ici pour un ailleurs, pas eu à choisir ce que nous devrions laisser, pas eu à quitter amis et famille. Pas eu à jongler entre deux cultures… Maryam si!

Un joli conte pour aborder le déracinement, l'émigration et toutes ses difficultés pour les plus jeunes. Comment abandonner les siens, comment jongler entre deux langues, deux cultures? Comment s'approprier cet Ici sans perdre son identité? Un sujet d'actualité qui nous concerne tous et ce livre nous permet d'expliquer à nos enfants toute la complexité de ce thème.

Peu importe où sont Là-bas et Ici, la question n'est pas là mais plutôt comment accompagner ces enfants qui doivent quitter leur maison. Là est la magie de l'enfance qui par un "comment tu t'appelles" peut tout réparer ou du moins aider et accompagner.

Des dessins tout doux aux tons variant en fonction de l'humeur de Maryam accompagnent ce joli texte.

Un court livre tout doux, tout tendre, si délicat, à mettre dans les mains de tous nos enfants!

Belle soirée en famille à vous.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
Commenter  J’apprécie          120
Marx et la poupée

C'est un livre impressionnant de maîtrise pour un premier roman. Je comprends et j'approuve les récompenses dont il a bénéficié avec l'attribution du prix Goncourt du premier roman et le prix Ouest -France Étonnants Voyageurs en 2017.

Maryam Madjidi a écrit un livre poignant sur l'exil, inspiré par son vécu, mais, en plus, elle lui a donné un très beau titre assez intrigant : « Marx et la poupée ».

C'est avec sa voix un peu lancinante, elle raconte sur ce livre audio la brutalité de la révolution iranienne, la perte de liberté et son départ de Téhéran quand elle avait 6 ans. Ce moment l'a marquée parce qu'elle a été obligée de donner ses jouets aux enfants pauvres avant l'exil, à la demande de ses parents communistes qui risquaient leur vie.

Maryam Madjidi dit avec des mots qui sonnent juste qu'il est difficile de trouver une identité entre deux cultures très différentes et de vivre l'exil quand on ne l'a pas choisi.

C'est aussi l'histoire d'un exil fondateur autour de la langue et d'une réconciliation tardive entre le français et le persan.

La narration est vécue de l'intérieur et de l'extérieur puisque l'autrice à un parti pris d'utiliser la première personne du singulier et parfois la troisième personne quand elle parle du passé.

Et surtout, elle choisira la littérature et l'écriture comme éléments fondateurs pour une reconstruction intime.





Commenter  J’apprécie          120
Marx et la poupée

Le hasard m'a fait lire, au dernier trimestre 2018, deux ouvrages assez proches et tous deux d'inspiration autobiographique. Le premier ouvrage, "les exilés meurent aussi d'amour" d'Abnousse Shalmani", raconte, au travers des yeux d'une enfant née en France, l'histoire de sa famille exilée à Paris, juste avant sa naissance, dans le milieu des années 80.



Dans Marx et la poupée, il s'agit également de l'histoire d'une famille arrivée en France après la révolution islamique mais l'enfant que nous suivons avait 6 ans quand elle a quitté l'Iran. Elle a donc connu directement le déchirement d'être arrachée à une culture, la difficulté de s'approprier une nouvelle langue mais aussi la chute sociale de ses parents, que l'on voit quitter une belle maison dans un quartier chic pour s'entasser à trois dans une chambre de bonne.



La narration est originale, le style très oriental. Plusieurs genres se mélangent habilement : la poésie, le théâtre, le conte, le roman autobiographique, voire documentaire. Le récit n'est pas linéaire dans le temps. Nous sommes parfois de retour en Iran, en pleine révolution islamique ou quand le père de famille a pu y retourner, seul. Nous retrouvons également l'Iran bien plus tard, quand l'enfant, devenue adulte, retrouve sa famille dans la capitale iranienne.



Maryam Madjidi raconte fort bien la difficulté de faire cohabiter la culture d'origine et celle que l'on doit s'approprier pour s'intégrer. La petite fille de "Marx et la poupée" ne parvient à apprendre la langue du pays d'accueil qu'en tournant le dos à sa langue maternelle. Ce n'est que bien plus tard qu'elle parviendra à réconcilier les deux langues en réapprenant la langue persane. Aujourd'hui, elle enseigne le français à des mineurs étrangers isolés.



La version audio est idéale pour ce texte car elle nous permet d'avoir un petit aperçu de la langue persane au travers de quelques phrases et mots disséminés tout au long du roman.



Une belle découverte.
Lien : http://www.sylire.com/2018/1..
Commenter  J’apprécie          120
Marx et la poupée

Attention : coup de coeur ! IMMENSE coup de coeur !

Ce roman, je l’ai savouré tout doucement, je l’ai dégusté, redoutant le moment où la dernière page pointerait le bout de son nez.

Ce mélange de tranches de vie, de souvenirs si perceptibles, de combats contre les autres et soi même, d’amour et de rejet pour ces deux pays que sont l’Iran et la France, de « je » et de « ils » nous bouleversent. Jusqu’aux tréfonds.

En fait, je n’ai pas de mots pour dire à quel point ce livre m’a touchée.

Je les cherche, les palpe. J’aimerais les poser, juste là.

Parce que c’est un raz de marée d’émotions, d’intériorité et de justesse.

C’est un déchirement qui, lentement, se résorbe.

C’est une voix qui pourrait porter celle de tant d’exilés. Et une voix d’enfant qui parle à l’adulte devenue.

Et au delà de ce magnifique récit, c’est une plume qui éclot sous nos yeux.

Une plume qui virevolte, prend vie, pique, emporte.

Une grande, très grande autrice est née !

Faites-vous ce précieux cadeau : lisez « Marx et la poupée » !
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
Commenter  J’apprécie          120
Marx et la poupée

N'y a t'il que des femmes qui parlent de leur exil de l'Iran ? ce récit m'a beaucoup fait pensé à Persépolis, peut être à cause du "fantôme" de la grand mère, et aussi parfois à Désorientale par le témoignage autour de la désintégration pour pouvoir s'intégrer.

J'ai lu ce roman, très vite, j'ai été embarqué par ce récit, ces bribes de souvenir mêlées de contes, pour raconter la vie d'avant, l'exil, l'intégration et le retour vers l'Iran : un parcourt pour trouver sa place dans ces deux cultures si différentes.
Commenter  J’apprécie          110
Marx et la poupée

Trois décennies : 1980 - 2 014. Maryam, née à Téhéran, fille de militants communistes, doit quitter son pays et son régime islamiste . Elle a six ans.

C'est la révolte d'une enfant qui refuse d'abandonner sa maison, ses jouets, qui voit, sans tout comprendre que la situation est dramatique : son oncle « est dans une cage gardée par des gens dégoûtants ». Pendant six ans.

Sa « mère parle peu. Des rêves tournent autour de sa tête comme des oiseaux au-dessus des tours du silence ».

Cette enfant a entendu « le murmure de toutes les mères qui répètent chacune leur mot, leur mot de douleur, leur mot écorché vif, leur mot d'injustice ».

« Ce pays massacre ses meilleurs enfants ».



C'est donc le départ pour la France, Paris où le père les attend.

Au bonheur des retrouvailles succèdent la pauvreté, le déchirement de l'exil, le traumatisme de la langue étrangère, incompréhensible, la honte de ne pas être comme les autres.

Ce sera l'écartèlement entre deux langues, deux nationalités, deux personnalités . Inconciliables.



« C'était le premier voyage, le premier retour à la terre-mère, la première descente vers l'origine. Une descente ou une chute, je ne sais pas. J'ai failli perdre la tête. J'ai glissé sur mon identité. Je suis tombée ».



Ce livre, autobiographique est dédié à Abbâs « qui est prêt à mourir pour tous ces bébés qui sont nés sous la révolution ».

« Abbâs, c'est une étoile filante : il n'aura pas une longue vie parce que son coeur, un jour, ne pourra plus contenir tout cet amour à donner ».



Un grand coup de coeur.

L'écriture est maîtrisée, la construction également.

Commenter  J’apprécie          111
Pour que je m'aime encore

J’aime beaucoup l’écriture de l’auteur, son style, son humour.



Est-ce une auto fiction ou une autobiographie ? Peu importe, j’ai pu me reconnaître dans cette adolescente complexée, sur la question des origines, sur l’impossibilité de l’école républicaine à assurer l’égalité et la réussite pour tous.
Commenter  J’apprécie          101
Marx et la poupée

La révolution iranienne et les difficultés de l’exil vues à travers les yeux d'une enfant.



Maryam a six ans quand ses parents communistes décident de fuir l’Iran de Khomeini et se réfugient en France. Déracinement, éloignement de cette grand mère qu’elle adore, difficulté à s’approprier une nouvelle culture, une nouvelle langue….c’est tout cela que raconte ce livre, non pas de façon linéaire ou chronologique mais comme un patchwork de souvenirs aux allures de conte persan.



Si le sujet n’est pas en soi très original ( on pense notamment à Persepolis de Marjane Satrapi), son écriture est originale et il est agréable à lire , mêlant l’humour (Maryam jouant de son charme oriental avec les hommes !) et la tendresse.
Commenter  J’apprécie          100
Marx et la poupée

Une lecture bien décevante... J'avoue avoir été attirée par le bandeau "Prix Goncourt du premier roman 2017" qui ornait ce livre; avec en souvenir, l'excellent lauréat de l'édition 2016, "De nos frères blessés" de Joseph Andras.

Ici, pour tout avouer, je me suis interrogée sur la définition du terme "roman" une fois ce livre refermé. Selon le Larousse, il s'agit d'une "oeuvre d'imagination constituée par un récit en prose d'une certaine longueur, dont l'intérêt est dans la narration d'aventures, l'étude de mœurs ou de caractères, l'analyse de sentiments ou de passions, la représentation du réel ou de diverses données objectives et subjectives". Soit... J'ai l'impression que Maryam Madjidi a collé quelques-uns de ses textes sur ces éléments divers de la définition, puis les a tassés dans un shaker, a bien agité, avant de les déposer sur le papier. Les chapitres, les paragraphes mêmes n'ont aucune suite logique ni temporelle. Le récit part dans tous les sens reprenant les sempiternelles lamentations de la douleur de l'exil subi, nimbées de misérabilisme. Pourtant l'auteure semble s'en être bien sortie dans la vie, étant donné ses périples autour du monde qui ne sont malheureusement qu'évoqués...

Certes, l'écriture, souvent poétique, est de qualité mais le sujet de ce "presque" roman n'est ni convainquant, ni réellement intéressant à mes yeux... Dommage.
Commenter  J’apprécie          101
Marx et la poupée

Goncourt du premier roman 2017.

Prix du roman 2017 Ouest-France Etonnants voyageurs.



Ce roman prend source in utero.

Présente lors d'une manifestation à l'université de Téhéran durant la Révolution islamiste de 1979, la mère de Maryam, alors enceinte de 7 mois se voit contrainte de se défenestrer pour échapper aux violences et à la barbarie des bassidjis.

"Ange sans ailes, ma folle irresponsable, ma douce assassine ; à cet instant-là, tu as creusé un trou en moi dans lequel toutes les angoisses de ma vie future prendront racine."

Maryam Madjidi va naître trois fois.

La première fois en Iran en 1980.

La seconde fois lors de son exil en France à l'âge de si 6 ans.

La troisième, à l'âge de 22 ans, lorsqu'elle retourne en Iran et entame le processus de réconciliation avec son pays d'origine.

Ses premières années en Iran se déroulent à la fois dans la douceur familiale mais aussi dans la réalité d'un quotidien dans un pays où règne la répression, duquel persisteront longtemps les stigmates d'un traumatisme.

Très tôt elle se différencie en se racontant des histoires et en rapportant des poèmes.

" Je voudrais passer ma vie à récolter des histoires. de belles histoires. Dans un sac, je les mettrais et je les emporterais avec moi. Et puis, au moment propice les offrir à une oreille attentive pour voir la magie naître dans le regard. Je voudrais semer des histoires dans les oreilles de tous les êtres."

C'est donc l'histoire d'une petite fille de six ans qui doit quitter l'Iran pour la France avec ses parents, opposants politiques au régime de Klomeini.

Le déracinement est total.

"Je ne suis pas un arbre. Je n'ai pas de racines."

Son intégration à Paris est difficile. Elle y oppose elle-même une certaine résistance, conséquence d'un caractère déjà bien marqué.

L'auteure intègre dans son récit une place prépondérante à la langue, tour à tour barrière et passerelle.

" La langue prend forme dans le secret de ma bulle, de mon monde intérieur, mon placenta à moi."

On y découvre des anecdotes parfois drôles et parfois beaucoup plus douloureuses.

" On efface, on nettoie, on nous plonge dans les eaux de la francophonie pour laver notre mémoire t notre identité et quand c'est tout propre, tout net, l'intérieur bien vidé, la récompense est accordée, tu es désormais chez les Français, tâche maintenant d'être à la hauteur de la faveur qu'on t'accorde. Etrange façon d'accueillir l'autre chez soi."

Deux personnages forts vont marquer ce roman et avoir une influence sur notre héroïne.

D'une part l'oncle, qui restera emprisonné plusieurs années en Iran et en sortira détruit ; et d'autre part la grand-mère, mi- "ange-gardien" mi-féministe.



A la fois politique et poétique, on passe des sourires aux larmes, et parfois s'y entremêlent.

Un roman puissant et sensible qui nous font prendre conscience de la douleur de l'exil.

Très prometteur pour un premier roman.
Lien : https://missbook85.wordpress..
Commenter  J’apprécie          100
Marx et la poupée

C'est un ouvrage intéressant et complexe dans sa construction narrative que je viens de lire. Il s'agit de l'histoire de Maryam Madjidi.

Ses parents ont décidé de fuir Téhéran et le régime conservateur de Khomeiny et de se rendre à Paris.

L'histoire de déroule en trois temps : le premier est la vie à Téhéran et la mise en place de tous les subterfurges pour combattre ce régime et toutes les attaques et supplices que peuvent subir les combattants.

Le deuxième temps est celui de la vie à Paris, avec toutes les difficultés de s'intégrer dans un pays dans lequel on ne comprends pas les us et coutumes, où on ne parle pas la langue.

Le troisième temps est celui de la réconciliation au cours duquel Myryam va plus ou moins bien accepter sa double culture et apprendre sa langue paternelle.

C'est dense, riche et l'autrice pose parfaitement le problème de la double identité, ou plutôt de la non identité. L'incapacité de trouver sa place entre deux cultures.

J'ai eu l'idée de lire ce livre suite à une petite brochure reçue en fin d'année au CDI dans lequel cet ouvrage était prescrit pour un travail avec des classes de 4ème. Une partie du programme est : la ville, lieu de tous les possibles ?

Je trouve cet ouvrage passionnant, maintenant, est-ce que des élèves de ce niveau arriveront à le lire, je ne sais pas. Mais le défi peut se révéler intéressant.

Commenter  J’apprécie          92
Pour que je m'aime encore

L'auteur revient sur son adolescence et sa jeunesse en banlieue parisienne, à Drancy. Iranienne , elle est arrivée en France à l'âge de 6 ans mais c'est surtout au collège qu'elle prend conscience de sa différence.

En effet à l'âge de la puberté et des transformations physiques, la narratrice part en guerre contre son physique trop "méditerranéen". Elle narre avec beaucoup d'humour et d'autodérision, toutes les tentatives pour "s'européiniser".Elle s'attaque tout d'abord à sa crinière opulente et frisée qu'elle tente , sans succès de dompter. Puis vient la guerre des poils : monosourcil, duvet sur le menton ou encore "poils aux pattes", sa pilosité devient une obsession et avec beaucoup de drôlerie, elle évoque ses tentatives d'éradiquer ses poils avec l'épilation. D'autres événements la montre en décalage avec ses camarades...

Même si le ton est drôle, les métaphores efficaces, nous percevons derrière ces anecdotes cocasses, la souffrance de ceux qui se sentent différents, pas "intégrés". Son expérience après le bac d'entrer en hypokhâgne au lycée Fénelon à Paris est douloureuse, elle ressent de plein fouet sa différence avec les autres. Elle ne possède ni les codes, ni la culture nécessaire. Malgré son bagout et ses pieux mensonges, lorsque la souffrance est trop grande et ses efforts vains, elle décide de continuer ses études à l'université. Bien évidement cela ne l'a pas empêcher de réussir! J'ai beaucoup aimer cette confession sincère et drôle. Cependant derrière l'humour se cache une réalité sociale cruelle. Les transfuges de classes ne sont pas si courants et surtout, en analysant tous les témoignages que j'ai lu ou entendu, ne vont pas sans douleur et sacrifices. Il est difficile de s'intégrer quand votre origine est sans cesse rappelée!
Commenter  J’apprécie          90
Marx et la poupée

Il y a quelques temps, j'ai terminé ce magnifique premier roman de Maryam Madjidi : "Marx et la poupée".



Un excellent bouquin dont j'ai eu à un moment les larmes aux yeux. Juste magnifiquement écrit que je ne pouvais quasi plus le lâcher. Je suis légèrement boulversée de cette histoire.



Une merveilleuse lecture qui vous fera passer par diverses émotions.



Chapitres courts et rythmés. Un chapitre, une anecdote, un moment de vie. Les chapitres ne sont pas numérotés et celui de "L'attente" m'a énervé.



J'ai adoré la dernière phrase du livre. Juste merveilleuse.



Belle lecture!

Commenter  J’apprécie          91
Marx et la poupée

Un roman sur l'exil d'une fillette de 6 ans qui ne comprends pas ce qui lui arrive.

Il y a sa souffrance, celle de ses parents, le regard de l'autre, le déchirement d'être séparée de sa grand-mère, la difficulté à respirer, à manger, à aimer dans ce nouveau pays qui n'est pas encore le sien.

C'est poétique, poignant mais quelques longueurs, dans ce témoignage pourtant assez court, m'ont parfois perdues.
Commenter  J’apprécie          90
Marx et la poupée

Ce récit autobiographique est très intéressant et souvent très émouvant. Cette petite fille est arrivée en France à l’âge de cinq ans, ses parents communistes ont fui la répression des ayatollahs iraniens. En Iran, elle était une petite fille choyée par sa grand-mère et adorait ce pays aux multiples saveurs. Ses parents menaient une lutte dangereuse et l’utilisaient pour faire passer des tracts qui étaient synonymes de morts pour ceux qui les transportaient. Vous comprenez la moitié du titre, et la poupée ? Toujours ses parents : ils l’ont obligée à donner tous ses jouets aux enfants pauvres du quartier en espérant, ainsi, en faire une parfaite communiste se détachant de la propriété, ils n’ont réussi qu’à la rendre très malheureuse. En France, comme tous les exilés ses parents ne seront pas vraiment heureux et la petite non plus.



Il faut du temps pour s’adapter et ce que raconte très bien ce texte c’est la difficulté de vivre en abandonnant une culture sans jamais complètement adopter une autre. La narratrice souffre d’avoir perdu son Iran natal et elle souffre aussi de voir ce qu’on pays devient sous le joug des mollahs . Je me demande si elle reprend espoir avec les évènements actuels ou si, pour elle, c’est une nouvelle cause de souffrance de voir tant de jeunes filles se faire tuer au nom de la bienséance islamique.



L’auteure raconte très bien tous les stades psychologiques par lesquels elle est passée : la honte de ses parents qui ne parlent pas assez bien le français, la séduction qu’elle exerce sur un auditoire quand elle raconte la répression en Iran, son envie de retrouver son pays et d’y rester malgré le danger, les souvenirs horribles qui la hante à tout jamais …



Je ne sais pas où cette écrivaine vit aujourd’hui, car on sent qu’elle a souvent besoin de vivre ailleurs (Pékin, Istanbul) mais je suis certaine que si le régime tyrannique de l’Iran s’assouplissait un peu, elle retrouverait avec plaisir ce peuple et surtout ce pays qui l’a toujours habitée.
Lien : https://luocine.fr/?p=15561
Commenter  J’apprécie          80
Marx et la poupée

J'ai aimé ce livre avec sa poésie malgré la gravité du sujet. Il s'agit de ce beau pays qu'est l'Iran et du poids de l'exil si bien décrit.



On y voit le drame d'un peuple. A travers ces courts chapitres, Maryam Madjidi nous dévoile avec émotion sa famille combattante. Ses parents et elle vont fuir pour gagner la liberté. Il y a ceux qui restent qui sont bien présents au fil des pages. Le chapitre "La laverie" aide à la réflexion et montre à quel point la façon d'accueillir l'autre chez soi le dépouille de sa culture, de son identité, de sa langue.



Une fois de plus Jacques Brel par ses mots a ouvert un passage pour s'approprier la langue française. Cela fait écho à un autre témoignage d'un Afghan à Paris qui lui aussi exprime cette même attitude.



Dans ce livre, les poètes anciens persans sont cités : Khayûm, Rumi et bien sûr Hâfez. J'ai eu la chance, à Shiraz en Iran, où se trouve la tombe de Hafez, d'écouter ses poèmes lus par un persan et comme le dit Maryam Madjidi c'est comme une musique singulière, une douce plainte, une mélancolie qui se dégagent, quelle atmosphère !



Autre plaisir vécu évoqué dans le livre : le délicieux Ghormeh Sabzi, un ragoût de coriandre, de persil, d'épinards, de tareh et de shanbalilé hachés et de haricots rouges dans lequel on laisse mijoter des morceaux d'agneau et des citrons séchés, accompagné d'un riz basmati parfumé au safran. A Shiraz, j'ai pu déguster ce met.



Vraiment le charme oriental est présent tout au long de ce livre, malgré les blessures, la répression, le manque de liberté.



Ce fut une belle lecture émouvante.







Commenter  J’apprécie          80
Pour que je m'aime encore

J'ai plutôt été déçue par ce livre, par cette écriture...

L'auteur nous raconte son adolescence comme une succession de faits, de rencontres, elle nous partage ses difficultés, ses rêves... J'ai eu cette sensation de platitude, comme un story telling où tout est dit, raconté. Il m'a manqué de l'émotion, de la profondeur... A la fin elle se livre plus dans une sincérité émotionnelle...

Personnellement je n'ai pas accrochée.
Commenter  J’apprécie          84




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maryam Madjidi (1068)Voir plus

Quiz Voir plus

Inconnu à cette adresse

Où habite Max Eisenstein ?

à San Francisco
à Madrid
à Paris

10 questions
734 lecteurs ont répondu
Thème : Inconnu à cette adresse de Kathrine Kressman TaylorCréer un quiz sur cet auteur

{* *}