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Critiques de Maryse Charles (346)
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Africa Dreams, tome 1 : L'ombre du roi

"Afrique adieu

Belle Africa

Où vont les eaux bleues

Du Tanganyika?"





Fascinant voyage initiatique de Paul Delisle, jeune séminariste perdu dans la jungle congolaise de la fin du XIXe siècle. Une Afrique très sombre, avec l'ombre sanguinaire de Léopold II, le Roi des belges...

-"Mais vous n'arrivez jamais avant la nuit. Et les nuits sont peu sûres, croyez moi! dit Jean Delsaut, un planteur.

- Dieu guidera mes pas.

- Ah, ah! Invoquez plutôt le Diable, lui il connaît le chemin!"





-"...les frontières de notre cher Congo, fait Léopold II, ...le bassin du Congo, le fleuve et ses affluents jusqu'au 6e degré de latitude sud.. Et les régions délaissées par l'Egypte, où sévit encore le trafic d'esclaves!"





On laissait croire en Occident, que les "indigènes aidaient à récolter le caoutchouc et que nous leur apportions tous les bienfaits de la religion, l'éducation et le travail qui anoblit l'homme."





Du travail forcé: on brûle les villages des indigènes, en cas de rébellion, on les tue. On choisit des tribus primitives, les "capitas" : des cannibales, pour surveiller les noirs. Ou on les mutile...

"Des mains coupées, boucanées, comme preuves ..."





C'est un pan obscur de l'Histoire méconnue du Congo belge.

"C'était devenu un lieu de ténèbres. Mais, on voyait particulièrement un fleuve, un grand fleuve puissant, qui ressemblait à un immense serpent déroulé". Joseph Conrad, Au Coeur des ténèbres.





"Afrique adieu. Ton cœur samba

Saigne autant qu'il peut

Ton cœur s'en va" Michel Sardou.
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Far away

Ce road-movie m'a offert un intervalle rafraichissant et dépaysant à souhait après une lecture plus difficile. Il nous plonge dans les Laurentides aux côtés d'un routier pris dans une tempête de neige. Et c'est ce camionneur que l'on va suivre au cours de ses aventures qui nous emmèneront à bord de son immense camion à travers le Canada et les Etats-Unis, accompagné de la femme qui l'a dépanné lorsque son véhicule était bloqué dans la neige.



Les illustrations sont splendides, peintes à la gouache. Elles font la part belle à la nature, aux grands espaces, aux camions et autres véhicules. Les planches sont magnifiques, c'est le gros point fort de cet ouvrage. Les première et dernière sont en pleine page, elles sont d'une telle beauté qu'elles nous captent et nous captivent. On y voit un camion sur sa route, un Peterbilt sur la 1e, un Mack sur la dernière, dans une nature environnante représentée par des arbres aux couleurs flamboyantes et de l'eau ondoyante. Le trait est délicat, les touches de couleur sont harmonieuses, superbe ! Toutes les planches revêtent cette qualité, sauf peut-être sur les traits du routier qui sont moins délicats.



Le gros bémol pour moi tient dans l'histoire, une love-story... Pas fan du tout de ce type de récit qui saura toutefois trouver ses amateurs car elle est sensible.



J'ai cependant apprécié ma lecture en particulier pour la belle évasion procurée via l'itinéraire et ses illustrations. Far away porte bien son titre, car cela m'a fait voyager loin, très loin de Montauban :))



Pas habituée de ce type de lecture, je me pose une question : dans quelle catégorie classe-t-on ce livre ? Une bande dessinée ou un roman graphique ? Pouvez-vous m'éclairer ?



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Far away

Martin Bonsoir, chauffeur routier, traverse Les Laurentides, province du Québec. Mais, il se fait surprendre par la neige et rage de voir, qu'une fois de plus, la météo n'avait pas prévu cette tempête. La visibilité se faisant moindre, il ne voit pas bien les panneaux de signalisation et se trompe de route. Dans un virage sinueux, son camion se met en travers et il se retrouve ainsi bloqué. Pas moyen de dégager les roues sauf avec une pelle, ce dont il ne dispose pas. Plus qu'à marcher vers le prochain village, Saint Christophe, qui se trouve à 4 kilomètres! Sous la neige et dans le froid, il peine à arriver enfin à une demeure où une femme, quelque peu méfiante vu qu'elle lui ouvre un fusil braqué sur lui, le laisse entrer, voyant qu'il a dû subir les affres du temps. Elle l'installe au coin du feu, lui sert à manger et lui propose de passer la nuit ici. Elle juge en effet qu'il serait imprudent de reprendre la route et décide qu'ils aviseront au petit matin. Le lendemain, après avoir dormi très tard, ils prennent la route vers le camion et c'est Esmé qui s'occupe de déneiger, une vraie pro qui a l'air de s'y connaître. Les conditions météo ne s'arrangeant pas, elle lui propose à nouveau de passer la nuit chez elle et il pourra ainsi reprendre la route dans de meilleures conditions. Elle lui montre alors le beau camion de son mari, décédé, et Martin est en extase devant l'engin. Le lendemain matin, Esmé demande à Martin de l'emmener avec lui, car elle a toujours rêvé de visiter le Grand Canyon. D'ailleurs, ses valises sont déjà prêtes. Apparemment, il n'a pas vraiment le choix, et étant donné tout ce qu'elle a fait pour lui, il accepte de l'embarquer avec lui...



Nous voici à bord du camion de Martin pour un virée incroyable où s'enchaînent des paysages plus somptueux les uns que les autres. Maryse et Jean-François Charles nous offre un road-movie passionnant et passionnel, sensible et très touchant. Un écart de conduite, une rencontre fortuite et la vie de chacun va basculer immanquablement. Un lien très fort qui s'accentuera au fil de l'escapade, va se nouer entre eux, une complicité certaine mais aussi de lourds secrets. Cet album authentique, frais, dépaysant et émouvant surprend et nous attendrit. Avec de superbes dessins à la gouache, aux couleurs automnales et aux décors absolument somptueux, Gamberini a majestueusement mis en image cette si belle rencontre.



Far away... et au-delà...
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Far away

Qu'est-ce qui prédestinait Martin Bonsoir et Esmé Larivière au bonheur d'être simplement réunis?

A priori pas grand chose.

Lui au volant de son truck toujours sur la route, elle enracinée à sa maison.

Lui plutôt jeune, elle légèrement flétrie par le poids des ans.

Lui réservé et fruste, elle beaucoup plus ouverte et instruite.

Il aura fallu ce petit grain de sable météorologique qui sévit un jour dans les Laurentides, province du Québec, pour que Martin ne reste embourbé dans la neige avant de finir par trouver refuge chez l'habitante.

Le temps de s'apprivoiser et c'est ensemble qu'ils reprennent la route, Esmé ayant toujours rêvé de voir le Grand Canyon...



Il y a des récits que vous terminez la boule au ventre et la gorge serrée.

Far Away, road-movie tout en simplicité, est de ceux-là.

Une rencontre, un bout de chemin ensemble à se raconter, s'amadouer, se découvrir la possibilité d'un " nous " et puis, et puis...

Et puis cette charge émotionnelle dans chaque page.

Un paysage Nord-Américain somptueux qui défile au rythme des vibrations de la machine.

Un magistral travail de colorisation où chaque plan s'apparente à un tableau à la gouache des plus évocateurs.

Une histoire comme il en existe des millions mais des souvenirs qui n'appartiennent déjà qu'à eux deux.

Un conte de fée poétique, sincère et délicat qui nous rappelle finalement que les histoires d'amour finissent...



Splendide, tabernacle !

PS : pour les plus sensibles, possibilité de se faire sponsoriser par les serpillières Sniiirfmouchechiale...
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China Li, tome 1 : Shanghai

Ce premier tome d'une trilogie se déroule dans la Chine des années 1920.

Li, une toute jeune fille, a été perdue au jeu (!) par son frère aîné ; son futur « propriétaire » est Zhang Xi Shun, un eunuque qui « dirige le trafic de l'opium, de la prostitution et des jeux » à Shangai.

Les talents de dessinatrice de Li suscitent l'intérêt de Zhang qui s'attache à elle et veille à son éducation, en lui procurant notamment un professeur de français.

Mais la position de Zhang est menacée, car l'argent généré par le trafic de l'opium suscite bien des convoitises…

Cet album bien documenté est l'occasion pour les deux auteurs, Maryse et J.-F. Charles, d'évoquer la situation dramatique de la Chine dans les années 1920 : l'existence des eunuques de l'ancien empire castrés dans des conditions épouvantables, le trafic de l'opium (imposé par les Anglais aux autorités chinoises qui voulaient l'interdire), la puissance des organisations criminelles (les triades), les grèves réprimées dans le sang, l'ascension de Tchang Kaï-chek qui veut libérer la Chine des Seigneurs de la guerre et de la tutelle occidentale par tous les moyens…

Ce contexte est particulièrement bien restitué, le récit est bien mené et bien illustré, avec parfois même des pages qui s'apparentent à de véritables peintures.

Ce premier tome est donc tout à fait réussi et c'est avec un grand intérêt qu'on lira la suite des aventures de la jeune Li.
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Les Pionniers du Nouveau Monde, tome 12 : L..

C’est un peu difficile de suivre cette série qui s’est dispersée dans de nombreuses directions, quand on lit un tome tous les trois mois. Il me faut toujours un peu de temps pour m’y retrouver.

Mais c’est secondaire ici. Car dans ce tome c’est l’ambiance des grands espaces nord-américains en hiver qui domine. On suit essentiellement deux groupes : celui de Billy qui revient vers le village indien et celui d’un groupe de québécois obligé de fuir la domination anglaise qui impose aux couples mixtes européen-indienne de se séparer.



Images de grands espaces enneigés de grande beauté mais aussi de grands dangers qui évoquent Jack London. Une scène de chasse à l’orignal est particulièrement remarquable.

Images des paysages forestiers aux couleurs d’automne, tout aussi dangereux, bordant lacs, cascades et rivières que remontent les québécois.



Et comme dans Jack London l’horreur contraste avec cette beauté : le village indien dévasté par la maladie volontairement inoculée par les anglais via des couvertures infestées, l’agression Chippewas, violente et inattendue, sur les québécois.

Dans ces conditions, Maryse et Jean-François Charles développent des personnages féminins autochtone d’une grande force, d’une volonté inébranlable et d’une connaissance indispensable de leur environnement.



Un épisode de grande beauté et de grande dureté.

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India Dreams, tome 2 : Quand revient la mou..

Ce deuxième tome est un peu plus riche en explication et plus compréhensif pour le lecteur. Le tome précédent installé l'intrigue avec des nombreux flashbacks ici on a plus d'éléments pour comprendre ou l'auteur souhaite nous emmener. Malgré tout, on n'a pas la réponse a toutes nos questions et j'ai hâte de découvrir la suite.



Dans ce tome, nous sommes en 1945, et Emy a entrepis un voyage en Inde, un retour au source avec Jarawal, son demi-frère si je peux l'appeler ainsi (ils n'ont pas de lieu de sang, il est le fils de l'amant de sa mère et on passé des moment de leur enfance ensemble). Aujourd'hui, sous la chaleur de l'Inde, ils se retrouvent et succombent aux charmes l'un de l'autre. Ils partent également a la recherche de Mr. Lowther, leur ancien précepteur qui pourrait détenir des informations sous le passé de leurs parents.



Ce tome est plein de suspense et de rebondissements en tout genre et on ne s'ennuie pas une seconde. Le voyage en Inde est toujours aussi dépaysant, de mon coté, je suis totalement sous le charme du pays. L'auteur nous aide a comprendre cette autre culture par petite touche : "Ici, comme partout aux Indes, les hommes vivent en parfaite communion avec la nature. Tout est don des dieux. Même l'amour qui unit un homme à une femme !"



Je ne devrais pas tarder a sortir la suite de ma PAL.
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Les Pionniers du Nouveau Monde, tome 16 : L..

Encore une lecture agréable, même si j’ai tendance à en attendre plus que ce qu’on me propose.



On suit deux intrigues en parallèle.

D’une part, Louise et les femmes de la Vallée Bleue sont sans hommes depuis pas mal de temps. Elles se débrouillent bien toutes seules, mais ce sont les hommes les chasseurs, et les provisions vont vite manquer. Qu’à cela ne tienne, Louise part chasser. Mais elle tombe sur une bande de ruffians aux ordres de Crimble, un vieil ennemi. C’est un indien Cree, Sha-Kah-Tew, avec lequel les Louise avait pris un mauvais départ – il ne voulait vendre ses peaux qu’à un homme – qui va lui filer un coup de main. Il va vite laisser ses préjugés au vestiaire en découvrant le courage de Louise et son respect de la nature. Il règne d’ailleurs dans cette intrigue une espèce de magie naturelle, de connexion entre l’homme et les animaux, à la mode Avatar. Une vision assez classique des indiens, mais plutôt belle.



D’autre on suit les fameux « hommes » qui se retrouvent en fait coincés dans un fort, désormais gouverné par les Anglais depuis la défaite française de la guerre de Sept Ans, alors que des tribus indiennes apparemment amies s’apprêtent à l’envahir. C’est la récolte de Pontiac – événement historique – qui a été amorcée dans l’épisode précédent et entre dans sa phase active et sanglante.



Les intrigues sont agréables à suivre mais n’ont plus rien de nouveau, la série nous ayant offert l’équivalent plusieurs fois. Le dessin change beaucoup également. J’ai du mal à reconnaître Louise.

Je termine ici le quatrième tome de l’intégrale des Pionniers du Nouveau Monde. Je ne suis pas sûr de continuer car je ne vois pas de fin se profiler. Va-t-on nous amener jusqu’à la guerre d’indépendance américaine ?

Je vais faire une longue pause en tout cas.

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Les Pionniers du Nouveau Monde, tome 13 : L..

Bon, ça devait arriver : je trouve que ça n’avance pas.

Ou trop lentement.



Pourtant le dessin n’a pas réellement changé, même si j’y perçois des différences (hallucinations ?). Seulement cela ne bouge plus beaucoup, ou si cela bouge on sent d’avance que cela ne mènera nulle part.



La famille étendue de Louise est la plus stable. Elle communique en toute amitié avec les indiens du coin – ambiance Danse avec les Loups. Seule la petite Lucie, muette depuis qu’elle a vu ses parents brûlés sous ses yeux, pose un véritable problème. Au-delà de ça, rien de nouveau sous le soleil.



Côté Benjamin c’est là que ça secoue un peu plus. Le navire qui le ramène, lui, son épouse, son beau-père et l’indien rigolofou Bee Bee est attaqué par des « pirates » dirigés comme par hasard par l’inévitable anglaise Mary. Et ça se finit en eacu de boudin.

Puis le navire fait naufrage – la longue scène est la plus intéressante du tome – et là encore tout le monde s’en sort.



Bref, le sort des personnages ressemble de plus en plus à ce que l’on trouve dans un comics. Bon ou mauvais ils s’en sortent toujours et rien n’avance vraiment. Je trouve dommage que Maryse et Jean-François Charles n’envisagent pas de conclure.

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Far away

Il y a des lectures que l'on garde a la maison, pour plus tard et une fois fini on se demande pourquoi on ne l'a pas lu avant. Far away est une BD magnifique qui nous entraîne sur les routes canadiennes et américaines en compagnie de Martin et d'Esmé.



Martin est routier et son camion reste prisonnier de la neige sur une petite route canadienne. Il s'aventure dans la neige et découvre la maison d'Esmé. Elle vit seule et l'héberge pour deux jours le temps que la météo soit plus clémente. Après ces deux jours, elle lui demande si elle peut l'accompagner sur les routes américaines. C'est l'occasion de voir des paysages fantastiques et entre eux nés une jolie histoire.



Après deux séjours aux États-Unis, et rêvant d'y retourner très vite, forcement j'ai adoré découvrir tous ses lieux mythiques. Martin est un routier un peu bourru mais Esmé sait comment s'y prendre avec lui. Et tous les deux sont très attachants. Je ne peux pas vous en dire plus sur la fin de l'album pour ne pas gâcher la lecture mais elle est très touchante.



En bref, c'est un album magnifique, tant pour ses dessins que pour son intrigue, que je vous recommande.
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Far away

Les Laurentides, Québec.

Tabernacle! Mauvais virage... Mais nouvelle vie...

Son truck embourbé dans une congère, pendant une tempête de neige, Martin était bien mal parti! Le froid de la belle Province, ça pardonne pas!



La bonne fée de la providence sera Esmé, une femme seule, un peu plus âgée que lui, avec qui il va entamer un road movie à travers les États Unis, une histoire d'amitié teinté d'amour platonique, entre tendresse et confiance pour ces deux solitudes, une tranche de vie commune qui sera éphémère mais qui changera la vie de Martin.



Une belle histoire un peu triste mais pétrie d'humanité et de pudeur qui fait voyager dans les paysages grandioses, des Rocheuses au Colorado, dans les cabines de monstrueux camions, avec étapes dans les diners des grands axes routiers.



Le graphisme est tout à fait étonnant, hyper réaliste, entre dessin et photographie retravaillée. Une bien belle lecture.

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L'herbe folle

J'ai passé un bon moment avec cette bande-dessinée qui nous ramène dans les années 70, en pleine époque du flower power.

Le narrateur, qui était alors un tout jeune étudiant aux Beaux-Arts, nous raconte comment Theda, une jeune étudiante anglaise très libérée, a bouleversé le quotidien de leur petit groupe.

Le scénario est assez prévisible, mais l'intrigue est bien construite et prenante. J'ai bien aimé aussi le procédé employé pour que le narrateur poursuive le récit sans dévoiler ses secrets à son auditrice, une jeune femme venue le questionner sur ses parents décédés juste après sa naissance.

Même si les personnages ont une attitude un peu figée, les dessins m'ont bien plu : le crayonné, les couleurs douces...

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Les Pionniers du Nouveau Monde, tome 15 : L..

Depuis la baisse de régime du tome 13, la série a repris du poil de la bête.



Surtout qu’ici, la série renoue avec la description d’événements historiques. Il s’agit de la révolte de l’Outaouais Pontiac qui réussit à unir les tribus des Grands Lacs contre les forces britanniques, bien moins appréciées des indiens que les Français (na !). On assiste ici au début de cette révolte.



Mais nos divers héros éparpillés sur le territoire nord-américains ne sont pas en reste. Focus sur le sud esclavagiste où Benjamin et sa femme Lisa se sont installés dans un domaine où ils cultivent le coton. Profondément anti-esclavagiste (c’est de famille), Lisa a monté un réseau pour envoyer les esclaves évadés vers le nord. Benjamin n’est pas anti-esclavagiste de cœur. Il garde au fond de lui le sentiment de supériorité des Blancs – cela ressort de temps en temps à travers des remarques ou des réactions – mais il aide fidèlement le réseau cependant.

Les auteurs Maryse et Jean-François Charles montrent la difficulté de lutter contre les épidémies – la dengue fait des ravages dans le domaine – ou simplement de faire naître un enfant et d’y survivre. La délivrance de Lisa se passe mal et Benjamin est persuadé de porter malheur à tous ceux qu’il approche.



J’espère que la partie « récit historique » se poursuivra car cela apporte assurément un plus à cette série.

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Les mystères d'Osiris, tome 1 : L'arbre de vi..

Qu’est-ce que c’est mauvais… (La plus mauvaise bande dessinée que j’ai lue depuis bien longtemps en fait)

Iker se fait enlever pour être sacrifié aux dieux, mais il y a tempête et il fait naufrage ; il manque une deuxième fois d’être noyé par la marée mais est sauvé par in-extremis par des marins de passage ; puis de retour sur terre il est jeté du haut d’une falaise ; il est recueilli par une jeune paysanne, et il se met à dos le village avant d’en prendre la tête ; il accuse un collecteur d’impôts de détournement de fonds publics avant d’être dénoncé par la jeune paysanne ; il est vendu comme esclave dans un mine de turquoise mais découvre une turquoise magique ; il est affranchi mais son village est attaqué et passé au fil de l’épée par un groupe de rebelles ; il survit et est obligé de devenir soldat avant d’être victime d’un coup monté qui l’oblige à fuir…

Tout ça en 48 pages !

Et il faut ajouter Pharaon qui doit sauver l’Acacia d’Osiris victime de sorcellerie et reconquérir son royaume province par provinces, un mystérieux prédicateur islamiste qui prêche la guerre sainte contre Pharaon, et des comploteurs en veux-tu en voilà (qui sont-ils sont ? qu’est-ce qu’ils veulent ? appartiennent-ils au même groupe ou agissent-ils tous indépendamment ? mystère), ainsi que le secret du « Rapide » que tout le monde veut découvrir…

Et puis il faut ajouter une mystérieuse prêtresse pour laquelle Iker a eu le coup de foudre et réciproquement bien qu’il ne fasse que se croiser, le jeune villageoise qui s’éprend d’Iker, et une aristocrate cougar qui ne manque de mettre le jeune éphèbe dans son lit…



Je n’entre pas dans les détails : c’est naïf et précipité, décousu et incohérent, dans la grande lignée des romans-photos d’antan (décidément moult scénaristes belges font n’importe quoi ces derniers temps…). Je ne mets pas 1 seule étoile parce que les dessins de Benoît Roels sont très corrects (et qu'on reste mesuré avec seulement 4/5 cases boobs)… J’ose espérer que le roman-feuilleton originel de Christian Jacq est mieux que ça, parce sinon c’est doute très moyen voire très mauvais…
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India Dreams, tome 1 : Les Chemins de Brume

Les chemins de Brume est le premier tome de la saga India Dreams et je dois dire que je suis conquise. Des les premières pages, on fait la connaissance d'Emy, une jeune femme vivant un Angleterre pendant la Seconde guerre mondiale. Elle croise le chemin d'un indien qui se trouve être son demi-frère. Tout deux vont se plonger dans leur souvenir. On découvre alors le destin de la mère d'Emy arriver en Inde dans les années 20 avec Emy qui était une petite fille. Ce premier tome est un tome d'installation mais on sent déjà poindre certains secrets, non-dit, intrigue.....



Au fil des pages, on voyage en Inde et on découvre un autre pays tellement différent :

"- Les Indes agissent bien souvent sur les Occidentaux, comme une sorte de révélateur.... Ici est livré au grand jour tout ce qu'ils essaient d'occulter chez eux !... La misère, la mort et la sensualité !... Ce qui leur fait prendre conscience de leur limites ! ...On peut sortir grandi de cette confrontation mais jamais indemne !... ". Le dépaysement est total.



Les personnages sont attachants notamment la petite Emy :

"- Je croyais que les "néléphants" habitaient dans les cirques....

- Chez nous, Emy, les éléphants sont des animaux de bat comme les chevaux de trait ou les bœufs chez les anglais...

- Excusez moi, Mr. Lowther ?... Mais vous êtes bien anglais, n'est-ce pas ?

- De naissance, Mrs. Harryson, de naissance seulement... Et j'ai du bien mal me conduire dans une autre vie pour mériter pareil châtiment !... "



Je suis vraiment curieuse de voir quelle direction va prendre l'intrigue.
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Far away

J'ai été particulièrement touchée par cette bande dessinée à l'histoire toute simple mais très belle.

Martin Bonsoir conduit un camion à travers les Etats-Unis et le Canada, et un jour, alors que son camion se retrouve bloqué sur une route enneigée, il va chercher refuge quelques heures auprès d'Esmé Larivière, dont la maison est tout proche de la route. De cette rencontre fortuite entre un jeune homme et une femme pouvant être sa mère va naître quelques chose de beau, qui est un mélange d'amitié, d'amour, de partage et de respect mutuel entre deux êtres solitaires plus ou moins malmenés par la vie. Ils vont faire un bout de route ensemble et partager bien plus que des kilomètres.

Les dessins sont splendides, les paysages sont tout simplement somptueux et les visages criants de vérité. J'ai vraiment eu un gros coup de coeur pour cette bande dessinée.



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Far away

C'est un beau roman, c'est une belle histoire,

C'est une romance d'aujourd'hui.

Il rentrait chez lui là-haut dans le brouillard,

Elle descendait dans le Midi.

Ils se sont trouvés au bord du chemin...



Toutes ces histoires se ressemblent, toutes ces histoires sont uniques. Tout semble déjà écrit, mais tout continue à nous captiver...



" Il " s'appelle Bonsoir. Martin Bonsoir. Comme " Il " le fait remarquer, " Il " est comme les chutes du Niagara, américain et canadien. " La-haut dans le brouillard ", c'est La Tuque dans les Laurentines – Québec . Routier, c'est en bloquant son camion dans la neige qu'"Il " va la rencontrer.

" Elle " s'appelle Larivière. Esmée Larivière. " Au bord du chemin " qu'emprunte Martin, la petite maison où " Elle " vit. Fine connaisseuse de la mécanique, elle aide notre routier à dégager son bahut. En échange, " Elle " lui demande de la " Descend(re) dans le Midi ". Pour être exact, " Elle " compte sur le fait qu'"Il " reprend la route pour l'Arizona pour réaliser son rêve : Voir le Grand Canyon.

Les chutes du Niagara, Le Mont Rochmore, mais aussi Péribonka, le village de " Maria Chapdelaine ", les bisons traversant la route dans le Dakota du Sud. On s'interroge. Fait-" Il " la route pour son travail ou est-ce un voyage d'agrément pour " Elle " ? Et " Elle " qui l'invite au l'hôtel, au restaurant, qui lui parle de la vie, tient-" Elle " vraiment à arriver ? Cet arrêt impromptu dans une pharmacie qu'" Elle " fait...



Deux solitudes réunies dans la cabine d'un gros camion Made In USA. Deux petites personnes dans ces immensités sauvages. Un inéluctable rapprochement couronné, on le pressent par une fin tragique...

Bien sûr c'est une histoire d'amour. Bien sûr un voyage initiatique entre l'inexpérimenté et rustre routier et la douce et volubile institutrice. Pour celui qui reste, nécessairement un bouleversement.



Tout est écrit, mais tout est si magnifiquement représenté. On ouvre " Far Away " pour curiosité devant la qualité de son dessin et on mène le voyage jusqu'à son terme pour sa magnifique histoire. Placez-vous " au bord du chemin ", levez le pouce, " Il " s'arrêtera pour vous prendre et vous parler d'"Elle "...
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Africa Dreams, tome 3 : Ce bon monsieur Sta..

Et qu’en est-il des accusations portées contre le roi des Belges ?

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Ce tome est le troisième d’une tétralogie, indépendante de toute autre. Il fait suite à Africa Dreams, tome 2 : Dix volontaires sont arrivés enchainés (2012) qu’il faut avoir lu avant. Sa parution originale date de 2013. Il a été coscénarisé par Maryse & François Charles, dessiné et mis en couleurs par Frédéric Bihel. Il comprend quarante-six pages de bande dessinée.



En 1903, un jeune reporter en pantalon de golf arrive à bicyclette devant la porte du vaste cottage de Henry Morton Stanley, dans le Surrey. Il manie le heurtoir et pénètre dans le salon de l’explorateur. Il lui demande ce qu’il pense de toutes les exactions commises au Congo. Dans son fauteuil roulant, devant l’âtre, son hôte lui répond que bien sûr il déplore que cette contrée soit devenue un tel cabinet des horreurs. Mais apporter les bienfaits de la civilisation en si peu de temps à un immense pays comme le Congo ne pouvait se faire sans bavure. Beaucoup de ces malheureux Nègres indolents et peu résistants au travail ont payé de leur vie la modernisation de leur pays. Mais il ne faut pas oublier non plus qu’un tiers des colons blancs qui ont vécu là-bas ont succombé aux maladies tropicales. Il suffit de le regarder : il a survécu, mais à quel prix ! On est obligé de lui administrer régulièrement de la strychnine, de l’ammoniaque, de l’éther… Le jeune reporter roux continue : Qu’en est-il des accusations portées contre le roi des Belges ?



Le vieux Stanley s’emporte : Des calomnies, ce ne sont que des calomnies ! Il a bien connu sa Majesté. Un roi profondément humain, plein de discernement. Un grand visionnaire qui lui a fait l’honneur de lui accorder son amitié. Non, franchement, c’est une campagne diffamatoire menée par les grandes puissances européennes qui convoitent son Congo. Le jeune homme lui demande alors où en sont ses mémoires ? Est-ce qu’il y travaille toujours ? Stanley se déplace en fauteuil pour sortir à l’extérieur, tout en expliquant que cet endroit est propice à la méditation et au souvenir. Pour peu, il se retrouverait en Afrique. Une fois sortis, ils traversent une immense pelouse. Stanley reprend : il finira ses mémoires s’il lui en reste le temps car il a fait don de sa vie à son pays et à l’Afrique. Pour le moment, il en est à l’expédition Emin Pacha. Ils arrivent devant un grand étang, et Stanley se met debout pour le contempler : voici sa forêt d’Ituri, son fleuve Congo, et cet étang c’est son cher Stanley Pool. Il se souvient : c’est lors de l’expédition Emin Pacha, il y a seize ans qu’il l’a revue pour la dernière fois, cette huitième merveille du monde. Il enjoint son invité à fermer les yeux, pour imaginer un fleuve parfois si large qu’on distingue à peine son autre rive. En 1887, Stanley et ses hommes parviennent enfin au Stanley Pool. Cette expédition est la plus dure jamais menée en Afrique. Il répartit ses huit cents soldats et porteurs en deux colonnes. À la tête d’une force moins importante et plus mobile, il a l’espoir d’atteindre Emin Pacha plus rapidement et d’accomplir ainsi un sauvetage spectaculaire. Bientôt, les vivres se font rares, les porteurs trébuchent, tombent. Fort heureusement, ils parviennent en vue d’un village…



Une entrée en matière inattendue : une séquence après les faits car le temps présent du récit correspond à la fin des années 1880 et la décennie suivante. La présence de Henry Morton Stanley (1841-1904) coule de source puisque ce tome porte son nom, en revanche le petit reporter surprend avec ses culottes de golf, sa chevelure rousse et sa discrète houppette, bel hommage. En continuité avec les tomes précédents, la reconstitution historique met en scène des personnes réelles. Le lecteur retrouve, outre Henry Morton Stanley, le roi Léopold II (1835-1909), le révérend William Henry Sheppard (1865-1927, missionnaire presbytérien de l’Alabama), Edmund Dene Morel (1873-1924, journaliste), Roger Casement (1864-1916, diplomate britannique), tous apparus dans les tomes précédents. Dans celui-ci apparaissent le colonel Maximilien Strauch (1829-1911, conseiller du roi Léopold II), Mehmet Emin Pacha (1840-1892, médecin, naturaliste, explorateur, et gouverneur de la province d'Équatoria), Tippo Tip (1837-1905, marchand d’esclaves). Le récit suit le déroulement historique, la révélation publique progressive de la maltraitance des populations autochtones au Congo belge, mêlant esclavage sous forme de travaux forcés et tortures (coups de fouet, main coupée). En arrière-plan il est également question de la guerre des Mahdistes, conflit s’étant déroulé au Soudan entre 1881 et 1889, et qui a impliqué l’État Indépendant du Congo (EIC).



Comme dans le tome précédent, les auteurs alternent entre plusieurs personnages et plusieurs localisations. Tout d’abord l’introduction dans le Surrey. Puis le lac Pool Malebo (anciennement Stanley Pool), en 1887. Les serres royales du palais de Laeken, en présence du roi Leopold II et du colonel Straunch. En 1900, la palmeraie de M’Bayo avec Paul Delisle, Jenny sa belle-mère, Angèle et son boa. Les rives du lac Albert, pour la rencontre entre la troupe de Stanley et Emin Pacha. Le retour dans le village où se trouve Augustin Delisle qui accueille son fils Paul et son serviteur Niundo. Une autre séquence partant des rives du lac Albert, avec un voyage pour rejoindre le poste allemand de Bagamoyo en 1889. Le voyage d’Augustin et Paul Delisle pour rallier la mission du révérend Sheppard. Une courte séquence de deux pages dans le bureau de West African Mail, à Liverpool avec Bulldog (Morel) et Tiger (Casement). Un court trajet en automobile au départ du palais de Laeken pour le roi des Belges et Strauch. Un trajet en train pour se plonger dans la lecture du bulletin mensuel de colonisation comparée, publié par la société des chemins de fer, intitulé : La vérité sur le Congo, écrit en faveur de la politique du roi. Puis le château de Laeken, un retour à Liverpool, les serres royales, et enfin l’audition de Stanley à l’occasion d’une conférence de presse concernant la commission d’enquête pour la protection des indigènes du Congo.



Les auteurs mettent en scène des personnages historiques et des personnages de fiction. Le lecteur observe les uns et les autres pour appréhender leur caractère. Il n’est pas trompé par le qualificatif de Bon monsieur, appliqué à Stanley, car il a déjà pu apprécier ses méthodes dans les tomes précédents. Il ne parvient pas à éprouver de la compassion pour ce vieil homme cloué dans son fauteuil roulant : d’ailleurs la deuxième séquence lui rappelle immédiatement la brutalité du comportement de cet explorateur à l’encontre des Congolais, châtiment corporel d’une dureté pouvant occasionner la mort, sans une once de compassion ou d’empathie. Bien sûr, la réalisation de cette bande dessinée des décennies après les faits conforte des faits établis après coup, pour autant les auteurs citent les propos de Stanley dans lesquels ne se trouve aucune trace de remise en question, ni même une once de doute. Léopold II est montré sous un jour tout aussi critique (pleinement conscient des horreurs commises au Congo), aggravé encore par son goût pour les très jeunes femmes (une allusion à Blanche Delacroix, 1883-1948). Le regard du colonel Strauch est masqué par ses lunettes aux verres fumés, toujours raide et impassible. Par comparaison, les Congolais anonymes apparaissent plus humains dans leurs émotions, et plus fragiles étant traités comme des esclaves, à l’opposé d’un groupe ethnique sans identité individuelle. Paul, Augustin, Jenny, Morel et Casement font preuve d’empathie.



La beauté des planches s’exprime dès la première page : ce jeune homme sur sa bicyclette en train de monter une côte, sous la frondaison des arbres, avec des fleurs sauvages poussant au pied du mur de clôture. La belle porte en bois avec son heurtoir, permettant d’entrer dans la propriété. La vue en élévation montrant l’ampleur de ladite propriété et le parc, les bois. Tout du long, le lecteur sent qu’il ralentit sa lecture pour se délecter d’un paysage en extérieur ou en intérieur : le très grand salon richement décoré de la demeure, avec ses boiseries, sa cheminée, la tête de crocodile empaillée, ses statues, le tapis à motif, la peau de fauve en carpette, les tableaux accrochés au mur dont le portrait de Léopold II, les lourdes tentures, etc. Puis le lecteur prend le temps de parcourir la jungle avec les différentes essences d’arbres, de reprendre sa respiration après avoir traversé un pont de liane, d’admirer l’architecture des serres royales de Laeken, de profiter de la douceur de la nuit tombée sur la terrasse de la maison de brousse d’Augustin Delisle, de prendre conscience des dimensions du lac Albert, de voyager en train au départ de la gare du Nord à Paris, de faire quelques pas dans les rues de Liverpool, d’admirer encore une fois les palmiers des serres royales. La narration visuelle de ce tome confirme le niveau de qualité formidable constaté dans le précédent : que ce soit la conception visuelle du scénario, ou son exécution, le lecteur étant reconnaissant aux époux Charles d’avoir confié cette histoire à un tel artiste.



Les auteurs continuent d’évoquer la réalité de l’exploitation des ressources tant naturelles qu’humaines du territoire du Congo belge, et l’information progressive de l’opinion publique sur ces exactions. La construction du récit présente un équilibre parfait entre faits historiques et expérience à l’échelle humaine de ces réalités, avec une narration visuelle époustouflante pour son dosage entre description détaillée et évocation, un voyage édifiant.
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Africa Dreams, tome 4 : Un procès colonial

Il n’avait plus sa place dans ce monde, et il n’en était pas malheureux.

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Ce tome est le dernier d’une tétralogie, indépendante de toute autre. Il fait suite à Africa Dreams, tome 3 : Ce bon monsieur Stanley (2013) qu’il faut avoir lu avant. Sa parution originale date de 2016. Il a été coscénarisé par Maryse & François Charles, dessiné et mis en couleurs par Frédéric Bihel. Il comprend quarante-six pages de bande dessinée.



Le roi Léopold II n’était jamais allé au Congo. C’était sa colonie qui devait venir à lui. Il avait déjà fait construire une serre congolaise en son château de Laeken et passé commande d’animaux pour le zoo d’Anvers. Restaient les habitants de cette immense contrée, grande comme 80 fois la Belgique… Ce fut chose faite en 1897, lors de l’Exposition universelle de Bruxelles. Près de 300 Congolais, hommes, femmes et enfants, furent amenés dans le parc de Tervuren, aux portes de la capitale. Le roi déambule entre les installations avec une jeune journaliste et ils s’arrêtent devant l’enclos des Congolais : des huttes traditionnelles et une clôture avec des panneaux interdisant de donner à manger aux Africains, car ils sont nourris par l’organisation. La journaliste demande s’ils sont dangereux et fait observer que la pancarte fait penser à un zoo. Le roi répond gentiment que ce sont des barbares : ils sont fétichistes et polygames. Mais en leur apportant la civilisation et le christianisme, les Belges ne désespèrent pas d’en faire d’honnêtes citoyens. Il continue : ils souffrent d’indigestion, et les organisateurs doivent veiller sur leur santé. Le roi emmène la journaliste pour lui montrer un village civilisé.



Léopold II et la journaliste arrivent devant un autre grand enclos en bordure de rivière : des Congolais en uniforme forment une fanfare en train d’interpréter un air. Le roi explique que ces hommes sont engagés dans la Force Publique, ils ont appris, au contact de leurs supérieures, à agir en personnes responsables et civilisées. La journaliste croit pourtant avoir entendu dire qu’il y avait des cannibales parmi eux, et elle voudrait savoir s’il est vrai qu’ils sont logés dans les écuries royales. Le roi commence par répondre que les propos relatifs aux cannibales sont des calomnies, et il est interrompu par un secrétaire indiquant qu’il a un autre rendez-vous. Elle prend congé et une fois la jeune femme partie, le roi la traite de petite peste, dommage elle était si jeune et si jolie. À Liverpool dans les bureaux du West African Mail, Edmund Dene Morel est assis sur une pile de journaux, jetant un regard au livre par terre : Red Rubber, l’histoire du commerce de l’esclavage du caoutchouc au Congo. Roger Casement entre dans la pièce et lui demande ce qu’il peut faire pour lui. Morel répond rien, il ne sait pas ce qu’il doit emporter. Il y a tant à dire sur le sujet et cependant trop d’informations ne pourraient que lasser les lecteurs. Il a tellement attendu cette occasion de franchir l’Atlantique pour défendre leur cause.



D’un côté, le lecteur sait déjà ce que contient ce dernier tome : la phase finale de l’existence de l’État Indépendant du Congo, avant son annexion par la Belgique pour devenir le Congo belge. D’un autre côté, il se demande ce qu’il va advenir des personnages comme Paul Delisle et son père Augustin, et même des personnages historiques comme Edmund Dene Morel (1873-1924), journaliste et écrivain à cette époque, sans oublier la manière dont Léopold Louis-Philippe Marie Victor de Saxe-Cobourg-Gotha (1835-1909) va gérer cette crise et va la vivre. Le premier apparaît dans une quinzaine de pages : un bel homme, souvent le sourire aux lèvres car il a réussi à réconcilier ses valeurs et son expérience de vie, à trouver sa voie. Celle-ci s’avère difficile, que ce soit l’avenir à construire au Congo, ou un mariage mixte avec Ilassy, forcément critiqué à cette époque. Les personnages historiques comme Morel et Casement sont représentés avec une touche romanesque dans leurs attitudes et leurs réactions, tout en restant dans un spectre réaliste, sans effet théâtral. Le lecteur prête une attention tout aussi soutenue à Léopold II, homme de grande taille, à la forte prestance qu’il soit en uniforme et en représentation, ou qu’il reçoive dans le civil un de ses conseillers comme le colonel Strauch. Les illustrations donnent une personnalité singulière à chaque protagoniste.



Le lecteur se rend compte qu’il passe d’une scène à une autre, avec un rythme assez rapide, chaque séquence ne comprenant que quelques pages. Il se rend ainsi à l’Exposition universelle de 1897 à Bruxelles, dans les bureaux d’un magazine à Liverpool, sur la Côte d’Azur dans la résidence du Cap Ferrat du roi des Belges, à la plantation M’Bayo, à la mission de William Sheppard sur la rive du fleuve Congo, dans bureau du roi au château de Laeken, sur le fleuve Congo pour une descente à bord du Lapsley, dans la capitale Boma de l’État Indépendant du Congo, à Ostende, dans les rues de Londres, dans l’ambassade de Belgique à Washington, et bien sûr dans les magnifiques serres royales de Laeken. L’artiste impressionne tout du long par sa capacité à reconstituer chacun de ces endroits, à la fois de façon détaillée, à la fois de façon évocatrice, en particulier les enclos où sont parqués les Congolais, l’encombrement du bureau du West African Mail, la cabine luxueuse du yacht du roi des Belges, la mission Sheppard sur les rives du fleuve Congo sous un ciel étoilé, les rives du fleuve Congo vues depuis le bateau Lapsley, le petit tramway de Boma, le dôme de la cathédrale Saint Paul dans la grisaille londonienne, jusqu’à une illustration en pleine page du fleuve Congo pour la dernière page. Frédéric Bihel est parfait de bout en bout, quelle que soit la nature de la séquence, discussions, déplacements, environnements urbains ou naturels : le lecteur se retrouve transporté dans chaque endroit, captivé par les individus qui s’y trouvent.



Le titre annonce le thème central de ce dernier tome : un procès colonial. Les campagnes d’information d’Edmund Dene Morel (1873-1924), soutenu par le diplomate britannique Roger Casement (1864-1916), pour partie sur la base des informations transmises par le missionnaire presbytérien William Henry Sheppard (1865-1927) ont fini par porter leurs fruits, après des années de dévouement et d’engagement pour cette cause. Avec ses aides dont le colonel Maximilien Strauch (1829-1911), le roi Léopold II met en œuvre des stratégies de diversion, des manœuvres dilatoires, des campagnes de désinformation, des missions de lobbying avec Nelson W. Aldrich (1841-1915, sénateur américain et investisseur) et avec l’avocat Henry I. Kowalsky (1859-1914, également lobbyiste). L’alternance des séquences fait prendre conscience au lecteur des différents aspects de la situation qui lui sont présentés : le point de vue de Paul Delisle devenu un habitant dans un village de l’État Indépendant du Congo, les décisions de Léopold II, la lutte pour faire connaitre la vérité par Edmund Dene Morel. Au travers de leurs actions, d’autres points de vue sont abordés : la presse belge qui commence timidement à poser des questions, la difficulté administrative et sociale d’un mariage mixte au Congo, la désertification des rives du Congo par la population qui craint les raids de la Force Publique, la civilisation à deux vitesses au Congo en fonction de la couleur de peau, le fonctionnement des commissions d’enquête et des auditions pour témoignage, l’intelligence stratégique de Léopold II et sa connaissance des traits de caractère les moins reluisants du public et des foules, les actions de manipulation de l’opinion publique par la désinformation, les opportunistes de tout poil, le mélange des affaires avec la politique extérieure, les procès pour atteinte à la sûreté de l’état afin de faire taire les gêneurs, etc.



En se renseignant plus avant sur cette série, le lecteur peut aboutir à un article rédigé par l’historienne Anne Cornet, intitulé : La série Africa Dreams, une autre manière de faire l’histoire du Congo ? Elle aborde le degré de rigueur historique des auteurs : ils ont pris la liberté de quelques aménagements pour des raisons de licence artistique, et ils ne peuvent bien sûr pas aborder l’intégralité des dimensions sociale, économique, culturelle, spirituelle, civilisationnelle de cette colonisation. Elle replace la réalisation de leur récit dans le contexte des recherches universitaires sur cette époque, à la fois l’État Indépendant du Congo, à la fois la personnalité de Léopold II. Elle analyse ainsi la façon dont Maryse & Jean-François Charles déconstruisent l’image qu’ils avaient pu avoir sur le sujet après la visite du musée colonial de Tervuren 1960, la scène qui ouvre le tome un, et les axes selon lesquels ils le font. Elle relève, entre autres, les choix effectués pour brosser le portrait de Léopold II. Elle développe aussi l’usage des références photographiques par le dessinateur pour effectuer sa reconstitution historique, en concluant que cette bande dessinée a été réalisée avec un travail de recherche imposant et qu’elle constitue une belle invitation à réapprendre à voir le passé, qu’elle renvoie par ailleurs à la complexité d’un passé colonial qui se situe au cœur de mémoires conflictuelles.



Maryse & Jean-François Charles, et Frédéric Bihel ont réalisé une incroyable reconstitution d’un passé colonial horrible, celui de l’État Indépendant du Congo. L’artiste donne à voir des paysages somptueux, des situations atroces, des personnages très humains, dans une reconstitution historique prenante et solide. La construction du récit aborde de nombreuses facettes de la situation, avec un ancrage humain. Magistral.
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China Li, tome 4 : Hong-Kong - Paris

Que toute idée de rébellion soit inexistante.

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Ce tome fait suite à China Li, tome 3 : La fille de l'eunuque (2021) ; c’est le dernier tome de cette tétralogie. Sa première publication date de 2023. Il a été réalisé par Maryse & Jean-François Charles pour le scénario, et par ce dernier pour les dessins et les couleurs. Il comporte cinquante-six pages de bande dessinée. Il débute par un texte introductif d’une page résumant les trois tomes précédents. Il se termine par un texte court texte intitulé : Et qu’en est-il de la fortune de Zhang et de Madame Li ? Puis par deux pages intitulées Fiction ou réalité, ils nous ont inspirés, présentant Minnie Vautrin, Iwane Matsui, John Rabe, Feng Yuxiang, Du Yuesheng, Yasuhiko Asaka, les femmes de réconfort.et enfin une page de bibliographie recensant trente-trois références.



Shanghai, le marché aux criquets, 1937. Acclamé par la foule, le criquet Chang entre dans l’arène. Fort et endurci, il veut en découdre. Yuan est son adversaire. C’est son deuxième combat. Les paris sont ouverts. Le maître de la joute les taquine pour qu’ils soient violents. Chang tente d’avoir le dessus, mais Yuan esquive les coups. Chang finit par se fatiguer et Yuan en profite pour lui régler son compte. Chang recule dans l’arène. Yuan est déclaré vainqueur. Les parieurs crient : Laissez Chang survivre, il en a ! Mais l’arbitre le jette dans la cage de la sauterelle pour y être dévoré. C’est là que Li et Chou avaient retrouvé celui qui détenait les attributs de du père de la jeune femme. C’était un marchand d’alcool de serpent. Au début, il niait farouchement… Mais Chou avait des arguments. L’homme cachait les précieuses dans sa réserve. Les gardiens y étaient très dissuasifs. Et il leur avait remis les précieuses qu’il avait soigneusement cachées. Ils étaient alors repartis vers le refuge secret de son père Zhang, dans les montagnes du Hunan. Traversant des steppes, des forêts et les rizières en terrasse du Jiangxi, évitant ainsi, loin du fleuve, de rencontrer les armées communistes de Mao et celles du Kuomintang de Tchang Kaï-chek.



Mais alors qu’ils s’approchaient du repaire des montagnards, Li et Chou apprirent que le monastère avait été attaqué par les nationalistes. Les combats avaient été rudes, beaucoup d’hommes avaient perdu la vie. C’est l’armée du généralissime qui avait harcelé, mitraillé, bombardé le refuge. Le maître des lieux, monsieur Zhang, s’était échappé, le seigneur de la guerre protégeant sa fuite. Il avait profité des longues galeries souterraines creusées à l’époque par les moines bouddhistes, et qui débouchaient en bas sur l’autre versant de la vallée. Le chef des triades avait pu fuir et traverser le pays pour gagner d’autres horizons. Au petit matin, les nationalistes prenaient possession des lieux. Le seul que l’on avait retrouvé sous les ruines du monastère était un homme blanc un Français. Il était en vie, mais avait subi le supplice de la goutte, et avait perdu la raison. Le père de Li avait trouvé refuge dans la province du Hubei, chez le général chrétien.



Le lecteur sait déjà que le récit se termine dans un restaurant asiatique à Paris au début des années 2020, mais il sait aussi qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir par le personnage principal au cours d’une période historique atroce. Pour peu qu’il dispose de quelques repères historiques, il anticipe avec inquiétude le passage par Nankin, et le massacre qui s’y déroula à partir du 13 décembre 1937 jusqu’en février 1938. Les auteurs y consacrent vingt pages, de la seize à la trente-six, et Li en fait l’expérience. D’un côté, la douceur de la palette de couleurs et les traits de contours élégants atténuent l’horreur visuelle, neutralisant le risque du voyeurisme. D’un autre côté, l’artiste représente les situations horrifiques : les habitants risquant leur vie pour traverser le fleuve à la nage, les individus pris dans le goulet d’étranglement que sont les portes de la ville, les cadavres de soldats et de civils abandonnés à même le sol dans les décombres, les individus encore vivants se tenant debout dans une fosse commune pour y être directement exécutés, les corbeaux venant se poser sur la tête des cadavres flottant dans l’un bras du delta du Yangzi Jiang, un enfant accroché à la jambe de sa mère morte, les viols, les tortures. D’un côté, une sorte de détachement clinique tient le lecteur à distance, de l’autre la qualité de la véracité historique et la justesse de la mise en scène convainquent le lecteur que ces pages capturent la réalité des faits.



Le récit chronologique de la vie de Li continue, et le lecteur ressent l’influence des décisions politiques et guerrières de Mao Zedong (1893-1976) et de Tchang Kaï-chek (1887-1975). Li succède à Zhang son père adoptif, à la tête de la Bande Verte, l’une des triades chinoises établies à Shanghai. Dans ce dernier tome, le lecteur côtoie également Du Yuesheng (1888-1951) un membre de la Bande verte, Yasuhiko Asaka (1887-1981) commandant des forces impériales ayant participé à l’assaut sur Nankin et au massacre qui s’en est suivi. Il est également question des femmes de réconfort (esclaves sexuelles souvent mineures, parfois âgées de 12 ans seulement, victimes des soldats japonais dans les pays occupés pendant la deuxième guerre mondiale), de la campagne des cent fleurs (une politique menée en Chine de février à juin 1957 par Mao Zedong ), du grand bond en avant (une politique économique menée par Mao Zedong de 1958 à 1960), de la canonnière USS-Panay (PR-5) de l’United States Navy, du trafic d’opium étrangement réprimé par Mao Zedong dès 1949 (il mena une campagne officielle contre la drogue, tout en contrôlant les cultures de pavots dans les zones les plus reculées du nord du pays, le bénéfice net de ce trafic allant comme d’habitude dans les caisses du PCC). Ces éléments historiques sont exposés par le biais de cartouches de texte finement écrits, donnant régulièrement l’allure d’un texte illustré pour chaque case correspondante, à cette bande dessinée.



Une fois qu’il s’est adapté à ce parti pris narratif évoquant régulièrement un texte illustré courant de case en case, le lecteur se rend compte de la manière dont texte et images interagissent. De manière taquine les époux Charles ouvrent leur récit avec un combat de criquet et le texte semble synthétiser ce que montre la case correspondante. Dès la troisième planche, le temps que le lecteur s’y soit habitué, les dessins montent en puissance dans ce qu’ils montrent venant donner une autre saveur au texte, pour assurer souvent la fonction de reportage visuel, permettant ainsi au récit de s’incarner à travers des hommes, des paysages. Le lecteur est ainsi progressivement parvenu à un état d’esprit qui le rend conscient de la fonction des dessins : il prête tout naturellement attention à ce qu’ils montrent, ce qu’ils racontent en plus, en parallèle du texte, donnant à voir cette époque, chaque instant de manière concrète. Il mesure tout ce que les dessins donnent à voir : les paysages naturels comme les rizières en terrasse du Jiangxi, les différentes tenues militaires de chaque camp, les petits villages et leur pont, comme les grandes cités et leurs rues, les intérieurs bourgeois et leur ameublement ainsi que les rues dévastées et les immeubles détruits, l’armée japonaise et ses blindés défilant et occupant Nankin, les différentes armes, les navires de guerre, les rues modernes de Hong Kong, les travaux des champs, une cérémonie de remise de diplôme dans une université du Maine. Le lecteur se délecte des quelques illustrations en pleine page : le marché aux criquets de Shanghai, les rizières en terrasse du Jiangxi, une chute d’eau à proximité de laquelle se reposent des combattants chinois, les exécutions sommaires aux portes de Nankin, l’arrivée par mer à Hong Kong à bord d’une jonque, un vieil homme en train de peindre à l’eau des poèmes éphémères sur le chemin de pierre du jardin d’un grand temple à Hong Kong, un avion survolant une rue de cette cité, et pour finir une vue paisible de la rivière Li… sans oublier une séance douloureuse de bondage traditionnel (Shibari).



Madame Li continue de traverser le siècle, son existence et sa trajectoire de vie étant impactés et brutalisés par les événements historiques. En dehors des séquences vécues en direct, la narration prend les atours d’un roman, des textes comme écrits par le personnage principal évoquant ses souvenirs, ce qui correspond à la scène d’introduction du premier tome : Madame Li raconte sa vie aux personnes présentes dans le restaurant chinois appelé La rivière Li. Cette approche romanesque préserve l’implication du lecteur pour cette femme, car il a appris à la connaître dans les trois premiers tomes. Il la voit accepter certains coups du sort, essayer de lutter contre d’autres, faire avec, ou bien choisir d’embrasser les responsabilités de cheffe de triade en toute connaissance de cause quant aux trafics illégaux, et aux conséquences sur les usagers de l’opium. Il ne parvient pas à la considérer comme une méchante, l’ayant accompagnée dans tout ce qu’elle a enduré, que ce soit les épreuves physiques ayant laissé des cicatrices dans sa chair, ou les épreuves émotionnelles sur lesquelles elle n’avait aucune prise, comme l’éloignement de ses enfants. Le lecteur constate le passage du temps, parfois grâce aux dates, parfois par des marqueurs temporels comme dans la planche cinquante-trois, d’abord avec une affiche pour le film Le parrain sur une colonne Morris, puis pour un spectacle de Coluche sur le même support, puis pour le film Jurassik Park, et enfin pour le film Amélie Poulain.



Pour ce dernier tome, Madame Li reprend le devant de la scène. Jean-François Charles excelle pour lui donner vie, donner de la consistance et rendre plausible chaque lieu, chaque environnement quelle que soit l’époque, avec un équilibre parfait entre une apparence douce et prévenante pour le lecteur, et une précision qui ne cache rien des horreurs de la guerre ou de la violence sous toutes ses formes. Le destin de Madame Li continue d’être formidable et extraordinaire, tout autant que terrible et accablant, insignifiant à l’échelle des événements historiques, incroyable à l’échelle humaine. Palpitant, grandiose et effrayant.
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