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Citations de Maryse Condé (340)


Moi je vous couperai un oreiller de nuage que je placerai sous vos têtes et qui les remplira de rêves. Le soleil qui éclaire toute la désolation dans laquelle nous vivons ne sera pas plus brûlant que l'amour que je vous porterai. Bonne arrivée mes petits !
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Alors que conclure ? Mais précisément faut-il conclure ? Ne concluons pas. Rêvons plutôt, imaginons. L’histoire du monde n’est pas finie. Déjà des esprits éclairés prédisent la mort de l’Occident. Un jour viendra où la terre sera ronde et où les hommes se rappelleront qu’ils sont des frères et seront plus tolérants. Ils n’auront plus peur les uns des autres, de celui-ci à cause de sa religion ou de celui-là à cause de la couleur de sa peau, de cet autre à cause de son parler. Ce temps viendra. Il faut le croire21.
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Il est étrange, l'amour du pays ! Nous le portons en nous comme notre sang, comme nos organes. Et il suffit que nous soyons séparés de notre terre, pour ressentir une douleur qui sourd du plus profond de nous-même sans jamais ralentir. Je revoyais la plantation de Darnell Davis, la hautaine Habitation et ses colonnades au sommet de morne, les rues cases-nègres, grouillantes de souffrance et d'animation, enfants au ventre ballonné, femmes vieillies avant l'heure, hommes mutilés, et ce cadre sans joie que j'avais perdu me devenait précieux tandis que des larmes coulaient sur mes joues.
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El la mer roula ces déshérités dans son suaire. Elle para leur corps d'algues, ouvragées comme des fleurs, suspendit à leurs oreilles des boucles d'oreilles de varech. Elle chanta de sa voix suave pour calmer les terreurs des enfants, de Rose-Aimée et de Lisa, et, les yeux fermés, ils glissèrent tous dans l'autre monde. Car la mort n'est pas une fin. Elle ouvre sur un au-delà où il n'est ni pauvres ni riches, ni ignorants ni instruits, ni noirs, ni mulâtres, ni blancs...
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Pourquoi des peuples sont-ils riches, et d'autres si pauvres qu'ils doivent aller chercher hors de leur pays natal des moyens de subsister?
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Tu philosophes trop, se plaignait-elle, tu fais trop de réflexions personnelles. Ce qu’on te demande, c’est de raconter ! Un point, c’est tout !
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Du jour au lendemain, je me liai étroitement avec deux étudiants haïtiens en sciences politiques, Jacques et Adrien, qui, vrai ou faux? se déclarèrent amoureux de moi à la folie. Très savants, ils n'ignoraient rien de leurs pays : ni l'histoire, ni la religion, ni l'économie, ni les tensions politico-raciales, ni la littérature, ni la peinture naïve. Travailleurs, deux rats de bibliothèques, ils me firent honte de mon inactivité.
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C'était l'époque de la ségrégation quand Blancs et Noirs vivaient, vaquaient à leurs occupations, rigoureusement séparés. Aujourd'hui, cela avait changé. Plus de ségrégation. Mais, la terre ne nourrissait plus les hommes. Aussi, les descendants d'Adam avaient dû accepter n'importe quel travail pour survivre.
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— Vraiment à quoi songent ceux qui nous gouvernent ? Et est-ce pour cela que nous avons quittés l'Angleterre ? Pour voir proliférer à côté de nous des Juifs et des Nègres ?
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— Tu crois donc qu'elle ne m'aimait pas ?
— Nous sommes des nègres, Tituba ! Le monde entier travaille à notre perte !
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Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos cœurs. Ils vivent si nous les chérissons, si nous honorons leur mémoire, si nous posons sur leurs tombes, les mets qui de leur vivant ont eu leurs préférences, si à intervalles réguliers nous nous recueillons pour communier dans leur souvenir. Ils sont partout, partout autour de nous, avides d'attention, avides d'affection. Quelques mots suffisent à les rameuter, pressant leurs corps invisibles contre les nôtres, impatients de se rendre utiles.
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Le nouveau-né avait porté ses poings minuscules à hauteur de sa bouche et s'était recroquevillé entre les sabots de l'âne qui le réchauffait. Maya qui venait d'accoucher dans cette cabane où les Ballandra rangeaient leurs sacs d'engrais, leurs bidons de désherbant et leurs instruments aratoires, se lavait tant bien que mal dans l'eau d'une calebasse qu'elle avait eu la présence d'esprit d'apporter avec elle. Ses joues rebondies étaient inondées de larmes.
Elle ne se doutait pas qu'elle aurait si mal lorsqu'elle abandonnerait son enfant. Elle ne savait pas que la douleur lui déchirerait le ventre comme des crocs acérés. Pourtant, il n'y avait pas d'autre solution.
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Désormais, Man Yaya m'initia à une connaissance plus haute.
Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos cœurs. Ils vivent si nous les chérissons, si nous honorons leur mémoire, si nous posons sur leurs tombes les mets qui de leur vivant ont eu leurs préférences, si à intervalles réguliers nous nous recueillons pour communier dans leur souvenir. Ils sont là, partout autour de nous, avides d'attention, avides d'affection. Quelques mots suffisent à les rameuter, pressant leurs corps invisibles contre les nôtres, impatients de se rendre utiles.
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"Mais de ces différences, il ne fallait pas avoir honte. Ne donnaient-elles pas la preuve de cette fascinante diversité du monde ?" p.118; l.16-18
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Man Yaya m'apprit à écouter le vent quand il se lève et mesure ses forces au-dessus des cases qu'il se prépare à broyer.
Man Yaya m'apprit la mer. Les montagnes et ses mornes.
Elle m'apprit que tout vit, tout a une âme, un souffle. Que tout doit être respecté. Que l'homme n'est pas un un maître parcourant à cheval son royaume.
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- tu fais de la magie ?
Elle rétorqua gravement :
- le vodou n'est pas de la magie !
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Il avait bâti dans sa tête son Paul Eluard à lui, un écrivain à sa convenance. Simone de Beauvoir écrit qu'on ne doit jamais rencontrer ses lecteurs. A mon avis, c'est la réciproque qui est vrai. Les lecteurs imaginent toujours un écrivain beau, maniant élégamment le verbe, plein d'humour, pétillant esprit. Ils risquent fort d'être déçus de la réalité.
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C'était une fille, j'en étais sûre !
Quel avenir connaîtrait-elle ? Celui de mes frères et soeurs les esclaves, ravagés par leur condition et leur labeur ? Ou alors un avenir semblable au mien, paria, forcée de se cacher et de vivre en recluse à la lisière d'un grand-fond ?
Non, si le monde devait recevoir mon enfant, il fallait qu'il change.
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On pendit ma mère.
Je vis son son corps tournoyer aux branches basses d'un fromager.
Elle avait commis le crime pour lequel il n'est pas de pardon. Elle avait frappé un Blanc. Elle ne l'avait pas tué cependant. Dans sa fureur maladroite, elle n'était parvenue qu'à lui entailler l'épaule.
On pendit ma mère.
Tous les esclaves avaient été conviés à son exécution. Quand, la nuque brisée, elle rendit l'âme, un chant de révolte et de colère s'éleva de toutes les poitrines que les chefs d'équipe firent taire à grands coups de nerf de boeuf. Moi, réfugiée entre les jupes d'une femme, je sentis se solidifier en moi comme une lave, un sentiment qui ne devait plus me quitter, mélange de terreur et de deuil.
On pendit ma mère.
Quand son corps tournoya dans le vide, j'eus la force de m'éloigner à petits pas, de m'accroupir et de vomir interminablement dans l'herbe.
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Mais alors que ma mère s'appuyait sur un partenaire sans reproche, Yves était un coureur fini. Lise n'avait jamais pu garder une servante ou une bonne amie excepté ma mère. Yves avait donné un ventre à chacune des petites parentes de la campagne qu'on lui avait confié pour leur éducation.
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