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Citations de Maryse Condé (340)


Peut-on aimer son péché ? L'aimer et le haïr à la fois ?
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Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos cœurs. Ils vivent si nous les chérissons, si nous honorons leur mémoire.
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Ah, qu'un Noir est laid quand il singe un Blanc !
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La vie ne serait un don que si chacun d'entre nous pouvait choisir le ventre qui le porterait.
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C'est là que l'esclave révolté devenu général, Dessalines, avait déchiré le drapeau français et jeté à la mer la partie blanche, créant ainsi le drapeau d'Haïti rouge et bleu.
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Ecoute, ce n'est pas la peine de pleurer ainsi... Est-ce que demain n'est pas un autre jour?
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Les arbres dénudés semblaient des croix de bois et mon calvaire n'en finissait pas. Au fur et à mesure que j'avançais, un sentiment violent, douloureux, insupportable déchirait ma poitrine. Il me semblait que je disparaissais complètement. Je sentais que dans ces procès de sorcières de Salem qui feraient couler tant d'encre, qui exciteraient la curiosité et la pitié des générations futures et apparaîtraient à tous comme le témoignage le plus authentique d'une époque crédule et barbare, mon nom ne figurerait que comme celui d'une comparse sans intérêt. On mentionnerait çà et là " une esclave originaire des Antilles et pratiquant vraisemblablement le " hodoo " ". On ne se soucierait ni de mon âge ni de ma personnalité. On m'ignorerait. Dès la fin du siècle, des pétitions circuleraient, des jugements seraient rendus qui réhabiliteraient les victimes et restitueraient à leur descendance leurs biens et leur honneur. Moi, je ne serai jamais de celles-là. Condamnée à jamais, Tituba ! Aucune, aucune biographie attentionnée et inspirée recréant ma vie et ses tourments ! Et cette future injustice me révoltait ! Plus cruelle que la mort !
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Ce fut la dernière foisvque je pleurai à cause d' un homme. Bientôt des préoccupations d'une nature totalement différente allaient m'investir.
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Les lecteurs me demandent souvent pourquoi mes romans sont remplis de mères qui considèrent leurs enfants comme des poids trop lourds à porter, d'enfants qui souffrent d'être mal aimés et se replient sur eux-mêmes. C'est que je parle d'expérience. J'aimais profondément mon fils. Cependant, non seulement sa venue avait détruit les espoirs qui faisaient la base de mon éducation, mais j'étais incapable de subvenir à ses besoins. En fin de compte, mon comportement à son égard pouvait sembler celui d'une mauvaise mère. (p. 29-30)
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Seul celui qui a vécu entre les quatre murs d'une petite communauté connaît sa méchanceté et sa peur de l'étranger.
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Il faut chercher dans tous les pays du monde des esprits qui ne sont pas encore gâtés par le matérialisme et la soif de possession. Où pouvons-nous les trouver? Parmi les jeunes. Ils sont seuls capables de réinventer la vie.
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Le pays agonisait, perdait de tous les cotes sa sève et sa vigueur. Mais l'exotisme tenait bon. (p. 17)
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« Un nègre aux yeux bleus, ô miracle ! »
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Les morts ne meurent que s'ils meurent dans nos cœurs. Ils vivent si nous les chérissons, si nous honorons leur mémoire,si nous posons sur leurs tombes les mets qui de leur vivant ont eu leurs préférences, si à intervalles réguliers nous nous recueillons pour communiquer dans leur souvenir. Ils sont là , partout autour de nous, avides d'attention, avides d'affection. Quelques mots suffisent à les rameuter, pressant leurs corps invisibles contre les nôtres, impatients de se rendre utiles.
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Pourtant , Koumaré était troublé. Les esprits des dieux et des ancêtres ne lui avaient pas caché. Contre le nouveau dieu, cet Allah qu'avait adopté le petit Tiékoro, on ne pouvait rien. Il serait pareil à une glaive. En son nom, le sang inonderait la terre. Le feu crépiterait dans les enclos. Des peuples pacifiques prendraient les armes. Le fils se détournerait du père. Le frère du frère. Une autre aristocratie naîtrait tandis que se dessineraient de nouveaux rapports entre les humains.
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que deviendra le monde si nous femmes ont peur ? il s'effondrera le monde ! sa voûte tombera et les étoiles qui le constellent, se mêleront à la poussière des routes ! toi peur ? et de quoi ?
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Les gens de notre pays se font une idée stéréotypée des femmes blanches qui épousent nos hommes. Ils les croient de petite naissance et de peu d'instruction. Ils s'imaginent qu'elles sont attirées comme des mouches par le miel de vies entourés de domestiques sous des cieux toujours cléments. Des vies coloniales, quoi !
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— Je voudrais écrire un livre, mais hélas ! les femmes n’écrivent pas ! Ce sont
seulement les hommes qui nous assomment de leur prose. Je fais une exception
pour certains poètes. As-tu lu Milton, Tituba ? Ah, j’oubliais, tu ne sais pas
lire ! Paradise Lost, Tituba, merveille des merveilles !... Oui, je voudrais écrire
un livre où j’exposerais le modèle d’une société gouvernée, administrée par les
femmes ! Nous donnerions notre nom à nos enfants, nous les élèverions
seules...
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Je savais certes que j’étais visée, mais je ne pourrai jamais décrire
l’impression que je ressentis. Rage. Désir de tuer. Douleur, douleur surtout.
J’étais la pauvre sotte qui avait réchauffé des vipères dans son sein, qui avait
offert son téton à leurs gueules triangulaires, plantées de langues bifides.
J’étais flouée. Rançonnée comme un galion aux flancs lourds de perles de
Venise. Un pirate espagnol me passait sa lame au travers du corps.
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Même si Man Yaya et Abena ma mère ne me parlaient plus, je les devinais
assurément autour de moi à tel moment ou à tel autre. Souvent le matin, une
ombre frêle s’agrippait aux rideaux de ma chambre avant de venir se lover au
pied de mon lit et de me communiquer, impalpable qu’elle était, une
surprenante chaleur. Je reconnaissais alors Abena à la fragrance de
chèvrefeuille qui se répandait dans mon misérable réduit. L’odeur de Man
Yaya était plus forte, presque poivrée, plus insidieuse aussi. Man Yaya ne me
transmettait pas de chaleur, mais donnait à mon esprit une sorte d’agilité, la
conviction qu’en fin de compte, rien ne parviendrait à me détruire. Si l’on
veut schématiser sommairement, on dira que Man Yaya m’apportait l’espoir
et Abena ma mère, la tendresse. Néanmoins, on conviendra que devant les
graves dangers qui me menaçaient, j’aie eu besoin d’une communication plus
étroite. De mots. Rien parfois ne vaut les mots. Souvent menteurs, souvent
traîtres, ils n’en demeurent pas moins des baumes irremplaçables.
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