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Citations de Maryse Condé (340)


« Quelle belle couleur que la couleur noire, l’envers obscur de nos rêves. »
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- Tituba, ne penses-tu pas que c’est malédiction d’être femme ?
Je me fâchai :
- Maîtresse Parris, vous ne parlez que malédiction ! Quoi de plus beau qu’un corps de femme ! Surtout quand le désir d’un homme l’anoblit…
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Civiliser l'Afrique en christianisant. Qu'est-ce que cela signifiait ? Tout peuple ne possédait-il pas sa propre civilisation que sous-tend la croyance en ses dieux. Et en christianisant l'Afrique, que faisait-on sinon lui imposer une civilisation étrangère ?
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Il y avait cependant une chose que j'ignorais : la méchanceté est un don reçu en naissant. Il ne s'acquiert pas. Ceux d'entre nous que ne sont pas venus au monde, armés d'ergots et de crocs, partent perdants dans tous les combats.
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Car c'est un fait bien connu à présent : il existe deux qualités de Guadeloupéens. Ceux qui chôment à l'intérieur du pays et ceux qui végètent à coups de petits emplois en métropole. Il y a quelques chanceux qui échappent à cette règle et se réfugient à l'étranger, mais ces privilégiés restent rares. (p.49)
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ont ils tant besoin de haïr qu'ils se haïssent les uns les autres?
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Malgré l'amitié d'Hester, la prison me laissa une impression ineffaçable. Cette sombre fleur du monde civilisé m'empoisonna de son parfum et jamais plus par la suite, je ne respirai de même façon. Incrustée dans mes narines, l'odeur de tant de crimes : matricides, parricides, viols et vols, homicides et meurtres et surtout, l'odeur de tant de souffrances.
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Comme Amabelle, comme tous les gens du pays, Dieudonné détestait et redoutait les chiens. C'est une vieille affaire. Au temps de la plantation, les chiens ont poursuivi le nègre en fuite, traqué, fait saigner le marron pour le compte du Maître.
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Autrefois, la marina de la Mégisserie était une ville flottante, un Hong-Kong encombré de jonques. Puis les navigateurs avaient déserté le pays. Peu à peu, les vagues de la mer avaient retrouvé leur empire de paix.
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- La parole est un fruit dont l'écorce s'appelle bavardage, la chair, éloquence et le noyau, bon sens. Dès l'instant o un être est doué du verbe, quel que soit son degré d'évolution, il compte dans la classe des grands privilégiés.
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Elle m'apprit que tout vit, tout a une âme, un souffle. Que tout doit être respecté. Que l'homme n'est pas un maître parcourant à cheval son royaume.
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Le quimboiseur ricana : - Est-ce que tu n'es pas Tituba ? Celle que les Blancs ont failli faire tournoyer au bout d'une corde ? J'eus ma réponse habituelle : - Tu sais sûrement que je n'avais rien à me reprocher ! - Dommage ! Quel dommage ! Je le fixai, interdite, et il poursuivit : - Si je me trouvais dans ta position, ah ! j'aurais ensorcelé tout le monde : père, mère, enfants, voisins... Je les aurais dressés les uns contre les autres et je me serais réjoui de les voir s'entre-déchirer. Ce ne serait pas une centaine de personnes qui auraient été accusées, pas une vingtaine que l'on aurait exécutées. Tout le Massachusetts y serait passé et je serais entré dans l'histoire sous l'étiquette " Le démon de Salem ". Alors que toi, quel nom portes-tu ? Ces propos me mortifèrent, car ils m'avaient déjà traversé l'esprit. J'avais déjà déploré de n'avoir joué dans toute cette affaire qu'un rôle de comparse vite oubliée et dont le sort n'intéressait personne. " Tituba, une esclave de la Barbade et pratiquant vraisemblablement le hodoo. " Quelques lignes dans d'épais traités consacrés aux événements du Massachusetts. Pourquoi allais-je être ainsi ignorée ? Cette question-là aussi m'avait traversé l'esprit. Est-ce parce que nul ne se soucie d'une négresse, de ses souffrances et tribulations ? Est-ce cela ? Je cherche mon histoire dans celle des Sorcières de Salem et ne la trouve pas. En août 1706, Anne Putnam se tient en plein milieu de l'église de Salem et confesse les erreurs de son enfance, déplorant leurs terribles conséquences : " Je veux m'étendre dans la poussière et demander pardon à tous ceux à qui j'ai causé tort et offense et dont les parents ont été arrêtés et accusés. " Elle n'est ni la première ni la dernière à s'accuser ainsi publiquement et, une à une, les victimes sont réhabilitées. De moi, on ne parle pas. " Tituba, une esclave originaire de la Barbade et pratiquant vraisemblablement le hodoo. "
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Et personne ne devait accepter de travailler dans ces conditions. Pour quelques gourdes par semaine, perdre, avec son honneur, le respect de soi-même ?
(p. 61, Chapitre 4, “Un patron terrifiant”).
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Et la mer roula ces déshérités dans son suaire.
Elle para leur corps d'algues, ouvragées comme des fleurs, suspendit à leurs oreilles des boucles d'oreilles de varech. Elle chanta de sa voix suave pour calmer les terreurs des enfants, de Rose-Aimée et de Lisa, et, les yeux fermés, ils glissèrent tous dans l'autre monde. Car la mort n'est pas une fin. Elle ouvre sur un au-delà où il n'est ni pauvres ni riches, ni ignorants ni instruits, ni Noirs, ni mulâtres, ni Blancs...
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Mais il n'écoutait pas, sachant que c'étaient là paroles sans poids ni charge, paroles en bouche, aussi creuses que vents ou rêves.
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A bien réfléchir, c'était les Français qui lui avaient mis cette idée-là en tête, confondant systématiquement Malinkés, Bambaras, Ouoloffs, Toucouleurs, Séreres, et ne reconnaissant pas le lendemain un homme qu'ils avaient vu la veille sous prétexte "qu'ils se ressemblent tous". Et il en venait à se poser cette question incongrue : la couleur de la peau constitue-t-elle un lien ?
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Chaque ville se transforme avec la nuit et présente un visage inconnu.
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Non, on se battait pour satisfaire des orgueils et des intérêts royaux. Il avait envie de se dresser et de hurler. Mais sa voix serait étouffée sous le battement des tam-tams de guerre... C'est pour cela qu'il y a des tam-tams de guerre, pour couvrir les cris de révolte des hommes !
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"j’aurais tout donné pour être la fille de gens ordinaires, anonymes"
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- Non, pas étonnant que les gens aient peur de toi. Tu ne sais pas parler et tes cheveux sont en broussaille. Pourtant, tu pourrais être belle.
Il s'approcha hardiment. si j'avais été plus habituée au contact des hommes, j'aurais décelé de la peur dans ses yeux, mobiles comme ceux des lapins et aussi mordorés. Mais j'en étais bien incapable et je ne fus sensible qu'au bravado de sa voix et de son sourire.
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