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Critiques de Maud Mayeras (957)
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Reflex

belle écriture, parfois un peu trop ampoulée comme si l'auteur voulait démontrer son génie (trop est l'ennemi du bien). Le sujet est par contre assez convenu (l'écorcheur mille fois raconté) et la fin tirée par les cheveux (ou la perruque si on veut). Surtout, le principal reproche, c'est la longueur inutile du livre, souvent barbant quand on s'attarde sur la psychologie (à deux balles et caricaturale) des personnages. Une auteure à suivre , capable de mieux j'en suis certaine.
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Reflex

Une couverture mystérieuse, des avis de lecteurs enthousiastes et voilà que ce roman va rejoindre ma pile à lire !

Pas pour très longtemps, à peine quelques jours après achat et je me lance dans sa découverte…



Je vais commencer par la fin et vous dire tout de suite que c’est une merveilleuse trouvaille, un thriller psychologique, noir et complètement diabolique !



En le lisant, je suis passée par trois états bien distincts :



Tout d’abord j’ai été complètement emballée par l’ambiance oppressante que Maud Mayeras a su tisser dès les premiers mots. J’ai été emprisonnée dans une atmosphère glauque et malsaine sans vraiment savoir où l’auteure voulait me mener, suivant simplement le récit de deux époques.



Ensuite, j’ai été saisie d’une phase de doute, presque de déception, avec l’impression d’une histoire finalement décousue, avec des chapitres sans intérêt pour l’intrigue, que je n’avais d’ailleurs toujours pas réussi à cerner !



La dernière étape a rejoint la première, car j’ai persisté dans ma lecture et je suis revenue dans mon enthousiasme premier lorsque le jour s’est fait petit à petit dans mon esprit.



Je verrais parfaitement une adaptation cinématographique pour ce thriller. Il ouvre une brèche et laisse entrevoir la fange qui tapisse le cerveau de certaines personnes, même celles qui semblent au-dessus de tout soupçon …


Lien : http://lebouddhadejade.blogs..
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Les Monstres

Je découvre Maud Mayeras en même temps que Les monstres, et je sors de cette lecture salement ébranlé par une histoire aussi sordide que magistralement menée par un style fluide, et portée par des personnages divers auxquels on ne reste pas indifférent.

Une mère et ses 2 enfants vivent reclus dans le "terrier", jusqu'à ce qu'ils ne soient découverts plus ou moins par hasard.

Les événements s'enchaînent dès lors à un rythme digne d'un excellent polar, le tout dans l'ombre de la psychologie fatalement "particulière" de gens vivants hors du Monde depuis des années, voire depuis leur naissance...

Bref, une lecture prenante et facile que je conseille à grande voix!

Alex
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Reflex

C'est un roman que j'avais repéré et qui était dans mon pense bête depuis fort longtemps mais j'avais peur de franchir le pas. Peur à cause des critiques qui disait que l'histoire était sordide. Mais j'ai finalement franchi le pas, piquée par la curiosité et je ne le regrette pas.



Une intrigue glauque et sordide mais tellement bien écrite. Des personnages atypiques, un dénouement inattendu que je n'avais aucunement deviné et qui m'a laisser bouche bée.



Maud Mayeras a beaucoup de talent. J'ai bien envie de lire Hématomes.
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Reflex

Après avoir découvert l’auteur et conquise par son roman « Les monstres », j’ai eu envie de découvrir ses précédents livres.

« Reflex » est son second roman, il a reçu le prix du meilleur polar francophone au salon du polar de Montigny-lès- Cormeilles en 2014.

Iris Baudry est photographe de l’identité judiciaire. Elle se rend disponible à tout moment nuit et jour. Elle reçoit un appel qui casse un peu sa routine. On lui demande de se rendre dans la ville où elle est née, un coin perdu qu’elle a souhaité quitter suite à un drame. La victime qu’elle doit photographier sur cette scène de crime va d’ailleurs faire remonter cet évènement car il s’agit d’un enfant. Il y a onze ans son fils à été enlevé et tué. Son retour dans cette ville, va faire remonter la relation compliquée avec sa mère et la vérité sur l’histoire de son fils. L’horreur sur cette vérité est encore pire que ce qu’on pouvait imaginer.

En parallèle il y a une autre histoire dont les chapitres sont intitulés « Silence » et commence en 1919. Je n’en dis pas plus car on voit mal le lien au début entre les 2 et vous imaginez bien qu’il y en a un.

Reflex est un très bon thriller psychologique, un vrai roman noir avec une vraie claque à la fin. Avec cette deuxième lecture de l’auteure, je confirme que je vais suivre les prochaines sorties… et rattraper ses autres romans : hématome et lux. Comment j’ai pu passer à coté de cette auteure avant aujourd’hui ? Elle a un réel talent dans ce genre mais pas facile quand des enfants sont au cœur de l’horreur.

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Les Monstres

Rosemarie et ses deux enfants Jung et Eine vivent dans une cave, un « terrier » isolé du reste du monde, ne voyant jamais la lumière du jour. C’est Aleph, le père qui les séquestre et assure le ravitaillement. Il a fait croire à ses enfants qu’ils étaient différents, qu’ils étaient des monstres et que pour cela il devait les éduquer, les préparer pour leur sortie.

Un jour Aleph ne vient plus au terrier, il a fait un malaise cardiaque dans un supermarché et a été transporté par les pompiers à l’hôpital. Dès qu’il reprend connaissance, il n’a qu’une idée en tête sortir pour les retrouver. Mais pendant ce temps, les choses bougent dans le terrier. La ville est en train d’être évacuée, le barrage menace de lâcher. Des hommes font le tour des maisons les plus isolées et c’est là qu’ils trouvent la mère et les enfants. Les choses ne vont pas se dérouler simplement…

On lit ce livre en apnée, envie de savoir et en même temps peur de sombrer encore plus dans l’horreur. Un roman riche en émotion. J’ai tellement adoré ce livre que j’ai envie de découvrir ses autres livres très rapidement.

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Écouter le noir

Qu'elles soient d'anticipation, du domaine du thriller ou du récit fantastique, ces onze nouvelles tournant autour du thème de l'écoute vont vous faire frissonner d'effroi et glacer d'horreur.

Tous concoctés par d'incontournables auteurs du noir qui figurent régulièrement en bonne place dans les têtes de gondole de nos librairies, ces récits nous immergent dans un univers où les sons (ou leur cruelle absence) vont faire basculer les protagonistes de ce recueil dans d'insolites, d'improbables et terrifiantes situations qui s'avéreront fatales pour la plupart d'entre eux.

Qu'ils soient sourds ou malentendants, parasités ou même paralysés par l'envahissante présence de sons obsédants susceptibles de leur faire perdre toute raison ou toute perception de la notion de danger... les personnages sortis de l'imagination foisonnante de cette brochette d'auteurs nous entraînent dans leur noir sillage où le danger résonne et fait écho de sa toute puissance à chaque bruissement, chaque soupir, chaque murmure, chaque pas, chaque claquement, chaque éclat de voix ou même chaque silence.

Courtes mais intenses, ces nouvelles qui comptent quelques pépites m'ont replongée avec délice dans la plume acérée et captivante

d'écrivains qui semblent être à l'écoute des attentes de leurs lecteurs en matière de lecture !

A quand "Voir le noir" ?
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Hématome

Après avoir découvert « Reflex » avec le club des lecteurs, j’ai eu envie de me pencher davantage sur les écrits de Maud Mayeras que j’ai eu la chance de rencontrer au salon du polar Seille de Crime en Lorraine. L’auteure n’avait pas l’air très à l’aise avec ce roman qu’elle a, apparemment, écrit très jeune. Personnellement, je me suis régalée avec « Hématome » au point que je suis ressortie complètement groggy de ma lecture. Comme « Reflex », le twist final a l’effet d’un gros coup de poing en plein dans le ventre ou d’une puissante claque. Je suis passée par beaucoup d’émotions différentes tout au long des chapitres. J’avais envie d’un roman me remuant les tripes : j’ai été plus que servie ! Wow ! J’avais vraiment envie de savoir ce qu’il était arrivé à l’héroïne, pourquoi on s’en était pris à elle et quel était son passé. Maud Mayeras est vraiment une auteure talentueuse qui manie le suspense, créé des ambiances et conduit son lecteur où elle le désire. Il me tarde de découvrir « Lux », l’une des dernières œuvres de son cru…



Au début du livre, j’ai eu un peu peur, car le scénario me faisait fortement songer à « Avant d’aller dormir » de S. J. Watson… En effet, on y retrouve les mêmes éléments : l’héroïne amnésique qui cherche à se souvenir, le mari gentil, attentionné et aimant, le sentiment de malaise qui grandit de façon croissante ainsi que les flashs qui font progresser le récit. En étant au milieu du livre, j’avais l’impression que les chutes finales allaient se ressembler, car je ne sens vraiment pas l’un des protagonistes… Il s’est avéré que je ne m’étais pas trompée… C’est à la fois dommage (je n’aime pas lorsqu’une enquête est trop facile) et super (quelle tension explosive !). Certes, j’avais vu juste avec ma supposition néanmoins, je n’avais pas réalisé tout ce que cette révélation percutante entraînait. Et, même si j’ai fini par comprendre tous les mystères avant l’héroïne, l’effroi m’a quand même gagnée au moment où tout a été dit… J’ai terminé l’ultime chapitre avec une envie de vomir et l’esprit tout retourné. Quel thriller psychologique glauque, époustouflant et puissant ! Je dirais même que cette œuvre est encore mieux que celle de S. J. Watson, car je n’ai pas ressenti de longueurs et trouve l’impact final plus fort ! D’ailleurs, je n’ai pas été insensible à ma lecture, si bien que je n’arrivais pas à contenir quelques commentaires à haute voix lors de certains passages.



Une fois de plus, l’auteure a un style fluide, nerveux, vif, percutant, direct et qui dégage beaucoup d’émotions. Le fait que le narrateur soit à la première personne nous touche davantage. On ressent rapidement de l’empathie. On s’inquiète et on frémit avec elle. De plus, les chapitres sont assez courts, ce qui apporte du rythme à la lecture. Je n’ai pas vu les pages défiler tellement j’étais prise par l’histoire. Par contre, ce thriller ne plaira pas aux âmes sensibles : certaines scènes sont terriblement glauques, d’autres sont assez bien retranscrites, tandis que quelques passages peuvent glacer d’effroi. Après tout, on part bien d’une agression affreuse où Emma, l’héroïne, a été violentée avec un crochet… Elle s’éveille contusionnée, le visage massacré et des hématomes partout sur le corps… Qu’a-t-il bien pu lui arriver ? Pourquoi Karter, son compagnon, devient agressif dès que l’on parle de Trax, un mystérieux tatoueur ? Pourquoi Emma n’a-t-elle plus de famille ou d’amis ? Pourquoi son chat a-t-il des fractures aux pattes ? Le « pire » n’est peut-être pas le souvenir de l’agression d’Emma. À mes yeux, c’est la révélation du passé d’Emma qui m’a le plus étonnée et révulsée. Je n’avais pas anticipé tout cela ! Si vous êtes intéressé(e) par les intrigues sinistres remplies de non-dits que l’on découvre au compte-goutte, foncez ! Vous devriez en prendre plein les mirettes et ressortir déboussolé(e) de cette lecture ! En ce qui me concerne, je ne suis pas passée loin du coup de cœur.
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Hématome

"Hématome" de Maud Mayeras - la chronique qui te met des bleus à l’âme !



Définition d’un hématome : Un hématome est un amas de sang apparaissant à l'intérieur d'un tissu après une hémorragie survenue à la suite d'un choc (par exemple après avoir reçu un coup de poing).

Et ma tomme ? se dit l'amateur de fromage en refermant ce bouquin. C'est pour ma pomme d’homme comme on me nomme que l’on me somme de mettre la gomme…



Ce n’est pas à coups de somme, de gomme ou de produits laitiers (quoi que..) ni d’allitérations vaseuses (comme les miennes ci-dessus) que Maud Mayeras a écrit ce roman. Non. Maud Mayeras vient graver au fusain sur votre peau son thriller psychologique, un tatouage indélébile et machiavélique, un cri silencieux qui résonne dans les esgourdes comme une rage dans la machine. Une plume sanguine qui vient tacher le papier de traumas. Les mots écorchent, les verbes tranchent et les phrases te clouent de leur intensité.



Je vais faire simple : autant l'intrigue de "Reflex", son second roman avait glissé sur moi comme le vent sur la roche, autant "Hématome" m'a scotché de la première à la dernière ligne.

Le point commun entre les deux ? Un style punchy, une écriture sublime, une modernité dans la voix, un ancrage dans l'époque.



Il faut dire que les bonnes fées se sont penchées sur ce livre (sur son berceau ?) tant il cumule les qualités : la grâce, l’émotion, l'empathie, l'addiction… malgré un sujet difficile (ça vous le découvrirez en le lisant).



Ce livre est un terrain glissant, au fur et à mesure que l’on y avance, on s’enfonce dans les eaux boueuses dessinées par l’auteure. L'intrigue est néanmoins suffisamment perverse pour tenir aux aguets. Maud déverse du sel sur les plaies ouvertes du lecteur. Quelle habileté dans la construction, quelle finesse dans l'enchevêtrement des chapitres.



Dans la série des premiers romans réussis, "Hématome" de Maud Mayeras s'installe directement dans les plus hautes sphères. Elle est tellement au dessus qu'une longue-vue sera nécessaire pour espérer l'y retrouver.



J’exagère ? Bien sûr ! Evidemment ! Tu n’es d’ailleurs pas obligé de croire tout ce que j’écris, n’oublie pas que je suis un blogueur contagieux et que je ne cherche de ce fait qu’à te contaminer… Tu as le droit de te le dire et tu as le droit de ne pas le lire. Mais pourquoi te priverais-tu d’une telle expérience ?



« Hématome » est une cocotte-minute laissée trop longtemps sur un feu bouillant dont la soupape siffle, siffle, siffle au dessus de l’acier rougeoyant. En l’ouvrant, fais attention, la vapeur très chaude risque de marquer tes chairs de manière indélébile ou au pire de laisser le contenu exploser en t’emportant le bras ! Ah oui, j’exagère… 4,5/5
Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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Hématome



Très peu de temps après avoir "avalé " le deuxième thriller de l'incontournable Maud Mayeras nommé "Reflex", je me suis ruée sur son premier thriller et croyez moi je n'ai pas été déçue du voyage. Toujours égale à son fil conducteur qui est la manipulation j'ai été transportée car à son tour l'auteur nous manipule tout autant. Elle nous laisse entrevoir des bribes et à nous de faire le reste.



L'histoire très touchante d'Emma nous rapproche d'elle. On compatit face à tant d'événements survenus dans sa vie qui l'ont ramené dans cet hôpital. On se demande ce qui va bien pouvoir lui arriver et comment elle va pouvoir se reconstruire. C'est sans compter sur l'esprit manipulateur de Mayeras qui garde toujours le meilleur pour la fin. Et quelle fin !





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Reflex

Ce livre est un sacré coup de pied au cul !

Son titre, sa trame, ses personnages, sa construction sont hors normes.

C'est un roman noir et malsain qui, à la fois vous fascine et vous met mal à l'aise.

C'est un livre vivant, qui se dévore avec ses tripes.

Iris Baudry en est le personnage principal. C'est une femme seule, repliée sur elle-même. Son métier consiste à photographier les scènes de crime. Son métier consiste aussi et surtout à se gaver de vision d'horreur afin d'oublier la mort de son propre fils assassiné.

En parallèle, l'auteure nous raconte la genèse d'Henry Witkin qui débute en 1919.

Ses deux trajectoires finiront par se croiser dans un final percutant.

Livre singulier et surprenant : j'ai adoré et j'en re-demande !
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Les Monstres

Les monstres de Maud Mayeras sont un mélange doux-amer de bizarrerie, de tendresse, d'ingéniosité, d'intelligence, d'horreur, de terreur et de bonne littérature. Ces ingrédients ont eu sur moi un effet d'attirance-rejet qui ma plongée dans un état de confusion étrange. Envie de retrouver ces personnages intrigants et peur de cette anormalité dérangeante... Tout cela en même temps.

Ce n'est pas la première fois que la plume de cette auteure a cet effet sur moi.

Si Reflex m'avait intensément surprise lors des dernières pages, Les monstres n'ont pas eu cet effet de surprise finale. Mais la tension habile tout au long du roman m'a époustouflée et fascinée.

Une excellente lecture tendue et peu agréable dans les sensations mais fort dépaysante et innovante dans son style.
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Les Monstres

Ça commence comme un conte fantastique avant de se transformer en un drame abominable .

L’auteure nous offre une plongée dans la noirceur de l’âme humaine dont certains passages se lisent en apnée tellement on a du mal à lire l’insoutenable.

Un terrier, une mère, ses deux petits et celui qui les nourrit. Le père ? Un parent ? Une âme charitable? Son vrai visage restera dans l’ombre une bonne partie du roman.

Eine et son petit frère Jung vivent avec leur mère , cachés des hommes, cachés du monde qui les entoure.

Des monstres qui fuient la lumière et qui survivent dans l’obscurité de leur cachette. Des êtres humains rabaissés à l’état d’animaux ou des animaux dépourvus de la moindre humanité. Leur seul lien avec l’extérieur provient d’Aleph, celui qui leur explique de se méfier des hommes , qui lit aux deux petits des livres avec d’incroyables histoires dedans, qui leur apporte leur nourriture et qui évacue leurs déchets.

Mais un jour Aleph disparaît et le terrier tremble de toute part, la pluie s’insinue dans les failles menaçant de les noyer. Que faire? Rester et affronter impuissant son destin ou fuir vers l’inconnu et risquer d’être tué par les hommes qui vivent dehors ? Cruel dilemme pour la mère et ses enfants . Le début de la fin ou celui d’une renaissance ?



Maud Mayeras sème le doute dans la tête de son lecteur qui se démène pendant une bonne partie du récit à comprendre où cela va l’embarquer. Mais si on connaît un tant soit peu sa bibliographie, on se doute que le pire est à venir. Et on ne se trompe pas..

Atmosphère anxiogène au possible, humide et poisseuse . Une obscurité quasi palpable où des êtres se meuvent sans savoir d’où ils viennent et quel sera leur futur, si ce n’est à travers les informations fournies par leur mentor. Par l’éducation ou plutôt les mythes et légendes qu’il leur inculque.

On attend un événement déclencheur qui va tout faire basculer mais l’auteure prépare patiemment le terrain en nous imprégnant de la vie de ces monstres dans ce monde minuscule . Avant que cet incroyable climax transporte subitement les protagonistes comme les lecteurs dans un nouvel univers, de l’ombre à la lumière.

Un roman dur et prenant qui laisse peu de place à l’optimisme mais qui dépeint avec justesse et réalisme l’impact du conditionnement des individus , totalement désarçonnés quand leur monde s’écroule et que leurs repères comme leurs vérités s’évaporent.





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Les Monstres

Une chaumière perdue dans les bois, un ogre féroce, de pauvres enfants captifs et sans défense...

Tu penses à un conte de Perrault, ou aux frères Grimm peut-être ? Détrompe-toi, malheureux ! Chez Maud Mayeras, nulle issue pour échaper au croque-mitaine, nul sauveur providentiel, nul tour de passe-passe pour briser le sortilège.

Juste l'horreur nue d'une séquestration, un terrier humide et trois créatures de l'ombre, trois monstres reclus, claquemurés, protégés du monde et des terrifiants humains qui le peuplent.



Quelle est exactement la nature de ces êtres mystérieux et inquiétants ? Qui les retient prisonniers, dans quel sinistre dessein ? de quelle abominable expérience sont-ils les cobayes ?

Difficile de répondre à ces questions sans déflorer l'intrigue de ce roman étonnant, limite dérangeant, qui explore en profondeur les territoires les plus obscurs de la psyché humaine et aborde des thématiques aussi lourdes que passionnantes (emprise psychologique, soumission morale et physique, déshumanisation des petites victimes qui paradoxalement déifient leur bourreau).



Au coeur de ce climat pour le moins pesant, alors que le lecteur se tient en équilibre face à l'abîme vertigineux de la folie, Maud Mayeras nous offre quand même - comme des respirations - quelques jolies démonstrations d'amour filial, primitif, quasi-bestial, entre les monstres et leur génitrice.

Son écriture et le ryhtme haletant de son récit m'ont plu, comme ils plairont sans aucun doute aux amateurs de thrillers horrifiques, et les agissements de l'ogre façonnant à sa guise l'esprit de ses créatures m'ont fait forte impression...



Un style percutant, une noirceur saisissante et un suspense habilement dosé : voilà de quoi faire de ce court roman une lecture monstrueusement intense !
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Hématome

Emma se réveille à l'hôpital après quatre jours de coma, le bas-ventre en bouillie. Amnésique, elle ne reconnaît pas le jeune homme qui est à son chevet. Quelques flashes d'un viol "métallique", de scènes de son enfance, et ces mots qui lui reviennent, lancinants : "On t'a retrouvée, ma belle". De retour dans son appartement de luxe, elle tente de recomposer sa vie. Karter, son compagnon, l'aide à reprendre pied mais freine aussi ses recherches sur son passé pour la ménager...



Encore une histoire d'amnésie dans un polar, j'aurais dû m'abstenir parce que je sature sur le sujet. Oui mais là, c'est Maud Mayeras qui est aux manettes, et son 'Reflex' m'avait bluffée, chamboulée. On m'avait annoncé que cet 'Hématome' était aussi bon. Loupé, pas pour moi puisque j'ai vu venir rapidement la plupart des rebondissements et le dénouement... Ce thriller a été publié en 2006, il a certainement inspiré de près ou de loin nombre d'auteurs du genre depuis, ce qui explique sans doute pourquoi je n'ai pas été surprise par l'intrigue et ses ressorts - habiles et glaçants, pourtant.
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Reflex

Je viens à l'instant de tourner la dernière page de ce livre... Ma première réaction à chaud : Pfiouuuu !!! Dur... très dur...J'ai encore le ventre noué... Je prend le temps de reprendre un peu mes esprits... Que dire....



Il se passe des choses absolument abominables dans ce bouquin...



"Comment ce genre de scénario peut germer dans l'esprit humain ??? Comment arrives tu à lire ce genre de lecture où les mots sont insoutenables ?" Ces questions me reviennent assez régulièrement, par des amis ( pour "Travail soigné" de Pierre Lemaitre, par exemple) ou alors ici, récemment (pour Purgatoire des innocents de Karine Giebel). Et à chaque fois, je suis bien incapable d'y répondre...



Ce genre de bouquin très glauque nous narre les pires horreurs, les pires drames que l'on puisse vivre. En quelques mots, nos tripes se soulèvent, notre souffle est coupé.

Bien sûr, que je ne reste pas insensible à tout cela.

Bien sûr qu'il est difficile pour moi de ne faire aucune projection sur mes proches et moi.

Mais malgré tout ça, j'ai besoin de ces mots, de ces détails qui nous déchirent et nous mettent dans un état proche de la nausée. Peut-être une manière d'exorciser mes peurs ?!

J'admire ces auteurs qui arrivent à trouver des mots si juste à des actes si abominables, si innommables...

Il ne fait aucun doute pour moi que la réalité est bien pire, qu'aucun mot n'est assez fort pour exprimer la douleur ressentie lors de tels actes ou drames...



Pour en revenir à "Reflex", j'ai adoré le parallèle entre les 2 histoires. La première se déroule en 2014, avec Iris, une photographe de scènes de crime de retour dans la maison de son enfance et la seconde débute en 1919 avec une jeune fille de 13 ans, de bonne famille, qui sera envoyée dans un couvent, après avoir pris... la mauvaise route...

2 histoires qui vont se rejoindre et qui vont aborder des sujets comme la perte d'un enfant, le rejet, la honte, le viol, le meurtre, les tueurs en série et bien d'autres encore.

En dire plus, serait spoiler, mais... aaaaaaahhhhhhh !!! Aaaaaahhhhhh !!! J'ai envie de crier !!!

Ames sensibles s'abstenir.

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Toucher le noir

Un recueil de nouvelle autour du polar, quoi de plus basique. Mais quand les nouvelles tournent autour des cinq sens, avec un sens par recueil, le concept a de quoi attirer l'attention. Je n'avais pas lu les 2 précédents opus (Écouter le noir et Regarder le noir), mais j'ai plongé avec envie dans ce livre.

La sélection proposée est vraiment variée et vient de grands noms du polar, comme d'auteurs plus confidentiels, qui offrent une variation sur le toucher, survolant toutes les nuances du noir, de l'enquête de police au thriller domestique en passant par un peu de fantastique.

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir ses nouvelles vraiment passionnantes à lire. Chaque auteur offre une histoire vraiment originale plus ou moins proche du thème, mais toujours intéressante à lire.

Et maintenant, je suis vraiment curieuse de découvrir les tomes déjà parus, mais aussi ceux à venir.
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Les Monstres

La méthode Montessori pour les crevards.



Difficile d’élever des mioches, ces petits êtres innocents (mouais), sang de notre sang, difficile de les préparer à affronter le monde actuel, ses embuches ses périls. On est pris entre l’envie de les protéger pour leur éviter la chute ou laisser chuter pour qu’ils apprennent à se relever.



Heureusement il existe la méthode Montessori, sinon on peut aussi les enfermer, les affamer et les laisser grandir dans l’obscurité sur un matelas digne d'un squat de toxico centenaire, dans une cave où même les cafards les plus crados du monde ne foutraient pas la moitié d’une antenne.







L’aspect financier mis à part, le choix est difficile n’est-ce pas ?  Je vous laisse deviner quel choix a fait notre héros, petit indice pour les moins futés, il a loupé d'un iota le prix Françoise Dolto.. 





Cette affaire a mi chemin entre l'affaire Fritzl et l'affaire Kampusch sentirait bon l'unité familiale s'il n'y avait pas ce petit goût de renfermé..





 Les persos sont bien brossés, mais pas au savon. Leurs profils psy et morphologique a pris quelques coups dans la gueule et du début à la fin Maud Mayeras jongle avec finesse de l'un à l'autre avec une dextérité de marionnettiste dégénéré, c'est plaisant et sans fausse notes. 





Le travail de l'autrice est puissant car il installe une densité forte dès les premières pages avec des héros torturés chacun à des niveaux différents par des facteurs divers et la mayonnaise périmée prend à une vitesse folle.





Je ne partage pas complètement l'enthousiasme collectif car j'ai trouvé la lecture un peu plombée par les extraits de contes peu distrayants et que j'ai considérés comme superflus pour le déroulement du récit, l'idée est sympa mais il y'en à trop et à part gonfler le total de page et le lecteur que je suis, j'ai trouvé le récit d'assez bonne facture pour se passer de ces éléments perturbateurs qui m'ont empêcher de m'enfiler ce roman d'une traite.





Le bouquin est plein de bonnes idées pour celui qui veut elever ses gamins différemment, je le recommande à tous les parents en difficulté, même après lecture il reste assez efficace en utilisation martiale un bon coup sec sur l'arrière du crane remet les idées en place instantanément.





Cette dernière phrase à bien entendu un but humoristique, n'allez en aucun cas taper un gosse à l'aide de ce bouquin vous risqueriez de l'esquinter.. Et ça ferait peine dans votre bibliothèque sans parler de la décote..





Cette critique n'a pas été sponsorisée par l'éducation nationale :(



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Écouter le noir

Écouter le noir… Dit ainsi, on pourrait croire que l’on parle mal des gens de couleurs. Honni soit qui mal y pense !



Ici, on écoute le noir qui est un genre littéraire, celui qui a un contexte social mis en avant et en règle générale, ce n’est pas celui des gens friqués.



Mais peut-on ouïr un livre ? Peut-on écouter un roman qui n’est pas en audio ? Peut-on écouter en lisant ?



Oui à tout. J’ai ouï et j’ai joui de plaisir littéraire (Yvan, gaffe à tes fesses si Chouchou apprend qu’un autre que lui m’a fait ouïr de plaisir – MDR).



Michel Sardou le chantait déjà, tiens : ♫ Et ouïr, de plaisir, et ouïr, de plaisir ♪



Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre recueil de 11 nouvelles écrites par 13 auteurs (ça porte chance)…



Les nouvelles, un genre peu apprécié dans nos contrées, plus mises en valeur chez les Américains ou les Anglais.



Moi, je les trouve toujours trop courtes, je les aimerais plus longues, j’ai l’impression de subir une cassure lorsque le mot fin apparaît, toujours trop tôt et de devoir abandonner des personnages auxquels je venais juste de s’habituer. En un mot, frustrant.



Les seules nouvelles que j’apprécie sont celles qui contiennent une enquête de Sherlock Holmes car là, je suis sûre d’avoir un début, une fin fermée et de retrouver des personnages que je connais. Tandis qu’ailleurs, rien n’est moins sûr.



Bardaf, la première nouvelle écrite par Barbara Abel et Karine Giebel me scotche sur ma chaise, m’emporte au loin, me fait suffoquer, me fais supplier un happy end avant de me laisse pantelante sur le bord de la route à imaginer les conséquences d’un tel manque de malchance, d’un tel concours de circonstances.



Sa chute est à la hauteur de celle que j’ai faite pour son final. Après ça, tu fais une pause, tu bois un coup et tu y reviens, mais doucement, de peur de subir encore des émotions un peu trop forte pour ton petit cœur. Ça commençait très fort.



Hormis la nouvelle SF des Cam/Hug, toutes les autres m’ont surprises, éreintée, remuées, dérangées (surtout celle de Lebel, j’aurais bien fracassé les crânes du flic et de l’agresseur sexuel), celle d'Ellory m’a laissée sans voix et la dernière, celle de Cédric Sire m’a laissé un goût métallique en bouche.



Toutes étaient d’excellentes factures, toutes étaient un plaisir à lire. La plus soft étant celle de Romain Puértolas et ça a fait du bien un peu de douceur dans ce monde de brutes.



Non, je n’en veux pas aux auteurs de m’avoir mis la tête et les oreilles en vrac, par contre le directeur de cette audition entre maintenant sur ma kill-list, aux côtés d’autres auteurs à qui je garde un chat de mon chien, ou de mon cheval. Ils se reconnaitront…



Yvan, mon barbu préféré, j’ai fait un challenge de fou à moi toute seule, mais le tien était encore plus dingue que le mien, tout aussi risqué mais je vois que tout comme Norek, tu as eu les couilles (Domi, si tu me lis, rien de sexuel là-dedans), tu as osé et tu as réussi ce tour de force qui était de réunir des auteurs autour d’un thème bien précis (l’audition) et, écoutes-moi bien, c’est foutrement putain bien réussi.


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Reflex

Un roman policier dont j'attendais beaucoup, les critiques étaient élogieuses. Et comme souvent dans ce genre de cas, une petite déception... Une impression de grosses ficelles, de patchwork issu d'une compilation absorbée d'autres lectures et restitué en surface. J'avais plus aimé Hématome. Je sens chez Maud Mayeras une fêlure, une souffrance mais qui n'est pas exprimée en profondeur, un survol comme si elle ne lâchait pas les loups qui la taraudent, une pudeur ou une crainte de lâcher prise et de se perdre en donnant tout ce qu'elle a. J'attends de lire son dernier pour me faire une idée plus précise.
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