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Critiques de Maud Mayeras (957)
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Reflex

J'ai terminé ce thriller il y a près plus d'une semaine et je n'en suis pas encore remise.

Ce livre est un véritable coup de poing, coup de sang, coup de coeur, coup double, coupe-souffle, coupe-faim et coupe-gorge !

Ca faisait très très longtemps qu'un roman de cette sorte ne m'avait emmenée si loin dans l'horreur, dans un frisson continu angoissant et dans un suspense glacial... très appréciable pour des vacances d'été caniculaires.

Et cela jusqu'à la dernière page !



Jamais auparavant, je n'avais entendu parler de Maud Mayeras. Ce livre est tombé entre mes mains par hasard, par la magie du bookcrossing.

Et ce roman m'a révélé une écrivain avec sacré caractère, une extraordinaire imagination et un talent indiscutable de conceptrice d'histoire hors du commun. Maud Mayeras est une architecte hors pair construisant pièce après pièce le puzzle avec l'intelligence de celle qui veut laisser le motif se révéler à la dernière minute.



Les personnages sont glauques à souhait, partageant leurs secrets gentiment mais sûrement, maintenant le lecteur la langue pendue dans un suspense terrifiant.

Les époques et les histoires se croisent, s'imbriquent apportant chacune leurs lots d'indices fascinants.



Que dire de plus si ce n'est que ce livre n'est à manquer sous aucun prétexte si vous êtes fan du genre ! Iris Baudry, son histoire, son appareil photo, sa famille ne vous laisseront pas indifférents !

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Les Monstres

— Vous savez pour quelle raison le grand méchant loup ne pourra jamais vous dévorer les enfants ?

— Nous l’ignorons Aleph.

— Parce que c’est vous le grand méchant loup.



Avais-je déjà lu un tel livre ? Non, je n’en ai pas souvenir…



Avais-je déjà lu un livre aussi angoissant que terrifiant ? Oui, sans aucun doute… De plus, la réalité dépassera toujours la fiction et l’auteur n’a malheureusement rien inventée… Elle nous a juste permis de voir l’intérieur…



Avais-je déjà lu un livre terrifiant parce que les adultes font aux enfants des choses qu’ils ne doivent pas faire ? Hélas oui, mais malgré tout, ce roman est un sacré putain de bon roman qui fout les miquettes, te donnant envie de te planquer sous un plaid mais sans pour autant arriver à lâcher le livre.



Pourtant, tout est malsain dans ces pages, tout est malsain dans le fait que des enfants vivent dans un terrier avec leur mère, sans jamais voir la lumière du jour, qui les brûleraient à coup sûr. On pense aux horreurs que vécurent certaines gamines, enfermées dans des caves, à la merci de leur bourreau, seules… Sauf qu’ici, il y a leur mère…



Oui, on baignera dans le glauque tout au long du récit, sans pour autant que ce glauque soit de la surenchère juste pour en faire. L’auteure a su doser cette glauquitude afin que le lecteur ne vomisse pas son quatre heures et son midi aussi. Malgré tout, vu le pitch, on est prévenu d’avance et difficile de porter plainte parce que les Bisounours ne sont pas de la partie.



Ce roman, c’est un conte de Perrault qu’on vous fait à l’envers puisque vous vivrez avec des enfants qu’un ogre nomme "monstres", comme si les Grands Méchants Loups, c’étaient ces gosses-là… Les petits cochons ne sont pas de la partie non plus, l’ogre ayant dû les bouffer avec le Petit Poucet depuis belle lurette.



Et la mère dans tout ça ? Difficile de la juger, difficile de la condamner, une fois que l’on sait tout. L’auteure lui a donné une personnalité qui ne laissera pas indifférente, qui nous fera poser des questions, réfléchir et se dire "mais qu’aurions-nous fait à sa place ?" car cette résignation, cette soumission est tout simplement horrible, effroyable, et si vite acceptée.



Sans oser vous en dire plus, sachez juste que ce roman est sombre, noir, et que c’est du jamais lu. Des romans tels que celui-là, il n’en existe pas beaucoup, sauf à lire les récits de ceux ou celles qui ont vécu un enfermement, disparaissant de la surface de la terre pour des années.



C’est angoissant, malsain, ça serre les tripes et on sait que face à tant de sombritude de l’âme humaine, personne n’en sortira indemne, même pas le lecteur.



Malgré tout, c’est une lecture que je ne regretterai pas car elle m’a permis d’aller où je n’étais pas encore allée et quand bien même je n’ai plus envie d’aller sonder cette partie inhumaine de l’Humain, il fallait bien qu’un jour j’y descendisse dans un roman (mais j’éviterai les témoignages réels de ceux et celles qui l’ont vécu en vrai).



Maud Mayeras, une fois de plus, nous a sorti un grand roman noir.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Hématome

Te souviens-tu Emma?

*

Maud Mayeras est une jeune auteure française qui fait parler d'elle un peu dans tous les salons du polar/thriller ces dernières années.

C'est son 1er roman (paru en 2006) dont le sujet principal est la dénonciation de la violence faite aux femmes. Un sujet choc !

*

Alors , au risque de vous décevoir, et ce justement parce que ce roman a été très bien accueilli, je n'ai pas adhéré à ce thriller psychologique. Peut-être parce qu'on a vu ce sujet maintes fois, peut-être que j'en ai trop lu justement ou alors que l'histoire ne m'a pas convaincue.

*

La narratrice est Emma, qui se réveille dans un lit d'hôpital, avec des douleurs au bas-ventre et des hématomes sur le visage. Un grand blanc dans sa mémoire. A son chevet, Kay, un jeune homme qui lui dit être son compagnon. Elle hésite, elle doute de ce visage.

On lui dit qu'elle a été agressée dans sa rue, violée et inévitablement a perdu son bébé in-utero.

Un chapitre d'introduction « coup de poing » assez violent.

*

Au fur et à mesure du récit, Emma découvre des pans de sa mémoire. Et ce n'est pas joli-joli, vous vous en doutez bien. Elle s'enfonce de plus en plus dans des questionnements qui ne trouvent pas forcément des réponses. Son compagnon lui cache des choses.

Un meurtre est commis. L'atmosphère s'épaissit, devient de plus en plus sale et glauque et finit en une apothéose d'horreur.

*

Tout au long de la lecture, je me suis doutée qu'il allait se passer un retournement de situation. Et c'est bien là le problème car finalement je ne me suis pas assez immergée dans le récit. J'ai trouvé beaucoup d'invraisemblances , les situations sont parfois tarabiscotées. J'ai deviné assez facilement, pratiquement dès le début le mauvais personnage de l'histoire.

Mais j'ai quand même tenu à savoir la fin qui m'a déroutée dans le sens où il n'y a pas eu beaucoup d'explications ni de confrontation directe APRES la vérité. Dommage.

*

Les chapitres sont courts, la plume est fluide et bien descriptive. Je pense notamment à la scène du viol. Et le jeu de mot à la fin est surprenant et bien amené.

*

Pour résumer, c'est noir, cru, bien écrit mais sans surprise.

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Reflex





Après avoir lu «Hématome», je me lance dans le deuxième livre «Reflex», avec mon amie Saiwhisper. C'est une lecture qui se fait en synchro, et on partage à tour de rôle nos ressentis. Encore une fois, je peux dire : «Quelle histoire tortueuse.»







Quand ta famille est déchirée, est-ce que c'est possible de se reconstruire ? Est-ce que c'est possible de vivre une vie normale

par après une telle perte ? C'est sur ce thème déchirant, que Maud Mayera, nous amène, pas à pas.



Manipulation, Abominable, Atrocité



Iris Beaudry : qui est-ce exactement ?

Son père : Je l'aime papa !

Sa mère : Une folle hein !

La Jacquie : Une voisine-amie bienveillante !



«Armer, zoomer, suspendre son souffle, appuyer et recommencer.»



En somme, c'est un thriller psychologique, ce qui est traitre, c'est que l'histoire se lit bien, par moments, c'est lent et ensuite vers le milieu, le fil repart. Je crois qu'on ne s'en aperçoit pas, on enregistre les images et on ressent des émotions. J'avoue, j'ai fait un ou deux cauchemars. Je suis toujours impressionnée par sa plume, son audace et sa finesse. Quelle perspicacité !!!

En ouvrant mon livre, on voit que le roman est construit autrement. Maud Mayeras aime bien faire les choses différemment. On remarque que les chapitres sont divisés par jour, par numéro ainsi qu'avec le mot «silence.» Qu'est-ce que ça peut bien vouloir signifier ? Est-ce qu'il faut faire des liens également ? Je suis tout de suite intriguée.







«Il y a ceux que je fascine et ceux qui ne me voient pas. Il y a ceux qui voudraient me frapper ou même me baiser. Voire les deux en même temps. Et il y a ceux que je terrorise.»



Qu'est-ce que «Reflex» est au juste ? Je sais que c'est un roman, qui circule beaucoup à sa sortie sur le site, et même encore aujourd'hui. J'entends beaucoup de commentaires à son sujet et les critiques sont assez favorables. Après avoir refermé le livre, je peux comprendre pourquoi. Je ne sais pas comment l'expliquer, c'est une histoire qui ne te laisse pas indifférente, tu ne t'en sors pas indemne. Maud Mayeras malmène adroitement son lecteur tout comme elle maltraite ses personnages.







Elle possède une plume de conteuse mais plus que ça, elle déborde d'une imagination incroyable. Comment peut-on inventer une histoire comme celle-ci ? C'est un peu cauchemardesque, c'est irréel, c'est horrible. C'est dans des mots précis, des phrases simples, où elle va tout droit au but. On rencontre une héroïne à la fois fragile, forte et combattante. Avec le métier qu'elle fait, je crois que ça l'aide à passer à travers son drame personnel. Je ne sais pas si le mot «drame» est bien choisi selon le contexte.

Pour le lecteur, c'est assez déroutant, vulnérable et insensé Tu suis les personnages, tu en as que tu aimes, d'autres que tu compatis ou que tu détestes. Elle sait vraiment effectivement maintenir ton attention, tu es toujours poussée par une curiosité malsaine. Quand on avance dans le récit, tu dois faire des liens, car parfois on ne sait pas où elle veut en venir. Au fur et à mesure, que les événements se déroulent, c'est là que tu rassembles le casse-tête et tu commences à comprendre où l'auteure veut en venir.







Est-ce qu'il faut vraiment se fier aux apparences ? Qu'est-ce qui dit la vraie vérité ? Est-ce que les impressions sont-elles fondées ? Elle est forte Maud Mayeras, elle manie bien le lecteur et ses personnages, elle les mène au bout du nez comme le lecteur. Je confirme que son écriture est puissante, le scénario est bien construit. J'affirme que les événements s'enchaînent bien et qu'ainsi la finale est cohérente. C'est évidemment original de mettre des extraits de chansons, au début des chapitres. Elle transmet à son roman, un autre charme.

Je crois que c'est un livre qui dérange, qui t'accapare et te ronge. J'avoue qu'il peut y avoir des passages qui te soulèvent le coeur, d'une tristesse aussi absolue et une révolte qui monte. C'est ça Maud Mayeras, elle t'amène sous des sentiers inconnus, dont tu ne sais pas à quoi t'attendre.



Pour terminer, c'est un très bon moment de lecture avec mon amie Saiwhisper. Je crois qu'on avait les mêmes impressions. Je ne peux pas dire si je préfère plus «Hématome» ou «Reflex. C'est vraiment une auteure douée et talentueuse, avec une plume hors pair. Elle sait nous procurer toutes sortes d'émotions et à nous rendre mal à l'aise. C'est vraiment ça Maud Mayeras !!!



Je ressors de ma lecture, avec un goût amer, je crois que c'est un peu sa signature. Je ne conseillerais pas ses deux histoires à tout le monde, mais elle nous offre une histoire qui te percute, et elle joue très bien sur ta sensibilité ! C'est à voir, à quiconque ose franchir le pas.

Encore cette même question qui me ronge : «si on ne peut pas faire confiance à ses proches, à qui on peut le faire ?» En passant, allez voir la critique de mon amie Saiwhisper, qui complète bien la mienne.



Siabelle
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Toucher le noir

Même si j’en ressors moins convaincu que par les deux précédents opus, « Toucher le noir » m’a offert un bon moment de détente.

J’ai aimé découvrir à travers ces nouvelles quelques plumes qui m’étaient jusque-là inconnues.

J’ai particulièrement aimé le texte de Valentin Musso, qui nous pour un « Retour de soirée », nous offre une expérience inattendue dans un restaurant plongée dans une obscurité totale. Tout est dit en peu de pages c’est à la fois glaçant et assez drôle, pour peu que l’on apprécie l’humour, Noir, bien sûr.

Merci à NetGalley et aux Editions Belfond.

#Toucherlenoir #NetGalleyFrance



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Reflex

Un livre avec un final « coup de poing » ! … Découvert grâce à Isabelle dans le cadre du club des lecteurs et lu avec une autre Isabelle en lecture commune, j’avoue m’être régalée avec « Reflex ». Que ce soit Siabelle ou moi, nous avons été bouleversées par la conclusion de l’ouvrage à laquelle nous étions loin de nous attendre… Nous en ressortons marquées et abattues. Tout au long du roman, le lecteur va se poser des questions. Pourquoi Iris a-t-elle une mère aussi affreuse ? Que s’est-il passé avec le petit Swan ? Pourquoi chaque événement ou rencontre semble louche ? Pourquoi le passé rattrape-t-il ainsi l’héroïne ? Quel lien a ce terrible double récit « Silence » avec l’enquête d’Iris ? De surprise en surprise, les indices se révèlent et les vérités éclatent. Si, pendant une centaine de pages l’intrigue m’a paru un peu lente, le dernier tiers s’est vraiment révélé addictif. Une véritable montée en puissance ! Si vous aimez le glauque, les psychopathes, les polars psychologiques, les romans noirs et que vous ne rechignez pas devant les scènes remplies de douleur ou d’hémoglobine, foncez !



Dérangeant. C’est le mot qui collerait le mieux à cet ouvrage. J’avoue avoir ressenti un panel d’émotions au cours de ma lecture. Il faut avouer que l’ambiance y est pour beaucoup, car elle est très pesante : les gens se moquent d’Iris qui est bègue, le fils de cette dernière est mort tandis que sa mère est en clinique, on découvre plusieurs scènes de crime atroces, une adolescente se fait violer par des soldats, des gamins disparaissent mystérieusement, etc. Voilà une atmosphère bien noire ! Heureusement, ce cocktail ne m’a pas rebutée. J’étais vraiment intriguée par ces histoires en parallèle et souhaitais ardemment connaître le fin mot de l’enquête ! Par contre, l’héroïne ne me plaisait pas plus que ça : elle semblait dégager un profond mal-être et des blessures du passé, ce qui la rendait agressive et très directe dans ses propos. Je n’arrivais pas à m’attacher. Bien que je comprenne ses peines, je n’ai pas toujours adhéré à sa façon de penser. À plusieurs reprises, j’ai d’ailleurs trouvé la narration à la première personne violente, oppressante, percutante et puissante. Je ne pense pas que l’on puisse rester de marbre face à cette histoire…



La plume de Maud Mayeras est de qualité : elle arrive à chambouler tout en proposant un texte tordu à souhait ! De plus, elle arrive à captiver et à faire sortir le lecteur de sa zone de confort. Une merveille ! D’ailleurs, j’apprécie ses débuts de chapitres qui commencent toujours pas « je n’aime pas ». Ce sont généralement des phrases justes, poétiques et intéressantes. Telle une ritournelle. On en vient à attendre impatiemment ces débuts de chapitres. En revanche, j’ai trouvé qu’il y avait un problème avec le rythme. Le fait de passer sans arrêt du récit « Silence » à celui d’Iris a ralenti la dynamique du livre. Il a parfois fallu persévérer… Bien qu’avec du recul, je comprenne que ce soit nécessaire, j’aurais tout de même réduit ce thriller de plusieurs pages. Heureusement, la tension palpable du dernier tiers et les révélations bluffantes font oublier ce désagrément ! Et vous, êtes-vous prêt(e) à découvrir ce petit bijou glauque plein de noirceur ? N'hésitez pas à découvrir la critique de Siabelle que je remercie encore pour cette lecture commune.


Lien : https://lespagesquitournent...
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Lux

Je crois pouvoir écrire que c'est le dernier Maud Mayeras que j'ai lu, je précise que j'ai lu ses deux autres livres Hématomes et Reflex (celui-ci étant avec la fin la plus grotesque que j'ai lu de tous les policiers que je lis).



J'ai encore réitérer une lecture pourtant, car j'avais également peu aimés les livres d'Ingrid Desjours jusqu'au dernier donc je me suis dit qu'il pouvait en être de même avec Maud Mayeras.



Je me suis ennuyée tout du long à part un petit frémissement lors d'un événement et cela est vite retombé, le style ne me plait pas, les personnages non plus. Je suis sûre que beaucoup de gens aimeront mais ce n'est juste pas mon style de lecture.



Je suis rarement scotché par un roman noir mais cela peut arrivé comme avec Cabossé et puis le thème de la secte est déjà vu également avec le très bon The Girls.



Peut-être es-ce du fait de ces deux lectures récentes que je n'ai pas appréciée ma lecture mais ces 250 pages m'ont parues interminables....

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Lux

Tu sais que je ne veux que ton bien, ami lecteur.



Je dois donc te prévenir qu’il n’est pas anodin de se plonger dans un roman de Maud Mayeras, pas sans risque de lire ce Lux.



Les mots de Maud sont comme des tentacules. Ils t’enveloppent, s’en est presque douillet parfois tant ils sonnent justes et vrais. Ils t’enserrent ensuite. Fort, de plus en plus fort, jusqu’à arriver au stade de l’étouffement.



Les mots de Maud, tu les prends aussi en pleine tronche, certains comme des gifles. Ces mots là, tu les ressens au plus profond de ton être, ils te tordent les tripes, te fendent le cœur. Mais comment fait-elle pour toucher ainsi ce qu’il y a de plus profond en toi, de plus personnel, de plus humain, de plus inhumain ?



Personne n’écrit comme Maud Mayeras, personne. J’oserais juste faire un parallèle avec Stephen King, tant parfois je trouve certaines connexions entre eux. Oh là, voilà que je dégaine l’artillerie lourde, vas-tu me dire, ami lecteur ! Rassure-toi, je ne fais que mettre en parallèle leurs manières de parler de nos monstres intérieurs et d’écrire tout en émotions. Ils sont de la même famille, ont les mêmes gènes.



Mais Maud Mayeras est unique, singulière, exceptionnelle. Ses romans, et Lux en particulier, sont des expériences sensorielles. Elle ne décrit pas ses personnages ou son environnement. Non, elle leur donne vie, en couleurs, en odeurs, en sensations.



Lux ne se lit pas, il se ressent ; hypertrophie émotionnelle. Ces mots là, cette histoire là, se dégustent. Et sans que tu n’y prennes garde ils se retrouvent tatoués en toi. Indélébiles, omniprésents même lorsque le livre est refermé. Impression étrange, déstabilisante, perturbante.



Un roman à l’ambiance toute aussi étrange, apocalyptique (comme je l’aime). Le récit démarre sur des bases qui ne permettent pas d’imaginer tout ce que te réserve l’auteure. Maud Mayeras te trimballe, te bringuebale et te conduit vers des sentiers imprévisibles et déroutants. C’est vrai que les ingrédients qu’elle utilise sont connus, mais elle a parfaitement digéré ses influences cinématographiques et littéraires pour proposer un récit à sa sauce.



Pour la première fois, l’écrivain a localisé son récit : l’Australie, et ses déserts entourés de la mer. Ce n’est pas la seule originalité.



Lux est une unité de mesure de l’éclairement lumineux, nous dit Wikipédia. Cette histoire se jauge en effet au degré de lumière qui suinte à travers l’obscurité poisseuse. Des ténèbres peut jaillir une petite lumière… ou pas.



Je l’ai dit, cette histoire se ressent et ses personnages se respirent. Les mots se boivent. Les émotions font que les poils se dressent tant les horreurs et la beauté qui s’en dégagent parlent à l’âme. Enthousiasmant souvent, au point d’afficher un sourire aux mille dents. Terrifiant constamment au point d’ouvrir de grands yeux ronds. Pour te toucher et te surprendre, crois-moi, Maud Mayeras est vraiment unique.



Ce roman n’est pas un thriller. Tu t’étonneras peut être de ne pas me voir le comparer au chef-d’œuvre qu’est son précédent roman. Normal, Lux est Lux, Reflex est Reflex, rien à comparer à part l’écriture inimitable.



Lux est un roman noir qui parle de monstres humains, d’amitié, d’amour (filial ou non), de folie, de l’enfance, de la perte d’innocence. Certains thèmes obsessionnels chez l’auteure ; relations tout aussi obsessionnelles des parents et des enfants, recherche de sa place dans un monde qui ne le permet pas vraiment.



Cette lecture m’aura presque hypnotisé, chamboulé souvent. Maud Mayeras a la capacité de te tirer des larmes même avec de simples personnages de passage (le passage avec la mère qui a deux filles).



Un roman assez court (un petit peu trop à mon goût), de brefs chapitres qui te prennent à la gorge, une dimension insoupçonnée de l’histoire, des chocs au cœur (au point d’avoir l’impression qu’il s’arrête le temps de quelques battements), des personnages typés qu’on n’oublie pas.



Lux est tatoué en moi, clairement.
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Toucher le noir



De retour chez elle après une soirée mémorable, Ashley emmena Aksil directement dans sa chambre, sans plus tergiverser.

C'était vraiment magique ce second rendez-vous. Elle n'avait jamais rencontré de garçon aussi épatant. Il était non seulement beau mais également raffiné, cultivé, altruiste et généreux.

Aksil était pompier, il sauvait tous les jours des vies humaines en mettant en péril sa propre existence. Et hier soir il l'avait emmenée à la soupe populaire où elle l'a aidé à donner un repas décent aux trop nombreux sans abris, qui toujours les remerciait d'un sourire ou d'un simple signe de tête. C'était gratifiant. A ses côtés elle devenait meilleure.

Sans attendre, leurs corps brûlant d'un ardent désir, ils s'embrassèrent avec fougue.

Leur raison disparut progressivement au profit d'une passion dévorante et déjà de premiers vêtements tombèrent au sol. Ils n'étaient plus guidés que par l'envie de nouvelles sensations, à la découverte de leurs corps respectifs, totalement enivrés.

Aksil humait le parfum d'Ashley, effleurait sa peau d'une incroyable douceur. Rien que ce contact lui donnait déjà le vertige.

Peau d'ébène contre peau d'albâtre, le yin et le yang prêts à se retrouver et à unir leurs courbes pour ne plus faire qu'un.

Ashley gardait les yeux ouverts, admirant le torse musclé de son amant couvert de fines gouttes de sueur. Elle massa ses épaules puis s'attarda sur son torse couleur charbon, toucha ensuite ses abdos parfaitement dessinés et tout aussi noirs avant de descendre lentement encore et de se saisir ...



***



Il n'en fallut pas davantage pour donner à Yvan Fauth la nausée. Il a lu quelques nouvelles d'auteurs amateurs souhaitant figurer dans le troisième volet de nouvelles réservées à l'exploration des cinq sens version macabre et meurtrière.

Le titre sera toucher le noir, pas toucher un noir et encore moins coucher avec un black.

C'est ainsi que mon manuscrit partit à la poubelle.

Même s'il sera bien question d'hommes noirs dans la terrible nouvelle Zeru Zeru de Maud Mayeras qui dénonce des pratiques toujours en cours dans l'Afrique d'aujourd'hui. Comme un conte d'une inimaginable cruauté. A part que ça n'a rien d'une simple fable.



Je trouve que très peu d'auteurs ont respecté le thème du recueil. Le sens du toucher, sans recopier l'intégralité du dictionnaire, c'est tout ce que peut ressentir notre épiderme. Les températures, le contact d'un mur rugueux, d'un livre écrit en braille. Une pression exercée ou encore la distinction des formes. Tout ce à quoi est sensible notre vaste système nerveux : sensations de douleur, de picotements, plaisir sexuel, en résumé toutes ces informations qui remontent de notre peau jusqu'à notre cerveau.

Ici, il est davantage question de dons artistiques et plusieurs auteurs ont même détourné le sujet en écrivant mot pour mot "toucher le noir" comme ils auraient pu rédiger "étreindre les ténèbres".

Comme pour se justifier et dire que les règles du jeu ont bien été respectées.

Je trouve dommage d'imposer désormais des sujets à chaque publication de recueil, mais même si l'imagination des auteurs peut s'en retrouver bridée il faut admettre que c'est également intéressant de voir toutes les directions insoupçonnées qu'une même thématique peut parfois prendre.



Franck Thilliez et Laurent Scalese ont en tout cas joué le jeu. Ce n'est pas leur première collaboration puisqu'en 2013 ils avaient déjà publié "L'encre et le sang" aux éditions Pocket.

Ils ouvrent ce recueil avec "8118 - envers" et le clôturent avec "8118 - endroit". Vous ne serez pas sans remarquer que le chiffre choisi peut aussi bien se lire à l'envers comme à l'endroit.

Alors non, il ne s'agit pas de deux nouvelles complémentaires ( encore que ) mais d'un texte qu'on vous propose de lire en commençant par le début, ou par la fin. Leur histoire nous projette quelques années dans le futur aux Etats Unis, pays plus que jamais sous la pression du lobbying des armes à feu. Même si certains romans se sont déjà prêtés à ce genre d'exercice, c'est la première fois que je lis une nouvelle respectant tous les codes du genre ( jusqu'à la chute ) dans ce format. Impossible de parler du don d'un des principaux personnages sans gâcher la fin d'un des textes, mais on est tout à fait dans le sujet.

Un peu déroutant au départ, on peut rapidement se raccrocher au fil conducteur de chaque partie mais c'est avant tout par l'originalité de sa construction que se démarque cette histoire.



Solène Bakowski, auteure des géniaux Miracle Une bonne intention, a également assuré sa part du contrat avec "L'ange de la vallée" qui présente de nombreux degrés de lecture. Dans un monde imaginaire, une fillette va redonner progressivement foi aux habitants victimes de la sécheresse annihilant leur récolte.

Telle une sainte, un messie, elle possède notamment le don de guérison. D'un simple toucher.

Mais que représentent l'innocence et la bienveillance dans un monde perverti par la cupidité et le profit ?

Les miracles ont-ils un prix ?



Ghislain Gilberti nous offre quant à lui une nouvelle à tiroirs avec L'ombre de la proie. Qui fait automatiquement penser à Une nuit en enfer. Il joue avec les genres, avec les codes, entraînant à trois reprises le lecteur dans une nouvelle direction insoupçonnée. Pourtant, dès les premières lignes, l'ambiance malsaine semble posée. Un pédophile suit une gamine, la petite Alice, repérant la moindre de ses habitudes quotidiennes en attendant le bon jour pour agir. Mais lui même est surveillé par une milice armée et prête à intervenir quand il passera à la vitesse supérieure. Mais qui est réellement la proie dans ce jeu du chat et de la souris ? Quant au Noir, il sera bel et bien touché. Au sens propre.



Benoît Philippon, Danielle Théry et Jacques Saussey ont privilégié l'art pour illustrer la notion de toucher. Le tatouage, la musique, et le dessin. Trois disciplines qui demandent pour être reconnues du savoir-faire, du travail, du talent. Des mains seront écrabouillées, torturées, coupées ( par exemple une femme poursuivie en danger de mort coupe son avant-bras et le jette à ses chasseurs pour avoir une chance d'échapper à son sort funeste au début de la nouvelle de Benoît Philippon ) mais si les mains symbolisent le sens du toucher, ce n'est pas le cas du don artistique.

Rien à signaler sur le texte de Danielle Thery, il s'agit ni plus ni moins de résoudre une affaire policière, celle du meurtre d'un jeune pianiste quelques jours avant un concours primordial.

Des mains en or de Jacques Saussey m'a d'abord plu avec son pacte entre un directeur de pénitentier sans scrupules et un prisonnier surdoué en dessin. Mais le récit traîne un peu en longueur et finit un peu en pétard mouillé. Avec une impression de déjà vu comparé aux textes que le joaillier avait déjà rédigé pour les recueils Santé ! et Dons.

J'ai beaucoup aimé en revanche Signé de Benoît Philippon, histoire dans laquelle les premières oeuvres d'art de Marcy, artiste underground dont la popularité n'a fait que croître, valent des millions. Les peaux des personnes qu'elle a tatouées sont vendues à prix d'or sur le darknet. Son plus grand fan, le plus grand collectionneur ce ces peaux écorchées, organisera un tête à tête avec avec son idole. Beaucoup de tension mais aussi énormément d'humour dans ce texte plaisant.



Beaucoup d'humour et de tension également dans la longue nouvelle de Michaël Mention pour qui le noir est le pétrole. Il choisit comme contexte un ascenseur en panne de la plus grande firme pétrolière des Etats Unis en 1971 ( la Alpha Oil compagnie ) dans laquelle deux hommes enfermés vont devoir discuter. On les suit minute par minute comme un étrange couple qui n'a rien de commun mais qui pourtant n'est pas réuni ce soir là juste par hasard, le tout dans un contexte historique particulier.

Mais là encore je cherche encore le sens du toucher dans un texte qui n'est pas inintéressant mais qui souffre de quelques longueurs.



Un peu d'écologie également avec Eric Cherrière et sa Mer Carnage. Pas grand chose à voir avec le toucher là non plus, si on excepte la sensation de frôler une âme des plus noires lors d'une intervention chirurgicale du cerveau. Cependant, la nouvelle demeure une réussite en mettant en comparaison et en lien deux crimes atroces reliés de bien des façons. Un assassinat des plus horribles où une famille périt sous les coups d'un sociopathe assez fou pour extraire un foetus du ventre de sa mère et le poser dans un berceau. Et un fabricant de plastique, seul survivant de cette tragédie qui a mis tout son coeur à développer l'entreprise de son père jusqu'à avoir des entreprises implantées partout dans le monde. Et le pollueur, l'un des acteur du septième continent, va enfin avoir la chance de se venger de l'homme qui lui a tout pris.

Des années après un meurtre aussi odieux un pardon est-il encore possible ?

Le bien, le mal, tous les repères sont faussés dans ce texte qui part un peu dans tous les sens mais qui m'a plu.



Quant au texte proposé par Valentin Musso, il commence de façon extrêmement surprenante avec le retour de soirée d'un couple qui discute en voiture, un retour qui ne va pas tout à fait bien se passer. L'auteur met en avant trois des cinq sens : la vue, le goût et le toucher. Cette fameuse soirée s'est en effet déroulée dans un restaurant où on mange en aveugle, devinant les aliments par leurs formes et leurs saveurs.

Si on peut deviner la chute assez rapidement, l'idée de départ n'en demeure pas moins originale.





Je ne peux pas vraiment dire que beaucoup de nouvelles m'ont vraiment fait vibrer, mais aucune ne m'a déplu non plus. C'est très rare d'ailleurs quand je lis autant d'auteurs différents à la suite de ne pas faire le grand écart.

Mon léger regret, je l'ai déjà évoqué. On sent quand même les nouvelles commandées aux auteurs pour l'occasion et tous n'ont pas joué le jeu, ou n'ont pas eu l'inspiration nécessaire et se sont rattrapés aux branches pour coller vaguement au titre du recueil ( et même pas à son sujet ). Le toucher n'était pas non plus le sens le plus facile à exploiter.



***



Après l'amour, Iksal s'endormit entre les bras d'Ashley. Elle le contempla longuement, la lueur de la pleine lune illuminant sa chambre. Il avait l'air si fragile ainsi lové contre elle.

La fatigue finit par s'emparer d'elle à son tour et elle embrassa ses lèvres tout doucement, ressentant encore des frissons de plaisir.

Elle se promit de tout faire pour que dure leur relation, persuadée qu'elle était enfin tombé sur l'homme qui saurait prendre soin d'elle.

D'atroces bruits de craquements la firent se réveiller deux heures plus tard. Ils provenaient de son nouvel amour qui la serrait toujours contre elle, mais beaucoup plus fort, avec des bras désormais tordus.

Elle sentit ses griffes se planter dans son dos et hurla quand elle vit son visage, ses yeux rouges qui la fixaient, sa gueule dont les dents lui arrachèrent la carotide en un seul coup de mâchoire.

La dernière chose qu'elle sentit, du bout des doigts, fut la douce fourrure d'Iksal.





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Les Monstres

« Les Monstres » écrit par Maud Mayeras, publié aux éditions Anne Carrière le 2 octobre dernier, est son quatrième roman.

J'ai lu ses précédents livres et tous ont été d'excellentes lectures. Celui-ci n'échappe pas à la règle.

Je dirais même que c'est le meilleur pour moi. le plus fort en émotions en tout cas.

Faire un résumé de ce bouquin est impossible. La relation du lecteur à cette histoire est personnelle, presque intime, voire animale. On lit, on s'imprègne, on ressent. Pour moi cela a été une évidence. Dès les premières pages.

Maud Mayeras remue, bouscule. Autant sur le fond que sur la forme.

Les mots choisis sont bruts, incisifs, sans fioriture mais bizarrement l'association de tous ces mots est fluide, sans heurt.

L'alternance du récit principal et des extraits apporte de l'épaisseur au roman.

Les petits récits intercalés sont autant de messages cachés qui offrent au lecteur un sursis ou une rechute, cela dépend de quel point de vue on se place…

« Les monstres » est une histoire sombre, pas une once de lumière ni d'espoir à l'horizon. Pour se rassurer, on se dit « c'est une histoire, cela ne peut pas exister réellement » mais on sait pertinemment que si et c'est ça le plus terrible.

Pour ceux qui oseront s'aventurer dans le terrier, je vous souhaite une bonne lecture !

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Les Monstres

Il y a des romans à l’atmosphère très anxiogène et il y a « Les monstres »… Anxiogène n’est pas le mot adéquat. Malaisant serait plus exact, même si j’en déteste la sonorité. Malaisant est un adjectif très laid, mais dérangeant ou déroutant n’est pas assez fort. Quatre ans que j’attendais la sortie d’un nouveau roman de Maud Mayeras… Après « Hématome » en 2006, « Reflex » en 2013 et « Lux » en 2016, « Les Monstres » sorti le 2 octobre 2020 confirme le talent d’une auteur à l’univers singulier, une femme qui semble avoir une vie intérieure fertile, naviguant au milieu de ses ogres personnels. Je referme le roman bousculée, chamboulée, à la fois soulagée de l’avoir terminé et triste d’abandonner ses personnages auxquels elle a adjugé, une fois encore, des âmes tourmentées, mais si riches d’émotions. Je crois qu’on ne peut écrire un tel livre sans vivre avec de véritables démons intérieurs, sans blessures profondes, sans un immense talent pour conférer aux mots, un embrasement et une portée si prodigieux. Une écorchée vive qui crée des protagonistes écorchés vifs, sur lesquels la fée usuellement chargée de distribuer des bontés a préféré catapulter des maléfices.



Il était une fois une femme qui vivait dans un terrier avec ses deux enfants. Une vie sous terre où le confort de notre société n’existe pas, où la crasse flirte avec la tendresse, où la peur des bactéries danse avec ce qu’une mère, aussi faillible soit-elle, procure comme petits bonheurs quotidiens. Il était une fois un ogre, chargé de maintenir cette famille en vie, qu’il distribue une nourriture réelle ou une nourriture spirituelle. On n’élève pas des monstres comme des enfants « normaux ». Si la mère les berce d’imaginaire, l’ogre, lui, les prépare à un monde post apocalyptique où l’humanité n’a plus rien d’humain.



Il y a ces personnages qui semblent aussi fantasmagoriques que réels. La mère donne naissance et nourrit. C’est elle qui implicitement navigue entre la vie et la mort. Une mère ambivalente, ambiguë, dont le comportement désarçonne autant qu’il suscite l’admiration. Douceur et violence, tendresse et cruauté, bien et mal. « Elle nous dit parfois qu’il serait si simple que nous n’existions pas, que le malheur aurait été évité si nous n’avions pas vu le jour. Elle se contredit, nous assure aussi que nous sommes son seul bonheur, et nous ne comprenons pas pourquoi elle pleure en disant ça. (…) Elle pleure et nous regarde ensuite avec tant de haine que nous nous sentons coupables de respirer. »



Les monstres poussent, bercés par les contes, par la vie dans le terrier, et par l’éducation de l’ogre. Les mots de l’ogre parlent de l’humanité, de la bêtise des hommes, des contradictions de la société, des incohérences observées, de tout ce qui fait que vivre dans un terrier c’est être, d’une certaine façon, à l’abri du monde. Et vous verrez que vous serez parfois tentés de rejoindre ce terrier silencieux, pour vous offrir une parenthèse hors du temps qui file, des idées nauséabondes du monde, des nombreux êtres humains si décevants, aux réactions incompréhensibles, et aux actes chaotiques.



Maud Mayeras dépeint une certaine vision de la société à travers les mots de l’ogre sur l’être humain. « Il nous explique que les humains ont des oreilles qui se ressemblent à peu près toutes, qu’elles ont juste un trou au milieu qui ne leur permet pas toujours d’entendre, que les hommes aboient presque tous, qu’ils ne savent pas murmurer, qu’ils crient pour s’exprimer, et qu’ils sont bêtes comme des coings. » Elle raconte la puissance de la littérature capable d’ouvrir tant de mondes pour échapper au nôtre, elle travaille sur la force des mots : « Il dit qu’on peut tout faire avec les mots, tant qu’on sait les dresser. » Elle étrille cette comédie humaine qui a de moins en moins de sens au travers de cet ogre qui affirme « Vous êtes bien plus puissants puisque vous savez réfléchir, contrairement à eux. »



Il vous faudra découvrir l’histoire de cette famille, seuls… Il vous faudra dénicher le message de Maud, localiser la lumière dans le terrier, démêler la vérité du mensonge, comprendre les mots et ce qu’ils impliquent, appréhender l’implicite, accepter de ressentir des émotions aussi terrifiantes que sublimes, prendre la mesure du mensonge véhiculé et le rapprocher des mensonges de notre société… Laisser Maud entrer en vous, la laisser vous démolir, consentir à absorber toute la noirceur qui l’habite, aimer ses monstres, admirer cette mère et la comprendre, apprivoiser cet ogre, soutenir ces enfants.



Maud a un don. Celui d’écrire peu et bien. Celui de susciter toutes sortes d’émotions. Celui de vous tordre les tripes, de vous laisser reprendre de l’air, puis de vous sonner. Rester indifférent est impossible. Sortir indemne est impensable. Croire en l’humanité est délicat, voire utopique. Ces monstres vous les aimerez. Cette mère, vous voudrez la consoler. Maud, vous ne pourrez que la placer au panthéon des conteurs d’émotions parce que sa plume est profondément authentique.



Je sais que chaque roman lui demande du temps, lui pompe toute son énergie… Je veux simplement ajouter que pour lire un roman d’une telle qualité empathique, je veux bien attendre quelques années de plus. Seulement dire « Maud, n’arrête jamais d’écrire. »


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Phobia

Phobia est un recueil de nouvelles noires, dont l’achat de chaque exemplaire permettra de reverser 1 € à l’association ELA qui lutte contre les leucodystrophies. A 5 petits euros le recueil, c’est déjà une bonne raison de l’acheter.



Phobia, sorti en poche chez J’ai lu, regroupe 14 textes d’auteurs de polars et de romans noirs qui ont offert leurs talents à cette belle cause. Et du talent, il y en a ! Entre plumes reconnues et auteurs à découvrir, c’est un florilège vraiment varié de nouvelles mettant en scène les phobies, des plus classiques aux plus singulières !



Aucune raison de se priver, donc. Cette lecture en vaut vraiment la peine. De quoi se faire plaisir et faire plaisir autour de soi ! Poussez la porte de vos peurs les plus profondes et découvrez les textes de :

Nicolas Beuglet, et son aventure au bout de soi-même

Jean-Luc Bizien, et son mini polar à l’américaine

Armelle Carbonel, et son récit gothique

Sonja Delzongle, et son récit étoilé

Damien Eleonori, qui débute comme une peur d’enfant

Johana Gustawsson, et son histoire sombre et glauque à souhait (écrite durant sa grossesse, la précision est intéressante)

Nicolas Koch, et son intrigue chiffrée

Mickaël Koudero, et sa plongée dans l’enfer de la guerre

Chris Loseus, et sa rock star mordante (hommage au King)

Ian Manook, et son dialogue digne des meilleurs Audiard

Eric Maravélias, amour à mort

Maud Mayeras, la différence poussée à bout

Olivier Norek, la télé-réalité poussée à bout…

Niko Tackian, et son histoire de matou.



On s’amuse à comparer nos préférées ? Mon tiercé personnel : Manook / Mayeras / Gustawsson.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Lux





C’est avec mon amie et ma complice Saiwhisper, qu’on replonge à nouveau, dans l’univers de Maud Mayeras. On s’aventure ensemble, dans son nouveau livre «Lux», paru dernièrement. Je suis vraiment contente, de retrouver, une de mes écrivaines préférées, que j’affectionne beaucoup.

Quand j’ouvre mon livre, je suis heureuse, de retrouver sa plume, que j’aime tant. Je me laisse transporter par la quête du héros, qui s’appelle Antoine. C’est un roman noir, et le récit est signé en trois parties. Elle prête la voix, à deux histoires, qui se suivent. Elle alterne entre le passé, et le présent. Elle revient surtout à ce fameux été en 1996. Il faut être très attentif à cause des liens qui se font, au cours du roman. Je confirme que la quatrième de couverture est vraiment bien choisie, pour mettre son histoire en valeur.







Intriguant, Déboussolant, Percutant



Avec Saiwisper, on accompagne donc Antoine, qui retourne sur les terres de son enfance, en Australie. Maud Mayeras met très bien en place son histoire, l’atmosphère qui est très dense, du décor. Tu te laisses entraîner par son écriture, ainsi que par le côté très sombre du roman. On assiste à l’arrivée des personnages, qui vont jouer un rôle très important dans l’histoire.

Je reconnais bien là, le talent de Maud Mayeras, elle sait très bien y jouer ses cartes, ses descriptions sont très imagées et elle manipule très bien ses personnages. Je ne sais pas pourquoi mais malheureusement la magie ne s’opère pas vraiment avec moi. Je trouve qu’il manque vraiment quelque chose, que je ne reconnais pas, à comparer à ses deux romans : «Hématome», ainsi que «Reflex».



Je ne pense pas, que ça soit son écriture, ainsi qu’au niveau de l’ambiance, car c’est très bien mis, en place, dans l’histoire. Dès le départ, je suis un peu intriguée car l’histoire est écrite en trois chapitres, c’est intéressant de voir la progression, que prend la tournure des événements. Au cours de ma lecture, je constate que ma concentration se relâche et que mon attention diminue. Je crois aussi que c’est un peu à cause de quelques longueurs et aussi un manque d’adrénaline. Je ne ressens pas du tout, que je sors de ma zone de confort, que je m’attends de trouver, dans le récit.



Dans le roman «Lux», c’est un peu comme lire un puzzle, qu’on doit déchiffrer et pour connaître vraiment la fin de l’histoire, tu dois le lire, jusqu’au bout. Elle réussit quand même à garder ma curiosité, parce que je veux comprendre, les morceaux du casse-tête. C’est un roman construit de façon original et que Maud Mayeras, réserve également une trame musicale, qu’elle concocte ici.



Pour terminer, je remercie mon amie et ma complice, Saiwhisper, d’avoir fait, ce voyage, dans ses contrées lointaines, avec moi. Je me suis fait ma propre opinion, en lisant mon livre. Je partage les mêmes impressions qu’elle alors c’est difficile de faire changer la perception de l’autre. C’est toujours intéressant d’échanger avec mon amie, autour de ce livre. Je suis vraiment triste d’être passée à côté de l’histoire, il reste que je n’oublierai pas l’envers du décor, avec ses grandes étendues, surtout les vagues, ainsi que les secrets de nos personnages. C’est surtout le héros Antoine, que je vais me rappeler quand je pense à «Lux». Je n’en dis pas plus, sur la finale, je laisse un peu le mystère planer, aux autres lecteurs car je suis très mitigée par ma lecture.







C’est à qui le tour, de faire un plongeon, en Australie, sur ses terres, qui accueillent à nouveau Antoine, devenu grand, lorsqu’il y retourne ? Est-ce qu’une fois adulte, nos perceptions changent, lorsqu’on était petit ? C’est un peu ça, l’essence du livre, c’est de retourner à nos racines. Est-ce qu’il a réussi finalement sa quête ? Je confirme que c’est une bonne histoire à lire mais je ne le conseille pas, celle-là pour découvrir, cette auteure talentueuse. Ce livre possède aussi des belles chroniques, comme quoi, tout dépend des goûts et des couleurs… Je conseille donc d’aller lire la très belle chronique de Saiwhisper, qui va livrer à son tour, ses propres analyses, de sa lecture.



Siabelle

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Hématome

《La lumière de la mémoire hésite devant les plaies.》

[Louis Aragon]



Un roman très remarqué lors de sa sortie - il y a 10 ans (déjà!) :

* Finaliste du Prix Polar SNCF 2006

* Prix des Limbes pourpres 2006

* Prix Griffe noire du meilleur thriller de poche 2008.

(Suivi par "Reflex" en 2013 et "Lux" en 2016 - Si le moins que l'on puisse dire de Maud Mayeras est qu'elle distille ses écrits avec parcimonie, elle n'a cependant absolument rien à envier aux grands noms du genre...)





Pourquoi ce livre ?



C'est en voulant partager une dernière lecture commune (dernière en 2016, je précise ^^) avec Siabelle - dont je vous enjoins d'ailleurs à lire l'avis également - que nous sommes tombées d'accord sur ce titre, le premier de l'auteure.

Et grand bien nous a pris !



« L'acier pénètre ma chair avec une force presque animale. Je ne peux hurler, l'obscurité recouvre chacun de mes souffles d'un voile noir et épais.

Je suis aveugle et sourde.

Aveugle et sourde... »





Alors qu'en est-il ?



Hématome : une sale histoire, perverse et ambigüe, intense et marquante.

Un monstrueux chef-d'oeuvre d'atrocités !



Quand l'horreur obscène fait saigner l'âme, que le coeur n'en sort pas indemne, c'est aux tripes que ça prend et ça fait mal, très mal...



« Laissez-moi encore un peu de temps pour que je puisse m'en sortir toute seule.

Mais pas ici.

Ça pue ici.

Ça sent la mort. »



L'atmosphère nébuleuse, et déjà malsaine dès les toutes premières pages, dans laquelle surnage notre personnage principal, Emma, suite à une violente agression qui la rend amnésique ; sa façon d'exprimer, tels quels, ses sentiments ; ses pensées les plus profondes aussi, confuses ou pertinentes ; et enfin l'ignominie indéfinissable de ce qui lui est arrivé ; les stigmates qui en résultent et les flash-back percutants d'une mémoire abîmée (qu'elle subit souvent malgré elle), nous forcent à une réelle ampathie envers cette femme en souffrance, devenue l'ombre ravagée d'elle-même et dont le corps et l'esprit ne sont plus que douleurs et... hématomes.



Si l'emploi du 'point de vue interne' - narration à la 1ère personne - par la victime elle-même qui plus est, pousse volontairement (ou pas) le lecteur à d'avantage de compassion, il est ici, à mon avis, d'effet négligeable en comparaison du talent inouï dont fait preuve l'écrivaine.

« Les lois du cortex sont impénétrables.»

Pour ma part, la suite s'est fondue en un terrible "page-turner" ; j'avais énormément de mal à me sortir de l'emprise du récit, tant l'envie de connaître le fin mot de cette histoire me taraudait, tant le besoin de véracité qu'éprouvait Emma déteignait sur moi, tant la plume acérée de Mayeras me subjuguait, littéralement, et tant les affres d'un bien détestable dessein se faisaient peu à peu sentir, de plus en plus insidieusement, au fil de révelations impensables...

Prise à la gorge, purement et simplement, et à l'instar de l'héroïne ; j'ai douté, j'ai souffert, j'ai paniqué.



« Je t'ai trouvée, ma belle.»



Le twist final est, quant à lui, une véritable perle de machiavélisme...



« Tu n'auras plus jamais peur du noir.

Plus jamais peur.

Plus jamais.»



Chapeau bas, Melle Mayeras ! Vous m'avez complétement bluffée.



L'auteure n'y va pas de main morte effectivement, comme le veut l'expression, et c'est l'estomac en berne que je suis arrivée à terminer cette lecture pour le moins traumatisante...

Si je ne peux nier avoir été parfois carrément choquée (et pourtant, il m'en faut beaucoup), je mentirai en disant ne pas avoir apprécié chaque passage à sa juste valeur en m'imprégnant de toute l'abomination latente, ce, malgré la perversité de certaines scènes.



« Chaque élément autour me fait mal, chaque souvenir me tue à petit feu. J'ai l'impression que chaque fois que ma mémoire se réveille, c'est pour me déchirer de l'intérieur. »



Avec Hématome, Maud Mayeras mise donc tout son jeu sur une intrigue vicieuse et pernicieuse, à tel point qu'elle en deviendrait presque dérangeante pour des âmes peut-être trop "sensibles", à qui je conseillerai probablement d'éviter ce livre. Quelques-unes des images soufflées par une imagination cruelle et perfide sont proprement suffoquantes, voire insoutenables...

En revanche, je pense pouvoir affirmer que tous les adeptes de trhillers psycho-dramatiques noirs et hyper violents vont adorer - si ce n'est pas déjà le cas, pour moi ça l'est ! :)



« Envole-toi. »



...Est-ce nécessaire de préciser ma note :

5 étoiles évidemment, plus qu'amplement méritées selon moi.

Tout aussi inutile ; spécifier que ses deux autres romans sont d'ores et déjà prévus dans mes lectures à venir... et qu'il me tarde de les lire !



« Vole vole vole.

Envole-toi. »







Comment ? Vous êtes toujours là ?!

Mais qu'est-ce que vous attendez ?

Courez vite acheter, louer, troquer, LIRE cette pépite, immédiatement ! =)

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Hématome

Il y a quelques mois, je vous avais parlé de Reflex dont la fin (un véritable coup de massue) justifiait à elle-seule le manque d’enthousiasme de ma lecture. Mais j’avais flairé le talent malgré tout, une sorte d’intuition. Je sentais en Maud Mayeras un écrivain suffisamment torturé (du moins ses personnages) pour m’intriguer. Je me suis donc penchée assez naturellement sur son 1e roman, Hematome, paru en 2006 et qui a enthousiasmé la blogosphère et les critiques. Alors là, autant vous dire qu’on entre de plain pied dans l’intrigue, difficile de faire autrement et je n’ai lâché ce roman que le temps de remplir mes missions professionnelles quotidiennes. Failli même louper ma station de métro, bougre de roman !



Nous sommes ferrés, nous sommes harponnés tel le saumon dans un cours d’eau envahi par une horde de pécheurs du dimanche (vous appréciez la métaphore j’espère ;)). Elle sait y faire la limougeaud, sacrément même ! Et elle ne nous ménage surtout pas. Tenez-le vous pour dit, votre cœur va faire quelques embardés, j’ai presque tourné de l’œil tellement certains passages donnaient la nausée. Ce roman est noir, profondément, glauque, sans espoir, c’est une violence à l’état pur, on ne s’en remet pas, surtout son héroïne, Emma. Voyez-vous, notre jeune femme a pas vraiment eu la vie rose. C’est un doux euphémisme quand on se réveille dans une chambre d’hôpital avec quelqu’un qui se prétend votre compagnon à votre chevet mais aucun souvenir de rien, de lui. Que vous apprenez que vous vous êtes fait agresser, qu’on vous a violée et avez perdu l’enfant que vous portiez tant la violence, la fureur de votre agresseur a fait de vous une charpie sanguinolente, un être vidé, meurtri. Il faut se reconstruire, survivre en dépit du drame, réapprendre qui on est, grâce à l’amour et au soutien de celui qui partage votre vie, dévoué, désemparé. Emma est une survivante, une battante ; les souvenirs resurgissent petit à petit. Ah oui mais est-ce si simple ?



Clap de fin de ma chronique. Non n’insistez pas ! Si je vous spoile, vous me tuerez (en tout cas c’est ce que j’aurais fait). Ce serait une honte que de vous en dévoiler un chouia plus. Laissez-vous embarquer dans l’univers torturé et tortueux de Maud Mayeras où les secrets les plus sombres vous fouettent en pleine face, bande d’innocents et crédules lecteurs.




Lien : http://www.livreetcompagnie...
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Reflex

J'ai aimé ce livre à l'écriture glacèe, et implacable.

J'ai aimé sa construction hyper intelligente et créative.

J'ai aimé que l'auteur ait choisi mon pseudo/prénom pour l'héroïne (pour les mêmes raisons que moi), puis je n'ai pas aimé...

Je n'ai pas aimé le cauchemar que j'ai fait dans la nuit qui a suivi cette lecture... ( j'avais pourtant été prévenue par ma bibliothécaire préférée)...

J'ai aimé que jusqu'à la toute dernière ligne l'auteur me manipule, me surprenne, et m'achève !

J'ai aimé que l'auteur mette sa B O, à la fin du livre, d'autant qu'on a les mêmes goûts.

J'ai aimé ses remerciements dont le dernier m'a fait sourire, et a fait (un peu!!!) retomber la tension!

Je n'ai pas aimé ce livre , je l'ai adoré ... (tous ses lecteurs comprendront l'abus de l'expression,: j'aime/ j'aime pas...), .

Cet auteur est immense...
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Reflex

Plus qu’un bon thriller, c’est un incroyable uppercut de lecture! Impressionnant, effroyable, il vous glaçera le sang!!!!Tout y est bien maîtrisé on ne voit rien venir, j’adore être surprise, mais là j’ai été retournée!!!!Tout commence lentement, pour y finir en apothéose!!!Une jolie réussite pour le thriller en lui même, mais ce livre est tellement plus que cela, faisant remuer nos méninges et nos tripes…



Je ne pense pas que ce livre soit à mettre entre toutes les mains, il a été pour moi un véritable cataclysme psychologique. Ses femmes qui ont du mal avec la maternité, et deviennent de vrais dragons, je l’ai trop vécu de près, donc la répercussion a été rude. C’est en tremblant que j’ai fini les dernières pages. Le choc a été très sévère! Attention tous vos cauchemars peuvent revenir, en lisant ce petit pavé noir!!!



Cette auteure a su marcher sur le fil acéré de l’âme humaine. Une funambule émérite!!! Elle ne tombe ni d’un coté ni de l’autre, jamais trop gore, juste ce qu’il faut de justesse pour faire vibrer nos monstres enfouis. L’horreur, les peurs, la déchéance sont si bien racontées qu’on ne peut rester insensible à cette histoire….



Je reste persuadée que l’Enfer est sur Terre, et bien avec cette lecture, j’en suis d’autant plus persuadée, cette porte est trop souvent entrouverte, toutes sortes de démons peuvent donc passer…Suivre sur plusieurs générations ses personnages nous fait entrevoir le coté sombre que chacun porte en soi. C’est effrayant!!!On regarde droit dans les yeux le Noir, le Mal, tout ce que peut avoir de pire les humains en eux, et c’est d’autant plus stupéfiant, quand ce sont des femmes…Horrifiant et très dérangeant!!!!J’espère juste que le paradis nous attend au bout de la route….



En bref, un livre choc mais totalement réussi et qui fait plus mal qu’il n’y parait!!!!



Le petit plus: Le frisson a été au rendez vous!!!!!!



Le petit bémol: R.A.S
Lien : http://fairystelphique.wordp..
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Écouter le noir

Premier recueil de nouvelles noires par 13 auteurs sous la direction d’Yvan Fauth, il est composé de 11 nouvelles sur le thème de l’audition. Un sujet qui le touche de près, souffrant d’hyperacousie et je peux vous dire que c’est l’enfer !



Globalement j’ai aimé mais moins que “Regarder le noir” peut-être parce que le sujet est plus difficile à traiter, plus abstrait. Malgré tout je m’aperçois que je prends goût aux nouvelles et plus particulièrement aux recueils de nouvelles.



Les meilleures pour moi ont été : “Ils écouteront jusqu’à la fin” de François-Xavier Dillard et “Quand vient le silence” de Laurent Scalèse.



Celles que j’ai le moins appréciées et qui sont limites hors sujet : “Archéomnésis” de Jérôme Camut et Nathalie Hug et “Un sacré chantier” de Nicolas Lebel.



Une jolie découverte d’auteur, Cédric Sire avec “Le diable m’a dit” !



1 - “Deaf” - Barbara Abel et Karine Giebel 4,5★

2 - “Archéomnésis” - Jérôme Camut et Nathalie Hug 3★

3 - “Tous les chemins mènent au hum” - Sonja Delzongle 4,5★

4 - “Ils écouteront jusqu’à la fin” - François-Xavier Dillard 5★

5 - “Bloodline” - R. J. Ellory 4,5★

6 - “Un sacré chantier” - Nicolas Lebel 2,5★

7 - “Zones de fracture” - Sophie Loubière 4,5★

8 - “Echos” - Maud Mayeras 3,★

9 - “La fête foraine” - Romain Puértolas 3,5★

10 - “Quand vient le silence” - Laurent Scalèse 5★

11 - “Le diable m’a dit” - Cédric Sire 4★



Je suis très admirative de ces auteurs qui se plient au jeu des figures imposées et que l’on apprécie ou pas, je trouve ça brillant et sympathique ! J’attends le suivant avec impatience !



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020
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Hématome

Voyage au bout de l'horreur. Votre guide Maud Mayeras vous rappelle avant le départ de bien accrocher vos ceintures. Des zones de fortes perturbations sont annoncées...



Une fois revenue de ce voyage, je confirme: c'est très perturbé. Et perturbant. Un premier roman qui place la barre très haut en matière de suspense et d'ambiance glauque. L'auteure a pris le parti de raconter l'histoire via la narration directe d'une jeune femme qui sort du coma, amnésique. D'emblée, on se retrouve dans sa peau et dans sa tête, sachant que quelque chose de mauvais s'est passé sans pouvoir dire quoi. Ni même son nom. Ni qui est le jeune homme à côté de son lit qui la veille en l'appelant "Princesse". Horrible état qu'être ainsi désemparée face au néant mémoriel. La structure narrative nous laisse découvrir en même temps qu'Emma la situation qui l'a conduite à l'hôpital puis ses souvenirs qui reviennent par morceaux. Plutôt indigestes les morceaux d'ailleurs.



Le flou de la mémoire renforce la tension omniprésente tout au long du livre. Le suspense va crescendo et ne laisse aucun répit au lecteur. Mieux vaut ne pas avoir de rendez-vous urgent quand on le commence. Les pages se tournent, le coeur s'affole et les traits se crispent à mesure des découvertes de cette pauvre Emma.



Un voyage qui laisse des marques. Qui met mal à l'aise et qui se digère sur la longue durée. Une réussite en matière de roman noir. Chapeau Madame Mayeras et à très bientôt!
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Lux

Lux marque ma première rencontre avec Maud Mayeras. Je peux dire, 310 pages après, que ce fut une réussite.



Antoine, la trentaine instable, revient à Ceduna, bourgade côtière et paumée d'Australie, après vingt années d'absence. Il arrive avec un projet fixe et bien défini : se venger d'une tragédie survenue au coeur de l'été 1996.

Entre les allers-retours de 1996 à 2016, je voyais déjà l'histoire se dérouler d'une manière somme toute classique. L'intrigue me paraissait simple voire même un peu trop. Mais voilà, paraître n'est pas être...



En plus d'un roman passionnant à lire, Maud Mayeras m'a offert une petite leçon d'humilité. Je croyais déjà connaître les principales ficelles; dans le genre à côté de la plaque je me posais là!

L'auteure nous entraîne dans une histoire incroyable aux rebondissements incessants. Côté surprises, elle nous gâte.



Ses personnages se révèlent criants de vérité, même ce colosse bizarre à l'odorat peu alléchant de Cockie. Comme on épluche des oignons, Maud Mayeras ôte couche après couche pour atteindre leur coeur véritable. Impressionnant.Et l'Australie, bien sûr, forme un personnage à part entière, entre ses rivages de sable, sa végétation rabougrie et le rouge omniprésent de l'outback. Un Etat-continent qui semble si éloigné, si étrange, sauvage. Et si fascinant (quoique... les araignées-loups...😨)



Au niveau du style, elle cultive des phrases nerveuses et incisives. Une écriture sans concession et une succession de chapitres courts qui maintiennent en haleine avec maestria. 310 pages qui passent dans un souffle tant le suspense les imprègne et nous colle la couverture aux doigts.



Je vais tâcher de trouver Réflex histoire de faire un brin plus connaissance avec Madame Mayeras. J'ai l'impression que je ne vais pas le regretter.
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