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Critiques de Maud Simonnot (212)
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L'heure des oiseaux

L’heure des oiseaux de Maud Simonnot

Editions de l’observatoire





« La mémoire se conforme à ce que nous croyons nous rappeler, on ne peut pas davantage se fier à nos souvenirs qu’à notre imagination. »



Jersey, île anglo-normande bucolique, ces cottages cossus sis entre terre et mer, paradis des oiseaux et de ceux qui les aiment. Il y a pourtant une tache indélébile que tous, sur l’île semblent vouloir oublier : l’orphelinat.

L’orphelinat de la honte ou enfants malchanceux et malheureux subirent la faim, la soif et pire encore la maltraitance physique, une violence manifeste à l’abri des regards.

Il y a soixante ans de cela, Simon y fut pensionnaire. Il n’avait pas quatre ans. Aujourd’hui il est vieux et pourtant ses souvenirs affluent, envahissants. Il doit savoir, comprendre.

La fille revient à Jersey sur les traces du père, de ce que fut sa vie et son expérience dans cet orphelinat dont tous, parlent à demi-mots. La jeune femme se fait enquêtrice et viens heurter la mémoire collective de ce microcosme. De l’affaire qui ébranla l’île en 1959, personne ne souhaite parler.

Pour Simon, la narratrice va exhumer la vie de Lily, la trop libre Lily qui va payer sa différence, Lily qui a tant veillé sur Simon « Le Petit », Lily qui comprenait le chant des oiseaux.

Ce livre écrit comme une enquête est une ode à la nature et aux liens qui traversent nos mémoires.

C’est un livre sur l’enfance qui jamais ne nous quitte.

Un livre qui vous happe par sa poésie et sa violence.

C’est un coup de cœur et aussi ma première lecture de l’auteure Maud Simonnot, dont L’enfant Céleste a eu tant de succès et que j’ai hâte de lire ...

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L'heure des oiseaux

De son enfance à l'orphelinat de Jersey dans les années 50, il n'a plus aucun souvenir. Soixante ans plus tard, un prénom lui revient en mémoire Lily.

Sa fille décide de se rendre sur l'île pour mener son enquête et découvrir le passé de son père.



Confrontée à des habitants au silence coupable, elle finira par lever le voile sur l'histoire sordide qui entoure l'établissement et sur cette mystérieuse Lily.



Lily, cette étrange petite fille qui protège le Petit et qui s'évade dans la forêt pour oublier un quotidien violent. Elle virevolte, elle danse avec les arbres, écoute le chant des oiseaux, rencontre l'ermite de l'île. Elle fuit un quotidien sordide. Jusqu'au jour où le malheur frappera.



En s'appuyant sur le fait divers de l'orphelinat du Haut de la Garenne, l'auteure explore le monde de l'enfance.



Un roman poétique et parfois brutal où la nature est omniprésente.



Ce roman est un bijou. Il laisse mon cœur en miettes...



Une lecture que je vous recommande.
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L'heure des oiseaux

Le rythme du roman tient par l’alternance des points de vue et leur complémentarité. Il y a Lily qui, accompagnée du Petit, tente de quitter l’orphelinat. Il y a une jeune femme qui explore l’île où règne encore le poids traumatique de l’établissement. Nous sommes ainsi face à deux visions d’une même situation, au présent et dans l’après. On découvre ainsi le vécu des enfants, la violence subie, l’humiliation constante et ce qui pèse tellement sur ces jeunes humains. Et des décennies plus tard, l’île de Jersey sur laquelle se trouvait l’orphelinat surgit dans tout ce qui n’est pas dit. Le silence des enfants devenus grands est lourd et la jeune narratrice nous guide vers le dévoilement du secret, familial et communautaire. Le lecteur apprend et comprend en même temps qu’elle, avec toujours cette idée de libérer la parole et soulager les consciences.

Maud Simonnot compose un roman sur l’instantanéité et cette confrontation au moment, mêlant drame et stupéfaction, est mélangée par l’alternance de points de vue. Les chapitres autour de Lily et du Petit sont riches de leur recours à l’imaginaire, à leur envie de se fuir mentalement de cet orphelinat et de la véritable oppression des adultes. Leur complicité attendrit et la tragédie de leur histoire surgit grâce aux autres chapitres qui sont une balade dans l’île au milieu des habitants. On réalise à quel point les enfants sont enfermés et prisonniers à jamais. Cette perpétuité à subir le mal est la force de l’enquête menée par la jeune femme, soixante après l’histoire de Lily. Les chapitres sont plus informatifs et donnent de la densité à ce roman. Sans jamais alourdir la portée des faits racontés, Maud Simonnot tire le fil de la mémoire et de la nécessité de faire entendre les paroles. Les mots sont libérateurs, même après soixante ans.
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L'heure des oiseaux

Le roman croise deux temporalités : celle de l’enquête et le quotidien de deux orphelins de Jersey en 1959. A la fébrilité de la narratrice, délicate et inquiète pour son père fait écho une écriture tenue qui a du tact.
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L'heure des oiseaux

Ile de Jersey 1959, enfermée dans cet orphelinat, Lily survit à l'enfer aidée par son amour du Petit puis grâce à l'amitié d'un ermite rencontré en cachette au fond des bois. Le chant et la vue des oiseaux l'apaisent.

Soixante ans plus tard, une jeune femme enquête sur le passé de son père dans cet orphelinat. Mais à Jersey tout le monde se tait.

C'est un roman sensible, poétique.
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L'heure des oiseaux

L'histoire d'une jeune ornithologue en quête de vérité sur l'île de Jersey, où de terribles sévices ont été infligés aux enfants d'un orphelinat soixante ans plus tôt. Une terrible affaire qui a fait fureur dans les médias, mais qui a vite été étouffée pour des histoires d'argent...

En 1959, nous rencontrons Lily, jeune enfant de l'orphelinat qui s'évade dans la forêt en compagnie des oiseaux et des fleurs pour échapper à la violence de son quotidien. Les vieux secrets vont enfin être révélés et permettre aux survivants de mettre des mots sur ce qu'il s'est réellement passé sur l'île de Jersey.

Un très beau roman emplit de tendresse, sur la passion des oiseaux et une enquête familiale bouleversante.
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L'heure des oiseaux

Ile de Jersey, 1959, Lily, 8 ans, vit dans un orphelinat où règnent les mauvais traitements et les sévices. L’enfant parvient à endurer cela grâce au chant des oiseaux, à la beauté de la forêt et à son amour pour le petit.



Soixante ans plus tard, une jeune femme vient sur l’île pour mener l’enquête sur les origines de son père. Il aurait séjourné à l’orphelinat avant d’être envoyé en France en 1959 où il sera adopté. La jeune femme va rapidement se heurter au silence des habitants qui ne veulent pas raviver les souvenirs des violences subies par les enfants de l’orphelinat. La tranquillité de Jersey doit être préservée. « Au nom d’un principe absolu : la discrétion est l’ingrédient essentiel de la prospérité d’un paradis fiscal. » Mais la jeune femme ne compte pas en rester là.



Maud Simonnot nous entraine sur l’île de Jersey après nous avoir fait découvrir l’île de Ven en mer Baltique dans son merveilleux premier roman « L’enfant céleste ». De courts chapitres alternent entre le passé et le présent, entre la lumineuse et vive Lily et la narratrice en quête de vérité. Toutes les deux ont en commun l’amour des oiseaux : Lily ne cesse de s’émerveiller de leurs chants, la narratrice est ornithologue. Comme dans son premier roman, Maud Simonnot prête une grande attention à la nature, ses descriptions sont encore une fois sensibles et poétiques. Une grande douceur se dégage de la nature, source de consolation pour Lily face à la brutalité des hommes. Le sujet traité, inspiré de faits réels, est extrêmement douloureux mais l’autrice n’en rajoute pas dans le pathos, son texte est sobre et juste.



Avec « L’heure des oiseaux », Maud Simonnot confirme son talent entre infinie délicatesse, poésie, économie des mots et beauté de la nature. Un très beau texte aux personnages touchants.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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L'heure des oiseaux

Un roman court et percutant. Maud Simonnot arrive rapidement à nous plonger dans ce huis clos insulaire. Les traces et les indices apparaissent au fur et à mesure grâce à ces aller-retour entre passé et présent. On s'attache rapidement aux deux personnages principaux : Lily et le petit. En somme une belle réussite.
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L'heure des oiseaux

En lisant ce magnifique roman de Maud Simonnot, les larmes me sont montées aux yeux plus d'une fois, oui, parce que c'est triste et cruel, mais surtout parce que c'est sublimement écrit. La beauté du paysage et de la langue nous rentre dedans et nous habite par la suite, comme un fantôme qu'on ne voudrait pas oublier.



Le chant des oiseaux nous reste dans le creux de l'oreille, comme si le roman s'était transformé en un étrange coquillage en cours de route. Il abrite une si jolie mélancolie et il nous reste dans le creux des mains longtemps après la lecture. Longtemps, nous resterons sans voix, avec seulement un lointain sifflement, tendre et étonnement doux, pour combler le silence.
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L'heure des oiseaux

" Les oiseaux sont les plus grands musiciens existants sur notre planète. "

Il faut bien de la musique pour survivre à l'horreur qui se passe sur cette île de Jersey... Ce roman d'une grand douceur malgré ce qu'il s'y passe nous conte l'histoire de Lily et Simon entrecoupée avec l'enquête d'une jeune femme sur la passé de son père.

La beauté de la nature est un baume à la douleur.
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L'heure des oiseaux

Une ornithologue se rend sur l'île de Jersey pour tenter d'interroger le passé.

Son père y fut pensionnaire de l'orphelinat dans sa jeune enfance.

Devenu pianiste, il est sujet à des crises d'angoisse proches de la panique.

Un nom lui revient souvent, « Lily »

Alternance de chapitres entre maintenant et les années 60, où l'auteur imagine la vie de Lily et du petit.

Les révélations sur l'enfer que vécurent les enfants de l'orphelinat de Jersey sont effroyables.

Et pourtant, Maud Simonnot réussit un livre plein de douceur et de poésie.

Musique et chants d'oiseaux accompagnent le texte.

L'écriture est remarquable et rend hommage à tous ces enfants abîmés de Jersey dont on parle peu.

Un roman beau et touchant pour raconter une histoire horrible et révoltante.
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L'heure des oiseaux

Voici un énième titre que j’ai choisi dans le cadre de la Rentrée littéraire, grâce à la bibliothèque virtuelle belge francophone « Lirtuel », que je remercie une fois de plus pour sa mise à disposition (gratuite !) de si nombreux livres intéressants en ce début d’année scolaire !

J’ai choisi celui-ci sans trop savoir de quoi il s’agissait, en survolant à peine le résumé (ce qui est très rare de ma part !), mais séduite d’emblée par ce joli titre bien un peu énigmatique, alors que, par ailleurs, je n’aime pas vraiment la couverture, très sombre… mais on se rendra compte plus tard à quel point elle « colle » bien à l’histoire !



Ayant dit cela, je me félicite aussi (pour une fois !) de ne pas avoir lu à l’avance, comme j’ai trop souvent tendance à faire, les quelques commentaires déjà existants sur cette histoire, car je remarque avec horreur qu’un grand nombre d’entre eux sont divulgâchants dès les premières lignes !

En effet, nous avons là une double histoire : on devine d’emblée qu’elles vont se rejoindre, on peut vaguement imaginer comment (je ne vais pas dire que j’ai été surprise, mais en effet je n’avais pas tout à fait deviné), mais ce ne sera révélé qu’après le premier tiers du livre.

Or, tant de commentaires livrent la clé de ce « détail » dès leur toute première ligne, quel dommage !

Parce que cette incertitude autour du lien qui peut exister entre ces deux histoires participe à créer et entretenir une certaine tension, qui ajoute bien évidemment au drame qu’on sent se profiler.



A vrai dire, ce livre entre directement dans le vif du sujet, dans l’histoire de Lily à la fin des années 1950. La fillette a été confiée, par sa mère malade et trop pauvre dont elle garde quelques souvenirs, à un orphelinat, que l’on devine catholique, que l’on devine particulièrement sombre et recourant à des pratiques inadmissibles pour « redresser » ces enfants dont personne n’a voulu… Lily est différente : avec ses cheveux blonds-roux, et sa façon de défier l’autorité qui ne parvient pas à avoir prise sur elle, elle s’échappe dès qu’elle peut pour aller écouter les oiseaux. Par ailleurs, en tout temps, envers et contre tout et tous, elle veille farouchement sur « le Petit »…

De nos jours, dans une alternance de chapitres régulière comme un métronome, c’est la narratrice qui nous conte son histoire : elle arrive sur cette île de Jersey où l’orphelinat est désormais à l’abandon, après avoir fait l’objet de diverses enquêtes sur les exactions qui y ont été commises, mais dont les conclusions ont été étouffées par les pouvoirs locaux, histoire de ménager cette île magnifique, paradis des fleurs... et des évasions fiscales ! Mais cela n’arrête pas la narratrice, en véritable quête qu’elle ne cache même pas derrière son métier d’ornithologue pour qui cette île est pourtant magnifique : elle cherche ce qui s’est passé exactement, pour que cet orphelinat ferme aussi abruptement, autrefois…



Ainsi, dans une histoire qui vire peu à peu au drame, l’autrice aborde des sujets très « à la mode » aujourd’hui – malheureusement ! – et inspirée de cette terrible histoire connue désormais comme « L’orphelinat de la honte » (voir https://www.arte.tv/fr/videos/093031-000-A/jersey-l-orphelinat-de-la-honte/ ), que l’autrice ne cite cependant pas dans son récit, mais elle donne plusieurs références en fin de volume.

Ce sont essentiellement les abus psychologiques et sexuels pratiqués par les autorités, souvent religieuses, envers les enfants qui leur étaient confiés au milieu du 20e siècle – ici ça semble aggravé par le contexte d’une île (qui est, de fait, une « prison » au milieu des flots) par ailleurs paradisiaque, où jusqu’à nos jours, les autorités préfèrent la quiétude, quel qu’en soit le prix, à la vérité. Mais c’est aussi la différence, ici pleinement assumée, d’une enfant, et toutes les conséquences que cela peut avoir ! et ce, malgré une surenchère très « moderne » qui, à mon sens n’a rien à faire dans ce livre, et qui dès lors casse un peu l’enchantement général.



On peut reprocher la quête un peu trop « facile », parfois un peu fade aussi, de la narratrice, qui va se heurter à bien des portes, mais finalement quand même trouver des tas de réponses presque par hasard grâce à un seul personnage secondaire bien sympathique – mais qui va indirectement ouvrir la porte à un autre sujet : peut-on jamais pardonner à ceux qui ont commis, ou même « seulement » participé à de telles exactions ?



Au final, on retiendra surtout l’écriture toute en contraste, qui finit donc par créer, dans un effet paradoxal sans doute voulu, un véritable enchantement ! Dans toutes les parties qui racontent les aventures de Lily, on est réellement aux côté de la fillette, dans son émerveillement face à toutes les beautés de cette île encore bien sauvage – surtout les oiseaux, on l’aura compris ! -, comme on est avec elle et on sent son cœur glacé d’effroi à chaque nouvelle punition, qui semble glisser sur elle (du moins aux yeux de ceux qui sévissent) mais qui s’imprime si profondément en elle… La narratrice quant à elle, dans sa quête d’adulte, est sans aucun doute moins attachante, mais permet au lecteur de réordonner les pièces du puzzle qui lui sont ainsi données au compte-gouttes, et entrer ainsi de plain-pied dans toute l’horreur de cet orphelinat, à travers l’histoire de deux enfants innocents en particulier ; une horreur qui ne cesse de s’inscrire dans un cadre magnifique, qu’on ne sait plus trop si on peut continuer à l’admirer, ou si on doit désormais boycotter une île qui, pour des raisons économiques surtout, a choisi d’étouffer une vérité qui dérange, mais dont la beauté ne cesse d'enchanter...

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L'heure des oiseaux

Un texte et des chapitres courts. Des propos sombres contrebalancés par une plume lumineuse qui éveillent les sens. Presque un roman de nature writing, les couleurs du paysage et les sons des chants d'oiseaux viennent teinter la gravité de l'intrigue. C'est presque poétique par moment et je me pencherai en tout cas certainement sur les autres titres de cette auteure.



La beauté que je pensais immaculée de l'île de Jersey est ici entachée par le scandale malheureusement bien réel d'un vieux pensionnat où les enfants placés subissaient des sévices.

Comment des adultes responsables peuvent-ils ainsi abuser de leur supériorité et de leur influence pour profiter de l'innocence d'enfants fragiles et abandonnés ? Cela dépasse l'entendement...

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L'heure des oiseaux

L’enquêtrice et les deux orphelins



Maud Simonnot confirme son talent avec ce second roman qui revient sur l’affaire de l’orphelinat de Jersey. On y suit d’une part Simon et Lily, deux des pensionnaires qui essaient de ses soustraire aux mauvais traitements et d’autre part une enquêtrice cherchant à reconstituer leur parcours plus d’un demi-siècle plus tard.



La jeune femme qui débarque à Saint-Hélier sur l'île anglo-normande de Jersey n'est pas venue pour ouvrir un compte bancaire et profiter des largesses de ce paradis fiscal, mais pour enquêter sur une affaire bien plus douloureuse. En 2008, à la suite de découverte de plusieurs cadavres autour de l'orphelinat, une «immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire», les langues ont commencé à se délier dans ce pays qui cultive le secret comme personne. Le scandale provoqué par la découverte des mauvais traitements et des sévices subis par les enfants a été retentissant. Mais depuis l'affaire s'est tassée. Alors pourquoi remuer à nouveau ce douloureux dossier? Parce que, comme on le découvrira plus tard, son père était l'un des pensionnaires de l'établissement.

C'est à la fin des années 1950, il n'avait alors que trois ans, qu'il a débarqué en compagnie de Lily. La fratrie a longtemps partagé son infortune, mais seul Simon a réussi à prendre la fuite. Désormais, il veut savoir ce qui s’est passé sur l’île maudite, ce qu’il est advenu de ce petit ange qui avait cherché dans la nature environnante de quoi se préserver du mal. Il avait en particulier trouvé le réconfort au petit matin (et la romancière son titre): « C’est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l’aube, où tous les chagrins s’effacent, où tous les espoirs semblent permis. L’heure des oiseaux. »

Mais leur projet de fuite va prendre une forme plus concrète après leur rencontre avec un ermite. Ils sont persuadés que le «roi des Écréhou» pourrait les aider à fuir l’enfer qu’ils vivent au quotidien.

On l’a compris, Maud Simonnot a choisi de faire alterner l'enquête menée par la narratrice et le récit de la vie de Lily et de Simon quelques 60 années plus tôt. Un contraste saisissant entre une brutale réalité et un silence pesant, entre l’abjecte violence infligée et la douceur autoproclamée d’un territoire qui vit par et pour la discrétion, entre la cruauté et la poésie.

Ce roman, qui est basé sur des faits réels, s’appuie notamment sur deux témoignages glaçants Personne n’est venu de Robbie Garner ainsi que Ils ont volé mon innocence de Toni Maguire (disponibles au Livre de poche) ainsi que sur le drame vécu par Alphonse Le Gastelois (l’ermite), accusé à tort d’agressions sexuelles. Il s’inscrit également dans la lignée de L’enfant céleste, qui déjà explorait le monde de l’enfance, un monde où tout est encore possible mais aussi un monde où l’innocence bafouée laisse de profonds traumatismes. On retrouve aussi l’île dans L’heure des oiseaux. Mais ici le territoire est une prison, alors que dans le premier roman il constituait d’abord un refuge. En filigrane, on y ajoutera aussi la dimension socio-politique que Maud Simonnot parvient parfaitement à rendre sans attaquer frontalement ces autorités de tous ordres qui ont failli et continuent de privilégier le silence ou, à l’inverse, qui s’acharnent sur le premier bouc-émissaire trouvé.

Un roman bouleversant, qui marque durablement.


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L'heure des oiseaux

Les drames de l’orphelinat de Jersey résonnent âprement dans l’esprit de ceux qui ont décidé d’enfouir la vérité dans le fond de leur conscience. Après le déferlement médiatique, les autorités ont préféré étouffer l’affaire qui ternissait l’image du paradis fiscal.

Soixante ans plus tard, une ornithologue se rend sur place, non pas pour écouter le chant des oiseaux, mais parce que son père, lors de ses angoisses nocturnes, ne cesse de répéter le même mystérieux prénom, Lily. Lors de son enquête, elle fait face au poids du silence que portent nombreux habitants de l’île, et attend patiemment que la vérité naisse, effrayante et libératrice.

Dans une écriture pleine de douceur, Maud Simonnot raconte cette histoire terrible et touchante, pointe le fardeau des non-dits, et nous captive grâce à un suspens étiré tout au long du récit.



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L'heure des oiseaux

Une femme part à la recherche du passé de son papa qui a vécu dans un orphelinat à Jersey. Elle doit retrouver Lily mais il est difficile de collecter des informations, d'autant plus que les riverains ne souhaitent pas déterrer ce passé peu reluisant.

La plume est très poétique, les chapitres très courts avec une alternance passé-présent plutôt efficace. Une petite déception, je n'ai pas pu m'immerger dans l'histoire, peut-être trop courte et trop peu approfondie pour moi.
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L'heure des oiseaux

Suite aux maltraitances des enfants, l'orphelinat de l'île de Jersey a été fermé en 1989.

La narratrice part sur la piste de son père, Simon, qui avait été placé dans cet orphelinat.

Le mutisme des habitants se lève peu à peu, révélant des morceaux du puzzle du passé.



La narration alterne l’histoire de Lily et Simon en 1959 et l’enquête actuelle qu’effectue la fille de Simon.

Cette construction en deux temps sert la montée en puissance des découvertes de la narratrice.



Si Lily et Simon sont inventés, l’histoire est librement inspirée de faits réels. Maud Simonnot fait référence à l’enquête au sein de l’église française catholique qui a établi que plus de 276 000 enfants avaient subi des violences ou des agressions sexuelles depuis les années 1950…



Ce n’est pas un livre sur le tragique de l’orphelinat fait d’abus et de violence car il reste des zones d'ombres une fois la dernière page tournée.



Le roman est servi par un style qui emprunte à la poésie ses couleurs et ses images et à la musique le chant des oiseaux.



C’est du contraste entre la joliesse de l’écriture et la noirceur du sujet que naît la beauté de ce livre qui est aussi un hymne à la nature.



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L'heure des oiseaux

Encore un très délicat roman de Maud Simonnot. Poétique, difficile sans être intolérable, nécessaire.

Tout en pudeur et via des personnages de fiction, l'autrice nous révèle une histoire assez méconnue. Ce roman reste en marge des histoires qui font peur sur les orphelinats.

On retrouve également une très belle écriture sur l'enfance et les perceptions de cet âge.
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L'heure des oiseaux

Inspirée de faits réels l'heure des oiseaux nous entraîne dans un drame qui eut lieu dans les années 50. Une nouvelle fois, l'auteur nous caresse de sa plume poétique malgré une histoire tragique.

On s'attache rapidement à cette petite héroïne si mystérieuse et solitaire.

Au fil des pages, l'intrigue se dénoue et nous laisse stupéfaits.
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L'heure des oiseaux

Irrémédiablement attirée par la couverture j’ai plongé dans l’histoire de cet orphelinat sur l’île de Jersey.



En 1959, Lily tente de survivre aux mauvais traitements infligés à l’orphelinat. Elle protège le Petit et tire un certain réconfort à étudier et écouter le chant des oiseaux. Dès qu’elle le peut, elle s’enfuit dans l’île pour retrouver une certaine sérénité et finit par se lier avec un vieil ermite installé dans les bois.



Avec des mots doux, et une jolie poésie, Maud Simmonot conte l’histoire de cette effroyable orphelinat. Elle rend hommage à tous ces enfants maltraités oubliés. L’affaire de l’île de Jersey m’a interpellé. J’ai creusé sur la Toile pour en savoir plus et c’est honteux comment les locaux ont voulu enterré cette histoire sordide.

L’heure des oiseaux c’est se souvenir. C’est se balader dans la forêt, capter l’instant présent, résister et lutter.



J’ai mis quelques jours à me remettre de cette lecture car derrière tout ça, se cacher l’effroyable, le réel, la cruauté.

Une belle lecture même si mon cœur a été malmené dans la course…
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