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Critiques de Maurice Renard (116)
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Les mains d'Orlac

Le "Merveilleux scientifique" qui vient de faire l'objet d'une très belle exposition à la BNF rue de Tobiac est un mouvement littéraire né au début du 20ème siècle qui propose un point de vue nouveau sur le monde, intégrant récit d'anticipation, science-fiction, utopie. Les avancées de la science sont mis à profit par les romanciers pour créer des histoires fantastiques où les lois de la physique cèdent le pas à celles de l'imagination.

Dans le roman "les mains d'Orlac" ce sont de nombreux thèmes qui sont explorés,le spiritisme, la carnoplastie ou restructuration du corps humain à partir de différents éléments, la persistance rétinienne quand l'image visionnée subsiste même si la vision de l'original a cessé, la photographie de la pensée, et bien sûr l'anthropologie criminelle.

La langue est directe mais suffisamment soignée pour que l'intérêt persiste et l'intrigue passionnante, car le lecteur d'abord embarqué dans une série de phénomènes surnaturels va peu à peu redescendre sur terre quand la rationalité reprendra le dessus in fine.

L'histoire bien connue par les adaptations cinématographiques qui en ont été tirées, dont la première suit de peu de temps la parution du livre, tient toujours la route et j'ai bien apprécié le petit côté suranné de certains éléments de l'intrigue ( un jeune couple désargenté ne saurait se passer d'une petite bonne !)

Une incursion dans le passé vraiment très rafraîchissante ...
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Les mains d'Orlac

Lors d'un accident de train le pianiste Stephen Orlac perd ses mains. Un chirurgien controversé pour sa modernité débridée lui en greffe de nouvelles. Puis la vie du couple Orlac se transforme en enfer : crimes qui lui sont imputés, apparitions fantomatiques, des objets qui disparaissent alors qu'ils sont soigneusement enfermés...



J'ai reçu ce livre CD par le biais de Masse Critique et comment dire... j'ai été fortement surprise par ce type de support littéraire. D'autant plus que j'ai adoré l'histoire. Je pense me le procurer en format papier également.

Merci Babelio et à la maison d'édition pour cet excellent partage.
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Les mains d'Orlac

Malgré le style un peu ancien de l’écriture de Maurice Renard un soupçon fastidieux à lire parfois, mais qui m’a appris de nouveaux mots, « Les mains d’Orlac » est un roman très riche et de grande qualité que j’ai énormément appréciée.



Retrouvez la chronique complète sur Songe d'une nuit d'été
Lien : https://songedunenuitdete.co..
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Les mains d'Orlac

Un résumé des plus intriguant et un cheminement qui en sera des plus déconcertant avec une conclusion des plus inattendues. Un coup de génie !

Cependant avant d'en arriver au terme de la lecture, l'on peine, un peu, beaucoup. L'on s'ennuie même dans quelques tirades grandiloquentes.

Pour autant, j'avoue que le style particulier, d'un richesse inouïe en vocabulaire, ce qui vous pousse parfois à ouvrir un dictionnaire et bien je ne vais pas m'en plaindre, puisque habituellement c'est le contraire qui me dérange.

Il faut tenir compte du fait que le roman date un peu, à l'origine écrit en 1920 et republié à ce jour par Archipoche que je remercie au passage ( ainsi que Masse Critique) , pour m'avoir permis de faire cette découverte livresque.

Un intrigue aux airs de Mr Hyde et Frankenstein avec pour personnage principal Stephen à qui l'ont a greffé des mains d'assassins.

Des mains portés par un autre,ont-elles une vie propre ? N'est-il possible de les plier à votre talent d'artiste ? À moins que d'autres éléments traumatiques ne perturbent votre être mental ?

À vrai dire je ne m'attendais pas du tout à l'approche choisie par Maurice Renard, et plonger dans le milieu de l'occulte, des médiums.

Pour tout dire, l'auteur nous manipule avec brio et nous un épilogue des moins convenus vu le déroulé de l'histoire. Je déplore néanmoins quelques longueurs qu'il a fallu supporter avant que n'advienne un peu d'action et que le suspens se fasse plus présent.

Cependant, il reste intéressant de découvrir un auteur méconnu dont ce roman a vu de nombreuses interprétations cinématographiques, ce que j'ignorais totalement.

Petit bémol : la mise en page et ses marges très réduites.




Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Les mains d'Orlac

Je remercie les éditions archi poche et Babelio; pour l'envoi de ce SP. Stéphane Orlac, pianiste, est victime d'un accident de train, il y perdra ses mains. Sa femme va lui trouver un chirurgien qui lui en greffera de nouvelles. Mais voilà des phénomènes étranges vont avoir lieu ..... Ce roman, qui m'intéressait au vu du résumé, ne m'a pas emporté.

Le style ne m'a pas plu, je l'ai trouvé trop vieillot " il a été écrit en 1920 "; et surtout fastidieux à lire , du coup je n'ai pas pu rentrer dans l'histoire . Je n'ai pas eu d'attachement particulier avec les personnages . Il y règne une ambiance surnaturelle et ésotérique qui peut plaire, je pense à d'autres lecteurs . J'ai été surprise par la fin auquel je ne m'attendais pas.











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Les mains d'Orlac

Maurice Renard nous conte , avec ses mots et son style l'histoire d'un pianiste qui suite à un accident se voit greffer des mains ayant appartenues à un meurtrier et pense qu'elles ont gardé souvenir de leur méfaits antérieurs.

Une histoire qui me rappelle le film ( adaptation du roman) vu il y a de nombreuses années , sans doute à la séance de ciné club et qui m'avait fait forte impression de par l'histoire et l'atmosphère qui s'en dégageait.
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Les mains d'Orlac

Malheureusement, ce roman a été une grosse déception pour moi. Pourtant, le résumé m'avait vraiment attiré par son originalité, mais je n'ai pas du tout réussi à entrer dans l'histoire. De plus j'ai trouvé que le résumé de la quatrième de couverture dévoilait beaucoup trop de chose sur le contenu de l'histoire, c'est dommage ça enlève un peu de mystère.

Le langage employé est assez soutenu et on ne comprend parfois pas le sens de certains mots, c'est pour dire.

Je n'ai ni accroché à l'écriture, ni à la tournure de l'histoire, dès le début, j'ai cru tourner en rond. Je ne me suis pas attaché aux personnages non plus.

L'ambiance surnaturelle ne m'a pas emballé plus que cela alors que j'en attendais beaucoup. J'avais tellement envie d'être surprise par ce roman et finalement, c'est tout l'inverse, j'en suis navrée. Et en revanche, cette fin m'a surprise, car je ne m'attendais pas du tout à cette tournure. Le dénouement est tout à fait plausible. En conclusion, un récit pas assez fluide pour moi, trop de longueurs, mais une fin acceptable qui mérite qu'on termine sa lecture.
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Les mains d'Orlac

Les mains d’Orlac est un roman policier qui baigne dans une ambiance fantastique avec des relents d’occultisme.

Dans ce roman, ce sont de nombreux thèmes qui sont explorés, le spiritisme, la restructuration du corps humain à partir de différents éléments, la persistance rétinienne quand l'image visionnée subsiste même si la vision de l'original a cessé, la photographie de la pensée, et bien sûr l'anthropologie criminelle.

La langue est directe mais suffisamment soignée pour que l'intérêt persiste.

L’intrigue est passionnante, car le lecteur d'abord embarqué dans une série de phénomènes surnaturels va peu à peu redescendre sur terre quand la rationalité reprendra le dessus.

On y retrouve cette ambiance noire, des scientifiques un peu fous, des personnages torturés mais surtout une question centrale: est-ce que les mains d'un meurtrier greffées à quelqu'un d'autre peuvent avoir une volonté propre et commettre des crimes malgré la volonté de leur nouveau propriétaire?

Parce que c'est tout le problème d'Orlac: ces mains n'ont pas été sauvées, elles ont été remplacées par celles d'un condamné à mort.
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Les mains d'Orlac

Rosine est mariée à Stéphen Orlac, le célèbre pianiste virtuose.

Lorsqu'elle apprend que le train dans lequel se trouve son mari vient de dérailler, elle fait tout son possible pour se rendre à son chevet, pour le sauver lui, et ses mains.

Elle le conduit dans la clinique du docteur Cerral, un chirurgien assez controversé.

Après de multiples opérations, un séjour en maison de convalescence, Stéphen est de retour chez eux.

Rapidement, de drôles de phénomènes apparaissent. Tellement étranges que Rosine se pose alors de nombreuses questions à propos se son mari. Des questions qui ne concernent plus forcément le fait de savoir s'il pourra, ou non, se servir correctement de ses mains à nouveaux...



Cette chronique est assez délicate à écrire, j'ai du mal à mettre des mots sur mon ressenti. J'ai tenté de laisser passer un peu de temps, pensant que comme souvent, j'allais réussir à mieux trouver mes mots en relisant les notes prises dans mon précieux carnet de lecture. Mais cela reste encore un peu confus, alors je vais tenter de m'expliquer au mieux.



Je suis partie en sachant que ce roman avait été écrit dans les années 20. Je m'attendais donc à un style d'écriture bien différent de celui de notre époque. De ce côté là, aucun souci. Le choix des mots, la narration, les descriptions, tout cela m'a offert un petit voyage dans le temps très agréable. Le préambule est intriguant et niveau intrigue, ce roman n'a rien à envier aux autres, loin de là.

Le hic pour moi a été le résumé un peu trop détaillé. J'ai eu une impression de longueur du coup. Et c'est dommage car il y a de nombreux passages intéressants.



En bref, et malgré ce petit souci de longueur, c'est un roman qui m'a étonné. J'ai aimé ce petit côté ésotérique, ce suspense bien présent. Quant a la fin, elle m'a surprise, m'offrant un autre regard. Je serais d'ailleurs assez curieuse de découvrir son adaptation cinématographique.
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Les mains d'Orlac

Les mains d’Orlac raconte l’histoire de Stephen Orlac un célèbre pianiste dont la vie va basculer lorsqu’il est victime d’un accident de train. Gravement atteint à la tête et aux mains, il va subir plusieurs opérations. Suite à cela, des phénomènes étranges vont se multiplier autour du pianiste et de sa femme.



Les résumés officiels révèlent une très grande partie de l’histoire, il ne faut surtout pas les lire au risque de se « gâcher » 75% du roman. En revanche, le résumé proposé par VOolume, éditeur du livre audio adapté de l’oeuvre est très bien. Je conseille de ne pas aller plus loin dans les recherches sur ce livre et de s’en tenir à ce court résumé.



Le début m’a beaucoup plu, j’ai de suite été embarquée dans cette ambiance sombre et angoissante. Cependant, au milieu du roman j’ai ressenti de nombreuses longueurs et beaucoup d’ennui. J’ai parfois hésité à abandonner ma lecture mais j’ai persévéré et je suis contente de l’avoir fait !



La fin est assez rapide mais très efficace, les révélations m’ont très agréablement surprise ainsi que les réflexions qu’elles amenaient.



Je suis assez mitigée sur ce livre que j’aurais pu adorer en raison de son originalité et de la fin, mais qui m’a déçue par ses longueurs.

La version audio était bien adaptée au style et m’a sans doute permis de m’accrocher jusqu’à la fin de ce récit.



Entre classique, fantastique et policier, je suis contente d’avoir pu découvrir les Mains d’Orlac malgré tout.



#NetGalleyFrance
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Les plus belles histoires de peur

Cet ouvrage, paru en 1942, est un cri d'horreur poussé à travers la littérature. C'est un recueil de nouvelles. Il se compose de textes très courts, dont certains sont inédits mais tous signés par de grandes et prestigieuses plumes françaises.

Claude Aveline, dès les premières pages, donne le ton et nous raconte la rencontre d'une jeune fille avec son destin, elle qui ne pensait qu'à rendre visite au couple Simonneau, les bons amis de ses parents....

Une plante rare et un mari couard s'invitent à la fête, puis Colette, la grande Colette elle-même, nous offre, peut-être, le seul moment de répit qui ne soit ni d'angoisse, ni de peur et où le frisson libérateur ne provient que de la grâce du remord soulagé.

Luc Durtain, l'immense écrivain "en voyage", nous raconte comment une nuit passée dans un château en forêt d'Argonne a transformé Pierre Despinais, jeune héritier falot et insignifiant en grand importateur de bois du nord, en homme accompli et en collectionneur avisé de peinture moderne.

Claude Farrere, de l'académie française, nous emmène dans une chambre au fond d'un faubourg toulonnais où un homme, reclus et terrorisé, écrit sur son chat nommé Kara Kédi. Ce qui signifie, en turc, chat noir....

Charles Foley s'inspire de la pièce de théâtre qu'il a écrite avec André de Lorde pour le théâtre du "Grand-Guignol" afin de nous offrir "au Téléphone" qui s'avère être un petit récit tout bonnement glacial et terrifiant.

André de Lorde est aussi de la partie avec "Figures de cire", l'histoire tragique d'un jeune homme qui, à la suite d'un pari, décide de passer la nuit au musée de cire de la foire de Montmartre.

Roger Vercel, avec "Ces deux lettres" nous offre un conte : celui de Louis Ramart, un enfant , sauvé mystérieusement de la noyade et à qui il est proposé de devenir un génie durant treize ans avant de devoir payer la dette ainsi contractée...

Au final ce recueil contient une vingtaine (22) de nouvelles signées par de grands noms tels que Colette, Pierre Véry, Roger Vercel, Maurice Renard, Pierre Mac Orlan, Jean Cassou, Pierre Mille et Jean de la Hire.

Les textes sont excellents et extraits, lorsqu'ils ne sont pas inédits, parmi les meilleurs ouvrages des auteurs choisis.

Il s'agit là de grande littérature, originale, atypique et réellement élégante, effrayante et surprenante.

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Les vacances de Monsieur Dupont

En 1900, Monsieur Dupont, vieux garçon et commerçant-bicyclettes et machines à coudre- se décide enfin à prendre de longues vacances en répondant à l'invitation d'un ancien camarade de lycée.



Son ami Gambertin, se passionne pour la paléontologie.

Dupont, ne sait pas ce que c'est mais l'approuve !

Ils vont faire une découverte étonnante sur le site de fouilles...



En 1905, bien avant Jurassic Park, l'on parlait déjà de dinosaures.



Et le talent de Maurice Renard, rend ce court roman très savoureux, grace à cet humour pince sans rire, que l'on retrouve dans l'un de ces ouvrages les plus connus "Le péril bleu".



Ce roman est complété par trois textes courts, et une petite biographie de Maurice Renard (1875/1939) qui fût l'un des grands précurseurs de la science-fiction française.
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Romans et contes fantastiques

L’auteur Maurice Renard est enterré au cimetière de Dolus d’Oléron. Il fut au début du XX siècle un grand précurseur de la science fiction à la française. Ses romans et contes réunis ici on eu un grand retentissement en France mais aussi à l'étranger, notamment dans les pays anglo-saxons qui ont adaptés certaines oeuvres comme les mains d'Olrlac au cinéma.
Lien : http://bibliopmo.free.fr/ind..
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Un homme chez les microbes

De Maurice Renard, j'avais déjà lu L'homme truqué il y a quelques années. Un homme chez les microbes (1928) est beaucoup plus extravagant, tout en continuant de contribuer à forger la SF française, alias merveilleux scientifique. Déjà, l'écriture frappe : le prologue, qui s'amuse avec le cliché du manuscrit trouvé, est complètement insolite et détonnant. Je l'avoue, je n'ai pas été mécontent que le ton devienne un poil plus sobre par la suite, pour rester tout de même coloré, surprenant et, surtout, plein d'humour. La première moitié du récit est une petite satire sociale teintée d'un élément classique de la SF d'un certain âge qui cherche à explorer ce qui se trouve au-delà des sens humains dont les limitations deviennent évidentes : l'homme qui rétrécit, thème qu'on retrouve, pour ne citer que deux romans, dans L'homme élastique de Jacques Spitz et La chute dans le néant de Marc Wersinger. Si notre héros se fait rétrécir, c'est pour plaire aux parents de sa bien-aimée, qui le trouvent trop grand à leur goût. Ce mélange des genres fonctionne très bien, c'est vif et intelligent.



La suite sur mon blog :


Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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Un homme chez les microbes

Un surprenant voyage qui conduira dans un monde bien plus proche du conte philosophique humoristique et ironique que du merveilleux rigoureusement scientifique.

L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Un homme chez les microbes

MERVEILLEUX SCIENTIFIQUE ET HUMOUR







Maurice Renard, auteur essentiel du « merveilleux scientifique » français, à cette époque où la science-fiction ne portait pas encore ce nom, est à nouveau, après L’Homme truqué il y a quelque temps de cela, « exhumé » par les belles éditions de L’Arbre Vengeur, qui nous ont également régalés de l’œuvre de certains des plus brillants de ses compères, comme les un peu plus récents Régis Messac (Quinzinzinzili) et Jacques Spitz (L’Œil du purgatoire). Un homme chez les microbes, toutefois, est publié dans une collection un peu à part, dite « Exhumérante », et dont le propos est de rappeler au bon souvenir du lecteur des « classiques oubliés » du registre humoristique.







Et sans doute est-ce à bon droit, car ce bref roman de 1928 conjugue en effet imaginaire scientifique et drôlerie, dans un registre où les deux domaines fusionnent sans qu’aucun ne prenne vraiment le pas sur l’autre (ou, plus exactement peut-être, en offrant à chacun son moment pour briller). Ce n’est pas la moindre singularité, ni le moindre atout, de ce roman qui, pour être d’un style agréablement suranné, parvient toujours, quatre-vingt-dix ans plus tard, à faire rire et à émerveiller. Le ton est dès lors assez différent de celui de L’Homme truqué, sans que l’œuvre y perde en cohérence.







Cela tient peut-être, pour partie du moins, à la multiplicité des formes de l’humour dans le roman, dont témoigne, avec toute la gouaille d’un bateleur, l’enthousiasmante préface de Claro. Mais, à vrai dire, l’imaginaire scientifique également se voit traiter sur des modes différents, où le voyage extraordinaire a sa part, ainsi que le laisse d’emblée entendre le titre du roman – au point en fait où le thème lorgne plus que jamais sur l’utopie, sans jamais perdre de vue le rire et plus particulièrement la satire, ce qui doit sans doute tirer le présent roman du côté de Swift et de ses Voyages de Gulliver.







UNE QUESTION DE TAILLE







En effet, le roman procède en deux temps – de manière très symptomatique, il est divisé en deux parties, approximativement de taille égale, et dont l’approche est assez différente ; ceci en laissant un peu de côté l’étonnant « Prologue (pourquoi pas ?) cinématographique ».







Dans la première partie, nous faisons la rencontre du docteur Pons, un jeune médecin non dénué d’ambitions mais qui a dû brutalement les remiser au placard, en s’installant à Saint-Jean-de-Nèves – qui n’est pas exactement Paris. Le docteur Pons, jamais avare de bons mots et encore moins des plus mauvais, reçoit un jour la visite de son ami Fléchembeau, grande gigue qui a fait son droit et se verrait bien épouser la mignonne Mlle Olga Monempoix, délicieuse fille du magistrat local, le voisin de Pons. Las ! Les parents ne veulent pas… Ou pas tout de suite. Sans doute est-ce parce que cette canaille républicaine en a après le monarchiste Fléchembeau ! Oui : 1928, une autre époque…







Mais le docteur Pons mène son enquête, et découvre que le refus des Monempoix est motivé par tout autre chose : la taille du prétendant ! Cet homme est trop grand – peu importe qu’il soit monarchiste ou non. Mlle Monempoix est bien menue à côté… Le couple ne pourrait être que mal assorti ! Et parfaitement ridicule, surtout en société ! Si seulement le fringant jeune homme pouvait être plus petit, de quelques centimètres à peine… Rêverie futile.







Et cependant… Le bon docteur Pons pourrait peut-être aider son ami Fléchembeau ? C’est qu’il travaillait sur un traitement médicamenteux destiné à réduire les dimensions – cela semble avoir fonctionné sur sa chatte… Inutile pour l’amoureux éconduit d’en savoir davantage : il gobe aussitôt les pilules – bien imprudemment…







Et le traitement fonctionne ! Fléchembeau perd quelques centimètres : le jour requis (car Pons avait, sans expliquer pour quelle raison, obtenu un délai d’un mois auprès des Monempoix), l’avocat a « la bonne taille », et tout le monde s’en réjouit : champagne, félicitations, reparties spirituelles ! Incluant un affligeant « Je vous salue, mari ! »







Mais voilà : contrairement à ce qui avait été prévu, Fléchembeau continue de rétrécir… et c’est bien fâcheux.







C’EST LE POMPON !







On en arrive à la seconde partie du roman – si la première est narrée à la troisième personne, la seconde est à la première personne, sous la forme d’un compte rendu écrit par Fléchembeau concernant son incroyable odyssée.







En effet, quoi que tente un docteur Pons aux abois, même aimablement secondé par Mlle Olga, Fléchembeau diminue jour après jour. Bientôt réduit à la taille d’un homoncule, l’avocat ne s’y arrête cependant pas, et il devient de plus en plus difficile de le suivre comme de communiquer avec lui – jusqu’au jour fatidique de la disparition pure et simple…







Sauf que non : le voyage de Fléchembeau est tel qu’il se poursuit en fait dans l’infiniment petit – l’univers des microbes… et au-delà ? Car notre homme qui rétrécit fait la rencontre de toute une civilisation, brillamment avancée – probablement bien plus que la nôtre. Ces Mandarins, ainsi que les surnomme notre héros, sont anthropomorphes en tous points ou presque, mais avec des bizarreries çà et là – dont la plus flagrante est ce pompon qu’ils ont sur la tête, et qui leur confère une sorte de sixième sens inaccessible aux humains ; plus tard, Fléchembeau découvrira d’autres faits étonnants, dont, pas le moindre, la division de cette espèce en trois sexes. Quoi qu’il en soit, ces « microbes », auxquels notre voyageur malgré lui confère des noms naturellement grecs, parviennent à mettre un terme à son rétrécissement ininterrompu jusqu’alors, et songent, pour l’un d’entre eux du moins, à trouver un moyen de rendre à Fléchembeau sa taille humaine – un processus qui demandera beaucoup de temps…







D’ici-là, il a toute une utopie à découvrir ! Et à la manière d’un Gulliver...







L’HOMME QUI RÉTRÉCIT (VRAIMENT BEAUCOUP TROP)







Il a pu être tentant (et cela a semble-t-il été tenté par les héritiers de Maurice Renard ?) d’établir une filiation entre Un homme chez les microbes et L’Homme qui rétrécit, le fameux roman de Richard Matheson. Mais, à tout prendre, au-delà du dispositif de base (et encore ?), de cette idée donc d’un homme qui rétrécit, les deux romans ne sauraient être davantage opposés : ils ne racontent pas du tout la même chose, et, qui plus est, le font sur un ton qui n’a absolument rien à voir.







Quelques séquences, sans doute, à mi parcours de la diminution de Fléchembeau, peuvent bien se retrouver dans les deux œuvres, mais c’est un leurre auquel il ne faut pas attacher trop d’importance. Après tout, ce qui importe vraiment chez Renard, c’est de rétrécir l’homme aux dimensions d’un microbe, lui offrant ainsi l’aperçu d’une civilisation aliène même si anthropomorphe et terrestre – il joue de l’infiniment petit, et corrélativement de l’infiniment grand, dans une perspective tenant de la faculté d’émerveillement. Le roman de Matheson, par contre, se concentre sur un homme de taille insectoïde, confronté à la menace nouvelle d’objets et de créatures anodins et tout sauf redoutables dans le quotidien de l’humanité. Les deux personnages ne sont pas forcément très sympathiques, ce qui les rapproche certes, mais, au-delà, ils ne vivent pas du tout la même chose, aussi les échos de leurs expériences sont-ils très différents.







Ce qui ressort d’autant plus du ton et du style. Chez Renard, la plume est enjouée, abondant en mots d’esprit, surtout dans la première partie du roman, avec le frénétique Pons – la seconde partie, le rapport de Fléchembeau, est certes plus posée. Chez Matheson, c’est tout autre chose, avec une approche plus prosaïque qui, en même temps, est chargée d’horreur – que ce soit sur le long terme, avec la misère sociale du personnage abandonné de tous, ou sur le vif, avec la fameuse araignée… En outre, la psychologie du personnage principal est traitée bien différemment, c’est peu dire. Le rire n’est vraiment pas de la partie, dans L’Homme qui rétrécit...







DEUX FORMES DE SATIRE SOCIALE







Alors que c’est bien une dimension essentielle d’Un Homme chez les microbes, roman abordant la satire sociale sous deux angles très différents.







Dans la première partie, l’humour domine – l’imaginaire, progressivement déployé au travers du traitement du docteur Pons faisant rétrécir son ami Fléchembeau, est finalement au service de la satire plus qu’autre chose. Une satire délicieuse, heureusement – où l’auteur ne prend pas de gants à l’égard de la bourgeoisie de province, et des ambitions des bien-nés ; sans forcément que cela vire au pamphlet, cela dit, car le ton très léger du récit, et rendu plus léger encore par les traits d’esprit du docteur Pons (du genre qui sont tellement mauvais qu’ils en deviennent magnifiquement bons), rend l’ensemble plus drôle que méchant. Et, oui, toujours drôle en 2017 – un tout autre monde pourtant. La plume de Maurice Renard est sans l’ombre d’un doute surannée, mais elle est tout aussi vive et chatoyante, un vrai régal – que les mauvais jeux de mots rendent plus humain et non moins savoureux. Claro, dans sa préface (qui en dit peut-être un peu trop, en même temps ?), donne de bons aperçus de l’humour de l’auteur se traduisant dans son style, et c’est parfaitement délicieux.







L’humour persiste dans la deuxième partie du roman, mais de manière moins frontale, et moins systématique. Le récit du pauvre Fléchembeau, par la force des choses, ne peut pas faire preuve de la même insouciance badine – et Pons n’est plus là pour émailler l’histoire des blagues les plus éculées et du goût le plus affligeant.







Cependant, notre homme qui a rétréci, plus ou moins consciemment, est donc typique de ces visiteurs en Utopie que la littérature a plus qu’à son tour repris depuis Thomas More, et assez clairement dans la veine du « voyage extraordinaire » ou plus globalement du « conte philosophique » : le roman mentionne à plusieurs reprise le Micromégas de Voltaire, et il me faudra y revenir, mais la figure à laquelle nous renvoie presque automatiquement le roman, dans ces pages, est bien le Gulliver de Swift. En même temps, et comme de juste, Fléchembeau chez les Mandarins a aussi quelque chose des Persans de Montesquieu égarés en France…







L’exotisme du cadre, qui autorise de beaux moments de merveilleux scientifique, joue en effet son rôle traditionnel de miroir de notre monde : à travers les Mandarins, et à travers Fléchembeau découvrant candide le monde des Mandarins, Maurice Renard évoque bien notre monde dans l’entre-deux-guerres (le monde des Mandarins, d’une certaine manière, est également dans cette position guère enviable – à mi-chemin entre les tranchées noyées sous les gaz de combat, et la menace d’une future guerre d’extermination), un monde chamboulé par la science et l’industrialisation, avec ses gloires mais plus encore ses ridicules, dans l’académie comme dans les salons – qui renvoient directement aux ambitions mesquines d’un Fléchembeau comme d’un Pons. Mais le rire est donc alors beaucoup moins franc, et ne dissimule pas toujours une angoisse fondamentale, aux dimensions peu ou prou cosmiques.







LA FACULTÉ D’ÉMERVEILLEMENT, POURTANT







Car le roman, sous la blague, a un véritable contenu « merveilleux scientifique », si l’on ne veut pas encore dire « science-fictif » (mais, après tout, pourquoi pas ?). C’est bien sûr particulièrement sensible dans la seconde partie, qui se veut à cet égard plus « précise » que le « voyage extraordinaire » classique, mais, déjà dans la première partie, certains échanges entre le docteur Pons et Fléchembeau le laissaient deviner. Toutefois, la prise de conscience de ce qu’il y a un monde infiniment petit avec sa propre civilisation change forcément un peu la donne… La référence revient souvent, à Micromégas donc, et elle a des implications colossales – car il ne s’agit pas seulement d’imaginer un monde infiniment petit, recelant en lui-même la potentialité d’autres mondes infiniment petits (c’est le souci, avec l’infini...), mais aussi, le cas échéant, d’envisager notre monde de la sorte, avec de l’infiniment grand par-dessus. Le débat a ainsi des implications d’ordre cosmique, annihilant tout anthropocentrisme, qui ont quelque chose de vertigineux – c’est déjà, dans sa forme la plus pure en dépit du ton humoristique, le « sense of wonder » de la meilleure science-fiction (et cela a pu me faire penser, antérieur, à l’extraordinaire Flatland, d’Edwin A. Abbott). Le roman tente d’ailleurs de jouer également de cet aspect sur le plan temporel, mais sans doute avec moins de pertinence et de réussite.







Mais ce vertige est bien ce qui importe le plus, ici – car la société des Mandarins, en tant que telle, est plus ou moins enthousiasmante, avouons-le. Maurice Renard, en effet, et sans doute parce que cela sert son propos via l’intégration plus ou moins dissimulée de Fléchembeau parmi les Mandarins, a conçu une société que l’on pourrait trouver trop anthropomorphe – il y a certes le pompon, dont le nom même ne fait pas très sérieux, mais pas grand-chose d’autre pour l’essentiel, à part, à terme, cette idée d’une espèce à trois sexes, supposée battre en brèche les préjugés de Fléchembeau et tant qu’à faire ceux du lecteur avec, mais sur un mode finalement bien timide. Les « nègres verts » feront probablement hausser quelques sourcils, par ailleurs.







D’autres aspects, heureusement, sont plus intéressants – comme ces deux « soleils », l’industrialisation à outrance de la civilisation mandarine, ou son rapport intéressé à la science. Il y a là quelques belles idées, qui font d’Un homme chez les microbes un roman non seulement drôle mais aussi fascinant dans sa veine science-fictive.







Mais cela débouche sur quelques chose d’assez étrange : une dimension peu ou prou apocalyptique qui n’est certes pas dans le ton de la majeure partie du roman. Ici, Maurice Renard, est-ce compulsion ou hommage ou que sais-je, revient à nouveau, ai-je l’impression, à la manière de son modèle H.G. Wells – le roman n’a à ce stade plus rien de léger, et laisse entrevoir des futurs non mandarins sinon non humains, qui ne seraient pas si étrangers aux ultimes visions de La Machine à explorer le temps, ou à l’imminence de la disparition de l’humanité dans La Guerre des mondes.







La rupture de ton est saisissante. Mais je ne suis pas bien certain de ce qu’il faut en penser, au regard de la qualité du roman.







À LA HAUTEUR







Reste que celui-ci, globalement, se montre plus qu’à la hauteur (aha). Le ton du roman ne doit pas leurrer : il contient de beaux moments de merveilleux scientifique, tout à fait dignes d’un ouvrage qui s’afficherait « plus sérieux ». Si l’anthropomorphisme de la société mandarine est un peu décevant, les bonnes idées ne manquent heureusement pas dans ce contexte, qui contribuent tant à asseoir la singularité du roman qu’à en exprimer quelque chose de latent qui s’avère à terme peu ou prou visionnaire.







Toutefois, son atout essentiel est bien son humour. À sa manière quelque peu passée de mode, Un homme chez les microbes demeure pourtant un roman très drôle, et la plume très travaillée de Maurice Renard, dans ce registre dangereux, faisait et fait encore des miracles. Très bonne idée, donc, que de rééditer ce roman délicieux dans la collection « Exhumérante ».







En attendant, peut-on l’espérer, d’autres rééditions ? Sans doute cela en vaudrait-il la peine – car Maurice Renard était donc un auteur à la palette riche et variée, un des plus brillants de ces « précurseurs » que le genre science-fictif aime à s’attribuer. Toute nostalgie malvenue mise à part (sans même parler de quelque chose d’aussi absurde que le « patriotisme littéraire »...), il y a là un domaine à creuser.
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