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Critiques de Maurice Renard (116)
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Un roman très étonnant et fantastique, sorte de Frankenstein français se déroulant dans les forêts Ardennaises (en même temps le décor s'y prête). J'ai beaucoup apprécié de suivre le récit à travers les yeux de Nicolas et les références à la littérature du genre, à commencer par Circé qui donne son nom aux expériences du docteur Lerne. J'apprécie également la progression dans les découvertes des expériences et la plume de l'auteur. Le vocabulaire est recherché et les tournures de phrases réellement agréables à lire. J'aime beaucoup le côté jusqu'au boutiste de l'auteur qui va vraiment au bout de son idée et j'ai particulièrement apprécié le passage du taureau.



Ce que j'aime : les expériences et la manière dont le récit est construit, les découvertes de Nicolas, la chute qui même si elle est attendue est bien écrite, la plume de l'auteur



Ce que j'aime moins : le personnage d'Emma que je trouve un peu fade au bout du compte



Pour résumer



Un excellent récit qui va au bout de son idée et nous propose du vrai fantastique



Ma note



7,5/10
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Ce récit n'est-il qu'une mystification imaginée par l'ami Cardaillac lors d'une soirée où, le temps des liqueurs passé, l'on fit tourner les tables ?

Ou a-t-il été, dans un petit hôtel de la rue Victor Hugo, réellement dactylographié sur un guéridon flottant par l'esprit de Nicolas Vermont ?

Maurice Renard, dans un préliminaire à la fois classique et malicieux, semble lui-même se poser la question.

Ce récit est offert par son auteur à Herbert Georges Wells.

Il a été écrit douze ans après "L'île du docteur Moreau" ...

"Viens seul et préviens".

Nicolas Vermont, au volant de sa 234-XY, se rend au château de Fonval où son oncle, le docteur Lerne, s'est retiré pour se consacrer à ses recherches scientifiques ...

Le visiteur, pris entre vieilles craintes superstitieuses, inquiétude des retrouvailles et sombres rêveries, commence par s'égarer dans la profonde forêt des Ardennes.

Car le château de Fonval est situé au fond d'une cuve que la légende prétend avoir été creusée par le gigantesque talon de Satan.

Le décor est planté.

"Le docteur Lerne" est avant tout un livre d'ambiance.

Son écriture lente et un peu désuète ajoute encore à cet effet.

Un des plus grands mérites de la plume de Maurice Renard est ici d'avoir coloré le récit de malaise, d'inquiétude et d'étrangeté.

Paru en 1908, ce livre est aujourd'hui devenu un classique.

Et même si son rythme assez lent lui imprime quelques longueurs, même si l'élève, ici, n'a pas dépassé le maître, c'est toujours avec beaucoup de plaisir qu'il se relit ...
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Plus qu'enchantée par cette lecture, j'ai fait là une très belle découverte. J'avoue avoir été dans un premier temps plus que déstabilisée par ma lecture de par le langage utilisé. Un langage très soutenu, du début 20ème siècle, et ce langage soutenu ne vous permet pas une lecture fluide et rapide dans un premier temps. Mais une fois les 50 premières pages lues, une fois que l'on s'est habitué au langage, on est alors totalement immergé dans l'histoire et je peux vous dire que vous ne lâcherez plus, alors, votre lecture.

Totalement captivée, oui je l'ai été. Et cela jusqu'au bout du roman. Plus les révélations tombaient, plus je me suis sentie captivée. Quelle histoire glaçante !! Elle commence par un prologue original. Et ensuite vient l'histoire de ce Nicolas Vermont, et vous ne serez pas au bout de vos surprise de tout ce qui va vous être révélé.

Le Docteur Lerne, un savant fou qui veut rivaliser avec Dieu, et qui veut, lui aussi, être créateur. Vous imaginez donc jusqu'où la folie peut aller.

L'auteur s'est inspiré des progrès de la médecine et des greffes, lorsque l'on replace l'écriture du roman, soit en 1908.

L'écriture est, comme je vous lai dit plus haut, soutenue. Un langage du début du siècle, roman écrit en 1908. Il faut un petit temps d'adaptation pour s'approprier l'écriture et être à l'aise.

Un roman fantastique que vous ne pourrez pas lâcher tellement les révélations seront captivantes mais également angoissantes.

Chronique en ligne :
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Le commentaire de Cathy :



Maurice Renard est un auteur que je n'avais jamais lu, la première parution de ce roman date de 1908, malgré le temps qui a passé l'histoire n'a pas pris une ride. Nicolas décide de rendre visite à son oncle qu'il n'a pas vu depuis déjà quatre ans. Arrivé dans les Ardennes, le jeune homme comprend très vite qu'il se passe des choses étranges dans le domaine.

Que se passe-t-il dans la serre ?

Qui est cette jeune femme hébergée par son oncle ?

Nicolas était loin de se douter des découvertes qu'il allait faire.

Quelle histoire nous propose l'auteur, la thématique du savant fou est parfaitement traitée.

Une atmosphère assez particulière s'installe très rapidement, au fil des pages nous découvrons, souvent avec stupeur, les "œuvres" que le docteur Lerne est en train de créer.

J'ai aimé ce récit fantastique, il m'a fallu un temps d'adaptation aux tournures de phrase de l'auteur, c'est une histoire très bien construite, j'ai eu des frissons à plusieurs moments pendant ma lecture.
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Le docteur Lerne, sous-dieu

Une petite partie vintage de docteur Maboul, ça vous dirait ?

Après avoir gentiment passé ses dimanches à bouturer du géranium et à multiplier les greffons pour inventer de nouvelles plantes vivaces, le docteur Lerne se retranche dans son château avec quelques assistants allemands pour croiser les espèces végétales, animales et humaines. Précurseur du salé-sucré et des mélanges improbables, le toubib ne s’embarrasse pas trop des questions d’éthique.

Nicolas, son neveu, va venir musarder d’un peu trop près la serre expérimentale ainsi que la compagne expérimentée de ce bon docteur qui va faire de lui son cobaye pour ses expériences. Sa volonté d’accélérer l’évolution naturelle des espèces aurait du mal à obtenir l’agrément des hautes autorités de santé. Pas certain que le sermon d’Hippocrate encourage la transplantation d’un cerveau humain sur un clébard ou un taureau et vice-versa. L’échangisme a ses limites.

Vive la vivisection ! scande le syndicat autonome des savants fous et enragés de la pipette des romans de l’époque, Frankenstein, Jekyll et Moreau en tête de cortège.

Ce n’est pas un hasard si Maurice Renard a dédicacé son premier roman publié en 1908 à H.G Wells. Son scientifique illuminé n’a pas été seulement inspiré par le docteur Moreau et ses vacances studieuses dans les îles. Il pousse plus loin la folie en projetant son esprit dans des corps animés. Il va ainsi squatter le corps de son neveu pendant que ce dernier besogne sa protégée. Il érotise la science-fiction le Maurice. Mauvais esprit, sors de ce corps !

Narrée par le neveu, l’intrigue est construite comme un roman policier. Les scènes sont parfois extravagantes, mais sans tomber dans le grotesque. Outre, les réflexions classiques sur le rôle de la science, le progrès, la manie de certains à se prendre pour Dieu et autres marottes de cet auteur biberonné à Poe, Maurice Renard s’amuse à flirter finement avec le voyeurisme. Les personnages passent leur temps à s’épier, les yeux dans les trous de la serrure, à se fuir et à se tromper. Pas vu, pas pris, épris.

Deuxième incursion savoureuse dans le monde « merveilleux-scientifique» de Maurice Renard, après « l’Homme truqué », grâce à une opération à cœur ouvert Masse Critique, concept qui aurait certainement inspiré ce théoricien autant que romancier qui extrapolât beaucoup autour du genre fantastique.

La prose de l’auteur fait son âge mais réveille des humeurs et rêveries adolescentes. Roman populaire au dénouement original et peu prévisible, il ne manque que des illustrations de l'époque pour faire démarrer la machine à explorer le temps de Wells.

Merci aux éditions OKNO et à Darwin !

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Le Maître de la lumière

Ce roman nous plonge, au départ, dans une histoire d’amour contrariée ; celle de Rita Ortofieri et de Charles Christiani. Leur idylle étant sans avenir possible : « Un Christiani et une Ortofieri ne pouvant s’aimer. » En effet l’inimitié ancestrale qui régnait entre les deux familles corses s’était conclue, presque cent ans plus tôt, par l’assassinat du quadrisaïeul de Charles Christiani par un ancêtre de Rita Ortofieri. Mais l’histoire tourne vite à l’intrigue policière. Car l’auteur, nous met bientôt en présence d’un matériau inconnu, la luminite : une sorte de verre optique doté d’une étrange capacité et qui pourrait bien permettre de remettre en cause l’identité de l’assassin du quadrisaïeul de Charles Christiani. En effet « …la luminite est une chose qui produit le résultat suivant : la lumière cheminant dans cette matière à une vitesse extrêmement freinée, on voit, de part et d’autre des plaques de luminite, ce qui se trouvait là jadis. Et plus la plaque est épaisse, plus le passé qu’elle montre est lointain, sur une face comme sur une autre. »

On pourrait dire, et cela de façon littérale, que grâce à ce matériau une fenêtre s’ouvre sur le passé.

Une découverte qui pousse ainsi l’amoureux, Charles Christiani, jeune historien, à mener une contre-enquête pour innocenter l’aïeul de celle qu’il aime.



Maurice Renard introduit un fait historique dans Le maître de la lumière ...

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Le Maître de la lumière

Tout commence par une histoire d'amour contrariée, du style "Roméo et Juliette", mais version Corse.



Un Orthofieri aurait, longtemps plus tôt, assassiné un Christiani, et depuis ce jour, les deux familles se haïssent, et il semble que rien ne pourra jamais changer ça... jusqu'à la rencontre de Charles Christiani et Marguerite Orthofieri, qui tombent amoureux dès le premier regard, bien entendu.



Désespéré de ne pouvoir épouser celle qu'il aime, Charles fait alors la découverte d'une pierre qui reflètent des images du passée, et va alors tenté coûte que coûte de découvrir ce qu'il s'est vraiment passé, qui a vraiment tué César. Cette recherche est longue. Longue et peu intéressante. Il faut dire qu'il veut résoudre le meurtre tout simplement en regardant ce qu'il s'est passé. Autant dire donc, qu'il ne se passe pas grand chose...

D'ailleurs, j'ai sauté de nombreux paragraphes.



De plus, les personnages sont peu intéressants, et l'histoire d'amour particulièrement plate. Seul le personnage de Bertrand, fiancé de la soeur de Charles, m'a été un peu sympathique.



Deux étoiles malgré tout, car l'envie de savoir qui était l'assassin César m'a quand même fait lire le livre jusqu'à la fin (même si de nombreux passages ont été lus en diagonale...)
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Le mystère du masque

« Le mystère du masque » est un roman policier publié, initialement, dans la mythique collection « Le Masque » aux éditions La Librairie des Champs-Élysées en 1935.



Ce roman est signé Maurice Renard, un auteur plutôt réputé pour ses récits d’anticipation, fantastique, science-fiction, dont « Les mains d’Orlac » est probablement l’œuvre la plus réputée.



Bien que connu et reconnu dans ce genre particulier dont il est réputé pour être à l’origine d’un sous-genre, Maurice Renard (1875-1939) ne s’en est pas moins essayé à un autre genre à la mode à son époque : le policier.



S’il a signé seulement quelques romans policiers (dont « Le Mystère du masque » est le dernier), il s’est également frotté au microroman policier, grâce à LA chronique quotidienne du début du XXe siècle : « Les contes des 1001 matins » paraissant chaque jour dans le journal Le Matin et permettant à divers auteurs de remplir leurs escarcelles, mais également de se créer un lectorat fidèle ou de se faire un nom.



Parmi ceux-ci, Colette, H.J. Magog, Tristan Bernard, Gaston Chérau, Jean-Joseph Renaud, Charles Quinel... et Maurice Renard.



Maurice Renard qui, parmi les presque 600 contes qu’il écrivit pour la chronique, en consacra une bonne partie au genre policier dont 26 au seul personnage de l’inspecteur Jérome, devenu commissaire en cours de carrière.



Le notaire Sérignac a été assassiné. Le meurtrier a été surpris, en pleine nuit, par le clerc venu déposer un travail urgent. Le coupable est vite désigné, le témoin l’a reconnu, il s’agit du frère de la victime. Le mobile ? Le vol : 83 000 francs ont disparu du coffre-fort ; la jalousie : les deux hommes étaient amoureux de la même jeune femme.



Mais lors des premières investigations, alors que le juge et les magistrats chargés de l’affaire se félicitent que celle-ci soit aussi rapidement résolue, l’inspecteur Chabosseau découvre, derrière une bibliothèque, un masque à l’effigie de l’assassin.



Mince alors, le coupable est innocent, mais qui a donc pu tuer le notaire ?



On le sait, rien d’étonnant, pour performer dans le genre anticipation/Science fiction, comme l’a fait Maurice Renard au point d’être considéré comme un maître en la matière, il faut de l’imagination, beaucoup d’imagination et posséder l’art de faire paraître crédible ce qui ne l’est pas forcément au premier regard.



Cela tombe bien, ces deux qualités peuvent servir quand on s’attaque au genre policier et Maurice Renard n’hésite pas à en user dans son roman comme on le constatera tout au long de la lecture.



Car, durant les 75 000 mots de ce roman qui ne peut donc pas être considéré, à l’époque, comme un « petit roman », Maurice Renard joue avec les personnages, les situations et, surtout, les lecteurs.



À partir d’un scénario un peu rocambolesque (surtout pour des lecteurs d’aujourd’hui), dans lequel l’assassin revêt un masque singeant les traits du frère de la victime, afin de le faire accuser du crime, l’auteur développe une histoire qui ne cesse de rebondir et de pointer du doigt tel ou tel personnage au point que le lecteur ne sait plus qui accuser (surtout une fois qu’il a accusé tout le monde). Mais le lecteur n’est pas le seul qui ne sait plus à quelle idée se tenir, l’inspecteur Chabosseau, le policier chargé de l’affaire, lui aussi, ne sait plus sur quel pied danser.



Durant toute l’histoire, un seul personnage semble avoir compris, du moins, être sur une bonne piste, c’est le jeune mécanicien Francis Perlot, qui aborde l’enquête dans laquelle son patron est compromis, comme il le fait d’une panne de voiture, en éliminant un à un les éléments qui ne peuvent pas être responsables de la panne.



Car, si les magistrats, le juge et un inspecteur de police sont sur l’affaire, c’est avant tout et surtout le personnage de mécanicien, qui, avec l’accord et le soutien de l’inspecteur, va se lancer à corps perdu dans l’enquête...



Maurice Renard, que je ne connaissais qu’à travers ses « enquêtes du commissaire Jérome » (je ne suis pas du tout fan de romans d’anticipation) m’a grandement, très agréablement surpris avec ce roman.



Effectivement, j’abordais le récit avec une certaine réticence, réticence qui ne fut par réduite par le premier rebondissement : le masque.



En effet, encore une histoire de grimage si parfait qu’il trompe son monde, cela devient un peu trop récurrent dans le roman policier de l’époque. Et puis ce masque, qui tombe là comme un cheveu sur la soupe... humm, humm.



Puis voilà que l’auteur parvient à m’embarquer dans son récit, une fois les premières réserves effacées, grâce, notamment, à ce personnage de mécanicien fort attachant et tellement bien présenté comme un futur crack que l’on se demande pourquoi l’auteur n’en a pas fait un personnage récurrent par la suite (dommage).



Maurice Renard parvient à jeter la suspicion sur chacun des personnages, et arrive, même, à nous surprendre plusieurs fois en nous apprenant l’identité du coupable.



L’auteur nous livre donc un roman bien pensé, qui joue parfaitement avec les codes du genre policier, propose un panel de personnages ce qu’il faut de caricatural en parvenant à nous en faire suspecter la majeure partie.



Car, si l’opposition cordiale entre les deux enquêteurs se fait sur les éléments usuels du genre : novice/professionnel ; jeune/plus âgé ; orgueilleux/modeste... elle se fait aussi sur la méthode que chacun utilise.



L’inspecteur Chabosseau a érigé en dogme les deux axiomes (qu’il affiche même chez lui) : « Cherchez à qui profite le crime » et « Cherchez la femme ».



Francis Perlot, lui, mène son enquête, comme ses dépannages mécaniques. Il étudie chaque pièce pouvant être responsable de la panne, écarte celles qui remplissent correctement leur fonction, jusqu’à découvrir la pièce fautive.



Et c’est cette opposition de style qui fait le charme de ce roman.



D’autant que cette lutte se déroule de manière très cordiale et qu’aucun des deux enquêteurs n’est tourné en ridicule.



Car, même quand Chabosseau a tort, il a un peu raison et quand il a raison, il a tout de même un peu tort. Mais on ne peut lui jeter la pierre ni le couvrir de ridicule tant tout un chacun aurait pensé comme lui.



Alors, certes, on pourra avancer que l’intrigue est un peu datée et elle l’est à coup sûr puisqu’elle date de presque 90 ans. Pour autant, il faut bien reconnaître à Maurice Renard qu’il développe un récit intelligent, rythmé, aux multiples rebondissements et durant lequel, jamais, on ne devine avec certitude l’identité du coupable.



Grâce à une belle plume, des personnages qui se situent à parfaite distance de l’originalité et de la caricature, de multiples rebondissements, un peu d’humour, et un coupable qui conserve son anonymat jusqu’au bout, Maurice Renard nous livre là un excellent roman policier qui n’a qu’un défaut, que son personnage central (Francis Perlot) n’ait jamais été réutilisé par la suite.



Au final, un excellent roman policier aux multiples rebondissements et qui met en scène un héros à la fois original et intéressant.
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Le Papillon de la mort

Les textes de Maurice Renard (1875-1939), abordent des thèmes relativement classiques de la littérature fantastique, la Mort personnifiée, les immortels, les objets maudits, etc..



Mais l'auteur de "Docteur Lerne, sous-dieu" et "Les mains d'Orlac", avait sa propre approche du genre, y mêlant parfois des traits d'humour (comme dans le roman "Le péril bleu") ou des références à peine masquée à la sexualité, chose assez audacieuse pour son temps.



Paru en 1985, dans la mythique collection "noire" des éditions Néo, et préfacée par Stéphane Bourgoin (période "pré-mytho" !) ce recueil donne une bonne idée du talent de Maurice Renard.
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Le Papillon de la mort

Une belle sélection de différents recueils et époques, démontrant le talent de nouvelliste de Maurice Renard. Dans ses textes les plus courts, il fait preuve d'une remarquable économie de moyen et parvient à des effets sidérants, sur un ton souvent mordant et ironique, rappelant ainsi le maître Maupassant. Les nouvelles plus longues offrent de riches descriptions et des atmosphères envoûtantes, comme l'âge d'or de la République génoise ("Le lapidaire") ou la beauté des paysages montagneux ("la rumeur dans la montagne"). Maurice Renard se moque des genres et les transgresse continuellement. Il passe du conte cruel au fantastique, du policier au récit historique, bifurque sans crier gare vers l'anticipation ou le merveilleux scientifique, dont il est l'un des fondateurs. Tous les ingrédients se valent, pourvu de charmer le lecteur, pourvu de l'horrifier ensuite. L'auteur n'a de cesse de divertir et de surprendre à l'aide de mystères extravagants. Dans un même conte, l'hypnose côtoie une horreur sans nom ("le rendez-vous"). Pareillement, la science et ses aspects les moins reluisants organisent l'escroquerie ("la grenouille"). Au-delà de ses romans les plus connus, comme le péril bleu, voici un auteur dont on a pas fini de redécouvrir l'œuvre considérable.
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Le péril bleu

Bien qu'un siècle depuis sa rédaction s'est écoulé, la magie du Péril Bleu opère toujours. On aurait pu croire que le livre soit démodé, mais il n'en est rien.



Commençant sur un fait divers, l'histoire glisse peu à peu vers l'inconnu des hommes de l'époque. Maurice Renard alterne les genres au fil des chapitres : enquête, fantastique, science fiction, sans jamais perdre le lecteur.



Qu'est-ce que le Péril Bleu ? je vous invite à lire ce classique oublié de la science-fiction française.
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Le péril bleu

Entre comédie, quand il prend à contre pied les méthodes de Sherlock Holmes, et tragédie, avec les nombreuses disparitions humaines, ce roman reste un ouvrage dur dans le fond, qui donne une bonne claque à l’orgueil des humains.

Le ton est d’abord bon enfant, même après les premières disparitions. Il vire ensuite au sordide quand il se met à pleuvoir des morceaux de corps humains… Un ennemi invisible sème la terreur dans l’Ain en « pêchant » ses victimes sur terre, dans les airs, et leur fait subir des horreurs. En fait, des horreurs pas pires que celles que les humains font subir aux autres êtres vivants de la planète, au nom de la science !

Plus de cent ans après sa publication, ce roman est dépassé en ce qui concerne les détails techniques et scientifiques, mais impérissable en ce qui concerne la description des sentiments dominateurs de la race humaine. Il est bon de la remettre à sa vrai place de temps en temps. Avec ses araignées invisibles, Maurice Renard, en dénonçant notre égocentrisme et en nous poussant à plus d’humilité, est un précurseur dans le genre.
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Le péril bleu

Ce roman de science-fiction vieux d’un siècle est toujours d’actualité. Même si certaines descriptions et situations sont typiques de la Belle Époque, l’auteur a su présenter une trame globalement intemporelle. Il y glisse quelques remarques sur notre rapport au règne animal : Comment peut-on s’offusquer qu’une race intelligente qui ne connait rien de la vie à la surface de la Terre pratique la vivisection sur des êtres humains alors nous le faisons bien sur des êtres vivants qui nous sont complétement étrangers telles les créatures des grands fonds marins ?
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le péril bleu

Des aliens non anthropomorphes supérieurs à l'homme dans un roman paru il y a plus de 100 ans.

Un plaidoyer pour le respect du vivant, contre la recherche animal et les zoos humains. Autant dire un propos subversif, à rebrousse poil de l'opinion générale de ce début de 20ème siècle

A redécouvrir d'urgence.



Dans la région du Bugey, juste à côté du Grand Colombier près de la Suisse, des événements étranges font leurs apparitions. Mais ces farces deviennent de plus en plus étranges, des fruits et légumes, en passant par quelques jardinières et girouettes, des outils, des aiguilles d'horloge, des animaux de la basse cour et de la ferme se mettent à disparaitre. Jusqu'au jour où c'est une femme qui se volatilise.

Les mois passent, les disparitions sont regardés de haut depuis la Capitale : les faits divers mystérieux ne sont pas pris très au sérieux par les autorités. Paris est bien loin du Bugey et du Grand-Colombier. Le mystère s'épaissit et les hypothèses sur les fauteurs de troubles flottent entre étrangers, lutins ou complot.Et la grogne contre les gens de la Capitale prend de l'ampleur.



Roman composé d'un récit entrecoupé de pièces diverses (extrait de journal, lettres, ...) découpé en deux parties égales, l'une sur l'installation du lieu, des protagonistes et de l'étrange, l'autre sur la révélation, la découverte des sarvants et ses tentatives de compréhension.

Un début un peu longuet mais remplie d'humour et de satire qui tient surtout dans le personnage de Tiburce, un adepte du sherlockisme. Sa "perspicacité" est le ressort comique du roman qui n'oublie pas non plus de croquer les relations entre Paris et sa province.

Nous baignons ici dans l'étrange, le fantastique. Toutes ces disparitions ne sont-ils pas le fait des sarvants (la dénomination des lutins dans la campagne du Bugey) ? Mais le grand astronome Le Tellier dont certains membres de sa famille ont disparus va faire une découverte capitale : le fameux péril bleu. L'histoire qui débutait par le folklore rurale finit par sonder les profondeurs de l'espace. Ces deux parties se répondent : le plus petit événement trouve sa justification. Les explications scientifiques du phénomène sont réalistes pour l'époque de parution et ne manquent pas de justesse à mon sens. Son hypothèse extra terrestre et le pourquoi des enlèvements est tout à fait logique et nous questionne sur nos actes en tant qu'homme : vivisection, recherche animale et zoo humain.

La nature humaine en prend aussi pour son grade, Maurice Renard analyse assez finement les ressorts politiques et les mouvements d'opinion.

La fin est un peu trop heureuse à mon goût et manque de crédibilité. Mais qui sait si cette histoire ne s'est pas réellement déroulé ?



Un très bon texte, l'auteur ayant le sens du suspense. Les thématiques abordées sont très diverses et s'emboitent à merveille. Le roman est parsemé de quelques notes de l'auteur qui participent pleinement à l'immersion dans un récit réaliste. L'auteur nous rappelle que la science doit être au service de l'homme, de la compréhension de l'autre et garder une éthique dans sa recherche. Quand à la supériorité supposé de l'Homme, l'auteur nous replace dans l'immensité de l'espace, de quoi rester humble.

Les extraterrestres m'ont fait penser à ceux du roman Les derniers jours du paradis, le monde découvert m'a lui fait penser à Omale. Un précurseur ce Renard ! Même si le "monde" des aliens fait un peu rire en 2017, les aliens sont quand à eux très novateur, des auteurs actuels pourraient même en prendre de la graine.



Nul doute que je recroiserai le chemin de l'auteur, bien que nombres de ces textes ne soient pas disponible en ligne.
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Le péril bleu

Je remercie les éditions ArchiPoche pour l’envoi du Roman « Le Péril bleu » de Maurice Renard dans le cadre de l’opération masse critique de septembre 2021.



Nous voici devant un roman d’un des pères de la science-fiction, écrit il y a plus de 100 ans. Ce fut un vrai plaisir de parcourir cet ouvrage avec son écriture riche et fournie de l’époque.



Le théâtre des évènements se situe en France, dans l’Ain et plus particulièrement dans le Bugey, entre Belley et Seyssel.



Notre personnage principal est l’illustre astronome Le Tellier. Il exerce à Paris, mais ayant eu vent d’évènements étranges, il revient sur sa terre natale, au château de Mirastrel au cœur du Bugey.



Evènements des plus bizarres : des disparitions mystérieuses se produisent : tout d’abord des choses, puis des outils, des végétaux, des animaux et maintenant des humains. Pas de trace, pas d’indice, rien. Monsieur Le Tellier est touché en plein cœur lorsque c’est 3 personnes de sa famille dont sa fille elle-même qui disparaissent à leur tour.



L’enquête piétine et bien vite, on accuse les sarvants d’être à l’origine de tout cela. Les sarvants, mot tiré du folklore local, êtres probablement extra-terrestres, utiliseraient la voie des airs pour exercer leurs méfaits : un ballon ? un dirigeable ? Toutes les hypothèses vont bon train. Mais, Monsieur Le Tellier s’est saisi de l’enquête et la met en œuvre scrupuleusement.



Maurice Renard nous décrit les étapes de son enquête avec subtilité et patiente, une première partie où il raconte les évènements et une deuxième partie qui dévoile petit à petit la nature du mystère.



A noter, une pointe d’humour avec la présence d’un personnage truculent Tiburce, adepte de Sherlock Holmes.



Ce roman dénonce les expérimentations sur le vivant, les parcs animaliers de toute sorte, etc. des sujets toujours d’actualité à ce jour.

La nature des sarvants est extrêmement surprenante et tout à fait moderne. Les réactions populaires et politiciennes sont décrites avec finesse.

Jusqu’à une fin extrêmement bien jouée, où tout s’imbrique où tout se démêle.



J’ai eu un vrai plaisir à découvrir cet ouvrage, je vous le recommande chaudement.

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Le péril bleu

J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre qui commence avec des évènements qu'on classerait facilement entre la farce de carabins et le vandalisme pur et simple, et qui vont se révéler bien différents. La construction est solide, les personnages savoureux, il y a de l'humour et des coups de griffe, une réflexion sur notre propension à "collectionner" le vivant fort bien amenée. Le roman, écrit en 1912, est tombé dans le domaine public et se trouve facilement et gratuitement en numérique, ne vous en privez pas !
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Le péril bleu

Un grand merci à Babelio et aux éditions Archipoche pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération masse critique de la rentrée, sans qui je n’aurais sans doute jamais eu l’occasion de lire Maurice Renard puisque je n’avais pas entendu parler de cet auteur auparavant !



Publié en 1911, ce roman semble assez peu lu de nos jours et pourtant, les sujets qu’il aborde sont tout à fait actuels et n’ont depuis jamais cessé d’être traités en littérature, sous différentes formes.



L’histoire commence à la manière d’une simple enquête dans la campagne montagneuse, lorsque des pillages divers et variés surviennent dans plusieurs villages. En toute logique, chacun cherche à débusquer les coupables de ces vols absurdes afin de mettre fin à cette farce grotesque. Peu à peu, un climat étrange, de méfiance va s’installer chez les habitants alors que les choses dérobées sont toujours plus nombreuses et que l'affaire reste irrésolue. Irrésolu, cela ne peut rester ainsi pour nos personnages qui vont sans relâche chercher à comprendre ce qu’ils ne parviennent ni à voir ni à expliquer, d’autant plus quand les objets volés laissent place à des êtres vivants qui se font vraisemblablement enlever.



Tout ce petit monde bourgeois s’affaire, chacun y va de sa théorie de la plus terre-à-terre à la plus abracadabrante, du scientifique très investi au petit enquêteur improvisé. Maurice Renard traite ses personnages avec beaucoup d’ironie, non sans un certain humour qui m’a quelque peu rappelée la manière satirique donc Barjavel fait preuve vis-à-vis de l’humain dans ses oeuvres.

Les disparitions se poursuivent, s'accélèrent, la terreur se répand. De l’enquête, on glisse progressivement vers une autre dimension : Quel Homme est capable de ces actes ? Si on ne parle pas d’Homme, alors de qui ? De quoi ? Pourquoi ? Comment ? Faut-il y chercher une explication rationnelle, scientifique, spirituelle ?



Si la première moitié de l’intrigue a pour moi un peu trop trainé en longueur et m’a lassée sur la fin (j’avais hâte que l’histoire avance), la seconde moitié accélère significativement la résolution du mystère et nous offre des perspectives très intéressantes (dont je ne donnerai pas les détails pour ne pas en gâcher le plaisir !), jusqu'à un dénouement passionnant. Les réponses qui nous sont données sont assez fascinantes et n’ont selon moi pas pris une ride, car intemporelles et empreintes d’une certaine poésie. La touche d’humour est aussi présente jusqu’au bout et contribue à nous faire sourire.



Ce livre a plus de cent ans et pourtant, il me semble avant-gardiste tant la thématique de la peur de l’inconnu, de l’invisible, de la présence des « autres » nous parle toujours, avec ici un vrai charme désuet lié justement à sa date de parution. Certains concepts sont même vraiment surprenants et modernes pour l’époque, originaux et symboliques à la fois, j’ai totalement oublié au fil de ma lecture que ce livre n’était pas plus récent.



En resurgissant tant de temps après, Maurice Renard nous rappelle que la question de notre place dans l’univers nous fascine autant qu’elle nous effraie, et cela depuis toujours. L’auteur nous dit d’ailleurs: « Regardez. Puis réfléchissez. Puis rêvez. Cela n’est pas impossible ». Cette phrase résume à mon sens parfaitement bien ce roman !
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Le péril bleu

J'ai lu ce roman à l'époque où la collection Marabout poche avait un remarquable catalogue SF et fantastique. De Maurice Renard, je connaissais Les mains d'Orlac (il me semble qu'un film a été tiré de cette œuvre) et l'excellente nouvelle fantastique : "Le brouillard du 26 octobre". Mais "Le Péril bleu" est sans doute la réussite majeure de cet écrivain. Je goûte d'autant plus ce récit que j'habite près du Grand Colombier et que nous avons sans doute échappé, mes proches et moi-même, à un piège tendu par les Sarvants pour nous capturer. Cela doit remonter aux années 80. Passionné de cerf-volant, j'avais emmené ma femme et mes trois enfants au sommet du Grand Colombier pour essayer le dernier modèle que j'avais fabriqué. L'orage menaçait et un vent violent rabattit à chaque fois mon cerf volant vers le sol. Les premières gouttes commençaient à tomber. Nous redescendîmes jusqu' à ma voiture garée 100mètres plus bas. Stupeur: impossible d'entrer dans le véhicule. Les taquets de porte de ma vieille Kadett étaient abaissés et le trousseau de clefs oublié à l'intérieur. Pourtant j'étais sûr d'avoir laissé la voiture ouverte! Pas le moindre refuge, personne à l'horizon et le plus proche village à 15 km. Heureusement, je connaissais la série Mac Gyver. Je cassai mon antenne radio, formai un crochet au bout, et en forçant sur le caoutchouc de la portière, je réussis après plusieurs tentatives à soulever le taquet. Nous rentrâmes précipitamment dans la voiture. A la lueur d'un éclair, je crus apercevoir une forme bizarre se perdre dans les nuages.

Nous regagnâmes Culoz où des chocolats chauds nous permirent de nous remettre de nos émotions.
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Le péril bleu

Maurice Renard (1875-1939), n'est, je le crains, plus beaucoup lu. C'est bien dommage, car il fut l'un des pionniers du fantastique et de la science-fiction "à la française". Dans" le péril bleu" (1910), une série de disparitions mystérieuses, trouvera son explication de la plus étrange des manières; des extraterrestres invisibles, enlèvent des être humains pour les étudier et tenter des expériences sur eux. Non dénué d'humour (la parodie des méthodes de Sherlock Holmes) ce roman a certes un peu vieillit, mais cela participe de son charme rétro. PS: Une adaptation télévisée de Jean-Christophe Averty existe.
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Le péril bleu

Avoir dès 1912, décrit des enlèvements d'origine extraterrestre, en avoir supposé le mode opératoire et la finalité fut déjà remarquable. Mais le roman de Maurice Renard n'est surtout pas que cela.

Bien sûr, tous évoquèrent à son propos la fantaisie, la description mystérieuse et policière de ces disparitions, la satire de Conan Doyle… Mais le roman est remarquable aussi de par l'analyse des réactions de l'espèce humaine face à un mystère qui la dépasse.

Loin de la « naïveté » dont on l'accuse, le livre fait preuve d'une étonnante lucidité sur ce que serait notre attitude si nous devions constater la supériorité d'envahisseurs éventuels.

Aujourd'hui, un français Christel Seval, ex-analyste pour le ministère de la Défense n'a fait que reprendre en plusieurs livres touffus, l'étude fine du Péril Bleu.

Le livre de Maurice Renard étonne également par la justesse de ces appréciations sur nos prétentions en matière scientifique et dénonce la vanité de notre conception d'un univers dont la maîtrise supposée ne s'arrête qu'au visible.

Ce constat reste parfaitement exacte lui aussi. le monde des esprits, les présences extraterrestres, angéliques ou maléfiques restent moqués avec mépris par la grande majorité de nos contemporains qui feignent d'en ignorer les plus évidentes manifestations, incapables de les expliquer.



Renard prévient encore : sommes nous au moins sûrs d'être nos propres maîtres ? Ce parasitisme de l'invisible sur le visible ne commande-t-il pas nos volontés prétentieuses ?



Un téléfilm inspiré du roman et réalisé par le poétique Jean-Christophe Averty est séquestré par l'INA. Il n'est donc visible que par ceux qui en paieront la diffusion privée. Seules quelques rares chaînes du Maghreb le programme encore.
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