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Citations de Maurizio Serra (34)


le Duce est désormais convaincu que Hitler ne s’arrêtera pas là, malgré ses promesses : un menteur sait reconnaître d’instinct un autre menteur.
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L’histoire perd le droit de juger si elle ignore la faculté de comprendre
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Le dandy décadent, un pied dans le fascisme, l’autre dans le mysticisme ; le surréaliste converti au communisme et revenu au libertinage de sa jeunesse ; le d’annunzien-révolutionnaire-gaulliste : chacun à son tour fut ami, rival, personnage, miroir déformant des deux autres. Ensemble et séparément, ils ont joué la musique polyphonique des idéologies du XXe siècle français et européen ; ils nous ont laissé sans doute plus de questions que de réponses, cherchant dans l’écriture une compensation à la mort, à la tragédie de l’histoire et à l’échec de la révolution.
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Malgré les milliers de documents disponibles, surtout depuis la fin de la glaciation gaullienne, les Français acceptent et assument la réalité de l'Occupation plus difficilement que les autres peuples du continent qui ont subi le même sort : ce n'est pas seulement leur conscience mais leur imaginaire collectif qui s'y refuse. Si jadis on taisait avec embarras ce que l'on avait vu, maintenant on parle avec volubilité de ce que l'on n'a pas vécu, sans se demander ce que pères et mères éprouvaient réellement alors.
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C’est évidemment Hitler qui reste au centre des préoccupations britanniques. Depuis trois ans, Londres lui a tout accordé, comme à un enfant gâté aux précoces instincts de délinquant, qui menacerait ses parents soumis en se montrant un peu plus dangereux chaque jour qui passe. Le moment n’est-il pas venu de lui montrer qui commande à la maison et de lui infliger une correction mémorable ? La malencontreuse mission diplomatique de Ribbentrop à la cour de St. James’s prouve que, si un ambassadeur peut arriver à servir une bonne cause, il réussira certainement à en aggraver une mauvaise, lorsqu’il y emploie toutes ses forces.
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Le Mussolini de 1919-1922 avait brandi la menace de la guerre civile pour prendre « légalement » les rênes du pouvoir. C’était maintenant l’inverse : la guerre civile déferlait sur son pré carré et lui ôtait tout semblant de légitimité.
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Le fascisme n’est pas né pour réagir à une fragilisation de la société italienne en 1918-1919, comme il l’a prétendu ; mais au contraire pour l’élargir et l’exploiter à fond. Ce point est capital : il dévoile le levier qui permettra à Mussolini d’accéder au pouvoir et qui le destinera à le perdre vingt ans plus tard, au moment où ses concitoyens se réveilleront – sous le choc d’une guerre perdue – de l’irréalité dans laquelle l’illusionniste les avait plongés.
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Notre clan, installé au centre du pays, avait dû s’associer par des liens habilement tissés, en proportions soigneusement établies, à la puissante peuplade côtière des Zeughides au sud et à celle montagnarde, non moins redoutable, des Lakhbadiens au nord : alliances indispensables pour conserver un semblant de stabilité et de paix à notre inquiète patrie.
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Cependant, les institutions passent ; l’existence d’une nation est heureusement plus forte, plus ancienne, plus flexible, gravée dans le sang, la culture et la vitalité de son peuple. Elle demeure.
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Quel rôle vient jouer Curzio dans cette histoire ignoble ? Pas beau, pas beau du tout. D'abord par ses amitiés : il connaît bien Dumini, dit "Dumini, neuf homicides", ou encore "le sicaire du Duce", même s'il affirme le contraire. Il a même été son parrain dans un duel ! C'est un grand gaillard balafré aux épaules chaloupeuses, les yeux petits, très clairs et très cruels de tueur, de mère anglaise, né et formé aux Etats-Unis, qui s'est découvert une vocation nationale pendant la guerre pour devenir tout de suite après l'un des plus féroces organisateurs des bandes noires. Curzio et lui viennent du même réservoir de l'extrémisme florentin, où ils se sont rencontrés. Certes, il est difficile de ne pas côtoyer Dumini si on dirige les syndicats fascistes de Florence, mais de là à se lier avec lui, il y a loin. Or, Malaparte ne se limite pas à se déclarer attiré par le sang, depuis le jour de son enfance où "je me coupai profondément la main et la vue de mon sang me causa une frayeur mêlée d'étonnement et de bonheur" (Sang et autres nouvelles, traduction de René Novella, Denoël, 1959. Nouvelle édition, préface, bibliographie et chronologie par Alain Sarrabayrouse, Paris, Editions du Rocher- GF Flammarion, 1989) ; il est indéniablement attiré par les hommes de main, ou pire. Un autre personnage de ce genre, que nous rencontrerons plus tard, sera Arconovaldo Bonaccorsi, "le boucher des Baléares" pendant la guerre d'Espagne. La tendance navrante de certains intellectuels en quête de virilité à s'acoquiner avec la pègre est connue. Drieu, qui souffrait de cette attirance, en a donné une interprétation presque psychanalytique dans Les chiens de paille et Journal d'un délicat. Mais on comprend mal ce qui pouvait jouer dans le cas d'un homme équilibré, indifférent au vice et qui avait déjà suffisamment prouvé sa force physique et morale dans la Grande Guerre, comme Curzio.
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Il voulait écrire de sa main tremblante sur une feuille de cahier "Malaparte n'est pas mort" et signer en grand. Il n'en eu pas le temps.
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Le baisser de rideau aurait lieu à minuit, le premier jour du mois suivant, il pourrait le suivre en direct sur le bulletin électronique du ministère. À 23 h 59, il serait encore le numéro 4 dans le grade des ambassadeurs, à 24 h 01, il n’existerait plus. Ne figure pas. Modifiez la recherche. Homicide sans traces de la technologie ! Jadis, on aurait biffé (avec joie ?) son nom sur un annuaire papier, qu’on aurait dû néanmoins conserver pendant toute l’année, jusqu’à la publication du suivant : sa disparition eût été plus lente et cérémonieuse, maintenant il suffisait d’un mot de passe. Il se voyait déjà villégiaturant à côté d’anciens collègues, qui en chaise longue, un plaid sur les genoux, mâchouilleraient d’anciens griefs, ressasseraient pendant des heures leurs entretiens de cinq minutes avec Gorbatchev ou leur poignée de main avec Castro, lui conseilleraient les mots croisés pour garder l’esprit alerte, ou compareraient à voix basse les mérites du Viagra et du Cialis, sans oublier le ginseng coréen qui fait des miracles.
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L’extrême sensibilité me vient peut-être du côté maternel, alors que les hommes de ma famille ont toujours été forts comme des bœufs et, dans les dernières générations, aussi intelligents qu’eux.
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De la saison démocratique du pays, la meilleure malgré tout de son histoire millénaire, il reste encore quelques timbres-poste prisés par les philatélistes, à défaut d’institutions plus solides.
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