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Critiques de Maya Angelou (194)
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Un billet d’avion pour l’Afrique

Quelle vie! mais quelle vie ! Élevée par sa grand mère, en Arkansas où les lois Jim Crow et le KKK sévissent toujours, poète, chanteuse, amie de l.intelligentsia noire américaine, actrice, écrivain et activiste aux côtés de Martin Luther King , elle décide en 1963, de partir au Ghana.

Les Noirs Américains et les Africains n’ont pas la même histoire, les premiers ayant été vendus par les seconds il y a des siècles. D’ou Incompréhension, envie des seconds qui sont évidemment plus pauvres, douleur séculaire des premiers, ravivée quand elle visite Cape Coast, le lieu où les vendus par frères ou pères étaient parqués avant d’embarquer .

Maya Angelou se sent happée par le passé douloureux :

« Ils ne pleuraient pas, ne criaient pas, ne hurlaient pas. Aucun gémissement ne montait de leurs bouches. Ils vivaient dans un territoire muet, morts aux sensations, aux récriminations. Vendus par des sœurs, volés par des frères, achetés par des étrangers, asservis par des cupides, trahis par l’histoire , ils étaient légion. »

Cependant, même si elle se heurte , comme ses compagnons qui avaient voulu rejoindre Kwame Nkrumah, à l indifférence des Ghanéens, elle est tout de même reconnue par des descendants d’enfants qui avaient assisté au siège de leur village.

Elle ne cherchait pas ses origines en partant au Ghana, il est probable qu’elle les trouve, et sans devoir incriminer les survivants, puisque ce sont des enfants.

Très beau récit où Maya Angelou raconte plus son analyse sur la difficulté de vouloir s’intégrer ,ses illusions déçues sur l’Afrique, son rapport avec Malcolm X devenu plus conciliant et islamiste, lors de sa visite à Accra, que sur sa propre vie, dont elle souligne quelques bribes parfois.
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Maya Angelou née Marguerite Johnson est un écrivain américain native du Missouri .

Dans ce récit autobiographique, précieux témoignage ,considéré aujourd'hui comme un classique de la littérature américaine , elle raconte et met en scène son parcours, sa petite enfance jusqu'à l'âge de dix- sept ans .

A l'âge de trois ans, avec son frére Bailey, elle quitte ses parents et la Californie, pour rejoindre sa grand- mère dite "Momma", une femme forte du sud , dans ce milieu conservateur et raciste respectée de tous , sévére mais juste, qui gère un magasin général de marchandises avec l'oncle Billy .

A 7 ans , elle va vivre avec sa mère, belle , cultivée, indépendante , sûre d'elle et son compagnon, elle ne peut empêcher le viol de sa fille à huit ans .

Elle rejoindra ensuite sa grand- mère à Stamps qui l'élévera .

Elle se construit grâce à sa Momma qui la protégera malgré le lourd fardeau de la ségrégation, les douleurs, l'incompréhension , les épreuves !

Elle nous conte sous forme d'anecdotes ,les moments de tendresse et d'émotions , ses expériences de vie,ses espaces de douleur et de solitude , ne comprend pas la "Haine " des Blancs , son oncle lui explique "Ils ne nous connaissent pas du tout ....... , ils ont peur ".

Surtout , grâce à madame Flowers, qui l'incite à lire le plus possible à voix haute , le plus qu'elle peut , "les mots signifient plus que ce qui est écrit" ..."..il leur faut la voix humaine pout leur infuser des nuances profondes "

Sa mère lui insuffle de la force :"La vie te donnera exactement ce que tu y apporteras . Mets-tout

ton cœur dans ce que tu fais, prie et attends ." L'auteur ne se résigne pas .Elle avance et lutte , ne se laisse jamais aller, apprend à conduire, devient receveuse avec une machine à tickets dans le tramway à San Francisco , se cultive , lit , milite .......décidée à devenir écrivaine mais ne le sait pas encore .........

C'est un livre objectif , l'écriture est fluide, lucide, sincére, fine et pertinente, être une jeune femme noire au début des années trente dans le sud des Etats - Unis ,est tout sauf facile .

C'est un magnifique témoignage , le début du parcours hors du commun , celui d'un écrivain et d'une militante, dénué de toute complaisance , lumineux , digne , maîtrisé, qui explore les thèmes de l'identité , du racisme anti -noir , de la résilience , de l'apprentissage du langage et de la littérature .

La première de couverture est trés belle , ce n'est que mon avis , bien sûr !

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Rassemblez-vous en mon nom

Dans la riche bibliographie de Maya Angelou, Rassemblez-vous en mon Nom est communément considéré comme le deuxième tome de sa fabuleuse autobiographie puisqu'il prend place directement à la suite de Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage.

Retraçant deux ans de son histoire mouvementée (de ses 19 à ses 21 ans) Maya nous raconte cette fois non pas la vie dans le Sud des États-Unis comme elle l'avait fait avec l'Oiseau mais celle qu'elle mène à San Francisco lors de son entrée dans l'âge adulte, mère d'un petit garçon à qui elle essaye par tous les moyens de façonner un destin différent du sien (si elle savait !). Pas que sa vie soit si abominable mais Maya Angelou en quête éperdue d'amour se laisse souvent séduire et berner par des hommes qui ne mettent pas des lustres à entrevoir cette soif jamais étanchée de reconnaissance et d'affection et n'hésitent jamais à en tirer profit.

Sa sincérité et les sentiments démesurés qu'elle porte à ces hommes la jettent à corps perdu dans des relations où elle fait siens les besoins de ses amants respectifs et entre le recel de vêtements volés et l'offrande de son corps dans un bordel louche pour éponger les dettes d'un bonhomme marié qu'elle s'imagine fou d'elle, rien ne l'arrête.



Crédule, Maya ? Quelque fois oui mais sa fidélité et sa sensibilité à fleur de peau semblent incapables de concevoir la perfidie et la malveillance et finalement, tant mieux.

Oui, tant mieux pour nous car de toutes ces expériences souvent désastreuses, elle tire grâce à l'humour et l'intelligence qui la caractérisent si bien un nouvel opus de sa vie houleuse de femme africaine-américaine appréhendée avec authenticité et courage.



De son style reconnaissable entre tous, Rassemblez-vous en mon Nom ne déroge talentueusement pas à ce à quoi cette immense figure de la littérature américaine nous a habitué. Avoir un Maya Angelou entre les mains c'est la promesse jamais déçue d'un rendez-vous littéraire remarquable.

Quelle femme elle fut et quelle inspiration elle demeure !

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Lady B

Lady B met au monde Bailey et deux ans plus tard, Maya, mais bientôt son mari et elle se séparent, et les enfants sont confiés à leur grand-mère paternelle, jusqu'à leur adolescence, où la vieille dame estime qu'il est temps pour ses petits-enfants de rejoindre leur mère.



C'est pour Maya une rencontre décisive avec celle qui l'aimera, lui donnera le goût et la liberté pour entreprendre les choses les plus audacieuses. Mère très jeune, brièvement mariée à un grec ombrageux, danseuse érotique dans un club, chanteuse de folk dans un autre, membre de la troupe d'une comédie musicale, compagne d'un combattant sud-africain pour la liberté, écrivain, professeure... Maya franchit les étapes de sa vie toujours soutenue par une mère pour qui rien n'est impossible pourvu qu'on le veuille.



Avec ses difficultés et ses joies, une vie bien remplie, riche de rencontres et d'expériences déterminantes qui conduisent la pugnace et talentueuse Maya à la célébrité. Pour ça, pour son soutien et son amour indéfectibles, elle remercie sa mère, une femme exceptionnelle à qui elle rend ici, avec une verve enchanteresse, un émouvant hommage.
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Rassemblez-vous en mon nom

La seconde guerre mondiale, vient de s’achever, les héros sont rentrés au Pays, Blancs et Noirs ont participé à la libération des camps nazis alors on espère que le racisme a fait long feu… En fait, ce n’est pas si simple, les usines d’armement ferment, les ouvriers sont plus en moins renvoyés vers leur sud natal, certains préfèrent rester.



Leur intellect élargi ne pourrait plus jamais se réadapter à ces étroits confins. Ils étaient libres, ou du moins plus poches de la liberté que jamais auparavant, et ils refusèrent de repartir.



Maya nous raconte une période de sa vie de ses dix-neuf à ses vingt et un ans pour être précise. Elle est mère d’un petit garçon, âgé de quelques mois, dont le père n’a fait que passer dans sa courte vie. Il faut travailler, alors elle va enchaîner les boulots difficiles : serveuse, cuisinière, avec un petit passage par la danse… son frère Bailey qui travaille aux chemins de fer américain, est présent par intermittence. Elle a gardé des liens avec sa grand-mère, sa mère et son beau-père mais ils sont plus ou moins harmonieux. Elle a bien compris qu’elle en pouvait que se débrouiller seule.



Côté amour, ce n’est pas la joie non plus, elle a le chic pour rencontre des hommes qui ne peuvent que la faire souffrir : Curly, un homme qui est, en fait, fiancé avec une autre, un danseur de claquettes, amant doué mais qui reste amoureux de son ex-femme, droguée, un gigolo…



Maya est intelligente, lit beaucoup, fascinée par les auteurs russes, elle dévore Dostoïevski dont l’univers lui semble tellement proche du sien puis s’attaque à Gorki, Tchekhov Tourgueniev qui deviennent ses compagnons sous le soleil californien. Elle est souvent obligée de partir, revenir au Sud après le séjour californien, par exemple, est une sorte de régression sociale dont ses anciens amis se moquent ouvertement…



Malgré sa force de caractère et sa combattivité, elle a l’art de se mettre en danger, de se retrouver dans des situations compliquées, voire dégradantes, car elle espère toujours rencontrer le grand amour, mais elle est encore jeune, ceci explique cela…



A ma grande honte, je ne connaissais pas Maya Angelou, son talent, sa notoriété et en lisant cette autobiographie centrée sur 3 années de sa vie, j’ai beaucoup apprécié son écriture, sa personnalité qui commence à poindre dans cette fin d’adolescence ou début d’âge adulte, comme on préfère, et j’ai une furieuse envie de la découvrir davantage, dont notamment son précédent livre, autobiographique également : « Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage ».



Christine Taubira la décrit ainsi :



« Maya Angelou, c’est du feu. Un feu d’indicible joie, qui anéantit l’adversité et embrase la combattivité. Un feu qui éclaire, m’éclaire encore. »



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Notabilia qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure brillante.



#Rassemblezvousenmonnom #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Tant que je serai noire

Si elle a fréquenté les grands leaders de la cause noire, Malcom X et Martin Luther King, dont elle a dressé un portrait pas toujours conforme aux idées répandues, et que son engagement dans la vie artistique, en tant qu'écrivain et actrice, lui a fait rencontrer des figures emblématiques de la scène newyorkaise, comme Billie Holiday ou James Baldwin, Maya Angelou est restée elle-même, fidèle à ses exigences de liberté et à ses convictions, toujours tournée vers la défense des droits des Noirs, une lutte commencée dans les années 60 aux Etats-Unis qui la mènera loin de chez elle, jusqu'en Egypte et en Afrique.



Tant que je serai noire est le témoignage, intime et passionnant, d'une époque essentielle pour la liberté des Noirs, un combat pour l'égalité de leurs droits qui n'est pas fini aujourd'hui, rapporté par une femme qui, quant à elle, aura toujours su rester libre.



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Rassemblez-vous en mon nom

Sacrée découverte que cette autobiographie de Maya Angelou. Quelle vitalité, quelle joie de vivre ! Un personnage de roman à elle toute seule !

Tout n’est pas rose dans la vie de notre héroïne, elle n’a même pas vingt ans, est mère célibataire d’un petit garçon, doit trouver du travail pour subvenir à leurs besoins mais nous sommes toujours confronté à la ségrégation qui ne lui permet pas d’espérer grand-chose, juste de rêver.

Si les femmes de sa famille sont coriaces et lui apporte leurs conseils pas toujours bien éclairés, cette dernière vit sa vie au gré de ses fantaisies à San Francisco et aussi dans le sud des États-Unis même si le racisme fait parti de ce livre par certains passages, ce n’est pas le thème principal.

Nous découvrons la vie d’une jeune femme spontanée, impulsive, confiante, soupe au lait, qui prend vite la mouche mais ce caractère a ses revers. Bien souvent elle dépassera les limites sans penser aux conséquences, son bon cœur et sa naïveté lui apporteront bien des déboires.

D’un autre côté, elle est incroyablement cultivée et j’ai apprécié ses réflexions. J’aime aussi beaucoup cette honnêteté à propos de sa vie, tout est dit : drogue, prostitution, arnaques… Mais j’ai adoré cette franchise et je me suis bien « amusée ».

Rassemblez-vous en mon nom est un énorme coup de cœur pour l’auteure qui n’est pas sans me rappeler Jesmyn Ward.

Je tiens à remercier les éditions Notabilia pour leur confiance.

#Rassemblez-vous en mon nom #NetGalleyFrance

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Et pourtant je m'élève

J'ai beau essayer de poursuivre mon initiation tardive à la poésie, ça ne passe pas toujours. Comme avec Et pourtant je m'élève, de Maya Angelou, traduit par Santiago Artozqui. C'est beau et profond, mais ça ne m'a pas beaucoup parlé alors que j'ai plutôt beaucoup d'admiration pour l'auteure et ses écrits biographiques.



Pas grave, passons. Car c'est l'occasion d'évoquer tout l'intérêt de l'édition bilingue de Seghers et le travail du traducteur qui m'a passionné et questionné tout au long de ma lecture.



Tantôt un oeil à gauche, sur le texte original ; tantôt à droite sur sa version française : les interprétations du traducteur sautent aux yeux, intriguent, voire inquiètent quant aux libertés prises par celui-ci.



Et puis arrive la délivrance et ce grand plaisir de lire la postface du traducteur où Artozqui s'explique sur son travail et ses choix, décortiquant étape après étape le cheminement de sa pensée (de sa méthode ?) et de son lien à l'esprit et à la fidélité du texte pour arriver à sa transcription finale.



Il y parle sémantique, rythme, musicalité, prosodie, tout ce qui fait que « The swing in my waist » deviendra « le swing de mes hanches » plutôt que « le déhanchement », ou que « And the joy in my feet » deviendra « Et la joie dans mes pieds » plutôt que « Et mes pieds si joyeux ».



Tout ce qui fait qu'on préfère parfois délaisser le « joli », au profit des « sens sous-jacents du texte source. »



« Dès lors, une oeuvre littéraire n'est plus uniquement le texte original, simple graine tombée sur un terreau fertile, mais la totalité de l'arbre qu'elle a engendré, et dont les traductions, les adaptations théâtrales, cinématographiques ou autres sont les branches et les feuilles. »



À tous ceux que le travail de traduction intéresse, précipitez-vous !
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Ce livre m'ayant été conseillé par une libraire de La Nuit des Temps, j'ai tout de suite été attirée par ce titre, que je trouve magnifique. Il raconte l'histoire de Maya Angelou, née Marguerite Johnson. Dans cette autobiographie, nous allons suivre l'autrice de sa naissance à ses dix-sept ans, dans l'Amérique des années 30.



À travers ce récit, l'autrice nous parle de son enfance, lorsqu'elle était élevée par Momma, sa grand-mère, avec son frère, Bailey. Ballottée durant quelques temps, elle a vécu de nombreux moments difficiles, et l'un en particulier... Dans le contexte ségrégationniste des années 30, une petite fille noire n'était décidément pas considérée !



Ce récit parle de la difficulté d'être une femme noire aux Etats-Unis il y a quelques décennies (et, bien que le contexte actuel soit plus favorable, le racisme et le sexisme sévissent toujours, dans tous les pays du Monde) avec une écriture simple, accessible - que j'ai trouvée assez détachée vis-à-vis du début du livre, malgré l'emploi de la première personne du singulier.



Cet ouvrage est la première partie de son autobiographie, qui sera suivie par le livre intitulé Tant que je serai noire, qui traine depuis des années dans ma pile à lire et qui devrait théoriquement en sortir bientôt, de fait.



Ayant beaucoup apprécié cette lecture, j'ai envie de poursuivre ma découverte de l'autrice en lisant ces autres livres, que je me procurerais au fur et à mesure. Ce qui m'a poussée à lire ce livre en ce mois de juillet 2019, c'est le Picabo River Book Club et Léa Touch Book, et je remercie cette dernière qui m'a permis de découvrir un peu plus tôt que je le pensais cette autrice phare des Etats-Unis, Maya Angelou.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

JE SAIS POURQUOI CHANTE L'OISEAU EN CAGE

de Maya Angelou



Traduit par Christiane Besse



Le Livre de Poche





* * * * * C O U P D E C O E U R * * * * *



Je ne connaissais pas du tout Maya Angelou jusqu'à ce que #LéaTouchBook mette un de ses livres dans la sélection du poche de l'été sur le #PicaboRiverBookClub... Léa est très jeune (sous-entendu JE suis très vieille par rapport à elle) mais je lui fait entièrement confiance pour me faire découvrir des auteurs importants.



Et après avoir lu JE SAIS POURQUOI CHANTE L'OISEAU EN CAGE, je peux vous dire que j'ai bien raison de faire confiance à Léa car Maya Angelou est une auteure majeure de la littérature nord-américaine ; d'ailleurs, si elle est injustement méconnue en France, ses livres sont au programme des élèves américains.



JE SAIS POURQUOI CHANTE L'OISEAU EN CAGE est une autobiographie de Maya Angelou qui coure de ses 3 ans à ses 17 ans, soit de 1931 à 1945. Si les trois premières années de sa vie comptent peu, son destin bascule lorsque ses parents, sur le point de divorcer et ayant des difficultés à nourrir leurs enfants, décident de confier Maya et son frère à leur grand-mère paternelle qui vit dans l'Arkansas, un état où être d'origine afro-américaine vous exclu de la soi-disant bonne société (exclusivement blanche bien entendu) et où vos meilleures perspectives d'avenir, pour une fille comme Maya, sera de devenir boniche ou cuisinière au service des blancs. Mais il n'y a rien d'impossible pour les âmes exceptionnelles et Maya en a un merveilleux exemple en la personne de sa grand-mère paternelle ; car cette dernière possède et gère non seulement un commerce, mais elle est aussi propriétaire de terrains sur lesquels vivent des blancs...



Je n'en dirai pas plus sauf que Maya Angelou est une FEMME FORMIDABLE ! Et là où certains jeunes français se plaisent, se complaisent et se vautrent dans la victimisation, Maya, elle, n'hésite pas à aller au-devant des obstacles et à faire preuve d'obstination pour les surmonter. Peu importe sa couleur de peau et la ségrégation car elle estime (avec raison) avoir droit à ceux inscrits dans la déclaration d'indépendance des États-Unis et elle ne lâche rien... car à coeur vaillant rien d'impossible !



Ce livre et surtout Maya Angelou sont un énorme coup de coeur pour moi et je vais très vite acheter tous les autres livres disponibles en français.
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Et pourtant je m'élève

« J’ai beau être au bout de la queue des allocs

Ce lieu sans soleil derrière une crête

Me remettre debout reste dans ma tête

Bump d’bump bump d’bump »



Qui est Maya Angelou ? Assurément une femme phénoménale ...



« Les jolies femmes se demandent où se cache mon secret.

Je ne suis pas mignonne, je n’ai pas la taille mannequin

Mais quand je leur explique,

Elles pensent que je mens,

Je dis,

C’est dans l’ampleur de mes bras,

La taille de mes flancs,

L’allant de mes pas,

La moue de mes lèvres.

Je suis une femme

Phénoménalement.

Femme phénoménale,

C’est ce que je suis. »



Maya Angelou est tour à tour écrivaine, chanteuse, scénariste, poète, essayiste, actrice, documentariste, militante, professeure d’université. Une femme phénoménale, je vous dis …



« Les hommes eux-mêmes se sont demandé

Ce qu’ils voient en moi.

Mais ils ont beau essayer

Ils ne peuvent pas toucher

Mon mystère intérieur.

Quand je tente de leur montrer,

Ils ne voient toujours pas.

Je dis,

C’est dans l’arc de mes reins,

L’astre de mon sourire,

La prestance de mes seins,

La grâce de mon style.

Je suis une femme

Phénoménalement.

Femme phénoménale,

C’est ce que je suis. »



Maya Angelou, c’est une artiste totale, active sur les fronts politiques, culturels et artistiques. On lit ses poèmes dans les écoles de l’Amérique, et Michèle Obama elle-même y a puisé force et courage.



« Maintenant vous comprenez bien

Pourquoi je ne courbe pas la tête.

Je ne crie pas, je ne saute pas partout

Et je n’ai pas besoin de parler vraiment fort.

Quand vous me voyez passer

Ça devrait vous emplir de fierté . »



Son histoire est assez extraordinaire : violée à 8 ans elle entre dans le mutisme. Elle se met alors à lire de la poésie, mais son institutrice lui dit que la poésie ça se lit à voix haute, et c’est comme ça qu’elle retrouve la voix, et qu’on ne pourra plus l’arrêter … La musique, le pouvoir des rêves et de l’imaginaire et la littérature vont la sauver la petite fille.

Ses poèmes, écrits dans une langue très simple, sont proches de la musique, par le rythme (c’est très scandé) mais aussi par la langue, une langue empreinte de tristesse et de dérision aussi, très proche du blues … Elle y clame sa détermination à surmonter les épreuves, sa force et la fierté de ses origines. Elle traduit son vécu en un discours politique d’émancipation et d’unité (et c’est vrai que les USA en ont vraiment besoin), comme le très beau « Still I rise », que je vous invite à écouter : https://www.youtube.com/watch?v=JqOqo50LSZ0



Enfin, j’épinglerai aussi les notes très instructives et éclairantes du traducteur Santiago Artozqui, en fin d’ouvrage, qui nous livre une vue sur l’intérieur de son travail et illustre la difficulté d’une traduction la plus fidèle possible non seulement à l’esprit de la poétesse, mais aussi à la musique et au rythme des poèmes. D’ailleurs la traduction est ici tout simplement impeccable, je trouve, ce qui me réconcilie avec la poésie traduite, après ma petite déception avec la traduction des « romancero gitano » de Gabriel Garcia Lorca, chez Points.

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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Côté oiseau qui chante : ce premier tome des mémoires de Maya Angelou couvre son enfance de petite fille noire dans l'Amérique raciste des Années Trente, de sa naissance à ses dix-sept ans. C'est un témoignage précieux sur la ségrégation et les préjugés. Jamais larmoyant malgré les épreuves, ce livre est intéressant et même parfois optimiste.



Côté cage : le problème, c'est que je ne me suis pas vraiment identifiée à la petite fille. La faute peut-être à l'écriture très distancée, ou à la construction du récit par instantanés, avec entre eux des sauts dans le temps et l'espace. Du coup, je n'ai pas eu plus d'émotions qu'en lisant un reportage très riche, mais non moins factuel.



Considéré comme un classique aux Etats-Unis, ce journal de Maya Angelou est même étudié dans les écoles. Il m'a certes intéressée, mais ne m'a pas permis de savoir pourquoi chante l'oiseau en cage...
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Rassemblez-vous en mon nom

Je n’avais pas lu Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage avant d’entamer Rassemblez-vous en mon nom de Maya Angelou, traduit par Christiane Besse. Et commencer les mémoires autobiographiques de cette immense auteure américaine par le deuxième tome – sans le savoir - n’est probablement pas la meilleure façon d’en saisir toute la profondeur ni de recontextualiser ce texte.



Il n’en reste pas moins que cette tranche de vie qui voit Maya faire ses expériences de jeune mère noire et isolée, tentant de trouver sa juste place dans une société qui ne l’attend pas, est un délice. De l’insupportable conservatisme racial de son Arkansas natal où le temps reste figé, à l’attirante Californie où le champ de tous les possibles n’est parfois qu’apparent, Maya nous fait partager les années « entre-deux » qui ont changé le cours de sa vie.



Tour à tour serveuse, cuisinière, apprentie tenancière de bordel, éphémère élève officier dans l’armée, prostituée au grand cœur, Maya espère, tente, fait confiance, est déçue, apprend et forge son destin. Elle cède souvent et naïvement aux rêves que lui promettent les hommes qui croisent sa route, mais capitalise sur ses échecs pour mieux rebondir.



Les grands auteurs classiques américains (Hemingway, Wolfe) et surtout russes (Dostoïevski, Tolstoï ou Gorki) forgent sa culture ; la danse ou la musique aussi, surtout le jazz. Autant d’éléments additionnés qui vont l’emmener progressivement au-delà des limites fixées par la société de l’entre-deux guerres pour les jeunes noires comme elle. Jusqu’au déclic qui va conditionner la suite de sa vie.



Sans modèle parental fiable pour la guider, elle tâtonne pour élever le petit Guy, seulement guidée par le sage adage de sa grand-mère : fais ce que tu veux mais quoi que tu fasses, fais-le bien. Ce livre refermé et désormais appâté, il ne me reste qu’une envie : me précipiter pour découvrir la suite de la vie de cette femme remarquable, icône inspirante de tant de mouvements actuels.
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Maya Angelou ( Marguerite Johnson) est une écrivaine américaine du Missouri. Ses livres sont étudiés dans les écoles.

Dans cette autobiographie, elle se raconte de sa petite enfance jusqu'à ses dix-sept ans.

A trois ans avec son frère Baley, elle quitte la Californie et ses parents trop pauvres et prend le train pour l'Arkansas. Elle y sera élevé par sa grand-mère et son oncle qui travaillent dans leur magasin général de marchandises.

A sept ans,elle ira avec son frère vivre chez sa mère et son compagnon...

Quelques années plus tard , elle retrouvera sa grand-mère à Stamps où elle découvrira la littérature.



Dans ce livre, Maya Angelou raconte sa vie parfois très douloureuse.

J'ai bien apprécié la découverte de cette Amérique dont on parle très peu!
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Lady B

J’ai découvert en 2008 cette auteure afro-américaine qui m’a captivée par un autre pan de son autobiographie, « Tant que je serai noire »….Dans ce tout dernier texte personnel, découvert par hasard , à Clamart, en sortant de mon travail…je l’ai dévoré en quelques heures, Maya Angelou se consacre à narrer ses liens uniques entretenus avec sa maman !



Un récit joyeux, tonique que Maya Angelou a écrit pour rendre hommage à sa maman qui l’a portée, soutenue, construite avec tout son amour en dépit d’un début d’enfance quelque peu raté, ses encouragements, et la sincère admiration qu’elle portait à sa fille….



« Ma mère m'a fait cadeau de leçons de courage à la fois grandes et petites. Ces dernières sont si subtilement tissées dans la trame de ma psyché que j'arrive difficilement à distinguer là où ma mère s'arrête et où je commence.

Les grandes leçons ressortent de ma mémoire comme des étoiles en technicolor dans un ciel nocturne. (p.160) »



Ce récit lumineux a, de plus, le charme des anciens albums de famille, accompagné de clichés anciens, en noir et blanc, qui parsèment l'ouvrage...



« Le jour où je quittai sa maison, maman me libéra en me démontrant qu’elle était de mon bord. Je me rendis compte qu’elle m’était devenue très proche et qu’elle m’avait libérée. Elle m’avait libérée d’une société qui aurait voulu que je me voie comme la plus inférieure des inférieurs. Elle m’avait libérée pour que je puisse vivre ma vie » (p. 73)



Un texte bienfaisant, léger, plein de tendresse et d’optimisme, en dépit des difficultés certaines, rencontrées par la mère et la fille, à la fois comme « femmes » et « femmes noires », double handicap !!!



« Que les gens l'aient rencontrée ou aient simplement entendu parler d'elle, ma mère était là avec moi. Elle avait mes intérêts à coeur, me soutenait. C'est ça, le rôle d'une mère. Et c'est au cours de cette visite que je compris clairement, et pour la première fois, pourquoi une mère est si importante. Pas seulement parce qu'elle nourrit, aime , dorlote et même chouchoute un enfant, mais parce que, d'une façon mystérieuse et presque surnaturelle, elle se tient au-dessus du vide. Elle fait le lien entre l'inconnu et le connu. A Stockholm, ma mère répandit son amour protecteur autour de moi et, sans savoir pourquoi, les gens eurent le sentiment que je valais quelque chose. (p.156) »

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Rassemblez-vous en mon nom

Deuxième livre autobiographique de la grande Maya Angelou qui a œuvré pour les droits civiques.

Le livre décrit sa vie de 17 à 21 ans avec un enfant en bas âge.

Derrière une attitude très sûre d'elle en apparence, elle montre également sa naïveté et sa fragilité.

Il faut qu'elle gagne sa vie et assurera en tant que cuisinière, chauffeuse de boxeurs, serveuse et se testera même en mère maquerelle.

Elle sera embobinée par un homme et se prostituera pendant un mois pour lui.

Il est aussi question d'un pays clivé entre les noirs et les blancs, de drogue, de son frère aimé, de sa mère, de son envie de trouver l’amour et surtout de courage et d’opiniâtreté.

D'une plume légère remplie autodérision, elle revient sur ses jeunes années qui l'ont marquées.

Une lecture intéressante
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Et pourtant je m'élève

D'étrange façon, c'est avec la citation d'un autre poète que j'ai envie de vous parler de ma découverte de Maya Angelou.

C'est Tahar Ben Jelloun qui écrit :

"Une fois qu'on a tiré une couverture de sable et de cendre sur des milliers de corps anonymes, on cultive l'oubli.

Alors la poésie se soulève."

Ces beaux mots décrivent si bien la poésie de Maya Angelou.

Elle écrit pour les corps anonymes.

Pour les Noirs maltraités, discriminés, tenus en esclavage.

Pour les femmes bafouées et violentées.

Pour les enfants sans espoir d'avenir.

Pour les personnes comme elle-même, qui ont tout vécu mais pas SUBI.

C'est pour tous ceux-là que sa poésie se soulève : une poésie extraordinairement puissante, pleine de beauté et de fierté, de fureur et de vitalité, de rébellion et d'espérance.

Des mots chantants, des mots qui claquent, des mots qui vont du gospel au rap.

Des mots qu'on peut ici lire en anglais page de gauche, et traduits par Santiago Artozqui page de droite, avec en fin de volume une note expliquant ses choix.

Une note qu'il termine avec cette phrase : "Bonne lecture, et si possible à haute voix."

Et moi qui lis beaucoup dans des lieux publics, transports en commun, cafés, j'ai eu presque envie de le faire, en ce Printemps des Poètes : lire Maya Angelou à voix haute.

Très, très fort.
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Rassemblez-vous en mon nom

J'avais déjà une idée du parcours de Maya Angelou après avoir lu "Un billet d'avion pour l'Afrique". Au delà de ses expériences dans son pays d'adoption d'alors (le Ghana), c'était surtout l'histoire d'un désenchantement.

Dans cet opus, antérieur à ce séjour sur la terre de ses ancêtres, il est question d'abnégation et de persévérance à toute épreuve pour cette mère célibataire devant se battre dans une Amérique ségrégée sur bien de plans.



On la croirait condamnée d'avance tant les obstacles sont immenses. Mais la force de ce récit est de montrer que des voies du "salut" existent. La sienne lui permit de s'assumer. Comment et à quel prix ? quant on sait que tant de ses contemporains nourrissaient les mêmes rêves mais n'y sont pas arrivés. Ainsi, pour une Maya Angelou qui s'est redressée, combien sont restés à genoux ?

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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Elle est terrible, l'enfance de Maya et de son frère Bailey, dans les années 30 aux États-Unis.

Les deux enfants sont ballottés entre des parents séparés, sans cesse en train de faire leurs valises, voyageant seuls dans le train (à 3 et 4 ans…!) "une étiquette à notre poignet" indiquant le nom et l'adresse de leur grand-mère.

Cette grand-mère, Momma, sera leur repère. Mais elle les élève sans ménagements, dans une contrainte religieuse ultra-rigoriste et des corvées incessantes.

Qui plus est : dans un Sud ségrégationniste, pourri par le Ku Klux Klan, un Sud où le dentiste blanc refuse de soigner la petite Maya hurlante de douleur, arguant qu'il préfère "fourrer la main dans la gueule d'un chien que dans celle d'un nègre".

C'est par courts chapitres, comme autant d'épisodes, que Maya Angelou raconte son enfance, éclairant la violence systémique qui tient la population noire dans l'asservissement.

Elle n'évite aucun de ces épisodes, même les plus atroces ; et on en admire d'autant plus sa dignité, sa force d'âme et sa profonde intelligence, dans cette autobiographie d'une lucidité pénétrante.

Traduction de Christiane Besse.
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Rassemblez-vous en mon nom

C'est la photographie de couverture qui m'a attirée vers ce livre. J'ai ensuite découvert qu'il s'agit de celle de Maya Angelou, Figure emblématique de la littérature américaine et référence pour beaucoup...je l'avoue humblement,inconnue de moi.

Ce roman est la 2 ème partie d'une autobiographie et j'ai fait connaissance avec Maya alors toute jeune femme,de ses 19 à 21 ans. Déjà maman d'un petit garçon de quelques mois suite à un amour déçu,elle cherche tout autant le grand amour qu'un travail qui lui permette de gravir les échelons de la société. Sans que cela ne soit aucunement péjoratif,je dirais que c'est alors une petite poulette à la fois énergétique et qui n'a pas peur d'affronter la vie mais tout autant une Midinette qui ne tire pas de leçon de ses mésaventures avec les hommes, quitte à prendre des virages bien dangereux. Pour qui, comme moi ne connaîtrait pas cette femme,je précise qu'elle est noire et née dans le sud des Etats Unis. Tout le récit est imprégné du clivage noir/ blanc avec des jugements et rejets des deux côtés et les problèmes raciaux des années 40.

L'écriture de Maya Angelou est fluide, agréable,facile. Je n'ai donc eu aucun mal à me laisser entraîner dans ses mésaventures durant deux années un peu folles. Cependant je n'ai pas eu vraiment de sympathie pour elle. J'imagine que la vie l'a conduite vers d'autres chemins mais à cette époque, malgré sa soif de liberté,son mirage est de trouver un mari fortuné...pas vraiment mon idéal de liberté....
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