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Critiques de Maya Angelou (195)
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Depuis le temps que je voulais lire Maya Angelou, figure emblématique, c'est enfin chose faite.

On suit Maya jusqu'à ses 17 ans. Maya et son frère Bailey, expédiés chez leur grand-mère en Arkansas. Une vie cruelle, dure, où rien ne lui sera épargnée.

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Rassemblez-vous en mon nom

Récit autobiographique de Maya Angelou, militante afro-américaine, poétesse, née en 1928, figure du mouvement pour les droits civiques. Rassemblez-vous en mon nom concerne 3 jeunes années de l'auteure: de 16 à 19 ans. Mère très jeune, elle n'en est pas moins indépendante. Elle veut gagner son autonomie et témoigne d'expériences pour le moins initiatiques dans une société d'après-guerre où la polarisation noir blanc est extrêmement forte, où les drogues sont en plein essors. C'est un récit vivant: les expériences de Maya sont entières, mais ne durent jamais très longtemps. Cuisinière, serveuse, propriétaire d'une maison de passe, chauffeur, putain, chef de restaurant, revendeuse de textiles volés..... Elle vit ces trois années avec naïveté et détermination. le destin d'une grande femme se dessine? Voilà qui donne envie de mieux connaître le destin de cette femme. N'hésitez pas à écouter la seule émission française où elle est interviewée: Jacques Chancel en 1980 (lien babelio)

#Rassemblezvousenmonnom #NetGalleyFrance
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Lettre à ma fille

Lettre à ma fille est une autobiographie de la militante pour la condition des femmes noires Maya Angelou



Peu connue en France, Maya Angelou est une vraie star aux États-Unis où ses livres sont étudiés dans les écoles, elle a été choisie par Bill Clinton pour lire un de ses poèmes lors de sa prestation de serment en 1993.



Cette autobiographie qui complète les volumes déjà parus prend la forme d'une lettre à la fille qu'elle n'a jamais eue.

Elle est constituée de 28 courts chapitres, de souvenirs, de poèmes... qui retracent une vie bien remplie. En effet Maya Angelou a été danseuse, chanteuse, actrice, leader de la lutte pour les droits civiques, journaliste et bien sûr écrivaine et poétesse... Elle a travaillé pour Martin Luther King et fut l'amie de Malcolm X.



Ce récit fourmille d’anecdotes souvent savoureuses, pleines d'autodérision quand elle relate des situations où elle s'est couverte de ridicule. Il nous fait entrevoir la personnalité au caractère bien trempé, bienveillante et généreuse de cette grande militante de la condition des femmes noires qui aura consacré sa vie à la lutte.

Les anecdotes qu'elle cite sont l'occasion de retracer sa vision de la société nord-américaine, de donner des leçons de vie riches d’enseignement, des conseils et de montrer la force de ses convictions.



Ce récit est riche et captivant mais malheureusement trop court, il donne très envie de se plonger dans son autobiographie complète.
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Wouldn't Take Nothing For My Journey Now

C'est intéressant. Néanmoins, pour éviter toute ambiguïté car ce n'est pas forcément indiqué clairement, c'est une sorte d'essai avec plusieurs textes qui se suivent et ont pour la plupart une portée morale, remplis d'aphorismes pour certains. Les préceptes moraux assénés de la sorte peuvent agacer, d'autant que souvent il s'agit d'enfoncer des portes ouvertes. Ils cohabitent cependant avec un indéniable talent de conteuse. Partant de là, le lecteur rompt l'os pour extraire la substantifique moelle, souvent des moments d'épiphanie très bien amenés, comme dans "Our Boys". Sur le contexte politique, Maya Angelou est très connue aux Etats-Unis, beaucoup moins dans les pays francophones : elle fut (décédée en 2014), en plus de l'écriture, danseuse, actrice, militante pour les droits civiques et les droits des noirs en général. Sa biographie explique aussi en partie sa célébrité : enfant, elle a été violée et a dénoncé son violeur, qui a été tué, probablement par un de ses oncles. Elle a arrêté de parler pendant plusieurs années à la suite du meurtre.

Que dire de plus ? C'est une auteure très américaine, si l'on peut s'exprimer ainsi... Le mieux est d'essayer un de ses livres, puisque certains ont été traduits en français récemment. Ce n'est en aucun cas sans intérêt, comme d'autres succès de librairie que je ne nommerai pas et, sans être bon marché, moins cher que beaucoup d'entre eux.
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

A Stamps, Arkansas, la petite Maya, qui n'a pas encore acquis ce diminutif et qui s'appelle donc Marguerite, vit en compagnie de Bailey, son frère d'un an plus âgé, chez leur grand-mère Annie Henderson dite Momma. La vie dans le sud des Etats-Unis dans les années 1930 n'est pas facile à cause de la ségrégation mais la petite fille ne sort que très rarement du quartier où elle habite et aide au seul magasin noir du coin, tenu par sa grand-mère …

Cette autobiographie, classique de la littérature noire-américaine datant de 1969, est enfin rééditée en grand format (en espérant que ce livre sera plus remarqué cette fois-ci que la première fois). Cette réédition a lieu dans le cadre de la sortie du nouveau livre de cette auteure ("Tant que je serais noire", que je compte bien lire aussi) qui est en quelque sorte la suite de son autobiographie et qui, il me semble, sera plus représentatif de la lutte contre la ségrégation et le racisme. Dans "Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage", on découvre son enfance et son adolescence, tout d'abord dans une petite ville du Sud, mais aussi quelques mois passés à Saint-Louis, pour ensuite la voir vivre à San Francisco et à Los Angeles, où les conditions de vie sont totalement différentes de ce qu'elle a pu connaître jusqu'à présent. Ce témoignage est assez fascinant, même si je l'ai trouvé plutôt hâché dans la narration : j'ai eu souvent du mal à savoir à quelle époque je me trouvais et quel âge avait Maya car les indications de temps ne sont pas souvent fournies (mais heureusement, il n'y a pas d'aller-retour entre différentes époques !). Cela m'a plus fait penser à une succession d'anecdotes mises bout à bout dans un ordre chronologique et si certains passages sont vraiment réussis, d'autres sont moins intéressants. De même, Maya est peu confrontée à la ségrégation dans son enfance car elle ne sort pratiquement jamais du quartier noir et a donc une vie relativement protégée car sa grand-mère est très respectée dans leur communauté. Certains évènements n'en restent pas moins violents et terribles mais l'aspect un peu trop disparâtre de l'ensemble ne m'a pas réellement permis de rentrer dans l'histoire et de m'attacher vraiment à Maya (d'ailleurs, le compte-rendu qu'elle donne de ces évènements me semble tout aussi détaché que mes sensations de lecture). Un document intéressant à lire mais qui n'a pas eu l'impact que je pensais qu'il aurait sur moi.
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Tant que je serai noire

Tant que je serai noire est le récit de vie de Maya Angelou qui s'est engagée avec conviction, son fils Guy à ses côtés, pour la cause noire, et ce dès les années 50, aux Etats-Unis...

Chanteuse, écrivaine, femme de pouvoir, elle rencontrera des figures emblématiques telles que Billie Holiday, Malcolm X ou Martin Luther King. Elle suivra également son mari, Vusumzi Make en Egypte, et deviendra journaliste.



Séduite par la couverture superbe des éditions Allusifs, je me suis précipitée sur cette autobiographie au sujet prometteur et passionnant. Et puis, j'ai été un peu déçue par son contenu. Non que le personnage de Maya Angelou ne soit attachant, loin s'en faut, mais je me suis retrouvée au milieu de l'ouvrage bien incapable d'apprécier les tenants et aboutissants, les enjeux de l'époque, bien inculte. Certains passages m'ont donné le sentiment d'avoir été invitée dans une réception où tout le monde connaît tout le monde, sauf moi. Et pourtant, comment ne pas aimer d'emblée cette femme, sensuelle, combative, mère passionnée ? Alors, j'ai survolé les passages plus politiques pour m'attacher aux luttes domestiques de Maya Angelou et j'y ai trouvé là beaucoup de force et de courage.




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Tant que je serai noire

J'ai découvert que le noir est une couleur grâce à Nina Simone et sa chanson "Black is the color of my true love's hair". Même si ce n'est pas ma couleur préférée, le noir est une couleur qui a du sens qui est un engagement. Progressivement, je découvre la littérature afro-américaine. Je butine entre Toni Morrison, Maya Angelou, Ernest J. Gaines, James Baldwin, Richard Wright et tant d'autres que je ne connais pas encore. Ma curiosité est insatiable.

"Tant que je serai noire" est le premier titre que je lis de Maya Angelou. Même si j'écoute actuellement en livre audio "Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage" interprété de belle manière par Barbara Hendricks. Deux récits autobiographiques chargés de sens, d'émotions, de dignité, d'engagement. Maya Angelou est une femme que j'aurais aimé rencontrer, avec qui j'aurais aimé discuter. C'est une femme de culture avec un appétit pour le savoir exigeant. Les évènements du récit se déroulent entre la fin des années 50 aux Etats-Unis et le début des années 60 en Afrique. En quelques années, le lecteur la suit de sa tournée européenne comme première danseuse de l'opéra Porgy and Bess. à ses débuts d'écrivain en Californie, son déménagement à New York avec son fils Guy. Elle devient membre de la Guilde des écrivains de Harlem. C'est à Harlem qu'elle entend Martin Luther King. Son engagement pour les droits civiques prend un tournant décisif. Elle s'engage auprès de la SCLC (Southern Christian Leadership Conference. Son engagement sur scène mais aussi dans la rue la transforme en meneuse. Son carnets d'adresses s'étoffent. Des amitiés se nouent, se dénouent. Avec Abbey Lincoln, elle participe à la vie de la Cultural Association for Women of African Heritage. C'est à New-York qu'elle rencontre Vusumi Make un leader d'Afrique du Sud qui l'entrainera jusqu'au Caire puis au Ghana.

Sa vie personnelles est aussi abordée. Son rapport avec sa mère, avec les hommes, ses liens fusionnels avec son fils, son intimité.

Le texte alterne entre récit brut et lyrisme poétique. Les évènements se succèdent avec réalisme et spontanéité. Maya Angelou est enthousiaste et révoltée. Elle a intégré ses traumatismes et en a fait une force vive.
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Marguerite, que son frère renomme Maya, a trois ans quand elle est expédiée chez sa grand-mère à Stamps, Arkansas, avec une étiquette au poignet indiquant « À qui de droit ». Dans ce village du Sud ségrégationniste, elle vit son enfance jusqu’à huit ans, soutenue par deux alliés, son frère et sa grand-mère. Son « beau petit frère noir » — aîné d’un an mais moins déterminé que sa sœur — est un confident/miroir qui l’aide à comprendre le quotidien. Sa grand-mère Momma, figure locale puissante et protectrice, dont « l’univers était bordé de tous côtés par le travail, le devoir, la religion, et le souci de rester à sa place », lui apporte une culture communautaire, matriarcale, solide malgré la crainte et le mépris réciproques des blancs, en particulier des « petitblancs » plus pauvres, plus proches et plus agressifs. À huit ans elle est envoyée chez sa mère à Saint-Louis et son enfance s’achève : elle est violée par son beau-père, lequel sera battu à mort par ses oncles. Elle retourne à Stamps après le drame et redécouvre sa mère deux ans plus tard, cette fois à San Francisco. L’aide assez distante de cette femme décidée, cynique quand il le faut, lui apprend à construire sa vie. Elle obtient de haute lutte un emploi à la compagnie de Tramway, finance sa scolarité, prend l’initiative d’une première relation sexuelle consentie pour se rassurer sur sa normalité, se trouve aussitôt enceinte, et c’est sa mère qui lui fait accepter son fils nouveau-né. Fin du premier tome d’une biographie en six volumes.



Cet autoportrait pourrait être un récit victimaire ou pire (notre marché littéraire est friand de l’exhibition du pire). À l’opposé le style est nu, sans une once de commisération. C’est le récit de la formation d’une femme par les femmes qui va conduire une enfant solitaire à une vie adulte responsable, à la défense des droits civiques, à l’amitié de grandes figures de la musique, de l’écriture et de la politique, et finalement à la reconnaissance internationale.

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Rassemblez-vous en mon nom

Maya Angelou, toujours impressionnante ! J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre, à plonger comme dans un livre d'aventures, autant que comme dans l'histoire d'une vie exceptionnelle dans la vie de cette jeune femme noire courageuse, d'une autre époque, et avec cette plume libre et introspective à la fois, chatoyante et sensuelle, pleine de vie, avec ses expériences, chagrins, et fiertés, un livre absolument magnifique, comme toujours Maya Angelou, est hors normes, formidable, profonde et indispensable.

À lire.
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Rassemblez-vous en mon nom

Ce deuxième tome des mémoires de Maya Angelou retrace sa vie entre ses 17 et 19 ans de 1945 à 1947.



Maya, de son vrai nom Marguerite Johnson, jeune mère célibataire de 17 ans, quitte l'Arkansas pour la Californie. Elle arrive à San Francisco avec Guy, son bébé de deux mois. Pendant deux ans elle va naviguer entre la Californie et le sud des États-Unis exerçant de multiples métiers pour survivre. Elle sera tour à tour serveuse, tenancière d'un minibordel qu'elle a initié en y installant deux filles, puis danseuse de cabaret après avoir tenté de s'engager dans l'armée. Elle ira même jusqu'à se prostituer par amour pour un homme qui n'a pas hésité à profiter de sa naïveté et de son besoin d'amour.



J'ai trouvé ce volet du cycle autobiographique de Maya Angelou passionnant car il nous permet de comprendre la personnalité de cette femme que j'ai découverte avec "Lettre à ma fille", une femme qui est devenue une figure de la vie artistique et politique américaine, une infatigable militante pour les droits civiques qui a inspiré la vie de millions de personnes. J'ai apprécié l’honnêteté avec laquelle elle raconte ses galères pendant cette période dans un monde très dur dominé par les hommes et les Blancs, un monde où la drogue fait des ravages. J'ai trouvé assez dérangeante la façon dont elle évoque la période où elle s'est prostituée avec un détachement certainement dû aux années écoulées. J'ai aimé son humour et son autodérision, j'ai admiré sa confiance en elle et sa confiance dans la vie, son culot et son imagination pour accéder à certains métiers pour lesquels elle n'a aucune qualification, son intelligence et sa soif de lecture, son courage, sa fierté, son énergie et sa combativité car face à l'adversité ses moments d'abattement sont très rares. Une personnalité forte, libre et indépendante dotée d'une mère haute en couleurs qui n'a jamais douté du potentiel de sa fille. Une personnalité hors du commun qui a eu un destin hors du commun. Un récit qui se lit comme un roman.
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Maya Angelou, née Marguerite Johnson, fait partie des femmes de ce monde que j'admire. C'est donc tout naturellement que j'ai eu envie d'en savoir un peu plus sur elle.



Ce livre, c'est un récit autobiographique de l'enfance de Maya Angelou qui s'est déroulée au début des années 30, dans le sud des États-Unis . Ici, dans une écriture fluide, elle nous livre sans pudeur l'histoire de son enfance ; avec ses joies, ses peines, ses inquiétudes, ses questionnements. À travers les yeux d'une enfant, on (re) découvre la division entre Blancs et Noirs avec son cortège d'abominations : ségrégation, racisme, misère, haine.



En ce temps là, il n'était pas facile d'être noir, ni d'être femme d'ailleurs… alors imaginez un peu la difficulté de la vie quand vous étiez à la fois femme et noire.

Maya Angelou nous délivre un formidable message de résilience, comme en témoigne son parcours incroyable d'écrivaine et de militante américaine.

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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Le titre, magnifique,poétique, évocateur, invite à la lecture. Un proverbe italien dit l'oiseau en cage ne chante pas par amour mais de rage. Ni voit-on pas une allégorie de l'afro-américain qui se voit entouré d'un monde auquel il n'a pas accès, d'une liberté qui lui est refusée et qui chante sa détresse et son espoir, son blues et le gospel. Cette oeuvre est un récit autobiographique des origines, de ce qui a probablement fait de Maya Angelou ce qu'elle fut : une artiste douée, aux multiples facettes, une activiste des droits civiques, une source d'inspiration pour sa communauté, pour les générations qui ont suivi et à venir, un témoin privilégié de son temps. Elle naît à Saint-Louis. Son père se donne des grands airs, sa mère, à la peau claire est d'une extrême beauté. Ses parents vivant en Californie se séparant, on l'envoie, elle et son frère, chez la grand mère paternelle, qui tient une petite épicerie avec son fils infirme, en Arkansas. C'est une femme de tête, respectée et crainte, très pieuse, qui éduque ces enfants selon des principes rigoristes. La religion est un exutoire, on chante, on crie, on invoque le seigneur, on connait la transe mais on ne se révolte pas contre sa condition, on remet toute son espérance en un au-delà hypothétique. Puis sa mère les reprends dans sa ville natale, Saint-Louis où elle connaîtra le pire. Retour dans le sud, où il ne fait pas bon pour un noir d'emprunter les chemins écartés la nuit tombée, où le Klan perpétue des expéditions punitives sous prétexte qu'un noir a osé touché une blanche. Puis c'est la Californie où elle fait l'expérience d'une liberté relative, d'un racisme plus insidieux, qui ne dit pas son nom.



Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage est un témoignage émouvant; Le rire côtoie la peine. Maya Angelou se livre sans détour, simplement, humainement. L'oeuvre est précieuse et inspirante, elle dépasse les différences. Elle se place parmi les œuvres les plus belles et les plus marquantes traitant de la condition des noirs.
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Maya Angelou est une talentueuse conteuse. Dans ce récit autobiographique paru au USA en 1969 elle nous raconte sa vie entre 3 et 17 ans et décrit différents milieux noir-américain des années 1930/1945. Elle nous raconte son enfance difficile, sans misérabilisme, avec beaucoup de dignité. Elle ne se présente pas comme une victime mais décrit avec lucidité son entourage. Cette enfance particulière fera d'elle une femme forte à l’image de sa grand-mère qui l'a élevée dans un sud presque uniquement noir, avec des principes religieux stricts, un sens du travail et du devoir exacerbé mais avec beaucoup de générosité.

Je ne sais pas si Maya Angelou a enjolivé certaines anecdotes mais c’est passionnant, écrit sans complaisance, émouvant. Ce récit, devenu un classique étudié dans les écoles américaines, est un témoignage très instructif sur la vie des noirs et la ségrégation dans le sud des Etats-Unis. A LIRE absolument!
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Quel début de vie mêlé de souffrances et d’insouciance ! L’insouciance, très vite s’évanouira.

Elle vivra ses dix-sept premières années entre l’Arkansas – auprès de sa grand-mère paternelle, de son oncle Willie et de son frère, Bailey – et la Californie, auprès de sa mère.

Dur, éprouvant récit mais nécessaire.

Tout est écrit. Les mots me manquent.

Je dirai simplement : « Amen ».
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Tant que je serai noire

Chronique à venir







Figure emblématique de l’histoire des États-Unis, Maya Angelou s’est engagée corps et âme dans le xxe siècle américain. Tant que je serai noire débute en 1957 lorsque, décidée à devenir écrivain, elle part avec son fils, Guy, pour rejoindre Harlem, épicentre de l’activité intellectuelle des Noirs américains. Elle participe aux bouleversements de l’époque et rencontre des artistes comme Billie Holiday et James Baldwin, et les leaders du mouvement des droits civiques, Malcolm X et Martin Luther King. Enfin, conquise par Vusumzi Make, qui se bat pour la liberté des Noirs d’Afrique du Sud, elle part vivre en Afrique, théâtre des luttes anticolonialistes, où elle devient journaliste. Ce récit autobiographique dessine le portrait d’une femme exceptionnelle qui a intégré, jusqu’au coeur de sa vie intime, une véritable révolution mondiale, culturelle et politique.
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Mary Ellen Mark : 1963 - 1999

Mary Ellen Mark est une photographe américaine dont le travail ne laisse pas indifférent. Elle a traversé les Etats-Unis du 20e siècle, armé de son appareil photo (née en 1940 - décédée en 2015). Elle fait surtout des portraits. Dans cette édition, l'ouvrage est inauguré par un poème de Maya Angelou : La Famille humaine. Dans ce poème, une formule expose à elle seule les photos rassemblées ici.

" mais je n'ai pas rencontré un seul homme ordinaire."

Les photographies de Mary Ellen Mark sont le reflet d'une société américaine en rupture. le désespoir est montré dans le regard des femmes, des hommes et des enfants. le regard des enfants est terrifiant. Il n'y pas d'innocence. Les photos représentants des personnes âgées sont les plus joyeuses. D'autres photos frappent par leur crudité. le noir et blanc révèle le pathétique, l'angoisse. Sur une photo l'on voit deux fillettes qui n'ont pas dix ans dans une piscine. L'une, triste, un peu boulotte, est assise dans l'eau. En premier plan, la cousine souffle la fumée de sa cigarette face à l'objectif, insolente.

Bouleversant d'authenticité.
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Et pourtant je m'élève

Quand j’ai découvert Maya Angelou dans Rassemblez-vous en mon nom, j’y avais rencontré ce mélange de grâce et de rage, cette volonté de fer de ne jamais courber l’échine, de brandir le poing et d’ouvrir sa gueule avec toujours les mots justes, qui viennent de l’endroit le plus profond du ventre.



Je ne sais pas décrypter la poésie, je peux ressentir les mots, les émotions, les images qui s’invitent en moi mais je ne sais pas l’analyser.



Par contre, j’ai ressenti exactement cette même force, ce cyclone prêt à défoncer des barrières, à s’insurger contre les violences faites aux femmes et contre cette culture du racisme, violente et destructrice.



C’est pour quoi je vous laisse avec cet extrait qui m’a frappé, et qui pourrait encore aujourd’hui être déclamé fièrement, haut et fort !



Too fat to whore

Too mad to work,

Searches her dreams for the

Lucky sign and walks bare-handed

Into a den of bureaucrats for

Her portion.

"They don't give me welfare.

I take it."



Je vous laisse aussi la curiosité d’aller voir le poème qui a donné son titre au recueil (And I still rise), c’est… tellement addictif que j’ai du le relire au moins trois fois afin d’en saisir toutes les sonorités.



Wah, elle m’a mis en feu bb 🔥🧡
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Rassemblez-vous en mon nom

Je pourrais vous faire croire que je connaissais tout de la vie de Maya Angelou, que je savais combien cette femme a été inspirante pour des millions de personnes et quels ont été ses combats.



La vérité est que je n'ai pas lu "Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage" et d'elle je ne savais presque rien.



Avec "Rassemblez vous en mon nom," Maya Angelou poursuit son cycle autobiographique, ce volume se passant de 1945 à 1947 (les premières pages sur le rôle des Noirs pendant la guerre puis leur place une fois le conflit fini sont particulièrement frappantes !).



Enceinte à 17 ans, Rita veut pouvoir subvenir à ses besoins, elle quitte donc l'école et décide de travailler. Et des boulots elle va en expérimenter : cuisinière, serveuse, maquerelle, danseuse, chauffeur... s'enfuyant souvent d'un endroit à l'autre quand elle a trop flirté avec les limites mais toujours animé d'une même détermination à s'en sortir. Les Blancs sont en périphérie, hors du champ de vision mais le racisme est latent, même ailleurs que dans le Sud et oser ouvrir sa bouche face à des vendeuses, c'est mettre sa vie en danger.



A 17 ans, Rita est encore crédule, elle pense que le prince charmant va venir la sauver de sa pauvreté..



Mais malheureusement comme souvent dans la vraie vie, et contrairement aux contes de fées, les princes s'avèrent souvent pourris, violents, retors.



Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est avant tout le regard sincère et sans concession qu'elle jette sur ses propres errements et erreurs, le portrait de sa mère, femme formidablement libre.



A travers sa trajectoire terriblement dure, l'écrivaine montre aussi le regard de la société de cette époque sur une femme noire célibataire sans enfant.



C'est aussi l'évolution de son caractère, confrontée aux obstacles et drames de la vie, dont il est question.



Sans conteste cela me donne très envie de lire le titre qui précède celui ci mais aussi ceux d'après.
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Rassemblez-vous en mon nom

Rita est une femme libre. Dans cette autobiographie publiée en 1974, elle raconte son parcours chaotique, de petit boulot en petit boulot, avec un bébé dans ses bras de toute jeune mère célibataire, au tournant de la vingtaine. Sa couleur de peau n’est pas celle qu’il faut dans cette Amérique des années 1950, où il faut se battre, surtout lorsqu’on est une femme.

A travers ce roman, je découvre cette femme, dont j’ignorais l’existence, qui a pourtant côtoyé Malcom X et travaillé avec Martin Luther King dans les années 1960 pour la lutte des droits civiques. Très populaire aux Etats-Unis, ayant reçu de nombreuses distinctions, dont l’une des mains de Barack Obama en 2011, sa vie est un exemple pour la population afro-américaine et pour ceux qui luttent pour s’en sortir.

Ce qui m’a plu dans ce livre, c’est l’humour avec lequel l’auteure se raconte, malgré la rudesse de cette jeune vie qu’elle relate. Son acharnement à recommencer encore et encore, malgré les échecs, nombreux, qu’elle essuie. De ses petits boulots de cuisinière, serveuse jusqu’à celui de maquerelle ou prostituée, j’ai été impressionnée par cette combativité et cette envie de s’en sortir. J’ai apprécié l’absence totale de misérabilisme tout au long de ces pages. Le combat de Rita n’est pas uniquement celui d’une femme noire, c’est aussi celui d’une femme dans un monde dominé par les hommes », elle écrit, désabusée en p.178 « L’écrasant manque de sécurité de la jeunesse et la suspicion innée entre les deux sexes militent contre la survie de l’espèce, et pourtant les hommes légalisent leur tringlage et les femmes se vengent durant toute une vie des jours désespérés de l’insécurité, tout en faisant des enfants, de façon que le processus se renouvelle et continue de fonctionner ». Loin d’être une œuvre littéraire, c’est avant tout un témoignage, à l’heure où la mort de George Floyd dans le Minnesota en mai dernier et ses retentissements à l’échelle mondiale montrent que ces luttes pour l’égalité sont malheureusement loin d’être finies.
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Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage

Récit autobiographique devenu culte aux Etats-Unis, Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage est le premier ouvrage publié de Maya Angelou. Elle y retrace son enfance bringuebalante dans l'Amérique raciste, ses traumas et ses échappatoires.

Maya Angelou, née Marguerite Johnson en 1928, est confiée à sa Momma, sa grand-mère paternelle, à l'âge de trois ans. Ses parents, qui ont quitté leur Missouri natal pour se rapprocher d'une vie meilleure en Californie, n'ont plus les moyens de subvenir aux besoins de la fillette et de son frère Bailey. Renvoyés dans l'état ségrégationniste de l'Arkansas, les enfants découvrent en grandissant le côté le plus obscur de la société américaine. Dans ce récit de jeunesse qui court jusqu'aux dix-sept ans de l'auteure, elle décrit les jalons qui ont forgé son militantisme, sans rien épargner des humiliations et des injustices. Maya Angelou trouve son salut dans la littérature portée à bout de bras, la littérature oralisée et criée à voix haute sur les conseils de Mrs. Flowers, qui sait les facultés libératrices de la lecture. La parole de l'auteure résonne comme un vent de liberté, et si le récit semble parfois trop distancié, les mots rugissent de dignité.

Témoignage poignant qui fonde le destin d'une poétesse hors du commun, ce texte publié en 1969 interroge encore aujourd'hui, en soulevant l'épineuse question de la construction d'une vie. Comment grandir et se forger en tant que femme Noire dans l'Amérique raciste des années quarante ? Eminemment actuel et dramatiquement contemporain, Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage est un ouvrage à mettre entre toutes les mains, pour comprendre les fondements de la crise que l'on vit aujourd'hui ; mais aussi pour mesurer toutes les vertus salvatrices de la littérature.

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